Nouveau Testament (Evangile)(Religare - Bibliothèque des religions - Christianisme)
Christianisme

Nouveau Testament (Evangile)

Nouveau Testament (Evangile)
Auteur: Apôtres de Jésus (révélation an 70)
Edition : Louis Segond 1910

Table des matières  

Préface
Actes
   1. L'ascension
   2. Discours de Pierre
   3. Guérison d'un infirme au temple
   4. La communauté en prière
   5. Miracles des apôtres
   6. L'institution des sept
   7. Le discours et la lapidation d'Etienne
   8. La première persécution d'une Eglise
   9. La vocation de Paul
   10. La vision de Corneille à Cézarée
   11. Le récit de Pierre à Jérusalem
   12. Exécution de Jacques, arrestation de Pierre
   13. Barnabas et Paul en mission, discours de Paul
   14. Paul et Barnabas à Iconium
   15. Conflit à Antioche à propos de la circoncision
   16. Timothée associé à Paul et Silas, Paul arrêté
   17. Difficultés à Thessalonique
   18. La fondation de l'Eglise de Corinthe
   19. L'arrivée de Paul à Ephèse
   20. D'Ephèse à Troas par la Grèce et la Macédoine
   21. Rencontre de Paul et de Jacques à Jérusalem
   22. Plaidoyer de Paul devant les juifs
   23. Complot des juifs contre Paul
   24. Paul en prison
   25. Paul devant Festus: appel à l'empereur
   26. Discours de Paul devant Agripa
   27. Embarquement pour Rome
   28. Paul à Rome
Apocalypse
   1. Vision du Fils de l'homme
   2. Lettres aux Eglises: Ephèse, Smyrne, Pergame, Thyatire
   3. Lettres aux Eglises: Sardes, Philadelphie, Laocidée
   4. Le trône de Dieu et le culte céleste
   5. Le livre scellé et l'agneau
   6. Ouverture des six premiers sceaux
   7. L'Eglise comme peuple de Dieu et multitude des élus
   8. Ouverture du septième sceaux, les premières trompettes
   9. Les trompettes
   10. L'ange et le petit livre
   11. Les deux témoins, la septième trompette
   12. La femme et le dragon
   13. Les deux bêtes
   14. L'agneau et les rachetés
   15. Les sept anges et les derniers fléaux
   16. Les sept coupes
   17. Le jugement de la grande prostituée
   18. La chute de Babylone
   19. Chant de triomphe et noce de l'agneau, victoire du Messie
   20. Les mille ans, victoire finale et jugement
   21. Les nouveaux cieux et la nouvelle terre
   22. Epilogue
Colossiens
   1. Cantique au Christ, chef de l'univers
   2. Le combat de l'apôtre
   3. La liberté des baptisés
   4. Les relations nouvelles
Corinthiens 1
   1. Sagesse et folie dans la fondation de l'Eglise
   2. Sagesse et folie dans la prédication de Paul à Corinthe
   3. Le rôle des prédicateurs de l'Evangile
   4. Les relations de Paul avec les Corinthiens
   5. Un cas d'inconduite
   6. Des procès entre frères
   7. Questions sur le mariage
   8. Les viandes sacrifiées aux idoles
   9. Paul a renoncé à ses droits
   10. L'exemple d'Israël au désert
   11. L'homme et la femme devant le Seigneur
   12. Les dons de l'Esprit
   13. L'amour fraternel
   14. Prophétiser et parler en langue
   15. La résurrection du Christ
   16. La collecte pour l'Eglise de Jérusalem
Corinthiens 2
   1. Le partage des souffrances et des consolations
   2. Le pardon de Paul
   3. Le ministère de la nouvel alliance
   4. Présence du Christ dans le ministère apostolique
   5. Assurance de la résurrection devant la crainte de la mort
   6. Le choix nécessaire
   7. La joie de Paul devant le repentir des Corinthiens
   8. Encouragement à réaliser le projet de collecte
   9. Intention généreuse de l'Archaïe
   10. Réponse de Paul aux accusations contre son ministère
   11. Authenticité du ministère de Paul
   12. Visions et révélation
   13. Derniers avertissement avant le retour de l'apôtre
Ephésiens
   1. Une grâce sans limite
   2. De la mort à la vie
   3. Paul, l'homme du mystère du Christ
   4. Aux baptisés: bâtir le corps du Christ dans l'unité
   5. L'amour des enfants de Dieu
   6. Obéissance des enfants
Galates
   1. Les Galates détournés de l'unique Evangile
   2. L'accord de Jérusalem: unité de l'Eglise
   3. La source du don de l'Esprit
   4. De l'esclavage de la loi à la liberté des enfants de Dieu
   5. Persévérer dans la foi, la chair et l'Esprit
   6. La loi du Christ
Hébreux
   1. Dieu nous a parlé par son fils spirituel
   2. Importance décisive du salut annoncé
   3. Jésus comparé à Moïse
   4. L'entrée par la foi dans le repos de Dieu
   5. Le Christ, grand prêtre compatissant
   6. Vers un approfondissement de la vie chrétienne
   7. Grand prêtre à la manière de Melkisédeq
   8. Annonce du renouvellement de l'alliance
   9. Le sacrifice du Christ, l'alliance scellée par le sang
   10. L'unique sacrifice efficace
   11. Les réalisations de la foi
   12. Endurance dans l'épreuve
   13. La vraie communauté
Jacques
   1. Ecouter et réaliser la parole
   2. Favoriser les riches, c'est violer la loi
   3. "Vous qui enseignez, tenez votre langue"
   4. Ami du monde, ennemi de Dieu
   5. "Malheur à vous, riches !"
Jean 1
   1. Marcher dans la lumière, libérés du péché
   2. Observer le commandement divin de l'amour
   3. Pratiquer la justice et la charité
   4. Le discernement des esprits par la foi en Jésus Christ
   5. La foi dans le Fils de Dieu, racine dans le charité
Jean 2
   1. L'Ancien à la dame élue
Jean 3
   1. L'Ancien à Gaïus
Jean
   1. Le témoignage de Jean
   2. Le premier signe
   3. L'entretien avec Nicodème
   4. L'entretien avec la Samaritaine
   5. Le pouvoir du Fils
   6. La marche sur la mer, le pain de vie
   7. Enseignement durant la fête des tentes
   8. La femme adultère, la véritable postérité d'abraham
   9. La guérison d'un aveugle
   10. La parabole du Berger
   11. Jésus rend la vie à un mort
   12. L'arrivée triomphale à Jérusalem
   13. Le dernier repas, le lavement des pieds, la trahison de Judas
   14. Jésus chemin vers le père
   15. Jésus, la vraie vigne
   16. L'oeuvre de l'Esprit
   17. La prière de Jésus
   18. L'arrestation de Jésus
   19. La crucifixion et la mort de Jésus
   20. Les disciples au tombeau
   21. L'apparition au bord du lac
Jude
   1. Les faux docteurs sont déjà jugés
Luc
   1. Naissance de Jean le Baptiste
   2. Naissance et jeunesse de Jésus
   3. Baptême de Jésus
   4. La tentation de Jésus
   5. Pêche miraculeuse et guérisons
   6. Choix des douze apôtres, Jésus et la foule
   7. Jugement de Jésus sur Jean le Baptiste
   8. Parabole de la semence
   9. Mission des douze, Pierre reconnaît Jésus, le gloire du Fils
   10. Mission des soixante-douze disciples
   11. La prière des disciples
   12. Confesser ouvertement le Fils de l'homme
   13. L'urgence de la conversion
   14. Guérison un jour de sabbat
   15. Jésus et les pécheurs
   16. La parabole du gérant habile
   17. Le jour du Fils de l'homme
   18. Parabole du juge
   19. Le salut d'un riche
   20. Parabole des vignerons meurtriers
   21. La venue du Fils de l'homme
   22. La nouvelle Pâque, la prière au mont des oliviers
   23. Jésus crucifié
   24. Apparitions de Jésus
Marc
   1. Jean le Baptiste
   2. Guérison d'un paralysé
   3. Jésus et la foule
   4. Parabole du semeur
   5. Guérisons
   6. Mission des douze, mort de jean le Baptiste
   7. Discussion avec les Pharisiens sur les traditions
   8. Guérisons, Pierre reconnaît Jésus
   9. La transfiguration, dialogue d'Elie
   10. Mariage et divorce, la demande de Jacques et de Jean
   11. L'entrée triomphale à Jérusalem
   12. Parabole des vignerons meurtriers, le Messie de David
   13. La venue du Fils de l'homme
   14. Trahison de Judas, reniement de Pierre
   15. Crucifixion de Jésus
   16. Apparitions de Jésus ressuscité
Matthieu
   1. Généalogie de Jésus Christ, annonce de Joseph
   2. Visite des mages, fuite en Egypte et retour à Nazareth
   3. Jean Baptiste: appel à la conversion, Baptême de Jésus
   4. La tentation de Jésus, appel des premiers disciples
   5. Le sermon sur la montagne 1
   6. Le sermon sur la montagne 2
   7. La paille et la poutre, les faux prophètes, bâtir sur le roc
   8. Les guérisons 2
   9. Les guérisons 2
   10. Missions des douze, Jésus venu pour le glaive
   11. Questions de Jean
   12. Les épis arrachés, Jésus le serviteur de Dieu
   13. Les paraboles du royaume
   14. La mort de Jean Baptiste, Jésus marche sur la mer
   15. Controverse sur la tradition
   16. Les signes des temps, Pierre reconnaît Jésus
   17. Jésus transfiguré, dialogue sur Elie
   18. Le plus grand dans le royaume, la brebis égarée
   19. Contre la répudiation, mariage et célibat
   20. Les ouvriers de la onzième heure
   21. Entrée messianique à Jérusalem
   22. Le festin nuptial, le fils de David et son Seigneur
   23. Invectives contre les pharisiens
   24. L'avènement du Fils de l'homme
   25. Les dix vierges
   26. Trahisons de Judas, reniement de Pierre
   27. Mort de Judas, crucifixion de Jésus
   28. Résurrection de Jésus, départ de ses disciples en mission
Philémon
   1. Paul, prisonnier de Jésus Christ
Philippiens
   1. La captivité de Paul et le progrès de l'Evangile
   2. Concorde et humilité, la tâche des chrétiens
   3. La vraie justice et l'élan vers le Christ
   4. Concorde, joie, paix
Pierre 1
   1. Vivre en enfant de Dieu dans la charité et la simplicité
   2. Le fondement et la mission de l'Eglise
   3. La vie conjugale, la confiance face à la persécution
   4. La rupture avec le péché
   5. Humilité et fermeté dans la foi
Pierre 2
   1. La vocation chrétienne
   2. Contre les faux docteurs
   3. Le jour du Seigneur tarde, mais il viendra
Romains
   1. Paul et les chrétiens de Rome
   2. Le jugement de Dieu, la désobéissance d'Israël
   3. L'universalité de la désobéissance
   4. Abraham le croyant
   5. L'homme réconcilié et sauvé, Adam et Jésus Christ
   6. Mort et vie avec Jésus Christ
   7. Le chrétien libéré de la loi
   8. La libération par l'Esprit, la gloire à venir
   9. Election et péché d'Israël
   10. Juifs et païens ont le même Seigneur
   11. Le salut d'Israël
   12. Le culte spirituel: la vie nouvelle
   13. Instruction sur les autorités
   14. Les forts et les faibles
   15. L'accueil fraternel, le ministère de Paul
   16. Salutation personnelle
Thessalonicien 1
   1. La foi des Thessaloniciens en l'Evangile
   2. L'activité missionnaire de Paul
   3. Mission de Timothée
   4. La vie qui plaît à Dieu: pureté, amour fraternel
   5. La résurrection des morts, le Jour du Seigneur
Thessalonicien 2
   1. La foi au milieu des persécutions: le jugement
   2. Ce qui précédera la venue du Seigneur
Timothée 1
   1. Les faux docteurs, louange du Christ
   2. Hommes et femmes dans l'assemblée cultuelle
   3. Les épiscopes, les diacres, le mystère de la piété
   4. Tout ce que Dieu a créé est bon
   5. Les diverses catégories de fidèles
   6. Les esclaves, la vraie piété
Timothée 2
   1. Exhortation à lutter fidèlement pour l'Evangile
   2. "Souviens-toi" de Jésus ressuscité
   3. Les impies des derniers temps
   4. Proclame la parole
Tite
   1. L'Eglise de Crète, les faux docteurs
   2. Les vieillards, les jeunes et les esclaves
   3. Devoir des fidèles

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Préface

L’évangile [nota : du grec ancien euangélion qui signifie « bonne nouvelle »] contenue dans le Nouveau Testament est dans son sens premier la « Bonne nouvelle » en tant que « Parole de Dieu » annonçant le salut de l’humanité par la vie et de l'enseignement de Jésus-Christ. Dans son second sens, un « évangile » est aussi le témoignage ou récit littéraire propre qui traite de cette « Bonne nouvelle », avant d'être mis par écrit par les évangélistes pour les générations futures.

Ainsi par extension l'Évangile renouvelle à travers un « Nouveau Testament » l'ancienne Alliance divine d'Abraham (Ancien Testament) pour le salut de l'humanité, inspirée par l'amour la vie et le sacrifice de Jésus-Christ.

Le Nouveau Testament comprend donc les quatre évangiles canoniques des apôtres Matthieu Marc Luc et Jean, aussi les Actes des Apôtres, 14 épîtres comme celles de Paul de Tarse, ainsi que les témoignages de la vie de Jésus par d'autres disciples tels que Simon-Pierre, Jacques le Juste, Jean de Zébédée ou Judas de Jacques, l’Apocalypse selon Saint-Jean.

Cette glorieuse et puissante révélation divine dévoile que Jésus de Nazareth incarne le Messie promis dans l'Ancien Testament. Pour les chrétiens, cette « bonne nouvelle » réside donc essentiellement dans reconnaissance de Jésus en tant que Messie [voir : Actes 5:42] et que par la repentance et la foi en lui tout homme peut accéder au salut éternel.


Avant-propos

Structure du nouveau Testament:

* 27 livres différents et une dizaine d'auteurs.
* 4 Evangiles (les trois premiers se ressemblent beaucoup)
* 1 histoire du développement de l'Eglise (Les Actes des Apôtres)
* 13 lettres de Paul envoyées à des Eglises (Romains, 1 & 2 Corinthiens, etc.) ou à des amis (Philémon, 1 et 2 Timothée et Tite).
* 1 lettre adressée aux croyants d'origine juive (L'épître aux Hébreux).
* 1 lettre de Jacques, demi-frère de Jésus.
* 2 lettres de l'apôtre Pierre.
* 3 lettres de l'apôtre Jean.
* 1 lettre de Jude, demi-frère de Jésus
* Enfin l'Apocalypse (ou "révélation"), écrite par l'apôtre Jean.

Canon biblique

Le mot grec kanôn (règlement) désigne la liste des textes bibliques reconnus officiellement comme inspirés. Les orthodoxes ont le même que les catholiques. Les protestants reconnaissent les 24 livres de la Bible hébraïque et les livres protocanoniques du Nouveau Testament : ils appellent "apocryphes" les livres deutérocanoniques qu'ils publient parfois en annexe dans leurs éditions. Le canon contient toujours l'Ancien et le Nouveau Testament, mais c'est leur composition exacte qui varie légèrement d'une confession à l'autre.

Ancien Testament

La Bible parlait de be rît (pacte, alliance) en hébreu traduit en grec diathéké (disposition) signifiant convention et testament, et traduit du grec en latin par testamentum.

Fixation du canon

Il comprend la Bible judaïque dans son édition grecque des Septante : 1ère partie : 39 livres hébraïques (formant le 1er groupe de canons) : Loi 5 ; Prophètes 17 ; Hagiographes 17 ; 2e partie : 7 livres grecs (2e groupe de canons) : Hagiographes 5 ; Histoire 2 (les Macchabées ). Ce classement est légèrement différent de celui que fait le judaïsme.

Vulgate (de vulgatus, populaire, d'usage généralisé)

Traduction latine faite par St Jérôme entre 391 et 405 à partir de l'original hébreu ; déclarée "authentique" par le concile de Trente en 1546, texte fixé par Sixte Quint en 1590, déclaré intouchable (ne varietur) mais amendé sous Clément VIII : une nouvelle traduction a été promulguée par Jean-Paul II le 25-4-1979. Au IIIe s. on discuta des livres de l'Ancien Testament que l'on devait considérer comme canoniques. Origène exclut les livres grecs, tandis que certains auteurs ajoutèrent des apocryphes, comme le livre d'Hénoch, l'Ascension d'Isaïe, le IVe livre d'Esdras.

Rôle de la bible dans la religion chrétienne

1) autorité de Jésus attestée aux yeux des croyants par deux "témoignages" : a) son don des miracles (témoignage du Père) ; b) le témoignage de l'Écriture (3 textes invoqués : lois de Moïse, Prophètes, Psaumes) ; par le Credo : la résurrection de Jésus a eu lieu "conformément aux Écritures" (secundu scripturas).

2) Prophéties dites " messianiques " (voir ci-dessous)

3) Enseignement de la morale (voir Décalogue)

4) Grandes vérités des récits bibliques. Le 30-6-1909, le pape Pie X avait affirmé le caractère "historique" des faits relatés par la Genèse. En 1948, dans une lettre au cardinal Suhard, archevêque de Paris, puis en 1950, dans l'encyclique Humani generis. Pie XII a autorisé les chercheurs catholiques à prendre les récits de la Genèse, notamment celui de la création d'Adam et d'Ève, dans un sens très large pouvant se concilier avec la théorie de la multiplicité des premiers couples humains (considérée à l'époque comme la seule scientifiquement valable ; théorie de nouveau écartée).

5) Pour les chrétiens de toutes confessions:
a- la Bible est le fondement de leur foi, qui est exprimée dans les dogmes et le "credo", et qui reconnaît un seul Dieu à la fois Père, Fils et Esprit Saint ;
b- elle est lue et commentée au sein des célébrations religieuses, et on y trouve la source première des formes diverses que le culte de Dieu a prises au cours de l'histoire des chrétiens : rites, prières, pratiques, interprétations et réflexions diverses, notamment théologiques;
c- elle constitue le fondement de la vie chrétienne, car elle révèle la Parole, le mystère et l'intervention de Dieu dans l'Histoire; aussi on la lit, l'étudie, la médite, l'intériorise comme parole de Dieu pour mieux la comprendre, l'aimer, et en faire le fondement de la vie spirituelle et de l'action, à la fois aux niveaux ecclésial et individuel.

Controverse avec le judaïsme

L'Église catholique entend (depuis St Paul) démontrer que les grands dogmes chrétiens (incarnation, venue du fils de Dieu sur Terre, salut par le baptême, etc.) sont annoncés par l'Ancien Testament : plusieurs événements et personnages préfigurent ceux des Evangiles, et Jésus incarne notamment la synthèse de deux personnages évoqués dans la Bible, le Messie (roi glorieux) et le Juste souffrant (homme de douleur) ; Marie est préfigurée par la Zéra (descendance d'Ève) ; l'Église est le Royaume restauré, etc. Le judaïsme a toujours contesté ces interprétations. Il n'admet pas que Jésus ait réalisé les espérances juives (au contraire, Jérusalem a été détruite et le peuple hébreu dispersé 40 ans après sa mort). Actuellement, l'Église insiste sur le sens religieux des promesses de l'Ancien Testament : salut de l'âme, pardon des péchés; elle rappelle sa compréhension de la Révélation divine : "Dieu a créé l'homme en vue d'une fin bienheureuse, au-delà des misères du temps présent"; elle affirme que "cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le coeur desquels, invisiblement, agit la grâce" (Concile Oecuménique Vatican II). Elle croit que le Royaume de Dieu "n'est pas de ce monde", mais qu'il est déjà présent d'une certaine manière en ce monde dans la vie spirituelle et sacramentelle. Ainsi l'Eglise, en vertu de sa nature à la fois visible et invisible (conception partagée par les chrétiens de toutes confessions), doit croître dans tous ses membres, dans la foi, l'espérance et l'amour.

Nouveau Testament

Il contient l'ensemble des textes sacrés postérieurs à la venue de Jésus au monde. Pour les Églises chrétiennes, comme pour l'islam, ils font partie de la Bible au même titre que les livres de l'Ancien Testament. Pour le judaïsme, au contraire, ils ne sont ni inspirés, ni sacrés, ni divins.

Fixation du canon

Sont déclarés canoniques :

1) 20 livres protocanoniques (c.-à-d. formant le 1er § du canon)

A) les 4 Évangiles (du grec : bonne nouvelle) :

a ) par St Matthieu (apôtre) vers 80-90 ;
b ) écrit vers 65-70 par St Marc [né à Jérusalem ?], à Rome vers 60-61 avec St Paul et St Pierre, aurait fondé l'Église d'Alexandrie (Égypte) où il serait mort ; reliques honorées à Venise (dont il est le patron) depuis le IXe s.] ;
c ) par St Luc (né à Antioche, médecin, accompagne St Paul à Rome où il compose le 3-Évangile et les Actes des Apôtres, † en Béotie à 84 ans ?) vers 80 ;
d ) par St Jean (apôtre) écrit vers 60 ou 90 (contient le Sermon sur la Montagne : résumé de la morale chrétienne). John Robinson souligne qu'aucun ne parle de la prise de Jérusalem ni de la ruine du Temple en 70 ; pour le Pr Carsten Thiede, Allemand spécialiste en papyrus anciens, directeur de l'Institut de recherche fondamentale épistémologique à Paderborn, le 1er Evangile de Marc serait des années 50. On a longtemps admis qu'ils avaient été écrits à l'origine en araméen (et retraduits en grec) ; or il semblerait qu'ils aient été écrits en hébreu : certains passages évangéliques (Matthieu, les 2 premiers chapitres de Luc sauf le recouvrement au Temple, Marc) se traduisent en hébreu presque au mot à mot.

B) Les Actes des apôtres,

C) Les 15 Épîtres : la 1re de St Pierre, la 1re de St Jean et 13 de St Paul [réparties traditionnellement en 3 groupes : i) grandes épîtres dogmatiques (Romains, I et II Corinthiens, Galates) ; ii) épîtres de la Captivité (Philémon et les 3 épîtres " christologiques " : Éphésiens, Philippiens, Colossiens) ; iii) épîtres pastorales (I et II Timothée, Tite)].

2) 7 livres deutérocanoniques [appelés jusqu'au XVIe s. " discutés " (épithète forgée par le dominicain Sixte de Sienne)]
6 Épîtres : [hébreux (inspirée par St Paul, mais rédigée par St Barnabé, St Jude, ou Apollos d'Alexandrie) ; St Jacques ; II de St Pierre ; II et III de St Jean ; St Jude] : l'Apocalypse [révélations sur Jésus - la Jérusalem céleste, le jugement dernier et la victoire finale sur le monde et sur la bête - symbole des " 4 Cavaliers " : le 1er : la conquête, sur un cheval blanc, avec un arc et une couronne, le 2e : la guerre, cheval couleur de feu, a une grande épée, le 3e : la famine, cheval noir, tient une balance, le 4e : la mort, cheval vert jaune ; - symbole des " 4 animaux " (avec anges adorateurs se tenant autour du trône) : le 1er ressemble à un lion, le 2e à un taureau, le 3e à un homme, le 4e à un aigle].

Du IIIe s. jusqu'au décret du pape Gélase (492-496), par suite de la parution d'apocryphes et des attaques d'hérétiques comme Marcion, on hésita pour le Nouveau Testament (par exemple, sur la canonicité de l'Apocalypse).

Apocryphes (livres non canoniques)

Évangiles :
1) fragmentaires : papyrus divers (Fayoum, Egerton, Oxyrhynchos, etc.) ; Évangiles judéo-chrétiens ; des Égyptiens ; de Pierre ; des chefs de sectes (Basilide, Marcion).
2) Entiers : cycle de la parenté de Jésus (protévangile de Jacques, Dormition de la Mère de Dieu) ; cycle de l'Enfance (récits de Thomas, évangile arabe) ; cycle de Pilate.

Actes:
1) anciens : de Jean (av. 50, d'après une étude du fragment 795 des manuscrits découverts à Qumrán), de Paul, de Pierre, d'André, de Thomas.
2) Plus récents : à 2 personnages (Pierre et Paul, André et Mathias, Pierre et André, Paul et André) ; à 1 [Philippe, Barthélemy, Barnabé, Thaddée (avec la correspondance entre Jésus et Abgar)].

Épîtres:
Paul (aux Alexandrins, aux Laodicéens, IIIe aux Corinthiens) ; Lettre des Apôtres (Jérusalem, IIe s.).

Apocalypses:
Pierre, Paul, Thomas. En 1945, à Nag Hammadi (Haute-Égypte), on a découvert des apocryphes du IIIe s., notamment l'Évangile selon Thomas ou les "Paroles de Jésus" donnant des variantes.

Versions allemandes de la Bible

1510-22 : Luther : traduction, condamnée en 1523 pour 1 400 erreurs de traduction et d'interprétation. La plus notable (corrigée dans les versions modernes) introduit un adjectif dans l'Épître aux Romains (III, 28) : " L'homme est justifié sans les œuvres par la foi (seule). " 1735 : J.L. Schmidt : " rationaliste ", inachevée, expliquait de façon naturelle tous les passages contenant du " merveilleux biblique ".

Versions françaises de la Bible

1523 : Jacques Lefèvre d'Etaples (Fr., vers 1450-1536) : mise à l'index à cause de notes d'inspiration luthérienne. 1535 : Pierre Olivetan (Fr., vers 1506-38) : correction de la version de Lefèvre d'Étaples. 1555 : Sébastien Castalion (Fr., 1515-63) : adaptation familière et souvent triviale ; condamnée par protestants et catholiques. 1672-84 : Isaac Le Maistre de Sacy (Fr., 1613-84) : avec l'explication du sens littéral. 1894 : Louis Segond (1810-85, pasteur genevois) : 1re version protestante autorisée canoniquement par l'Église catholique.
Éditions récentes : La Bible du Centenaire (protestante), 4 volumes, Paris 1928-47 ; Le Nouveau Testament (1949), par le chanoine Émile Osty (1887-1981) ; La Ste Bible (catholique), sous la direction de l'École biblique de Jérusalem, Paris 1956 ; La Bible, l'Ancien Testament, E. Dhorme, La Pléiade, Paris 1956-59 ; La Bible par les membres du rabbinat français (israélite), Paris 1966 ; Traduction œcuménique, La Pléiade, Paris 1987.

Versions provençales

1) 5 chapitres de St Jean, copiés à Limoges au XIIe s. (au British Museum).
2) Vers 1250-80 : le Nouveau Testament, traduit à l'usage des Cathares, dans l'Aude (Musée de Lyon, édité par Léon Clédat, 1888).
3) Un raccourci de ce texte (l'Évangile de St Mathieu manque) à l'usage des Vaudois (XIVe s. ; édité par Wollemberg (1868).
4) Le manuscrit de Jean de Chastel, évêque de Carcassonne († 1475), traduit sur la Vulgate.

Versions anglaises

Bible de Matthew (1537) : proscrite par le Parlement, imprimée clandestinement à Paris en 1538, où elle est saisie sur ordre de la Sorbonne ; ses imprimeurs transportent les plombs à Londres où elle reçoit l'approbation anglicane. Bible de Reims (1609-10) : catholique, mal écrite, ne peut s'imposer. Bible du Roi (1611) : officielle anglicane, langue très pure ; non contestée par les catholiques.



Actes

1. L'ascension

(1.1)
Théophile, j'ai parlé, dans mon premier livre, de tout ce que Jésus a commencé de faire et d'enseigner dès le commencement

(1.2)
jusqu'au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir donné ses ordres, par le Saint Esprit, aux apôtres qu'il avait choisis.

(1.3)
Après qu'il eut souffert, il leur apparut vivant, et leur en donna plusieurs preuves, se montrant à eux pendant quarante jours, et parlant des choses qui concernent le royaume de Dieu.

(1.4)
Comme il se trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé, leur dit-il;

(1.5)
car Jean a baptisé d'eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint Esprit.

(1.6)
Alors les apôtres réunis lui demandèrent: Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d'Israël?

(1.7)
Il leur répondit: Ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité.

(1.8)
Mais vous recevrez une puissance, le Saint Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre.

(1.9)
Après avoir dit cela, il fut élevé pendant qu'ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux.

(1.10)
Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu'il s'en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent,

(1.11)
et dirent: Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l'avez vu allant au ciel.

(1.12)
Alors ils retournèrent à Jérusalem, de la montagne appelée des oliviers, qui est près de Jérusalem, à la distance d'un chemin de sabbat.

(1.13)
Quand ils furent arrivés, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient d'ordinaire; c'étaient Pierre, Jean, Jacques, André, Philippe, Thomas, Barthélemy, Matthieu, Jacques, fils d'Alphée, Simon le Zélote, et Jude, fils de Jacques.

(1.14)
Tous d'un commun accord persévéraient dans la prière, avec les femmes, et Marie, mère de Jésus, et avec les frères de Jésus.

(1.15)
En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères, le nombre des personnes réunies étant d'environ cent vingt. Et il dit:

(1.16)
Hommes frères, il fallait que s'accomplît ce que le Saint Esprit, dans l'Écriture, a annoncé d'avance, par la bouche de David, au sujet de Judas, qui a été le guide de ceux qui ont saisi Jésus.

(1.17)
Il était compté parmi nous, et il avait part au même ministère.

(1.18)
Cet homme, ayant acquis un champ avec le salaire du crime, est tombé, s'est rompu par le milieu du corps, et toutes ses entrailles se sont répandues.

(1.19)
La chose a été si connue de tous les habitants de Jérusalem que ce champ a été appelé dans leur langue Hakeldama, c'est-à- dire, champ du sang.

(1.20)
Or, il est écrit dans le livre des Psaumes: Que sa demeure devienne déserte, Et que personne ne l'habite! Et: Qu'un autre prenne sa charge!

(1.21)
Il faut donc que, parmi ceux qui nous ont accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu avec nous,

(1.22)
depuis le baptême de Jean jusqu'au jour où il a été enlevé du milieu de nous, il y en ait un qui nous soit associé comme témoin de sa résurrection.

(1.23)
Ils en présentèrent deux: Joseph appelé Barsabbas, surnommé Justus, et Matthias.

(1.24)
Puis ils firent cette prière: Seigneur, toi qui connais les coeurs de tous, désigne lequel de ces deux tu as choisi,

(1.25)
afin qu'il ait part à ce ministère et à cet apostolat, que Judas a abandonné pour aller en son lieu.

(1.26)
Ils tirèrent au sort, et le sort tomba sur Matthias, qui fut associé aux onze apôtres.


2. Discours de Pierre

(2.1)
Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu.

(2.2)
Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis.

(2.3)
Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux.

(2.4)
Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer.

(2.5)
Or, il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel.

(2.6)
Au bruit qui eut lieu, la multitude accourut, et elle fut confondue parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue.

(2.7)
Ils étaient tous dans l'étonnement et la surprise, et ils se disaient les uns aux autres: Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens?

(2.8)
Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle?

(2.9)
Parthes, Mèdes, Élamites, ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont, l'Asie,

(2.10)
la Phrygie, la Pamphylie, l'Égypte, le territoire de la Libye voisine de Cyrène, et ceux qui sont venus de Rome, Juifs et prosélytes,

(2.11)
Crétois et Arabes, comment les entendons-nous parler dans nos langues des merveilles de Dieu?

(2.12)
Ils étaient tous dans l'étonnement, et, ne sachant que penser, ils se disaient les uns aux autres: Que veut dire ceci?

(2.13)
Mais d'autres se moquaient, et disaient: Ils sont pleins de vin doux.

(2.14)
Alors Pierre, se présentant avec les onze, éleva la voix, et leur parla en ces termes: Hommes Juifs, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, sachez ceci, et prêtez l'oreille à mes paroles!

(2.15)
Ces gens ne sont pas ivres, comme vous le supposez, car c'est la troisième heure du jour.

(2.16)
Mais c'est ici ce qui a été dit par le prophète Joël:

(2.17)
Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair; Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos jeunes gens auront des visions, Et vos vieillards auront des songes.

(2.18)
Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, Dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit; et ils prophétiseront.

(2.19)
Je ferai paraître des prodiges en haut dans le ciel et des miracles en bas sur la terre, Du sang, du feu, et une vapeur de fumée;

(2.20)
Le soleil se changera en ténèbres, Et la lune en sang, Avant l'arrivée du jour du Seigneur, De ce jour grand et glorieux.

(2.21)
Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.

(2.22)
Hommes Israélites, écoutez ces paroles! Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu'il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes;

(2.23)
cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l'avez crucifié, vous l'avez fait mourir par la main des impies.

(2.24)
Dieu l'a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu'il n'était pas possible qu'il fût retenu par elle.

(2.25)
Car David dit de lui: Je voyais constamment le Seigneur devant moi, Parce qu'il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé.

(2.26)
Aussi mon coeur est dans la joie, et ma langue dans l'allégresse; Et même ma chair reposera avec espérance,

(2.27)
Car tu n'abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts, Et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption.

(2.28)
Tu m'as fait connaître les sentiers de la vie, Tu me rempliras de joie par ta présence.

(2.29)
Hommes frères, qu'il me soit permis de vous dire librement, au sujet du patriarche David, qu'il est mort, qu'il a été enseveli, et que son sépulcre existe encore aujourd'hui parmi nous.

(2.30)
Comme il était prophète, et qu'il savait que Dieu lui avait promis avec serment de faire asseoir un de ses descendants sur son trône,

(2.31)
c'est la résurrection du Christ qu'il a prévue et annoncée, en disant qu'il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts et que sa chair ne verrait pas la corruption.

(2.32)
C'est ce Jésus que Dieu a ressuscité; nous en sommes tous témoins.

(2.33)
Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint Esprit qui avait été promis, et il l'a répandu, comme vous le voyez et l'entendez.

(2.34)
Car David n'est point monté au ciel, mais il dit lui-même: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite,

(2.35)
Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.

(2.36)
Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié.

(2.37)
Après avoir entendu ce discours, ils eurent le coeur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres: Hommes frères, que ferons-nous?

(2.38)
Pierre leur dit: Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint Esprit.

(2.39)
Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera.

(2.40)
Et, par plusieurs autres paroles, il les conjurait et les exhortait, disant: Sauvez-vous de cette génération perverse.

(2.41)
Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes.

(2.42)
Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières.

(2.43)
La crainte s'emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres.

(2.44)
Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun.

(2.45)
Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun.

(2.46)
Ils étaient chaque jour tous ensembles assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de coeur,

(2.47)
louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Église ceux qui étaient sauvés.


3. Guérison d'un infirme au temple

(3.1)
Pierre et Jean montaient ensemble au temple, à l'heure de la prière: c'était la neuvième heure.

(3.2)
Il y avait un homme boiteux de naissance, qu'on portait et qu'on plaçait tous les jours à la porte du temple appelée la Belle, pour qu'il demandât l'aumône à ceux qui entraient dans le temple.

(3.3)
Cet homme, voyant Pierre et Jean qui allaient y entrer, leur demanda l'aumône.

(3.4)
Pierre, de même que Jean, fixa les yeux sur lui, et dit: Regarde-nous.

(3.5)
Et il les regardait attentivement, s'attendant à recevoir d'eux quelque chose.

(3.6)
Alors Pierre lui dit: Je n'ai ni argent, ni or; mais ce que j'ai, je te le donne: au nom de Jésus Christ de Nazareth, lève-toi et marche.

(3.7)
Et le prenant par la main droite, il le fit lever. Au même instant, ses pieds et ses chevilles devinrent fermes;

(3.8)
d'un saut il fut debout, et il se mit à marcher. Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant, et louant Dieu.

(3.9)
Tout le monde le vit marchant et louant Dieu.

(3.10)
Ils reconnaissaient que c'était celui qui était assis à la Belle porte du temple pour demander l'aumône, et ils furent remplis d'étonnement et de surprise au sujet de ce qui lui était arrivé.

(3.11)
Comme il ne quittait pas Pierre et Jean, tout le peuple étonné accourut vers eux, au portique dit de Salomon.

(3.12)
Pierre, voyant cela, dit au peuple: Hommes Israélites, pourquoi vous étonnez-vous de cela? Pourquoi avez-vous les regards fixés sur nous, comme si c'était par notre propre puissance ou par notre piété que nous eussions fait marcher cet homme?

(3.13)
Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, que vous avez livré et renié devant Pilate, qui était d'avis qu'on le relâchât.

(3.14)
Vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez demandé qu'on vous accordât la grâce d'un meurtrier.

(3.15)
Vous avez fait mourir le Prince de la vie, que Dieu a ressuscité des morts; nous en sommes témoins.

(3.16)
C'est par la foi en son nom que son nom a raffermi celui que vous voyez et connaissez; c'est la foi en lui qui a donné à cet homme cette entière guérison, en présence de vous tous.

(3.17)
Et maintenant, frères, je sais que vous avez agi par ignorance, ainsi que vos chefs.

(3.18)
Mais Dieu a accompli de la sorte ce qu'il avait annoncé d'avance par la bouche de tous ses prophètes, que son Christ devait souffrir.

(3.19)
Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés,

(3.20)
afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur, et qu'il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus Christ,

(3.21)
que le ciel doit recevoir jusqu'aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes.

(3.22)
Moïse a dit: Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d'entre vos frères un prophète comme moi; vous l'écouterez dans tout ce qu'il vous dira,

(3.23)
et quiconque n'écoutera pas ce prophète sera exterminé du milieu du peuple.

(3.24)
Tous les prophètes qui ont successivement parlé, depuis Samuel, ont aussi annoncé ces jours-là.

(3.25)
Vous êtes les fils des prophètes et de l'alliance que Dieu a traitée avec nos pères, en disant à Abraham: Toutes les familles de la terre seront bénies en ta postérité.

(3.26)
C'est à vous premièrement que Dieu, ayant suscité son serviteur, l'a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de ses iniquités.


4. La communauté en prière

(4.1)
Tandis que Pierre et Jean parlaient au peuple, survinrent les sacrificateurs, le commandant du temple, et les sadducéens,

(4.2)
mécontents de ce qu'ils enseignaient le peuple, et annonçaient en la personne de Jésus la résurrection des morts.

(4.3)
Ils mirent les mains sur eux, et ils les jetèrent en prison jusqu'au lendemain; car c'était déjà le soir.

(4.4)
Cependant, beaucoup de ceux qui avaient entendu la parole crurent, et le nombre des hommes s'éleva à environ cinq mille.

(4.5)
Le lendemain, les chefs du peuple, les anciens et les scribes, s'assemblèrent à Jérusalem,

(4.6)
avec Anne, le souverain sacrificateur, Caïphe, Jean, Alexandre, et tous ceux qui étaient de la race des principaux sacrificateurs.

(4.7)
Ils firent placer au milieu d'eux Pierre et Jean, et leur demandèrent: Par quel pouvoir, ou au nom de qui avez-vous fait cela?

(4.8)
Alors Pierre, rempli du Saint Esprit, leur dit: Chefs du peuple, et anciens d'Israël,

(4.9)
puisque nous sommes interrogés aujourd'hui sur un bienfait accordé à un homme malade, afin que nous disions comment il a été guéri,

(4.10)
sachez-le tous, et que tout le peuple d'Israël le sache! C'est par le nom de Jésus Christ de Nazareth, que vous avez été crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts, c'est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous.

(4.11)
Jésus est La pierre rejetée par vous qui bâtissez, Et qui est devenue la principale de l'angle.

(4.12)
Il n'y a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.

(4.13)
Lorsqu'ils virent l'assurance de Pierre et de Jean, ils furent étonnés, sachant que c'étaient des hommes du peuple sans instruction; et ils les reconnurent pour avoir été avec Jésus.

(4.14)
Mais comme ils voyaient là près d'eux l'homme qui avait été guéri, ils n'avaient rien à répliquer.

(4.15)
Ils leur ordonnèrent de sortir du sanhédrin, et ils délibérèrent entre eux, disant: Que ferons-nous à ces hommes?

(4.16)
Car il est manifeste pour tous les habitants de Jérusalem qu'un miracle signalé a été accompli par eux, et nous ne pouvons pas le nier.

(4.17)
Mais, afin que la chose ne se répande pas davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces de parler désormais à qui que ce soit en ce nom-là.

(4.18)
Et les ayant appelés, ils leur défendirent absolument de parler et d'enseigner au nom de Jésus.

(4.19)
Pierre et Jean leur répondirent: Jugez s'il est juste, devant Dieu, de vous obéir plutôt qu'à Dieu;

(4.20)
car nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu.

(4.21)
Ils leur firent de nouvelles menaces, et les relâchèrent, ne sachant comment les punir, à cause du peuple, parce que tous glorifiaient Dieu de ce qui était arrivé.

(4.22)
Car l'homme qui avait été l'objet de cette guérison miraculeuse était âgé de plus de quarante ans.

(4.23)
Après avoir été relâchés, ils allèrent vers les leurs, et racontèrent tout ce que les principaux sacrificateurs et les anciens leur avaient dit.

(4.24)
Lorsqu'ils l'eurent entendu, ils élevèrent à Dieu la voix tous ensemble, et dirent: Seigneur, toi qui as fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s'y trouve,

(4.25)
c'est toi qui as dit par le Saint Esprit, par la bouche de notre père, ton serviteur David: Pourquoi ce tumulte parmi les nations, Et ces vaines pensées parmi les peuples?

(4.26)
Les rois de la terre se sont soulevés, Et les princes se sont ligués Contre le Seigneur et contre son Oint.

(4.27)
En effet, contre ton saint serviteur Jésus, que tu as oint, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués dans cette ville avec les nations et avec les peuples d'Israël,

(4.28)
pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient arrêté d'avance.

(4.29)
Et maintenant, Seigneur, vois leurs menaces, et donne à tes serviteurs d'annoncer ta parole avec une pleine assurance,

(4.30)
en étendant ta main, pour qu'il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de ton saint serviteur Jésus.

(4.31)
Quand ils eurent prié, le lieu où ils étaient assemblés trembla; ils furent tous remplis du Saint Esprit, et ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance.

(4.32)
La multitude de ceux qui avaient cru n'était qu'un coeur et qu'une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux.

(4.33)
Les apôtres rendaient avec beaucoup de force témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus. Et une grande grâce reposait sur eux tous.

(4.34)
Car il n'y avait parmi eux aucun indigent: tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu'ils avaient vendu,

(4.35)
et le déposaient aux pieds des apôtres; et l'on faisait des distributions à chacun selon qu'il en avait besoin.

(4.36)
Joseph, surnommé par les apôtres Barnabas, ce qui signifie fils d'exhortation, Lévite, originaire de Chypre,

(4.37)
vendit un champ qu'il possédait, apporta l'argent, et le déposa aux pieds des apôtres.


5. Miracles des apôtres

(5.1)
Mais un homme nommé Ananias, avec Saphira sa femme, vendit une propriété,

(5.2)
et retint une partie du prix, sa femme le sachant; puis il apporta le reste, et le déposa aux pieds des apôtres.

(5.3)
Pierre lui dit: Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton coeur, au point que tu mentes au Saint Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ?

(5.4)
S'il n'eût pas été vendu, ne te restait-il pas? Et, après qu'il a été vendu, le prix n'était-il pas à ta disposition? Comment as-tu pu mettre en ton coeur un pareil dessein? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.

(5.5)
Ananias, entendant ces paroles, tomba, et expira. Une grande crainte saisit tous les auditeurs.

(5.6)
Les jeunes gens, s'étant levés, l'enveloppèrent, l'emportèrent, et l'ensevelirent.

(5.7)
Environ trois heures plus tard, sa femme entra, sans savoir ce qui était arrivé.

(5.8)
Pierre lui adressa la parole: Dis-moi, est-ce à un tel prix que vous avez vendu le champ? Oui, répondit-elle, c'est à ce prix-là.

(5.9)
Alors Pierre lui dit: Comment vous êtes-vous accordés pour tenter l'Esprit du Seigneur? Voici, ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils t'emporteront.

(5.10)
Au même instant, elle tomba aux pieds de l'apôtre, et expira. Les jeunes gens, étant entrés, la trouvèrent morte; ils l'emportèrent, et l'ensevelirent auprès de son mari.

(5.11)
Une grande crainte s'empara de toute l'assemblée et de tous ceux qui apprirent ces choses.

(5.12)
Beaucoup de miracles et de prodiges se faisaient au milieu du peuple par les mains des apôtres. Ils se tenaient tous ensemble au portique de Salomon,

(5.13)
et aucun des autres n'osait se joindre à eux; mais le peuple les louait hautement.

(5.14)
Le nombre de ceux qui croyaient au Seigneur, hommes et femmes, s'augmentait de plus en plus;

(5.15)
en sorte qu'on apportait les malades dans les rues et qu'on les plaçait sur des lits et des couchettes, afin que, lorsque Pierre passerait, son ombre au moins couvrît quelqu'un d'eux.

(5.16)
La multitude accourait aussi des villes voisines à Jérusalem, amenant des malades et des gens tourmentés par des esprits impurs; et tous étaient guéris.

(5.17)
Cependant le souverain sacrificateur et tous ceux qui étaient avec lui, savoir le parti des sadducéens, se levèrent, remplis de jalousie,

(5.18)
mirent les mains sur les apôtres, et les jetèrent dans la prison publique.

(5.19)
Mais un ange du Seigneur, ayant ouvert pendant la nuit les portes de la prison, les fit sortir, et leur dit:

(5.20)
Allez, tenez-vous dans le temple, et annoncez au peuple toutes les paroles de cette vie.

(5.21)
Ayant entendu cela, ils entrèrent dès le matin dans le temple, et se mirent à enseigner. Le souverain sacrificateur et ceux qui étaient avec lui étant survenus, ils convoquèrent le sanhédrin et tous les anciens des fils d'Israël, et ils envoyèrent chercher les apôtres à la prison.

(5.22)
Les huissiers, à leur arrivée, ne les trouvèrent point dans la prison. Ils s'en retournèrent, et firent leur rapport,

(5.23)
en disant: Nous avons trouvé la prison soigneusement fermée, et les gardes qui étaient devant les portes; mais, après avoir ouvert, nous n'avons trouvé personne dedans.

(5.24)
Lorsqu'ils eurent entendu ces paroles, le commandant du temple et les principaux sacrificateurs ne savaient que penser des apôtres et des suites de cette affaire.

(5.25)
Quelqu'un vint leur dire: Voici, les hommes que vous avez mis en prison sont dans le temple, et ils enseignent le peuple.

(5.26)
Alors le commandant partit avec les huissiers, et les conduisit sans violence, car ils avaient peur d'être lapidés par le peuple.

(5.27)
Après qu'ils les eurent amenés en présence du sanhédrin, le souverain sacrificateur les interrogea en ces termes:

(5.28)
Ne vous avons-nous pas défendu expressément d'enseigner en ce nom-là? Et voici, vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement, et vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme!

(5.29)
Pierre et les apôtres répondirent: Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes.

(5.30)
Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous avez tué, en le pendant au bois.

(5.31)
Dieu l'a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés.

(5.32)
Nous sommes témoins de ces choses, de même que le Saint Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent.

(5.33)
Furieux de ces paroles, ils voulaient les faire mourir.

(5.34)
Mais un pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi, estimé de tout le peuple, se leva dans le sanhédrin, et ordonna de faire sortir un instant les apôtres.

(5.35)
Puis il leur dit: Hommes Israélites, prenez garde à ce que vous allez faire à l'égard de ces gens.

(5.36)
Car, il n'y a pas longtemps que parut Theudas, qui se donnait pour quelque chose, et auquel se rallièrent environ quatre cents hommes: il fut tué, et tous ceux qui l'avaient suivi furent mis en déroute et réduits à rien.

(5.37)
Après lui, parut Judas le Galiléen, à l'époque du recensement, et il attira du monde à son parti: il périt aussi, et tous ceux qui l'avaient suivi furent dispersés.

(5.38)
Et maintenant, je vous le dis ne vous occupez plus de ces hommes, et laissez-les aller. Si cette entreprise ou cette oeuvre vient des hommes, elle se détruira;

(5.39)
mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez la détruire. Ne courez pas le risque d'avoir combattu contre Dieu.

(5.40)
Ils se rangèrent à son avis. Et ayant appelé les apôtres, ils les firent battre de verges, ils leur défendirent de parler au nom de Jésus, et ils les relâchèrent.

(5.41)
Les apôtres se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d'avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus.

(5.42)
Et chaque jour, dans le temple et dans les maisons, ils ne cessaient d'enseigner, et d'annoncer la bonne nouvelle de Jésus Christ.


6. L'institution des sept

(6.1)
En ce temps-là, le nombre des disciples augmentant, les Hellénistes murmurèrent contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans la distribution qui se faisait chaque jour.

(6.2)
Les douze convoquèrent la multitude des disciples, et dirent: Il n'est pas convenable que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables.

(6.3)
C'est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l'on rende un bon témoignage, qui soient pleins d'Esprit Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi.

(6.4)
Et nous, nous continuerons à nous appliquer à la prière et au ministère de la parole.

(6.5)
Cette proposition plut à toute l'assemblée. Ils élurent Étienne, homme plein de foi et d'Esprit Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas, et Nicolas, prosélyte d'Antioche.

(6.6)
Ils les présentèrent aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains.

(6.7)
La parole de Dieu se répandait de plus en plus, le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissaient à la foi.

(6.8)
Étienne, plein de grâce et de puissance, faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple.

(6.9)
Quelques membres de la synagogue dite des Affranchis, de celle des Cyrénéens et de celle des Alexandrins, avec des Juifs de Cilicie et d'Asie, se mirent à discuter avec lui;

(6.10)
mais ils ne pouvaient résister à sa sagesse et à l'Esprit par lequel il parlait.

(6.11)
Alors ils subornèrent des hommes qui dirent: Nous l'avons entendu proférer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu.

(6.12)
Ils émurent le peuple, les anciens et les scribes, et, se jetant sur lui, ils le saisirent, et l'emmenèrent au sanhédrin.

(6.13)
Ils produisirent de faux témoins, qui dirent: Cet homme ne cesse de proférer des paroles contre le lieu saint et contre la loi;

(6.14)
car nous l'avons entendu dire que Jésus, ce Nazaréen, détruira ce lieu, et changera les coutumes que Moïse nous a données.

(6.15)
Tous ceux qui siégeaient au sanhédrin ayant fixé les regards sur Étienne, son visage leur parut comme celui d'un ange.


7. Le discours et la lapidation d'Etienne

(7.1)
Le souverain sacrificateur dit: Les choses sont-elles ainsi?

(7.2)
Étienne répondit: Hommes frères et pères, écoutez! Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu'il était en Mésopotamie, avant qu'il s'établît à Charran; et il lui dit:

(7.3)
Quitte ton pays et ta famille, et va dans le pays que je te montrerai.

(7.4)
Il sortit alors du pays des Chaldéens, et s'établit à Charran. De là, après la mort de son père, Dieu le fit passer dans ce pays que vous habitez maintenant;

(7.5)
il ne lui donna aucune propriété en ce pays, pas même de quoi poser le pied, mais il promit de lui en donner la possession, et à sa postérité après lui, quoiqu'il n'eût point d'enfant.

(7.6)
Dieu parla ainsi: Sa postérité séjournera dans un pays étranger; on la réduira en servitude et on la maltraitera pendant quatre cents ans.

(7.7)
Mais la nation à laquelle ils auront été asservis, c'est moi qui la jugerai, dit Dieu. Après cela, ils sortiront, et ils me serviront dans ce lieu-ci.

(7.8)
Puis Dieu donna à Abraham l'alliance de la circoncision; et ainsi, Abraham, ayant engendré Isaac, le circoncit le huitième jour; Isaac engendra et circoncit Jacob, et Jacob les douze patriarches.

(7.9)
Les patriarches, jaloux de Joseph, le vendirent pour être emmené en Égypte.

(7.10)
Mais Dieu fut avec lui, et le délivra de toutes ses tribulations; il lui donna de la sagesse et lui fit trouver grâce devant Pharaon, roi d'Égypte, qui l'établit gouverneur d'Égypte et de toute sa maison.

(7.11)
Il survint une famine dans tout le pays d'Égypte, et dans celui de Canaan. La détresse était grande, et nos pères ne trouvaient pas de quoi se nourrir.

(7.12)
Jacob apprit qu'il y avait du blé en Égypte, et il y envoya nos pères une première fois.

(7.13)
Et la seconde fois, Joseph fut reconnu par ses frères, et Pharaon sut de quelle famille il était.

(7.14)
Puis Joseph envoya chercher son père Jacob, et toute sa famille, composée de soixante-quinze personnes.

(7.15)
Jacob descendit en Égypte, où il mourut, ainsi que nos pères;

(7.16)
et ils furent transportés à Sichem, et déposés dans le sépulcre qu'Abraham avait acheté, à prix d'argent, des fils d'Hémor, père de Sichem.

(7.17)
Le temps approchait où devait s'accomplir la promesse que Dieu avait faite à Abraham, et le peuple s'accrut et se multiplia en Égypte,

(7.18)
jusqu'à ce que parut un autre roi, qui n'avait pas connu Joseph.

(7.19)
Ce roi, usant d'artifice contre notre race, maltraita nos pères, au point de leur faire exposer leurs enfants, pour qu'ils ne vécussent pas.

(7.20)
A cette époque, naquit Moïse, qui était beau aux yeux de Dieu. Il fut nourri trois mois dans la maison de son père;

(7.21)
et, quand il eut été exposé, la fille de Pharaon le recueillit, et l'éleva comme son fils.

(7.22)
Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens, et il était puissant en paroles et en oeuvres.

(7.23)
Il avait quarante ans, lorsqu'il lui vint dans le coeur de visiter ses frères, les fils d'Israël.

(7.24)
Il en vit un qu'on outrageait, et, prenant sa défense, il vengea celui qui était maltraité, et frappa l'Égyptien.

(7.25)
Il pensait que ses frères comprendraient que Dieu leur accordait la délivrance par sa main; mais ils ne comprirent pas.

(7.26)
Le jour suivant, il parut au milieu d'eux comme ils se battaient, et il les exhorta à la paix: Hommes, dit-il, vous êtes frères; pourquoi vous maltraitez-vous l'un l'autre?

(7.27)
Mais celui qui maltraitait son prochain le repoussa, en disant: Qui t'a établi chef et juge sur nous?

(7.28)
Veux-tu me tuer, comme tu as tué hier l'Égyptien?

(7.29)
A cette parole, Moïse prit la fuite, et il alla séjourner dans le pays de Madian, où il engendra deux fils.

(7.30)
Quarante ans plus tard, un ange lui apparut, au désert de la montagne de Sinaï, dans la flamme d'un buisson en feu.

(7.31)
Moïse, voyant cela, fut étonné de cette apparition; et, comme il s'approchait pour examiner, la voix du Seigneur se fit entendre:

(7.32)
Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Et Moïse, tout tremblant, n'osait regarder.

(7.33)
Le Seigneur lui dit: Ote tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte.

(7.34)
J'ai vu la souffrance de mon peuple qui est en Égypte, j'ai entendu ses gémissements, et je suis descendu pour le délivrer. Maintenant, va, je t'enverrai en Égypte.

(7.35)
Ce Moïse, qu'ils avaient renié, en disant: Qui t'a établi chef et juge? c'est lui que Dieu envoya comme chef et comme libérateur avec l'aide de l'ange qui lui était apparu dans le buisson.

(7.36)
C'est lui qui les fit sortir d'Égypte, en opérant des prodiges et des miracles au pays d'Égypte, au sein de la mer Rouge, et au désert, pendant quarante ans.

(7.37)
C'est ce Moïse qui dit aux fils d'Israël: Dieu vous suscitera d'entre vos frères un prophète comme moi.

(7.38)
C'est lui qui, lors de l'assemblée au désert, étant avec l'ange qui lui parlait sur la montagne de Sinaï et avec nos pères, reçut des oracles vivants, pour nous les donner.

(7.39)
Nos pères ne voulurent pas lui obéir, ils le repoussèrent, et ils tournèrent leur coeur vers l'Égypte,

(7.40)
en disant à Aaron: Fais-nous des dieux qui marchent devant nous; car ce Moïse qui nous a fait sortir du pays d'Égypte, nous ne savons ce qu'il est devenu.

(7.41)
Et, en ces jours-là, ils firent un veau, ils offrirent un sacrifice à l'idole, et se réjouirent de l'oeuvre de leurs mains.

(7.42)
Alors Dieu se détourna, et les livra au culte de l'armée du ciel, selon qu'il est écrit dans le livre des prophètes: M'avez-vous offert des victimes et des sacrifices Pendant quarante ans au désert, maison d'Israël?...

(7.43)
Vous avez porté la tente de Moloch Et l'étoile du dieu Remphan, Ces images que vous avez faites pour les adorer! Aussi vous transporterai-je au-delà de Babylone.

(7.44)
Nos pères avaient au désert le tabernacle du témoignage, comme l'avait ordonné celui qui dit à Moïse de le faire d'après le modèle qu'il avait vu.

(7.45)
Et nos pères, l'ayant reçu, l'introduisirent, sous la conduite de Josué, dans le pays qui était possédé par les nations que Dieu chassa devant eux, et il y resta jusqu'aux jours de David.

(7.46)
David trouva grâce devant Dieu, et demanda d'élever une demeure pour le Dieu de Jacob;

(7.47)
et ce fut Salomon qui lui bâtit une maison.

(7.48)
Mais le Très Haut n'habite pas dans ce qui est fait de main d'homme, comme dit le prophète:

(7.49)
Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, Ou quel sera le lieu de mon repos?

(7.50)
N'est-ce pas ma main qui a fait toutes ces choses?...

(7.51)
Hommes au cou raide, incirconcis de coeur et d'oreilles! vous vous opposez toujours au Saint Esprit. Ce que vos pères ont été, vous l'êtes aussi.

(7.52)
Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté? Ils ont tué ceux qui annonçaient d'avance la venue du Juste, que vous avez livré maintenant, et dont vous avez été les meurtriers,

(7.53)
vous qui avez reçu la loi d'après des commandements d'anges, et qui ne l'avez point gardée!...

(7.54)
En entendant ces paroles, ils étaient furieux dans leur coeur, et ils grinçaient des dents contre lui.

(7.55)
Mais Étienne, rempli du Saint Esprit, et fixant les regards vers le ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu.

(7.56)
Et il dit: Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu.

(7.57)
Ils poussèrent alors de grands cris, en se bouchant les oreilles, et ils se précipitèrent tous ensemble sur lui,

(7.58)
le traînèrent hors de la ville, et le lapidèrent. Les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d'un jeune homme nommé Saul.

(7.59)
Et ils lapidaient Étienne, qui priait et disait: Seigneur Jésus, reçois mon esprit!

(7.60)
Puis, s'étant mis à genoux, il s'écria d'une voix forte: Seigneur, ne leur impute pas ce péché! Et, après ces paroles, il s'endormit.


8. La première persécution d'une Eglise

(8.1)
Saul avait approuvé le meurtre d'Étienne. Il y eut, ce jour-là, une grande persécution contre l'Église de Jérusalem; et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie.

(8.2)
Des hommes pieux ensevelirent Étienne, et le pleurèrent à grand bruit.

(8.3)
Saul, de son côté, ravageait l'Église; pénétrant dans les maisons, il en arrachait hommes et femmes, et les faisait jeter en prison.

(8.4)
Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la bonne nouvelle de la parole.

(8.5)
Philippe, étant descendu dans la ville de Samarie, y prêcha le Christ.

(8.6)
Les foules tout entières étaient attentives à ce que disait Philippe, lorsqu'elles apprirent et virent les miracles qu'il faisait.

(8.7)
Car des esprits impurs sortirent de plusieurs démoniaques, en poussant de grands cris, et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris.

(8.8)
Et il y eut une grande joie dans cette ville.

(8.9)
Il y avait auparavant dans la ville un homme nommé Simon, qui, se donnant pour un personnage important, exerçait la magie et provoquait l'étonnement du peuple de la Samarie.

(8.10)
Tous, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, l'écoutaient attentivement, et disaient: Celui-ci est la puissance de Dieu, celle qui s'appelle la grande.

(8.11)
Ils l'écoutaient attentivement, parce qu'il les avait longtemps étonnés par ses actes de magie.

(8.12)
Mais, quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait la bonne nouvelle du royaume de Dieu et du nom de Jésus Christ, hommes et femmes se firent baptiser.

(8.13)
Simon lui-même crut, et, après avoir été baptisé, il ne quittait plus Philippe, et il voyait avec étonnement les miracles et les grands prodiges qui s'opéraient.

(8.14)
Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean.

(8.15)
Ceux-ci, arrivés chez les Samaritains, prièrent pour eux, afin qu'ils reçussent le Saint Esprit.

(8.16)
Car il n'était encore descendu sur aucun d'eux; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus.

(8.17)
Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint Esprit.

(8.18)
Lorsque Simon vit que le Saint Esprit était donné par l'imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l'argent,

(8.19)
en disant: Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j'imposerai les mains reçoive le Saint Esprit.

(8.20)
Mais Pierre lui dit: Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s'acquérait à prix d'argent!

(8.21)
Il n'y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton coeur n'est pas droit devant Dieu.

(8.22)
Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur pour que la pensée de ton coeur te soit pardonnée, s'il est possible;

(8.23)
car je vois que tu es dans un fiel amer et dans les liens de l'iniquité.

(8.24)
Simon répondit: Priez vous-mêmes le Seigneur pour moi, afin qu'il ne m'arrive rien de ce que vous avez dit.

(8.25)
Après avoir rendu témoignage à la parole du Seigneur, et après l'avoir prêchée, Pierre et Jean retournèrent à Jérusalem, en annonçant la bonne nouvelle dans plusieurs villages des Samaritains.

(8.26)
Un ange du Seigneur, s'adressant à Philippe, lui dit: Lève-toi, et va du côté du midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, celui qui est désert.

(8.27)
Il se leva, et partit. Et voici, un Éthiopien, un eunuque, ministre de Candace, reine d'Éthiopie, et surintendant de tous ses trésors, venu à Jérusalem pour adorer,

(8.28)
s'en retournait, assis sur son char, et lisait le prophète Ésaïe.

(8.29)
L'Esprit dit à Philippe: Avance, et approche-toi de ce char.

(8.30)
Philippe accourut, et entendit l'Éthiopien qui lisait le prophète Ésaïe. Il lui dit: Comprends-tu ce que tu lis?

(8.31)
Il répondit: Comment le pourrais-je, si quelqu'un ne me guide? Et il invita Philippe à monter et à s'asseoir avec lui.

(8.32)
Le passage de l'Écriture qu'il lisait était celui-ci: Il a été mené comme une brebis à la boucherie; Et, comme un agneau muet devant celui qui le tond, Il n'a point ouvert la bouche.

(8.33)
Dans son humiliation, son jugement a été levé. Et sa postérité, qui la dépeindra? Car sa vie a été retranchée de la terre.

(8.34)
L'eunuque dit à Philippe: Je te prie, de qui le prophète parle-t-il ainsi? Est-ce de lui-même, ou de quelque autre?

(8.35)
Alors Philippe, ouvrant la bouche et commençant par ce passage, lui annonça la bonne nouvelle de Jésus.

(8.36)
Comme ils continuaient leur chemin, ils rencontrèrent de l'eau. Et l'eunuque dit: Voici de l'eau; qu'est-ce qui empêche que je ne sois baptisé?

(8.37)
Philippe dit: Si tu crois de tout ton coeur, cela est possible. L'eunuque répondit: Je crois que Jésus Christ est le Fils de Dieu.

(8.38)
Il fit arrêter le char; Philippe et l'eunuque descendirent tous deux dans l'eau, et Philippe baptisa l'eunuque.

(8.39)
Quand ils furent sortis de l'eau, l'Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l'eunuque ne le vit plus. Tandis que, joyeux, il poursuivait sa route,

(8.40)
Philippe se trouva dans Azot, d'où il alla jusqu'à Césarée, en évangélisant toutes les villes par lesquelles il passait.


9. La vocation de Paul

(9.1)
Cependant Saul, respirant encore la menace et le meurtre contre les disciples du Seigneur, se rendit chez le souverain sacrificateur,

(9.2)
et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s'il trouvait des partisans de la nouvelle doctrine, hommes ou femmes, il les amenât liés à Jérusalem.

(9.3)
Comme il était en chemin, et qu'il approchait de Damas, tout à coup une lumière venant du ciel resplendit autour de lui.

(9.4)
Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait: Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?

(9.5)
Il répondit: Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur dit: Je suis Jésus que tu persécutes. Il te serait dur de regimber contre les aiguillons.

(9.6)
Tremblant et saisi d'effroi, il dit: Seigneur, que veux-tu que je fasse? Et le Seigneur lui dit: Lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce que tu dois faire.

(9.7)
Les hommes qui l'accompagnaient demeurèrent stupéfaits; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne.

(9.8)
Saul se releva de terre, et, quoique ses yeux fussent ouverts, il ne voyait rien; on le prit par la main, et on le conduisit à Damas.

(9.9)
Il resta trois jours sans voir, et il ne mangea ni ne but.

(9.10)
Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananias. Le Seigneur lui dit dans une vision: Ananias! Il répondit: Me voici, Seigneur!

(9.11)
Et le Seigneur lui dit: Lève-toi, va dans la rue qu'on appelle la droite, et cherche, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse.

(9.12)
Car il prie, et il a vu en vision un homme du nom d'Ananias, qui entrait, et qui lui imposait les mains, afin qu'il recouvrât la vue. Ananias répondit:

(9.13)
Seigneur, j'ai appris de plusieurs personnes tous les maux que cet homme a faits à tes saints dans Jérusalem;

(9.14)
et il a ici des pouvoirs, de la part des principaux sacrificateurs, pour lier tous ceux qui invoquent ton nom.

(9.15)
Mais le Seigneur lui dit: Va, car cet homme est un instrument que j'ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d'Israël;

(9.16)
et je lui montrerai tout ce qu'il doit souffrir pour mon nom.

(9.17)
Ananias sortit; et, lorsqu'il fut arrivé dans la maison, il imposa les mains à Saul, en disant: Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t'est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m'a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint Esprit.

(9.18)
Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva, et fut baptisé;

(9.19)
et, après qu'il eut pris de la nourriture, les forces lui revinrent. Saul resta quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas.

(9.20)
Et aussitôt il prêcha dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu.

(9.21)
Tous ceux qui l'entendaient étaient dans l'étonnement, et disaient: N'est-ce pas celui qui persécutait à Jérusalem ceux qui invoquent ce nom, et n'est-il pas venu ici pour les emmener liés devant les principaux sacrificateurs?

(9.22)
Cependant Saul se fortifiait de plus en plus, et il confondait les Juifs qui habitaient Damas, démontrant que Jésus est le Christ.

(9.23)
Au bout d'un certain temps, les Juifs se concertèrent pour le tuer,

(9.24)
et leur complot parvint à la connaissance de Saul. On gardait les portes jour et nuit, afin de lui ôter la vie.

(9.25)
Mais, pendant une nuit, les disciples le prirent, et le descendirent par la muraille, dans une corbeille.

(9.26)
Lorsqu'il se rendit à Jérusalem, Saul tâcha de se joindre à eux; mais tous le craignaient, ne croyant pas qu'il fût un disciple.

(9.27)
Alors Barnabas, l'ayant pris avec lui, le conduisit vers les apôtres, et leur raconta comment sur le chemin Saul avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé, et comment à Damas il avait prêché franchement au nom de Jésus.

(9.28)
Il allait et venait avec eux dans Jérusalem, et s'exprimait en toute assurance au nom du Seigneur.

(9.29)
Il parlait aussi et disputait avec les Hellénistes; mais ceux-ci cherchaient à lui ôter la vie.

(9.30)
Les frères, l'ayant su, l'emmenèrent à Césarée, et le firent partir pour Tarse.

(9.31)
L'Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie, s'édifiant et marchant dans la crainte du Seigneur, et elle s'accroissait par l'assistance du Saint Esprit.

(9.32)
Comme Pierre visitait tous les saints, il descendit aussi vers ceux qui demeuraient à Lydde.

(9.33)
Il y trouva un homme nommé Énée, couché sur un lit depuis huit ans, et paralytique.

(9.34)
Pierre lui dit: Énée, Jésus Christ te guérit; lève-toi, et arrange ton lit. Et aussitôt il se leva.

(9.35)
Tous les habitants de Lydde et du Saron le virent, et ils se convertirent au Seigneur.

(9.36)
Il y avait à Joppé, parmi les disciples, une femme nommée Tabitha, ce qui signifie Dorcas: elle faisait beaucoup de bonnes oeuvres et d'aumônes.

(9.37)
Elle tomba malade en ce temps-là, et mourut. Après l'avoir lavée, on la déposa dans une chambre haute.

(9.38)
Comme Lydde est près de Joppé, les disciples, ayant appris que Pierre s'y trouvait, envoyèrent deux hommes vers lui, pour le prier de venir chez eux sans tarder.

(9.39)
Pierre se leva, et partit avec ces hommes. Lorsqu'il fut arrivé, on le conduisit dans la chambre haute. Toutes les veuves l'entourèrent en pleurant, et lui montrèrent les tuniques et les vêtements que faisait Dorcas pendant qu'elle était avec elles.

(9.40)
Pierre fit sortir tout le monde, se mit à genoux, et pria; puis, se tournant vers le corps, il dit: Tabitha, lève-toi! Elle ouvrit les yeux, et ayant vu Pierre, elle s'assit.

(9.41)
Il lui donna la main, et la fit lever. Il appela ensuite les saints et les veuves, et la leur présenta vivante.

(9.42)
Cela fut connu de tout Joppé, et beaucoup crurent au Seigneur.

(9.43)
Pierre demeura quelque temps à Joppé, chez un corroyeur nommé Simon.


10. La vision de Corneille à Cézarée

(10.1)
Il y avait à Césarée un homme nommé Corneille, centenier dans la cohorte dite italienne.

(10.2)
Cet homme était pieux et craignait Dieu, avec toute sa maison; il faisait beaucoup d'aumônes au peuple, et priait Dieu continuellement.

(10.3)
Vers la neuvième heure du jour, il vit clairement dans une vision un ange de Dieu qui entra chez lui, et qui lui dit: Corneille!

(10.4)
Les regards fixés sur lui, et saisi d'effroi, il répondit: Qu'est-ce, Seigneur? Et l'ange lui dit: Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu, et il s'en est souvenu.

(10.5)
Envoie maintenant des hommes à Joppé, et fais venir Simon, surnommé Pierre;

(10.6)
il est logé chez un certain Simon, corroyeur, dont la maison est près de la mer.

(10.7)
Dès que l'ange qui lui avait parlé fut parti, Corneille appela deux de ses serviteurs, et un soldat pieux d'entre ceux qui étaient attachés à sa personne;

(10.8)
et, après leur avoir tout raconté, il les envoya à Joppé.

(10.9)
Le lendemain, comme ils étaient en route, et qu'ils approchaient de la ville, Pierre monta sur le toit, vers la sixième heure, pour prier.

(10.10)
Il eut faim, et il voulut manger. Pendant qu'on lui préparait à manger, il tomba en extase.

(10.11)
Il vit le ciel ouvert, et un objet semblable à une grande nappe attachée par les quatre coins, qui descendait et s'abaissait vers la terre,

(10.12)
et où se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel.

(10.13)
Et une voix lui dit: Lève-toi, Pierre, tue et mange.

(10.14)
Mais Pierre dit: Non, Seigneur, car je n'ai jamais rien mangé de souillé ni d'impur.

(10.15)
Et pour la seconde fois la voix se fit encore entendre à lui: Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé.

(10.16)
Cela arriva jusqu'à trois fois; et aussitôt après, l'objet fut retiré dans le ciel.

(10.17)
Tandis que Pierre ne savait en lui-même que penser du sens de la vision qu'il avait eue, voici, les hommes envoyés par Corneille, s'étant informés de la maison de Simon, se présentèrent à la porte,

(10.18)
et demandèrent à haute voix si c'était là que logeait Simon, surnommé Pierre.

(10.19)
Et comme Pierre était à réfléchir sur la vision, l'Esprit lui dit: Voici, trois hommes te demandent;

(10.20)
lève-toi, descends, et pars avec eux sans hésiter, car c'est moi qui les ai envoyés.

(10.21)
Pierre donc descendit, et il dit à ces hommes: Voici, je suis celui que vous cherchez; quel est le motif qui vous amène?

(10.22)
Ils répondirent: Corneille, centenier, homme juste et craignant Dieu, et de qui toute la nation des Juifs rend un bon témoignage, a été divinement averti par un saint ange de te faire venir dans sa maison et d'entendre tes paroles.

(10.23)
Pierre donc les fit entrer, et les logea. Le lendemain, il se leva, et partit avec eux. Quelques-uns des frères de Joppé l'accompagnèrent.

(10.24)
Ils arrivèrent à Césarée le jour suivant. Corneille les attendait, et avait invité ses parents et ses amis intimes.

(10.25)
Lorsque Pierre entra, Corneille, qui était allé au-devant de lui, tomba à ses pieds et se prosterna.

(10.26)
Mais Pierre le releva, en disant: Lève-toi; moi aussi, je suis un homme.

(10.27)
Et conversant avec lui, il entra, et trouva beaucoup de personnes réunies.

(10.28)
Vous savez, leur dit-il, qu'il est défendu à un Juif de se lier avec un étranger ou d'entrer chez lui; mais Dieu m'a appris à ne regarder aucun homme comme souillé et impur.

(10.29)
C'est pourquoi je n'ai pas eu d'objection à venir, puisque vous m'avez appelé; je vous demande donc pour quel motif vous m'avez envoyé chercher.

(10.30)
Corneille dit: Il y a quatre jours, à cette heure-ci, je priais dans ma maison à la neuvième heure; et voici, un homme vêtu d'un habit éclatant se présenta devant moi, et dit:

(10.31)
Corneille, ta prière a été exaucée, et Dieu s'est souvenu de tes aumônes.

(10.32)
Envoie donc à Joppé, et fais venir Simon, surnommé Pierre; il est logé dans la maison de Simon, corroyeur, près de la mer.

(10.33)
Aussitôt j'ai envoyé vers toi, et tu as bien fait de venir. Maintenant donc nous sommes tous devant Dieu, pour entendre tout ce que le Seigneur t'a ordonné de nous dire.

(10.34)
Alors Pierre, ouvrant la bouche, dit: En vérité, je reconnais que Dieu ne fait point acception de personnes,

(10.35)
mais qu'en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable.

(10.36)
Il a envoyé la parole aux fils d'Israël, en leur annonçant la paix par Jésus Christ, qui est le Seigneur de tous.

(10.37)
Vous savez ce qui est arrivé dans toute la Judée, après avoir commencé en Galilée, à la suite du baptême que Jean a prêché;

(10.38)
vous savez comment Dieu a oint du Saint Esprit et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l'empire du diable, car Dieu était avec lui.

(10.39)
Nous sommes témoins de tout ce qu'il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Ils l'ont tué, en le pendant au bois.

(10.40)
Dieu l'a ressuscité le troisième jour, et il a permis qu'il apparût,

(10.41)
non à tout le peuple, mais aux témoins choisis d'avance par Dieu, à nous qui avons mangé et bu avec lui, après qu'il fut ressuscité des morts.

(10.42)
Et Jésus nous a ordonné de prêcher au peuple et d'attester que c'est lui qui a été établi par Dieu juge des vivants et des morts.

(10.43)
Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés.

(10.44)
Comme Pierre prononçait encore ces mots, le Saint Esprit descendit sur tous ceux qui écoutaient la parole.

(10.45)
Tous les fidèles circoncis qui étaient venus avec Pierre furent étonnés de ce que le don du Saint Esprit était aussi répandu sur les païens.

(10.46)
Car ils les entendaient parler en langues et glorifier Dieu.

(10.47)
Alors Pierre dit: Peut-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint Esprit aussi bien que nous?

(10.48)
Et il ordonna qu'ils fussent baptisés au nom du Seigneur. Sur quoi ils le prièrent de rester quelques jours auprès d'eux.


11. Le récit de Pierre à Jérusalem

(11.1)
Les apôtres et les frères qui étaient dans la Judée apprirent que les païens avaient aussi reçu la parole de Dieu.

(11.2)
Et lorsque Pierre fut monté à Jérusalem, les fidèles circoncis lui adressèrent des reproches,

(11.3)
en disant: Tu es entré chez des incirconcis, et tu as mangé avec eux.

(11.4)
Pierre se mit à leur exposer d'une manière suivie ce qui s'était passé.

(11.5)
Il dit: J'étais dans la ville de Joppé, et, pendant que je priais, je tombai en extase et j'eus une vision: un objet, semblable à une grande nappe attachée par les quatre coins, descendait du ciel et vint jusqu'à moi.

(11.6)
Les regards fixés sur cette nappe, j'examinai, et je vis les quadrupèdes de la terre, les bêtes sauvages, les reptiles, et les oiseaux du ciel.

(11.7)
Et j'entendis une voix qui me disait: Lève-toi, Pierre, tue et mange.

(11.8)
Mais je dis: Non, Seigneur, car jamais rien de souillé ni d'impur n'est entré dans ma bouche.

(11.9)
Et pour la seconde fois la voix se fit entendre du ciel: Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé.

(11.10)
Cela arriva jusqu'à trois fois; puis tout fut retiré dans le ciel.

(11.11)
Et voici, aussitôt trois hommes envoyés de Césarée vers moi se présentèrent devant la porte de la maison où j'étais.

(11.12)
L'Esprit me dit de partir avec eux sans hésiter. Les six hommes que voici m'accompagnèrent, et nous entrâmes dans la maison de Corneille.

(11.13)
Cet homme nous raconta comment il avait vu dans sa maison l'ange se présentant à lui et disant: Envoie à Joppé, et fais venir Simon, surnommé Pierre,

(11.14)
qui te dira des choses par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison.

(11.15)
Lorsque je me fus mis à parler, le Saint Esprit descendit sur eux, comme sur nous au commencement.

(11.16)
Et je me souvins de cette parole du Seigneur: Jean a baptisé d'eau, mais vous, vous serez baptisés du Saint Esprit.

(11.17)
Or, puisque Dieu leur a accordé le même don qu'à nous qui avons cru au Seigneur Jésus Christ, pouvais-je, moi, m'opposer à Dieu?

(11.18)
Après avoir entendu cela, ils se calmèrent, et ils glorifièrent Dieu, en disant: Dieu a donc accordé la repentance aussi aux païens, afin qu'ils aient la vie.

(11.19)
Ceux qui avaient été dispersés par la persécution survenue à l'occasion d'Étienne allèrent jusqu'en Phénicie, dans l'île de Chypre, et à Antioche, annonçant la parole seulement aux Juifs.

(11.20)
Il y eut cependant parmi eux quelques hommes de Chypre et de Cyrène, qui, étant venus à Antioche, s'adressèrent aussi aux Grecs, et leur annoncèrent la bonne nouvelle du Seigneur Jésus.

(11.21)
La main du Seigneur était avec eux, et un grand nombre de personnes crurent et se convertirent au Seigneur.

(11.22)
Le bruit en parvint aux oreilles des membres de l'Église de Jérusalem, et ils envoyèrent Barnabas jusqu'à Antioche.

(11.23)
Lorsqu'il fut arrivé, et qu'il eut vu la grâce de Dieu, il s'en réjouit, et il les exhorta tous à rester d'un coeur ferme attachés au Seigneur.

(11.24)
Car c'était un homme de bien, plein d'Esprit Saint et de foi. Et une foule assez nombreuse se joignit au Seigneur.

(11.25)
Barnabas se rendit ensuite à Tarse, pour chercher Saul;

(11.26)
et, l'ayant trouvé, il l'amena à Antioche. Pendant toute une année, ils se réunirent aux assemblées de l'Église, et ils enseignèrent beaucoup de personnes. Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens.

(11.27)
En ce temps-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche.

(11.28)
L'un deux, nommé Agabus, se leva, et annonça par l'Esprit qu'il y aurait une grande famine sur toute la terre. Elle arriva, en effet, sous Claude.

(11.29)
Les disciples résolurent d'envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée.

(11.30)
Ils le firent parvenir aux anciens par les mains de Barnabas et de Saul.


12. Exécution de Jacques, arrestation de Pierre

(12.1)
Vers le même temps, le roi Hérode se mit à maltraiter quelques membres de l'Église,

(12.2)
et il fit mourir par l'épée Jacques, frère de Jean.

(12.3)
Voyant que cela était agréable aux Juifs, il fit encore arrêter Pierre. -C'était pendant les jours des pains sans levain. -

(12.4)
Après l'avoir saisi et jeté en prison, il le mit sous la garde de quatre escouades de quatre soldats chacune, avec l'intention de le faire comparaître devant le peuple après la Pâque.

(12.5)
Pierre donc était gardé dans la prison; et l'Église ne cessait d'adresser pour lui des prières à Dieu.

(12.6)
La nuit qui précéda le jour où Hérode allait le faire comparaître, Pierre, lié de deux chaînes, dormait entre deux soldats; et des sentinelles devant la porte gardaient la prison.

(12.7)
Et voici, un ange du Seigneur survint, et une lumière brilla dans la prison. L'ange réveilla Pierre, en le frappant au côté, et en disant: Lève-toi promptement! Les chaînes tombèrent de ses mains.

(12.8)
Et l'ange lui dit: Mets ta ceinture et tes sandales. Et il fit ainsi. L'ange lui dit encore: Enveloppe-toi de ton manteau, et suis- moi.

(12.9)
Pierre sortit, et le suivit, ne sachant pas que ce qui se faisait par l'ange fût réel, et s'imaginant avoir une vision.

(12.10)
Lorsqu'ils eurent passé la première garde, puis la seconde, ils arrivèrent à la porte de fer qui mène à la ville, et qui s'ouvrit d'elle-même devant eux; ils sortirent, et s'avancèrent dans une rue. Aussitôt l'ange quitta Pierre.

(12.11)
Revenu à lui-même, Pierre dit: Je vois maintenant d'une manière certaine que le Seigneur a envoyé son ange, et qu'il m'a délivré de la main d'Hérode et de tout ce que le peuple juif attendait.

(12.12)
Après avoir réfléchi, il se dirigea vers la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, où beaucoup de personnes étaient réunies et priaient.

(12.13)
Il frappa à la porte du vestibule, et une servante, nommée Rhode, s'approcha pour écouter.

(12.14)
Elle reconnut la voix de Pierre; et, dans sa joie, au lieu d'ouvrir, elle courut annoncer que Pierre était devant la porte.

(12.15)
Ils lui dirent: Tu es folle. Mais elle affirma que la chose était ainsi.

(12.16)
Et ils dirent: C'est son ange. Cependant Pierre continuait à frapper. Ils ouvrirent, et furent étonnés de le voir.

(12.17)
Pierre, leur ayant de la main fait signe de se taire, leur raconta comment le Seigneur l'avait tiré de la prison, et il dit: Annoncez-le à Jacques et aux frères. Puis il sortit, et s'en alla dans un autre lieu.

(12.18)
Quand il fit jour, les soldats furent dans une grande agitation, pour savoir ce que Pierre était devenu.

(12.19)
Hérode, s'étant mis à sa recherche et ne l'ayant pas trouvé, interrogea les gardes, et donna l'ordre de les mener au supplice. Ensuite il descendit de la Judée à Césarée, pour y séjourner.

(12.20)
Hérode avait des dispositions hostiles à l'égard des Tyriens et des Sidoniens. Mais ils vinrent le trouver d'un commun accord; et, après avoir gagné Blaste, son chambellan, ils sollicitèrent la paix, parce que leur pays tirait sa subsistance de celui du roi.

(12.21)
A un jour fixé, Hérode, revêtu de ses habits royaux, et assis sur son trône, les harangua publiquement.

(12.22)
Le peuple s'écria: Voix d'un dieu, et non d'un homme!

(12.23)
Au même instant, un ange du Seigneur le frappa, parce qu'il n'avait pas donné gloire à Dieu. Et il expira, rongé des vers.

(12.24)
Cependant la parole de Dieu se répandait de plus en plus, et le nombre des disciples augmentait.

(12.25)
Barnabas et Saul, après s'être acquittés de leur message, s'en retournèrent de Jérusalem, emmenant avec eux Jean, surnommé Marc.


13. Barnabas et Paul en mission, discours de Paul

(13.1)
Il y avait dans l'Église d'Antioche des prophètes et des docteurs: Barnabas, Siméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manahen, qui avait été élevé avec Hérode le tétrarque, et Saul.

(13.2)
Pendant qu'ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu'ils jeûnaient, le Saint Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l'oeuvre à laquelle je les ai appelés.

(13.3)
Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent partir.

(13.4)
Barnabas et Saul, envoyés par le Saint Esprit, descendirent à Séleucie, et de là ils s'embarquèrent pour l'île de Chypre.

(13.5)
Arrivés à Salamine, ils annoncèrent la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs. Ils avaient Jean pour aide.

(13.6)
Ayant ensuite traversé toute l'île jusqu'à Paphos, ils trouvèrent un certain magicien, faux prophète juif, nommé Bar Jésus,

(13.7)
qui était avec le proconsul Sergius Paulus, homme intelligent. Ce dernier fit appeler Barnabas et Saul, et manifesta le désir d'entendre la parole de Dieu.

(13.8)
Mais Élymas, le magicien, -car c'est ce que signifie son nom, -leur faisait opposition, cherchant à détourner de la foi le proconsul.

(13.9)
Alors Saul, appelé aussi Paul, rempli du Saint Esprit, fixa les regards sur lui, et dit:

(13.10)
Homme plein de toute espèce de ruse et de fraude, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu point de pervertir les voies droites du Seigneur?

(13.11)
Maintenant voici, la main du Seigneur est sur toi, tu seras aveugle, et pour un temps tu ne verras pas le soleil. Aussitôt l'obscurité et les ténèbres tombèrent sur lui, et il cherchait, en tâtonnant, des personnes pour le guider.

(13.12)
Alors le proconsul, voyant ce qui était arrivé, crut, étant frappé de la doctrine du Seigneur.

(13.13)
Paul et ses compagnons, s'étant embarqués à Paphos, se rendirent à Perge en Pamphylie. Jean se sépara d'eux, et retourna à Jérusalem.

(13.14)
De Perge ils poursuivirent leur route, et arrivèrent à Antioche de Pisidie. Étant entrés dans la synagogue le jour du sabbat, ils s'assirent.

(13.15)
Après la lecture de la loi et des prophètes, les chefs de la synagogue leur envoyèrent dire: Hommes frères, si vous avez quelque exhortation à adresser au peuple, parlez.

(13.16)
Paul se leva, et, ayant fait signe de la main, il dit: Hommes Israélites, et vous qui craignez Dieu, écoutez!

(13.17)
Le Dieu de ce peuple d'Israël a choisi nos pères. Il mit ce peuple en honneur pendant son séjour au pays d'Égypte, et il l'en fit sortir par son bras puissant.

(13.18)
Il les nourrit près de quarante ans dans le désert;

(13.19)
et, ayant détruit sept nations au pays de Canaan, il leur en accorda le territoire comme propriété.

(13.20)
Après cela, durant quatre cent cinquante ans environ, il leur donna des juges, jusqu'au prophète Samuel.

(13.21)
Ils demandèrent alors un roi. Et Dieu leur donna, pendant quarante ans, Saül, fils de Kis, de la tribu de Benjamin;

(13.22)
puis, l'ayant rejeté, il leur suscita pour roi David, auquel il a rendu ce témoignage: J'ai trouvé David, fils d'Isaï, homme selon mon coeur, qui accomplira toutes mes volontés.

(13.23)
C'est de la postérité de David que Dieu, selon sa promesse, a suscité à Israël un Sauveur, qui est Jésus.

(13.24)
Avant sa venue, Jean avait prêché le baptême de repentance à tout le peuple d'Israël.

(13.25)
Et lorsque Jean achevait sa course, il disait: Je ne suis pas celui que vous pensez; mais voici, après moi vient celui des pieds duquel je ne suis pas digne de délier les souliers.

(13.26)
Hommes frères, fils de la race d'Abraham, et vous qui craignez Dieu, c'est à vous que cette parole de salut a été envoyée.

(13.27)
Car les habitants de Jérusalem et leurs chefs ont méconnu Jésus, et, en le condamnant, ils ont accompli les paroles des prophètes qui se lisent chaque sabbat.

(13.28)
Quoiqu'ils ne trouvassent en lui rien qui fût digne de mort, ils ont demandé à Pilate de le faire mourir.

(13.29)
Et, après qu'ils eurent accompli tout ce qui est écrit de lui, ils le descendirent de la croix et le déposèrent dans un sépulcre.

(13.30)
Mais Dieu l'a ressuscité des morts.

(13.31)
Il est apparu pendant plusieurs jours à ceux qui étaient montés avec lui de la Galilée à Jérusalem, et qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple.

(13.32)
Et nous, nous vous annonçons cette bonne nouvelle que la promesse faite à nos pères,

(13.33)
Dieu l'a accomplie pour nous leurs enfants, en ressuscitant Jésus, selon ce qui est écrit dans le Psaume deuxième: Tu es mon Fils, Je t'ai engendré aujourd'hui.

(13.34)
Qu'il l'ait ressuscité des morts, de telle sorte qu'il ne retournera pas à la corruption, c'est ce qu'il a déclaré, en disant: Je vous donnerai Les grâces saintes promises à David, ces grâces qui sont assurées.

(13.35)
C'est pourquoi il dit encore ailleurs: Tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption.

(13.36)
Or, David, après avoir en son temps servi au dessein de Dieu, est mort, a été réuni à ses pères, et a vu la corruption.

(13.37)
Mais celui que Dieu a ressuscité n'a pas vu la corruption.

(13.38)
Sachez donc, hommes frères, que c'est par lui que le pardon des péchés vous est annoncé,

(13.39)
et que quiconque croit est justifié par lui de toutes les choses dont vous ne pouviez être justifiés par la loi de Moïse.

(13.40)
Ainsi, prenez garde qu'il ne vous arrive ce qui est dit dans les prophètes:

(13.41)
Voyez, contempteurs, Soyez étonnés et disparaissez; Car je vais faire en vos jours une oeuvre, Une oeuvre que vous ne croiriez pas si on vous la racontait.

(13.42)
Lorsqu'ils sortirent, on les pria de parler le sabbat suivant sur les mêmes choses;

(13.43)
et, à l'issue de l'assemblée, beaucoup de Juifs et de prosélytes pieux suivirent Paul et Barnabas, qui s'entretinrent avec eux, et les exhortèrent à rester attachés à la grâce de Dieu.

(13.44)
Le sabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole de Dieu.

(13.45)
Les Juifs, voyant la foule, furent remplis de jalousie, et ils s'opposaient à ce que disait Paul, en le contredisant et en l'injuriant.

(13.46)
Paul et Barnabas leur dirent avec assurance: C'est à vous premièrement que la parole de Dieu devait être annoncée; mais, puisque vous la repoussez, et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les païens.

(13.47)
Car ainsi nous l'a ordonné le Seigneur: Je t'ai établi pour être la lumière des nations, Pour porter le salut jusqu'aux extrémités de la terre.

(13.48)
Les païens se réjouissaient en entendant cela, ils glorifiaient la parole du Seigneur, et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent.

(13.49)
La parole du Seigneur se répandait dans tout le pays.

(13.50)
Mais les Juifs excitèrent les femmes dévotes de distinction et les principaux de la ville; ils provoquèrent une persécution contre Paul et Barnabas, et ils les chassèrent de leur territoire.

(13.51)
Paul et Barnabas secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds, et allèrent à Icone,

(13.52)
tandis que les disciples étaient remplis de joie et du Saint Esprit.


14. Paul et Barnabas à Iconium

(14.1)
A Icone, Paul et Barnabas entrèrent ensemble dans la synagogue des Juifs, et ils parlèrent de telle manière qu'une grande multitude de Juifs et de Grecs crurent.

(14.2)
Mais ceux des Juifs qui ne crurent point excitèrent et aigrirent les esprits des païens contre les frères.

(14.3)
Ils restèrent cependant assez longtemps à Icone, parlant avec assurance, appuyés sur le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce et permettait qu'il se fît par leurs mains des prodiges et des miracles.

(14.4)
La population de la ville se divisa: les uns étaient pour les Juifs, les autres pour les apôtres.

(14.5)
Et comme les païens et les Juifs, de concert avec leurs chefs, se mettaient en mouvement pour les outrager et les lapider,

(14.6)
Paul et Barnabas, en ayant eu connaissance, se réfugièrent dans les villes de la Lycaonie, à Lystre et à Derbe, et dans la contrée d'alentour.

(14.7)
Et ils y annoncèrent la bonne nouvelle.

(14.8)
A Lystre, se tenait assis un homme impotent des pieds, boiteux de naissance, et qui n'avait jamais marché.

(14.9)
Il écoutait parler Paul. Et Paul, fixant les regards sur lui et voyant qu'il avait la foi pour être guéri,

(14.10)
dit d'une voix forte: Lève-toi droit sur tes pieds. Et il se leva d'un bond et marcha.

(14.11)
A la vue de ce que Paul avait fait, la foule éleva la voix, et dit en langue lycaonienne: Les dieux sous une forme humaine sont descendus vers nous.

(14.12)
Ils appelaient Barnabas Jupiter, et Paul Mercure, parce que c'était lui qui portait la parole.

(14.13)
Le prêtre de Jupiter, dont le temple était à l'entrée de la ville, amena des taureaux avec des bandelettes vers les portes, et voulait, de même que la foule, offrir un sacrifice.

(14.14)
Les apôtres Barnabas et Paul, ayant appris cela, déchirèrent leurs vêtements, et se précipitèrent au milieu de la foule,

(14.15)
en s'écriant: O hommes, pourquoi agissez-vous de la sorte? Nous aussi, nous sommes des hommes de la même nature que vous; et, vous apportant une bonne nouvelle, nous vous exhortons à renoncer à ces choses vaines, pour vous tourner vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s'y trouve.

(14.16)
Ce Dieu, dans les âges passés, a laissé toutes les nations suivre leurs propres voies,

(14.17)
quoiqu'il n'ait cessé de rendre témoignage de ce qu'il est, en faisant du bien, en vous dispensant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous donnant la nourriture avec abondance et en remplissant vos coeurs de joie.

(14.18)
A peine purent-ils, par ces paroles, empêcher la foule de leur offrir un sacrifice.

(14.19)
Alors survinrent d'Antioche et d'Icone des Juifs qui gagnèrent la foule, et qui, après avoir lapidé Paul, le traînèrent hors de la ville, pensant qu'il était mort.

(14.20)
Mais, les disciples l'ayant entouré, il se leva, et entra dans la ville. Le lendemain, il partit pour Derbe avec Barnabas.

(14.21)
Quand ils eurent évangélisé cette ville et fait un certain nombre de disciples, ils retournèrent à Lystre, à Icone et à Antioche,

(14.22)
fortifiant l'esprit des disciples, les exhortant à persévérer dans la foi, et disant que c'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu.

(14.23)
Ils firent nommer des anciens dans chaque Église, et, après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur, en qui ils avaient cru.

(14.24)
Traversant ensuite la Pisidie, ils vinrent en Pamphylie,

(14.25)
annoncèrent la parole à Perge, et descendirent à Attalie.

(14.26)
De là ils s'embarquèrent pour Antioche, d'où ils avaient été recommandés à la grâce de Dieu pour l'oeuvre qu'ils venaient d'accomplir.

(14.27)
Après leur arrivée, ils convoquèrent l'Église, et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi.

(14.28)
Et ils demeurèrent assez longtemps avec les disciples.


15. Conflit à Antioche à propos de la circoncision

(15.1)
Quelques hommes, venus de la Judée, enseignaient les frères, en disant: Si vous n'êtes circoncis selon le rite de Moïse, vous ne pouvez être sauvés.

(15.2)
Paul et Barnabas eurent avec eux un débat et une vive discussion; et les frères décidèrent que Paul et Barnabas, et quelques- uns des leurs, monteraient à Jérusalem vers les apôtres et les anciens, pour traiter cette question.

(15.3)
Après avoir été accompagnés par l'Église, ils poursuivirent leur route à travers la Phénicie et la Samarie, racontant la conversion des païens, et ils causèrent une grande joie à tous les frères.

(15.4)
Arrivés à Jérusalem, ils furent reçus par l'Église, les apôtres et les anciens, et ils racontèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux.

(15.5)
Alors quelques-uns du parti des pharisiens, qui avaient cru, se levèrent, en disant qu'il fallait circoncire les païens et exiger l'observation de la loi de Moïse.

(15.6)
Les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette affaire.

(15.7)
Une grande discussion s'étant engagée, Pierre se leva, et leur dit: Hommes frères, vous savez que dès longtemps Dieu a fait un choix parmi vous, afin que, par ma bouche, les païens entendissent la parole de l'Évangile et qu'ils crussent.

(15.8)
Et Dieu, qui connaît les coeurs, leur a rendu témoignage, en leur donnant le Saint Esprit comme à nous;

(15.9)
il n'a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leurs coeurs par la foi.

(15.10)
Maintenant donc, pourquoi tentez-vous Dieu, en mettant sur le cou des disciples un joug que ni nos pères ni nous n'avons pu porter?

(15.11)
Mais c'est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu'eux.

(15.12)
Toute l'assemblée garda le silence, et l'on écouta Barnabas et Paul, qui racontèrent tous les miracles et les prodiges que Dieu avait faits par eux au milieu des païens.

(15.13)
Lorsqu'ils eurent cessé de parler, Jacques prit la parole, et dit: Hommes frères, écoutez-moi!

(15.14)
Simon a raconté comment Dieu a d'abord jeté les regards sur les nations pour choisir du milieu d'elles un peuple qui portât son nom.

(15.15)
Et avec cela s'accordent les paroles des prophètes, selon qu'il est écrit:

(15.16)
Après cela, je reviendrai, et je relèverai de sa chute la tente de David, J'en réparerai les ruines, et je la redresserai,

(15.17)
Afin que le reste des hommes cherche le Seigneur, Ainsi que toutes les nations sur lesquelles mon nom est invoqué, Dit le Seigneur, qui fait ces choses,

(15.18)
Et à qui elles sont connues de toute éternité.

(15.19)
C'est pourquoi je suis d'avis qu'on ne crée pas des difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Dieu,

(15.20)
mais qu'on leur écrive de s'abstenir des souillures des idoles, de l'impudicité, des animaux étouffés et du sang.

(15.21)
Car, depuis bien des générations, Moïse a dans chaque ville des gens qui le prêchent, puisqu'on le lit tous les jours de sabbat dans les synagogues.

(15.22)
Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, et à toute l'Église, de choisir parmi eux et d'envoyer à Antioche, avec Paul et Barsabas, Jude appelé Barnabas et Silas, hommes considérés entre les frères.

(15.23)
Ils les chargèrent d'une lettre ainsi conçue: Les apôtres, les anciens, et les frères, aux frères d'entre les païens, qui sont à Antioche, en Syrie, et en Cilicie, salut!

(15.24)
Ayant appris que quelques hommes partis de chez nous, et auxquels nous n'avions donné aucun ordre, vous ont troublés par leurs discours et ont ébranlé vos âmes,

(15.25)
nous avons jugé à propos, après nous être réunis tous ensemble, de choisir des délégués et de vous les envoyer avec nos bien- aimés Barnabas et Paul,

(15.26)
ces hommes qui ont exposé leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus Christ.

(15.27)
Nous avons donc envoyé Jude et Silas, qui vous annonceront de leur bouche les mêmes choses.

(15.28)
Car il a paru bon au Saint Esprit et à nous de ne vous imposer d'autre charge que ce qui est nécessaire,

(15.29)
savoir, de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l'impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde. Adieu.

(15.30)
Eux donc, ayant pris congé de l'Église, allèrent à Antioche, où ils remirent la lettre à la multitude assemblée.

(15.31)
Après l'avoir lue, les frères furent réjouis de l'encouragement qu'elle leur apportait.

(15.32)
Jude et Silas, qui étaient eux-mêmes prophètes, les exhortèrent et les fortifièrent par plusieurs discours.

(15.33)
Au bout de quelque temps, les frères les laissèrent en paix retourner vers ceux qui les avaient envoyés.

(15.34)
Toutefois Silas trouva bon de rester.

(15.35)
Paul et Barnabas demeurèrent à Antioche, enseignant et annonçant, avec plusieurs autres, la bonne nouvelle de la parole du Seigneur.

(15.36)
Quelques jours s'écoulèrent, après lesquels Paul dit à Barnabas: Retournons visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir en quel état ils sont.

(15.37)
Barnabas voulait emmener aussi Jean, surnommé Marc;

(15.38)
mais Paul jugea plus convenable de ne pas prendre avec eux celui qui les avait quittés depuis la Pamphylie, et qui ne les avait point accompagnés dans leur oeuvre.

(15.39)
Ce dissentiment fut assez vif pour être cause qu'ils se séparèrent l'un de l'autre. Et Barnabas, prenant Marc avec lui, s'embarqua pour l'île de Chypre.

(15.40)
Paul fit choix de Silas, et partit, recommandé par les frères à la grâce du Seigneur.

(15.41)
Il parcourut la Syrie et la Cilicie, fortifiant les Églises.


16. Timothée associé à Paul et Silas, Paul arrêté

(16.1)
Il se rendit ensuite à Derbe et à Lystre. Et voici, il y avait là un disciple nommé Timothée, fils d'une femme juive fidèle et d'un père grec.

(16.2)
Les frères de Lystre et d'Icone rendaient de lui un bon témoignage.

(16.3)
Paul voulut l'emmener avec lui; et, l'ayant pris, il le circoncit, à cause des Juifs qui étaient dans ces lieux-là, car tous savaient que son père était grec.

(16.4)
En passant par les villes, ils recommandaient aux frères d'observer les décisions des apôtres et des anciens de Jérusalem.

(16.5)
Les Églises se fortifiaient dans la foi, et augmentaient en nombre de jour en jour.

(16.6)
Ayant été empêchés par le Saint Esprit d'annoncer la parole dans l'Asie, ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie.

(16.7)
Arrivés près de la Mysie, ils se disposaient à entrer en Bithynie; mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas.

(16.8)
Ils franchirent alors la Mysie, et descendirent à Troas.

(16.9)
Pendant la nuit, Paul eut une vision: un Macédonien lui apparut, et lui fit cette prière: Passe en Macédoine, secours-nous!

(16.10)
Après cette vision de Paul, nous cherchâmes aussitôt à nous rendre en Macédoine, concluant que le Seigneur nous appelait à y annoncer la bonne nouvelle.

(16.11)
Étant partis de Troas, nous fîmes voile directement vers la Samothrace, et le lendemain nous débarquâmes à Néapolis.

(16.12)
De là nous allâmes à Philippes, qui est la première ville d'un district de Macédoine, et une colonie. Nous passâmes quelques jours dans cette ville.

(16.13)
Le jour du sabbat, nous nous rendîmes, hors de la porte, vers une rivière, où nous pensions que se trouvait un lieu de prière. Nous nous assîmes, et nous parlâmes aux femmes qui étaient réunies.

(16.14)
L'une d'elles, nommée Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire, était une femme craignant Dieu, et elle écoutait. Le Seigneur lui ouvrit le coeur, pour qu'elle fût attentive à ce que disait Paul.

(16.15)
Lorsqu'elle eut été baptisée, avec sa famille, elle nous fit cette demande: Si vous me jugez fidèle au Seigneur, entrez dans ma maison, et demeurez-y. Et elle nous pressa par ses instances.

(16.16)
Comme nous allions au lieu de prière, une servante qui avait un esprit de Python, et qui, en devinant, procurait un grand profit à ses maîtres, vint au-devant de nous,

(16.17)
et se mit à nous suivre, Paul et nous. Elle criait: Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très Haut, et ils vous annoncent la voie du salut.

(16.18)
Elle fit cela pendant plusieurs jours. Paul fatigué se retourna, et dit à l'esprit: Je t'ordonne, au nom de Jésus Christ, de sortir d'elle. Et il sortit à l'heure même.

(16.19)
Les maîtres de la servante, voyant disparaître l'espoir de leur gain, se saisirent de Paul et de Silas, et les traînèrent sur la place publique devant les magistrats.

(16.20)
Ils les présentèrent aux préteurs, en disant: Ces hommes troublent notre ville;

(16.21)
ce sont des Juifs, qui annoncent des coutumes qu'il ne nous est permis ni de recevoir ni de suivre, à nous qui sommes Romains.

(16.22)
La foule se souleva aussi contre eux, et les préteurs, ayant fait arracher leurs vêtements, ordonnèrent qu'on les battît de verges.

(16.23)
Après qu'on les eut chargés de coups, ils les jetèrent en prison, en recommandant au geôlier de les garder sûrement.

(16.24)
Le geôlier, ayant reçu cet ordre, les jeta dans la prison intérieure, et leur mit les ceps aux pieds.

(16.25)
Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les entendaient.

(16.26)
Tout à coup il se fit un grand tremblement de terre, en sorte que les fondements de la prison furent ébranlés; au même instant, toutes les portes s'ouvrirent, et les liens de tous les prisonniers furent rompus.

(16.27)
Le geôlier se réveilla, et, lorsqu'il vit les portes de la prison ouvertes, il tira son épée et allait se tuer, pensant que les prisonniers s'étaient enfuis.

(16.28)
Mais Paul cria d'une voix forte: Ne te fais point de mal, nous sommes tous ici.

(16.29)
Alors le geôlier, ayant demandé de la lumière, entra précipitamment, et se jeta tout tremblant aux pieds de Paul et de Silas;

(16.30)
il les fit sortir, et dit: Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé?

(16.31)
Paul et Silas répondirent: Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta famille.

(16.32)
Et ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu'à tous ceux qui étaient dans sa maison.

(16.33)
Il les prit avec lui, à cette heure même de la nuit, il lava leurs plaies, et aussitôt il fut baptisé, lui et tous les siens.

(16.34)
Les ayant conduits dans son logement, il leur servit à manger, et il se réjouit avec toute sa famille de ce qu'il avait cru en Dieu.

(16.35)
Quand il fit jour, les préteurs envoyèrent les licteurs pour dire au geôlier: Relâche ces hommes.

(16.36)
Et le geôlier annonça la chose à Paul: Les préteurs ont envoyé dire qu'on vous relâchât; maintenant donc sortez, et allez en paix.

(16.37)
Mais Paul dit aux licteurs: Après nous avoir battus de verges publiquement et sans jugement, nous qui sommes Romains, ils nous ont jetés en prison, et maintenant ils nous font sortir secrètement! Il n'en sera pas ainsi. Qu'ils viennent eux-mêmes nous mettre en liberté.

(16.38)
Les licteurs rapportèrent ces paroles aux préteurs, qui furent effrayés en apprenant qu'ils étaient Romains.

(16.39)
Ils vinrent les apaiser, et ils les mirent en liberté, en les priant de quitter la ville.

(16.40)
Quand ils furent sortis de la prison, ils entrèrent chez Lydie, et, après avoir vu et exhorté les frères, ils partirent.


17. Difficultés à Thessalonique

(17.1)
Paul et Silas passèrent par Amphipolis et Apollonie, et ils arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue.

(17.2)
Paul y entra, selon sa coutume. Pendant trois sabbats, il discuta avec eux, d'après les Écritures,

(17.3)
expliquant et établissant que le Christ devait souffrir et ressusciter des morts. Et Jésus que je vous annonce, disait-il, c'est lui qui est le Christ.

(17.4)
Quelques-uns d'entre eux furent persuadés, et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu'une grande multitude de Grecs craignant Dieu, et beaucoup de femmes de qualité.

(17.5)
Mais les Juifs, jaloux prirent avec eux quelques méchants hommes de la populace, provoquèrent des attroupements, et répandirent l'agitation dans la ville. Ils se portèrent à la maison de Jason, et ils cherchèrent Paul et Silas, pour les amener vers le peuple.

(17.6)
Ne les ayant pas trouvés, ils traînèrent Jason et quelques frères devant les magistrats de la ville, en criant: Ces gens, qui ont bouleversé le monde, sont aussi venus ici, et Jason les a reçus.

(17.7)
Ils agissent tous contre les édits de César, disant qu'il y a un autre roi, Jésus.

(17.8)
Par ces paroles ils émurent la foule et les magistrats,

(17.9)
qui ne laissèrent aller Jason et les autres qu'après avoir obtenu d'eux une caution.

(17.10)
Aussitôt les frères firent partir de nuit Paul et Silas pour Bérée. Lorsqu'ils furent arrivés, ils entrèrent dans la synagogue des Juifs.

(17.11)
Ces Juifs avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique; ils reçurent la parole avec beaucoup d'empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu'on leur disait était exact.

(17.12)
Plusieurs d'entre eux crurent, ainsi que beaucoup de femmes grecques de distinction, et beaucoup d'hommes.

(17.13)
Mais, quand les Juifs de Thessalonique surent que Paul annonçait aussi à Bérée la parole de Dieu, ils vinrent y agiter la foule.

(17.14)
Alors les frères firent aussitôt partir Paul du côté de la mer; Silas et Timothée restèrent à Bérée.

(17.15)
Ceux qui accompagnaient Paul le conduisirent jusqu'à Athènes. Puis ils s'en retournèrent, chargés de transmettre à Silas et à Timothée l'ordre de le rejoindre au plus tôt.

(17.16)
Comme Paul les attendait à Athènes, il sentait au dedans de lui son esprit s'irriter, à la vue de cette ville pleine d'idoles.

(17.17)
Il s'entretenait donc dans la synagogue avec les Juifs et les hommes craignant Dieu, et sur la place publique chaque jour avec ceux qu'il rencontrait.

(17.18)
Quelques philosophes épicuriens et stoïciens se mirent à parler avec lui. Et les uns disaient: Que veut dire ce discoureur? D'autres, l'entendant annoncer Jésus et la résurrection, disaient: Il semble qu'il annonce des divinités étrangères.

(17.19)
Alors ils le prirent, et le menèrent à l'Aréopage, en disant: Pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu enseignes?

(17.20)
Car tu nous fais entendre des choses étranges. Nous voudrions donc savoir ce que cela peut être.

(17.21)
Or, tous les Athéniens et les étrangers demeurant à Athènes ne passaient leur temps qu'à dire ou à écouter des nouvelles.

(17.22)
Paul, debout au milieu de l'Aréopage, dit: Hommes Athéniens, je vous trouve à tous égards extrêmement religieux.

(17.23)
Car, en parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j'ai même découvert un autel avec cette inscription: A un dieu inconnu! Ce que vous révérez sans le connaître, c'est ce que je vous annonce.

(17.24)
Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n'habite point dans des temples faits de main d'homme;

(17.25)
il n'est point servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses.

(17.26)
Il a fait que tous les hommes, sortis d'un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure;

(17.27)
il a voulu qu'ils cherchassent le Seigneur, et qu'ils s'efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu'il ne soit pas loin de chacun de nous,

(17.28)
car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l'être. C'est ce qu'ont dit aussi quelques-uns de vos poètes: De lui nous sommes la race...

(17.29)
Ainsi donc, étant la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l'or, à de l'argent, ou à de la pierre, sculptés par l'art et l'industrie de l'homme.

(17.30)
Dieu, sans tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu'ils aient à se repentir,

(17.31)
parce qu'il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l'homme qu'il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts...

(17.32)
Lorsqu'ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent, et les autres dirent: Nous t'entendrons là-dessus une autre fois.

(17.33)
Ainsi Paul se retira du milieu d'eux.

(17.34)
Quelques-uns néanmoins s'attachèrent à lui et crurent, Denys l'aréopagite, une femme nommée Damaris, et d'autres avec eux.


18. La fondation de l'Eglise de Corinthe

(18.1)
Après cela, Paul partit d'Athènes, et se rendit à Corinthe.

(18.2)
Il y trouva un Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d'Italie avec sa femme Priscille, parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de sortir de Rome. Il se lia avec eux;

(18.3)
et, comme il avait le même métier, il demeura chez eux et y travailla: ils étaient faiseurs de tentes.

(18.4)
Paul discourait dans la synagogue chaque sabbat, et il persuadait des Juifs et des Grecs.

(18.5)
Mais quand Silas et Timothée furent arrivés de la Macédoine, il se donna tout entier à la parole, attestant aux Juifs que Jésus était le Christ.

(18.6)
Les Juifs faisant alors de l'opposition et se livrant à des injures, Paul secoua ses vêtements, et leur dit: Que votre sang retombe sur votre tête! J'en suis pur. Dès maintenant, j'irai vers les païens.

(18.7)
Et sortant de là, il entra chez un nommé Justus, homme craignant Dieu, et dont la maison était contiguë à la synagogue.

(18.8)
Cependant Crispus, le chef de la synagogue, crut au Seigneur avec toute sa famille. Et plusieurs Corinthiens, qui avaient entendu Paul, crurent aussi, et furent baptisés.

(18.9)
Le Seigneur dit à Paul en vision pendant la nuit: Ne crains point; mais parle, et ne te tais point,

(18.10)
Car je suis avec toi, et personne ne mettra la main sur toi pour te faire du mal: parle, car j'ai un peuple nombreux dans cette ville.

(18.11)
Il y demeura un an et six mois, enseignant parmi les Corinthiens la parole de Dieu.

(18.12)
Du temps que Gallion était proconsul de l'Achaïe, les Juifs se soulevèrent unanimement contre Paul, et le menèrent devant le tribunal,

(18.13)
en disant: Cet homme excite les gens à servir Dieu d'une manière contraire à la loi.

(18.14)
Paul allait ouvrir la bouche, lorsque Gallion dit aux Juifs: S'il s'agissait de quelque injustice ou de quelque méchante action, je vous écouterais comme de raison, ô Juifs;

(18.15)
mais, s'il s'agit de discussions sur une parole, sur des noms, et sur votre loi, cela vous regarde: je ne veux pas être juge de ces choses.

(18.16)
Et il les renvoya du tribunal.

(18.17)
Alors tous, se saisissant de Sosthène, le chef de la synagogue, le battirent devant le tribunal, sans que Gallion s'en mît en peine.

(18.18)
Paul resta encore assez longtemps à Corinthe. Ensuite il prit congé des frères, et s'embarqua pour la Syrie, avec Priscille et Aquilas, après s'être fait raser la tête à Cenchrées, car il avait fait un voeu.

(18.19)
Ils arrivèrent à Éphèse, et Paul y laissa ses compagnons. Étant entré dans la synagogue, il s'entretint avec les Juifs,

(18.20)
qui le prièrent de prolonger son séjour.

(18.21)
Mais il n'y consentit point, et il prit congé d'eux, en disant: Il faut absolument que je célèbre la fête prochaine à Jérusalem. Je reviendrai vers vous, si Dieu le veut. Et il partit d'Éphèse.

(18.22)
Étant débarqué à Césarée, il monta à Jérusalem, et, après avoir salué l'Église, il descendit à Antioche.

(18.23)
Lorsqu'il eut passé quelque temps à Antioche, Paul se mit en route, et parcourut successivement la Galatie et la Phrygie, fortifiant tous les disciples.

(18.24)
Un Juif nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, homme éloquent et versé dans les Écritures, vint à Éphèse.

(18.25)
Il était instruit dans la voie du Seigneur, et, fervent d'esprit, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus, bien qu'il ne connût que le baptême de Jean.

(18.26)
Il se mit à parler librement dans la synagogue. Aquilas et Priscille, l'ayant entendu, le prirent avec eux, et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu.

(18.27)
Comme il voulait passer en Achaïe, les frères l'y encouragèrent, et écrivirent aux disciples de le bien recevoir. Quand il fut arrivé, il se rendit, par la grâce de Dieu, très utile à ceux qui avaient cru;

(18.28)
Car il réfutait vivement les Juifs en public, démontrant par les Écritures que Jésus est le Christ.


19. L'arrivée de Paul à Ephèse

(19.1)
Pendant qu'Apollos était à Corinthe, Paul, après avoir parcouru les hautes provinces de l'Asie, arriva à Éphèse. Ayant rencontré quelques disciples, il leur dit:

(19.2)
Avez-vous reçu le Saint Esprit, quand vous avez cru? Ils lui répondirent: Nous n'avons pas même entendu dire qu'il y ait un Saint Esprit.

(19.3)
Il dit: De quel baptême avez-vous donc été baptisés? Et ils répondirent: Du baptême de Jean.

(19.4)
Alors Paul dit: Jean a baptisé du baptême de repentance, disant au peuple de croire en celui qui venait après lui, c'est-à-dire, en Jésus.

(19.5)
Sur ces paroles, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus.

(19.6)
Lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint Esprit vint sur eux, et ils parlaient en langues et prophétisaient.

(19.7)
Ils étaient en tout environ douze hommes.

(19.8)
Ensuite Paul entra dans la synagogue, où il parla librement. Pendant trois mois, il discourut sur les choses qui concernent le royaume de Dieu, s'efforçant de persuader ceux qui l'écoutaient.

(19.9)
Mais, comme quelques-uns restaient endurcis et incrédules, décriant devant la multitude la voie du Seigneur, il se retira d'eux, sépara les disciples, et enseigna chaque jour dans l'école d'un nommé Tyrannus.

(19.10)
Cela dura deux ans, de sorte que tous ceux qui habitaient l'Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole du Seigneur.

(19.11)
Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul,

(19.12)
au point qu'on appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché son corps, et les maladies les quittaient, et les esprits malins sortaient.

(19.13)
Quelques exorcistes juifs ambulants essayèrent d'invoquer sur ceux qui avaient des esprits malins le nom du Seigneur Jésus, en disant: Je vous conjure par Jésus que Paul prêche!

(19.14)
Ceux qui faisaient cela étaient sept fils de Scéva, Juif, l'un des principaux sacrificateurs.

(19.15)
L'esprit malin leur répondit: Je connais Jésus, et je sais qui est Paul; mais vous, qui êtes-vous?

(19.16)
Et l'homme dans lequel était l'esprit malin s'élança sur eux, se rendit maître de tous deux, et les maltraita de telle sorte qu'ils s'enfuirent de cette maison nus et blessés.

(19.17)
Cela fut connu de tous les Juifs et de tous les Grecs qui demeuraient à Éphèse, et la crainte s'empara d'eux tous, et le nom du Seigneur Jésus était glorifié.

(19.18)
Plusieurs de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu'ils avaient fait.

(19.19)
Et un certain nombre de ceux qui avaient exercé les arts magiques, ayant apporté leurs livres, les brûlèrent devant tout le monde: on en estima la valeur à cinquante mille pièces d'argent.

(19.20)
C'est ainsi que la parole du Seigneur croissait en puissance et en force.

(19.21)
Après que ces choses se furent passées, Paul forma le projet d'aller à Jérusalem, en traversant la Macédoine et l'Achaïe. Quand j'aurai été là, se disait-il, il faut aussi que je voie Rome.

(19.22)
Il envoya en Macédoine deux de ses aides, Timothée et Éraste, et il resta lui-même quelque temps encore en Asie.

(19.23)
Il survint, à cette époque, un grand trouble au sujet de la voie du Seigneur.

(19.24)
Un nommé Démétrius, orfèvre, fabriquait en argent des temples de Diane, et procurait à ses ouvriers un gain considérable.

(19.25)
Il les rassembla, avec ceux du même métier, et dit: O hommes, vous savez que notre bien-être dépend de cette industrie;

(19.26)
et vous voyez et entendez que, non seulement à Éphèse, mais dans presque toute l'Asie, ce Paul a persuadé et détourné une foule de gens, en disant que les dieux faits de main d'homme ne sont pas des dieux.

(19.27)
Le danger qui en résulte, ce n'est pas seulement que notre industrie ne tombe en discrédit; c'est encore que le temple de la grande déesse Diane ne soit tenu pour rien, et même que la majesté de celle qui est révérée dans toute l'Asie et dans le monde entier ne soit réduite à néant.

(19.28)
Ces paroles les ayant remplis de colère, ils se mirent à crier: Grande est la Diane des Éphésiens!

(19.29)
Toute la ville fut dans la confusion. Ils se précipitèrent tous ensemble au théâtre, entraînant avec eux Gaïus et Aristarque, Macédoniens, compagnons de voyage de Paul.

(19.30)
Paul voulait se présenter devant le peuple, mais les disciples l'en empêchèrent;

(19.31)
quelques-uns même des Asiarques, qui étaient ses amis, envoyèrent vers lui, pour l'engager à ne pas se rendre au théâtre.

(19.32)
Les uns criaient d'une manière, les autres d'une autre, car le désordre régnait dans l'assemblée, et la plupart ne savaient pas pourquoi ils s'étaient réunis.

(19.33)
Alors on fit sortir de la foule Alexandre, que les Juifs poussaient en avant; et Alexandre, faisant signe de la main, voulait parler au peuple.

(19.34)
Mais quand ils reconnurent qu'il était Juif, tous d'une seule voix crièrent pendant près de deux heures: Grande est la Diane des Éphésiens!

(19.35)
Cependant le secrétaire, ayant apaisé la foule, dit: Hommes Éphésiens, quel est celui qui ignore que la ville d'Éphèse est la gardienne du temple de la grande Diane et de son simulacre tombé du ciel?

(19.36)
Cela étant incontestable, vous devez vous calmer, et ne rien faire avec précipitation.

(19.37)
Car vous avez amené ces hommes, qui ne sont coupables ni de sacrilège, ni de blasphème envers notre déesse.

(19.38)
Si donc Démétrius et ses ouvriers ont à se plaindre de quelqu'un, il y a des jours d'audience et des proconsuls; qu'ils s'appellent en justice les uns les autres.

(19.39)
Et si vous avez en vue d'autres objets, ils se régleront dans une assemblée légale.

(19.40)
Nous risquons, en effet, d'être accusés de sédition pour ce qui s'est passé aujourd'hui, puisqu'il n'existe aucun motif qui nous permette de justifier cet attroupement.

(19.41)
(19:40b) Après ces paroles, il congédia l'assemblée.


20. D'Ephèse à Troas par la Grèce et la Macédoine

(20.1)
Lorsque le tumulte eut cessé, Paul réunit les disciples, et, après les avoir exhortés, prit congé d'eux, et partit pour aller en Macédoine.

(20.2)
Il parcourut cette contrée, en adressant aux disciples de nombreuses exhortations.

(20.3)
Puis il se rendit en Grèce, où il séjourna trois mois. Il était sur le point de s'embarquer pour la Syrie, quand les Juifs lui dressèrent des embûches. Alors il se décida à reprendre la route de la Macédoine.

(20.4)
Il avait pour l'accompagner jusqu'en Asie: Sopater de Bérée, fils de Pyrrhus, Aristarque et Second de Thessalonique, Gaïus de Derbe, Timothée, ainsi que Tychique et Trophime, originaires d'Asie.

(20.5)
Ceux-ci prirent les devants, et nous attendirent à Troas.

(20.6)
Pour nous, après les jours des pains sans levain, nous nous embarquâmes à Philippes, et, au bout de cinq jours, nous les rejoignîmes à Troas, où nous passâmes sept jours.

(20.7)
Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain. Paul, qui devait partir le lendemain, s'entretenait avec les disciples, et il prolongea son discours jusqu'à minuit.

(20.8)
Il y avait beaucoup de lampes dans la chambre haute où nous étions assemblés.

(20.9)
Or, un jeune homme nommé Eutychus, qui était assis sur la fenêtre, s'endormit profondément pendant le long discours de Paul; entraîné par le sommeil, il tomba du troisième étage en bas, et il fut relevé mort.

(20.10)
Mais Paul, étant descendu, se pencha sur lui et le prit dans ses bras, en disant: Ne vous troublez pas, car son âme est en lui.

(20.11)
Quand il fut remonté, il rompit le pain et mangea, et il parla longtemps encore jusqu'au jour. Après quoi il partit.

(20.12)
Le jeune homme fut ramené vivant, et ce fut le sujet d'une grande consolation.

(20.13)
Pour nous, nous précédâmes Paul sur le navire, et nous fîmes voile pour Assos, où nous avions convenu de le reprendre, parce qu'il devait faire la route à pied.

(20.14)
Lorsqu'il nous eut rejoints à Assos, nous le prîmes à bord, et nous allâmes à Mytilène.

(20.15)
De là, continuant par mer, nous arrivâmes le lendemain vis-à-vis de Chios. Le jour suivant, nous cinglâmes vers Samos, et le jour d'après nous vînmes à Milet.

(20.16)
Paul avait résolu de passer devant Éphèse sans s'y arrêter, afin de ne pas perdre de temps en Asie; car il se hâtait pour se trouver, si cela lui était possible, à Jérusalem le jour de la Pentecôte.

(20.17)
Cependant, de Milet Paul envoya chercher à Éphèse les anciens de l'Église.

(20.18)
Lorsqu'ils furent arrivés vers lui, il leur dit: Vous savez de quelle manière, depuis le premier jour où je suis entré en Asie, je me suis sans cesse conduit avec vous,

(20.19)
servant le Seigneur en toute humilité, avec larmes, et au milieu des épreuves que me suscitaient les embûches des Juifs.

(20.20)
Vous savez que je n'ai rien caché de ce qui vous était utile, et que je n'ai pas craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement et dans les maisons,

(20.21)
annonçant aux Juifs et aux Grecs la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus Christ.

(20.22)
Et maintenant voici, lié par l'Esprit, je vais à Jérusalem, ne sachant pas ce qui m'y arrivera;

(20.23)
seulement, de ville en ville, l'Esprit Saint m'avertit que des liens et des tribulations m'attendent.

(20.24)
Mais je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, comme si elle m'était précieuse, pourvu que j'accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus, d'annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu.

(20.25)
Et maintenant voici, je sais que vous ne verrez plus mon visage, vous tous au milieu desquels j'ai passé en prêchant le royaume de Dieu.

(20.26)
C'est pourquoi je vous déclare aujourd'hui que je suis pur du sang de vous tous,

(20.27)
car je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher.

(20.28)
Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint Esprit vous a établis évêques, pour paître l'Église du Seigneur, qu'il s'est acquise par son propre sang.

(20.29)
Je sais qu'il s'introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n'épargneront pas le troupeau,

(20.30)
et qu'il s'élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux.

(20.31)
Veillez donc, vous souvenant que, durant trois années, je n'ai cessé nuit et jour d'exhorter avec larmes chacun de vous.

(20.32)
Et maintenant je vous recommande à Dieu et à la parole de sa grâce, à celui qui peut édifier et donner l'héritage avec tous les sanctifiés.

(20.33)
Je n'ai désiré ni l'argent, ni l'or, ni les vêtements de personne.

(20.34)
Vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi.

(20.35)
Je vous ai montré de toutes manières que c'est en travaillant ainsi qu'il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même: Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir.

(20.36)
Après avoir ainsi parlé, il se mit à genoux, et il pria avec eux tous.

(20.37)
Et tous fondirent en larmes, et, se jetant au cou de Paul,

(20.38)
ils l'embrassaient, affligés surtout de ce qu'il avait dit qu'ils ne verraient plus son visage. Et ils l'accompagnèrent jusqu'au navire.


21. Rencontre de Paul et de Jacques à Jérusalem

(21.1)
Nous nous embarquâmes, après nous être séparés d'eux, et nous allâmes directement à Cos, le lendemain à Rhodes, et de là à Patara.

(21.2)
Et ayant trouvé un navire qui faisait la traversée vers la Phénicie, nous montâmes et partîmes.

(21.3)
Quand nous fûmes en vue de l'île de Chypre, nous la laissâmes à gauche, poursuivant notre route du côté de la Syrie, et nous abordâmes à Tyr, où le bâtiment devait décharger sa cargaison.

(21.4)
Nous trouvâmes les disciples, et nous restâmes là sept jours. Les disciples, poussés par l'Esprit, disaient à Paul de ne pas monter à Jérusalem.

(21.5)
Mais, lorsque nous fûmes au terme des sept jours, nous nous acheminâmes pour partir, et tous nous accompagnèrent avec leur femme et leurs enfants jusque hors de la ville. Nous nous mîmes à genoux sur le rivage, et nous priâmes.

(21.6)
Puis, ayant pris congé les uns des autres, nous montâmes sur le navire, et ils retournèrent chez eux.

(21.7)
Achevant notre navigation, nous allâmes de Tyr à Ptolémaïs, où nous saluâmes les frères, et passâmes un jour avec eux.

(21.8)
Nous partîmes le lendemain, et nous arrivâmes à Césarée. Étant entrés dans la maison de Philippe l'évangéliste, qui était l'un des sept, nous logeâmes chez lui.

(21.9)
Il avait quatre filles vierges qui prophétisaient.

(21.10)
Comme nous étions là depuis plusieurs jours, un prophète, nommé Agabus, descendit de Judée,

(21.11)
et vint nous trouver. Il prit la ceinture de Paul, se lia les pieds et les mains, et dit: Voici ce que déclare le Saint Esprit: L'homme à qui appartient cette ceinture, les Juifs le lieront de la même manière à Jérusalem, et le livreront entre les mains des païens.

(21.12)
Quand nous entendîmes cela, nous et ceux de l'endroit, nous priâmes Paul de ne pas monter à Jérusalem.

(21.13)
Alors il répondit: Que faites-vous, en pleurant et en me brisant le coeur? Je suis prêt, non seulement à être lié, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus.

(21.14)
Comme il ne se laissait pas persuader, nous n'insistâmes pas, et nous dîmes: Que la volonté du Seigneur se fasse!

(21.15)
Après ces jours-là, nous fîmes nos préparatifs, et nous montâmes à Jérusalem.

(21.16)
Quelques disciples de Césarée vinrent aussi avec nous, et nous conduisirent chez un nommé Mnason, de l'île de Chypre, ancien disciple, chez qui nous devions loger.

(21.17)
Lorsque nous arrivâmes à Jérusalem, les frères nous reçurent avec joie.

(21.18)
Le lendemain, Paul se rendit avec nous chez Jacques, et tous les anciens s'y réunirent.

(21.19)
Après les avoir salués, il raconta en détail ce que Dieu avait fait au milieu des païens par son ministère.

(21.20)
Quand ils l'eurent entendu, ils glorifièrent Dieu. Puis ils lui dirent: Tu vois, frère, combien de milliers de Juifs ont cru, et tous sont zélés pour la loi.

(21.21)
Or, ils ont appris que tu enseignes à tous les Juifs qui sont parmi les païens à renoncer à Moïse, leur disant de ne pas circoncire les enfants et de ne pas se conformer aux coutumes.

(21.22)
Que faire donc? Sans aucun doute la multitude se rassemblera, car on saura que tu es venu.

(21.23)
C'est pourquoi fais ce que nous allons te dire. Il y a parmi nous quatre hommes qui ont fait un voeu;

(21.24)
prends-les avec toi, purifie-toi avec eux, et pourvois à leur dépense, afin qu'ils se rasent la tête. Et ainsi tous sauront que ce qu'ils ont entendu dire sur ton compte est faux, mais que toi aussi tu te conduis en observateur de la loi.

(21.25)
A l'égard des païens qui ont cru, nous avons décidé et nous leur avons écrit qu'ils eussent à s'abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l'impudicité.

(21.26)
Alors Paul prit ces hommes, se purifia, et entra le lendemain dans le temple avec eux, pour annoncer à quel jour la purification serait accomplie et l'offrande présentée pour chacun d'eux.

(21.27)
Sur la fin des sept jours, les Juifs d'Asie, ayant vu Paul dans le temple, soulevèrent toute la foule, et mirent la main sur lui,

(21.28)
en criant: Hommes Israélites, au secours! Voici l'homme qui prêche partout et à tout le monde contre le peuple, contre la loi et contre ce lieu; il a même introduit des Grecs dans le temple, et a profané ce saint lieu.

(21.29)
Car ils avaient vu auparavant Trophime d'Éphèse avec lui dans la ville, et ils croyaient que Paul l'avait fait entrer dans le temple.

(21.30)
Toute la ville fut émue, et le peuple accourut de toutes parts. Ils se saisirent de Paul, et le traînèrent hors du temple, dont les portes furent aussitôt fermées.

(21.31)
Comme ils cherchaient à le tuer, le bruit vint au tribun de la cohorte que tout Jérusalem était en confusion.

(21.32)
A l'instant il prit des soldats et des centeniers, et courut à eux. Voyant le tribun et les soldats, ils cessèrent de frapper Paul.

(21.33)
Alors le tribun s'approcha, se saisit de lui, et le fit lier de deux chaînes. Puis il demanda qui il était, et ce qu'il avait fait.

(21.34)
Mais dans la foule les uns criaient d'une manière, les autres d'une autre; ne pouvant donc rien apprendre de certain, à cause du tumulte, il ordonna de le mener dans la forteresse.

(21.35)
Lorsque Paul fut sur les degrés, il dut être porté par les soldats, à cause de la violence de la foule;

(21.36)
car la multitude du peuple suivait, en criant: Fais-le mourir!

(21.37)
Au moment d'être introduit dans la forteresse, Paul dit au tribun: M'est-il permis de te dire quelque chose? Le tribun répondit: Tu sais le grec?

(21.38)
Tu n'es donc pas cet Égyptien qui s'est révolté dernièrement, et qui a emmené dans le désert quatre mille brigands?

(21.39)
Je suis Juif, reprit Paul, de Tarse en Cilicie, citoyen d'une ville qui n'est pas sans importance. Permets-moi, je te prie, de parler au peuple.

(21.40)
Le tribun le lui ayant permis, Paul, debout sur les degrés, fit signe de la main au peuple. Un profond silence s'établit, et Paul, parlant en langue hébraïque, dit:


22. Plaidoyer de Paul devant les juifs

(22.1)
Hommes frères et pères, écoutez ce que j'ai maintenant à vous dire pour ma défense!

(22.2)
Lorsqu'ils entendirent qu'il leur parlait en langue hébraïque, ils redoublèrent de silence. Et Paul dit:

(22.3)
je suis Juif, né à Tarse en Cilicie; mais j'ai été élevé dans cette ville-ci, et instruit aux pieds de Gamaliel dans la connaissance exacte de la loi de nos pères, étant plein de zèle pour Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui.

(22.4)
J'ai persécuté à mort cette doctrine, liant et mettant en prison hommes et femmes.

(22.5)
Le souverain sacrificateur et tout le collège des anciens m'en sont témoins. J'ai même reçu d'eux des lettres pour les frères de Damas, où je me rendis afin d'amener liés à Jérusalem ceux qui se trouvaient là et de les faire punir.

(22.6)
Comme j'étais en chemin, et que j'approchais de Damas, tout à coup, vers midi, une grande lumière venant du ciel resplendit autour de moi.

(22.7)
Je tombai par terre, et j'entendis une voix qui me disait: Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?

(22.8)
Je répondis: Qui es-tu, Seigneur? Et il me dit: Je suis Jésus de Nazareth, que tu persécutes.

(22.9)
Ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière, mais ils n'entendirent pas la voix de celui qui parlait. Alors je dis: Que ferai-je, Seigneur?

(22.10)
Et le Seigneur me dit: Lève-toi, va à Damas, et là on te dira tout ce que tu dois faire.

(22.11)
Comme je ne voyais rien, à cause de l'éclat de cette lumière, ceux qui étaient avec moi me prirent par la main, et j'arrivai à Damas.

(22.12)
Or, un nommé Ananias, homme pieux selon la loi, et de qui tous les Juifs demeurant à Damas rendaient un bon témoignage, vint se présenter à moi,

(22.13)
et me dit: Saul, mon frère, recouvre la vue. Au même instant, je recouvrai la vue et je le regardai.

(22.14)
Il dit: Le Dieu de nos pères t'a destiné à connaître sa volonté, à voir le Juste, et à entendre les paroles de sa bouche;

(22.15)
car tu lui serviras de témoin, auprès de tous les hommes, des choses que tu as vues et entendues.

(22.16)
Et maintenant, que tardes-tu? Lève-toi, sois baptisé, et lavé de tes péchés, en invoquant le nom du Seigneur.

(22.17)
De retour à Jérusalem, comme je priais dans le temple, je fus ravi en extase,

(22.18)
et je vis le Seigneur qui me disait: Hâte-toi, et sors promptement de Jérusalem, parce qu'ils ne recevront pas ton témoignage sur moi.

(22.19)
Et je dis: Seigneur, ils savent eux-mêmes que je faisais mettre en prison et battre de verges dans les synagogues ceux qui croyaient en toi, et que,

(22.20)
lorsqu'on répandit le sang d'Étienne, ton témoin, j'étais moi-même présent, joignant mon approbation à celle des autres, et gardant les vêtements de ceux qui le faisaient mourir.

(22.21)
Alors il me dit: Va, je t'enverrai au loin vers les nations...

(22.22)
Ils l'écoutèrent jusqu'à cette parole. Mais alors ils élevèrent la voix, disant: Ote de la terre un pareil homme! Il n'est pas digne de vivre.

(22.23)
Et ils poussaient des cris, jetaient leurs vêtements, lançaient de la poussière en l'air.

(22.24)
Le tribun commanda de faire entrer Paul dans la forteresse, et de lui donner la question par le fouet, afin de savoir pour quel motif ils criaient ainsi contre lui.

(22.25)
Lorsqu'on l'eut exposé au fouet, Paul dit au centenier qui était présent: Vous est-il permis de battre de verges un citoyen romain, qui n'est pas même condamné?

(22.26)
A ces mots, le centenier alla vers le tribun pour l'avertir, disant: Que vas-tu faire? Cet homme est Romain.

(22.27)
Et le tribun, étant venu, dit à Paul: Dis-moi, es-tu Romain? Oui, répondit-il.

(22.28)
Le tribun reprit: C'est avec beaucoup d'argent que j'ai acquis ce droit de citoyen. Et moi, dit Paul, je l'ai par ma naissance.

(22.29)
Aussitôt ceux qui devaient lui donner la question se retirèrent, et le tribun, voyant que Paul était Romain, fut dans la crainte parce qu'il l'avait fait lier.

(22.30)
Le lendemain, voulant savoir avec certitude de quoi les Juifs l'accusaient, le tribun lui fit ôter ses liens, et donna l'ordre aux principaux sacrificateurs et à tout le sanhédrin de se réunir; puis, faisant descendre Paul, il le plaça au milieu d'eux.


23. Complot des juifs contre Paul

(23.1)
Paul, les regards fixés sur le sanhédrin, dit: Hommes frères, c'est en toute bonne conscience que je me suis conduit jusqu'à ce jour devant Dieu...

(23.2)
Le souverain sacrificateur Ananias ordonna à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur la bouche.

(23.3)
Alors Paul lui dit: Dieu te frappera, muraille blanchie! Tu es assis pour me juger selon la loi, et tu violes la loi en ordonnant qu'on me frappe!

(23.4)
Ceux qui étaient près de lui dirent: Tu insultes le souverain sacrificateur de Dieu!

(23.5)
Et Paul dit: Je ne savais pas, frères, que ce fût le souverain sacrificateur; car il est écrit: Tu ne parleras pas mal du chef de ton peuple.

(23.6)
Paul, sachant qu'une partie de l'assemblée était composée de sadducéens et l'autre de pharisiens, s'écria dans le sanhédrin: Hommes frères, je suis pharisien, fils de pharisien; c'est à cause de l'espérance et de la résurrection des morts que je suis mis en jugement.

(23.7)
Quand il eut dit cela, il s'éleva une discussion entre les pharisiens et les sadducéens, et l'assemblée se divisa.

(23.8)
Car les sadducéens disent qu'il n'y a point de résurrection, et qu'il n'existe ni ange ni esprit, tandis que les pharisiens affirment les deux choses.

(23.9)
Il y eut une grande clameur, et quelques scribes du parti des pharisiens, s'étant levés, engagèrent un vif débat, et dirent: Nous ne trouvons aucun mal en cet homme; peut-être un esprit ou un ange lui a-t-il parlé.

(23.10)
Comme la discorde allait croissant, le tribun craignant que Paul ne fût mis en pièces par ces gens, fit descendre les soldats pour l'enlever du milieu d'eux et le conduire à la forteresse.

(23.11)
La nuit suivante, le Seigneur apparut à Paul, et dit: Prends courage; car, de même que tu as rendu témoignage de moi dans Jérusalem, il faut aussi que tu rendes témoignage dans Rome.

(23.12)
Quand le jour fut venu, les Juifs formèrent un complot, et firent des imprécations contre eux-mêmes, en disant qu'ils s'abstiendraient de manger et de boire jusqu'à ce qu'ils eussent tué Paul.

(23.13)
Ceux qui formèrent ce complot étaient plus de quarante,

(23.14)
et ils allèrent trouver les principaux sacrificateurs et les anciens, auxquels ils dirent: Nous nous sommes engagés, avec des imprécations contre nous-mêmes, à ne rien manger jusqu'à ce que nous ayons tué Paul.

(23.15)
Vous donc, maintenant, adressez-vous avec le sanhédrin au tribun, pour qu'il l'amène devant vous, comme si vous vouliez examiner sa cause plus exactement; et nous, avant qu'il approche, nous sommes prêts à le tuer.

(23.16)
Le fils de la soeur de Paul, ayant eu connaissance du guet-apens, alla dans la forteresse en informer Paul.

(23.17)
Paul appela l'un des centeniers, et dit: Mène ce jeune homme vers le tribun, car il a quelque chose à lui rapporter.

(23.18)
Le centenier prit le jeune homme avec lui, le conduisit vers le tribun, et dit: Le prisonnier Paul m'a appelé, et il m'a prié de t'amener ce jeune homme, qui a quelque chose à te dire.

(23.19)
Le tribun, prenant le jeune homme par la main, et se retirant à l'écart, lui demanda: Qu'as-tu à m'annoncer?

(23.20)
Il répondit: Les Juifs sont convenus de te prier d'amener Paul demain devant le sanhédrin, comme si tu devais t'enquérir de lui plus exactement.

(23.21)
Ne les écoute pas, car plus de quarante d'entre eux lui dressent un guet-apens, et se sont engagés, avec des imprécations contre eux-mêmes, à ne rien manger ni boire jusqu'à ce qu'ils l'aient tué; maintenant ils sont prêts, et n'attendent que ton consentement.

(23.22)
Le tribun renvoya le jeune homme, après lui avoir recommandé de ne parler à personne de ce rapport qu'il lui avait fait.

(23.23)
Ensuite il appela deux des centeniers, et dit: Tenez prêts, dès la troisième heure de la nuit, deux cents soldats, soixante-dix cavaliers et deux cents archers, pour aller jusqu'à Césarée.

(23.24)
Qu'il y ait aussi des montures pour Paul, afin qu'on le mène sain et sauf au gouverneur Félix.

(23.25)
Il écrivit une lettre ainsi conçue:

(23.26)
Claude Lysias au très excellent gouverneur Félix, salut!

(23.27)
Cet homme, dont les Juifs s'étaient saisis, allait être tué par eux, lorsque je survins avec des soldats et le leur enlevai, ayant appris qu'il était Romain.

(23.28)
Voulant connaître le motif pour lequel ils l'accusaient, je l'amenai devant leur sanhédrin.

(23.29)
J'ai trouvé qu'il était accusé au sujet de questions relatives à leur loi, mais qu'il n'avait commis aucun crime qui mérite la mort ou la prison.

(23.30)
Informé que les Juifs lui dressaient des embûches, je te l'ai aussitôt envoyé, en faisant savoir à ses accusateurs qu'ils eussent à s'adresser eux-mêmes à toi. Adieu.

(23.31)
Les soldats, selon l'ordre qu'ils avaient reçu, prirent Paul, et le conduisirent pendant la nuit jusqu'à Antipatris.

(23.32)
Le lendemain, laissant les cavaliers poursuivre la route avec lui, ils retournèrent à la forteresse.

(23.33)
Arrivés à Césarée, les cavaliers remirent la lettre au gouverneur, et lui présentèrent Paul.

(23.34)
Le gouverneur, après avoir lu la lettre, demanda de quelle province était Paul. Ayant appris qu'il était de la Cilicie:

(23.35)
Je t'entendrai, dit-il, quand tes accusateurs seront venus. Et il ordonna qu'on le gardât dans le prétoire d'Hérode.


24. Paul en prison

(24.1)
Cinq jours après, arriva le souverain sacrificateur Ananias, avec des anciens et un orateur nommé Tertulle. Ils portèrent plainte au gouverneur contre Paul.

(24.2)
Paul fut appelé, et Tertulle se mit à l'accuser, en ces termes:

(24.3)
Très excellent Félix, tu nous fais jouir d'une paix profonde, et cette nation a obtenu de salutaires réformes par tes soins prévoyants; c'est ce que nous reconnaissons en tout et partout avec une entière gratitude.

(24.4)
Mais, pour ne pas te retenir davantage, je te prie d'écouter, dans ta bonté, ce que nous avons à dire en peu de mots.

(24.5)
Nous avons trouvé cet homme, qui est une peste, qui excite des divisions parmi tous les Juifs du monde, qui est chef de la secte des Nazaréens,

(24.6)
et qui même a tenté de profaner le temple. Et nous l'avons arrêté. Nous avons voulu le juger selon notre loi;

(24.7)
mais le tribun Lysias étant survenu, l'a arraché de nos mains avec une grande violence,

(24.8)
en ordonnant à ses accusateurs de venir devant toi. Tu pourras toi-même, en l'interrogeant, apprendre de lui tout ce dont nous l'accusons.

(24.9)
Les Juifs se joignirent à l'accusation, soutenant que les choses étaient ainsi.

(24.10)
Après que le gouverneur lui eut fait signe de parler, Paul répondit: Sachant que, depuis plusieurs années, tu es juge de cette nation, c'est avec confiance que je prends la parole pour défendre ma cause.

(24.11)
Il n'y a pas plus de douze jours, tu peux t'en assurer, que je suis monté à Jérusalem pour adorer.

(24.12)
On ne m'a trouvé ni dans le temple, ni dans les synagogues, ni dans la ville, disputant avec quelqu'un, ou provoquant un rassemblement séditieux de la foule.

(24.13)
Et ils ne sauraient prouver ce dont ils m'accusent maintenant.

(24.14)
Je t'avoue bien que je sers le Dieu de mes pères selon la voie qu'ils appellent une secte, croyant tout ce qui est écrit dans la loi et dans les prophètes,

(24.15)
et ayant en Dieu cette espérance, comme ils l'ont eux-mêmes, qu'il y aura une résurrection des justes et des injustes.

(24.16)
C'est pourquoi je m'efforce d'avoir constamment une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes.

(24.17)
Après une absence de plusieurs années, je suis venu pour faire des aumônes à ma nation, et pour présenter des offrandes.

(24.18)
C'est alors que quelques Juifs d'Asie m'ont trouvé purifié dans le temple, sans attroupement ni tumulte.

(24.19)
C'était à eux de paraître en ta présence et de se porter accusateurs, s'ils avaient quelque chose contre moi.

(24.20)
Ou bien, que ceux-ci déclarent de quel crime ils m'ont trouvé coupable, lorsque j'ai comparu devant le sanhédrin,

(24.21)
à moins que ce ne soit uniquement de ce cri que j'ai fait entendre au milieu d'eux: C'est à cause de la résurrection des morts que je suis aujourd'hui mis en jugement devant vous.

(24.22)
Félix, qui savait assez exactement ce qui concernait cette doctrine, les ajourna, en disant: Quand le tribun Lysias sera venu, j'examinerai votre affaire.

(24.23)
Et il donna l'ordre au centenier de garder Paul, en lui laissant une certaine liberté, et en n'empêchant aucun des siens de lui rendre des services.

(24.24)
Quelques jours après, Félix vint avec Drusille, sa femme, qui était Juive, et il fit appeler Paul. Il l'entendit sur la foi en Christ.

(24.25)
Mais, comme Paul discourait sur la justice, sur la tempérance, et sur le jugement à venir, Félix, effrayé, dit: Pour le moment retire-toi; quand j'en trouverai l'occasion, je te rappellerai.

(24.26)
Il espérait en même temps que Paul lui donnerait de l'argent; aussi l'envoyait-il chercher assez fréquemment, pour s'entretenir avec lui.

(24.27)
Deux ans s'écoulèrent ainsi, et Félix eut pour successeur Porcius Festus. Dans le désir de plaire aux Juifs, Félix laissa Paul en prison.


25. Paul devant Festus: appel à l'empereur

(25.1)
Festus, étant arrivé dans la province, monta trois jours après de Césarée à Jérusalem.

(25.2)
Les principaux sacrificateurs et les principaux d'entre les Juifs lui portèrent plainte contre Paul. Ils firent des instances auprès de lui, et, dans des vues hostiles,

(25.3)
lui demandèrent comme une faveur qu'il le fît venir à Jérusalem. Ils préparaient un guet-apens, pour le tuer en chemin.

(25.4)
Festus répondit que Paul était gardé à Césarée, et que lui-même devait partir sous peu.

(25.5)
Que les principaux d'entre vous descendent avec moi, dit-il, et s'il y a quelque chose de coupable en cet homme, qu'ils l'accusent.

(25.6)
Festus ne passa que huit à dix jours parmi eux, puis il descendit à Césarée. Le lendemain, s'étant assis sur son tribunal, il donna l'ordre qu'on amenât Paul.

(25.7)
Quand il fut arrivé, les Juifs qui étaient venus de Jérusalem l'entourèrent, et portèrent contre lui de nombreuses et graves accusations, qu'ils n'étaient pas en état de prouver.

(25.8)
Paul entreprit sa défense, en disant: Je n'ai rien fait de coupable, ni contre la loi des Juifs, ni contre le temple, ni contre César.

(25.9)
Festus, désirant plaire aux Juifs, répondit à Paul: Veux-tu monter à Jérusalem, et y être jugé sur ces choses en ma présence?

(25.10)
Paul dit: C'est devant le tribunal de César que je comparais, c'est là que je dois être jugé. Je n'ai fait aucun tort aux Juifs, comme tu le sais fort bien.

(25.11)
Si j'ai commis quelque injustice, ou quelque crime digne de mort, je ne refuse pas de mourir; mais, si les choses dont ils m'accusent sont fausses, personne n'a le droit de me livrer à eux. J'en appelle à César.

(25.12)
Alors Festus, après avoir délibéré avec le conseil, répondit: Tu en as appelé à César; tu iras devant César.

(25.13)
Quelques jours après, le roi Agrippa et Bérénice arrivèrent à Césarée, pour saluer Festus.

(25.14)
Comme ils passèrent là plusieurs jours, Festus exposa au roi l'affaire de Paul, et dit: Félix a laissé prisonnier un homme

(25.15)
contre lequel, lorsque j'étais à Jérusalem, les principaux sacrificateurs et les anciens des Juifs ont porté plainte, en demandant sa condamnation.

(25.16)
Je leur ai répondu que ce n'est pas la coutume des Romains de livrer un homme avant que l'inculpé ait été mis en présence de ses accusateurs, et qu'il ait eu la faculté de se défendre sur les choses dont on l'accuse.

(25.17)
Ils sont donc venus ici, et, sans différer, je m'assis le lendemain sur mon tribunal, et je donnai l'ordre qu'on amenât cet homme.

(25.18)
Les accusateurs, s'étant présentés, ne lui imputèrent rien de ce que je supposais;

(25.19)
ils avaient avec lui des discussions relatives à leur religion particulière, et à un certain Jésus qui est mort, et que Paul affirmait être vivant.

(25.20)
Ne sachant quel parti prendre dans ce débat, je lui demandai s'il voulait aller à Jérusalem, et y être jugé sur ces choses.

(25.21)
Mais Paul en ayant appelé, pour que sa cause fût réservée à la connaissance de l'empereur, j'ai ordonné qu'on le gardât jusqu'à ce que je l'envoyasse à César.

(25.22)
Agrippa dit à Festus: Je voudrais aussi entendre cet homme. Demain, répondit Festus, tu l'entendras.

(25.23)
Le lendemain donc, Agrippa et Bérénice vinrent en grande pompe, et entrèrent dans le lieu de l'audience avec les tribuns et les principaux de la ville. Sur l'ordre de Festus, Paul fut amené.

(25.24)
Alors Festus dit: Roi Agrippa, et vous tous qui êtes présents avec nous, vous voyez cet homme au sujet duquel toute la multitude des Juifs s'est adressée à moi, soit à Jérusalem, soit ici, en s'écriant qu'il ne devait plus vivre.

(25.25)
Pour moi, ayant reconnu qu'il n'a rien fait qui mérite la mort, et lui-même en ayant appelé à l'empereur, j'ai résolu de le faire partir.

(25.26)
Je n'ai rien de certain à écrire à l'empereur sur son compte; c'est pourquoi je l'ai fait paraître devant vous, et surtout devant toi, roi Agrippa, afin de savoir qu'écrire, après qu'il aura été examiné.

(25.27)
Car il me semble absurde d'envoyer un prisonnier sans indiquer de quoi on l'accuse.


26. Discours de Paul devant Agripa

(26.1)
Agrippa dit à Paul: Il t'est permis de parler pour ta défense. Et Paul, ayant étendu la main, se justifia en ces termes:

(26.2)
Je m'estime heureux, roi Agrippa, d'avoir aujourd'hui à me justifier devant toi de toutes les choses dont je suis accusé par les Juifs,

(26.3)
car tu connais parfaitement leurs coutumes et leurs discussions. Je te prie donc de m'écouter avec patience.

(26.4)
Ma vie, dès les premiers temps de ma jeunesse, est connue de tous les Juifs, puisqu'elle s'est passée à Jérusalem, au milieu de ma nation.

(26.5)
Ils savent depuis longtemps, s'ils veulent le déclarer, que j'ai vécu pharisien, selon la secte la plus rigide de notre religion.

(26.6)
Et maintenant, je suis mis en jugement parce que j'espère l'accomplissement de la promesse que Dieu a faite à nos pères,

(26.7)
et à laquelle aspirent nos douze tribus, qui servent Dieu continuellement nuit et jour. C'est pour cette espérance, ô roi, que je suis accusé par des Juifs!

(26.8)
Quoi! vous semble-t-il incroyable que Dieu ressuscite les morts?

(26.9)
Pour moi, j'avais cru devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus de Nazareth.

(26.10)
C'est ce que j'ai fait à Jérusalem. J'ai jeté en prison plusieurs des saints, ayant reçu ce pouvoir des principaux sacrificateurs, et, quand on les mettait à mort, je joignais mon suffrage à celui des autres.

(26.11)
je les ai souvent châtiés dans toutes les synagogues, et je les forçais à blasphémer. Dans mes excès de fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères.

(26.12)
C'est dans ce but que je me rendis à Damas, avec l'autorisation et la permission des principaux sacrificateurs.

(26.13)
Vers le milieu du jour, ô roi, je vis en chemin resplendir autour de moi et de mes compagnons une lumière venant du ciel, et dont l'éclat surpassait celui du soleil.

(26.14)
Nous tombâmes tous par terre, et j'entendis une voix qui me disait en langue hébraïque: Saul, Saul, pourquoi me persécutes- tu? Il te serait dur de regimber contre les aiguillons.

(26.15)
Je répondis: Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur dit: Je suis Jésus que tu persécutes.

(26.16)
Mais lève-toi, et tiens-toi sur tes pieds; car je te suis apparu pour t'établir ministre et témoin des choses que tu as vues et de celles pour lesquelles je t'apparaîtrai.

(26.17)
Je t'ai choisi du milieu de ce peuple et du milieu des païens, vers qui je t'envoie,

(26.18)
afin que tu leur ouvres les yeux, pour qu'ils passent des ténèbres à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu'ils reçoivent, par la foi en moi, le pardon des péchés et l'héritage avec les sanctifiés.

(26.19)
En conséquence, roi Agrippa, je n'ai point résisté à la vision céleste:

(26.20)
à ceux de Damas d'abord, puis à Jérusalem, dans toute la Judée, et chez les païens, j'ai prêché la repentance et la conversion à Dieu, avec la pratique d'oeuvres dignes de la repentance.

(26.21)
Voilà pourquoi les Juifs se sont saisis de moi dans le temple, et ont tâché de me faire périr.

(26.22)
Mais, grâce au secours de Dieu, j'ai subsisté jusqu'à ce jour, rendant témoignage devant les petits et les grands, sans m'écarter en rien de ce que les prophètes et Moïse ont déclaré devoir arriver,

(26.23)
savoir que le Christ souffrirait, et que, ressuscité le premier d'entre les morts, il annoncerait la lumière au peuple et aux nations.

(26.24)
Comme il parlait ainsi pour sa justification, Festus dit à haute voix: Tu es fou, Paul! Ton grand savoir te fait déraisonner.

(26.25)
Je ne suis point fou, très excellent Festus, répliqua Paul; ce sont, au contraire, des paroles de vérité et de bon sens que je prononce.

(26.26)
Le roi est instruit de ces choses, et je lui en parle librement; car je suis persuadé qu'il n'en ignore aucune, puisque ce n'est pas en cachette qu'elles se sont passées.

(26.27)
Crois-tu aux prophètes, roi Agrippa?... Je sais que tu y crois.

(26.28)
Et Agrippa dit à Paul: Tu vas bientôt me persuader de devenir chrétien!

(26.29)
Paul répondit: Que ce soit bientôt ou que ce soit tard, plaise à Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m'écoutent aujourd'hui, vous deveniez tels que je suis, à l'exception de ces liens!

(26.30)
Le roi, le gouverneur, Bérénice, et tous ceux qui étaient assis avec eux se levèrent,

(26.31)
et, en se retirant, ils se disaient les uns aux autres: Cet homme n'a rien fait qui mérite la mort ou la prison.

(26.32)
Et Agrippa dit à Festus: Cet homme pouvait être relâché, s'il n'en eût pas appelé à César.


27. Embarquement pour Rome

(27.1)
Lorsqu'il fut décidé que nous nous embarquerions pour l'Italie, on remit Paul et quelques autres prisonniers à un centenier de la cohorte Auguste, nommé Julius.

(27.2)
Nous montâmes sur un navire d'Adramytte, qui devait côtoyer l'Asie, et nous partîmes, ayant avec nous Aristarque, Macédonien de Thessalonique.

(27.3)
Le jour suivant, nous abordâmes à Sidon; et Julius, qui traitait Paul avec bienveillance, lui permit d'aller chez ses amis et de recevoir leurs soins.

(27.4)
Partis de là, nous longeâmes l'île de Chypre, parce que les vents étaient contraires.

(27.5)
Après avoir traversé la mer qui baigne la Cilicie et la Pamphylie, nous arrivâmes à Myra en Lycie.

(27.6)
Et là, le centenier, ayant trouvé un navire d'Alexandrie qui allait en Italie, nous y fit monter.

(27.7)
Pendant plusieurs jours nous naviguâmes lentement, et ce ne fut pas sans difficulté que nous atteignîmes la hauteur de Cnide, où le vent ne nous permit pas d'aborder. Nous passâmes au-dessous de l'île de Crète, du côté de Salmone.

(27.8)
Nous la côtoyâmes avec peine, et nous arrivâmes à un lieu nommé Beaux Ports, près duquel était la ville de Lasée.

(27.9)
Un temps assez long s'était écoulé, et la navigation devenait dangereuse, car l'époque même du jeûne était déjà passée.

(27.10)
C'est pourquoi Paul avertit les autres, en disant: O hommes, je vois que la navigation ne se fera pas sans péril et sans beaucoup de dommage, non seulement pour la cargaison et pour le navire, mais encore pour nos personnes.

(27.11)
Le centenier écouta le pilote et le patron du navire plutôt que les paroles de Paul.

(27.12)
Et comme le port n'était pas bon pour hiverner, la plupart furent d'avis de le quitter pour tâcher d'atteindre Phénix, port de Crète qui regarde le sud-ouest et le nord-ouest, afin d'y passer l'hiver.

(27.13)
Un léger vent du sud vint à souffler, et, se croyant maîtres de leur dessein, ils levèrent l'ancre et côtoyèrent de près l'île de Crète.

(27.14)
Mais bientôt un vent impétueux, qu'on appelle Euraquilon, se déchaîna sur l'île.

(27.15)
Le navire fut entraîné, sans pouvoir lutter contre le vent, et nous nous laissâmes aller à la dérive.

(27.16)
Nous passâmes au-dessous d'une petite île nommée Clauda, et nous eûmes de la peine à nous rendre maîtres de la chaloupe;

(27.17)
après l'avoir hissée, on se servit des moyens de secours pour ceindre le navire, et, dans la crainte de tomber sur la Syrte, on abaissa les voiles. C'est ainsi qu'on se laissa emporter par le vent.

(27.18)
Comme nous étions violemment battus par la tempête, le lendemain on jeta la cargaison à la mer,

(27.19)
et le troisième jour nous y lançâmes de nos propres mains les agrès du navire.

(27.20)
Le soleil et les étoiles ne parurent pas pendant plusieurs jours, et la tempête était si forte que nous perdîmes enfin toute espérance de nous sauver.

(27.21)
On n'avait pas mangé depuis longtemps. Alors Paul, se tenant au milieu d'eux, leur dit: O hommes, il fallait m'écouter et ne pas partir de Crète, afin d'éviter ce péril et ce dommage.

(27.22)
Maintenant je vous exhorte à prendre courage; car aucun de vous ne périra, et il n'y aura de perte que celle du navire.

(27.23)
Un ange du Dieu à qui j'appartiens et que je sers m'est apparu cette nuit,

(27.24)
et m'a dit: Paul, ne crains point; il faut que tu comparaisses devant César, et voici, Dieu t'a donné tous ceux qui naviguent avec toi.

(27.25)
C'est pourquoi, ô hommes, rassurez-vous, car j'ai cette confiance en Dieu qu'il en sera comme il m'a été dit.

(27.26)
Mais nous devons échouer sur une île.

(27.27)
La quatorzième nuit, tandis que nous étions ballottés sur l'Adriatique, les matelots, vers le milieu de la nuit, soupçonnèrent qu'on approchait de quelque terre.

(27.28)
Ayant jeté la sonde, ils trouvèrent vingt brasses; un peu plus loin, ils la jetèrent de nouveau, et trouvèrent quinze brasses.

(27.29)
Dans la crainte de heurter contre des écueils, ils jetèrent quatre ancres de la poupe, et attendirent le jour avec impatience.

(27.30)
Mais, comme les matelots cherchaient à s'échapper du navire, et mettaient la chaloupe à la mer sous prétexte de jeter les ancres de la proue,

(27.31)
Paul dit au centenier et aux soldats: Si ces hommes ne restent pas dans le navire, vous ne pouvez être sauvés.

(27.32)
Alors les soldats coupèrent les cordes de la chaloupe, et la laissèrent tomber.

(27.33)
Avant que le jour parût, Paul exhorta tout le monde à prendre de la nourriture, disant: C'est aujourd'hui le quatorzième jour que vous êtes dans l'attente et que vous persistez à vous abstenir de manger.

(27.34)
Je vous invite donc à prendre de la nourriture, car cela est nécessaire pour votre salut, et il ne se perdra pas un cheveux de la tête d'aucun de vous.

(27.35)
Ayant ainsi parlé, il prit du pain, et, après avoir rendu grâces à Dieu devant tous, il le rompit, et se mit à manger.

(27.36)
Et tous, reprenant courage, mangèrent aussi.

(27.37)
Nous étions, dans le navire, deux cent soixante-seize personnes en tout.

(27.38)
Quand ils eurent mangé suffisamment, ils allégèrent le navire en jetant le blé à la mer.

(27.39)
Lorsque le jour fut venu, ils ne reconnurent point la terre; mais, ayant aperçu un golfe avec une plage, ils résolurent d'y pousser le navire, s'ils le pouvaient.

(27.40)
Ils délièrent les ancres pour les laisser aller dans la mer, et ils relâchèrent en même temps les attaches des gouvernails; puis ils mirent au vent la voile d'artimon, et se dirigèrent vers le rivage.

(27.41)
Mais ils rencontrèrent une langue de terre, où ils firent échouer le navire; et la proue, s'étant engagée, resta immobile, tandis que la poupe se brisait par la violence des vagues.

(27.42)
Les soldats furent d'avis de tuer les prisonniers, de peur que quelqu'un d'eux ne s'échappât à la nage.

(27.43)
Mais le centenier, qui voulait sauver Paul, les empêcha d'exécuter ce dessein. Il ordonna à ceux qui savaient nager de se jeter les premiers dans l'eau pour gagner la terre,

(27.44)
et aux autres de se mettre sur des planches ou sur des débris du navire. Et ainsi tous parvinrent à terre sains et saufs.


28. Paul à Rome

(28.1)
Après nous être sauvés, nous reconnûmes que l'île s'appelait Malte.

(28.2)
Les barbares nous témoignèrent une bienveillance peu commune; ils nous recueillirent tous auprès d'un grand feu, qu'ils avaient allumé parce que la pluie tombait et qu'il faisait grand froid.

(28.3)
Paul ayant ramassé un tas de broussailles et l'ayant mis au feu, une vipère en sortit par l'effet de la chaleur et s'attacha à sa main.

(28.4)
Quand les barbares virent l'animal suspendu à sa main, ils se dirent les uns aux autres: Assurément cet homme est un meurtrier, puisque la Justice n'a pas voulu le laisser vivre, après qu'il a été sauvé de la mer.

(28.5)
Paul secoua l'animal dans le feu, et ne ressentit aucun mal.

(28.6)
Ces gens s'attendaient à le voir enfler ou tomber mort subitement; mais, après avoir longtemps attendu, voyant qu'il ne lui arrivait aucun mal, ils changèrent d'avis et dirent que c'était un dieu.

(28.7)
Il y avait, dans les environs, des terres appartenant au principal personnage de l'île, nommé Publius, qui nous reçut et nous logea pendant trois jours de la manière la plus amicale.

(28.8)
Le père de Publius était alors au lit, malade de la fièvre et de la dysenterie; Paul, s'étant rendu vers lui, pria, lui imposa les mains, et le guérit.

(28.9)
Là-dessus, vinrent les autres malades de l'île, et ils furent guéris.

(28.10)
On nous rendit de grands honneurs, et, à notre départ, on nous fournit les choses dont nous avions besoin.

(28.11)
Après un séjour de trois mois, nous nous embarquâmes sur un navire d'Alexandrie, qui avait passé l'hiver dans l'île, et qui portait pour enseigne les Dioscures.

(28.12)
Ayant abordé à Syracuse, nous y restâmes trois jours.

(28.13)
De là, en suivant la côte, nous atteignîmes Reggio; et, le vent du midi s'étant levé le lendemain, nous fîmes en deux jours le trajet jusqu'à Pouzzoles,

(28.14)
où nous trouvâmes des frères qui nous prièrent de passer sept jours avec eux. Et c'est ainsi que nous allâmes à Rome.

(28.15)
De Rome vinrent à notre rencontre, jusqu'au Forum d'Appius et aux Trois Tavernes, les frères qui avaient entendu parler de nous. Paul, en les voyant, rendit grâces à Dieu, et prit courage.

(28.16)
Lorsque nous fûmes arrivés à Rome, on permit à Paul de demeurer en son particulier, avec un soldat qui le gardait.

(28.17)
Au bout de trois jours, Paul convoqua les principaux des Juifs; et, quand ils furent réunis, il leur adressa ces paroles: Hommes frères, sans avoir rien fait contre le peuple ni contre les coutumes de nos pères, j'ai été mis en prison à Jérusalem et livré de là entre les mains des Romains.

(28.18)
Après m'avoir interrogé, ils voulaient me relâcher, parce qu'il n'y avait en moi rien qui méritât la mort.

(28.19)
Mais les Juifs s'y opposèrent, et j'ai été forcé d'en appeler à César, n'ayant du reste aucun dessein d'accuser ma nation.

(28.20)
Voilà pourquoi j'ai demandé à vous voir et à vous parler; car c'est à cause de l'espérance d'Israël que je porte cette chaîne.

(28.21)
Ils lui répondirent: Nous n'avons reçu de Judée aucune lettre à ton sujet, et il n'est venu aucun frère qui ait rapporté ou dit du mal de toi.

(28.22)
Mais nous voudrions apprendre de toi ce que tu penses, car nous savons que cette secte rencontre partout de l'opposition.

(28.23)
Ils lui fixèrent un jour, et plusieurs vinrent le trouver dans son logis. Paul leur annonça le royaume de Dieu, en rendant témoignage, et en cherchant, par la loi de Moïse et par les prophètes, à les persuader de ce qui concerne Jésus. L'entretien dura depuis le matin jusqu'au soir.

(28.24)
Les uns furent persuadés par ce qu'il disait, et les autres ne crurent point.

(28.25)
Comme ils se retiraient en désaccord, Paul n'ajouta que ces mots: C'est avec raison que le Saint Esprit, parlant à vos pères par le prophète Ésaïe, a dit:

(28.26)
Va vers ce peuple, et dis: Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point; Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point.

(28.27)
Car le coeur de ce peuple est devenu insensible; Ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, De peur qu'ils ne voient de leurs yeux, qu'ils n'entendent de leurs oreilles, Qu'ils ne comprennent de leur coeur, Qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse.

(28.28)
Sachez donc que ce salut de Dieu a été envoyé aux païens, et qu'ils l'écouteront.

(28.29)
Lorsqu'il eut dit cela, les Juifs s'en allèrent, discutant vivement entre eux.

(28.30)
Paul demeura deux ans entiers dans une maison qu'il avait louée. Il recevait tous ceux qui venaient le voir,

(28.31)
prêchant le royaume de Dieu et enseignant ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ, en toute liberté et sans obstacle.



Apocalypse

1. Vision du Fils de l'homme

(1.1)
Révélation de Jésus Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu'il a fait connaître, par l'envoi de son ange, à son serviteur Jean,

(1.2)
lequel a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus Christ, tout ce qu'il a vu.

(1.3)
Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites! Car le temps est proche.

(1.4)
Jean aux sept Églises qui sont en Asie: que la grâce et la paix vous soient données de la part de celui qui est, qui était, et qui vient, et de la part des sept esprits qui sont devant son trône,

(1.5)
et de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre! A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang,

(1.6)
et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles! Amen!

(1.7)
Voici, il vient avec les nuées. Et tout oeil le verra, même ceux qui l'ont percé; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui. Oui. Amen!

(1.8)
Je suis l'alpha et l'oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout Puissant.

(1.9)
Moi Jean, votre frère, et qui ai part avec vous à la tribulation et au royaume et à la persévérance en Jésus, j'étais dans l'île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus.

(1.10)
Je fus ravi en esprit au jour du Seigneur, et j'entendis derrière moi une voix forte, comme le son d'une trompette,

(1.11)
qui disait: Ce que tu vois, écris-le dans un livre, et envoie-le aux sept Églises, à Éphèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie, et à Laodicée.

(1.12)
Je me retournai pour connaître quelle était la voix qui me parlait. Et, après m'être retourné, je vis sept chandeliers d'or,

(1.13)
et, au milieu des sept chandeliers, quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme, vêtu d'une longue robe, et ayant une ceinture d'or sur la poitrine.

(1.14)
Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige; ses yeux étaient comme une flamme de feu;

(1.15)
ses pieds étaient semblables à de l'airain ardent, comme s'il eût été embrasé dans une fournaise; et sa voix était comme le bruit de grandes eaux.

(1.16)
Il avait dans sa main droite sept étoiles. De sa bouche sortait une épée aiguë, à deux tranchants; et son visage était comme le soleil lorsqu'il brille dans sa force.

(1.17)
Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite en disant: Ne crains point!

(1.18)
Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J'étais mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts.

(1.19)
Écris donc les choses que tu as vues, et celles qui sont, et celles qui doivent arriver après elles,

(1.20)
le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et des sept chandeliers d'or. Les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept chandeliers sont les sept Églises.


2. Lettres aux Eglises: Ephèse, Smyrne, Pergame, Thyatire

(2.1)
Écris à l'ange de l'Église d'Éphèse: Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d'or:

(2.2)
Je connais tes oeuvres, ton travail, et ta persévérance. Je sais que tu ne peux supporter les méchants; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et qui ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs;

(2.3)
que tu as de la persévérance, que tu as souffert à cause de mon nom, et que tu ne t'es point lassé.

(2.4)
Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour.

(2.5)
Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières oeuvres; sinon, je viendrai à toi, et j'ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes.

(2.6)
Tu as pourtant ceci, c'est que tu hais les oeuvres des Nicolaïtes, oeuvres que je hais aussi.

(2.7)
Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises: A celui qui vaincra je donnerai à manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.

(2.8)
Écris à l'ange de l'Église de Smyrne: Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la vie:

(2.9)
Je connais ta tribulation et ta pauvreté (bien que tu sois riche), et les calomnies de la part de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan.

(2.10)
Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable jettera quelques-uns de vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.

(2.11)
Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises: Celui qui vaincra n'aura pas à souffrir la seconde mort.

(2.12)
Écris à l'ange de l'Église de Pergame: Voici ce que dit celui qui a l'épée aiguë, à deux tranchants:

(2.13)
Je sais où tu demeures, je sais que là est le trône de Satan. Tu retiens mon nom, et tu n'as pas renié ma foi, même aux jours d'Antipas, mon témoin fidèle, qui a été mis à mort chez vous, là où Satan a sa demeure.

(2.14)
Mais j'ai quelque chose contre toi, c'est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à mettre une pierre d'achoppement devant les fils d'Israël, pour qu'ils mangeassent des viandes sacrifiées aux idoles et qu'ils se livrassent à l'impudicité.

(2.15)
De même, toi aussi, tu as des gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes.

(2.16)
Repens-toi donc; sinon, je viendrai à toi bientôt, et je les combattrai avec l'épée de ma bouche.

(2.17)
Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises: A celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n'est celui qui le reçoit.

(2.18)
Écris à l'ange de l'Église de Thyatire: Voici ce que dit le Fils de Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont semblables à de l'airain ardent:

(2.19)
Je connais tes oeuvres, ton amour, ta foi, ton fidèle service, ta constance, et tes dernières oeuvres plus nombreuses que les premières.

(2.20)
Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu'ils se livrent à l'impudicité et qu'ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles.

(2.21)
Je lui ai donné du temps, afin qu'elle se repentît, et elle ne veut pas se repentir de son impudicité.

(2.22)
Voici, je vais la jeter sur un lit, et envoyer une grande tribulation à ceux qui commettent adultère avec elle, à moins qu'ils ne se repentent de leurs oeuvres.

(2.23)
Je ferai mourir de mort ses enfants; et toutes les Églises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les coeurs, et je vous rendrai à chacun selon vos oeuvres.

(2.24)
A vous, à tous les autres de Thyatire, qui ne reçoivent pas cette doctrine, et qui n'ont pas connu les profondeurs de Satan, comme ils les appellent, je vous dis: Je ne mets pas sur vous d'autre fardeau;

(2.25)
seulement, ce que vous avez, retenez-le jusqu'à ce que je vienne.

(2.26)
A celui qui vaincra, et qui gardera jusqu'à la fin mes oeuvres, je donnerai autorité sur les nations.

(2.27)
Il les paîtra avec une verge de fer, comme on brise les vases d'argile, ainsi que moi-même j'en ai reçu le pouvoir de mon Père.

(2.28)
Et je lui donnerai l'étoile du matin.

(2.29)
Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises!


3. Lettres aux Eglises: Sardes, Philadelphie, Laocidée

(3.1)
Écris à l'ange de l'Église de Sardes: Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles: Je connais tes oeuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort.

(3.2)
Sois vigilant, et affermis le reste qui est près de mourir; car je n'ai pas trouvé tes oeuvres parfaites devant mon Dieu.

(3.3)
Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde et repens-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi.

(3.4)
Cependant tu as à Sardes quelques hommes qui n'ont pas souillé leurs vêtements; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu'ils en sont dignes.

(3.5)
Celui qui vaincra sera revêtu ainsi de vêtements blancs; je n'effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges.

(3.6)
Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises!

(3.7)
Écris à l'ange de l'Église de Philadelphie: Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n'ouvrira:

(3.8)
Je connais tes oeuvres. Voici, parce que tu a peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n'as pas renié mon nom, j'ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer.

(3.9)
Voici, je te donne de ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent; voici, je les ferai venir, se prosterner à tes pieds, et connaître que je t'ai aimé.

(3.10)
Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l'heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre.

(3.11)
Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.

(3.12)
Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus; j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau.

(3.13)
Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises!

(3.14)
Écris à l'ange de l'Église de Laodicée: Voici ce que dit l'Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu:

(3.15)
Je connais tes oeuvres. Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant!

(3.16)
Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche.

(3.17)
Parce que tu dis: Je suis riche, je me suis enrichi, et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu,

(3.18)
je te conseille d'acheter de moi de l'or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies.

(3.19)
Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j'aime. Aie donc du zèle, et repens-toi.

(3.20)
Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.

(3.21)
Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.

(3.22)
Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises!


4. Le trône de Dieu et le culte céleste

(4.1)
Après cela, je regardai, et voici, une porte était ouverte dans le ciel. La première voix que j'avais entendue, comme le son d'une trompette, et qui me parlait, dit: Monte ici, et je te ferai voir ce qui doit arriver dans la suite.

(4.2)
Aussitôt je fus ravi en esprit. Et voici, il y avait un trône dans le ciel, et sur ce trône quelqu'un était assis.

(4.3)
Celui qui était assis avait l'aspect d'une pierre de jaspe et de sardoine; et le trône était environné d'un arc-en-ciel semblable à de l'émeraude.

(4.4)
Autour du trône je vis vingt-quatre trônes, et sur ces trônes vingt-quatre vieillards assis, revêtus de vêtements blancs, et sur leurs têtes des couronnes d'or.

(4.5)
Du trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres. Devant le trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu.

(4.6)
Il y a encore devant le trône comme une mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu du trône et autour du trône, il y a quatre êtres vivants remplis d'yeux devant et derrière.

(4.7)
Le premier être vivant est semblable à un lion, le second être vivant est semblable à un veau, le troisième être vivant a la face d'un homme, et le quatrième être vivant est semblable à un aigle qui vole.

(4.8)
Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d'yeux tout autour et au dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit: Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout Puisant, qui était, qui est, et qui vient!

(4.9)
Quand les êtres vivants rendent gloire et honneur et actions de grâces à celui qui est assis sur le trône, à celui qui vit aux siècles des siècles,

(4.10)
les vingt-quatre vieillards se prosternent devant celui qui est assis sur le trône et ils adorent celui qui vit aux siècles des siècles, et ils jettent leurs couronnes devant le trône, en disant:

(4.11)
Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l'honneur et la puissance; car tu as créé toutes choses, et c'est par ta volonté qu'elles existent et qu'elles ont été créées.


5. Le livre scellé et l'agneau

(5.1)
Puis je vis dans la main droite de celui qui était assis sur le trône un livre écrit en dedans et en dehors, scellé de sept sceaux.

(5.2)
Et je vis un ange puissant, qui criait d'une voix forte: Qui est digne d'ouvrir le livre, et d'en rompre les sceaux?

(5.3)
Et personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne put ouvrir le livre ni le regarder.

(5.4)
Et je pleurai beaucoup de ce que personne ne fut trouvé digne d'ouvrir le livre ni de le regarder.

(5.5)
Et l'un des vieillards me dit: Ne pleure point; voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux.

(5.6)
Et je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards, un agneau qui était là comme immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre.

(5.7)
Il vint, et il prit le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône.

(5.8)
Quand il eut pris le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l'agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d'or remplies de parfums, qui sont les prières des saints.

(5.9)
Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant: Tu es digne de prendre le livre, et d'en ouvrir les sceaux; car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, et de toute nation;

(5.10)
tu as fait d'eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre.

(5.11)
Je regardai, et j'entendis la voix de beaucoup d'anges autour du trône et des êtres vivants et des vieillards, et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers.

(5.12)
Ils disaient d'une voix forte: L'agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire, et la louange.

(5.13)
Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s'y trouve, je les entendis qui disaient: A celui qui est assis sur le trône, et à l'agneau, soient la louange, l'honneur, la gloire, et la force, aux siècles des siècles!

(5.14)
Et les quatre êtres vivants disaient: Amen! Et les vieillards se prosternèrent et adorèrent.


6. Ouverture des six premiers sceaux

(6.1)
Je regardai, quand l'agneau ouvrit un des sept sceaux, et j'entendis l'un des quatre êtres vivants qui disait comme d'une voix de tonnerre: Viens.

(6.2)
Je regardai, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre.

(6.3)
Quand il ouvrit le second sceau, j'entendis le second être vivant qui disait: Viens.

(6.4)
Et il sortit un autre cheval, roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d'enlever la paix de la terre, afin que les hommes s'égorgeassent les uns les autres; et une grande épée lui fut donnée.

(6.5)
Quand il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant qui disait: Viens. Je regardai, et voici, parut un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance dans sa main.

(6.6)
Et j'entendis au milieu des quatre êtres vivants une voix qui disait: Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier; mais ne fais point de mal à l'huile et au vin.

(6.7)
Quand il ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième être vivant qui disait: Viens.

(6.8)
Je regardai, et voici, parut un cheval d'une couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre.

(6.9)
Quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l'autel les âmes de ceux qui avaient été immolés à cause de la parole de Dieu et à cause du témoignage qu'ils avaient rendu.

(6.10)
Ils crièrent d'une voix forte, en disant: Jusques à quand, Maître saint et véritable, tarde-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre?

(6.11)
Une robe blanche fut donnée à chacun d'eux; et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu'à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux.

(6.12)
Je regardai, quand il ouvrit le sixième sceau; et il y eut un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière devint comme du sang,

(6.13)
et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme lorsqu'un figuier secoué par un vent violent jette ses figues vertes.

(6.14)
Le ciel se retira comme un livre qu'on roule; et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leurs places.

(6.15)
Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes.

(6.16)
Et ils disaient aux montagnes et aux rochers: Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l'agneau;

(6.17)
car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister?


7. L'Eglise comme peuple de Dieu et multitude des élus

(7.1)
Après cela, je vis quatre anges debout aux quatre coins de la terre; ils retenaient les quatre vents de la terre, afin qu'il ne soufflât point de vent sur la terre, ni sur la mer, ni sur aucun arbre.

(7.2)
Et je vis un autre ange, qui montait du côté du soleil levant, et qui tenait le sceau du Dieu vivant; il cria d'une voix forte aux quatre anges à qui il avait été donné de faire du mal à la terre et à la mer, et il dit:

(7.3)
Ne faites point de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu.

(7.4)
Et j'entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau, cent quarante-quatre mille, de toutes les tribus des fils d'Israël:

(7.5)
de la tribu de Juda, douze mille marqués du sceau; de la tribu de Ruben, douze mille; de la tribu de Gad, douze mille;

(7.6)
de la tribu d'Aser, douze mille; de la tribu de Nephthali, douze mille; de la tribu de Manassé, douze mille;

(7.7)
de la tribu de Siméon, douze mille; de la tribu de Lévi, douze mille; de la tribu d'Issacar, douze mille;

(7.8)
de la tribu de Zabulon, douze mille; de la tribu de Joseph, douze mille; de la tribu de Benjamin, douze mille marqués du sceau.

(7.9)
Après cela, je regardai, et voici, il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l'agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains.

(7.10)
Et ils criaient d'une voix forte, en disant: Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l'agneau.

(7.11)
Et tous les anges se tenaient autour du trône et des vieillards et des quatre êtres vivants; et ils se prosternèrent sur leur face devant le trône, et ils adorèrent Dieu,

(7.12)
en disant: Amen! La louange, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance, et la force, soient à notre Dieu, aux siècles des siècles! Amen!

(7.13)
Et l'un des vieillards prit la parole et me dit: Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d'où sont-ils venus?

(7.14)
Je lui dis: Mon seigneur, tu le sais. Et il me dit: Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l'agneau.

(7.15)
C'est pour cela qu'ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple. Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux;

(7.16)
ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur.

(7.17)
Car l'agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.


8. Ouverture du septième sceaux, les premières trompettes

(8.1)
Quand il ouvrit le septième sceau, il y eut dans le ciel un silence d'environ une demi-heure.

(8.2)
Et je vis les sept anges qui se tiennent devant Dieu, et sept trompettes leur furent données.

(8.3)
Et un autre ange vint, et il se tint sur l'autel, ayant un encensoir d'or; on lui donna beaucoup de parfums, afin qu'il les offrît, avec les prières de tous les saints, sur l'autel d'or qui est devant le trône.

(8.4)
La fumée des parfums monta, avec les prières des saints, de la main de l'ange devant Dieu.

(8.5)
Et l'ange prit l'encensoir, le remplit du feu de l'autel, et le jeta sur la terre. Et il y eut des voix, des tonnerres, des éclairs, et un tremblement de terre.

(8.6)
Et les sept anges qui avaient les sept trompettes se préparèrent à en sonner.

(8.7)
Le premier sonna de la trompette. Et il y eut de la grêle et du feu mêlés de sang, qui furent jetés sur la terre; et le tiers de la terre fut brûlé, et le tiers des arbres fut brûlé, et toute herbe verte fut brûlée.

(8.8)
Le second ange sonna de la trompette. Et quelque chose comme une grande montagne embrasée par le feu fut jeté dans la mer; et le tiers de la mer devint du sang,

(8.9)
et le tiers des créatures qui étaient dans la mer et qui avaient vie mourut, et le tiers des navires périt.

(8.10)
Le troisième ange sonna de la trompette. Et il tomba du ciel une grande étoile ardente comme un flambeau; et elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux.

(8.11)
Le nom de cette étoile est Absinthe; et le tiers des eaux fut changé en absinthe, et beaucoup d'hommes moururent par les eaux, parce qu'elles étaient devenues amères.

(8.12)
Le quatrième ange sonna de la trompette. Et le tiers du soleil fut frappé, et le tiers de la lune, et le tiers des étoiles, afin que le tiers en fût obscurci, et que le jour perdît un tiers de sa clarté, et la nuit de même.

(8.13)
Je regardai, et j'entendis un aigle qui volait au milieu du ciel, disant d'une voix forte: Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre, à cause des autres sons de la trompette des trois anges qui vont sonner!


9. Les trompettes

(9.1)
Le cinquième ange sonna de la trompette. Et je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre. La clef du puits de l'abîme lui fut donnée,

(9.2)
et elle ouvrit le puits de l'abîme. Et il monta du puits une fumée, comme la fumée d'une grande fournaise; et le soleil et l'air furent obscurcis par la fumée du puits.

(9.3)
De la fumée sortirent des sauterelles, qui se répandirent sur la terre; et il leur fut donné un pouvoir comme le pouvoir qu'ont les scorpions de la terre.

(9.4)
Il leur fut dit de ne point faire de mal à l'herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n'avaient pas le sceau de Dieu sur le front.

(9.5)
Il leur fut donné, non de les tuer, mais de les tourmenter pendant cinq mois; et le tourment qu'elles causaient était comme le tourment que cause le scorpion, quand il pique un homme.

(9.6)
En ces jours-là, les hommes chercheront la mort, et ils ne la trouveront pas; ils désireront mourir, et la mort fuira loin d'eux.

(9.7)
Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés pour le combat; il y avait sur leurs têtes comme des couronnes semblables à de l'or, et leurs visages étaient comme des visages d'hommes.

(9.8)
Elles avaient des cheveux comme des cheveux de femmes, et leurs dents étaient comme des dents de lions.

(9.9)
Elles avaient des cuirasses comme des cuirasses de fer, et le bruit de leurs ailes était comme un bruit de chars à plusieurs chevaux qui courent au combat.

(9.10)
Elles avaient des queues semblables à des scorpions et des aiguillons, et c'est dans leurs queues qu'était le pouvoir de faire du mal aux hommes pendant cinq mois.

(9.11)
Elles avaient sur elles comme roi l'ange de l'abîme, nommé en hébreu Abaddon, et en grec Apollyon.

(9.12)
Le premier malheur est passé. Voici il vient encore deux malheurs après cela.

(9.13)
Le sixième ange sonna de la trompette. Et j'entendis une voix venant des quatre cornes de l'autel d'or qui est devant Dieu,

(9.14)
et disant au sixième ange qui avait la trompette: Délie les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve d'Euphrate.

(9.15)
Et les quatre anges qui étaient prêts pour l'heure, le jour, le mois et l'année, furent déliés afin qu'ils tuassent le tiers des hommes.

(9.16)
Le nombre des cavaliers de l'armée était de deux myriades de myriades: j'en entendis le nombre.

(9.17)
Et ainsi je vis les chevaux dans la vision, et ceux qui les montaient, ayant des cuirasses couleur de feu, d'hyacinthe, et de soufre. Les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions; et de leurs bouches il sortait du feu, de la fumée, et du soufre.

(9.18)
Le tiers des hommes fut tué par ces trois fléaux, par le feu, par la fumée, et par le soufre, qui sortaient de leurs bouches.

(9.19)
Car le pouvoir des chevaux était dans leurs bouches et dans leurs queues; leurs queues étaient semblables à des serpents ayant des têtes, et c'est avec elles qu'ils faisaient du mal.

(9.20)
Les autres hommes qui ne furent pas tués par ces fléaux ne se repentirent pas des oeuvres de leurs mains, de manière à ne point adorer les démons, et les idoles d'or, d'argent, d'airain, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher;

(9.21)
et ils ne se repentirent pas de leurs meurtres, ni de leurs enchantements, ni de leur impudicité ni de leurs vols.


10. L'ange et le petit livre

(10.1)
Je vis un autre ange puissant, qui descendait du ciel, enveloppé d'une nuée; au-dessus de sa tête était l'arc-en-ciel, et son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu.

(10.2)
Il tenait dans sa main un petit livre ouvert. Il posa son pied droit sur la mer, et son pied gauche sur la terre;

(10.3)
et il cria d'une voix forte, comme rugit un lion. Quand il cria, les sept tonnerres firent entendre leurs voix.

(10.4)
Et quand les sept tonnerres eurent fait entendre leurs voix, j'allais écrire; et j'entendis du ciel une voix qui disait: Scelle ce qu'ont dit les sept tonnerres, et ne l'écris pas.

(10.5)
Et l'ange, que je voyais debout sur la mer et sur la terre, leva sa main droite vers le ciel,

(10.6)
et jura par celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et les choses qui y sont, la terre et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, qu'il n'y aurait plus de temps,

(10.7)
mais qu'aux jours de la voix du septième ange, quand il sonnerait de la trompette, le mystère de Dieu s'accomplirait, comme il l'a annoncé à ses serviteurs, les prophètes.

(10.8)
Et la voix, que j'avais entendue du ciel, me parla de nouveau, et dit: Va, prends le petit livre ouvert dans la main de l'ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre.

(10.9)
Et j'allai vers l'ange, en lui disant de me donner le petit livre. Et il me dit: Prends-le, et avale-le; il sera amer à tes entrailles, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel.

(10.10)
Je pris le petit livre de la main de l'ange, et je l'avalai; il fut dans ma bouche doux comme du miel, mais quand je l'eus avalé, mes entrailles furent remplies d'amertume.

(10.11)
Puis on me dit: Il faut que tu prophétises de nouveau sur beaucoup de peuples, de nations, de langues, et de rois.


11. Les deux témoins, la septième trompette

(11.1)
On me donna un roseau semblable à une verge, en disant: Lève-toi, et mesure le temple de Dieu, l'autel, et ceux qui y adorent.

(11.2)
Mais le parvis extérieur du temple, laisse-le en dehors, et ne le mesure pas; car il a été donné aux nations, et elles fouleront aux pieds la ville sainte pendant quarante-deux mois.

(11.3)
Je donnerai à mes deux témoins le pouvoir de prophétiser, revêtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours.

(11.4)
Ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre.

(11.5)
Si quelqu'un veut leur faire du mal, du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis; et si quelqu'un veut leur faire du mal, il faut qu'il soit tué de cette manière.

(11.6)
Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu'il ne tombe point de pluie pendant les jours de leur prophétie; et ils ont le pouvoir de changer les eaux en sang, et de frapper la terre de toute espèce de plaie, chaque fois qu'ils le voudront.

(11.7)
Quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l'abîme leur fera la guerre, les vaincra, et les tuera.

(11.8)
Et leurs cadavres seront sur la place de la grande ville, qui est appelée, dans un sens spirituel, Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié.

(11.9)
Des hommes d'entre les peuples, les tribus, les langues, et les nations, verront leurs cadavres pendant trois jours et demi, et ils ne permettront pas que leurs cadavres soient mis dans un sépulcre.

(11.10)
Et à cause d'eux les habitants de la terre se réjouiront et seront dans l'allégresse, et ils s'enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes ont tourmenté les habitants de la terre.

(11.11)
Après les trois jours et demi, un esprit de vie, venant de Dieu, entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds; et une grande crainte s'empara de ceux qui les voyaient.

(11.12)
Et ils entendirent du ciel une voix qui leur disait: Montez ici! Et ils montèrent au ciel dans la nuée; et leurs ennemis les virent.

(11.13)
A cette heure-là, il y eut un grand tremblement de terre, et la dixième partie de la ville, tomba; sept mille hommes furent tués dans ce tremblement de terre, et les autres furent effrayés et donnèrent gloire au Dieu du ciel.

(11.14)
Le second malheur est passé. Voici, le troisième malheur vient bientôt.

(11.15)
Le septième ange sonna de la trompette. Et il y eut dans le ciel de fortes voix qui disaient: Le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Christ; et il régnera aux siècles des siècles.

(11.16)
Et les vingt-quatre vieillards, qui étaient assis devant Dieu sur leurs trônes, se prosternèrent sur leurs faces, et ils adorèrent Dieu,

(11.17)
en disant: Nous te rendons grâces, Seigneur Dieu tout puissant, qui es, et qui étais, de ce que car tu as saisi ta grande puissance et pris possession de ton règne.

(11.18)
Les nations se sont irritées; et ta colère est venue, et le temps est venu de juger les morts, de récompenser tes serviteurs les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et de détruire ceux qui détruisent la terre.

(11.19)
Et le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l'arche de son alliance apparut dans son temple. Et il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, un tremblement de terre, et une forte grêle.


12. La femme et le dragon

(12.1)
Un grand signe parut dans le ciel: une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête.

(12.2)
Elle était enceinte, et elle criait, étant en travail et dans les douleurs de l'enfantement.

(12.3)
Un autre signe parut encore dans le ciel; et voici, c'était un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes.

(12.4)
Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait enfanté.

(12.5)
Elle enfanta un fils, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer. Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône.

(12.6)
Et la femme s'enfuit dans le désert, où elle avait un lieu préparé par Dieu, afin qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours.

(12.7)
Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent,

(12.8)
mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel.

(12.9)
Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.

(12.10)
Et j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait: Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l'autorité de son Christ; car il a été précipité, l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit.

(12.11)
Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort.

(12.12)
C'est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez dans les cieux. Malheur à la terre et à la mer! car le diable est descendu vers vous, animé d'une grande colère, sachant qu'il a peu de temps.

(12.13)
Quand le dragon vit qu'il avait été précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait enfanté l'enfant mâle.

(12.14)
Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu'elle s'envolât au désert, vers son lieu, où elle est nourrie un temps, des temps, et la moitié d'un temps, loin de la face du serpent.

(12.15)
Et, de sa bouche, le serpent lança de l'eau comme un fleuve derrière la femme, afin de l'entraîner par le fleuve.

(12.16)
Et la terre secourut la femme, et la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa bouche.

(12.17)
Et le dragon fut irrité contre la femme, et il s'en alla faire la guerre au restes de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus.


13. Les deux bêtes

(13.1)
Et il se tint sur le sable de la mer. Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème.

(13.2)
La bête que je vis était semblable à un léopard; ses pieds étaient comme ceux d'un ours, et sa gueule comme une gueule de lion. Le dragon lui donna sa puissance, et son trône, et une grande autorité.

(13.3)
Et je vis l'une de ses têtes comme blessée à mort; mais sa blessure mortelle fut guérie. Et toute la terre était dans l'admiration derrière la bête.

(13.4)
Et ils adorèrent le dragon, parce qu'il avait donné l'autorité à la bête; ils adorèrent la bête, en disant: Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle?

(13.5)
Et il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes; et il lui fut donné le pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois.

(13.6)
Et elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, et son tabernacle, et ceux qui habitent dans le ciel.

(13.7)
Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints, et de les vaincre. Et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue, et toute nation.

(13.8)
Et tous les habitants de la terre l'adoreront, ceux dont le nom n'a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie de l'agneau qui a été immolé.

(13.9)
Si quelqu'un a des oreilles, qu'il entende!

(13.10)
Si quelqu'un mène en captivité, il ira en captivité; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée. C'est ici la persévérance et la foi des saints.

(13.11)
Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d'un agneau, et qui parlait comme un dragon.

(13.12)
Elle exerçait toute l'autorité de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie.

(13.13)
Elle opérait de grands prodiges, même jusqu'à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes.

(13.14)
Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu'il lui était donné d'opérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui avait la blessure de l'épée et qui vivait.

(13.15)
Et il lui fut donné d'animer l'image de la bête, afin que l'image de la bête parlât, et qu'elle fît que tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête fussent tués.

(13.16)
Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front,

(13.17)
et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom.

(13.18)
C'est ici la sagesse. Que celui qui a de l'intelligence calcule le nombre de la bête. Car c'est un nombre d'homme, et son nombre est six cent soixante-six.


14. L'agneau et les rachetés

(14.1)
Je regardai, et voici, l'agneau se tenait sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes, qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur leurs fronts.

(14.2)
Et j'entendis du ciel une voix, comme un bruit de grosses eaux, comme le bruit d'un grand tonnerre; et la voix que j'entendis était comme celle de joueurs de harpes jouant de leurs harpes.

(14.3)
Et ils chantaient un cantique nouveau devant le trône, et devant les quatre êtres vivants et les vieillards. Et personne ne pouvait apprendre le cantique, si ce n'est les cent quarante-quatre mille, qui avaient été rachetés de la terre.

(14.4)
Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges; ils suivent l'agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d'entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l'agneau;

(14.5)
et dans leur bouche il ne s'est point trouvé de mensonge, car ils sont irrépréhensibles.

(14.6)
Je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple.

(14.7)
Il disait d'une voix forte: Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d'eaux.

(14.8)
Et un autre, un second ange suivit, en disant: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité!

(14.9)
Et un autre, un troisième ange les suivit, en disant d'une voix forte: Si quelqu'un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main,

(14.10)
il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l'agneau.

(14.11)
Et la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles; et ils n'ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui adorent la bête et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom.

(14.12)
C'est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus.

(14.13)
Et j'entendis du ciel une voix qui disait: Écris: Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur! Oui, dit l'Esprit, afin qu'ils se reposent de leurs travaux, car leurs oeuvres les suivent.

(14.14)
Je regardai, et voici, il y avait une nuée blanche, et sur la nuée était assis quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme, ayant sur sa tête une couronne d'or, et dans sa main une faucille tranchante.

(14.15)
Et un autre ange sortit du temple, criant d'une voix forte à celui qui était assis sur la nuée: Lance ta faucille, et moissonne; car l'heure de moissonner est venue, car la moisson de la terre est mûre.

(14.16)
Et celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre. Et la terre fut moissonnée.

(14.17)
Et un autre ange sortit du temple qui est dans le ciel, ayant, lui aussi, une faucille tranchante.

(14.18)
Et un autre ange, qui avait autorité sur le feu, sortit de l'autel, et s'adressa d'une voix forte à celui qui avait la faucille tranchante, disant: Lance ta faucille tranchante, et vendange les grappes de la vigne de la terre; car les raisins de la terre sont mûrs.

(14.19)
Et l'ange jeta sa faucille sur la terre. Et il vendangea la vigne de la terre, et jeta la vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu.

(14.20)
Et la cuve fut foulée hors de la ville; et du sang sortit de la cuve, jusqu'aux mors des chevaux, sur une étendue de mille six cents stades.


15. Les sept anges et les derniers fléaux

(15.1)
Puis je vis dans le ciel un autre signe, grand et admirable: sept anges, qui tenaient sept fléaux, les derniers, car par eux s'accomplit la colère de Dieu.

(15.2)
Et je vis comme une mer de verre, mêlée de feu, et ceux qui avaient vaincu la bête, et son image, et le nombre de son nom, debout sur la mer de verre, ayant des harpes de Dieu.

(15.3)
Et ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l'agneau, en disant: Tes oeuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout puissant! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations!

(15.4)
Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom? Car seul tu es saint. Et toutes les nations viendront, et se prosterneront devant toi, parce que tes jugements ont été manifestés.

(15.5)
Après cela, je regardai, et le temple du tabernacle du témoignage fut ouvert dans le ciel.

(15.6)
Et les sept anges qui tenaient les sept fléaux sortirent du temple, revêtus d'un lin pur, éclatant, et ayant des ceintures d'or autour de la poitrine.

(15.7)
Et l'un des quatre êtres vivants donna aux sept anges sept coupes d'or, pleines de la colère du Dieu qui vit aux siècles des siècles.

(15.8)
Et le temple fut rempli de fumée, à cause de la gloire de Dieu et de sa puissance; et personne ne pouvait entrer dans le temple, jusqu'à ce que les sept fléaux des sept anges fussent accomplis.


16. Les sept coupes

(16.1)
Et j'entendis une voix forte qui venait du temple, et qui disait aux sept anges: Allez, et versez sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu.

(16.2)
Le premier alla, et il versa sa coupe sur la terre. Et un ulcère malin et douloureux frappa les hommes qui avaient la marque de la bête et qui adoraient son image.

(16.3)
Le second versa sa coupe dans la mer. Et elle devint du sang, comme celui d'un mort; et tout être vivant mourut, tout ce qui était dans la mer.

(16.4)
Le troisième versa sa coupe dans les fleuves et dans les sources d'eaux. Et ils devinrent du sang.

(16.5)
Et j'entendis l'ange des eaux qui disait: Tu es juste, toi qui es, et qui étais; tu es saint, parce que tu as exercé ce jugement.

(16.6)
Car ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire: ils en sont dignes.

(16.7)
Et j'entendis l'autel qui disait: Oui, Seigneur Dieu tout puissant, tes jugements sont véritables et justes.

(16.8)
Le quatrième versa sa coupe sur le soleil. Et il lui fut donné de brûler les hommes par le feu;

(16.9)
et les hommes furent brûlés par une grande chaleur, et ils blasphémèrent le nom du Dieu qui a l'autorité sur ces fléaux, et ils ne se repentirent pas pour lui donner gloire.

(16.10)
Le cinquième versa sa coupe sur le trône de la bête. Et son royaume fut couvert de ténèbres; et les hommes se mordaient la langue de douleur,

(16.11)
et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne se repentirent pas de leurs oeuvres.

(16.12)
Le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve, l'Euphrate. Et son eau tarit, afin que le chemin des rois venant de l'Orient fût préparé.

(16.13)
Et je vis sortir de la bouche du dragon, et de la bouche de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs, semblables à des grenouilles.

(16.14)
Car ce sont des esprits de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu tout puissant.

(16.15)
Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille, et qui garde ses vêtements, afin qu'il ne marche pas nu et qu'on ne voie pas sa honte! -

(16.16)
Ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon.

(16.17)
Le septième versa sa coupe dans l'air. Et il sortit du temple, du trône, une voix forte qui disait: C'en est fait!

(16.18)
Et il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, et un grand tremblement de terre, tel qu'il n'y avait jamais eu depuis que l'homme est sur la terre, un aussi grand tremblement.

(16.19)
Et la grande ville fut divisée en trois parties, et les villes des nations tombèrent, et Dieu, se souvint de Babylone la grande, pour lui donner la coupe du vin de son ardente colère.

(16.20)
Et toutes les îles s'enfuirent, et les montagnes ne furent pas retrouvées.

(16.21)
Et une grosse grêle, dont les grêlons pesaient un talent, tomba du ciel sur les hommes; et les hommes blasphémèrent Dieu, à cause du fléau de la grêle, parce que ce fléau était très grand.


17. Le jugement de la grande prostituée

(17.1)
Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint, et il m'adressa la parole, en disant: Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux.

(17.2)
C'est avec elle que les rois de la terre se sont livrés à l'impudicité, et c'est du vin de son impudicité que les habitants de la terre se sont enivrés.

(17.3)
Il me transporta en esprit dans un désert. Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, ayant sept têtes et dix cornes.

(17.4)
Cette femme était vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait dans sa main une coupe d'or, remplie d'abominations et des impuretés de sa prostitution.

(17.5)
Sur son front était écrit un nom, un mystère: Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre.

(17.6)
Et je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. Et, en la voyant, je fus saisi d'un grand étonnement.

(17.7)
Et l'ange me dit: Pourquoi t'étonnes-tu? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, qui a les sept têtes et les dix cornes.

(17.8)
La bête que tu as vue était, et elle n'est plus. Elle doit monter de l'abîme, et aller à la perdition. Et les habitants de la terre, ceux dont le nom n'a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie, s'étonneront en voyant la bête, parce qu'elle était, et qu'elle n'est plus, et qu'elle reparaîtra. -

(17.9)
C'est ici l'intelligence qui a de la sagesse. -Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise.

(17.10)
Ce sont aussi sept rois: cinq sont tombés, un existe, l'autre n'est pas encore venu, et quand il sera venu, il doit rester peu de temps.

(17.11)
Et la bête qui était, et qui n'est plus, est elle-même un huitième roi, et elle est du nombre des sept, et elle va à la perdition.

(17.12)
Les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n'ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête.

(17.13)
Ils ont un même dessein, et ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête.

(17.14)
Ils combattront contre l'agneau, et l'agneau les vaincra, parce qu'il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois, et les appelés, les élus et les fidèles qui sont avec lui les vaincront aussi.

(17.15)
Et il me dit: Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations, et des langues.

(17.16)
Les dix cornes que tu as vues et la bête haïront la prostituée, la dépouilleront et la mettront à nu, mangeront ses chairs, et la consumeront par le feu.

(17.17)
Car Dieu a mis dans leurs coeurs d'exécuter son dessein et d'exécuter un même dessein, et de donner leur royauté à la bête, jusqu'à ce que les paroles de Dieu soient accomplies.

(17.18)
Et la femme que tu as vue, c'est la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre.


18. La chute de Babylone

(18.1)
Après cela, je vis descendre du ciel un autre ange, qui avait une grande autorité; et la terre fut éclairée de sa gloire.

(18.2)
Il cria d'une voix forte, disant: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande! Elle est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau impur et odieux,

(18.3)
parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son impudicité, et que les rois de la terre se sont livrés avec elle à l'impudicité, et que les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe.

(18.4)
Et j'entendis du ciel une autre voix qui disait: Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n'ayez point de part à ses fléaux.

(18.5)
Car ses péchés se sont accumulés jusqu'au ciel, et Dieu s'est souvenu de ses iniquités.

(18.6)
Payez-la comme elle a payé, et rendez-lui au double selon ses oeuvres. Dans la coupe où elle a versé, versez-lui au double.

(18.7)
Autant elle s'est glorifiée et plongée dans le luxe, autant donnez-lui de tourment et de deuil. Parce qu'elle dit en son coeur: Je suis assise en reine, je ne suis point veuve, et je ne verrai point de deuil!

(18.8)
A cause de cela, en un même jour, ses fléaux arriveront, la mort, le deuil et la famine, et elle sera consumée par le feu. Car il est puissant, le Seigneur Dieu qui l'a jugée.

(18.9)
Et tous les rois de la terre, qui se sont livrés avec elle à l'impudicité et au luxe, pleureront et se lamenteront à cause d'elle, quand ils verront la fumée de son embrasement.

(18.10)
Se tenant éloignés, dans la crainte de son tourment, ils diront: Malheur! malheur! La grande ville, Babylone, la ville puissante! En une seule heure est venu ton jugement!

(18.11)
Et les marchands de la terre pleurent et sont dans le deuil à cause d'elle, parce que personne n'achète plus leur cargaison,

(18.12)
cargaison d'or, d'argent, de pierres précieuses, de perles, de fin lin, de pourpre, de soie, d'écarlate, de toute espèce de bois de senteur, de toute espèce d'objets d'ivoire, de toute espèce d'objets en bois très précieux, en airain, en fer et en marbre,

(18.13)
de cinnamome, d'aromates, de parfums, de myrrhe, d'encens, de vin, d'huile, de fine farine, de blé, de boeufs, de brebis, de chevaux, de chars, de corps et d'âmes d'hommes.

(18.14)
Les fruits que désirait ton âme sont allés loin de toi; et toutes les choses délicates et magnifiques sont perdues pour toi, et tu ne les retrouveras plus.

(18.15)
Les marchands de ces choses, qui se sont enrichis par elle, se tiendront éloignés, dans la crainte de son tourment; ils pleureront et seront dans le deuil,

(18.16)
et diront: Malheur! malheur! La grande ville, qui était vêtue de fin lin, de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles! En une seule heure tant de richesses ont été détruites!

(18.17)
Et tous les pilotes, tous ceux qui naviguent vers ce lieu, les marins, et tous ceux qui exploitent la mer, se tenaient éloignés,

(18.18)
et ils s'écriaient, en voyant la fumée de son embrasement: Quelle ville était semblable à la grande ville?

(18.19)
Ils jetaient de la poussière sur leurs têtes, ils pleuraient et ils étaient dans le deuil, ils criaient et disaient: Malheur! malheur! La grande ville, où se sont enrichis par son opulence tous ceux qui ont des navires sur la mer, en une seule heure elle a été détruite!

(18.20)
Ciel, réjouis-toi sur elle! Et vous, les saints, les apôtres, et les prophètes, réjouissez-vous aussi! Car Dieu vous a fait justice en la jugeant.

(18.21)
Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule, et il la jeta dans la mer, en disant: Ainsi sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville, et elle ne sera plus trouvée.

(18.22)
Et l'on n'entendra plus chez toi les sons des joueurs de harpe, des musiciens, des joueurs de flûte et des joueurs de trompette, on ne trouvera plus chez toi aucun artisan d'un métier quelconque, on n'entendra plus chez toi le bruit de la meule,

(18.23)
la lumière de la lampe ne brillera plus chez toi, et la voix de l'époux et de l'épouse ne sera plus entendue chez toi, parce que tes marchands étaient les grands de la terre, parce que toutes les nations ont été séduites par tes enchantements,

(18.24)
et parce qu'on a trouvé chez elle le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre.


19. Chant de triomphe et noce de l'agneau, victoire du Messie

(19.1)
Après cela, j'entendis dans le ciel comme une voix forte d'une foule nombreuse qui disait: Alléluia! Le salut, la gloire, et la puissance sont à notre Dieu,

(19.2)
parce que ses jugements sont véritables et justes; car il a jugé la grande prostituée qui corrompait la terre par son impudicité, et il a vengé le sang de ses serviteurs en le redemandant de sa main.

(19.3)
Et ils dirent une seconde fois: Alléluia! ...et sa fumée monte aux siècles des siècles.

(19.4)
Et les vingt-quatre vieillards et les quatre êtres vivants se prosternèrent et adorèrent Dieu assis sur le trône, en disant: Amen! Alléluia!

(19.5)
Et une voix sortit du trône, disant: Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, vous qui le craignez, petits et grands!

(19.6)
Et j'entendis comme une voix d'une foule nombreuse, comme un bruit de grosses eaux, et comme un bruit de forts tonnerres, disant: Alléluia! Car le Seigneur notre Dieu tout puissant est entré dans son règne.

(19.7)
Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, et donnons-lui gloire; car les noces de l'agneau sont venues, et son épouse s'est préparée,

(19.8)
et il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints.

(19.9)
Et l'ange me dit: Écris: Heureux ceux qui sont appelés au festin des noces de l'agneau! Et il me dit: Ces paroles sont les véritables paroles de Dieu.

(19.10)
Et je tombai à ses pieds pour l'adorer; mais il me dit: Garde-toi de le faire! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu. -Car le témoignage de Jésus est l'esprit de la prophétie.

(19.11)
Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice.

(19.12)
Ses yeux étaient comme une flamme de feu; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n'est lui-même;

(19.13)
et il était revêtu d'un vêtement teint de sang. Son nom est la Parole de Dieu.

(19.14)
Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues d'un fin lin, blanc, pur.

(19.15)
De sa bouche sortait une épée aiguë, pour frapper les nations; il les paîtra avec une verge de fer; et il foulera la cuve du vin de l'ardente colère du Dieu tout puissant.

(19.16)
Il avait sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit: Roi des rois et Seigneur des seigneurs.

(19.17)
Et je vis un ange qui se tenait dans le soleil. Et il cria d'une voix forte, disant à tous les oiseaux qui volaient par le milieu du ciel: Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu,

(19.18)
afin de manger la chair des rois, la chair des chefs militaires, la chair des puissants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous, libres et esclaves, petits et grands.

(19.19)
Et je vis la bête, et les rois de la terre, et leurs armées rassemblés pour faire la guerre à celui qui était assis sur le cheval et à son armée.

(19.20)
Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète, qui avait fait devant elle les prodiges par lesquels il avait séduit ceux qui avaient pris la marque de la bête et adoré son image. Ils furent tous les deux jetés vivants dans l'étang ardent de feu et de soufre.

(19.21)
Et les autres furent tués par l'épée qui sortait de la bouche de celui qui était assis sur le cheval; et tous les oiseaux se rassasièrent de leur chair.


20. Les mille ans, victoire finale et jugement

(20.1)
Puis je vis descendre du ciel un ange, qui avait la clef de l'abîme et une grande chaîne dans sa main.

(20.2)
Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans.

(20.3)
Il le jeta dans l'abîme, ferma et scella l'entrée au-dessus de lui, afin qu'il ne séduisît plus les nations, jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis. Après cela, il faut qu'il soit délié pour un peu de temps.

(20.4)
Et je vis des trônes; et à ceux qui s'y assirent fut donné le pouvoir de juger. Et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu, et de ceux qui n'avaient pas adoré la bête ni son image, et qui n'avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans.

(20.5)
Les autres morts ne revinrent point à la vie jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis. C'est la première résurrection.

(20.6)
Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection! La seconde mort n'a point de pouvoir sur eux; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans.

(20.7)
Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison.

(20.8)
Et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre; leur nombre est comme le sable de la mer.

(20.9)
Et ils montèrent sur la surface de la terre, et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel, et les dévora.

(20.10)
Et le diable, qui les séduisait, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète. Et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles.

(20.11)
Puis je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus. La terre et le ciel s'enfuirent devant sa face, et il ne fut plus trouvé de place pour eux.

(20.12)
Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres.

(20.13)
La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux; et chacun fut jugé selon ses oeuvres.

(20.14)
Et la mort et le séjour des morts furent jetés dans l'étang de feu. C'est la seconde mort, l'étang de feu.

(20.15)
Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de vie fut jeté dans l'étang de feu.


21. Les nouveaux cieux et la nouvelle terre

(21.1)
Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus.

(21.2)
Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux.

(21.3)
Et j'entendis du trône une forte voix qui disait: Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux.

(21.4)
Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu.

(21.5)
Et celui qui était assis sur le trône dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit: Écris; car ces paroles sont certaines et véritables.

(21.6)
Et il me dit: C'est fait! Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement.

(21.7)
Celui qui vaincra héritera ces choses; je serai son Dieu, et il sera mon fils.

(21.8)
Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.

(21.9)
Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes remplies des sept derniers fléaux vint, et il m'adressa la parole, en disant: Viens, je te montrerai l'épouse, la femme de l'agneau.

(21.10)
Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu.

(21.11)
Son éclat était semblable à celui d'une pierre très précieuse, d'une pierre de jaspe transparente comme du cristal.

(21.12)
Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et sur les portes douze anges, et des noms écrits, ceux des douze tribus des fils d'Israël:

(21.13)
à l'orient trois portes, au nord trois portes, au midi trois portes, et à l'occident trois portes.

(21.14)
La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l'agneau.

(21.15)
Celui qui me parlait avait pour mesure un roseau d'or, afin de mesurer la ville, ses portes et sa muraille.

(21.16)
La ville avait la forme d'un carré, et sa longueur était égale à sa largeur. Il mesura la ville avec le roseau, et trouva douze mille stades; la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales.

(21.17)
Il mesura la muraille, et trouva cent quarante-quatre coudées, mesure d'homme, qui était celle de l'ange.

(21.18)
La muraille était construite en jaspe, et la ville était d'or pur, semblable à du verre pur.

(21.19)
Les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de pierres précieuses de toute espèce: le premier fondement était de jaspe, le second de saphir, le troisième de calcédoine, le quatrième d'émeraude,

(21.20)
le cinquième de sardonyx, le sixième de sardoine, le septième de chrysolithe, le huitième de béryl, le neuvième de topaze, le dixième de chrysoprase, le onzième d'hyacinthe, le douzième d'améthyste.

(21.21)
Les douze portes étaient douze perles; chaque porte était d'une seule perle. La place de la ville était d'or pur, comme du verre transparent.

(21.22)
Je ne vis point de temple dans la ville; car le Seigneur Dieu tout puissant est son temple, ainsi que l'agneau.

(21.23)
La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer; car la gloire de Dieu l'éclaire, et l'agneau est son flambeau.

(21.24)
Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire.

(21.25)
Ses portes ne se fermeront point le jour, car là il n'y aura point de nuit.

(21.26)
On y apportera la gloire et l'honneur des nations.

(21.27)
Il n'entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à l'abomination et au mensonge; il n'entrera que ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l'agneau.


22. Epilogue

(22.1)
Et il me montra un fleuve d'eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'agneau.

(22.2)
Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations.

(22.3)
Il n'y aura plus d'anathème. Le trône de Dieu et de l'agneau sera dans la ville; ses serviteurs le serviront et verront sa face,

(22.4)
et son nom sera sur leurs fronts.

(22.5)
Il n'y aura plus de nuit; et ils n'auront besoin ni de lampe ni de lumière, parce que le Seigneur Dieu les éclairera. Et ils régneront aux siècles des siècles.

(22.6)
Et il me dit: Ces paroles sont certaines et véritables; et le Seigneur, le Dieu des esprits des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt. -

(22.7)
Et voici, je viens bientôt. -Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre!

(22.8)
C'est moi Jean, qui ai entendu et vu ces choses. Et quand j'eus entendu et vu, je tombai aux pieds de l'ange qui me les montrait, pour l'adorer.

(22.9)
Mais il me dit: Garde-toi de le faire! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu.

(22.10)
Et il me dit: Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre. Car le temps est proche.

(22.11)
Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore; et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore.

(22.12)
Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon ce qu'est son oeuvre.

(22.13)
Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.

(22.14)
Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de vie, et d'entrer par les portes dans la ville!

(22.15)
Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge!

(22.16)
Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l'étoile brillante du matin.

(22.17)
Et l'Esprit et l'épouse disent: Viens. Et que celui qui entend dise: Viens. Et que celui qui a soif vienne; que celui qui veut, prenne de l'eau de la vie, gratuitement.

(22.18)
Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu'un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre;

(22.19)
et si quelqu'un retranche quelque chose des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre.

(22.20)
Celui qui atteste ces choses dit: Oui, je viens bientôt. Amen! Viens, Seigneur Jésus!

(22.21)
Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous!



Colossiens

1. Cantique au Christ, chef de l'univers

(1.1)
Paul, apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée,

(1.2)
aux saints et fidèles frères en Christ qui sont à Colosses; que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père!

(1.3)
Nous rendons grâces à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, et nous ne cessons de prier pour vous,

(1.4)
ayant été informés de votre foi en Jésus Christ et de votre charité pour tous les saints,

(1.5)
à cause de l'espérance qui vous est réservée dans les cieux, et que la parole de la vérité, la parole de l'Évangile vous a précédemment fait connaître.

(1.6)
Il est au milieu de vous, et dans le monde entier; il porte des fruits, et il va grandissant, comme c'est aussi le cas parmi vous, depuis le jour où vous avez entendu et connu la grâce de Dieu conformément à la vérité,

(1.7)
d'après les instructions que vous avez reçues d'Épaphras, notre bien-aimé compagnon de service, qui est pour vous un fidèle ministre de Christ,

(1.8)
et qui nous a appris de quelle charité l'Esprit vous anime.

(1.9)
C'est pour cela que nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle,

(1.10)
pour marcher d'une manière digne du Seigneur et lui être entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de bonnes oeuvres et croissant par la connaissance de Dieu,

(1.11)
fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients.

(1.12)
Rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d'avoir part à l'héritage des saints dans la lumière,

(1.13)
qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour,

(1.14)
en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés.

(1.15)
Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création.

(1.16)
Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui.

(1.17)
Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.

(1.18)
Il est la tête du corps de l'Église; il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier.

(1.19)
Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui;

(1.20)
il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix.

(1.21)
Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises oeuvres, il vous a maintenant réconciliés par sa mort dans le corps de sa chair,

(1.22)
pour vous faire paraître devant lui saints, irrépréhensibles et sans reproche,

(1.23)
si du moins vous demeurez fondés et inébranlables dans la foi, sans vous détourner de l'espérance de l'Évangile que vous avez entendu, qui a été prêché à toute créature sous le ciel, et dont moi Paul, j'ai été fait ministre.

(1.24)
Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l'achève en ma chair, pour son corps, qui est l'Église.

(1.25)
C'est d'elle que j'ai été fait ministre, selon la charge que Dieu m'a donnée auprès de vous, afin que j'annonçasse pleinement la parole de Dieu,

(1.26)
le mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé maintenant à ses saints,

(1.27)
à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir: Christ en vous, l'espérance de la gloire.

(1.28)
C'est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ.

(1.29)
C'est à quoi je travaille, en combattant avec sa force, qui agit puissamment en moi.


2. Le combat de l'apôtre

(2.1)
Je veux, en effet, que vous sachiez combien est grand le combat que je soutiens pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour tous ceux qui n'ont pas vu mon visage en la chair,

(2.2)
afin qu'ils aient le coeur rempli de consolation, qu'ils soient unis dans la charité, et enrichis d'une pleine intelligence pour connaître le mystère de Dieu, savoir Christ,

(2.3)
mystère dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science.

(2.4)
Je dis cela afin que personne ne vous trompe par des discours séduisants.

(2.5)
Car, si je suis absent de corps, je suis avec vous en esprit, voyant avec joie le bon ordre qui règne parmi vous, et la fermeté de votre foi en Christ.

(2.6)
Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus Christ, marchez en lui,

(2.7)
étant enracinés et fondés en lui, et affermis par la foi, d'après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces.

(2.8)
Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ.

(2.9)
Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité.

(2.10)
Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité.

(2.11)
Et c'est en lui que vous avez été circoncis d'une circoncision que la main n'a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair:

(2.12)
ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l'a ressuscité des morts.

(2.13)
Vous qui étiez morts par vos offenses et par l'incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses;

(2.14)
il a effacé l'acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l'a détruit en le clouant à la croix;

(2.15)
il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d'elles par la croix.

(2.16)
Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d'une fête, d'une nouvelle lune, ou des sabbats:

(2.17)
c'était l'ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ.

(2.18)
Qu'aucun homme, sous une apparence d'humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu'il s'abandonne à ses visions et qu'il est enflé d'un vain orgueil par ses pensées charnelles,

(2.19)
sans s'attacher au chef, dont tout le corps, assisté et solidement assemblé par des jointures et des liens, tire l'accroissement que Dieu donne.

(2.20)
Si vous êtes morts avec Christ aux rudiments du monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous impose-t-on ces préceptes:

(2.21)
Ne prends pas! ne goûte pas! ne touche pas!

(2.22)
préceptes qui tous deviennent pernicieux par l'abus, et qui ne sont fondés que sur les ordonnances et les doctrines des hommes?

(2.23)
Ils ont, à la vérité, une apparence de sagesse, en ce qu'ils indiquent un culte volontaire, de l'humilité, et le mépris du corps, mais ils sont sans aucun mérite et contribuent à la satisfaction de la chair.


3. La liberté des baptisés

(3.1)
Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d'en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu.

(3.2)
Affectionnez-vous aux choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre.

(3.3)
Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu.

(3.4)
Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire.

(3.5)
Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l'impudicité, l'impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie.

(3.6)
C'est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion,

(3.7)
parmi lesquels vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés.

(3.8)
Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l'animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche.

(3.9)
Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillés du vieil homme et de ses oeuvres,

(3.10)
et ayant revêtu l'homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l'image de celui qui l'a créé.

(3.11)
Il n'y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous.

(3.12)
Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience.

(3.13)
Supportez-vous les uns les autres, et, si l'un a sujet de se plaindre de l'autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi.

(3.14)
Mais par-dessus toutes ces choses revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection.

(3.15)
Et que la paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos coeurs. Et soyez reconnaissants.

(3.16)
Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos coeurs sous l'inspiration de la grâce.

(3.17)
Et quoi que vous fassiez, en parole ou en oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père.

(3.18)
Femmes, soyez soumises à vos maris, comme il convient dans le Seigneur.

(3.19)
Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez pas contre elles.

(3.20)
Enfants, obéissez en toutes choses à vos parents, car cela est agréable dans le Seigneur.

(3.21)
Pères, n'irritez pas vos enfants, de peur qu'ils ne se découragent.

(3.22)
Serviteurs, obéissez en toutes choses à vos maîtres selon la chair, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais avec simplicité de coeur, dans la crainte du Seigneur.

(3.23)
Tout ce que vous faites, faites-le de bon coeur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes,

(3.24)
sachant que vous recevrez du Seigneur l'héritage pour récompense. Servez Christ, le Seigneur.

(3.25)
Car celui qui agit injustement recevra selon son injustice, et il n'y a point d'acception de personnes.


4. Les relations nouvelles

(4.1)
Maîtres, accordez à vos serviteurs ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un maître dans le ciel.

(4.2)
Persévérez dans la prière, veillez-y avec actions de grâces.

(4.3)
Priez en même temps pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, en sorte que je puisse annoncer le mystère de Christ, pour lequel je suis dans les chaînes,

(4.4)
et le faire connaître comme je dois en parler.

(4.5)
Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du dehors, et rachetez le temps.

(4.6)
Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun.

(4.7)
Tychique, le bien-aimé frère et le fidèle ministre, mon compagnon de service dans le Seigneur, vous communiquera tout ce qui me concerne.

(4.8)
Je l'envoie exprès vers vous, pour que vous connaissiez notre situation, et pour qu'il console vos coeurs.

(4.9)
Je l'envoie avec Onésime, le fidèle et bien-aimé frère, qui est des vôtres. Ils vous informeront de tout ce qui se passe ici.

(4.10)
Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc, le cousin de Barnabas, au sujet duquel vous avez reçu des ordres (s'il va chez vous, accueillez-le);

(4.11)
Jésus, appelé Justus, vous salue aussi. Ils sont du nombre des circoncis, et les seuls qui aient travaillé avec moi pour le royaume de Dieu, et qui aient été pour moi une consolation.

(4.12)
Épaphras, qui est des vôtres, vous salue: serviteur de Jésus Christ, il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que, parfaits et pleinement persuadés, vous persistiez dans une entière soumission à la volonté de Dieu.

(4.13)
Car je lui rends le témoignage qu'il a une grande sollicitude pour vous, pour ceux de Laodicée et pour ceux d'Hiérapolis.

(4.14)
Luc, le médecin bien-aimé, vous salue, ainsi que Démas.

(4.15)
Saluez les frères qui sont à Laodicée, et Nymphas, et l'Église qui est dans sa maison.

(4.16)
Lorsque cette lettre aura été lue chez vous, faites en sorte qu'elle soit aussi lue dans l'Église des Laodicéens, et que vous lisiez à votre tour celle qui vous arrivera de Laodicée.

(4.17)
Et dites à Archippe: Prends garde au ministère que tu as reçu dans le Seigneur, afin de le bien remplir.

(4.18)
Je vous salue, moi Paul, de ma propre main. Souvenez-vous de mes liens. Que la grâce soit avec vous!



Corinthiens 1

1. Sagesse et folie dans la fondation de l'Eglise

(1.1)
Paul, appelé à être apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, et le frère Sosthène,

(1.2)
à l'Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus Christ, appelés à être saints, et à tous ceux qui invoquent en quelque lieu que ce soit le nom de notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre:

(1.3)
que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ!

(1.4)
Je rends à mon Dieu de continuelles actions de grâces à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée en Jésus Christ.

(1.5)
Car en lui vous avez été comblés de toutes les richesses qui concernent la parole et la connaissance,

(1.6)
le témoignage de Christ ayant été solidement établi parmi vous,

(1.7)
de sorte qu'il ne vous manque aucun don, dans l'attente où vous êtes de la manifestation de notre Seigneur Jésus Christ.

(1.8)
Il vous affermira aussi jusqu'à la fin, pour que vous soyez irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus Christ.

(1.9)
Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à la communion de son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.

(1.10)
Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment.

(1.11)
Car, mes frères, j'ai appris à votre sujet, par les gens de Chloé, qu'il y a des disputes au milieu de vous.

(1.12)
Je veux dire que chacun de vous parle ainsi: Moi, je suis de Paul! et moi, d'Apollos! et moi, de Céphas! et moi, de Christ!

(1.13)
Christ est-il divisé? Paul a-t-il été crucifié pour vous, ou est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés?

(1.14)
Je rends grâces à Dieu de ce que je n'ai baptisé aucun de vous, excepté Crispus et Gaïus,

(1.15)
afin que personne ne dise que vous avez été baptisés en mon nom.

(1.16)
J'ai encore baptisé la famille de Stéphanas; du reste, je ne sache pas que j'aie baptisé quelque autre personne.

(1.17)
Ce n'est pas pour baptiser que Christ m'a envoyé, c'est pour annoncer l'Évangile, et cela sans la sagesse du langage, afin que la croix de Christ ne soit pas rendue vaine.

(1.18)
Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu.

(1.19)
Aussi est-il écrit: Je détruirai la sagesse des sages, Et j'anéantirai l'intelligence des intelligents.

(1.20)
Où est le sage? où est le scribe? où est le disputeur de ce siècle? Dieu n'a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde?

(1.21)
Car puisque le monde, avec sa sagesse, n'a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication.

(1.22)
Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse:

(1.23)
nous, nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les païens,

(1.24)
mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs.

(1.25)
Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes.

(1.26)
Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n'y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles.

(1.27)
Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes;

(1.28)
et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont,

(1.29)
afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu.

(1.30)
Or, c'est par lui que vous êtes en Jésus Christ, lequel, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice et sanctification et rédemption,

(1.31)
afin, comme il est écrit, Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur.


2. Sagesse et folie dans la prédication de Paul à Corinthe

(2.1)
Pour moi, frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n'est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu.

(2.2)
Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié.

(2.3)
Moi-même j'étais auprès de vous dans un état de faiblesse, de crainte, et de grand tremblement;

(2.4)
et ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance,

(2.5)
afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu.

(2.6)
Cependant, c'est une sagesse que nous prêchons parmi les parfaits, sagesse qui n'est pas de ce siècle, ni des chefs de ce siècle, qui vont être anéantis;

(2.7)
nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, que Dieu, avant les siècles, avait destinée pour notre gloire,

(2.8)
sagesse qu'aucun des chefs de ce siècle n'a connue, car, s'ils l'eussent connue, ils n'auraient pas crucifié le Seigneur de gloire.

(2.9)
Mais, comme il est écrit, ce sont des choses que l'oeil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au coeur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment.

(2.10)
Dieu nous les a révélées par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu.

(2.11)
Lequel des hommes, en effet, connaît les choses de l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui? De même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu.

(2.12)
Or nous, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce.

(2.13)
Et nous en parlons, non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles.

(2.14)
Mais l'homme animal ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge.

(2.15)
L'homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n'est lui-même jugé par personne.

(2.16)
Car Qui a connu la pensée du Seigneur, Pour l'instruire? Or nous, nous avons la pensée de Christ.


3. Le rôle des prédicateurs de l'Evangile

(3.1)
Pour moi, frères, ce n'est pas comme à des hommes spirituels que j'ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ.

(3.2)
Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez pas la supporter; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels.

(3.3)
En effet, puisqu'il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n'êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas selon l'homme?

(3.4)
Quand l'un dit: Moi, je suis de Paul! et un autre: Moi, d'Apollos! n'êtes-vous pas des hommes?

(3.5)
Qu'est-ce donc qu'Apollos, et qu'est-ce que Paul? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l'a donné à chacun.

(3.6)
J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître,

(3.7)
en sorte que ce n'est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître.

(3.8)
Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail.

(3.9)
Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l'édifice de Dieu.

(3.10)
Selon la grâce de Dieu qui m'a été donnée, j'ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit dessus.

(3.11)
Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus Christ.

(3.12)
Or, si quelqu'un bâtit sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l'oeuvre de chacun sera manifestée;

(3.13)
car le jour la fera connaître, parce qu'elle se révèlera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu'est l'oeuvre de chacun.

(3.14)
Si l'oeuvre bâtie par quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense.

(3.15)
Si l'oeuvre de quelqu'un est consumée, il perdra sa récompense; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu.

(3.16)
Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous?

(3.17)
Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira; car le temple de Dieu est saint, et c'est ce que vous êtes.

(3.18)
Que nul ne s'abuse lui-même: si quelqu'un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu'il devienne fou, afin de devenir sage.

(3.19)
Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. Aussi est-il écrit: Il prend les sages dans leur ruse.

(3.20)
Et encore: Le Seigneur connaît les pensées des sages, Il sait qu'elles sont vaines.

(3.21)
Que personne donc ne mette sa gloire dans des hommes; car tout est à vous,

(3.22)
soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit les choses à venir.

(3.23)
Tout est à vous; et vous êtes à Christ, et Christ est à Dieu.


4. Les relations de Paul avec les Corinthiens

(4.1)
Ainsi, qu'on nous regarde comme des serviteurs de Christ, et des dispensateurs des mystères de Dieu.

(4.2)
Du reste, ce qu'on demande des dispensateurs, c'est que chacun soit trouvé fidèle.

(4.3)
Pour moi, il m'importe fort peu d'être jugé par vous, ou par un tribunal humain. Je ne me juge pas non plus moi-même, car je ne me sens coupable de rien;

(4.4)
mais ce n'est pas pour cela que je suis justifié. Celui qui me juge, c'est le Seigneur.

(4.5)
C'est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu'à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des coeurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui sera due.

(4.6)
C'est à cause de vous, frères, que j'ai fait de ces choses une application à ma personne et à celle d'Apollos, afin que vous appreniez en nos personnes à ne pas aller au delà de ce qui est écrit, et que nul de vous ne conçoive de l'orgueil en faveur de l'un contre l'autre.

(4.7)
Car qui est-ce qui te distingue? Qu'as-tu que tu n'aies reçu? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu?

(4.8)
Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, sans nous vous avez commencé à régner. Et puissiez-vous régner en effet, afin que nous aussi nous régnions avec vous!

(4.9)
Car Dieu, ce me semble, a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes.

(4.10)
Nous sommes fous à cause de Christ; mais vous, vous êtes sages en Christ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts. Vous êtes honorés, et nous sommes méprisés!

(4.11)
Jusqu'à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité; nous sommes maltraités, errants çà et là;

(4.12)
nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains; injuriés, nous bénissons; persécutés, nous supportons;

(4.13)
calomniés, nous parlons avec bonté; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous, jusqu'à maintenant.

(4.14)
Ce n'est pas pour vous faire honte que j'écris ces choses; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés.

(4.15)
Car, quand vous auriez dix mille maîtres en Christ, vous n'avez cependant pas plusieurs pères, puisque c'est moi qui vous ai engendrés en Jésus Christ par l'Évangile.

(4.16)
Je vous en conjure donc, soyez mes imitateurs.

(4.17)
Pour cela je vous ai envoyé Timothée, qui est mon enfant bien-aimé et fidèle dans le Seigneur; il vous rappellera quelles sont mes voies en Christ, quelle est la manière dont j'enseigne partout dans toutes les Églises.

(4.18)
Quelques-uns se sont enflés d'orgueil, comme si je ne devais pas aller chez vous.

(4.19)
Mais j'irai bientôt chez vous, si c'est la volonté du Seigneur, et je connaîtrai, non les paroles, mais la puissance de ceux qui se sont enflés.

(4.20)
Car le royaume de Dieu ne consiste pas en paroles, mais en puissance.

(4.21)
Que voulez-vous? Que j'aille chez vous avec une verge, ou avec amour et dans un esprit de douceur?


5. Un cas d'inconduite

(5.1)
On entend dire généralement qu'il y a parmi vous de l'impudicité, et une impudicité telle qu'elle ne se rencontre pas même chez les païens; c'est au point que l'un de vous a la femme de son père.

(5.2)
Et vous êtes enflés d'orgueil! Et vous n'avez pas été plutôt dans l'affliction, afin que celui qui a commis cet acte fût ôté du milieu de vous!

(5.3)
Pour moi, absent de corps, mais présent d'esprit, j'ai déjà jugé, comme si j'étais présent, celui qui a commis un tel acte.

(5.4)
Au nom du Seigneur Jésus, vous et mon esprit étant assemblés avec la puissance de notre Seigneur Jésus,

(5.5)
qu'un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus.

(5.6)
C'est bien à tort que vous vous glorifiez. Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la pâte?

(5.7)
Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé.

(5.8)
Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité.

(5.9)
Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir des relations avec les impudiques, -

(5.10)
non pas d'une manière absolue avec les impudiques de ce monde, ou avec les cupides et les ravisseurs, ou avec les idolâtres; autrement, il vous faudrait sortir du monde.

(5.11)
Maintenant, ce que je vous ai écrit, c'est de ne pas avoir des relations avec quelqu'un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme.

(5.12)
Qu'ai-je, en effet, à juger ceux du dehors? N'est-ce pas ceux du dedans que vous avez à juger?

(5.13)
Pour ceux du dehors, Dieu les juge. Otez le méchant du milieu de vous.


6. Des procès entre frères

(6.1)
Quelqu'un de vous, lorsqu'il a un différend avec un autre, ose-t-il plaider devant les injustes, et non devant les saints?

(6.2)
Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde? Et si c'est par vous que le monde est jugé, êtes-vous indignes de rendre les moindres jugements?

(6.3)
Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges? Et nous ne jugerions pas, à plus forte raison, les choses de cette vie?

(6.4)
Quand donc vous avez des différends pour les choses de cette vie, ce sont des gens dont l'Église ne fait aucun cas que vous prenez pour juges!

(6.5)
Je le dis à votre honte. Ainsi il n'y a parmi vous pas un seul homme sage qui puisse prononcer entre ses frères.

(6.6)
Mais un frère plaide contre un frère, et cela devant des infidèles!

(6.7)
C'est déjà certes un défaut chez vous que d'avoir des procès les uns avec les autres. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt quelque injustice? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller?

(6.8)
Mais c'est vous qui commettez l'injustice et qui dépouillez, et c'est envers des frères que vous agissez de la sorte!

(6.9)
Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront point le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères,

(6.10)
ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu.

(6.11)
Et c'est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ, et par l'Esprit de notre Dieu.

(6.12)
Tout m'est permis, mais tout n'est pas utile; tout m'est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit.

(6.13)
Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments; et Dieu détruira l'un comme les autres. Mais le corps n'est pas pour l'impudicité. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps.

(6.14)
Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance.

(6.15)
Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres de Christ? Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d'une prostituée?

(6.16)
Loin de là! Ne savez-vous pas que celui qui s'attache à la prostituée est un seul corps avec elle? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair.

(6.17)
Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit.

(6.18)
Fuyez l'impudicité. Quelque autre péché qu'un homme commette, ce péché est hors du corps; mais celui qui se livre à l'impudicité pèche contre son propre corps.

(6.19)
Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes?

(6.20)
Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu.


7. Questions sur le mariage

(7.1)
Pour ce qui concerne les choses dont vous m'avez écrit, je pense qu'il est bon pour l'homme de ne point toucher de femme.

(7.2)
Toutefois, pour éviter l'impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari.

(7.3)
Que le mari rende à sa femme ce qu'il lui doit, et que la femme agisse de même envers son mari.

(7.4)
La femme n'a pas autorité sur son propre corps, mais c'est le mari; et pareillement, le mari n'a pas autorité sur son propre corps, mais c'est la femme.

(7.5)
Ne vous privez point l'un de l'autre, si ce n'est d'un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence.

(7.6)
Je dis cela par condescendance, je n'en fais pas un ordre.

(7.7)
Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l'un d'une manière, l'autre d'une autre.

(7.8)
A ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu'il leur est bon de rester comme moi.

(7.9)
Mais s'ils manquent de continence, qu'ils se marient; car il vaut mieux se marier que de brûler.

(7.10)
A ceux qui sont mariés, j'ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari

(7.11)
(si elle est séparée, qu'elle demeure sans se marier ou qu'elle se réconcilie avec son mari), et que le mari ne répudie point sa femme.

(7.12)
Aux autres, ce n'est pas le Seigneur, c'est moi qui dis: Si un frère a une femme non-croyante, et qu'elle consente à habiter avec lui, qu'il ne la répudie point;

(7.13)
et si une femme a un mari non-croyant, et qu'il consente à habiter avec elle, qu'elle ne répudie point son mari.

(7.14)
Car le mari non-croyant est sanctifié par la femme, et la femme non-croyante est sanctifiée par le frère; autrement, vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints.

(7.15)
Si le non-croyant se sépare, qu'il se sépare; le frère ou la soeur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix.

(7.16)
Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme?

(7.17)
Seulement, que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l'appel qu'il a reçu de Dieu. C'est ainsi que je l'ordonne dans toutes les Églises.

(7.18)
Quelqu'un a-t-il été appelé étant circoncis, qu'il demeure circoncis; quelqu'un a-t-il été appelé étant incirconcis, qu'il ne se fasse pas circoncire.

(7.19)
La circoncision n'est rien, et l'incirconcision n'est rien, mais l'observation des commandements de Dieu est tout.

(7.20)
Que chacun demeure dans l'état où il était lorsqu'il a été appelé.

(7.21)
As-tu été appelé étant esclave, ne t'en inquiète pas; mais si tu peux devenir libre, profites-en plutôt.

(7.22)
Car l'esclave qui a été appelé dans le Seigneur est un affranchi du Seigneur; de même, l'homme libre qui a été appelé est un esclave de Christ.

(7.23)
Vous avez été rachetés à un grand prix; ne devenez pas esclaves des hommes.

(7.24)
Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l'état où il était lorsqu'il a été appelé.

(7.25)
Pour ce qui est des vierges, je n'ai point d'ordre du Seigneur; mais je donne un avis, comme ayant reçu du Seigneur miséricorde pour être fidèle.

(7.26)
Voici donc ce que j'estime bon, à cause des temps difficiles qui s'approchent: il est bon à un homme d'être ainsi.

(7.27)
Es-tu lié à une femme, ne cherche pas à rompre ce lien; n'es-tu pas lié à une femme, ne cherche pas une femme.

(7.28)
Si tu t'es marié, tu n'as point péché; et si la vierge s'est mariée, elle n'a point péché; mais ces personnes auront des tribulations dans la chair, et je voudrais vous les épargner.

(7.29)
Voici ce que je dis, frères, c'est que le temps est court; que désormais ceux qui ont des femmes soient comme n'en ayant pas,

(7.30)
ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se réjouissent comme ne se réjouissant pas, ceux qui achètent comme ne possédant pas,

(7.31)
et ceux qui usent du monde comme n'en usant pas, car la figure de ce monde passe.

(7.32)
Or, je voudrais que vous fussiez sans inquiétude. Celui qui n'est pas marié s'inquiète des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur;

(7.33)
et celui qui est marié s'inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme.

(7.34)
Il y a de même une différence entre la femme et la vierge: celle qui n'est pas mariée s'inquiète des choses du Seigneur, afin d'être sainte de corps et d'esprit; et celle qui est mariée s'inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à son mari.

(7.35)
Je dis cela dans votre intérêt; ce n'est pas pour vous prendre au piège, c'est pour vous porter à ce qui est bienséant et propre à vous attacher au Seigneur sans distraction.

(7.36)
Si quelqu'un regarde comme déshonorant pour sa fille de dépasser l'âge nubile, et comme nécessaire de la marier, qu'il fasse ce qu'il veut, il ne pèche point; qu'on se marie.

(7.37)
Mais celui qui a pris une ferme résolution, sans contrainte et avec l'exercice de sa propre volonté, et qui a décidé en son coeur de garder sa fille vierge, celui-là fait bien.

(7.38)
Ainsi, celui qui marie sa fille fait bien, et celui qui ne la marie pas fait mieux.

(7.39)
Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant; mais si le mari meurt, elle est libre de se marier à qui elle veut; seulement, que ce soit dans le Seigneur.

(7.40)
Elle est plus heureuse, néanmoins, si elle demeure comme elle est, suivant mon avis. Et moi aussi, je crois avoir l'Esprit de Dieu.


8. Les viandes sacrifiées aux idoles

(8.1)
Pour ce qui concerne les viandes sacrifiées aux idoles, nous savons que nous avons tous la connaissance. -La connaissance enfle, mais la charité édifie.

(8.2)
Si quelqu'un croit savoir quelque chose, il n'a pas encore connu comme il faut connaître.

(8.3)
Mais si quelqu'un aime Dieu, celui-là est connu de lui. -

(8.4)
Pour ce qui est donc de manger des viandes sacrifiées aux idoles, nous savons qu'il n'y a point d'idole dans le monde, et qu'il n'y a qu'un seul Dieu.

(8.5)
Car, s'il est des êtres qui sont appelés dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, comme il existe réellement plusieurs dieux et plusieurs seigneurs,

(8.6)
néanmoins pour nous il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes.

(8.7)
Mais cette connaissance n'est pas chez tous. Quelques-uns, d'après la manière dont ils envisagent encore l'idole, mangent de ces viandes comme étant sacrifiées aux idoles, et leur conscience, qui est faible, en est souillée.

(8.8)
Ce n'est pas un aliment qui nous rapproche de Dieu: si nous en mangeons, nous n'avons rien de plus; si nous n'en mangeons pas, nous n'avons rien de moins.

(8.9)
Prenez garde, toutefois, que votre liberté ne devienne une pierre d'achoppement pour les faibles.

(8.10)
Car, si quelqu'un te voit, toi qui as de la connaissance, assis à table dans un temple d'idoles, sa conscience, à lui qui est faible, ne le portera-t-elle pas à manger des viandes sacrifiées aux idoles?

(8.11)
Et ainsi le faible périra par ta connaissance, le frère pour lequel Christ est mort!

(8.12)
En péchant de la sorte contre les frères, et en blessant leur conscience faible, vous péchez contre Christ.

(8.13)
C'est pourquoi, si un aliment scandalise mon frère, je ne mangerai jamais de viande, afin de ne pas scandaliser mon frère.


9. Paul a renoncé à ses droits

(9.1)
Ne suis-je pas libre? Ne suis-je pas apôtre? N'ai-je pas vu Jésus notre Seigneur? N'êtes-vous pas mon oeuvre dans le Seigneur?

(9.2)
Si pour d'autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur.

(9.3)
C'est là ma défense contre ceux qui m'accusent.

(9.4)
N'avons-nous pas le droit de manger et de boire?

(9.5)
N'avons-nous pas le droit de mener avec nous une soeur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas?

(9.6)
Ou bien, est-ce que moi seul et Barnabas nous n'avons pas le droit de ne point travailler?

(9.7)
Qui jamais fait le service militaire à ses propres frais? Qui est-ce qui plante une vigne, et n'en mange pas le fruit? Qui est-ce qui fait paître un troupeau, et ne se nourrit pas du lait du troupeau?

(9.8)
Ces choses que je dis, n'existent-elles que dans les usages des hommes? la loi ne les dit-elle pas aussi?

(9.9)
Car il est écrit dans la loi de Moïse: Tu n'emmuselleras point le boeuf quand il foule le grain. Dieu se met-il en peine des boeufs,

(9.10)
ou parle-t-il uniquement à cause de nous? Oui, c'est à cause de nous qu'il a été écrit que celui qui laboure doit labourer avec espérance, et celui qui foule le grain fouler avec l'espérance d'y avoir part.

(9.11)
Si nous avons semé parmi vous les biens spirituels, est-ce une grosse affaire si nous moissonnons vos biens temporels.

(9.12)
Si d'autres jouissent de ce droit sur vous, n'est-ce pas plutôt à nous d'en jouir? Mais nous n'avons point usé de ce droit; au contraire, nous souffrons tout, afin de ne pas créer d'obstacle à l'Évangile de Christ.

(9.13)
Ne savez-vous pas que ceux qui remplissent les fonctions sacrées sont nourris par le temple, que ceux qui servent à l'autel ont part à l'autel?

(9.14)
De même aussi, le Seigneur a ordonné à ceux qui annoncent l'Évangile de vivre de l'Évangile.

(9.15)
Pour moi, je n'ai usé d'aucun de ces droits, et ce n'est pas afin de les réclamer en ma faveur que j'écris ainsi; car j'aimerais mieux mourir que de me laisser enlever ce sujet de gloire.

(9.16)
Si j'annonce l'Évangile, ce n'est pas pour moi un sujet de gloire, car la nécessité m'en est imposée, et malheur à moi si je n'annonce pas l'Évangile!

(9.17)
Si je le fais de bon coeur, j'en ai la récompense; mais si je le fais malgré moi, c'est une charge qui m'est confiée.

(9.18)
Quelle est donc ma récompense? C'est d'offrir gratuitement l'Évangile que j'annonce, sans user de mon droit de prédicateur de l'Évangile.

(9.19)
Car, bien que je sois libre à l'égard de tous, je me suis rendu le serviteur de tous, afin de gagner le plus grand nombre.

(9.20)
Avec les Juifs, j'ai été comme Juif, afin de gagner les Juifs; avec ceux qui sont sous la loi, comme sous la loi (quoique je ne sois pas moi-même sous la loi), afin de gagner ceux qui sont sous la loi;

(9.21)
avec ceux qui sont sans loi, comme sans loi (quoique je ne sois point sans la loi de Dieu, étant sous la loi de Christ), afin de gagner ceux qui sont sans loi.

(9.22)
J'ai été faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver de toute manière quelques- uns.

(9.23)
Je fais tout à cause de l'Évangile, afin d'y avoir part.

(9.24)
Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix? Courez de manière à le remporter.

(9.25)
Tous ceux qui combattent s'imposent toute espèce d'abstinences, et ils le font pour obtenir une couronne corruptible; mais nous, faisons-le pour une couronne incorruptible.

(9.26)
Moi donc, je cours, non pas comme à l'aventure; je frappe, non pas comme battant l'air.

(9.27)
Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d'être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres.


10. L'exemple d'Israël au désert

(10.1)
Frères, je ne veux pas que vous ignoriez que nos pères ont tous été sous la nuée, qu'ils ont tous passé au travers de la mer,

(10.2)
qu'ils ont tous été baptisés en Moïse dans la nuée et dans la mer,

(10.3)
qu'ils ont tous mangé le même aliment spirituel,

(10.4)
et qu'ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ.

(10.5)
Mais la plupart d'entre eux ne furent point agréables à Dieu, puisqu'ils périrent dans le désert.

(10.6)
Or, ces choses sont arrivées pour nous servir d'exemples, afin que nous n'ayons pas de mauvais désirs, comme ils en ont eu.

(10.7)
Ne devenez point idolâtres, comme quelques-uns d'eux, selon qu'il est écrit: Le peuple s'assit pour manger et pour boire; puis ils se levèrent pour se divertir.

(10.8)
Ne nous livrons point à l'impudicité, comme quelques-uns d'eux s'y livrèrent, de sorte qu'il en tomba vingt-trois mille en un seul jour.

(10.9)
Ne tentons point le Seigneur, comme le tentèrent quelques-uns d'eux, qui périrent par les serpents.

(10.10)
Ne murmurez point, comme murmurèrent quelques-uns d'eux, qui périrent par l'exterminateur.

(10.11)
Ces choses leur sont arrivées pour servir d'exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles.

(10.12)
Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber!

(10.13)
Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter.

(10.14)
C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l'idolâtrie.

(10.15)
Je parle comme à des hommes intelligents; jugez vous-mêmes de ce que je dis.

(10.16)
La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion au sang de Christ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion au corps de Christ?

(10.17)
Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps; car nous participons tous à un même pain.

(10.18)
Voyez les Israélites selon la chair: ceux qui mangent les victimes ne sont-ils pas en communion avec l'autel?

(10.19)
Que dis-je donc? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou qu'une idole est quelque chose? Nullement.

(10.20)
Je dis que ce qu'on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons.

(10.21)
Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur, et la coupe des démons; vous ne pouvez participer à la table du Seigneur, et à la table des démons.

(10.22)
Voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur? Sommes-nous plus forts que lui?

(10.23)
Tout est permis, mais tout n'est pas utile; tout est permis, mais tout n'édifie pas.

(10.24)
Que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun cherche celui d'autrui.

(10.25)
Mangez de tout ce qui se vend au marché, sans vous enquérir de rien par motif de conscience;

(10.26)
car la terre est au Seigneur, et tout ce qu'elle renferme.

(10.27)
Si un non-croyant vous invite et que vous vouliez aller, mangez de tout ce qu'on vous présentera, sans vous enquérir de rien par motif de conscience.

(10.28)
Mais si quelqu'un vous dit: Ceci a été offert en sacrifice! n'en mangez pas, à cause de celui qui a donné l'avertissement, et à cause de la conscience.

(10.29)
Je parle ici, non de votre conscience, mais de celle de l'autre. Pourquoi, en effet, ma liberté serait-elle jugée par une conscience étrangère?

(10.30)
Si je mange avec actions de grâces, pourquoi serais-je blâmé au sujet d'une chose dont je rends grâces?

(10.31)
Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu.

(10.32)
Ne soyez en scandale ni aux Grecs, ni aux Juifs, ni à l'Église de Dieu,

(10.33)
de la même manière que moi aussi je m'efforce en toutes choses de complaire à tous, cherchant, non mon avantage, mais celui du plus grand nombre, afin qu'ils soient sauvés.


11. L'homme et la femme devant le Seigneur

(11.1)
Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ.

(11.2)
Je vous loue de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, et de ce que vous retenez mes instructions telles que je vous les ai données.

(11.3)
Je veux cependant que vous sachiez que Christ est le chef de tout homme, que l'homme est le chef de la femme, et que Dieu est le chef de Christ.

(11.4)
Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef.

(11.5)
Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef: c'est comme si elle était rasée.

(11.6)
Car si une femme n'est pas voilée, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou d'être rasée, qu'elle se voile.

(11.7)
L'homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme.

(11.8)
En effet, l'homme n'a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l'homme;

(11.9)
et l'homme n'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l'homme.

(11.10)
C'est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l'autorité dont elle dépend.

(11.11)
Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la femme.

(11.12)
Car, de même que la femme a été tirée de l'homme, de même l'homme existe par la femme, et tout vient de Dieu.

(11.13)
Jugez-en vous-mêmes: est-il convenable qu'une femme prie Dieu sans être voilée?

(11.14)
La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c'est une honte pour l'homme de porter de longs cheveux,

(11.15)
mais que c'est une gloire pour la femme d'en porter, parce que la chevelure lui a été donnée comme voile?

(11.16)
Si quelqu'un se plaît à contester, nous n'avons pas cette habitude, non plus que les Églises de Dieu.

(11.17)
En donnant cet avertissement, ce que je ne loue point, c'est que vous vous assemblez, non pour devenir meilleurs, mais pour devenir pires.

(11.18)
Et d'abord, j'apprends que, lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous des divisions, -et je le crois en partie,

(11.19)
car il faut qu'il y ait aussi des sectes parmi vous, afin que ceux qui sont approuvés soient reconnus comme tels au milieu de vous. -

(11.20)
Lors donc que vous vous réunissez, ce n'est pas pour manger le repas du Seigneur;

(11.21)
car, quand on se met à table, chacun commence par prendre son propre repas, et l'un a faim, tandis que l'autre est ivre.

(11.22)
N'avez-vous pas des maisons pour y manger et boire? Ou méprisez-vous l'Église de Dieu, et faites-vous honte à ceux qui n'ont rien? Que vous dirai-je? Vous louerai-je? En cela je ne vous loue point.

(11.23)
Car j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné; c'est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain,

(11.24)
et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit: Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi.

(11.25)
De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez.

(11.26)
Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne.

(11.27)
C'est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur.

(11.28)
Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe;

(11.29)
car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même.

(11.30)
C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup d'infirmes et de malades, et qu'un grand nombre sont morts.

(11.31)
Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés.

(11.32)
Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde.

(11.33)
Ainsi, mes frères, lorsque vous vous réunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres.

(11.34)
Si quelqu'un a faim, qu'il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour attirer un jugement sur vous. Je réglerai les autres choses quand je serai arrivé.


12. Les dons de l'Esprit

(12.1)
Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance.

(12.2)
Vous savez que, lorsque vous étiez païens, vous vous laissiez entraîner vers les idoles muettes, selon que vous étiez conduits.

(12.3)
C'est pourquoi je vous déclare que nul, s'il parle par l'Esprit de Dieu, ne dit: Jésus est anathème! et que nul ne peut dire: Jésus est le Seigneur! si ce n'est par le Saint Esprit.

(12.4)
Il y a diversité de dons, mais le même Esprit;

(12.5)
diversité de ministères, mais le même Seigneur;

(12.6)
diversité d'opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous.

(12.7)
Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune.

(12.8)
En effet, à l'un est donnée par l'Esprit une parole de sagesse; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit;

(12.9)
à un autre, la foi, par le même Esprit; à un autre, le don des guérisons, par le même Esprit;

(12.10)
à un autre, le don d'opérer des miracles; à un autre, la prophétie; à un autre, le discernement des esprits; à un autre, la diversité des langues; à un autre, l'interprétation des langues.

(12.11)
Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut.

(12.12)
Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps, ainsi en est-il de Christ.

(12.13)
Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit.

(12.14)
Ainsi le corps n'est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs membres.

(12.15)
Si le pied disait: Parce que je ne suis pas une main, je ne suis pas du corps-ne serait-il pas du corps pour cela?

(12.16)
Et si l'oreille disait: Parce que je ne suis pas un oeil, je ne suis pas du corps, -ne serait-elle pas du corps pour cela?

(12.17)
Si tout le corps était oeil, où serait l'ouïe? S'il était tout ouïe, où serait l'odorat?

(12.18)
Maintenant Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme il a voulu.

(12.19)
Si tous étaient un seul membre, où serait le corps?

(12.20)
Maintenant donc il y a plusieurs membres, et un seul corps.

(12.21)
L'oeil ne peut pas dire à la main: Je n'ai pas besoin de toi; ni la tête dire aux pieds: Je n'ai pas besoin de vous.

(12.22)
Mais bien plutôt, les membres du corps qui paraissent être les plus faibles sont nécessaires;

(12.23)
et ceux que nous estimons être les moins honorables du corps, nous les entourons d'un plus grand honneur. Ainsi nos membres les moins honnêtes reçoivent le plus d'honneur,

(12.24)
tandis que ceux qui sont honnêtes n'en ont pas besoin. Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d'honneur à ce qui en manquait,

(12.25)
afin qu'il n'y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres.

(12.26)
Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui.

(12.27)
Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part.

(12.28)
Et Dieu a établi dans l'Église premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues.

(12.29)
Tous sont-ils apôtres? Tous sont-ils prophètes? Tous sont-ils docteurs?

(12.30)
Tous ont-ils le don des miracles? Tous ont-ils le don des guérisons? Tous parlent-ils en langues? Tous interprètent-ils?

(12.31)
Aspirez aux dons les meilleurs. Et je vais encore vous montrer une voie par excellence.


13. L'amour fraternel

(13.1)
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit.

(13.2)
Et quand j'aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais même toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien.

(13.3)
Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien.

(13.4)
La charité est patiente, elle est pleine de bonté; la charité n'est point envieuse; la charité ne se vante point, elle ne s'enfle point d'orgueil,

(13.5)
elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s'irrite point, elle ne soupçonne point le mal,

(13.6)
elle ne se réjouit point de l'injustice, mais elle se réjouit de la vérité;

(13.7)
elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout.

(13.8)
La charité ne périt jamais. Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra.

(13.9)
Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie,

(13.10)
mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra.

(13.11)
Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, j'ai fait disparaître ce qui était de l'enfant.

(13.12)
Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, mais alors nous verrons face à face; aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j'ai été connu.

(13.13)
Maintenant donc ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance, la charité; mais la plus grande de ces choses, c'est la charité.


14. Prophétiser et parler en langue

(14.1)
Recherchez la charité. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie.

(14.2)
En effet, celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend, et c'est en esprit qu'il dit des mystères.

(14.3)
Celui qui prophétise, au contraire, parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console.

(14.4)
Celui qui parle en langue s'édifie lui-même; celui qui prophétise édifie l'Église.

(14.5)
Je désire que vous parliez tous en langues, mais encore plus que vous prophétisiez. Celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins que ce dernier n'interprète, pour que l'Église en reçoive de l'édification.

(14.6)
Et maintenant, frères, de quelle utilité vous serais-je, si je venais à vous parlant en langues, et si je ne vous parlais pas par révélation, ou par connaissance, ou par prophétie, ou par doctrine?

(14.7)
Si les objets inanimés qui rendent un son, comme une flûte ou une harpe, ne rendent pas des sons distincts, comment reconnaîtra-t-on ce qui est joué sur la flûte ou sur la harpe?

(14.8)
Et si la trompette rend un son confus, qui se préparera au combat?

(14.9)
De même vous, si par la langue vous ne donnez pas une parole distincte, comment saura-t-on ce que vous dites? Car vous parlerez en l'air.

(14.10)
Quelque nombreuses que puissent être dans le monde les diverses langues, il n'en est aucune qui ne soit une langue intelligible;

(14.11)
si donc je ne connais pas le sens de la langue, je serai un barbare pour celui qui parle, et celui qui parle sera un barbare pour moi.

(14.12)
De même vous, puisque vous aspirez aux dons spirituels, que ce soit pour l'édification de l'Église que vous cherchiez à en posséder abondamment.

(14.13)
C'est pourquoi, que celui qui parle en langue prie pour avoir le don d'interpréter.

(14.14)
Car si je prie en langue, mon esprit est en prière, mais mon intelligence demeure stérile.

(14.15)
Que faire donc? Je prierai par l'esprit, mais je prierai aussi avec l'intelligence; je chanterai par l'esprit, mais je chanterai aussi avec l'intelligence.

(14.16)
Autrement, si tu rends grâces par l'esprit, comment celui qui est dans les rangs de l'homme du peuple répondra-t-il Amen! à ton action de grâces, puisqu'il ne sait pas ce que tu dis?

(14.17)
Tu rends, il est vrai, d'excellentes actions de grâces, mais l'autre n'est pas édifié.

(14.18)
Je rends grâces à Dieu de ce que je parle en langue plus que vous tous;

(14.19)
mais, dans l'Église, j'aime mieux dire cinq paroles avec mon intelligence, afin d'instruire aussi les autres, que dix mille paroles en langue.

(14.20)
Frères, ne soyez pas des enfants sous le rapport du jugement; mais pour la malice, soyez enfants, et, à l'égard du jugement, soyez des hommes faits.

(14.21)
Il est écrit dans la loi: C'est par des hommes d'une autre langue Et par des lèvres d'étrangers Que je parlerai à ce peuple, Et ils ne m'écouteront pas même ainsi, dit le Seigneur.

(14.22)
Par conséquent, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants; la prophétie, au contraire, est un signe, non pour les non-croyants, mais pour les croyants.

(14.23)
Si donc, dans une assemblée de l'Église entière, tous parlent en langues, et qu'il survienne des hommes du peuple ou des non- croyants, ne diront-ils pas que vous êtes fous?

(14.24)
Mais si tous prophétisent, et qu'il survienne quelque non-croyant ou un homme du peuple, il est convaincu par tous, il est jugé par tous,

(14.25)
les secrets de son coeur sont dévoilés, de telle sorte que, tombant sur sa face, il adorera Dieu, et publiera que Dieu est réellement au milieu de vous.

(14.26)
Que faire donc, frères? Lorsque vous vous assemblez, les uns ou les autres parmi vous ont-ils un cantique, une instruction, une révélation, une langue, une interprétation, que tout se fasse pour l'édification.

(14.27)
En est-il qui parlent en langue, que deux ou trois au plus parlent, chacun à son tour, et que quelqu'un interprète;

(14.28)
s'il n'y a point d'interprète, qu'on se taise dans l'Église, et qu'on parle à soi-même et à Dieu.

(14.29)
Pour ce qui est des prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent;

(14.30)
et si un autre qui est assis a une révélation, que le premier se taise.

(14.31)
Car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés.

(14.32)
Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes;

(14.33)
car Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix. Comme dans toutes les Églises des saints,

(14.34)
que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d'y parler; mais qu'elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi.

(14.35)
Si elles veulent s'instruire sur quelque chose, qu'elles interrogent leurs maris à la maison; car il est malséant à une femme de parler dans l'Église.

(14.36)
Est-ce de chez vous que la parole de Dieu est sortie? ou est-ce à vous seuls qu'elle est parvenue?

(14.37)
Si quelqu'un croit être prophète ou inspiré, qu'il reconnaisse que ce que je vous écris est un commandement du Seigneur.

(14.38)
Et si quelqu'un l'ignore, qu'il l'ignore.

(14.39)
Ainsi donc, frères, aspirez au don de prophétie, et n'empêchez pas de parler en langues.

(14.40)
Mais que tout se fasse avec bienséance et avec ordre.


15. La résurrection du Christ

(15.1)
Je vous rappelle, frères, l'Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré,

(15.2)
et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l'ai annoncé; autrement, vous auriez cru en vain.

(15.3)
Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures;

(15.4)
qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures;

(15.5)
et qu'il est apparu à Céphas, puis aux douze.

(15.6)
Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants, et dont quelques-uns sont morts.

(15.7)
Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres.

(15.8)
Après eux tous, il m'est aussi apparu à moi, comme à l'avorton;

(15.9)
car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d'être appelé apôtre, parce que j'ai persécuté l'Église de Dieu.

(15.10)
Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été vaine; loin de là, j'ai travaillé plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.

(15.11)
Ainsi donc, que ce soit moi, que ce soient eux, voilà ce que nous prêchons, et c'est ce que vous avez cru.

(15.12)
Or, si l'on prêche que Christ est ressuscité des morts, comment quelques-uns parmi vous disent-ils qu'il n'y a point de résurrection des morts?

(15.13)
S'il n'y a point de résurrection des morts, Christ non plus n'est pas ressuscité.

(15.14)
Et si Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine.

(15.15)
Il se trouve même que nous sommes de faux témoins à l'égard de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu'il a ressuscité Christ, tandis qu'il ne l'aurait pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent point.

(15.16)
Car si les morts ne ressuscitent point, Christ non plus n'est pas ressuscité.

(15.17)
Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés,

(15.18)
et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus.

(15.19)
Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes.

(15.20)
Mais maintenant, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts.

(15.21)
Car, puisque la mort est venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la résurrection des morts.

(15.22)
Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ,

(15.23)
mais chacun en son rang. Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de son avènement.

(15.24)
Ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute puissance.

(15.25)
Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous les ennemis sous ses pieds.

(15.26)
Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort.

(15.27)
Dieu, en effet, a tout mis sous ses pieds. Mais lorsqu'il dit que tout lui a été soumis, il est évident que celui qui lui a soumis toutes choses est excepté.

(15.28)
Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous.

(15.29)
Autrement, que feraient ceux qui se font baptiser pour les morts? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux?

(15.30)
Et nous, pourquoi sommes-nous à toute heure en péril?

(15.31)
Chaque jour je suis exposé à la mort, je l'atteste, frères, par la gloire dont vous êtes pour moi le sujet, en Jésus Christ notre Seigneur.

(15.32)
Si c'est dans des vues humaines que j'ai combattu contre les bêtes à Éphèse, quel avantage m'en revient-il? Si les morts ne ressuscitent pas, Mangeons et buvons, car demain nous mourrons.

(15.33)
Ne vous y trompez pas: les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs.

(15.34)
Revenez à vous-mêmes, comme il est convenable, et ne péchez point; car quelques-uns ne connaissent pas Dieu, je le dis à votre honte.

(15.35)
Mais quelqu'un dira: Comment les morts ressuscitent-ils, et avec quel corps reviennent-ils?

(15.36)
Insensé! ce que tu sèmes ne reprend point vie, s'il ne meurt.

(15.37)
Et ce que tu sèmes, ce n'est pas le corps qui naîtra; c'est un simple grain, de blé peut-être, ou de quelque autre semence;

(15.38)
puis Dieu lui donne un corps comme il lui plaît, et à chaque semence il donne un corps qui lui est propre.

(15.39)
Toute chair n'est pas la même chair; mais autre est la chair des hommes, autre celle des quadrupèdes, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons.

(15.40)
Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres; mais autre est l'éclat des corps célestes, autre celui des corps terrestres.

(15.41)
Autre est l'éclat du soleil, autre l'éclat de la lune, et autre l'éclat des étoiles; même une étoile diffère en éclat d'une autre étoile.

(15.42)
Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Le corps est semé corruptible; il ressuscite incorruptible;

(15.43)
il est semé méprisable, il ressuscite glorieux; il est semé infirme, il ressuscite plein de force;

(15.44)
il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel.

(15.45)
C'est pourquoi il est écrit: Le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant.

(15.46)
Mais ce qui est spirituel n'est pas le premier, c'est ce qui est animal; ce qui est spirituel vient ensuite.

(15.47)
Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre; le second homme est du ciel.

(15.48)
Tel est le terrestre, tels sont aussi les terrestres; et tel est le céleste, tels sont aussi les célestes.

(15.49)
Et de même que nous avons porté l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image du céleste.

(15.50)
Ce que je dis, frères, c'est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n'hérite pas l'incorruptibilité.

(15.51)
Voici, je vous dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés,

(15.52)
en un instant, en un clin d'oeil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés.

(15.53)
Car il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l'immortalité.

(15.54)
Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira la parole qui est écrite: La mort a été engloutie dans la victoire.

(15.55)
O mort, où est ta victoire? O mort, où est ton aiguillon?

(15.56)
L'aiguillon de la mort, c'est le péché; et la puissance du péché, c'est la loi.

(15.57)
Mais grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ!

(15.58)
Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l'oeuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur.


16. La collecte pour l'Eglise de Jérusalem

(16.1)
Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, agissez, vous aussi, comme je l'ai ordonné aux Églises de la Galatie.

(16.2)
Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu'il pourra, selon sa prospérité, afin qu'on n'attende pas mon arrivée pour recueillir les dons.

(16.3)
Et quand je serai venu, j'enverrai avec des lettres, pour porter vos libéralités à Jérusalem, les personnes que vous aurez approuvées.

(16.4)
Si la chose mérite que j'y aille moi-même, elles feront le voyage avec moi.

(16.5)
J'irai chez vous quand j'aurai traversé la Macédoine, car je traverserai la Macédoine.

(16.6)
Peut-être séjournerai-je auprès de vous, ou même y passerai-je l'hiver, afin que vous m'accompagniez là où je me rendrai.

(16.7)
Je ne veux pas cette fois vous voir en passant, mais j'espère demeurer quelque temps auprès de vous, si le Seigneur le permet.

(16.8)
Je resterai néanmoins à Éphèse jusqu'à la Pentecôte;

(16.9)
car une porte grande et d'un accès efficace m'est ouverte, et les adversaires sont nombreux.

(16.10)
Si Timothée arrive, faites en sorte qu'il soit sans crainte parmi vous, car il travaille comme moi à l'oeuvre du Seigneur.

(16.11)
Que personne donc ne le méprise. Accompagnez-le en paix, afin qu'il vienne vers moi, car je l'attends avec les frères.

(16.12)
Pour ce qui est du frère Apollos, je l'ai beaucoup exhorté à se rendre chez vous avec les frères, mais ce n'était décidément pas sa volonté de le faire maintenant; il partira quand il en aura l'occasion.

(16.13)
Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous.

(16.14)
Que tout ce que vous faites se fasse avec charité!

(16.15)
Encore une recommandation que je vous adresse, frères. Vous savez que la famille de Stéphanas est les prémices de l'Achaïe, et qu'elle s'est dévouée au service des saints.

(16.16)
Ayez vous aussi de la déférence pour de tels hommes, et pour tous ceux qui travaillent à la même oeuvre.

(16.17)
Je me réjouis de la présence de Stéphanas, de Fortunatus et d'Achaïcus; ils ont suppléé à votre absence,

(16.18)
car ils ont tranquillisé mon esprit et le vôtre. Sachez donc apprécier de tels hommes.

(16.19)
Les Églises d'Asie vous saluent. Aquilas et Priscille, avec l'Église qui est dans leur maison, vous saluent beaucoup dans le Seigneur.

(16.20)
Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser.

(16.21)
Je vous salue, moi Paul, de ma propre main.

(16.22)
Si quelqu'un n'aime pas le Seigneur, qu'il soit anathème! Maranatha.

(16.23)
Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec vous!

(16.24)
Mon amour est avec vous tous en Jésus Christ.



Corinthiens 2

1. Le partage des souffrances et des consolations

(1.1)
Paul, apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, à l'Église de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans toute l'Achaïe:

(1.2)
que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ!

(1.3)
Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation,

(1.4)
qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes l'objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque l'affliction!

(1.5)
Car, de même que les souffrances de Christ abondent en nous, de même notre consolation abonde par Christ.

(1.6)
Si nous sommes affligés, c'est pour votre consolation et pour votre salut; si nous sommes consolés, c'est pour votre consolation, qui se réalise par la patience à supporter les mêmes souffrances que nous endurons.

(1.7)
Et notre espérance à votre égard est ferme, parce que nous savons que, si vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à la consolation.

(1.8)
Nous ne voulons pas, en effet, vous laisser ignorer, frères, au sujet de la tribulation qui nous est survenue en Asie, que nous avons été excessivement accablés, au delà de nos forces, de telle sorte que nous désespérions même de conserver la vie.

(1.9)
Et nous regardions comme certain notre arrêt de mort, afin de ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais de la placer en Dieu, qui ressuscite les morts.

(1.10)
C'est lui qui nous a délivrés et qui nous délivrera d'une telle mort, lui de qui nous espérons qu'il nous délivrera encore,

(1.11)
vous-mêmes aussi nous assistant de vos prières, afin que la grâce obtenue pour nous par plusieurs soit pour plusieurs une occasion de rendre grâces à notre sujet.

(1.12)
Car ce qui fait notre gloire, c'est ce témoignage de notre conscience, que nous nous sommes conduits dans le monde, et surtout à votre égard, avec sainteté et pureté devant Dieu, non point avec une sagesse charnelle, mais avec la grâce de Dieu.

(1.13)
Nous ne vous écrivons pas autre chose que ce que vous lisez, et ce que vous reconnaissez. Et j'espère que vous le reconnaîtrez jusqu'à la fin,

(1.14)
comme vous avez déjà reconnu en partie que nous sommes votre gloire, de même que vous serez aussi la nôtre au jour du Seigneur Jésus.

(1.15)
Dans cette persuasion, je voulais aller d'abord vers vous, afin que vous eussiez une double grâce;

(1.16)
je voulais passer chez vous pour me rendre en Macédoine, puis revenir de la Macédoine chez vous, et vous m'auriez fait accompagner en Judée.

(1.17)
Est-ce que, en voulant cela, j'ai donc usé de légèreté? Ou bien, mes résolutions sont-elles des résolutions selon la chair, de sorte qu'il y ait en moi le oui et le non?

(1.18)
Aussi vrai que Dieu est fidèle, la parole que nous vous avons adressée n'a pas été oui et non.

(1.19)
Car le Fils de Dieu, Jésus Christ, qui a été prêché par nous au milieu de vous, par moi, et par Silvain, et par Timothée, n'a pas été oui et non, mais c'est oui qui a été en lui;

(1.20)
car, pour ce qui concerne toutes les promesses de Dieu, c'est en lui qu'est le oui; c'est pourquoi encore l'Amen par lui est prononcé par nous à la gloire de Dieu.

(1.21)
Et celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c'est Dieu,

(1.22)
lequel nous a aussi marqués d'un sceau et a mis dans nos coeurs les arrhes de l'Esprit.

(1.23)
Or, je prends Dieu à témoin sur mon âme, que c'est pour vous épargner que je ne suis plus allé à Corinthe;

(1.24)
non pas que nous dominions sur votre foi, mais nous contribuons à votre joie, car vous êtes fermes dans la foi.


2. Le pardon de Paul

(2.1)
Je résolus donc en moi-même de ne pas retourner chez vous dans la tristesse.

(2.2)
Car si je vous attriste, qui peut me réjouir, sinon celui qui est attristé par moi?

(2.3)
J'ai écrit comme je l'ai fait pour ne pas éprouver, à mon arrivée, de la tristesse de la part de ceux qui devaient me donner de la joie, ayant en vous tous cette confiance que ma joie est la vôtre à tous.

(2.4)
C'est dans une grande affliction, le coeur angoissé, et avec beaucoup de larmes, que je vous ai écrit, non pas afin que vous fussiez attristés, mais afin que vous connussiez l'amour extrême que j'ai pour vous.

(2.5)
Si quelqu'un a été une cause de tristesse, ce n'est pas moi qu'il a attristé, c'est vous tous, du moins en partie, pour ne rien exagérer.

(2.6)
Il suffit pour cet homme du châtiment qui lui a été infligé par le plus grand nombre,

(2.7)
en sorte que vous devez bien plutôt lui pardonner et le consoler, de peur qu'il ne soit accablé par une tristesse excessive.

(2.8)
Je vous exhorte donc à faire acte de charité envers lui;

(2.9)
car je vous ai écrit aussi dans le but de connaître, en vous mettant à l'épreuve, si vous êtes obéissants en toutes choses.

(2.10)
Or, à qui vous pardonnez, je pardonne aussi; et ce que j'ai pardonné, si j'ai pardonné quelque chose, c'est à cause de vous, en présence de Christ,

(2.11)
afin de ne pas laisser à Satan l'avantage sur nous, car nous n'ignorons pas ses desseins.

(2.12)
Au reste, lorsque je fus arrivé à Troas pour l'Évangile de Christ, quoique le Seigneur m'y eût ouvert une porte, je n'eus point de repos d'esprit, parce que je ne trouvai pas Tite, mon frère;

(2.13)
c'est pourquoi, ayant pris congé d'eux, je partis pour la Macédoine.

(2.14)
Grâces soient rendues à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui répand par nous en tout lieu l'odeur de sa connaissance!

(2.15)
Nous sommes, en effet, pour Dieu la bonne odeur de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent:

(2.16)
aux uns, une odeur de mort, donnant la mort; aux autres, une odeur de vie, donnant la vie. -Et qui est suffisant pour ces choses? -

(2.17)
Car nous ne falsifions point la parole de Dieu, comme font plusieurs; mais c'est avec sincérité, mais c'est de la part de Dieu, que nous parlons en Christ devant Dieu.


3. Le ministère de la nouvel alliance

(3.1)
Commençons-nous de nouveau à nous recommander nous-mêmes? Ou avons-nous besoin, comme quelques-uns, de lettres de recommandation auprès de vous, ou de votre part?

(3.2)
C'est vous qui êtes notre lettre, écrite dans nos coeurs, connue et lue de tous les hommes.

(3.3)
Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite, par notre ministère, non avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les coeurs.

(3.4)
Cette assurance-là, nous l'avons par Christ auprès de Dieu.

(3.5)
Ce n'est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu.

(3.6)
Il nous a aussi rendus capables d'être ministres d'une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l'esprit; car la lettre tue, mais l'esprit vivifie.

(3.7)
Or, si le ministère de la mort, gravé avec des lettres sur des pierres, a été glorieux, au point que les fils d'Israël ne pouvaient fixer les regards sur le visage de Moïse, à cause de la gloire de son visage, bien que cette gloire fût passagère,

(3.8)
combien le ministère de l'esprit ne sera-t-il pas plus glorieux!

(3.9)
Si le ministère de la condamnation a été glorieux, le ministère de la justice est de beaucoup supérieur en gloire.

(3.10)
Et, sous ce rapport, ce qui a été glorieux ne l'a point été, à cause de cette gloire qui lui est supérieure.

(3.11)
En effet, si ce qui était passager a été glorieux, ce qui est permanent est bien plus glorieux.

(3.12)
Ayant donc cette espérance, nous usons d'une grande liberté,

(3.13)
et nous ne faisons pas comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, pour que les fils d'Israël ne fixassent pas les regards sur la fin de ce qui était passager.

(3.14)
Mais ils sont devenus durs d'entendement. Car jusqu'à ce jour le même voile demeure quand, ils font la lecture de l'Ancien Testament, et il ne se lève pas, parce que c'est en Christ qu'il disparaît.

(3.15)
Jusqu'à ce jour, quand on lit Moïse, un voile est jeté sur leurs coeurs;

(3.16)
mais lorsque les coeurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté.

(3.17)
Or, le Seigneur c'est l'Esprit; et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté.

(3.18)
Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit.


4. Présence du Christ dans le ministère apostolique

(4.1)
C'est pourquoi, ayant ce ministère, selon la miséricorde qui nous a été faite, nous ne perdons pas courage.

(4.2)
Nous rejetons les choses honteuses qui se font en secret, nous n'avons point une conduite astucieuse, et nous n'altérons point la parole de Dieu. Mais, en publiant la vérité, nous nous recommandons à toute conscience d'homme devant Dieu.

(4.3)
Si notre Évangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui périssent;

(4.4)
pour les incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l'intelligence, afin qu'ils ne vissent pas briller la splendeur de l'Évangile de la gloire de Christ, qui est l'image de Dieu.

(4.5)
Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes; c'est Jésus Christ le Seigneur que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus.

(4.6)
Car Dieu, qui a dit: La lumière brillera du sein des ténèbres! a fait briller la lumière dans nos coeurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ.

(4.7)
Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non pas à nous.

(4.8)
Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l'extrémité; dans la détresse, mais non dans le désespoir;

(4.9)
persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non perdus;

(4.10)
portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps.

(4.11)
Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle.

(4.12)
Ainsi la mort agit en nous, et la vie agit en vous.

(4.13)
Et, comme nous avons le même esprit de foi qui est exprimé dans cette parole de l'Écriture: J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé! nous aussi nous croyons, et c'est pour cela que nous parlons,

(4.14)
sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus, et nous fera paraître avec vous en sa présence.

(4.15)
Car tout cela arrive à cause de vous, afin que la grâce en se multipliant, fasse abonder, à la gloire de Dieu, les actions de grâces d'un plus grand nombre.

(4.16)
C'est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour.

(4.17)
Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au delà de toute mesure,

(4.18)
un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles.


5. Assurance de la résurrection devant la crainte de la mort

(5.1)
Nous savons, en effet, que, si cette tente où nous habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l'ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n'a pas été faite de main d'homme.

(5.2)
Aussi nous gémissons dans cette tente, désirant revêtir notre domicile céleste,

(5.3)
si du moins nous sommes trouvés vêtus et non pas nus.

(5.4)
Car tandis que nous sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dépouiller, mais nous revêtir, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie.

(5.5)
Et celui qui nous a formés pour cela, c'est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l'Esprit.

(5.6)
Nous sommes donc toujours pleins de confiance, et nous savons qu'en demeurant dans ce corps nous demeurons loin du Seigneur-

(5.7)
car nous marchons par la foi et non par la vue,

(5.8)
nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur.

(5.9)
C'est pour cela aussi que nous nous efforçons de lui être agréables, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous le quittions.

(5.10)
Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu'il aura fait, étant dans son corps.

(5.11)
Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes; Dieu nous connaît, et j'espère que dans vos consciences vous nous connaissez aussi.

(5.12)
Nous ne nous recommandons pas de nouveau nous-mêmes auprès de vous; mais nous vous donnons occasion de vous glorifier à notre sujet, afin que vous puissiez répondre à ceux qui tirent gloire de ce qui est dans les apparences et non dans le coeur.

(5.13)
En effet, si je suis hors de sens, c'est pour Dieu; si je suis de bon sens, c'est pour vous.

(5.14)
Car l'amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts;

(5.15)
et qu'il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux.

(5.16)
Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair; et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière.

(5.17)
Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.

(5.18)
Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation.

(5.19)
Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n'imputant point aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation.

(5.20)
Nous faisons donc les fonctions d'ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ: Soyez réconciliés avec Dieu!

(5.21)
Celui qui n'a point connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu.


6. Le choix nécessaire

(6.1)
Puisque nous travaillons avec Dieu, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain.

(6.2)
Car il dit: Au temps favorable je t'ai exaucé, Au jour du salut je t'ai secouru. Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut.

(6.3)
Nous ne donnons aucun sujet de scandale en quoi que ce soit, afin que le ministère ne soit pas un objet de blâme.

(6.4)
Mais nous nous rendons à tous égards recommandables, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup de patience dans les tribulations, dans les calamités, dans les détresses,

(6.5)
sous les coups, dans les prisons, dans les troubles, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes;

(6.6)
par la pureté, par la connaissance, par la longanimité, par la bonté, par un esprit saint, par une charité sincère,

(6.7)
par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes offensives et défensives de la justice;

(6.8)
au milieu de la gloire et de l'ignominie, au milieu de la mauvaise et de la bonne réputation; étant regardés comme imposteurs, quoique véridiques;

(6.9)
comme inconnus, quoique bien connus; comme mourants, et voici nous vivons; comme châtiés, quoique non mis à mort;

(6.10)
comme attristés, et nous sommes toujours joyeux; comme pauvres, et nous en enrichissons plusieurs; comme n'ayant rien, et nous possédons toutes choses.

(6.11)
Notre bouche s'est ouverte pour vous, Corinthiens, notre coeur s'est élargi.

(6.12)
Vous n'êtes point à l'étroit au dedans de nous; mais vos entrailles se sont rétrécies.

(6.13)
Rendez-nous la pareille, -je vous parle comme à mes enfants, -élargissez-vous aussi!

(6.14)
Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l'iniquité? ou qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres?

(6.15)
Quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial? ou quelle part a le fidèle avec l'infidèle?

(6.16)
Quel rapport y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles? Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l'a dit: J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.

(6.17)
C'est pourquoi, Sortez du milieu d'eux, Et séparez-vous, dit le Seigneur; Ne touchez pas à ce qui est impur, Et je vous accueillerai.

(6.18)
Je serai pour vous un père, Et vous serez pour moi des fils et des filles, Dit le Seigneur tout puissant.


7. La joie de Paul devant le repentir des Corinthiens

(7.1)
Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu.

(7.2)
Donnez-nous une place dans vos coeurs! Nous n'avons fait tort à personne, nous n'avons ruiné personne, nous n'avons tiré du profit de personne.

(7.3)
Ce n'est pas pour vous condamner que je parle de la sorte; car j'ai déjà dit que vous êtes dans nos coeurs à la vie et à la mort.

(7.4)
J'ai une grande confiance en vous, j'ai tout sujet de me glorifier de vous; je suis rempli de consolation, je suis comblé de joie au milieu de toutes nos tribulations.

(7.5)
Car, depuis notre arrivée en Macédoine, notre chair n'eut aucun repos; nous étions affligés de toute manière: luttes au dehors, craintes au dedans.

(7.6)
Mais Dieu, qui console ceux qui sont abattus, nous a consolés par l'arrivée de Tite,

(7.7)
et non seulement par son arrivée, mais encore par la consolation que Tite lui-même ressentait à votre sujet: il nous a raconté votre ardent désir, vos larmes, votre zèle pour moi, en sorte que ma joie a été d'autant plus grande.

(7.8)
Quoique je vous aie attristés par ma lettre, je ne m'en repens pas. Et, si je m'en suis repenti, -car je vois que cette lettre vous a attristés, bien que momentanément, -

(7.9)
je me réjouis à cette heure, non pas de ce que vous avez été attristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la repentance; car vous avez été attristés selon Dieu, afin de ne recevoir de notre part aucun dommage.

(7.10)
En effet, la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort.

(7.11)
Et voici, cette même tristesse selon Dieu, quel empressement n'a-t-elle pas produit en vous! Quelle justification, quelle indignation, quelle crainte, quel désir ardent, quel zèle, quelle punition! Vous avez montré à tous égards que vous étiez purs dans cette affaire.

(7.12)
Si donc je vous ai écrit, ce n'était ni à cause de celui qui a fait l'injure, ni à cause de celui qui l'a reçue; c'était afin que votre empressement pour nous fût manifesté parmi vous devant Dieu.

(7.13)
C'est pourquoi nous avons été consolés. Mais, outre notre consolation, nous avons été réjouis beaucoup plus encore par la joie de Tite, dont l'esprit a été tranquillisé par vous tous.

(7.14)
Et si devant lui je me suis un peu glorifié à votre sujet, je n'en ai point eu de confusion; mais, comme nous vous avons toujours parlé selon la vérité, ce dont nous nous sommes glorifiés auprès de Tite s'est trouvé être aussi la vérité.

(7.15)
Il éprouve pour vous un redoublement d'affection, au souvenir de votre obéissance à tous, et de l'accueil que vous lui avez fait avec crainte et tremblement.

(7.16)
Je me réjouis de pouvoir en toutes choses me confier en vous.


8. Encouragement à réaliser le projet de collecte

(8.1)
Nous vous faisons connaître, frères, la grâce de Dieu qui s'est manifestée dans les Églises de la Macédoine.

(8.2)
Au milieu de beaucoup de tribulations qui les ont éprouvées, leur joie débordante et leur pauvreté profonde ont produit avec abondance de riches libéralités de leur part.

(8.3)
Ils ont, je l'atteste, donné volontairement selon leurs moyens, et même au delà de leurs moyens,

(8.4)
nous demandant avec de grandes instances la grâce de prendre part à l'assistance destinée aux saints.

(8.5)
Et non seulement ils ont contribué comme nous l'espérions, mais ils se sont d'abord donnés eux-mêmes au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu.

(8.6)
Nous avons donc engagé Tite à achever chez vous cette oeuvre de bienfaisance, comme il l'avait commencée.

(8.7)
De même que vous excellez en toutes choses, en foi, en parole, en connaissance, en zèle à tous égards, et dans votre amour pour nous, faites en sorte d'exceller aussi dans cette oeuvre de bienfaisance.

(8.8)
Je ne dis pas cela pour donner un ordre, mais pour éprouver, par le zèle des autres, la sincérité de votre charité.

(8.9)
Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, qui pour vous s'est fait pauvre, de riche qu'il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis.

(8.10)
C'est un avis que je donne là-dessus, car cela vous convient, à vous qui non seulement avez commencé à agir, mais qui en avez eu la volonté dès l'année dernière.

(8.11)
Achevez donc maintenant d'agir, afin que l'accomplissement selon vos moyens réponde à l'empressement que vous avez mis à vouloir.

(8.12)
La bonne volonté, quand elle existe, est agréable en raison de ce qu'elle peut avoir à sa disposition, et non de ce qu'elle n'a pas.

(8.13)
Car il s'agit, non de vous exposer à la détresse pour soulager les autres, mais de suivre une règle d'égalité: dans la circonstance présente votre superflu pourvoira à leurs besoins,

(8.14)
afin que leur superflu pourvoie pareillement aux vôtres, en sorte qu'il y ait égalité,

(8.15)
selon qu'il est écrit: Celui qui avait ramassé beaucoup n'avait rien de trop, et celui qui avait ramassé peu n'en manquait pas.

(8.16)
Grâces soient rendues à Dieu de ce qu'il a mis dans le coeur de Tite le même empressement pour vous;

(8.17)
car il a accueilli notre demande, et c'est avec un nouveau zèle et de son plein gré qu'il part pour aller chez vous.

(8.18)
Nous envoyons avec lui le frère dont la louange en ce qui concerne l'Évangile est répandue dans toutes les Églises,

(8.19)
et qui, de plus, a été choisi par les Églises pour être notre compagnon de voyage dans cette oeuvre de bienfaisance, que nous accomplissons à la gloire du Seigneur même et en témoignage de notre bonne volonté.

(8.20)
Nous agissons ainsi, afin que personne ne nous blâme au sujet de cette abondante collecte, à laquelle nous donnons nos soins;

(8.21)
car nous recherchons ce qui est bien, non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes.

(8.22)
Nous envoyons avec eux notre frère, dont nous avons souvent éprouvé le zèle dans beaucoup d'occasions, et qui en montre plus encore cette fois à cause de sa grande confiance en vous.

(8.23)
Ainsi, pour ce qui est de Tite, il est notre associé et notre compagnon d'oeuvre auprès de vous; et pour ce qui est de nos frères, ils sont les envoyés des Églises, la gloire de Christ.

(8.24)
Donnez-leur donc, à la face des Églises, la preuve de votre charité, et montrez-leur que nous avons sujet de nous glorifier de vous.


9. Intention généreuse de l'Archaïe

(9.1)
Il est superflu que je vous écrive touchant l'assistance destinée aux saints.

(9.2)
Je connais, en effet, votre bonne volonté, dont je me glorifie pour vous auprès des Macédoniens, en déclarant que l'Achaïe est prête depuis l'année dernière; et ce zèle de votre part a stimulé le plus grand nombre.

(9.3)
J'envoie les frères, afin que l'éloge que nous avons fait de vous ne soit pas réduit à néant sur ce point-là, et que vous soyez prêts, comme je l'ai dit.

(9.4)
Je ne voudrais pas, si les Macédoniens m'accompagnent et ne vous trouvent pas prêts, que cette assurance tournât à notre confusion, pour ne pas dire à la vôtre.

(9.5)
J'ai donc jugé nécessaire d'inviter les frères à se rendre auparavant chez vous, et à s'occuper de votre libéralité déjà promise, afin qu'elle soit prête, de manière à être une libéralité, et non un acte d'avarice.

(9.6)
Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment.

(9.7)
Que chacun donne comme il l'a résolu en son coeur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie.

(9.8)
Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne oeuvre,

(9.9)
selon qu'il est écrit: Il a fait des largesses, il a donné aux indigents; Sa justice subsiste à jamais.

(9.10)
Celui qui Fournit de la semence au semeur, Et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice.

(9.11)
Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces.

(9.12)
Car le secours de cette assistance non seulement pourvoit aux besoins des saints, mais il est encore une source abondante de nombreuses actions de grâces envers Dieu.

(9.13)
En considération de ce secours dont ils font l'expérience, ils glorifient Dieu de votre obéissance dans la profession de l'Évangile de Christ, et de la libéralité de vos dons envers eux et envers tous;

(9.14)
ils prient pour vous, parce qu'ils vous aiment à cause de la grâce éminente que Dieu vous a faite.

(9.15)
Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable!


10. Réponse de Paul aux accusations contre son ministère

(10.1)
Moi Paul, je vous prie, par la douceur et la bonté de Christ, -moi, humble d'apparence quand je suis au milieu de vous, et plein de hardiesse à votre égard quand je suis éloigné, -

(10.2)
je vous prie, lorsque je serai présent, de ne pas me forcer à recourir avec assurance à cette hardiesse, dont je me propose d'user contre quelques-uns qui nous regardent comme marchant selon la chair.

(10.3)
Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair.

(10.4)
Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses.

(10.5)
Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ.

(10.6)
Nous sommes prêts aussi à punir toute désobéissance, lorsque votre obéissance sera complète.

(10.7)
Vous regardez à l'apparence! Si quelqu'un se persuade qu'il est de Christ, qu'il se dise bien en lui-même que, comme il est de Christ, nous aussi nous sommes de Christ.

(10.8)
Et quand même je me glorifierais un peu trop de l'autorité que le Seigneur nous a donnée pour votre édification et non pour votre destruction, je ne saurais en avoir honte,

(10.9)
afin que je ne paraisse pas vouloir vous intimider par mes lettres.

(10.10)
Car, dit-on, ses lettres sont sévères et fortes; mais, présent en personne, il est faible, et sa parole est méprisable.

(10.11)
Que celui qui parle de la sorte considère que tels nous sommes en paroles dans nos lettres, étant absents, tels aussi nous sommes dans nos actes, étant présents.

(10.12)
Nous n'osons pas nous égaler ou nous comparer à quelques-uns de ceux qui se recommandent eux-mêmes. Mais, en se mesurant à leur propre mesure et en se comparant à eux-mêmes, ils manquent d'intelligence.

(10.13)
Pour nous, nous ne voulons pas nous glorifier hors de toute mesure; nous prendrons, au contraire, pour mesure les limites du partage que Dieu nous a assigné, de manière à nous faire venir aussi jusqu'à vous.

(10.14)
Nous ne dépassons point nos limites, comme si nous n'étions pas venus jusqu'à vous; car c'est bien jusqu'à vous que nous sommes arrivés avec l'Évangile de Christ.

(10.15)
Ce n'est pas hors de toute mesure, ce n'est pas des travaux d'autrui, que nous nous glorifions; mais c'est avec l'espérance, si votre foi augmente, de grandir encore d'avantage parmi vous, selon les limites qui nous sont assignées,

(10.16)
et d'annoncer l'Évangile au delà de chez vous, sans nous glorifier de ce qui a été fait dans les limites assignées à d'autres.

(10.17)
Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur.

(10.18)
Car ce n'est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, c'est celui que le Seigneur recommande.


11. Authenticité du ministère de Paul

(11.1)
Oh! si vous pouviez supporter de ma part un peu de folie! Mais vous, me supportez!

(11.2)
Car je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu, parce que je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure.

(11.3)
Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l'égard de Christ.

(11.4)
Car, si quelqu'un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre Esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Évangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien.

(11.5)
Or, j'estime que je n'ai été inférieur en rien à ces apôtres par excellence.

(11.6)
Si je suis un ignorant sous le rapport du langage, je ne le suis point sous celui de la connaissance, et nous l'avons montré parmi vous à tous égards et en toutes choses.

(11.7)
Ou bien, ai-je commis un péché parce que, m'abaissant moi-même afin que vous fussiez élevés, je vous ai annoncé gratuitement l'Évangile de Dieu?

(11.8)
J'ai dépouillé d'autres Églises, en recevant d'elles un salaire, pour vous servir. Et lorsque j'étais chez vous et que je me suis trouvé dans le besoin, je n'ai été à charge à personne;

(11.9)
car les frères venus de Macédoine ont pourvu à ce qui me manquait. En toutes choses je me suis gardé de vous être à charge, et je m'en garderai.

(11.10)
Par la vérité de Christ qui est en moi, je déclare que ce sujet de gloire ne me sera pas enlevé dans les contrées de l'Achaïe.

(11.11)
Pourquoi?... Parce que je ne vous aime pas?... Dieu le sait!

(11.12)
Mais j'agis et j'agirai de la sorte, pour ôter ce prétexte à ceux qui cherchent un prétexte, afin qu'ils soient trouvés tels que nous dans les choses dont ils se glorifient.

(11.13)
Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ.

(11.14)
Et cela n'est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière.

(11.15)
Il n'est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs oeuvres.

(11.16)
Je le répète, que personne ne me regarde comme un insensé; sinon, recevez-moi comme un insensé, afin que moi aussi, je me glorifie un peu.

(11.17)
Ce que je dis, avec l'assurance d'avoir sujet de me glorifier, je ne le dis pas selon le Seigneur, mais comme par folie.

(11.18)
Puisqu'il en est plusieurs qui se glorifient selon la chair, je me glorifierai aussi.

(11.19)
Car vous supportez volontiers les insensés, vous qui êtes sages.

(11.20)
Si quelqu'un vous asservit, si quelqu'un vous dévore, si quelqu'un s'empare de vous, si quelqu'un est arrogant, si quelqu'un vous frappe au visage, vous le supportez.

(11.21)
J'ai honte de le dire, nous avons montré de la faiblesse. Cependant, tout ce que peut oser quelqu'un, -je parle en insensé, -moi aussi, je l'ose!

(11.22)
Sont-ils Hébreux? Moi aussi. Sont-ils Israélites? Moi aussi. Sont-ils de la postérité d'Abraham? Moi aussi.

(11.23)
Sont-ils ministres de Christ? -Je parle en homme qui extravague. -Je le suis plus encore: par les travaux, bien plus; par les coups, bien plus; par les emprisonnements, bien plus. Souvent en danger de mort,

(11.24)
cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups moins un,

(11.25)
trois fois j'ai été battu de verges, une fois j'ai été lapidé, trois fois j'ai fait naufrage, j'ai passé un jour et une nuit dans l'abîme.

(11.26)
Fréquemment en voyage, j'ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères.

(11.27)
J'ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité.

(11.28)
Et, sans parler d'autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Églises.

(11.29)
Qui est faible, que je ne sois faible? Qui vient à tomber, que je ne brûle?

(11.30)
S'il faut se glorifier, c'est de ma faiblesse que je me glorifierai!

(11.31)
Dieu, qui est le Père du Seigneur Jésus, et qui est béni éternellement, sait que je ne mens point!...

(11.32)
A Damas, le gouverneur du roi Arétas faisait garder la ville des Damascéniens, pour se saisir de moi;

(11.33)
mais on me descendit par une fenêtre, dans une corbeille, le long de la muraille, et j'échappai de leurs mains.


12. Visions et révélation

(12.1)
Il faut se glorifier... Cela n'est pas bon. J'en viendrai néanmoins à des visions et à des révélations du Seigneur.

(12.2)
Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu'au troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait).

(12.3)
Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu le sait)

(12.4)
fut enlevé dans le paradis, et qu'il entendit des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer.

(12.5)
Je me glorifierai d'un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai pas, sinon de mes infirmités.

(12.6)
Si je voulais me glorifier, je ne serais pas un insensé, car je dirais la vérité; mais je m'en abstiens, afin que personne n'ait à mon sujet une opinion supérieure à ce qu'il voit en moi ou à ce qu'il entend de moi.

(12.7)
Et pour que je ne sois pas enflé d'orgueil, à cause de l'excellence de ces révélations, il m'a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m'empêcher de m'enorgueillir.

(12.8)
Trois fois j'ai prié le Seigneur de l'éloigner de moi,

(12.9)
et il m'a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi.

(12.10)
C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les calamités, dans les persécutions, dans les détresses, pour Christ; car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort.

(12.11)
J'ai été un insensé: vous m'y avez contraint. C'est par vous que je devais être recommandé, car je n'ai été inférieur en rien aux apôtres par excellence, quoique je ne sois rien.

(12.12)
Les preuves de mon apostolat ont éclaté au milieu de vous par une patience à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles.

(12.13)
En quoi avez-vous été traités moins favorablement que les autres Églises, sinon en ce que je ne vous ai point été à charge? Pardonnez-moi ce tort.

(12.14)
Voici, pour la troisième fois je suis prêt à aller chez vous, et je ne vous serai point à charge; car ce ne sont pas vos biens que je cherche, c'est vous-mêmes. Ce n'est pas, en effet, aux enfants à amasser pour leurs parents, mais aux parents pour leurs enfants.

(12.15)
Pour moi, je dépenserai très volontiers, et je me dépenserai moi-même pour vos âmes, dussé-je, en vous aimant davantage, être moins aimé de vous.

(12.16)
Soit! je ne vous ai point été à charge; mais, en homme astucieux, je vous ai pris par ruse!

(12.17)
Ai-je tiré du profit de vous par quelqu'un de ceux que je vous ai envoyés?

(12.18)
J'ai engagé Tite à aller chez vous, et avec lui j'ai envoyé le frère: est-ce que Tite a exigé quelque chose de vous? N'avons-nous pas marché dans le même esprit, sur les mêmes traces?

(12.19)
Vous vous imaginez depuis longtemps que nous nous justifions auprès de vous. C'est devant Dieu, en Christ, que nous parlons; et tout cela, bien-aimés, nous le disons pour votre édification.

(12.20)
Car je crains de ne pas vous trouver, à mon arrivée, tels que je voudrais, et d'être moi-même trouvé par vous tel que vous ne voudriez pas. Je crains de trouver des querelles, de la jalousie, des animosités, des cabales, des médisances, des calomnies, de l'orgueil, des troubles.

(12.21)
Je crains qu'à mon arrivée mon Dieu ne m'humilie de nouveau à votre sujet, et que je n'aie à pleurer sur plusieurs de ceux qui ont péché précédemment et qui ne se sont pas repentis de l'impureté, de l'impudicité et des dissolutions auxquelles ils se sont livrés.


13. Derniers avertissement avant le retour de l'apôtre

(13.1)
Je vais chez vous pour la troisième fois. Toute affaire se réglera sur la déclaration de deux ou de trois témoins.

(13.2)
Lorsque j'étais présent pour la seconde fois, j'ai déjà dit, et aujourd'hui que je suis absent je dis encore d'avance à ceux qui ont péché précédemment et à tous les autres que, si je retourne chez vous, je n'userai d'aucun ménagement,

(13.3)
puisque vous cherchez une preuve que Christ parle en moi, lui qui n'est pas faible à votre égard, mais qui est puissant parmi vous.

(13.4)
Car il a été crucifié à cause de sa faiblesse, mais il vit par la puissance de Dieu; nous aussi, nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui par la puissance de Dieu pour agir envers vous.

(13.5)
Examinez-vous vous mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes. Ne reconnaissez-vous pas que Jésus Christ est en vous? à moins peut-être que vous ne soyez réprouvés.

(13.6)
Mais j'espère que vous reconnaîtrez que nous, nous ne sommes pas réprouvés.

(13.7)
Cependant nous prions Dieu que vous ne fassiez rien de mal, non pour paraître nous-mêmes approuvés, mais afin que vous pratiquiez ce qui est bien et que nous, nous soyons comme réprouvés.

(13.8)
Car nous n'avons pas de puissance contre la vérité; nous n'en avons que pour la vérité.

(13.9)
Nous nous réjouissons lorsque nous sommes faibles, tandis que vous êtes forts; et ce que nous demandons dans nos prières, c'est votre perfectionnement.

(13.10)
C'est pourquoi j'écris ces choses étant absent, afin que, présent, je n'aie pas à user de rigueur, selon l'autorité que le Seigneur m'a donnée pour l'édification et non pour la destruction.

(13.11)
Au reste, frères, soyez dans la joie, perfectionnez-vous, consolez-vous, ayez un même sentiment, vivez en paix; et le Dieu d'amour et de paix sera avec vous.

(13.12)
Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser.

(13.13)
(13:12b) Tous les saints vous saluent.

(13.14)
(13:13) Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu, et la communication du Saint Esprit, soient avec vous tous!



Ephésiens

1. Une grâce sans limite

(1.1)
Paul, apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, aux saints qui sont à Éphèse et aux fidèles en Jésus Christ:

(1.2)
Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ!

(1.3)
Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ!

(1.4)
En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui,

(1.5)
nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d'adoption par Jésus Christ, selon le bon plaisir de sa volonté,

(1.6)
à la louange de la gloire de sa grâce qu'il nous a accordée en son bien-aimé.

(1.7)
En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce,

(1.8)
que Dieu a répandue abondamment sur nous par toute espèce de sagesse et d'intelligence,

(1.9)
nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le bienveillant dessein qu'il avait formé en lui-même,

(1.10)
pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre.

(1.11)
En lui nous sommes aussi devenus héritiers, ayant été prédestinés suivant la résolution de celui qui opère toutes choses d'après le conseil de sa volonté,

(1.12)
afin que nous servions à la louange de sa gloire, nous qui d'avance avons espéré en Christ.

(1.13)
En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l'Évangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint Esprit qui avait été promis,

(1.14)
lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que Dieu s'est acquis, à la louange de sa gloire.

(1.15)
C'est pourquoi moi aussi, ayant entendu parler de votre foi au Seigneur Jésus et de votre charité pour tous les saints,

(1.16)
je ne cesse de rendre grâces pour vous, faisant mention de vous dans mes prières,

(1.17)
afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance,

(1.18)
et qu'il illumine les yeux de votre coeur, pour que vous sachiez quelle est l'espérance qui s'attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu'il réserve aux saints,

(1.19)
et quelle est envers nous qui croyons l'infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force.

(1.20)
Il l'a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes,

(1.21)
au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir.

(1.22)
Il a tout mis sous ses pieds, et il l'a donné pour chef suprême à l'Église,

(1.23)
qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous.


2. De la mort à la vie

(2.1)
Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés,

(2.2)
dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion.

(2.3)
Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres...

(2.4)
Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés,

(2.5)
nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés);

(2.6)
il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus Christ,

(2.7)
afin de montrer dans les siècles à venir l'infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus Christ.

(2.8)
Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu.

(2.9)
Ce n'est point par les oeuvres, afin que personne ne se glorifie.

(2.10)
Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions.

(2.11)
C'est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair, appelés incirconcis par ceux qu'on appelle circoncis et qui le sont en la chair par la main de l'homme,

(2.12)
souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde.

(2.13)
Mais maintenant, en Jésus Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ.

(2.14)
Car il est notre paix, lui qui des deux n'en a fait qu'un, et qui a renversé le mur de séparation, l'inimitié,

(2.15)
ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix,

(2.16)
et de les réconcilier, l'un et l'autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l'inimitié.

(2.17)
Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près;

(2.18)
car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit.

(2.19)
Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu.

(2.20)
Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus Christ lui-même étant la pierre angulaire.

(2.21)
En lui tout l'édifice, bien coordonné, s'élève pour être un temple saint dans le Seigneur.

(2.22)
En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit.


3. Paul, l'homme du mystère du Christ

(3.1)
A cause de cela, moi Paul, le prisonnier de Christ pour vous païens...

(3.2)
si du moins vous avez appris quelle est la dispensation de la grâce de Dieu, qui m'a été donnée pour vous.

(3.3)
C'est par révélation que j'ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d'écrire en peu de mots.

(3.4)
En les lisant, vous pouvez vous représenter l'intelligence que j'ai du mystère de Christ.

(3.5)
Il n'a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l'Esprit aux saints apôtres et prophètes de Christ.

(3.6)
Ce mystère, c'est que les païens sont cohéritiers, forment un même corps, et participent à la même promesse en Jésus Christ par l'Évangile,

(3.7)
dont j'ai été fait ministre selon le don de la grâce de Dieu, qui m'a été accordée par l'efficacité de sa puissance.

(3.8)
A moi, qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d'annoncer aux païens les richesses incompréhensibles de Christ,

(3.9)
et de mettre en lumière quelle est la dispensation du mystère caché de tout temps en Dieu qui a créé toutes choses,

(3.10)
afin que les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd'hui par l'Église la sagesse infiniment variée de Dieu,

(3.11)
selon le dessein éternel qu'il a mis à exécution par Jésus Christ notre Seigneur,

(3.12)
en qui nous avons, par la foi en lui, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance.

(3.13)
Aussi je vous demande de ne pas perdre courage à cause de mes tribulations pour vous: elles sont votre gloire.

(3.14)
A cause de cela, je fléchis les genoux devant le Père,

(3.15)
duquel tire son nom toute famille dans les cieux et sur la terre,

(3.16)
afin qu'il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d'être puissamment fortifiés par son Esprit dans l'homme intérieur,

(3.17)
en sorte que Christ habite dans vos coeurs par la foi; afin qu'étant enracinés et fondés dans l'amour,

(3.18)
vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur,

(3.19)
et connaître l'amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu.

(3.20)
Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous demandons ou pensons,

(3.21)
à lui soit la gloire dans l'Église et en Jésus Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles! Amen!


4. Aux baptisés: bâtir le corps du Christ dans l'unité

(4.1)
Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d'une manière digne de la vocation qui vous a été adressée,

(4.2)
en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec charité,

(4.3)
vous efforçant de conserver l'unité de l'esprit par le lien de la paix.

(4.4)
Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation;

(4.5)
il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,

(4.6)
un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en tous.

(4.7)
Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ.

(4.8)
C'est pourquoi il est dit: Étant monté en haut, il a emmené des captifs, Et il a fait des dons aux hommes.

(4.9)
Or, que signifie: Il est monté, sinon qu'il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre?

(4.10)
Celui qui est descendu, c'est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses.

(4.11)
Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs,

(4.12)
pour le perfectionnement des saints en vue de l'oeuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ,

(4.13)
jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ,

(4.14)
afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction,

(4.15)
mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ.

(4.16)
C'est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s'édifie lui-même dans la charité.

(4.17)
Voici donc ce que je dis et ce que je déclare dans le Seigneur, c'est que vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leurs pensées.

(4.18)
Ils ont l'intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l'ignorance qui est en eux, à cause de l'endurcissement de leur coeur.

(4.19)
Ayant perdu tout sentiment, ils se sont livrés à la dissolution, pour commettre toute espèce d'impureté jointe à la cupidité.

(4.20)
Mais vous, ce n'est pas ainsi que vous avez appris Christ,

(4.21)
si du moins vous l'avez entendu, et si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c'est en lui que vous avez été instruits à vous dépouiller,

(4.22)
eu égard à votre vie passée, du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses,

(4.23)
à être renouvelés dans l'esprit de votre intelligence,

(4.24)
et à revêtir l'homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité.

(4.25)
C'est pourquoi, renoncez au mensonge, et que chacun de vous parle selon la vérité à son prochain; car nous sommes membres les uns des autres.

(4.26)
Si vous vous mettez en colère, ne péchez point; que le soleil ne se couche pas sur votre colère,

(4.27)
et ne donnez pas accès au diable.

(4.28)
Que celui qui dérobait ne dérobe plus; mais plutôt qu'il travaille, en faisant de ses mains ce qui est bien, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin.

(4.29)
Qu'il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s'il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l'édification et communique une grâce à ceux qui l'entendent.

(4.30)
N'attristez pas le Saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption.

(4.31)
Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous.

(4.32)
Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ.


5. L'amour des enfants de Dieu

(5.1)
Devenez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés;

(5.2)
et marchez dans la charité, à l'exemple de Christ, qui nous a aimés, et qui s'est livré lui-même à Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur.

(5.3)
Que l'impudicité, qu'aucune espèce d'impureté, et que la cupidité, ne soient pas même nommées parmi vous, ainsi qu'il convient à des saints.

(5.4)
Qu'on n'entende ni paroles déshonnêtes, ni propos insensés, ni plaisanteries, choses qui sont contraires à la bienséance; qu'on entende plutôt des actions de grâces.

(5.5)
Car, sachez-le bien, aucun impudique, ou impur, ou cupide, c'est-à-dire, idolâtre, n'a d'héritage dans le royaume de Christ et de Dieu.

(5.6)
Que personne ne vous séduise par de vains discours; car c'est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion.

(5.7)
N'ayez donc aucune part avec eux.

(5.8)
Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière!

(5.9)
Car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité.

(5.10)
Examinez ce qui est agréable au Seigneur;

(5.11)
et ne prenez point part aux oeuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les.

(5.12)
Car il est honteux de dire ce qu'ils font en secret;

(5.13)
mais tout ce qui est condamné est manifesté par la lumière, car tout ce qui est manifesté est lumière.

(5.14)
C'est pour cela qu'il est dit: Réveille-toi, toi qui dors, Relève-toi d'entre les morts, Et Christ t'éclairera.

(5.15)
Prenez donc garde de vous conduire avec circonspection, non comme des insensés, mais comme des sages;

(5.16)
rachetez le temps, car les jours sont mauvais.

(5.17)
C'est pourquoi ne soyez pas inconsidérés, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur.

(5.18)
Ne vous enivrez pas de vin: c'est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l'Esprit;

(5.19)
entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre coeur les louanges du Seigneur;

(5.20)
rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus Christ,

(5.21)
vous soumettant les uns aux autres dans la crainte de Christ.

(5.22)
Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur;

(5.23)
car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l'Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur.

(5.24)
Or, de même que l'Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l'être à leurs maris en toutes choses.

(5.25)
Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle,

(5.26)
afin de la sanctifier par la parole, après l'avoir purifiée par le baptême d'eau,

(5.27)
afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible.

(5.28)
C'est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même.

(5.29)
Car jamais personne n'a haï sa propre chair; mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l'Église,

(5.30)
parce que nous sommes membres de son corps.

(5.31)
C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair.

(5.32)
Ce mystère est grand; je dis cela par rapport à Christ et à l'Église.

(5.33)
Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari.


6. Obéissance des enfants

(6.1)
Enfants, obéissez à vos parents, selon le Seigneur, car cela est juste.

(6.2)
Honore ton père et ta mère (c'est le premier commandement avec une promesse),

(6.3)
afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre.

(6.4)
Et vous, pères, n'irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur.

(6.5)
Serviteurs, obéissez à vos maîtres selon la chair, avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre coeur, comme à Christ,

(6.6)
non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais comme des serviteurs de Christ, qui font de bon coeur la volonté de Dieu.

(6.7)
Servez-les avec empressement, comme servant le Seigneur et non des hommes,

(6.8)
sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon ce qu'il aura fait de bien.

(6.9)
Et vous, maîtres, agissez de même à leur égard, et abstenez-vous de menaces, sachant que leur maître et le vôtre est dans les cieux, et que devant lui il n'y a point d'acception de personnes.

(6.10)
Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante.

(6.11)
Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable.

(6.12)
Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.

(6.13)
C'est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté.

(6.14)
Tenez donc ferme: ayez à vos reins la vérité pour ceinture; revêtez la cuirasse de la justice;

(6.15)
mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l'Évangile de paix;

(6.16)
prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin;

(6.17)
prenez aussi le casque du salut, et l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu.

(6.18)
Faites en tout temps par l'Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints.

(6.19)
Priez pour moi, afin qu'il me soit donné, quand j'ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l'Évangile,

(6.20)
pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes, et que j'en parle avec assurance comme je dois en parler.

(6.21)
Afin que vous aussi, vous sachiez ce qui me concerne, ce que je fais, Tychique, le bien-aimé frère et fidèle ministre dans le Seigneur, vous informera de tout.

(6.22)
Je l'envoie exprès vers vous, pour que vous connaissiez notre situation, et pour qu'il console vos coeurs.

(6.23)
Que la paix et la charité avec la foi soient donnés aux frères de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus Christ!

(6.24)
Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus Christ d'un amour inaltérable!



Galates

1. Les Galates détournés de l'unique Evangile

(1.1)
Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus Christ et Dieu le Père, qui l'a ressuscité des morts,

(1.2)
et tous les frères qui sont avec moi, aux Églises de la Galatie:

(1.3)
que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus Christ,

(1.4)
qui s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père,

(1.5)
à qui soit la gloire aux siècles des siècles! Amen!

(1.6)
Je m'étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile.

(1.7)
Non pas qu'il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l'Évangile de Christ.

(1.8)
Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème!

(1.9)
Nous l'avons dit précédemment, et je le répète à cette heure: si quelqu'un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème!

(1.10)
Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire, ou celle de Dieu? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ.

(1.11)
Je vous déclare, frères, que l'Évangile qui a été annoncé par moi n'est pas de l'homme;

(1.12)
car je ne l'ai ni reçu ni appris d'un homme, mais par une révélation de Jésus Christ.

(1.13)
Vous avez su, en effet, quelle était autrefois ma conduite dans le judaïsme, comment je persécutais à outrance et ravageais l'Église de Dieu,

(1.14)
et comment j'étais plus avancé dans le judaïsme que beaucoup de ceux de mon âge et de ma nation, étant animé d'un zèle excessif pour les traditions de mes pères.

(1.15)
Mais, lorsqu'il plut à celui qui m'avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m'a appelé par sa grâce,

(1.16)
de révéler en moi son Fils, afin que je l'annonçasse parmi les païens, aussitôt, je ne consultai ni la chair ni le sang,

(1.17)
et je ne montai point à Jérusalem vers ceux qui furent apôtres avant moi, mais je partis pour l'Arabie. Puis je revins encore à Damas.

(1.18)
Trois ans plus tard, je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je demeurai quinze jours chez lui.

(1.19)
Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n'est Jacques, le frère du Seigneur.

(1.20)
Dans ce que je vous écris, voici, devant Dieu, je ne mens point.

(1.21)
J'allai ensuite dans les contrées de la Syrie et de la Cilicie.

(1.22)
Or, j'étais inconnu de visage aux Églises de Judée qui sont en Christ;

(1.23)
seulement, elles avaient entendu dire: Celui qui autrefois nous persécutait annonce maintenant la foi qu'il s'efforçait alors de détruire.

(1.24)
Et elles glorifiaient Dieu à mon sujet.


2. L'accord de Jérusalem: unité de l'Eglise

(2.1)
Quatorze ans après, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabas, ayant aussi pris Tite avec moi;

(2.2)
et ce fut d'après une révélation que j'y montai. Je leur exposai l'Évangile que je prêche parmi les païens, je l'exposai en particulier à ceux qui sont les plus considérés, afin de ne pas courir ou avoir couru en vain.

(2.3)
Mais Tite, qui était avec moi, et qui était Grec, ne fut pas même contraint de se faire circoncire.

(2.4)
Et cela, à cause des faux frères qui s'étaient furtivement introduits et glissés parmi nous, pour épier la liberté que nous avons en Jésus Christ, avec l'intention de nous asservir.

(2.5)
Nous ne leur cédâmes pas un instant et nous résistâmes à leurs exigences, afin que la vérité de l'Évangile fût maintenue parmi vous.

(2.6)
Ceux qui sont les plus considérés-quels qu'ils aient été jadis, cela ne m'importe pas: Dieu ne fait point acception de personnes, -ceux qui sont les plus considérés ne m'imposèrent rien.

(2.7)
Au contraire, voyant que l'Évangile m'avait été confié pour les incirconcis, comme à Pierre pour les circoncis, -

(2.8)
car celui qui a fait de Pierre l'apôtre des circoncis a aussi fait de moi l'apôtre des païens, -

(2.9)
et ayant reconnu la grâce qui m'avait été accordée, Jacques, Céphas et Jean, qui sont regardés comme des colonnes, me donnèrent, à moi et à Barnabas, la main d'association, afin que nous allassions, nous vers les païens, et eux vers les circoncis.

(2.10)
Ils nous recommandèrent seulement de nous souvenir des pauvres, ce que j'ai bien eu soin de faire.

(2.11)
Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu'il était répréhensible.

(2.12)
En effet, avant l'arrivée de quelques personnes envoyées par Jacques, il mangeait avec les païens; et, quand elles furent venues, il s'esquiva et se tint à l'écart, par crainte des circoncis.

(2.13)
Avec lui les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné par leur hypocrisie.

(2.14)
Voyant qu'ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l'Évangile, je dis à Céphas, en présence de tous: Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens et non à la manière des Juifs, pourquoi forces-tu les païens à judaïser?

(2.15)
Nous, nous sommes Juifs de naissance, et non pécheurs d'entre les païens.

(2.16)
Néanmoins, sachant que ce n'est pas par les oeuvres de la loi que l'homme est justifié, mais par la foi en Jésus Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus Christ, afin d'être justifiés par la foi en Christ et non par les oeuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les oeuvres de la loi.

(2.17)
Mais, tandis que nous cherchons à être justifié par Christ, si nous étions aussi nous-mêmes trouvés pécheurs, Christ serait-il un ministre du péché? Loin de là!

(2.18)
Car, si je rebâtis les choses que j'ai détruites, je me constitue moi-même un transgresseur,

(2.19)
car c'est par la loi que je suis mort à la loi, afin de vivre pour Dieu.

(2.20)
J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi.

(2.21)
Je ne rejette pas la grâce de Dieu; car si la justice s'obtient par la loi, Christ est donc mort en vain.


3. La source du don de l'Esprit

(3.1)
O Galates, dépourvus de sens! qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus Christ a été peint comme crucifié?

(3.2)
Voici seulement ce que je veux apprendre de vous: Est-ce par les oeuvres de la loi que vous avez reçu l'Esprit, ou par la prédication de la foi?

(3.3)
Etes-vous tellement dépourvus de sens? Après avoir commencé par l'Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair?

(3.4)
Avez-vous tant souffert en vain? si toutefois c'est en vain.

(3.5)
Celui qui vous accorde l'Esprit, et qui opère des miracles parmi vous, le fait-il donc par les oeuvres de la loi, ou par la prédication de la foi?

(3.6)
Comme Abraham crut à Dieu, et que cela lui fut imputé à justice,

(3.7)
reconnaissez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui sont fils d'Abraham.

(3.8)
Aussi l'Écriture, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, a d'avance annoncé cette bonne nouvelle à Abraham: Toutes les nations seront bénies en toi!

(3.9)
de sorte que ceux qui croient sont bénis avec Abraham le croyant.

(3.10)
Car tous ceux qui s'attachent aux oeuvres de la loi sont sous la malédiction; car il est écrit: Maudit est quiconque n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le met pas en pratique.

(3.11)
Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident, puisqu'il est dit: Le juste vivra par la foi.

(3.12)
Or, la loi ne procède pas de la foi; mais elle dit: Celui qui mettra ces choses en pratique vivra par elles.

(3.13)
Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous-car il est écrit: Maudit est quiconque est pendu au bois, -

(3.14)
afin que la bénédiction d'Abraham eût pour les païens son accomplissement en Jésus Christ, et que nous reçussions par la foi l'Esprit qui avait été promis.

(3.15)
Frères (je parle à la manière des hommes), une disposition en bonne forme, bien que faite par un homme, n'est annulée par personne, et personne n'y ajoute.

(3.16)
Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n'est pas dit: et aux postérités, comme s'il s'agissait de plusieurs, mais en tant qu'il s'agit d'une seule: et à ta postérité, c'est-à-dire, à Christ.

(3.17)
Voici ce que j'entends: une disposition, que Dieu a confirmée antérieurement, ne peut pas être annulée, et ainsi la promesse rendue vaine, par la loi survenue quatre cents trente ans plus tard.

(3.18)
Car si l'héritage venait de la loi, il ne viendrait plus de la promesse; or, c'est par la promesse que Dieu a fait à Abraham ce don de sa grâce.

(3.19)
Pourquoi donc la loi? Elle a été donnée ensuite à cause des transgressions, jusqu'à ce que vînt la postérité à qui la promesse avait été faite; elle a été promulguée par des anges, au moyen d'un médiateur.

(3.20)
Or, le médiateur n'est pas médiateur d'un seul, tandis que Dieu est un seul.

(3.21)
La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu? Loin de là! S'il eût été donné une loi qui pût procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi.

(3.22)
Mais l'Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis fût donné par la foi en Jésus Christ à ceux qui croient.

(3.23)
Avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée.

(3.24)
Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi.

(3.25)
La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue.

(3.26)
Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus Christ;

(3.27)
vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ.

(3.28)
Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus Christ.

(3.29)
Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse.


4. De l'esclavage de la loi à la liberté des enfants de Dieu

(4.1)
Or, aussi longtemps que l'héritier est enfant, je dis qu'il ne diffère en rien d'un esclave, quoiqu'il soit le maître de tout;

(4.2)
mais il est sous des tuteurs et des administrateurs jusqu'au temps marqué par le père.

(4.3)
Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l'esclavage des rudiments du monde;

(4.4)
mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi,

(4.5)
afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption.

(4.6)
Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de son Fils, lequel crie: Abba! Père!

(4.7)
Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils; et si tu es fils, tu es aussi héritier par la grâce de Dieu.

(4.8)
Autrefois, ne connaissant pas Dieu, vous serviez des dieux qui ne le sont pas de leur nature;

(4.9)
mais à présent que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment retournez-vous à ces faibles et pauvres rudiments, auxquels de nouveau vous voulez vous asservir encore?

(4.10)
Vous observez les jours, les mois, les temps et les années!

(4.11)
Je crains d'avoir inutilement travaillé pour vous.

(4.12)
Soyez comme moi, car moi aussi je suis comme vous. Frères, je vous en supplie.

(4.13)
Vous ne m'avez fait aucun tort. Vous savez que ce fut à cause d'une infirmité de la chair que je vous ai pour la première fois annoncé l'Évangile.

(4.14)
Et mis à l'épreuve par ma chair, vous n'avez témoigné ni mépris ni dégoût; vous m'avez, au contraire, reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus Christ.

(4.15)
Où donc est l'expression de votre bonheur? Car je vous atteste que, si cela eût été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner.

(4.16)
Suis-je devenu votre ennemi en vous disant la vérité?

(4.17)
Le zèle qu'ils ont pour vous n'est pas pur, mais ils veulent vous détacher de nous, afin que vous soyez zélés pour eux.

(4.18)
Il est beau d'avoir du zèle pour ce qui est bien et en tout temps, et non pas seulement quand je suis présent parmi vous.

(4.19)
Mes enfants, pour qui j'éprouve de nouveau les douleurs de l'enfantement, jusqu'à ce que Christ soit formé en vous,

(4.20)
je voudrais être maintenant auprès de vous, et changer de langage, car je suis dans l'inquiétude à votre sujet.

(4.21)
Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n'entendez-vous point la loi?

(4.22)
Car il est écrit qu'Abraham eut deux fils, un de la femme esclave, et un de la femme libre.

(4.23)
Mais celui de l'esclave naquit selon la chair, et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse.

(4.24)
Ces choses sont allégoriques; car ces femmes sont deux alliances. L'une du mont Sinaï, enfantant pour la servitude, c'est Agar, -

(4.25)
car Agar, c'est le mont Sinaï en Arabie, -et elle correspond à la Jérusalem actuelle, qui est dans la servitude avec ses enfants.

(4.26)
Mais la Jérusalem d'en haut est libre, c'est notre mère;

(4.27)
car il est écrit: Réjouis-toi, stérile, toi qui n'enfantes point! Éclate et pousse des cris, toi qui n'as pas éprouvé les douleurs de l'enfantement! Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux Que les enfants de celle qui était mariée.

(4.28)
Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse;

(4.29)
et de même qu'alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l'Esprit, ainsi en est-il encore maintenant.

(4.30)
Mais que dit l'Écriture? Chasse l'esclave et son fils, car le fils de l'esclave n'héritera pas avec le fils de la femme libre.

(4.31)
C'est pourquoi, frères, nous ne sommes pas enfants de l'esclave, mais de la femme libre.


5. Persévérer dans la foi, la chair et l'Esprit

(5.1)
C'est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude.

(5.2)
Voici, moi Paul, je vous dis que, si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira de rien.

(5.3)
Et je proteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire, qu'il est tenu de pratiquer la loi tout entière.

(5.4)
Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi; vous êtes déchus de la grâce.

(5.5)
Pour nous, c'est de la foi que nous attendons, par l'Esprit, l'espérance de la justice.

(5.6)
Car, en Jésus Christ, ni la circoncision ni l'incirconcision n'a de valeur, mais la foi qui est agissante par la charité.

(5.7)
Vous couriez bien: qui vous a arrêtés, pour vous empêcher d'obéir à la vérité?

(5.8)
Cette influence ne vient pas de celui qui vous appelle.

(5.9)
Un peu de levain fait lever toute la pâte.

(5.10)
J'ai cette confiance en vous, dans le Seigneur, que vous ne penserez pas autrement. Mais celui qui vous trouble, quel qu'il soit, en portera la peine.

(5.11)
Pour moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté? Le scandale de la croix a donc disparu!

(5.12)
Puissent-ils être retranchés, ceux qui mettent le trouble parmi vous!

(5.13)
Frères, vous avez été appelés à la liberté, seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair; mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres.

(5.14)
Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

(5.15)
Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres.

(5.16)
Je dis donc: Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair.

(5.17)
Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez.

(5.18)
Si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes point sous la loi.

(5.19)
Or, les oeuvres de la chair sont manifestes, ce sont l'impudicité, l'impureté, la dissolution,

(5.20)
l'idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes,

(5.21)
l'envie, l'ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d'avance, comme je l'ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n'hériteront point le royaume de Dieu.

(5.22)
Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance;

(5.23)
la loi n'est pas contre ces choses.

(5.24)
Ceux qui sont à Jésus Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs.

(5.25)
Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi selon l'Esprit.

(5.26)
Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres.


6. La loi du Christ

(6.1)
Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté.

(6.2)
Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ.

(6.3)
Si quelqu'un pense être quelque chose, quoiqu'il ne soit rien, il s'abuse lui-même.

(6.4)
Que chacun examine ses propres oeuvres, et alors il aura sujet de se glorifier pour lui seul, et non par rapport à autrui;

(6.5)
car chacun portera son propre fardeau.

(6.6)
Que celui à qui l'on enseigne la parole fasse part de tous ses biens à celui qui l'enseigne.

(6.7)
Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi.

(6.8)
Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption; mais celui qui sème pour l'Esprit moissonnera de l'Esprit la vie éternelle.

(6.9)
Ne nous lassons pas de faire le bien; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas.

(6.10)
Ainsi donc, pendant que nous en avons l'occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi.

(6.11)
Voyez avec quelles grandes lettres je vous ai écrit de ma propre main.

(6.12)
Tous ceux qui veulent se rendre agréables selon la chair vous contraignent à vous faire circoncire, uniquement afin de n'être pas persécutés pour la croix de Christ.

(6.13)
Car les circoncis eux-mêmes n'observent point la loi; mais ils veulent que vous soyez circoncis, pour se glorifier dans votre chair.

(6.14)
Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde!

(6.15)
Car ce n'est rien que d'être circoncis ou incirconcis; ce qui est quelque chose, c'est d'être une nouvelle créature.

(6.16)
Paix et miséricorde sur tous ceux qui suivront cette règle, et sur l'Israël de Dieu!

(6.17)
Que personne désormais ne me fasse de la peine, car je porte sur mon corps les marques de Jésus.

(6.18)
Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit! Amen!



Hébreux

1. Dieu nous a parlé par son fils spirituel

(1.1)
Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes,

(1.2)
Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde,

(1.3)
et qui, étant le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés et s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts,

(1.4)
devenu d'autant supérieur aux anges qu'il a hérité d'un nom plus excellent que le leur.

(1.5)
Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit: Tu es mon Fils, Je t'ai engendré aujourd'hui? Et encore: Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils?

(1.6)
Et lorsqu'il introduit de nouveau dans le monde le premier-né, il dit: Que tous les anges de Dieu l'adorent!

(1.7)
De plus, il dit des anges: Celui qui fait de ses anges des vents, Et de ses serviteurs une flamme de feu.

(1.8)
Mais il a dit au Fils: Ton trône, ô Dieu est éternel; Le sceptre de ton règne est un sceptre d'équité;

(1.9)
Tu as aimé la justice, et tu as haï l'iniquité; C'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint D'une huile de joie au-dessus de tes égaux.

(1.10)
Et encore: Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, Et les cieux sont l'ouvrage de tes mains;

(1.11)
Ils périront, mais tu subsistes; Ils vieilliront tous comme un vêtement,

(1.12)
Tu les rouleras comme un manteau et ils seront changés; Mais toi, tu restes le même, Et tes années ne finiront point.

(1.13)
Et auquel des anges a-t-il jamais dit: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied?

(1.14)
Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut?


2. Importance décisive du salut annoncé

(2.1)
C'est pourquoi nous devons d'autant plus nous attacher aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d'elles.

(2.2)
Car, si la parole annoncée par des anges a eu son effet, et si toute transgression et toute désobéissance a reçu une juste rétribution,

(2.3)
comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d'abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l'ont entendu,

(2.4)
Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint Esprit distribués selon sa volonté.

(2.5)
En effet, ce n'est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons.

(2.6)
Or quelqu'un a rendu quelque part ce témoignage: Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui, Ou le fils de l'homme, pour que tu prennes soin de lui?

(2.7)
Tu l'as abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Tu l'as couronné de gloire et d'honneur,

(2.8)
Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En effet, en lui soumettant toutes choses, Dieu n'a rien laissé qui ne lui fût soumis. Cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui soient soumises.

(2.9)
Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'il a soufferte, afin que, par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous.

(2.10)
Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut.

(2.11)
Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d'un seul. C'est pourquoi il n'a pas honte de les appeler frères,

(2.12)
lorsqu'il dit: J'annoncerai ton nom à mes frères, Je te célébrerai au milieu de l'assemblée.

(2.13)
Et encore: Je me confierai en toi. Et encore: Me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés.

(2.14)
Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même, afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c'est à dire le diable,

(2.15)
et qu'il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude.

(2.16)
Car assurément ce n'est pas à des anges qu'il vient en aide, mais c'est à la postérité d'Abraham.

(2.17)
En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu'il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple;

(2.18)
car, ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés.


3. Jésus comparé à Moïse

(3.1)
C'est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l'apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons,

(3.2)
Jésus, qui a été fidèle à celui qui l'a établi, comme le fut Moïse dans toute sa maison.

(3.3)
Car il a été jugé digne d'une gloire d'autant supérieure à celle de Moïse que celui qui a construit une maison a plus d'honneur que la maison même.

(3.4)
Chaque maison est construite par quelqu'un, mais celui qui a construit toutes choses, c'est Dieu.

(3.5)
Pour Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme serviteur, pour rendre témoignage de ce qui devait être annoncé;

(3.6)
mais Christ l'est comme Fils sur sa maison; et sa maison, c'est nous, pourvu que nous retenions jusqu'à la fin la ferme confiance et l'espérance dont nous nous glorifions.

(3.7)
C'est pourquoi, selon ce que dit le Saint Esprit: Aujourd'hui, si vous entendez sa voix,

(3.8)
N'endurcissez pas vos coeurs, comme lors de la révolte, Le jour de la tentation dans le désert,

(3.9)
Où vos pères me tentèrent, Pour m'éprouver, et ils virent mes oeuvres Pendant quarante ans.

(3.10)
Aussi je fus irrité contre cette génération, et je dis: Ils ont toujours un coeur qui s'égare. Ils n'ont pas connu mes voies.

(3.11)
Je jurai donc dans ma colère: Ils n'entreront pas dans mon repos!

(3.12)
Prenez garde, frère, que quelqu'un de vous n'ait un coeur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant.

(3.13)
Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu'on peut dire: Aujourd'hui! afin qu'aucun de vous ne s'endurcisse par la séduction du péché.

(3.14)
Car nous sommes devenus participants de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu'à la fin l'assurance que nous avions au commencement,

(3.15)
pendant qu'il est dit: Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, N'endurcissez pas vos coeurs, comme lors de la révolte.

(3.16)
Qui furent, en effet, ceux qui se révoltèrent après l'avoir entendue, sinon tous ceux qui étaient sortis d'Égypte sous la conduite de Moïse?

(3.17)
Et contre qui Dieu fut-il irrité pendant quarante ans, sinon contre ceux qui péchaient, et dont les cadavres tombèrent dans le désert?

(3.18)
Et à qui jura-t-il qu'ils n'entreraient pas dans son repos, sinon à ceux qui avaient désobéi?

(3.19)
Aussi voyons-nous qu'ils ne purent y entrer à cause de leur incrédulité.


4. L'entrée par la foi dans le repos de Dieu

(4.1)
Craignons donc, tandis que la promesse d'entrer dans son repos subsiste encore, qu'aucun de vous ne paraisse être venu trop tard.

(4.2)
Car cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu'à eux; mais la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu'elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l'entendirent.

(4.3)
Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, selon qu'il dit: Je jurai dans ma colère: Ils n'entreront pas dans mon repos! Il dit cela, quoique ses oeuvres eussent été achevées depuis la création du monde.

(4.4)
Car il a parlé quelque part ainsi du septième jour: Et Dieu se reposa de toutes ses oeuvres le septième jour.

(4.5)
Et ici encore: Ils n'entreront pas dans mon repos!

(4.6)
Or, puisqu'il est encore réservé à quelques-uns d'y entrer, et que ceux à qui d'abord la promesse a été faite n'y sont pas entrés à cause de leur désobéissance,

(4.7)
Dieu fixe de nouveau un jour-aujourd'hui-en disant dans David si longtemps après, comme il est dit plus haut: Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, N'endurcissez pas vos coeurs.

(4.8)
Car, si Josué leur eût donné le repos, il ne parlerait pas après cela d'un autre jour.

(4.9)
Il y a donc un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu.

(4.10)
Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses oeuvres, comme Dieu s'est reposé des siennes.

(4.11)
Efforçons-nous donc d'entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance.

(4.12)
Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du coeur.

(4.13)
Nulle créature n'est cachée devant lui, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte.

(4.14)
Ainsi, puisque nous avons un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons.

(4.15)
Car nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché.

(4.16)
Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins.


5. Le Christ, grand prêtre compatissant

(5.1)
En effet, tout souverain sacrificateur pris du milieu des hommes est établi pour les hommes dans le service de Dieu, afin de présenter des offrandes et des sacrifice pour les péchés.

(5.2)
Il peut être indulgent pour les ignorants et les égarés, puisque la faiblesse est aussi son partage.

(5.3)
Et c'est à cause de cette faiblesse qu'il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés, comme pour ceux du peuple.

(5.4)
Nul ne s'attribue cette dignité, s'il n'est appelé de Dieu, comme le fut Aaron.

(5.5)
Et Christ ne s'est pas non plus attribué la gloire de devenir souverain sacrificateur, mais il la tient de celui qui lui a dit: Tu es mon Fils, Je t'ai engendré aujourd'hui!

(5.6)
Comme il dit encore ailleurs: Tu es sacrificateur pour toujours, Selon l'ordre de Melchisédek.

(5.7)
C'est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété,

(5.8)
a appris, bien qu'il fût Fils, l'obéissance par les choses qu'il a souffertes,

(5.9)
et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel,

(5.10)
Dieu l'ayant déclaré souverain sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek.

(5.11)
Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre.

(5.12)
Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide.

(5.13)
Or, quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice; car il est un enfant.

(5.14)
Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l'usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal.


6. Vers un approfondissement de la vie chrétienne

(6.1)
C'est pourquoi, laissant les éléments de la parole de Christ, tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux oeuvres mortes,

(6.2)
de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l'imposition des mains, de la résurrection des morts, et du jugement éternel.

(6.3)
C'est ce que nous ferons, si Dieu le permet.

(6.4)
Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint Esprit,

(6.5)
qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir,

(6.6)
et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie.

(6.7)
Lorsqu'une terre est abreuvée par la pluie qui tombe souvent sur elle, et qu'elle produit une herbe utile à ceux pour qui elle est cultivée, elle participe à la bénédiction de Dieu;

(6.8)
mais, si elle produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d'être maudite, et on finit par y mettre le feu.

(6.9)
Quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous attendons, pour ce qui vous concerne, des choses meilleures et favorables au salut.

(6.10)
Car Dieu n'est pas injuste, pour oublier votre travail et l'amour que vous avez montré pour son nom, ayant rendu et rendant encore des services aux saints.

(6.11)
Nous désirons que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu'à la fin une pleine espérance,

(6.12)
en sorte que vous ne vous relâchiez point, et que voue imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses.

(6.13)
Lorsque Dieu fit la promesse à Abraham, ne pouvant jurer par un plus grand que lui, il jura par lui-même, et dit:

(6.14)
Certainement je te bénirai et je multiplierai ta postérité.

(6.15)
Et c'est ainsi qu'Abraham, ayant persévéré, obtint l'effet de la promesse.

(6.16)
Or les hommes jurent par celui qui est plus grand qu'eux, et le serment est une garantie qui met fin à toutes leurs différends.

(6.17)
C'est pourquoi Dieu, voulant montrer avec plus d'évidence aux héritiers de la promesse l'immutabilité de sa résolution, intervint par un serment,

(6.18)
afin que, par deux choses immuables, dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous trouvions un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l'espérance qui nous était proposée.

(6.19)
Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l'âme, sûre et solide; elle pénètre au delà du voile,

(6.20)
là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédek.


7. Grand prêtre à la manière de Melkisédeq

(7.1)
En effet, ce Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très Haut, -qui alla au-devant d'Abraham lorsqu'il revenait de la défaite des rois, qui le bénit,

(7.2)
et à qui Abraham donna la dîme de tout, -qui est d'abord roi de justice, d'après la signification de son nom, ensuite roi de Salem, c'est-à-dire roi de paix, -

(7.3)
qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n'a ni commencement de jours ni fin de vie, -mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu, -ce Melchisédek demeure sacrificateur à perpétuité.

(7.4)
Considérez combien est grand celui auquel le patriarche Abraham donna la dîme du butin.

(7.5)
Ceux des fils de Lévi qui exercent le sacerdoce ont, d'après la loi, l'ordre de lever la dîme sur le peuple, c'est-à-dire, sur leurs frères, qui cependant sont issus des reins d'Abraham;

(7.6)
et lui, qui ne tirait pas d'eux son origine, il leva la dîme sur Abraham, et il bénit celui qui avait les promesses.

(7.7)
Or c'est sans contredit l'inférieur qui est béni par le supérieur.

(7.8)
Et ici, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels; mais là, c'est celui dont il est attesté qu'il est vivant.

(7.9)
De plus, Lévi, qui perçoit la dîme, l'a payée, pour ainsi dire, par Abraham;

(7.10)
car il était encore dans les reins de son père, lorsque Melchisédek alla au-devant d'Abraham.

(7.11)
Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce Lévitique, -car c'est sur ce sacerdoce que repose la loi donnée au peuple, -qu'était-il encore besoin qu'il parût un autre sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek, et non selon l'ordre d'Aaron?

(7.12)
Car, le sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il y a un changement de loi.

(7.13)
En effet, celui de qui ces choses sont dites appartient à une autre tribu, dont aucun membre n'a fait le service de l'autel;

(7.14)
car il est notoire que notre Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse n'a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce.

(7.15)
Cela devient plus évident encore, quand il paraît un autre sacrificateur à la ressemblance de Melchisédek,

(7.16)
institué, non d'après la loi d'une ordonnance charnelle, mais selon la puissance d'une vie impérissable;

(7.17)
car ce témoignage lui est rendu: Tu es sacrificateur pour toujours Selon l'ordre de Melchisédek.

(7.18)
Il y a ainsi abolition d'une ordonnance antérieure, à cause de son impuissance et de son inutilité,

(7.19)
-car la loi n'a rien amené à la perfection, -et introduction d'une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu.

(7.20)
Et, comme cela n'a pas eu lieu sans serment,

(7.21)
-car, tandis que les Lévites sont devenus sacrificateurs sans serment, Jésus l'est devenu avec serment par celui qui lui a dit: Le Seigneur a juré, et il ne se repentira pas: Tu es sacrificateur pour toujours, Selon l'ordre de Melchisédek. -

(7.22)
Jésus est par cela même le garant d'une alliance plus excellente.

(7.23)
De plus, il y a eu des sacrificateurs en grand nombre, parce que la mort les empêchait d'être permanents.

(7.24)
Mais lui, parce qu'il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n'est pas transmissible.

(7.25)
C'est aussi pour cela qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur.

(7.26)
Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux,

(7.27)
qui n'a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, -car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même.

(7.28)
En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse; mais la parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l'éternité.


8. Annonce du renouvellement de l'alliance

(8.1)
Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux,

(8.2)
comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme.

(8.3)
Tout souverain sacrificateur est établi pour présenter des offrandes et des sacrifices; d'où il est nécessaire que celui-ci ait aussi quelque chose a présenter.

(8.4)
S'il était sur la terre, il ne serait pas même sacrificateur, puisque là sont ceux qui présentent des offrandes selon la loi

(8.5)
(lesquels célèbrent un culte, image et ombre des choses célestes, selon que Moïse en fut divinement averti lorsqu'il allait construire le tabernacle: Aie soin, lui fut-il dit, de faire tout d'après le modèle qui t'a été montré sur la montagne).

(8.6)
Mais maintenant il a obtenu un ministère d'autant supérieur qu'il est le médiateur d'une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses.

(8.7)
En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n'aurait pas été question de la remplacer par une seconde.

(8.8)
Car c'est avec l'expression d'un blâme que le Seigneur dit à Israël: Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, Où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda Une alliance nouvelle,

(8.9)
Non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères, Le jour où je les saisis par la main Pour les faire sortir du pays d'Égypte; Car ils n'ont pas persévéré dans mon alliance, Et moi aussi je ne me suis pas soucié d'eux, dit le Seigneur.

(8.10)
Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, Après ces jours-là, dit le Seigneur: Je mettrai mes lois dans leur esprit, Je les écrirai dans leur coeur; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple.

(8.11)
Aucun n'enseignera plus son concitoyen, Ni aucun son frère, en disant: Connais le Seigneur! Car tous me connaîtront, Depuis le plus petit jusqu'au plus grand d'entre eux;

(8.12)
Parce que je pardonnerai leurs iniquités, Et que je ne me souviendrai plus de leurs péchés.

(8.13)
En disant: une alliance nouvelle, il a déclaré la première ancienne; or, ce qui est ancien, ce qui a vieilli, est près de disparaître.


9. Le sacrifice du Christ, l'alliance scellée par le sang

(9.1)
La première alliance avait aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire terrestre.

(9.2)
Un tabernacle fut, en effet, construit. Dans la partie antérieure, appelée le lieu saint, étaient le chandelier, la table, et les pains de proposition.

(9.3)
Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le saint des saints,

(9.4)
renfermant l'autel d'or pour les parfums, et l'arche de l'alliance, entièrement recouverte d'or. Il y avait dans l'arche un vase d'or contenant la manne, la verge d'Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l'alliance.

(9.5)
Au-dessus de l'arche étaient les chérubins de la gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire. Ce n'est pas le moment de parler en détail là-dessus.

(9.6)
Or, ces choses étant ainsi disposées, les sacrificateurs qui font le service entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle;

(9.7)
et dans la seconde le souverain sacrificateur seul entre une fois par an, non sans y porter du sang qu'il offre pour lui-même et pour les péchés du peuple.

(9.8)
Le Saint Esprit montrait par là que le chemin du lieu très saint n'était pas encore ouvert, tant que le premier tabernacle subsistait.

(9.9)
C'est une figure pour le temps actuel, où l'on présente des offrandes et des sacrifices qui ne peuvent rendre parfait sous le rapport de la conscience celui qui rend ce culte,

(9.10)
et qui, avec les aliments, les boissons et les divers ablutions, étaient des ordonnances charnelles imposées seulement jusqu'à une époque de réformation.

(9.11)
Mais Christ est venu comme souverain sacrificateur des biens à venir; il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'est pas construit de main d'homme, c'est-à-dire, qui n'est pas de cette création;

(9.12)
et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle.

(9.13)
Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d'une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair,

(9.14)
combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant!

(9.15)
Et c'est pour cela qu'il est le médiateur d'une nouvelle alliance, afin que, la mort étant intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui ont été appelés reçoivent l'héritage éternel qui leur a été promis.

(9.16)
Car là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée.

(9.17)
Un testament, en effet, n'est valable qu'en cas de mort, puisqu'il n'a aucune force tant que le testateur vit.

(9.18)
Voilà pourquoi c'est avec du sang que même la première alliance fut inaugurée.

(9.19)
Moïse, après avoir prononcé devant tout le peuple tous les commandements de la loi, prit le sang des veaux et des boucs, avec de l'eau, de la laine écarlate, et de l'hysope; et il fit l'aspersion sur le livre lui-même et sur tout le peuple, en disant:

(9.20)
Ceci est le sang de l'alliance que Dieu a ordonnée pour vous.

(9.21)
Il fit pareillement l'aspersion avec le sang sur le tabernacle et sur tous les ustensiles du culte.

(9.22)
Et presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n'y a pas de pardon.

(9.23)
Il était donc nécessaire, puisque les images des choses qui sont dans les cieux devaient être purifiées de cette manière, que les choses célestes elles-mêmes le fussent par des sacrifices plus excellents que ceux-là.

(9.24)
Car Christ n'est pas entré dans un sanctuaire fait de main d'homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu.

(9.25)
Et ce n'est pas pour s'offrir lui-même plusieurs fois qu'il y est entré, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le sanctuaire avec du sang étranger;

(9.26)
autrement, il aurait fallu qu'il eût souffert plusieurs fois depuis la création du monde, tandis que maintenant, à la fin des siècles, il a paru une seul fois pour abolir le péché par son sacrifice.

(9.27)
Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seul fois, après quoi vient le jugement,

(9.28)
de même Christ, qui s'est offert une seul fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l'attendent pour leur salut.


10. L'unique sacrifice efficace

(10.1)
En effet, la loi, qui possède une ombre des biens à venir, et non l'exacte représentation des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu'on offre perpétuellement chaque année, amener les assistants à la perfection.

(10.2)
Autrement, n'aurait-on pas cessé de les offrir, parce que ceux qui rendent ce culte, étant une fois purifiés, n'auraient plus eu aucune conscience de leurs péchés?

(10.3)
Mais le souvenir des péchés est renouvelé chaque année par ces sacrifices;

(10.4)
car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés.

(10.5)
C'est pourquoi Christ, entrant dans le monde, dit: Tu n'as voulu ni sacrifice ni offrande, Mais tu m'as formé un corps;

(10.6)
Tu n'as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché.

(10.7)
Alors j'ai dit: Voici, je viens (Dans le rouleau du livre il est question de moi) Pour faire, ô Dieu, ta volonté.

(10.8)
Après avoir dit d'abord: Tu n'as voulu et tu n'as agréé ni sacrifices ni offrandes, Ni holocaustes ni sacrifices pour le péché (ce qu'on offre selon la loi),

(10.9)
il dit ensuite: Voici, je viens Pour faire ta volonté. Il abolit ainsi la première chose pour établir la seconde.

(10.10)
C'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus Christ, une fois pour toutes.

(10.11)
Et tandis que tout sacrificateur fait chaque jour le service et offre souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés,

(10.12)
lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu,

(10.13)
attendant désormais que ses ennemis soient devenus son marchepied.

(10.14)
Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés.

(10.15)
C'est ce que le Saint Esprit nous atteste aussi; car, après avoir dit:

(10.16)
Voici l'alliance que je ferai avec eux, Après ces jours-là, dit le Seigneur: Je mettrai mes lois dans leurs coeurs, Et je les écrirai dans leur esprit, il ajoute:

(10.17)
Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités.

(10.18)
Or, là où il y a pardon des péchés, il n'y a plus d'offrande pour le péché.

(10.19)
Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire

(10.20)
par la route nouvelle et vivante qu'il a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire, de sa chair,

(10.21)
et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu,

(10.22)
approchons-nous avec un coeur sincère, dans la plénitude de la foi, les coeurs purifiés d'une mauvaise conscience, et le corps lavé d'une eau pure.

(10.23)
Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle.

(10.24)
Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes oeuvres.

(10.25)
N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour.

(10.26)
Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés,

(10.27)
mais une attente terrible du jugement et l'ardeur d'un feu qui dévorera les rebelles.

(10.28)
Celui qui a violé la loi de Moïse meurt sans miséricorde, sur la déposition de deux ou de trois témoins;

(10.29)
de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l'alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l'Esprit de la grâce?

(10.30)
Car nous connaissons celui qui a dit: A moi la vengeance, à moi la rétribution! et encore: Le Seigneur jugera son peuple.

(10.31)
C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant.

(10.32)
Souvenez-vous de ces premiers jours, où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un grand combat au milieu des souffrances,

(10.33)
d'une part, exposés comme en spectacle aux opprobres et aux tribulations, et de l'autre, vous associant à ceux dont la position était la même.

(10.34)
En effet, vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté avec joie l'enlèvement de vos biens, sachant que vous avez des biens meilleurs et qui durent toujours.

(10.35)
N'abandonnez donc pas votre assurance, à laquelle est attachée une grande rémunération.

(10.36)
Car vous avez besoin de persévérance, afin qu'après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis.

(10.37)
Encore un peu, un peu de temps: celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas.

(10.38)
Et mon juste vivra par la foi; mais, s'il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui.

(10.39)
Nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme.


11. Les réalisations de la foi

(11.1)
Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas.

(11.2)
Pour l'avoir possédée, les anciens ont obtenu un témoignage favorable.

(11.3)
C'est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu'on voit n'a pas été fait de choses visibles.

(11.4)
C'est par la foi qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn; c'est par elle qu'il fut déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes; et c'est par elle qu'il parle encore, quoique mort.

(11.5)
C'est par la foi qu'Énoch fut enlevé pour qu'il ne vît point la mort, et qu'il ne parut plus parce Dieu l'avait enlevé; car, avant son enlèvement, il avait reçu le témoignage qu'il était agréable à Dieu.

(11.6)
Or sans la foi il est impossible de lui être agréable; car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu'il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent.

(11.7)
C'est par la foi que Noé, divinement averti des choses qu'on ne voyait pas encore, et saisi d'une crainte respectueuse, construisit une arche pour sauver sa famille; c'est par elle qu'il condamna le monde, et devint héritier de la justice qui s'obtient par la foi.

(11.8)
C'est par la foi qu'Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu'il devait recevoir en héritage, et qu'il partit sans savoir où il allait.

(11.9)
C'est par la foi qu'il vint s'établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu'Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse.

(11.10)
Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l'architecte et le constructeur.

(11.11)
C'est par la foi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d'avoir une postérité, parce qu'elle crut à la fidélité de celui qui avait fait la promesse.

(11.12)
C'est pourquoi d'un seul homme, déjà usé de corps, naquit une postérité nombreuse comme les étoiles du ciel, comme le sable qui est sur le bord de la mer et qu'on ne peut compter.

(11.13)
C'est dans la foi qu'ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre.

(11.14)
Ceux qui parlent ainsi montrent qu'ils cherchent une patrie.

(11.15)
S'ils avaient eu en vue celle d'où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d'y retourner.

(11.16)
Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c'est-à-dire une céleste. C'est pourquoi Dieu n'a pas honte d'être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité.

(11.17)
C'est par la foi qu'Abraham offrit Isaac, lorsqu'il fut mis à l'épreuve, et qu'il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses,

(11.18)
et à qui il avait été dit: En Isaac sera nommée pour toi une postérité.

(11.19)
Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts; aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection.

(11.20)
C'est par la foi qu'Isaac bénit Jacob et Ésaü, en vue des choses à venir.

(11.21)
C'est par la foi que Jacob mourant bénit chacun des fils de Joseph, et qu'il adora, appuyé sur l'extrémité de son bâton.

(11.22)
C'est par la foi que Joseph mourant fit mention de la sortie des fils d'Israël, et qu'il donna des ordres au sujet de ses os.

(11.23)
C'est par la foi que Moïse, à sa naissance, fut caché pendant trois mois par ses parents, parce qu'ils virent que l'enfant était beau, et qu'ils ne craignirent pas l'ordre du roi.

(11.24)
C'est par la foi que Moïse, devenu grand, refusa d'être appelé fils de la fille de Pharaon,

(11.25)
aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d'avoir pour un temps la jouissance du péché,

(11.26)
regardant l'opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l'Égypte, car il avait les yeux fixés sur la rémunération.

(11.27)
C'est par la foi qu'il quitta l'Égypte, sans être effrayé de la colère du roi; car il se montra ferme, comme voyant celui qui est invisible.

(11.28)
C'est par la foi qu'il fit la Pâque et l'aspersion du sang, afin que l'exterminateur ne touchât pas aux premiers-nés des Israélites.

(11.29)
C'est par la foi qu'ils traversèrent la mer Rouge comme un lieu sec, tandis que les Égyptiens qui en firent la tentative furent engloutis.

(11.30)
C'est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent, après qu'on en eut fait le tour pendant sept jours.

(11.31)
C'est par la foi que Rahab la prostituée ne périt pas avec les rebelles, parce qu'elle avait reçu les espions avec bienveillance.

(11.32)
Et que dirai-je encore? Car le temps me manquerait pour parler de Gédéon, de Barak, de Samson, de Jephthé, de David, de Samuel, et des prophètes,

(11.33)
qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions,

(11.34)
éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l'épée, guérirent de leurs maladies, furent vaillants à la guerre, mirent en fuite des armées étrangères.

(11.35)
Des femmes recouvrèrent leurs morts par la résurrection; d'autres furent livrés aux tourments, et n'acceptèrent point de délivrance, afin d'obtenir une meilleure résurrection;

(11.36)
d'autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison;

(11.37)
ils furent lapidés, sciés, torturés, ils moururent tués par l'épée, ils allèrent çà et là vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités,

(11.38)
eux dont le monde n'était pas digne, errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre.

(11.39)
Tous ceux-là, à la foi desquels il a été rendu témoignage, n'ont pas obtenu ce qui leur était promis,

(11.40)
Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu'ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection.


12. Endurance dans l'épreuve

(12.1)
Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte,

(12.2)
ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite du trône de Dieu.

(12.3)
Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l'âme découragée.

(12.4)
Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang, en luttant contre le péché.

(12.5)
Et vous avez oubliez l'exhortation qui vous est adressée comme à des fils: Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, Et ne perds pas courage lorsqu'il te reprend;

(12.6)
Car le Seigneur châtie celui qu'il aime, Et il frappe de la verge tous ceux qu'il reconnaît pour ses fils.

(12.7)
Supportez le châtiment: c'est comme des fils que Dieu vous traite; car quel est le fils qu'un père ne châtie pas?

(12.8)
Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils.

(12.9)
D'ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie?

(12.10)
Nos pères nous châtiaient pour peu de jours, comme ils le trouvaient bon; mais Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté.

(12.11)
Il est vrai que tout châtiment semble d'abord un sujet de tristesse, et non de joie; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice.

(12.12)
Fortifiez donc vos mains languissantes Et vos genoux affaiblis;

(12.13)
et suivez avec vos pieds des voies droites, afin que ce qui est boiteux ne dévie pas, mais plutôt se raffermisse.

(12.14)
Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur.

(12.15)
Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu; à ce qu'aucune racine d'amertume, poussant des rejetons, ne produise du trouble, et que plusieurs n'en soient infectés;

(12.16)
à ce qu'il n'y ait ni impudique, ni profane comme Ésaü, qui pour un mets vendit son droit d'aînesse.

(12.17)
Vous savez que, plus tard, voulant obtenir la bénédiction, il fut rejeté, quoiqu'il la sollicitât avec larmes; car son repentir ne put avoir aucun effet.

(12.18)
Vous ne vous êtes pas approchés d'une montagne qu'on pouvait toucher et qui était embrasée par le feu, ni de la nuée, ni des ténèbres, ni de la tempête,

(12.19)
ni du retentissement de la trompette, ni du bruit des paroles, tel que ceux qui l'entendirent demandèrent qu'il ne leur en fût adressé aucune de plus,

(12.20)
car ils ne supportaient pas cette déclaration: Si même une bête touche la montagne, elle sera lapidée.

(12.21)
Et ce spectacle était si terrible que Moïse dit: Je suis épouvanté et tout tremblant!

(12.22)
Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le choeur des anges,

(12.23)
de l'assemblé des premiers-nés inscrits dans les cieux, du juge qui est le Dieu de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection,

(12.24)
de Jésus qui est le médiateur de la nouvelle alliance, et du sang de l'aspersion qui parle mieux que celui d'Abel.

(12.25)
Gardez-vous de refuser d'entendre celui qui parle; car si ceux-là n'ont pas échappé qui refusèrent d'entendre celui qui publiait les oracles sur la terre, combien moins échapperons-nous, si nous nous détournons de celui qui parle du haut des cieux,

(12.26)
lui, dont la voix alors ébranla la terre, et qui maintenant a fait cette promesse: Une fois encore j'ébranlerai non seulement la terre, mais aussi le ciel.

(12.27)
Ces mots: Une fois encore, indiquent le changement des choses ébranlées, comme étant faites pour un temps, afin que les choses inébranlables subsistent.

(12.28)
C'est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable,

(12.29)
avec piété et avec crainte, car notre Dieu est aussi un feu dévorant.


13. La vraie communauté

(13.1)
Persévérez dans l'amour fraternel.

(13.2)
N'oubliez pas l'hospitalité; car, en l'exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir.

(13.3)
Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez aussi prisonniers; de ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous- mêmes dans un corps.

(13.4)
Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure, car Dieu jugera les impudiques et les adultères.

(13.5)
Ne vous livrez pas à l'amour de l'argent; contentez-vous de ce que vous avez; car Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai point, et je ne t'abandonnerai point.

(13.6)
C'est donc avec assurance que nous pouvons dire: Le Seigneur est mon aide, je ne craindrai rien; Que peut me faire un homme?

(13.7)
Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu; considérez quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi.

(13.8)
Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement.

(13.9)
Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères; car il est bon que le coeur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n'ont servi de rien à ceux qui s'y sont attachés.

(13.10)
Nous avons un autel dont ceux qui font le service au tabernacle n'ont pas le pouvoir de manger.

(13.11)
Le corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp.

(13.12)
C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte.

(13.13)
Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre.

(13.14)
Car nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir.

(13.15)
Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-a-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom.

(13.16)
Et n'oubliez pas la bienfaisance et la libéralité, car c'est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir.

(13.17)
Obéissez à vos conducteurs et ayez pour eux de la déférence, car ils veillent sur vos âmes comme devant en rendre compte; qu'il en soit ainsi, afin qu'ils le fassent avec joie, et non en gémissant, ce qui vous ne serait d'aucun avantage.

(13.18)
Priez pour nous; car nous croyons avoir une bonne conscience, voulant en toutes choses nous bien conduire.

(13.19)
C'est avec instance que je vous demande de le faire, afin que je vous sois rendu plus tôt.

(13.20)
Que le Dieu de paix, qui a ramené d'entre les morts le grand pasteur des brebis, par le sang d'une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus,

(13.21)
vous rende capables de toute bonne oeuvre pour l'accomplissement de sa volonté, et fasse en vous ce qui lui est agréable, par Jésus Christ, auquel soit la gloire aux siècles des siècles! Amen!

(13.22)
Je vous prie, frères, de supporter ces paroles d'exhortation, car je vous ai écrit brièvement.

(13.23)
Sachez que notre frère Timothée a été relâché; s'il vient bientôt, j'irai vous voir avec lui.

(13.24)
Saluez tous vos conducteurs, et tous les saints. Ceux d'Italie vous saluent.

(13.25)
Que la grâce soit avec vous tous! Amen!



Jacques

1. Ecouter et réaliser la parole

(1.1)
Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus Christ, aux douze tribus qui sont dans la dispersion, salut!

(1.2)
Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés,

(1.3)
sachant que l'épreuve de votre foi produit la patience.

(1.4)
Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son oeuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien.

(1.5)
Si quelqu'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il l'a demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée.

(1.6)
Mais qu'il l'a demande avec foi, sans douter; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d'autre.

(1.7)
Qu'un tel homme ne s'imagine pas qu'il recevra quelque chose du Seigneur:

(1.8)
c'est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies.

(1.9)
Que le frère de condition humble se glorifie de son élévation.

(1.10)
Que le riche, au contraire, se glorifie de son humiliation; car il passera comme la fleur de l'herbe.

(1.11)
Le soleil s'est levé avec sa chaleur ardente, il a desséché l'herbe, sa fleur est tombée, et la beauté de son aspect a disparu: ainsi le riche se flétrira dans ses entreprises.

(1.12)
Heureux l'homme qui supporte patiemment la tentation; car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment.

(1.13)
Que personne, lorsqu'il est tenté, ne dise: C'est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui- même personne.

(1.14)
Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise.

(1.15)
Puis la convoitise, lorsqu'elle a conçu, enfante le péché; et le péché, étant consommé, produit la mort.

(1.16)
Nous vous y trompez pas, mes frères bien-aimés:

(1.17)
toute grâce excellente et tout don parfait descendent d'en haut, du Père des lumières, chez lequel il n'y a ni changement ni ombre de variation.

(1.18)
Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures.

(1.19)
Sachez-le, mes frères bien-aimés. Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère;

(1.20)
car la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu.

(1.21)
C'est pourquoi, rejetant toute souillure et tout excès de malice, recevez avec douceur la parole qui a été planté en vous, et qui peut sauver vos âmes.

(1.22)
Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l'écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements.

(1.23)
Car, si quelqu'un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel,

(1.24)
et qui, après s'être regardé, s'en va, et oublie aussitôt quel il était.

(1.25)
Mais celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui aura persévéré, n'étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l'oeuvre, celui-là sera heureux dans son activité.

(1.26)
Si quelqu'un croit être religieux, sans tenir sa langue en bride, mais en trompant son coeur, la religion de cet homme est vaine.

(1.27)
La religion pure et sans tache, devant Dieu notre Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde.


2. Favoriser les riches, c'est violer la loi

(2.1)
Mes frères, que votre foi en notre glorieux Seigneur Jésus Christ soit exempte de toute acception de personnes.

(2.2)
Supposez, en effet, qu'il entre dans votre assemblée un homme avec un anneau d'or et un habit magnifique, et qu'il y entre aussi un pauvre misérablement vêtu;

(2.3)
si, tournant vos regards vers celui qui porte l'habit magnifique, vous lui dites: Toi, assieds-toi ici à cette place d'honneur! et si vous dites au pauvre: Toi, tiens-toi là debout! ou bien: Assieds-toi au-dessous de mon marche-pied,

(2.4)
ne faites vous pas en vous-mêmes une distinction, et ne jugez-vous pas sous l'inspiration de pensées mauvaises?

(2.5)
Écoutez, mes frères bien-aimés: Dieu n'a-t-il pas choisi les pauvres aux yeux du monde, pour qu'ils soient riches en la foi, et héritiers du royaume qu'il a promis à ceux qui l'aiment?

(2.6)
Et vous, vous avilissez le pauvre! Ne sont-ce pas les riches qui vous oppriment, et qui vous traînent devant les tribunaux?

(2.7)
Ne sont-ce pas eux qui outragent le beau nom que vous portez?

(2.8)
Si vous accomplissez la loi royale, selon l'Écriture: Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien.

(2.9)
Mais si vous faites acception de personnes, vous commettez un péché, vous êtes condamnés par la loi comme des transgresseurs.

(2.10)
Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous.

(2.11)
En effet, celui qui a dit: Tu ne commettras point d'adultère, a dit aussi: Tu ne tueras point. Or, si tu ne commets point d'adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi.

(2.12)
Parlez et agissez comme devant être jugés par une loi de liberté,

(2.13)
car le jugement est sans miséricorde pour qui n'a pas fait miséricorde. La miséricorde triomphe du jugement.

(2.14)
Mes frère, que sert-il à quelqu'un de dire qu'il a la foi, s'il n'a pas les oeuvres? La foi peut-elle le sauver?

(2.15)
Si un frère ou une soeur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour,

(2.16)
et que l'un d'entre vous leur dise: Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il?

(2.17)
Il en est ainsi de la foi: si elle n'a pas les oeuvres, elle est morte en elle-même.

(2.18)
Mais quelqu'un dira: Toi, tu as la foi; et moi, j'ai les oeuvres. Montre-moi ta foi sans les oeuvres, et moi, je te montrerai la foi par mes oeuvres.

(2.19)
Tu crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi, et ils tremblent.

(2.20)
Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les oeuvres est inutile?

(2.21)
Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les oeuvres, lorsqu'il offrit son fils Isaac sur l'autel?

(2.22)
Tu vois que la foi agissait avec ses oeuvres, et que par les oeuvres la foi fut rendue parfaite.

(2.23)
Ainsi s'accomplit ce que dit l'Écriture: Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice; et il fut appelé ami de Dieu.

(2.24)
Vous voyez que l'homme est justifié par les oeuvres, et non par la foi seulement.

(2.25)
Rahab la prostituée ne fut-elle pas également justifiée par les oeuvres, lorsqu'elle reçut les messagers et qu'elle les fit partir par un autre chemin?

(2.26)
Comme le corps sans âme est mort, de même la foi sans les oeuvres est morte.


3. "Vous qui enseignez, tenez votre langue"

(3.1)
Mes frères, qu'il n'y ait pas parmi vous un grand nombre de personnes qui se mettent à enseigner, car vous savez que nous serons jugés plus sévèrement.

(3.2)
Nous bronchons tous de plusieurs manières. Si quelqu'un ne bronche point en paroles, c'est un homme parfait, capable de tenir tout son corps en bride.

(3.3)
Si nous mettons le mors dans la bouche des chevaux pour qu'ils nous obéissent, nous dirigeons aussi leur corps tout entier.

(3.4)
Voici, même les navires, qui sont si grands et que poussent des vents impétueux, sont dirigés par un très petit gouvernail, au gré du pilote.

(3.5)
De même, la langue est un petit membre, et elle se vante de grandes choses. Voici, comme un petit feu peut embraser une grande forêt.

(3.6)
La langue aussi est un feu; c'est le monde de l'iniquité. La langue est placée parmi nos membres, souillant tout le corps, et enflammant le cours de la vie, étant elle-même enflammée par la géhenne.

(3.7)
Toutes les espèces de bêtes et d'oiseaux, de reptiles et d'animaux marins, sont domptés et ont été domptés par la nature humaine;

(3.8)
mais la langue, aucun homme ne peut la dompter; c'est un mal qu'on ne peut réprimer; elle est pleine d'un venin mortel.

(3.9)
Par elle nous bénissons le Seigneur notre Père, et par elle nous maudissons les hommes faits à l'image de Dieu.

(3.10)
De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu'il en soit ainsi.

(3.11)
La source fait-elle jaillir par la même ouverture l'eau douce et l'eau amère?

(3.12)
Un figuier, mes frères, peut-il produire des olives, ou une vigne des figues? De l'eau salée ne peut pas non plus produire de l'eau douce.

(3.13)
Lequel d'entre vous est sage et intelligent? Qu'il montre ses oeuvres par une bonne conduite avec la douceur de la sagesse.

(3.14)
Mais si vous avez dans votre coeur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité.

(3.15)
Cette sagesse n'est point celle qui vient d'en haut; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique.

(3.16)
Car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions.

(3.17)
La sagesse d'en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d'hypocrisie.

(3.18)
Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix.


4. Ami du monde, ennemi de Dieu

(4.1)
D'où viennent les luttes, et d'ou viennent les querelles parmi vous? N'est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres?

(4.2)
Vous convoitez, et vous ne possédez pas; vous êtes meurtriers et envieux, et vous ne pouvez pas obtenir; vous avez des querelles et des luttes, et vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas.

(4.3)
Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions.

(4.4)
Adultères que vous êtes! ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu.

(4.5)
Croyez-vous que l'Écriture parle en vain? C'est avec jalousie que Dieu chérit l'esprit qu'il a fait habiter en nous.

(4.6)
Il accorde, au contraire, une grâce plus excellente; c'est pourquoi l'Écriture dit: Dieu résiste aux l'orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles.

(4.7)
Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous.

(4.8)
Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos coeurs, hommes irrésolus.

(4.9)
Sentez votre misère; soyez dans le deuil et dans les larmes; que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse.

(4.10)
Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera.

(4.11)
Ne parlez point mal les uns des autres, frères. Celui qui parle mal d'un frère, ou qui juge son frère, parle mal de la loi et juge la loi. Or, si tu juges la loi, tu n'es pas observateur de la loi, mais tu en es juge.

(4.12)
Un seul est législateur et juge, c'est celui qui peut sauver et perdre; mais toi, qui es-tu, qui juges le prochain?

(4.13)
A vous maintenant, qui dites: Aujourd'hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous trafiquerons, et nous gagnerons!

(4.14)
Vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain! car, qu'est-ce votre vie? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps, et qui ensuite disparaît.

(4.15)
Vous devriez dire, au contraire: Si Dieu le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela.

(4.16)
Mais maintenant vous vous glorifiez dans vos pensées orgueilleuses. C'est chose mauvaise que de se glorifier de la sorte.

(4.17)
Celui donc qui sait faire ce qui est bien, et qui ne le fait pas, commet un péché.


5. "Malheur à vous, riches !"

(5.1)
A vous maintenant, riches! Pleurez et gémissez, à cause des malheurs qui viendront sur vous.

(5.2)
Vos richesses sont pourries, et vos vêtements sont rongés par les teignes.

(5.3)
Votre or et votre argent sont rouillés; et leur rouille s'élèvera en témoignage contre vous, et dévorera vos chairs comme un feu. Vous avez amassé des trésors dans les derniers jours!

(5.4)
Voici, le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, et dont vous les avez frustrés, crie, et les cris des moissonneurs sont parvenus jusqu'aux oreilles du Seigneur des armées.

(5.5)
Vous avez vécu sur la terre dans les voluptés et dans les délices, vous avez rassasiez vos coeurs au jour du carnage.

(5.6)
Vous avez condamné, vous avez tué le juste, qui ne vous a pas résisté.

(5.7)
Soyez donc patients, frères jusqu'à l'avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu'à ce qu'il ait reçu les pluies de la première et de l'arrière-saison.

(5.8)
Vous aussi, soyez patients, affermissez vos coeurs, car l'avènement du Seigneur est proche.

(5.9)
Ne vous plaignez pas les uns des autres, frères, afin que vous ne soyez pas jugés: voici, le juge est à la porte.

(5.10)
Prenez, mes frères, pour modèles de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur.

(5.11)
Voici, nous disons bienheureux ceux qui ont souffert patiemment. Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de miséricorde et de compassion.

(5.12)
Avant toutes choses, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par aucun autre serment. Mais que votre oui soit oui, et que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement.

(5.13)
Quelqu'un parmi vous est-il dans la souffrance? Qu'il prie. Quelqu'un est-il dans la joie? Qu'il chante des cantiques.

(5.14)
Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les anciens de l'Église, et que les anciens prient pour lui, en l'oignant d'huile au nom du Seigneur;

(5.15)
la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s'il a commis des péchés, il lui sera pardonné.

(5.16)
Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficace.

(5.17)
Élie était un homme de la même nature que nous: il pria avec instance pour qu'il ne plût point, et il ne tomba point de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois.

(5.18)
Puis il pria de nouveau, et le ciel donna de la pluie, et la terre produisit son fruit.

(5.19)
Mes frères, si quelqu'un parmi vous s'est égaré loin de la vérité, et qu'un autre l'y ramène,

(5.20)
qu'il sache que celui qui ramènera un pécheur de la voie où il s'était égaré sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés.



Jean 1

1. Marcher dans la lumière, libérés du péché

(1.1)
Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie, -

(1.2)
car la vie a été manifestée, et nous l'avons vue et nous lui rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée, -

(1.3)
ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ.

(1.4)
Et nous écrivons ces choses, afin que notre joie soit parfaite.

(1.5)
La nouvelle que nous avons apprise de lui, et que nous vous annonçons, c'est que Dieu est lumière, et qu'il n'y a point en lui de ténèbres.

(1.6)
Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons, et nous ne pratiquons pas la vérité.

(1.7)
Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché.

(1.8)
Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous.

(1.9)
Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.

(1.10)
Si nous disons que nous n'avons pas péché, nous le faisons menteur, et sa parole n'est point en nous.


2. Observer le commandement divin de l'amour

(2.1)
Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ le juste.

(2.2)
Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier.

(2.3)
Si nous gardons ses commandements, par là nous savons que nous l'avons connu.

(2.4)
Celui qui dit: Je l'ai connu, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, et la vérité n'est point en lui.

(2.5)
Mais celui qui garde sa parole, l'amour de Dieu est véritablement parfait en lui: par là nous savons que nous sommes en lui.

(2.6)
Celui qui dit qu'il demeure en lui doit marcher aussi comme il a marché lui-même.

(2.7)
Bien-aimés, ce n'est pas un commandement nouveau que je vous écris, mais un commandement ancien que vous avez eu dès le commencement; ce commandement ancien, c'est la parole que vous avez entendue.

(2.8)
Toutefois, c'est un commandement nouveau que je vous écris, ce qui est vrai en lui et en vous ,car les ténèbres se dissipent et la lumière véritable paraît déjà.

(2.9)
Celui qui dit qu'il est dans la lumière, et qui hait son frère, est encore dans les ténèbres.

(2.10)
Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et aucune occasion de chute n'est en lui.

(2.11)
Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres, il marche dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux.

(2.12)
Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom.

(2.13)
Je vous écris, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin. Je vous ai écrit, petits enfants, parce que vous avez connu le Père.

(2.14)
Je vous ai écrit, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le malin.

(2.15)
N'aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est point en lui;

(2.16)
car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde.

(2.17)
Et le monde passe, et sa convoitise aussi; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement.

(2.18)
Petits enfants, c'est la dernière heure, et comme vous avez appris qu'un antéchrist vient, il y a maintenant plusieurs antéchrists: par là nous connaissons que c'est la dernière heure.

(2.19)
Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n'étaient pas des nôtres; car s'ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin qu'il fût manifeste que tous ne sont pas des nôtres.

(2.20)
Pour vous, vous avez reçu l'onction de la part de celui qui est saint, et vous avez tous de la connaissance.

(2.21)
Je vous ai écrit, non que vous ne connaissiez pas la vérité, mais parce que vous la connaissez, et parce qu'aucun mensonge ne vient de la vérité.

(2.22)
Qui est menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ? Celui-là est l'antéchrist, qui nie le Père et le Fils.

(2.23)
Quiconque nie le Fils n'a pas non plus le Père; quiconque confesse le Fils a aussi le Père.

(2.24)
Que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous. Si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous demeurerez aussi dans le Fils et dans le Père.

(2.25)
Et la promesse qu'il nous a faite, c'est la vie éternelle.

(2.26)
Je vous ai écrit ces choses au sujet de ceux qui vous égarent.

(2.27)
Pour vous, l'onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n'avez pas besoin qu'on vous enseigne; mais comme son onction vous enseigne toutes choses, et qu'elle est véritable et qu'elle n'est point un mensonge, demeurez en lui selon les enseignements qu'elle vous a donnés.

(2.28)
Et maintenant, petits enfants, demeurez en lui, afin que, lorsqu'il paraîtra, nous ayons de l'assurance, et qu'à son avènement nous ne soyons pas confus et éloignés de lui.

(2.29)
Si vous savez qu'il est juste, reconnaissez que quiconque pratique la justice est né de lui.


3. Pratiquer la justice et la charité

(3.1)
Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a pas connu.

(3.2)
Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est.

(3.3)
Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui-même est pur.

(3.4)
Quiconque pèche transgresse la loi, et le péché est la transgression de la loi.

(3.5)
Or, vous le savez, Jésus a paru pour ôter les péchés, et il n'y a point en lui de péché.

(3.6)
Quiconque demeure en lui ne pèche point; quiconque pèche ne l'a pas vu, et ne l'a pas connu.

(3.7)
Petits enfants, que personne ne vous séduise. Celui qui pratique la justice est juste, comme lui-même est juste.

(3.8)
Celui qui pèche est du diable, car le diable pèche dès le commencement. Le Fils de Dieu a paru afin de détruire les oeuvres du diable.

(3.9)
Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui; et il ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu.

(3.10)
C'est par là que se font reconnaître les enfants de Dieu et les enfants du diable. Quiconque ne pratique pas la justice n'est pas de Dieu, non plus que celui qui n'aime pas son frère.

(3.11)
Car ce qui vous a été annoncé et ce que vous avez entendu dès le commencement, c'est que nous devons nous aimer les uns les autres,

(3.12)
et ne pas ressembler à Caïn, qui était du malin, et qui tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il? parce que ses oeuvres étaient mauvaises, et que celles de son frère étaient justes.

(3.13)
Ne vous étonnez pas, frères, si le monde vous hait.

(3.14)
Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Celui qui n'aime pas demeure dans la mort.

(3.15)
Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en lui.

(3.16)
Nous avons connu l'amour, en ce qu'il a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères.

(3.17)
Si quelqu'un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui?

(3.18)
Petits enfants, n'aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité.

(3.19)
Par là nous connaîtrons que nous sommes de la vérité, et nous rassurerons nos coeurs devant lui;

(3.20)
car si notre coeur nous condamne, Dieu est plus grand que notre coeur, et il connaît toutes choses.

(3.21)
Bien-aimés, si notre coeur ne nous condamne pas, nous avons de l'assurance devant Dieu.

(3.22)
Quoi que ce soit que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable.

(3.23)
Et c'est ici son commandement: que nous croyions au nom de son Fils Jésus Christ, et que nous nous aimions les uns les autres, selon le commandement qu'il nous a donné.

(3.24)
Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui; et nous connaissons qu'il demeure en nous par l'Esprit qu'il nous a donné.


4. Le discernement des esprits par la foi en Jésus Christ

(4.1)
Bien-aimés, n'ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s'ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde.

(4.2)
Reconnaissez à ceci l'Esprit de Dieu: tout esprit qui confesse Jésus Christ venu en chair est de Dieu;

(4.3)
et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu, c'est celui de l'antéchrist, dont vous avez appris la venue, et qui maintenant est déjà dans le monde.

(4.4)
Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde.

(4.5)
Eux, ils sont du monde; c'est pourquoi ils parlent d'après le monde, et le monde les écoute.

(4.6)
Nous, nous sommes de Dieu; celui qui connaît Dieu nous écoute; celui qui n'est pas de Dieu ne nous écoute pas: c'est par là que nous connaissons l'esprit de la vérité et l'esprit de l'erreur.

(4.7)
Bien-aimés, aimons nous les uns les autres; car l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu.

(4.8)
Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour.

(4.9)
L'amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui.

(4.10)
Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu'il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés.

(4.11)
Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres.

(4.12)
Personne n'a jamais vu Dieu; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous.

(4.13)
Nous connaissons que nous demeurons en lui, et qu'il demeure en nous, en ce qu'il nous a donné de son Esprit.

(4.14)
Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde.

(4.15)
Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu.

(4.16)
Et nous, nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui.

(4.17)
Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde: c'est en cela que l'amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l'assurance au jour du jugement.

(4.18)
La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour.

(4.19)
Pour nous, nous l'aimons, parce qu'il nous a aimés le premier.

(4.20)
Si quelqu'un dit: J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas?

(4.21)
Et nous avons de lui ce commandement: que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.


5. La foi dans le Fils de Dieu, racine dans le charité

(5.1)
Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu, et quiconque aime celui qui l'a engendré aime aussi celui qui est né de lui.

(5.2)
Nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu, lorsque nous aimons Dieu, et que nous pratiquons ses commandements.

(5.3)
Car l'amour de Dieu consiste a garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles,

(5.4)
parce que tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde; et la victoire qui triomphe du monde, c'est notre foi.

(5.5)
Qui est celui qui a triomphé du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu?

(5.6)
C'est lui, Jésus Christ, qui est venu avec de l'eau et du sang; non avec l'eau seulement, mais avec l'eau et avec le sang; et c'est l'Esprit qui rend témoignage, parce que l'Esprit est la vérité.

(5.7)
Car il y en a trois qui rendent témoignage:

(5.8)
l'Esprit, l'eau et le sang, et les trois sont d'accord.

(5.9)
Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand; car le témoignage de Dieu consiste en ce qu'il a rendu témoignage à son Fils.

(5.10)
Celui qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même; celui qui ne croit pas Dieu le fait menteur, puisqu'il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu à son Fils.

(5.11)
Et voici ce témoignage, c'est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils.

(5.12)
Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie.

(5.13)
Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu.

(5.14)
Nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute.

(5.15)
Et si nous savons qu'il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée.

(5.16)
Si quelqu'un voit son frère commettre un péché qui ne mène point à la mort, qu'il prie, et Dieu donnera la vie à ce frère, il l'a donnera à ceux qui commettent un péché qui ne mène point à la mort. Il y a un péché qui mène à la mort; ce n'est pas pour ce péché-là que je dis de prier.

(5.17)
Toute iniquité est un péché, et il y a tel péché qui ne mène pas à la mort.

(5.18)
Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche point; mais celui qui est né de Dieu se garde lui-même, et le malin ne le touche pas.

(5.19)
Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est sous la puissance du malin.

(5.20)
Nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu'il nous a donné l'intelligence pour connaître le Véritable; et nous sommes dans le Véritable, en son Fils Jésus Christ.

(5.21)
C'est lui qui est le Dieu véritable, et la vie éternelle. Petits enfants, gardez-vous des idoles.



Jean 2

1. L'Ancien à la dame élue

(1.1)
L'ancien, à Kyria l'élue et à ses enfants, que j'aime dans la vérité, -et ce n'est pas moi seul qui les aime, mais aussi tous ceux qui ont connu la vérité, -

(1.2)
à cause de la vérité qui demeure en nous, et qui sera avec nous pour l'éternité:

(1.3)
que la grâce, la miséricorde et la paix soient avec vous de la part de Dieu le Père et de la part de Jésus Christ, le Fils du Père, dans la vérité et la charité!

(1.4)
J'ai été fort réjoui de trouver de tes enfants qui marchent dans la vérité, selon le commandement que nous avons reçu du Père.

(1.5)
Et maintenant, ce que je te demande, Kyria, -non comme te prescrivant un commandement nouveau, mais celui que nous avons eu dès le commencement, -c'est que nous nous aimions les uns les autres.

(1.6)
Et l'amour consiste à marcher selon ses commandements. C'est là le commandement dans lequel vous devez marcher, comme vous l'avez appris dès le commencement.

(1.7)
Car plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde, qui ne confessent point que Jésus Christ est venu en chair. Celui qui est tel, c'est le séducteur et l'antéchrist.

(1.8)
Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail, mais que vous receviez une pleine récompense.

(1.9)
Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n'a point Dieu; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils.

(1.10)
Si quelqu'un vient à vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas: Salut!

(1.11)
car celui qui lui dit: Salut! participe à ses mauvaises oeuvres.

(1.12)
Quoique j'eusse beaucoup de choses à vous écrire, je n'ai pas voulu le faire avec le papier et l'encre; mais j'espère aller chez vous, et vous parler de bouche à bouche, afin que notre joie soit parfaite.

(1.13)
Les enfants de ta soeur l'élue te saluent.



Jean 3

1. L'Ancien à Gaïus

(1.1)
L'ancien, à Gaïus, le bien aimé, que j'aime dans la vérité.

(1.2)
Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tous égards et sois en bonne santé, comme prospère l'état de ton âme.

(1.3)
J'ai été fort réjoui, lorsque des frères sont arrivés et ont rendu témoignage de la vérité qui est en toi, de la manière dont tu marches dans la vérité.

(1.4)
Je n'ai pas de plus grande joie que d'apprendre que mes enfants marchent dans la vérité.

(1.5)
Bien-aimé, tu agis fidèlement dans ce que tu fais pour les frères, et même pour des frères étrangers,

(1.6)
lesquels ont rendu témoignage de ta charité, en présence de l'Église. Tu feras bien de pourvoir à leur voyage d'une manière digne de Dieu.

(1.7)
Car c'est pour le nom de Jésus Christ qu'ils sont partis, sans rien recevoir des païens.

(1.8)
Nous devons donc accueillir de tels hommes, afin d'être ouvriers avec eux pour la vérité.

(1.9)
J'ai écrit quelques mots à l'Église; mais Diotrèphe, qui aime à être le premier parmi eux, ne nous reçoit point.

(1.10)
C'est pourquoi, si je vais vous voir, je rappellerai les actes qu'il commet, en tenant contre nous de méchants propos; non content de cela, il ne reçoit pas les frères, et ceux qui voudraient le faire, il les en empêche et les chasse de l'Église.

(1.11)
Bien-aimé, n'imite pas le mal, mais le bien. Celui qui fait le bien est de Dieu; celui qui fait le mal n'a point vu Dieu.

(1.12)
Tous, et la vérité elle-même, rendent un bon témoignage à Démétrius; nous aussi, nous lui rendons témoignage, et tu sais que notre témoignage est vrai.

(1.13)
J'aurais beaucoup de choses à t'écrire, mais je ne veux pas le faire avec l'encre et la plume.

(1.14)
J'espère te voir bientôt, et nous parlerons de bouche à bouche. (1:15) Que la paix soit avec toi! Les amis te saluent. Salue les amis, chacun en particulier.



Jean

1. Le témoignage de Jean

(1.1)
Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.

(1.2)
Elle était au commencement avec Dieu.

(1.3)
Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle.

(1.4)
En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.

(1.5)
La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue.

(1.6)
Il y eut un homme envoyé de Dieu: son nom était Jean.

(1.7)
Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui.

(1.8)
Il n'était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la lumière.

(1.9)
Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme.

(1.10)
Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a point connue.

(1.11)
Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont point reçue.

(1.12)
Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés,

(1.13)
non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu.

(1.14)
Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.

(1.15)
Jean lui a rendu témoignage, et s'est écrié: C'est celui dont j'ai dit: Celui qui vient après moi m'a précédé, car il était avant moi.

(1.16)
Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce;

(1.17)
car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

(1.18)
Personne n'a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître.

(1.19)
Voici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des sacrificateurs et des Lévites, pour lui demander: Toi, qui es-tu?

(1.20)
Il déclara, et ne le nia point, il déclara qu'il n'était pas le Christ.

(1.21)
Et ils lui demandèrent: Quoi donc? es-tu Élie? Et il dit: Je ne le suis point. Es-tu le prophète? Et il répondit: Non.

(1.22)
Ils lui dirent alors: Qui es-tu? afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu de toi-même?

(1.23)
Moi, dit-il, je suis la voix de celui qui crie dans le désert: Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit Ésaïe, le prophète.

(1.24)
Ceux qui avaient été envoyés étaient des pharisiens.

(1.25)
Ils lui firent encore cette question: Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es pas le Christ, ni Élie, ni le prophète?

(1.26)
Jean leur répondit: Moi, je baptise d'eau, mais au milieu de vous il y a quelqu'un que vous ne connaissez pas, qui vient après moi;

(1.27)
je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers.

(1.28)
Ces choses se passèrent à Béthanie, au delà du Jourdain, où Jean baptisait.

(1.29)
Le lendemain, il vit Jésus venant à lui, et il dit: Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.

(1.30)
C'est celui dont j'ai dit: Après moi vient un homme qui m'a précédé, car il était avant moi.

(1.31)
Je ne le connaissais pas, mais c'est afin qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser d'eau.

(1.32)
Jean rendit ce témoignage: J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et s'arrêter sur lui.

(1.33)
Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser d'eau, celui-là m'a dit: Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et s'arrêter, c'est celui qui baptise du Saint Esprit.

(1.34)
Et j'ai vu, et j'ai rendu témoignage qu'il est le Fils de Dieu.

(1.35)
Le lendemain, Jean était encore là, avec deux de ses disciples;

(1.36)
et, ayant regardé Jésus qui passait, il dit: Voilà l'Agneau de Dieu.

(1.37)
Les deux disciples l'entendirent prononcer ces paroles, et ils suivirent Jésus.

(1.38)
Jésus se retourna, et voyant qu'ils le suivaient, il leur dit: Que cherchez-vous? Ils lui répondirent: Rabbi (ce qui signifie Maître), où demeures-tu?

(1.39)
Venez, leur dit-il, et voyez. Ils allèrent, et ils virent où il demeurait; et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C'était environ la dixième heure.

(1.40)
André, frère de Simon Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean, et qui avaient suivi Jésus.

(1.41)
Ce fut lui qui rencontra le premier son frère Simon, et il lui dit: Nous avons trouvé le Messie (ce qui signifie Christ).

(1.42)
Et il le conduisit vers Jésus. Jésus, l'ayant regardé, dit: Tu es Simon, fils de Jonas; tu seras appelé Céphas (ce qui signifie Pierre).

(1.43)
Le lendemain, Jésus voulut se rendre en Galilée, et il rencontra Philippe. Il lui dit: Suis-moi.

(1.44)
Philippe était de Bethsaïda, de la ville d'André et de Pierre.

(1.45)
Philippe rencontra Nathanaël, et lui dit: Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé, Jésus de Nazareth, fils de Joseph.

(1.46)
Nathanaël lui dit: Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon? Philippe lui répondit: Viens, et vois.

(1.47)
Jésus, voyant venir à lui Nathanaël, dit de lui: Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n'y a point de fraude.

(1.48)
D'où me connais-tu? lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit: Avant que Philippe t'appelât, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu.

(1.49)
Nathanaël répondit et lui dit: Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël.

(1.50)
Jésus lui répondit: Parce que je t'ai dit que je t'ai vu sous le figuier, tu crois; tu verras de plus grandes choses que celles-ci.

(1.51)
Et il lui dit: En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l'homme.


2. Le premier signe

(2.1)
Trois jours après, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là,

(2.2)
et Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples.

(2.3)
Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit: Ils n'ont plus de vin.

(2.4)
Jésus lui répondit: Femme, qu'y a-t-il entre moi et toi? Mon heure n'est pas encore venue.

(2.5)
Sa mère dit aux serviteurs: Faites ce qu'il vous dira.

(2.6)
Or, il y avait là six vases de pierre, destinés aux purifications des Juifs, et contenant chacun deux ou trois mesures.

(2.7)
Jésus leur dit: Remplissez d'eau ces vases. Et ils les remplirent jusqu'au bord.

(2.8)
Puisez maintenant, leur dit-il, et portez-en à l'ordonnateur du repas. Et ils en portèrent.

(2.9)
Quand l'ordonnateur du repas eut goûté l'eau changée en vin, -ne sachant d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs, qui avaient puisé l'eau, le savaient bien, -il appela l'époux,

(2.10)
et lui dit: Tout homme sert d'abord le bon vin, puis le moins bon après qu'on s'est enivré; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent.

(2.11)
Tel fut, à Cana en Galilée, le premier des miracles que fit Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.

(2.12)
Après cela, il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n'y demeurèrent que peu de jours.

(2.13)
La Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem.

(2.14)
Il trouva dans le temple les vendeurs de boeufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs assis.

(2.15)
Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les boeufs; il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les tables;

(2.16)
et il dit aux vendeurs de pigeons: Otez cela d'ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic.

(2.17)
Ses disciples se souvinrent qu'il est écrit: Le zèle de ta maison me dévore.

(2.18)
Les Juifs, prenant la parole, lui dirent: Quel miracle nous montres-tu, pour agir de la sorte?

(2.19)
Jésus leur répondit: Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai.

(2.20)
Les Juifs dirent: Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours tu le relèveras!

(2.21)
Mais il parlait du temple de son corps.

(2.22)
C'est pourquoi, lorsqu'il fut ressuscité des morts, ses disciples se souvinrent qu'il avait dit cela, et ils crurent à l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite.

(2.23)
Pendant que Jésus était à Jérusalem, à la fête de Pâque, plusieurs crurent en son nom, voyant les miracles qu'il faisait.

(2.24)
Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu'il les connaissait tous,

(2.25)
et parce qu'il n'avait pas besoin qu'on lui rendît témoignage d'aucun homme; car il savait lui-même ce qui était dans l'homme.


3. L'entretien avec Nicodème

(3.1)
Mais il y eut un homme d'entre les pharisiens, nommé Nicodème, un chef des Juifs,

(3.2)
qui vint, lui, auprès de Jésus, de nuit, et lui dit: Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est avec lui.

(3.3)
Jésus lui répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.

(3.4)
Nicodème lui dit: Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître?

(3.5)
Jésus répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.

(3.6)
Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est Esprit.

(3.7)
Ne t'étonne pas que je t'aie dit: Il faut que vous naissiez de nouveau.

(3.8)
Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit.

(3.9)
Nicodème lui dit: Comment cela peut-il se faire?

(3.10)
Jésus lui répondit: Tu es le docteur d'Israël, et tu ne sais pas ces choses!

(3.11)
En vérité, en vérité, je te le dis, nous disons ce que nous savons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu; et vous ne recevez pas notre témoignage.

(3.12)
Si vous ne croyez pas quand je vous ai parlé des choses terrestres, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses célestes?

(3.13)
Personne n'est monté au ciel, si ce n'est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel.

(3.14)
Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé,

(3.15)
afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle.

(3.16)
Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.

(3.17)
Dieu, en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu'il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.

(3.18)
Celui qui croit en lui n'est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

(3.19)
Et ce jugement c'est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises.

(3.20)
Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que ses oeuvres ne soient dévoilées;

(3.21)
mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses oeuvres soient manifestées, parce qu'elles sont faites en Dieu.

(3.22)
Après cela, Jésus, accompagné de ses disciples, se rendit dans la terre de Judée; et là il demeurait avec eux, et il baptisait.

(3.23)
Jean aussi baptisait à Énon, près de Salim, parce qu'il y avait là beaucoup d'eau; et on y venait pour être baptisé.

(3.24)
Car Jean n'avait pas encore été mis en prison.

(3.25)
Or, il s'éleva de la part des disciples de Jean une dispute avec un Juif touchant la purification.

(3.26)
Ils vinrent trouver Jean, et lui dirent: Rabbi, celui qui était avec toi au delà du Jourdain, et à qui tu as rendu témoignage, voici, il baptise, et tous vont à lui.

(3.27)
Jean répondit: Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel.

(3.28)
Vous-mêmes m'êtes témoins que j'ai dit: Je ne suis pas le Christ, mais j'ai été envoyé devant lui.

(3.29)
Celui à qui appartient l'épouse, c'est l'époux; mais l'ami de l'époux, qui se tient là et qui l'entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l'époux: aussi cette joie, qui est la mienne, est parfaite.

(3.30)
Il faut qu'il croisse, et que je diminue.

(3.31)
Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous; celui qui est de la terre est de la terre, et il parle comme étant de la terre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous,

(3.32)
il rend témoignage de ce qu'il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage.

(3.33)
Celui qui a reçu son témoignage a certifié que Dieu est vrai;

(3.34)
car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne pas l'Esprit avec mesure.

(3.35)
Le Père aime le Fils, et il a remis toutes choses entre ses mains.

(3.36)
Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.


4. L'entretien avec la Samaritaine

(4.1)
Le Seigneur sut que les pharisiens avaient appris qu'il faisait et baptisait plus de disciples que Jean.

(4.2)
Toutefois Jésus ne baptisait pas lui-même, mais c'étaient ses disciples.

(4.3)
Alors il quitta la Judée, et retourna en Galilée.

(4.4)
Comme il fallait qu'il passât par la Samarie,

(4.5)
il arriva dans une ville de Samarie, nommée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à Joseph, son fils.

(4.6)
Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, était assis au bord du puits. C'était environ la sixième heure.

(4.7)
Une femme de Samarie vint puiser de l'eau. Jésus lui dit: Donne-moi à boire.

(4.8)
Car ses disciples étaient allés à la ville pour acheter des vivres.

(4.9)
La femme samaritaine lui dit: Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine? -Les Juifs, en effet, n'ont pas de relations avec les Samaritains. -

(4.10)
Jésus lui répondit: Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire! tu lui aurais toi- même demandé à boire, et il t'aurait donné de l'eau vive.

(4.11)
Seigneur, lui dit la femme, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond; d'où aurais-tu donc cette eau vive?

(4.12)
Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux?

(4.13)
Jésus lui répondit: Quiconque boit de cette eau aura encore soif;

(4.14)
mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.

(4.15)
La femme lui dit: Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n'aie plus soif, et que je ne vienne plus puiser ici.

(4.16)
Va, lui dit Jésus, appelle ton mari, et viens ici.

(4.17)
La femme répondit: Je n'ai point de mari. Jésus lui dit: Tu as eu raison de dire: Je n'ai point de mari.

(4.18)
Car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari. En cela tu as dit vrai.

(4.19)
Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es prophète.

(4.20)
Nos pères ont adoré sur cette montagne; et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem.

(4.21)
Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père.

(4.22)
Vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.

(4.23)
Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande.

(4.24)
Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en vérité.

(4.25)
La femme lui dit: Je sais que le Messie doit venir (celui qu'on appelle Christ); quand il sera venu, il nous annoncera toutes choses.

(4.26)
Jésus lui dit: Je le suis, moi qui te parle.

(4.27)
Là-dessus arrivèrent ses disciples, qui furent étonnés de ce qu'il parlait avec une femme. Toutefois aucun ne dit: Que demandes-tu? ou: De quoi parles-tu avec elle?

(4.28)
Alors la femme, ayant laissé sa cruche, s'en alla dans la ville, et dit aux gens:

(4.29)
Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait; ne serait-ce point le Christ?

(4.30)
Ils sortirent de la ville, et ils vinrent vers lui.

(4.31)
Pendant ce temps, les disciples le pressaient de manger, disant: Rabbi, mange.

(4.32)
Mais il leur dit: J'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas.

(4.33)
Les disciples se disaient donc les uns aux autres: Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger?

(4.34)
Jésus leur dit: Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son oeuvre.

(4.35)
Ne dites-vous pas qu'il y a encore quatre mois jusqu'à la moisson? Voici, je vous le dis, levez les yeux, et regardez les champs qui déjà blanchissent pour la moisson.

(4.36)
Celui qui moissonne reçoit un salaire, et amasse des fruits pour la vie éternelle, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble.

(4.37)
Car en ceci ce qu'on dit est vrai: Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne.

(4.38)
Je vous ai envoyés moissonner ce que vous n'avez pas travaillé; d'autres ont travaillé, et vous êtes entrés dans leur travail.

(4.39)
Plusieurs Samaritains de cette ville crurent en Jésus à cause de cette déclaration formelle de la femme: Il m'a dit tout ce que j'ai fait.

(4.40)
Aussi, quand les Samaritains vinrent le trouver, ils le prièrent de rester auprès d'eux. Et il resta là deux jours.

(4.41)
Un beaucoup plus grand nombre crurent à cause de sa parole;

(4.42)
et ils disaient à la femme: Ce n'est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons; car nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde.

(4.43)
Après ces deux jours, Jésus partit de là, pour se rendre en Galilée;

(4.44)
car il avait déclaré lui-même qu'un prophète n'est pas honoré dans sa propre patrie.

(4.45)
Lorsqu'il arriva en Galilée, il fut bien reçu des Galiléens, qui avaient vu tout ce qu'il avait fait à Jérusalem pendant la fête; car eux aussi étaient allés à la fête.

(4.46)
Il retourna donc à Cana en Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Il y avait à Capernaüm un officier du roi, dont le fils était malade.

(4.47)
Ayant appris que Jésus était venu de Judée en Galilée, il alla vers lui, et le pria de descendre et de guérir son fils, qui était près de mourir.

(4.48)
Jésus lui dit: Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croyez point.

(4.49)
L'officier du roi lui dit: Seigneur, descends avant que mon enfant meure.

(4.50)
Va, lui dit Jésus, ton fils vit. Et cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite, et il s'en alla.

(4.51)
Comme déjà il descendait, ses serviteurs venant à sa rencontre, lui apportèrent cette nouvelle: Ton enfant vit.

(4.52)
Il leur demanda à quelle heure il s'était trouvé mieux; et ils lui dirent: Hier, à la septième heure, la fièvre l'a quitté.

(4.53)
Le père reconnut que c'était à cette heure-là que Jésus lui avait dit: Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa maison.

(4.54)
Jésus fit encore ce second miracle lorsqu'il fut venu de Judée en Galilée.


5. Le pouvoir du Fils

(5.1)
Après cela, il y eut une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem.

(5.2)
Or, à Jérusalem, près de la porte des brebis, il y a une piscine qui s'appelle en hébreu Béthesda, et qui a cinq portiques.

(5.3)
Sous ces portiques étaient couchés en grand nombre des malades, des aveugles, des boiteux, des paralytiques, qui attendaient le mouvement de l'eau;

(5.4)
car un ange descendait de temps en temps dans la piscine, et agitait l'eau; et celui qui y descendait le premier après que l'eau avait été agitée était guéri, quelle que fût sa maladie.

(5.5)
Là se trouvait un homme malade depuis trente-huit ans.

(5.6)
Jésus, l'ayant vu couché, et sachant qu'il était malade depuis longtemps, lui dit: Veux-tu être guéri?

(5.7)
Le malade lui répondit: Seigneur, je n'ai personne pour me jeter dans la piscine quand l'eau est agitée, et, pendant que j'y vais, un autre descend avant moi.

(5.8)
Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton lit, et marche.

(5.9)
Aussitôt cet homme fut guéri; il prit son lit, et marcha.

(5.10)
C'était un jour de sabbat. Les Juifs dirent donc à celui qui avait été guéri: C'est le sabbat; il ne t'est pas permis d'emporter ton lit.

(5.11)
Il leur répondit: Celui qui m'a guéri m'a dit: Prends ton lit, et marche.

(5.12)
Ils lui demandèrent: Qui est l'homme qui t'a dit: Prends ton lit, et marche?

(5.13)
Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c'était; car Jésus avait disparu de la foule qui était en ce lieu.

(5.14)
Depuis, Jésus le trouva dans le temple, et lui dit: Voici, tu as été guéri; ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive quelque chose de pire.

(5.15)
Cet homme s'en alla, et annonça aux Juifs que c'était Jésus qui l'avait guéri.

(5.16)
C'est pourquoi les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu'il faisait ces choses le jour du sabbat.

(5.17)
Mais Jésus leur répondit: Mon Père agit jusqu'à présent; moi aussi, j'agis.

(5.18)
A cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu'il violait le sabbat, mais parce qu'il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu.

(5.19)
Jésus reprit donc la parole, et leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement.

(5.20)
Car le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu'il fait; et il lui montrera des oeuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l'étonnement.

(5.21)
Car, comme le Père ressuscite les morts et donne la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut.

(5.22)
Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils,

(5.23)
afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils n'honore pas le Père qui l'a envoyé.

(5.24)
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie.

(5.25)
En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu; et ceux qui l'auront entendue vivront.

(5.26)
Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même.

(5.27)
Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu'il est Fils de l'homme.

(5.28)
Ne vous étonnez pas de cela; car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront.

(5.29)
Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement.

(5.30)
Je ne puis rien faire de moi-même: selon que j'entends, je juge; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé.

(5.31)
Si c'est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n'est pas vrai.

(5.32)
Il y en a un autre qui rend témoignage de moi, et je sais que le témoignage qu'il rend de moi est vrai.

(5.33)
Vous avez envoyé vers Jean, et il a rendu témoignage à la vérité.

(5.34)
Pour moi ce n'est pas d'un homme que je reçois le témoignage; mais je dis ceci, afin que vous soyez sauvés.

(5.35)
Jean était la lampe qui brûle et qui luit, et vous avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière.

(5.36)
Moi, j'ai un témoignage plus grand que celui de Jean; car les oeuvres que le Père m'a donné d'accomplir, ces oeuvres mêmes que je fais, témoignent de moi que c'est le Père qui m'a envoyé.

(5.37)
Et le Père qui m'a envoyé a rendu lui-même témoignage de moi. Vous n'avez jamais entendu sa voix, vous n'avez point vu sa face,

(5.38)
et sa parole ne demeure point en vous, parce que vous ne croyez pas à celui qu'il a envoyé.

(5.39)
Vous sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi.

(5.40)
Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie!

(5.41)
Je ne tire pas ma gloire des hommes.

(5.42)
Mais je sais que vous n'avez point en vous l'amour de Dieu.

(5.43)
Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; si un autre vient en son propre nom, vous le recevrez.

(5.44)
Comment pouvez-vous croire, vous qui tirez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez point la gloire qui vient de Dieu seul?

(5.45)
Ne pensez pas que moi je vous accuserai devant le Père; celui qui vous accuse, c'est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance.

(5.46)
Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu'il a écrit de moi.

(5.47)
Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles?


6. La marche sur la mer, le pain de vie

(6.1)
Après cela, Jésus s'en alla de l'autre côté de la mer de Galilée, de Tibériade.

(6.2)
Une grande foule le suivait, parce qu'elle voyait les miracles qu'il opérait sur les malades.

(6.3)
Jésus monta sur la montagne, et là il s'assit avec ses disciples.

(6.4)
Or, la Pâque était proche, la fête des Juifs.

(6.5)
Ayant levé les yeux, et voyant qu'une grande foule venait à lui, Jésus dit à Philippe: Où achèterons-nous des pains, pour que ces gens aient à manger?

(6.6)
Il disait cela pour l'éprouver, car il savait ce qu'il allait faire.

(6.7)
Philippe lui répondit: Les pains qu'on aurait pour deux cents deniers ne suffiraient pas pour que chacun en reçût un peu.

(6.8)
Un de ses disciples, André, frère de Simon Pierre, lui dit:

(6.9)
Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons; mais qu'est-ce que cela pour tant de gens?

(6.10)
Jésus dit: Faites-les asseoir. Il y avait dans ce lieu beaucoup d'herbe. Ils s'assirent donc, au nombre d'environ cinq mille hommes.

(6.11)
Jésus prit les pains, rendit grâces, et les distribua à ceux qui étaient assis; il leur donna de même des poissons, autant qu'ils en voulurent.

(6.12)
Lorsqu'ils furent rassasiés, il dit à ses disciples: Ramassez les morceaux qui restent, afin que rien ne se perde.

(6.13)
Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restèrent des cinq pains d'orge, après que tous eurent mangé.

(6.14)
Ces gens, ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient: Celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde.

(6.15)
Et Jésus, sachant qu'ils allaient venir l'enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, lui seul.

(6.16)
Quand le soir fut venu, ses disciples descendirent au bord de la mer.

(6.17)
Étant montés dans une barque, ils traversaient la mer pour se rendre à Capernaüm. Il faisait déjà nuit, et Jésus ne les avait pas encore rejoints.

(6.18)
Il soufflait un grand vent, et la mer était agitée.

(6.19)
Après avoir ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils virent Jésus marchant sur la mer et s'approchant de la barque. Et ils eurent peur.

(6.20)
Mais Jésus leur dit: C'est moi; n'ayez pas peur!

(6.21)
Ils voulaient donc le prendre dans la barque, et aussitôt la barque aborda au lieu où ils allaient.

(6.22)
La foule qui était restée de l'autre côté de la mer avait remarqué qu'il ne se trouvait là qu'une seule barque, et que Jésus n'était pas monté dans cette barque avec ses disciples, mais qu'ils étaient partis seuls.

(6.23)
Le lendemain, comme d'autres barques étaient arrivées de Tibériade près du lieu où ils avaient mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâces,

(6.24)
les gens de la foule, ayant vu que ni Jésus ni ses disciples n'étaient là, montèrent eux-mêmes dans ces barques et allèrent à Capernaüm à la recherche de Jésus.

(6.25)
Et l'ayant trouvé au delà de la mer, ils lui dirent: Rabbi, quand es-tu venu ici?

(6.26)
Jésus leur répondit: En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés.

(6.27)
Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste pour la vie éternelle, et que le Fils de l'homme vous donnera; car c'est lui que le Père, que Dieu a marqué de son sceau.

(6.28)
Ils lui dirent: Que devons-nous faire, pour faire les oeuvres de Dieu?

(6.29)
Jésus leur répondit: L'oeuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé.

(6.30)
Quel miracle fais-tu donc, lui dirent-ils, afin que nous le voyions, et que nous croyions en toi? Que fais-tu?

(6.31)
Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit: Il leur donna le pain du ciel à manger.

(6.32)
Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a pas donné le pain du ciel, mais mon Père vous donne le vrai pain du ciel;

(6.33)
car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.

(6.34)
Ils lui dirent: Seigneur, donne-nous toujours ce pain.

(6.35)
Jésus leur dit: Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif.

(6.36)
Mais, je vous l'ai dit, vous m'avez vu, et vous ne croyez point.

(6.37)
Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi;

(6.38)
car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé.

(6.39)
Or, la volonté de celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour.

(6.40)
La volonté de mon Père, c'est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.

(6.41)
Les Juifs murmuraient à son sujet, parce qu'il avait dit: Je suis le pain qui est descendu du ciel.

(6.42)
Et ils disaient: N'est-ce pas là Jésus, le fils de Joseph, celui dont nous connaissons le père et la mère? Comment donc dit-il: Je suis descendu du ciel?

(6.43)
Jésus leur répondit: Ne murmurez pas entre vous.

(6.44)
Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire; et je le ressusciterai au dernier jour.

(6.45)
Il est écrit dans les prophètes: Ils seront tous enseignés de Dieu. Ainsi quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi.

(6.46)
C'est que nul n'a vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu; celui-là a vu le Père.

(6.47)
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle.

(6.48)
Je suis le pain de vie.

(6.49)
Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts.

(6.50)
C'est ici le pain qui descend du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point.

(6.51)
Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je donnerai, c'est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde.

(6.52)
Là-dessus, les Juifs disputaient entre eux, disant: Comment peut-il nous donner sa chair à manger?

(6.53)
Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes.

(6.54)
Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour.

(6.55)
Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage.

(6.56)
Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui.

(6.57)
Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi.

(6.58)
C'est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n'en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts: celui qui mange ce pain vivra éternellement.

(6.59)
Jésus dit ces choses dans la synagogue, enseignant à Capernaüm.

(6.60)
Plusieurs de ses disciples, après l'avoir entendu, dirent: Cette parole est dure; qui peut l'écouter?

(6.61)
Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit: Cela vous scandalise-t-il?

(6.62)
Et si vous voyez le Fils de l'homme monter où il était auparavant?...

(6.63)
C'est l'esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie.

(6.64)
Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne croient point. Car Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient point, et qui était celui qui le livrerait.

(6.65)
Et il ajouta: C'est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père.

(6.66)
Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui.

(6.67)
Jésus donc dit aux douze: Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller?

(6.68)
Simon Pierre lui répondit: Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle.

(6.69)
Et nous avons cru et nous avons connu que tu es le Christ, le Saint de Dieu.

(6.70)
Jésus leur répondit: N'est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze? Et l'un de vous est un démon!

(6.71)
Il parlait de Judas Iscariot, fils de Simon; car c'était lui qui devait le livrer, lui, l'un des douze.


7. Enseignement durant la fête des tentes

(7.1)
Après cela, Jésus parcourait la Galilée, car il ne voulait pas séjourner en Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir.

(7.2)
Or, la fête des Juifs, la fête des Tabernacles, était proche.

(7.3)
Et ses frères lui dirent: Pars d'ici, et va en Judée, afin que tes disciples voient aussi les oeuvres que tu fais.

(7.4)
Personne n'agit en secret, lorsqu'il désire paraître: si tu fais ces choses, montre-toi toi-même au monde.

(7.5)
Car ses frères non plus ne croyaient pas en lui.

(7.6)
Jésus leur dit: Mon temps n'est pas encore venu, mais votre temps est toujours prêt.

(7.7)
Le monde ne peut vous haïr; moi, il me hait, parce que je rends de lui le témoignage que ses oeuvres sont mauvaises.

(7.8)
Montez, vous, à cette fête; pour moi, je n'y monte point, parce que mon temps n'est pas encore accompli.

(7.9)
Après leur avoir dit cela, il resta en Galilée.

(7.10)
Lorsque ses frères furent montés à la fête, il y monta aussi lui-même, non publiquement, mais comme en secret.

(7.11)
Les Juifs le cherchaient pendant la fête, et disaient: Où est-il?

(7.12)
Il y avait dans la foule grande rumeur à son sujet. Les uns disaient: C'est un homme de bien. D'autres disaient: Non, il égare la multitude.

(7.13)
Personne, toutefois, ne parlait librement de lui, par crainte des Juifs.

(7.14)
Vers le milieu de la fête, Jésus monta au temple. Et il enseignait.

(7.15)
Les Juifs s'étonnaient, disant: Comment connaît-il les Écritures, lui qui n'a point étudié?

(7.16)
Jésus leur répondit: Ma doctrine n'est pas de moi, mais de celui qui m'a envoyé.

(7.17)
Si quelqu'un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef.

(7.18)
Celui qui parle de son chef cherche sa propre gloire; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l'a envoyé, celui-là est vrai, et il n'y a point d'injustice en lui.

(7.19)
Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi? Et nul de vous n'observe la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir?

(7.20)
La foule répondit: Tu as un démon. Qui est-ce qui cherche à te faire mourir?

(7.21)
Jésus leur répondit: J'ai fait une oeuvre, et vous en êtes tous étonnés.

(7.22)
Moïse vous a donné la circoncision, -non qu'elle vienne de Moïse, car elle vient des patriarches, -et vous circoncisez un homme le jour du sabbat.

(7.23)
Si un homme reçoit la circoncision le jour du sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, pourquoi vous irritez-vous contre moi de ce que j'ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat?

(7.24)
Ne jugez pas selon l'apparence, mais jugez selon la justice.

(7.25)
Quelques habitants de Jérusalem disaient: N'est-ce pas là celui qu'ils cherchent à faire mourir?

(7.26)
Et voici, il parle librement, et ils ne lui disent rien! Est-ce que vraiment les chefs auraient reconnu qu'il est le Christ?

(7.27)
Cependant celui-ci, nous savons d'où il est; mais le Christ, quand il viendra, personne ne saura d'où il est.

(7.28)
Et Jésus, enseignant dans le temple, s'écria: Vous me connaissez, et vous savez d'où je suis! Je ne suis pas venu de moi-même: mais celui qui m'a envoyé est vrai, et vous ne le connaissez pas.

(7.29)
Moi, je le connais; car je viens de lui, et c'est lui qui m'a envoyé.

(7.30)
Ils cherchaient donc à se saisir de lui, et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue.

(7.31)
Plusieurs parmi la foule crurent en lui, et ils disaient: Le Christ, quand il viendra, fera-t-il plus de miracles que n'en a fait celui-ci?

(7.32)
Les pharisiens entendirent la foule murmurant de lui ces choses. Alors les principaux sacrificateurs et les pharisiens envoyèrent des huissiers pour le saisir.

(7.33)
Jésus dit: Je suis encore avec vous pour un peu de temps, puis je m'en vais vers celui qui m'a envoyé.

(7.34)
Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas, et vous ne pouvez venir où je serai.

(7.35)
Sur quoi les Juifs dirent entre eux: Où ira-t-il, que nous ne le trouvions pas? Ira-t-il parmi ceux qui sont dispersés chez les Grecs, et enseignera-t-il les Grecs?

(7.36)
Que signifie cette parole qu'il a dite: Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas, et vous ne pouvez venir où je serai?

(7.37)
Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s'écria: Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive.

(7.38)
Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Écriture.

(7.39)
Il dit cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui; car l'Esprit n'était pas encore, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié.

(7.40)
Des gens de la foule, ayant entendu ces paroles, disaient: Celui-ci est vraiment le prophète.

(7.41)
D'autres disaient: C'est le Christ. Et d'autres disaient: Est-ce bien de la Galilée que doit venir le Christ?

(7.42)
L'Écriture ne dit-elle pas que c'est de la postérité de David, et du village de Bethléhem, où était David, que le Christ doit venir?

(7.43)
Il y eut donc, à cause de lui, division parmi la foule.

(7.44)
Quelques-uns d'entre eux voulaient le saisir, mais personne ne mit la main sur lui.

(7.45)
Ainsi les huissiers retournèrent vers les principaux sacrificateurs et les pharisiens. Et ceux-ci leur dirent: Pourquoi ne l'avez-vous pas amené?

(7.46)
Les huissiers répondirent: Jamais homme n'a parlé comme cet homme.

(7.47)
Les pharisiens leur répliquèrent: Est-ce que vous aussi, vous avez été séduits?

(7.48)
Y a-t-il quelqu'un des chefs ou des pharisiens qui ait cru en lui?

(7.49)
Mais cette foule qui ne connaît pas la loi, ce sont des maudits!

(7.50)
Nicodème, qui était venu de nuit vers Jésus, et qui était l'un d'entre eux, leur dit:

(7.51)
Notre loi condamne-t-elle un homme avant qu'on l'entende et qu'on sache ce qu'il a fait?

(7.52)
Ils lui répondirent: Es-tu aussi Galiléen? Examine, et tu verras que de la Galilée il ne sort point de prophète.

(7.53)
Et chacun s'en retourna dans sa maison.


8. La femme adultère, la véritable postérité d'abraham

(8.1)
Jésus se rendit à la montagne des oliviers.

(8.2)
Mais, dès le matin, il alla de nouveau dans le temple, et tout le peuple vint à lui. S'étant assis, il les enseignait.

(8.3)
Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère;

(8.4)
et, la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère.

(8.5)
Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu?

(8.6)
Ils disaient cela pour l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre.

(8.7)
Comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle.

(8.8)
Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre.

(8.9)
Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu'aux derniers; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu.

(8.10)
Alors s'étant relevé, et ne voyant plus que la femme, Jésus lui dit: Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Personne ne t'a-t-il condamnée?

(8.11)
Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus: va, et ne pèche plus.

(8.12)
Jésus leur parla de nouveau, et dit: Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.

(8.13)
Là-dessus, les pharisiens lui dirent: Tu rends témoignage de toi-même; ton témoignage n'est pas vrai.

(8.14)
Jésus leur répondit: Quoique je rende témoignage de moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d'où je suis venu et où je vais; mais vous, vous ne savez d'où je viens ni où je vais.

(8.15)
Vous jugez selon la chair; moi, je ne juge personne.

(8.16)
Et si je juge, mon jugement est vrai, car je ne suis pas seul; mais le Père qui m'a envoyé est avec moi.

(8.17)
Il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux hommes est vrai;

(8.18)
je rends témoignage de moi-même, et le Père qui m'a envoyé rend témoignage de moi.

(8.19)
Ils lui dirent donc: Où est ton Père? Jésus répondit: Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père.

(8.20)
Jésus dit ces paroles, enseignant dans le temple, au lieu où était le trésor; et personne ne le saisit, parce que son heure n'était pas encore venue.

(8.21)
Jésus leur dit encore: Je m'en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché; vous ne pouvez venir où je vais.

(8.22)
Sur quoi les Juifs dirent: Se tuera-t-il lui-même, puisqu'il dit: Vous ne pouvez venir où je vais?

(8.23)
Et il leur dit: Vous êtes d'en bas; moi, je suis d'en haut. Vous êtes de ce monde; moi, je ne suis pas de ce monde.

(8.24)
C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas ce que je suis, vous mourrez dans vos péchés.

(8.25)
Qui es-tu? lui dirent-ils. Jésus leur répondit: Ce que je vous dis dès le commencement.

(8.26)
J'ai beaucoup de choses à dire de vous et à juger en vous; mais celui qui m'a envoyé est vrai, et ce que j'ai entendu de lui, je le dis au monde.

(8.27)
Ils ne comprirent point qu'il leur parlait du Père.

(8.28)
Jésus donc leur dit: Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous connaîtrez ce que je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m'a enseigné.

(8.29)
Celui qui m'a envoyé est avec moi; il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable.

(8.30)
Comme Jésus parlait ainsi, plusieurs crurent en lui.

(8.31)
Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui: Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples;

(8.32)
vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.

(8.33)
Ils lui répondirent: Nous sommes la postérité d'Abraham, et nous ne fûmes jamais esclaves de personne; comment dis-tu: Vous deviendrez libres?

(8.34)
En vérité, en vérité, je vous le dis, leur répliqua Jésus, quiconque se livre au péché est esclave du péché.

(8.35)
Or, l'esclave ne demeure pas toujours dans la maison; le fils y demeure toujours.

(8.36)
Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres.

(8.37)
Je sais que vous êtes la postérité d'Abraham; mais vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole ne pénètre pas en vous.

(8.38)
Je dis ce que j'ai vu chez mon Père; et vous, vous faites ce que vous avez entendu de la part de votre père.

(8.39)
Ils lui répondirent: Notre père, c'est Abraham. Jésus leur dit: Si vous étiez enfants d'Abraham, vous feriez les oeuvres d'Abraham.

(8.40)
Mais maintenant vous cherchez à me faire mourir, moi qui vous ai dit la vérité que j'ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l'a point fait.

(8.41)
Vous faites les oeuvres de votre père. Ils lui dirent: Nous ne sommes pas des enfants illégitimes; nous avons un seul Père, Dieu.

(8.42)
Jésus leur dit: Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez, car c'est de Dieu que je suis sorti et que je viens; je ne suis pas venu de moi-même, mais c'est lui qui m'a envoyé.

(8.43)
Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage? Parce que vous ne pouvez écouter ma parole.

(8.44)
Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il est menteur et le père du mensonge.

(8.45)
Et moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas.

(8.46)
Qui de vous me convaincra de péché? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas?

(8.47)
Celui qui est de Dieu, écoute les paroles de Dieu; vous n'écoutez pas, parce que vous n'êtes pas de Dieu.

(8.48)
Les Juifs lui répondirent: N'avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain, et que tu as un démon?

(8.49)
Jésus répliqua: Je n'ai point de démon; mais j'honore mon Père, et vous m'outragez.

(8.50)
Je ne cherche point ma gloire; il en est un qui la cherche et qui juge.

(8.51)
En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort.

(8.52)
Maintenant, lui dirent les Juifs, nous connaissons que tu as un démon. Abraham est mort, les prophètes aussi, et tu dis: Si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort.

(8.53)
Es-tu plus grand que notre père Abraham, qui est mort? Les prophètes aussi sont morts. Qui prétends-tu être?

(8.54)
Jésus répondit: Si je me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien. C'est mon père qui me glorifie, lui que vous dites être votre Dieu,

(8.55)
et que vous ne connaissez pas. Pour moi, je le connais; et, si je disais que je ne le connais pas, je serais semblable à vous, un menteur. Mais je le connais, et je garde sa parole.

(8.56)
Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu'il verrait mon jour: il l'a vu, et il s'est réjoui.

(8.57)
Les Juifs lui dirent: Tu n'as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham!

(8.58)
Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis.

(8.59)
Là-dessus, ils prirent des pierres pour les jeter contre lui; mais Jésus se cacha, et il sortit du temple.


9. La guérison d'un aveugle

(9.1)
Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance.

(9.2)
Ses disciples lui firent cette question: Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle?

(9.3)
Jésus répondit: Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c'est afin que les oeuvres de Dieu soient manifestées en lui.

(9.4)
Il faut que je fasse, tandis qu'il est jour, les oeuvres de celui qui m'a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut travailler.

(9.5)
Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.

(9.6)
Après avoir dit cela, il cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l'aveugle,

(9.7)
et lui dit: Va, et lave-toi au réservoir de Siloé (nom qui signifie envoyé). Il y alla, se lava, et s'en retourna voyant clair.

(9.8)
Ses voisins et ceux qui auparavant l'avaient connu comme un mendiant disaient: N'est-ce pas là celui qui se tenait assis et qui mendiait?

(9.9)
Les uns disaient: C'est lui. D'autres disaient: Non, mais il lui ressemble. Et lui-même disait: C'est moi.

(9.10)
Ils lui dirent donc: Comment tes yeux ont-ils été ouverts?

(9.11)
Il répondit: L'Homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue, a oint mes yeux, et m'a dit: Va au réservoir de Siloé, et lave-toi. J'y suis allé, je me suis lavé, et j'ai recouvré la vue.

(9.12)
Ils lui dirent: Où est cet homme? Il répondit: Je ne sais.

(9.13)
Ils menèrent vers les pharisiens celui qui avait été aveugle.

(9.14)
Or, c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue, et lui avait ouvert les yeux.

(9.15)
De nouveau, les pharisiens aussi lui demandèrent comment il avait recouvré la vue. Et il leur dit: Il a appliqué de la boue sur mes yeux, je me suis lavé, et je vois.

(9.16)
Sur quoi quelques-uns des pharisiens dirent: Cet homme ne vient pas de Dieu, car il n'observe pas le sabbat. D'autres dirent: Comment un homme pécheur peut-il faire de tels miracles?

(9.17)
Et il y eut division parmi eux. Ils dirent encore à l'aveugle: Toi, que dis-tu de lui, sur ce qu'il t'a ouvert les yeux? Il répondit: C'est un prophète.

(9.18)
Les Juifs ne crurent point qu'il eût été aveugle et qu'il eût recouvré la vue jusqu'à ce qu'ils eussent fait venir ses parents.

(9.19)
Et ils les interrogèrent, disant: Est-ce là votre fils, que vous dites être né aveugle? Comment donc voit-il maintenant?

(9.20)
Ses parents répondirent: Nous savons que c'est notre fils, et qu'il est né aveugle;

(9.21)
mais comment il voit maintenant, ou qui lui a ouvert les yeux, c'est ce que nous ne savons. Interrogez-le lui- même, il a de l'âge, il parlera de ce qui le concerne.

(9.22)
Ses parents dirent cela parce qu'ils craignaient les Juifs; car les Juifs étaient déjà convenus que, si quelqu'un reconnaissait Jésus pour le Christ, il serait exclu de la synagogue.

(9.23)
C'est pourquoi ses parents dirent: Il a de l'âge, interrogez-le lui-même.

(9.24)
Les pharisiens appelèrent une seconde fois l'homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent: Donne gloire à Dieu; nous savons que cet homme est un pécheur.

(9.25)
Il répondit: S'il est un pécheur, je ne sais; je sais une chose, c'est que j'étais aveugle et que maintenant je vois.

(9.26)
Ils lui dirent: Que t'a-t-il fait? Comment t'a-t-il ouvert les yeux?

(9.27)
Il leur répondit: Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas écouté; pourquoi voulez-vous l'entendre encore? Voulez- vous aussi devenir ses disciples?

(9.28)
Ils l'injurièrent et dirent: C'est toi qui es son disciple; nous, nous sommes disciples de Moïse.

(9.29)
Nous savons que Dieu a parlé à Moïse; mais celui-ci, nous ne savons d'où il est.

(9.30)
Cet homme leur répondit: Il est étonnant que vous ne sachiez d'où il est; et cependant il m'a ouvert les yeux.

(9.31)
Nous savons que Dieu n'exauce point les pécheurs; mais, si quelqu'un l'honore et fait sa volonté, c'est celui là qu'il l'exauce.

(9.32)
Jamais on n'a entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle-né.

(9.33)
Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire.

(9.34)
Ils lui répondirent: Tu es né tout entier dans le péché, et tu nous enseignes! Et ils le chassèrent.

(9.35)
Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé; et, l'ayant rencontré, il lui dit: Crois-tu au Fils de Dieu?

(9.36)
Il répondit: Et qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui?

(9.37)
Tu l'as vu, lui dit Jésus, et celui qui te parle, c'est lui.

(9.38)
Et il dit: Je crois, Seigneur. Et il se prosterna devant lui.

(9.39)
Puis Jésus dit: Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles.

(9.40)
Quelques pharisiens qui étaient avec lui, ayant entendu ces paroles, lui dirent: Nous aussi, sommes-nous aveugles?

(9.41)
Jésus leur répondit: Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites: Nous voyons. C'est pour cela que votre péché subsiste.


10. La parabole du Berger

(10.1)
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand.

(10.2)
Mais celui qui entre par la porte est le berger des brebis.

(10.3)
Le portier lui ouvre, et les brebis entendent sa voix; il appelle par leur nom les brebis qui lui appartiennent, et il les conduit dehors.

(10.4)
Lorsqu'il a fait sortir toutes ses propres brebis, il marche devant elles; et les brebis le suivent, parce qu'elles connaissent sa voix.

(10.5)
Elles ne suivront point un étranger; mais elles fuiront loin de lui, parce qu'elles ne connaissent pas la voix des étrangers.

(10.6)
Jésus leur dit cette parabole, mais ils ne comprirent pas de quoi il leur parlait.

(10.7)
Jésus leur dit encore: En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis.

(10.8)
Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands; mais les brebis ne les ont point écoutés.

(10.9)
Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et il sortira, et il trouvera des pâturages.

(10.10)
Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance.

(10.11)
Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis.

(10.12)
Mais le mercenaire, qui n'est pas le berger, et à qui n'appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite; et le loup les ravit et les disperse.

(10.13)
Le mercenaire s'enfuit, parce qu'il est mercenaire, et qu'il ne se met point en peine des brebis. Je suis le bon berger.

(10.14)
Je connais mes brebis, et elles me connaissent,

(10.15)
comme le Père me connaît et comme je connais le Père; et je donne ma vie pour mes brebis.

(10.16)
J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie; celles-là, il faut que je les amène; elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger.

(10.17)
Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre.

(10.18)
Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre: tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père.

(10.19)
Il y eut de nouveau, à cause de ces paroles, division parmi les Juifs.

(10.20)
Plusieurs d'entre eux disaient: Il a un démon, il est fou; pourquoi l'écoutez-vous?

(10.21)
D'autres disaient: Ce ne sont pas les paroles d'un démoniaque; un démon peut-il ouvrir les yeux des aveugles?

(10.22)
On célébrait à Jérusalem la fête de la Dédicace. C'était l'hiver.

(10.23)
Et Jésus se promenait dans le temple, sous le portique de Salomon.

(10.24)
Les Juifs l'entourèrent, et lui dirent: Jusques à quand tiendras-tu notre esprit en suspens? Si tu es le Christ, dis-le nous franchement.

(10.25)
Jésus leur répondit: Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas. Les oeuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage de moi.

(10.26)
Mais vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis.

(10.27)
Mes brebis entendent ma voix; je les connais, et elles me suivent.

(10.28)
Je leur donne la vie éternelle; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main.

(10.29)
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père.

(10.30)
Moi et le Père nous sommes un.

(10.31)
Alors les Juifs prirent de nouveau des pierres pour le lapider.

(10.32)
Jésus leur dit: Je vous ai fait voir plusieurs bonnes oeuvres venant de mon Père: pour laquelle me lapidez-vous?

(10.33)
Les Juifs lui répondirent: Ce n'est point pour une bonne oeuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème, et parce que toi, qui es un homme, tu te fais Dieu.

(10.34)
Jésus leur répondit: N'est-il pas écrit dans votre loi: J'ai dit: Vous êtes des dieux?

(10.35)
Si elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, et si l'Écriture ne peut être anéantie,

(10.36)
celui que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde, vous lui dites: Tu blasphèmes! Et cela parce que j'ai dit: Je suis le Fils de Dieu.

(10.37)
Si je ne fais pas les oeuvres de mon Père, ne me croyez pas.

(10.38)
Mais si je les fais, quand même vous ne me croyez point, croyez à ces oeuvres, afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le Père.

(10.39)
Là-dessus, ils cherchèrent encore à le saisir, mais il s'échappa de leurs mains.

(10.40)
Jésus s'en alla de nouveau au delà du Jourdain, dans le lieu où Jean avait d'abord baptisé. Et il y demeura.

(10.41)
Beaucoup de gens vinrent à lui, et ils disaient: Jean n'a fait aucun miracle; mais tout ce que Jean a dit de cet homme était vrai.

(10.42)
Et, dans ce lieu-là, plusieurs crurent en lui.


11. Jésus rend la vie à un mort

(11.1)
Il y avait un homme malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa soeur.

(11.2)
C'était cette Marie qui oignit de parfum le Seigneur et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux, et c'était son frère Lazare qui était malade.

(11.3)
Les soeurs envoyèrent dire à Jésus: Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade.

(11.4)
Après avoir entendu cela, Jésus dit: Cette maladie n'est point à la mort; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle.

(11.5)
Or, Jésus aimait Marthe, et sa soeur, et Lazare.

(11.6)
Lors donc qu'il eut appris que Lazare était malade, il resta deux jours encore dans le lieu où il était,

(11.7)
et il dit ensuite aux disciples: Retournons en Judée.

(11.8)
Les disciples lui dirent: Rabbi, les Juifs tout récemment cherchaient à te lapider, et tu retournes en Judée!

(11.9)
Jésus répondit: N'y a-t-il pas douze heures au jour? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne bronche point, parce qu'il voit la lumière de ce monde;

(11.10)
mais, si quelqu'un marche pendant la nuit, il bronche, parce que la lumière n'est pas en lui.

(11.11)
Après ces paroles, il leur dit: Lazare, notre ami, dort; mais je vais le réveiller.

(11.12)
Les disciples lui dirent: Seigneur, s'il dort, il sera guéri.

(11.13)
Jésus avait parlé de sa mort, mais ils crurent qu'il parlait de l'assoupissement du sommeil.

(11.14)
Alors Jésus leur dit ouvertement: Lazare est mort.

(11.15)
Et, à cause de vous, afin que vous croyiez, je me réjouis de ce que je n'étais pas là. Mais allons vers lui.

(11.16)
Sur quoi Thomas, appelé Didyme, dit aux autres disciples: Allons aussi, afin de mourir avec lui.

(11.17)
Jésus, étant arrivé, trouva que Lazare était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre.

(11.18)
Et, comme Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ,

(11.19)
beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur frère.

(11.20)
Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison.

(11.21)
Marthe dit à Jésus: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort.

(11.22)
Mais, maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera.

(11.23)
Jésus lui dit: Ton frère ressuscitera.

(11.24)
Je sais, lui répondit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour.

(11.25)
Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort;

(11.26)
et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela?

(11.27)
Elle lui dit: Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde.

(11.28)
Ayant ainsi parlé, elle s'en alla. Puis elle appela secrètement Marie, sa soeur, et lui dit: Le maître est ici, et il te demande.

(11.29)
Dès que Marie eut entendu, elle se leva promptement, et alla vers lui.

(11.30)
Car Jésus n'était pas encore entré dans le village, mais il était dans le lieu où Marthe l'avait rencontré.

(11.31)
Les Juifs qui étaient avec Marie dans la maison et qui la consolaient, l'ayant vue se lever promptement et sortir, la suivirent, disant: Elle va au sépulcre, pour y pleurer.

(11.32)
Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus, et qu'elle le vit, elle tomba à ses pieds, et lui dit: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort.

(11.33)
Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit, et fut tout ému.

(11.34)
Et il dit: Où l'avez-vous mis? Seigneur, lui répondirent-ils, viens et vois.

(11.35)
Jésus pleura.

(11.36)
Sur quoi les Juifs dirent: Voyez comme il l'aimait.

(11.37)
Et quelques-uns d'entre eux dirent: Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne mourût point?

(11.38)
Jésus frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre. C'était une grotte, et une pierre était placée devant.

(11.39)
Jésus dit: Otez la pierre. Marthe, la soeur du mort, lui dit: Seigneur, il sent déjà, car il y a quatre jours qu'il est là.

(11.40)
Jésus lui dit: Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu?

(11.41)
Ils ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut, et dit: Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé.

(11.42)
Pour moi, je savais que tu m'exauces toujours; mais j'ai parlé à cause de la foule qui m'entoure, afin qu'ils croient que c'est toi qui m'as envoyé.

(11.43)
Ayant dit cela, il cria d'une voix forte: Lazare, sors!

(11.44)
Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d'un linge. Jésus leur dit: Déliez-le, et laissez-le aller.

(11.45)
Plusieurs des Juifs qui étaient venus vers Marie, et qui virent ce que fit Jésus, crurent en lui.

(11.46)
Mais quelques-uns d'entre eux allèrent trouver les pharisiens, et leur dirent ce que Jésus avait fait.

(11.47)
Alors les principaux sacrificateurs et les pharisiens assemblèrent le sanhédrin, et dirent: Que ferons-nous? Car cet homme fait beaucoup de miracles.

(11.48)
Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les Romains viendront détruire et notre ville et notre nation.

(11.49)
L'un d'eux, Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là, leur dit: Vous n'y entendez rien;

(11.50)
vous ne réfléchissez pas qu'il est dans votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas.

(11.51)
Or, il ne dit pas cela de lui-même; mais étant souverain sacrificateur cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation.

(11.52)
Et ce n'était pas pour la nation seulement; c'était aussi afin de réunir en un seul corps les enfants de Dieu dispersés.

(11.53)
Dès ce jour, ils résolurent de le faire mourir.

(11.54)
C'est pourquoi Jésus ne se montra plus ouvertement parmi les Juifs; mais il se retira dans la contrée voisine du désert, dans une ville appelée Éphraïm; et là il demeurait avec ses disciples.

(11.55)
La Pâque des Juifs était proche. Et beaucoup de gens du pays montèrent à Jérusalem avant la Pâque, pour se purifier.

(11.56)
Ils cherchaient Jésus, et ils se disaient les uns aux autres dans le temple: Que vous en semble? Ne viendra-t-il pas à la fête?

(11.57)
Or, les principaux sacrificateurs et les pharisiens avaient donné l'ordre que, si quelqu'un savait où il était, il le déclarât, afin qu'on se saisît de lui.


12. L'arrivée triomphale à Jérusalem

(12.1)
Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à Béthanie, où était Lazare, qu'il avait ressuscité des morts.

(12.2)
Là, on lui fit un souper; Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui se trouvaient à table avec lui.

(12.3)
Marie, ayant pris une livre d'un parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus, et elle lui essuya les pieds avec ses cheveux; et la maison fut remplie de l'odeur du parfum.

(12.4)
Un de ses disciples, Judas Iscariot, fils de Simon, celui qui devait le livrer, dit:

(12.5)
Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum trois cent deniers, pour les donner aux pauvres?

(12.6)
Il disait cela, non qu'il se mît en peine des pauvres, mais parce qu'il était voleur, et que, tenant la bourse, il prenait ce qu'on y mettait.

(12.7)
Mais Jésus dit: Laisse-la garder ce parfum pour le jour de ma sépulture.

(12.8)
Vous avez toujours les pauvres avec vous, mais vous ne m'avez pas toujours.

(12.9)
Une grande multitude de Juifs apprirent que Jésus était à Béthanie; et ils y vinrent, non pas seulement à cause de lui, mais aussi pour voir Lazare, qu'il avait ressuscité des morts.

(12.10)
Les principaux sacrificateurs délibérèrent de faire mourir aussi Lazare,

(12.11)
parce que beaucoup de Juifs se retiraient d'eux à cause de lui, et croyaient en Jésus.

(12.12)
Le lendemain, une foule nombreuse de gens venus à la fête ayant entendu dire que Jésus se rendait à Jérusalem,

(12.13)
prirent des branches de palmiers, et allèrent au-devant de lui, en criant: Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d'Israël!

(12.14)
Jésus trouva un ânon, et s'assit dessus, selon ce qui est écrit:

(12.15)
Ne crains point, fille de Sion; Voici, ton roi vient, Assis sur le petit d'une ânesse.

(12.16)
Ses disciples ne comprirent pas d'abord ces choses; mais, lorsque Jésus eut été glorifié, ils se souvinrent qu'elles étaient écrites de lui, et qu'il les avaient été accomplies à son égard.

(12.17)
Tous ceux qui étaient avec Jésus, quand il appela Lazare du sépulcre et le ressuscita des morts, lui rendaient témoignage;

(12.18)
et la foule vint au-devant de lui, parce qu'elle avait appris qu'il avait fait ce miracle.

(12.19)
Les pharisiens se dirent donc les uns aux autres: Vous voyez que vous ne gagnez rien; voici, le monde est allé après lui.

(12.20)
Quelques Grecs, du nombre de ceux qui étaient montés pour adorer pendant la fête,

(12.21)
s'adressèrent à Philippe, de Bethsaïda en Galilée, et lui dirent avec instance: Seigneur, nous voudrions voir Jésus.

(12.22)
Philippe alla le dire à André, puis André et Philippe le dirent à Jésus.

(12.23)
Jésus leur répondit: L'heure est venue où le Fils de l'homme doit être glorifié.

(12.24)
En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit.

(12.25)
Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle.

(12.26)
Si quelqu'un me sert, qu'il me suive; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, le Père l'honorera.

(12.27)
Maintenant mon âme est troublée. Et que dirais-je?... Père, délivre-moi de cette heure?... Mais c'est pour cela que je suis venu jusqu'à cette heure.

(12.28)
Père, glorifie ton nom! Et une voix vint du ciel: Je l'ai glorifié, et je le glorifierai encore.

(12.29)
La foule qui était là, et qui avait entendu, disait que c'était un tonnerre. D'autres disaient: Un ange lui a parlé.

(12.30)
Jésus dit: Ce n'est pas à cause de moi que cette voix s'est fait entendre; c'est à cause de vous.

(12.31)
Maintenant a lieu le jugement de ce monde; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors.

(12.32)
Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi.

(12.33)
En parlant ainsi, il indiquait de quelle mort il devait mourir. -

(12.34)
La foule lui répondit: Nous avons appris par la loi que le Christ demeure éternellement; comment donc dis-tu: Il faut que le Fils de l'homme soit élevé? Qui est ce Fils de l'homme?

(12.35)
Jésus leur dit: La lumière est encore pour un peu de temps au milieu de vous. Marchez, pendant que vous avez la lumière, afin que les ténèbres ne vous surprennent point: celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va.

(12.36)
Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière. Jésus dit ces choses, puis il s'en alla, et se cacha loin d'eux.

(12.37)
Malgré tant de miracles qu'il avait faits en leur présence, ils ne croyaient pas en lui,

(12.38)
afin que s'accomplît la parole qu'Ésaïe, le prophète, a prononcée: Seigneur, Qui a cru à notre prédication? Et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé?

(12.39)
Aussi ne pouvaient-ils croire, parce qu'Ésaïe a dit encore:

(12.40)
Il a aveuglé leurs yeux; et il a endurci leur coeur, De peur qu'ils ne voient des yeux, Qu'ils ne comprennent du coeur, Qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse.

(12.41)
Ésaïe dit ces choses, lorsqu'il vit sa gloire, et qu'il parla de lui.

(12.42)
Cependant, même parmi les chefs, plusieurs crurent en lui; mais, à cause des pharisiens, ils n'en faisaient pas l'aveu, dans la crainte d'être exclus de la synagogue.

(12.43)
Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu.

(12.44)
Or, Jésus s'était écrié: Celui qui croit en moi croit, non pas en moi, mais en celui qui m'a envoyé;

(12.45)
et celui qui me voit voit celui qui m'a envoyé.

(12.46)
Je suis venu comme une lumière dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres.

(12.47)
Si quelqu'un entend mes paroles et ne les garde point, ce n'est pas moi qui le juge; car je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde.

(12.48)
Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles a son juge; la parole que j'ai annoncée, c'est elle qui le jugera au dernier jour.

(12.49)
Car je n'ai point parlé de moi-même; mais le Père, qui m'a envoyé, m'a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer.

(12.50)
Et je sais que son commandement est la vie éternelle. C'est pourquoi les choses que je dis, je les dis comme le Père me les a dites.


13. Le dernier repas, le lavement des pieds, la trahison de Judas

(13.1)
Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux.

(13.2)
Pendant le souper, lorsque le diable avait déjà inspiré au coeur de Judas Iscariot, fils de Simon, le dessein de le livrer,

(13.3)
Jésus, qui savait que le Père avait remis toutes choses entre ses mains, qu'il était venu de Dieu, et qu'il s'en allait à Dieu,

(13.4)
se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit.

(13.5)
Ensuite il versa de l'eau dans un bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint.

(13.6)
Il vint donc à Simon Pierre; et Pierre lui dit: Toi, Seigneur, tu me laves les pieds!

(13.7)
Jésus lui répondit: Ce que je fais, tu ne le comprends pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt.

(13.8)
Pierre lui dit: Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit: Si je ne te lave, tu n'auras point de part avec moi.

(13.9)
Simon Pierre lui dit: Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête.

(13.10)
Jésus lui dit: Celui qui est lavé n'a besoin que de se laver les pieds pour être entièrement pur; et vous êtes purs, mais non pas tous.

(13.11)
Car il connaissait celui qui le livrait; c'est pourquoi il dit: Vous n'êtes pas tous purs.

(13.12)
Après qu'il leur eut lavé les pieds, et qu'il eut pris ses vêtements, il se remit à table, et leur dit: Comprenez-vous ce que je vous ai fait?

(13.13)
Vous m'appelez Maître et Seigneur; et vous dites bien, car je le suis.

(13.14)
Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres;

(13.15)
car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait.

(13.16)
En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n'est pas plus grand que son seigneur, ni l'apôtre plus grand que celui qui l'a envoyé.

(13.17)
Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez.

(13.18)
Ce n'est pas de vous tous que je parle; je connais ceux que j'ai choisis. Mais il faut que l'Écriture s'accomplisse: Celui qui mange avec moi le pain A levé son talon contre moi.

(13.19)
Dès à présent je vous le dis, avant que la chose arrive, afin que, lorsqu'elle arrivera, vous croyiez à ce que je suis.

(13.20)
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui reçoit celui que j'aurai envoyé me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé.

(13.21)
Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé en son esprit, et il dit expressément: En vérité, en vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera.

(13.22)
Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait.

(13.23)
Un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus.

(13.24)
Simon Pierre lui fit signe de demander qui était celui dont parlait Jésus.

(13.25)
Et ce disciple, s'étant penché sur la poitrine de Jésus, lui dit: Seigneur, qui est-ce?

(13.26)
Jésus répondit: C'est celui à qui je donnerai le morceau trempé. Et, ayant trempé le morceau, il le donna à Judas, fils de Simon, l'Iscariot.

(13.27)
Dès que le morceau fut donné, Satan entra dans Judas. Jésus lui dit: Ce que tu fais, fais-le promptement.

(13.28)
Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela;

(13.29)
car quelques-uns pensaient que, comme Judas avait la bourse, Jésus voulait lui dire: Achète ce dont nous avons besoin pour la fête, ou qu'il lui commandait de donner quelque chose aux pauvres.

(13.30)
Judas, ayant pris le morceau, se hâta de sortir. Il était nuit.

(13.31)
Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit: Maintenant, le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui.

(13.32)
Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et il le glorifiera bientôt.

(13.33)
Mes petits enfants, je suis pour peu de temps encore avec vous. Vous me chercherez; et, comme j'ai dit aux Juifs: Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant.

(13.34)
Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres.

(13.35)
A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres.

(13.36)
Simon Pierre lui dit: Seigneur, où vas-tu? Jésus répondit: Tu ne peux pas maintenant me suivre où je vais, mais tu me suivras plus tard.

(13.37)
Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant? Je donnerai ma vie pour toi.

(13.38)
Jésus répondit: Tu donneras ta vie pour moi! En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m'aies renié trois fois.


14. Jésus chemin vers le père

(14.1)
Que votre coeur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi.

(14.2)
Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place.

(14.3)
Et, lorsque je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi.

(14.4)
Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin.

(14.5)
Thomas lui dit: Seigneur, nous ne savons où tu vas; comment pouvons-nous en savoir le chemin?

(14.6)
Jésus lui dit: Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.

(14.7)
Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu.

(14.8)
Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit.

(14.9)
Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père?

(14.10)
Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres.

(14.11)
Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez du moins à cause de ces oeuvres.

(14.12)
En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais au Père;

(14.13)
et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils.

(14.14)
Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.

(14.15)
Si vous m'aimez, gardez mes commandements.

(14.16)
Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous,

(14.17)
l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous.

(14.18)
Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous.

(14.19)
Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez, car je vis, et vous vivrez aussi.

(14.20)
En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous.

(14.21)
Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père, je l'aimerai, et je me ferai connaître à lui.

(14.22)
Jude, non pas l'Iscariot, lui dit: Seigneur, d'où vient que tu te feras connaître à nous, et non au monde?

(14.23)
Jésus lui répondit: Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui.

(14.24)
Celui qui ne m'aime pas ne garde point mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé.

(14.25)
Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous.

(14.26)
Mais le consolateur, l'Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.

(14.27)
Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble point, et ne s'alarme point.

(14.28)
Vous avez entendu que je vous ai dit: Je m'en vais, et je reviens vers vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père; car le Père est plus grand que moi.

(14.29)
Et maintenant je vous ai dit ces choses avant qu'elles arrivent, afin que, lorsqu'elles arriveront, vous croyiez.

(14.30)
Je ne parlerai plus guère avec vous; car le prince du monde vient. Il n'a rien en moi;

(14.31)
mais afin que le monde sache que j'aime le Père, et que j'agis selon l'ordre que le Père m'a donné, levez-vous, partons d'ici.


15. Jésus, la vraie vigne

(15.1)
Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron.

(15.2)
Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche; et tout sarment qui porte du fruit, il l'émonde, afin qu'il porte encore plus de fruit.

(15.3)
Déjà vous êtes purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée.

(15.4)
Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi.

(15.5)
Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire.

(15.6)
Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent.

(15.7)
Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé.

(15.8)
Si vous portez beaucoup de fruit, c'est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples.

(15.9)
Comme le Père m'a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour.

(15.10)
Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j'ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour.

(15.11)
Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.

(15.12)
C'est ici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés.

(15.13)
Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.

(15.14)
Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.

(15.15)
Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père.

(15.16)
Ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne.

(15.17)
Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres.

(15.18)
Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous.

(15.19)
Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait.

(15.20)
Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite: Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre.

(15.21)
Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom, parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé.

(15.22)
Si je n'étais pas venu et que je ne leur eusses point parlé, ils n'auraient pas de péché; mais maintenant ils n'ont aucune excuse de leur péché.

(15.23)
Celui qui me hait, hait aussi mon Père.

(15.24)
Si je n'avais pas fait parmi eux des oeuvres que nul autre n'a faites, ils n'auraient pas de péché; mais maintenant ils les ont vues, et ils ont haï et moi et mon Père.

(15.25)
Mais cela est arrivé afin que s'accomplît la parole qui est écrite dans leur loi: Ils m'ont haï sans cause.

(15.26)
Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi;

(15.27)
et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi dès le commencement.


16. L'oeuvre de l'Esprit

(16.1)
Je vous ai dit ces choses, afin qu'elles ne soient pas pour vous une occasion de chute.

(16.2)
Ils vous excluront des synagogues; et même l'heure vient où quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu.

(16.3)
Et ils agiront ainsi, parce qu'ils n'ont connu ni le Père ni moi.

(16.4)
Je vous ai dit ces choses, afin que, lorsque l'heure sera venue, vous vous souveniez que je vous les ai dites. Je ne vous en ai pas parlé dès le commencement, parce que j'étais avec vous.

(16.5)
Maintenant je m'en vais vers celui qui m'a envoyé, et aucun de vous ne me demande: Où vas-tu?

(16.6)
Mais, parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre coeur.

(16.7)
Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai.

(16.8)
Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement:

(16.9)
en ce qui concerne le péché, parce qu'ils ne croient pas en moi;

(16.10)
la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus;

(16.11)
le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé.

(16.12)
J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant.

(16.13)
Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir.

(16.14)
Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera.

(16.15)
Tout ce que le Père a est à moi; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prend de ce qui est à moi, et qu'il vous l'annoncera.

(16.16)
Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez, parce que je vais au Père.

(16.17)
Là-dessus, quelques-uns de ses disciples dirent entre eux: Que signifie ce qu'il nous dit: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez? et: Parce que je vais au Père?

(16.18)
Ils disaient donc: Que signifie ce qu'il dit: Encore un peu de temps? Nous ne savons de quoi il parle.

(16.19)
Jésus, connut qu'ils voulaient l'interroger, leur dit: Vous vous questionnez les uns les autres sur ce que j'ai dit: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez.

(16.20)
En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira: vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie.

(16.21)
La femme, lorsqu'elle enfante, éprouve de la tristesse, parce que son heure est venue; mais, lorsqu'elle a donné le jour à l'enfant, elle ne se souvient plus de la souffrance, à cause de la joie qu'elle a de ce qu'un homme est né dans le monde.

(16.22)
Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse; mais je vous reverrai, et votre coeur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie.

(16.23)
En ce jour-là, vous ne m'interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom.

(16.24)
Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite.

(16.25)
Je vous ai dit ces choses en paraboles. L'heure vient où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où je vous parlerai ouvertement du Père.

(16.26)
En ce jour, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous;

(16.27)
car le Père lui-même vous aime, parce que vous m'avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu.

(16.28)
Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde; maintenant je quitte le monde, et je vais au Père.

(16.29)
Ses disciples lui dirent: Voici, maintenant tu parles ouvertement, et tu n'emploies aucune parabole.

(16.30)
Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et que tu n'as pas besoin que personne t'interroge; c'est pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu.

(16.31)
Jésus leur répondit: Vous croyez maintenant.

(16.32)
Voici, l'heure vient, et elle est déjà venue, où vous serez dispersés chacun de son côté, et où vous me laisserez seul; mais je ne suis pas seul, car le Père est avec moi.

(16.33)
Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde.


17. La prière de Jésus

(17.1)
Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel, et dit: Père, l'heure est venue! Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie,

(17.2)
selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu'il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.

(17.3)
Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.

(17.4)
Je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée à faire.

(17.5)
Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût.

(17.6)
J'ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés; et ils ont gardé ta parole.

(17.7)
Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m'as donné vient de toi.

(17.8)
Car je leur ai donné les paroles que tu m'as données; et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé.

(17.9)
C'est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi; -

(17.10)
et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi; -et je suis glorifié en eux.

(17.11)
Je ne suis plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à toi. Père saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un comme nous.

(17.12)
Lorsque j'étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J'ai gardé ceux que tu m'as donnés, et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l'Écriture fût accomplie.

(17.13)
Et maintenant je vais à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu'ils aient en eux ma joie parfaite.

(17.14)
Je leur ai donné ta parole; et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.

(17.15)
Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal.

(17.16)
Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.

(17.17)
Sanctifie-les par ta vérité: ta parole est la vérité.

(17.18)
Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde.

(17.19)
Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés par la vérité.

(17.20)
Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole,

(17.21)
afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé.

(17.22)
Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un, -

(17.23)
moi en eux, et toi en moi, -afin qu'ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.

(17.24)
Père, je veux que là où je suis ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi, afin qu'ils voient ma gloire, la gloire que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde.

(17.25)
Père juste, le monde ne t'a point connu; mais moi je t'ai connu, et ceux-ci ont connu que tu m'as envoyé.

(17.26)
Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et que je sois en eux.


18. L'arrestation de Jésus

(18.1)
Lorsqu'il eut dit ces choses, Jésus alla avec ses disciples de l'autre côté du torrent du Cédron, où se trouvait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples.

(18.2)
Judas, qui le livrait, connaissait ce lieu, parce que Jésus et ses disciples s'y étaient souvent réunis.

(18.3)
Judas donc, ayant pris la cohorte, et des huissiers qu'envoyèrent les principaux sacrificateurs et les pharisiens, vint là avec des lanternes, des flambeaux et des armes.

(18.4)
Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s'avança, et leur dit: Qui cherchez-vous?

(18.5)
Ils lui répondirent: Jésus de Nazareth. Jésus leur dit: C'est moi. Et Judas, qui le livrait, était avec eux.

(18.6)
Lorsque Jésus leur eut dit: C'est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre.

(18.7)
Il leur demanda de nouveau: Qui cherchez-vous? Et ils dirent: Jésus de Nazareth.

(18.8)
Jésus répondit: Je vous ai dit que c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci.

(18.9)
Il dit cela, afin que s'accomplît la parole qu'il avait dite: Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés.

(18.10)
Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui coupa l'oreille droite. Ce serviteur s'appelait Malchus.

(18.11)
Jésus dit à Pierre: Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée à boire?

(18.12)
La cohorte, le tribun, et les huissiers des Juifs, se saisirent alors de Jésus, et le lièrent.

(18.13)
Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne; car il était le beau-père de Caïphe, qui était souverain sacrificateur cette année-là.

(18.14)
Et Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs: Il est avantageux qu'un seul homme meure pour le peuple.

(18.15)
Simon Pierre, avec un autre disciple, suivait Jésus. Ce disciple était connu du souverain sacrificateur, et il entra avec Jésus dans la cour du souverain sacrificateur;

(18.16)
mais Pierre resta dehors près de la porte. L'autre disciple, qui était connu du souverain sacrificateur, sortit, parla à la portière, et fit entrer Pierre.

(18.17)
Alors la servante, la portière, dit à Pierre: Toi aussi, n'es-tu pas des disciples de cet homme? Il dit: Je n'en suis point.

(18.18)
Les serviteurs et les huissiers, qui étaient là, avaient allumé un brasier, car il faisait froid, et ils se chauffaient. Pierre se tenait avec eux, et se chauffait.

(18.19)
Le souverain sacrificateur interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine.

(18.20)
Jésus lui répondit: J'ai parlé ouvertement au monde; j'ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent, et je n'ai rien dit en secret.

(18.21)
Pourquoi m'interroges-tu? Interroge sur ce que je leur ai dit ceux qui m'ont entendu; voici, ceux-là savent ce que j'ai dit.

(18.22)
A ces mots, un des huissiers, qui se trouvait là, donna un soufflet à Jésus, en disant: Est-ce ainsi que tu réponds au souverain sacrificateur?

(18.23)
Jésus lui dit: Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?

(18.24)
Anne l'envoya lié à Caïphe, le souverain sacrificateur.

(18.25)
Simon Pierre était là, et se chauffait. On lui dit: Toi aussi, n'es-tu pas de ses disciples? Il le nia, et dit: Je n'en suis point.

(18.26)
Un des serviteurs du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, dit: Ne t'ai-je pas vu avec lui dans le jardin?

(18.27)
Pierre le nia de nouveau. Et aussitôt le coq chanta.

(18.28)
Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire: c'était le matin. Ils n'entrèrent point eux-mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, et de pouvoir manger la Pâque.

(18.29)
Pilate sortit donc pour aller à eux, et il dit: Quelle accusation portez-vous contre cet homme?

(18.30)
Ils lui répondirent: Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré.

(18.31)
Sur quoi Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi. Les Juifs lui dirent: Il ne nous est pas permis de mettre personne à mort.

(18.32)
C'était afin que s'accomplît la parole que Jésus avait dite, lorsqu'il indiqua de quelle mort il devait mourir.

(18.33)
Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus, et lui dit: Es-tu le roi des Juifs?

(18.34)
Jésus répondit: Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi?

(18.35)
Pilate répondit: Moi, suis-je Juif? Ta nation et les principaux sacrificateurs t'ont livré à moi: qu'as-tu fait?

(18.36)
Mon royaume n'est pas de ce monde, répondit Jésus. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne fusse pas livré aux Juifs; mais maintenant mon royaume n'est point d'ici-bas.

(18.37)
Pilate lui dit: Tu es donc roi? Jésus répondit: Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix.

(18.38)
Pilate lui dit: Qu'est-ce que la vérité? Après avoir dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit: Je ne trouve aucun crime en lui.

(18.39)
Mais, comme c'est parmi vous une coutume que je vous relâche quelqu'un à la fête de Pâque, voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs?

(18.40)
Alors de nouveau tous s'écrièrent: Non pas lui, mais Barabbas. Or, Barabbas était un brigand.


19. La crucifixion et la mort de Jésus

(19.1)
Alors Pilate prit Jésus, et le fit battre de verges.

(19.2)
Les soldats tressèrent une couronne d'épines qu'ils posèrent sur sa tête, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre; puis, s'approchant de lui,

(19.3)
ils disaient: Salut, roi des Juifs! Et ils lui donnaient des soufflets.

(19.4)
Pilate sortit de nouveau, et dit aux Juifs: Voici, je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime.

(19.5)
Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit: Voici l'homme.

(19.6)
Lorsque les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s'écrièrent: Crucifie! crucifie! Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; car moi, je ne trouve point de crime en lui.

(19.7)
Les Juifs lui répondirent: Nous avons une loi; et, selon notre loi, il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu.

(19.8)
Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur augmenta.

(19.9)
Il rentra dans le prétoire, et il dit à Jésus: D'où es-tu? Mais Jésus ne lui donna point de réponse.

(19.10)
Pilate lui dit: Est-ce à moi que tu ne parles pas? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te crucifier, et que j'ai le pouvoir de te relâcher?

(19.11)
Jésus répondit: Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui me livre à toi commet un plus grand péché.

(19.12)
Dès ce moment, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs criaient: Si tu le relâches, tu n'es pas ami de César. Quiconque se fait roi se déclare contre César.

(19.13)
Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors; et il s'assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha.

(19.14)
C'était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux Juifs: Voici votre roi.

(19.15)
Mais ils s'écrièrent: Ote, ôte, crucifie-le! Pilate leur dit: Crucifierai-je votre roi? Les principaux sacrificateurs répondirent: Nous n'avons de roi que César.

(19.16)
Alors il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus, et l'emmenèrent.

(19.17)
Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha.

(19.18)
C'est là qu'il fut crucifié, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu.

(19.19)
Pilate fit une inscription, qu'il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue: Jésus de Nazareth, roi des Juifs.

(19.20)
Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville: elle était en hébreu, en grec et en latin.

(19.21)
Les principaux sacrificateurs des Juifs dirent à Pilate: N'écris pas: Roi des Juifs. Mais écris qu'il a dit: Je suis roi des Juifs.

(19.22)
Pilate répondit: Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit.

(19.23)
Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'en bas. Et ils dirent entre eux:

(19.24)
Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. Cela arriva afin que s'accomplît cette parole de l'Écriture: Ils se sont partagé mes vêtements, Et ils ont tiré au sort ma tunique. Voilà ce que firent les soldats.

(19.25)
Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala.

(19.26)
Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils.

(19.27)
Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.

(19.28)
Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l'Écriture fût accomplie: J'ai soif.

(19.29)
Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l'ayant fixée à une branche d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche.

(19.30)
Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l'esprit.

(19.31)
Dans la crainte que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, -car c'était la préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour, -les Juifs demandèrent à Pilate qu'on rompît les jambes aux crucifiés, et qu'on les enlevât.

(19.32)
Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier, puis à l'autre qui avait été crucifié avec lui.

(19.33)
S'étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes;

(19.34)
mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l'eau.

(19.35)
Celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous croyiez aussi.

(19.36)
Ces choses sont arrivées, afin que l'Écriture fût accomplie: Aucun de ses os ne sera brisé.

(19.37)
Et ailleurs l'Écriture dit encore: Ils verront celui qu'ils ont percé.

(19.38)
Après cela, Joseph d'Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate la permission de prendre le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Il vint donc, et prit le corps de Jésus.

(19.39)
Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d'environ cent livres de myrrhe et d'aloès.

(19.40)
Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c'est la coutume d'ensevelir chez les Juifs.

(19.41)
Or, il y avait un jardin dans le lieu où Jésus avait été crucifié, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne encore n'avait été mis.

(19.42)
Ce fut là qu'ils déposèrent Jésus, à cause de la préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche.


20. Les disciples au tombeau

(20.1)
Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala se rendit au sépulcre dès le matin, comme il faisait encore obscur; et elle vit que la pierre était ôtée du sépulcre.

(20.2)
Elle courut vers Simon Pierre et vers l'autre disciple que Jésus aimait, et leur dit: Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l'ont mis.

(20.3)
Pierre et l'autre disciple sortirent, et allèrent au sépulcre.

(20.4)
Ils couraient tous deux ensemble. Mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre;

(20.5)
s'étant baissé, il vit les bandes qui étaient à terre, cependant il n'entra pas.

(20.6)
Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra dans le sépulcre; il vit les bandes qui étaient à terre,

(20.7)
et le linge qu'on avait mis sur la tête de Jésus, non pas avec les bandes, mais plié dans un lieu à part.

(20.8)
Alors l'autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi; et il vit, et il crut.

(20.9)
Car ils ne comprenaient pas encore que, selon l'Écriture, Jésus devait ressusciter des morts.

(20.10)
Et les disciples s'en retournèrent chez eux.

(20.11)
Cependant Marie se tenait dehors près du sépulcre, et pleurait. Comme elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre;

(20.12)
et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis à la place où avait été couché le corps de Jésus, l'un à la tête, l'autre aux pieds.

(20.13)
Ils lui dirent: Femme, pourquoi pleures-tu? Elle leur répondit: Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis.

(20.14)
En disant cela, elle se retourna, et elle vit Jésus debout; mais elle ne savait pas que c'était Jésus.

(20.15)
Jésus lui dit: Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? Elle, pensant que c'était le jardinier, lui dit: Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai.

(20.16)
Jésus lui dit: Marie! Elle se retourna, et lui dit en hébreu: Rabbouni! c'est-à-dire, Maître!

(20.17)
Jésus lui dit: Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.

(20.18)
Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu'elle avait vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses.

(20.19)
Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu'ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d'eux, et leur dit: La paix soit avec vous!

(20.20)
Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur.

(20.21)
Jésus leur dit de nouveau: La paix soit avec vous! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie.

(20.22)
Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint Esprit.

(20.23)
Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.

(20.24)
Thomas, appelé Didyme, l'un des douze, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint.

(20.25)
Les autres disciples lui dirent donc: Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit: Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point.

(20.26)
Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, se présenta au milieu d'eux, et dit: La paix soit avec vous!

(20.27)
Puis il dit à Thomas: Avance ici ton doigt, et regarde mes mains; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais crois.

(20.28)
Thomas lui répondit: Mon Seigneur et mon Dieu! Jésus lui dit:

(20.29)
Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru!

(20.30)
Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d'autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre.

(20.31)
Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en son nom.


21. L'apparition au bord du lac

(21.1)
Après cela, Jésus se montra encore aux disciples, sur les bords de la mer de Tibériade. Et voici de quelle manière il se montra.

(21.2)
Simon Pierre, Thomas, appelé Didyme, Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples de Jésus, étaient ensemble.

(21.3)
Simon Pierre leur dit: Je vais pêcher. Ils lui dirent: Nous allons aussi avec toi. Ils sortirent et montèrent dans une barque, et cette nuit-là ils ne prirent rien.

(21.4)
Le matin étant venu, Jésus se trouva sur le rivage; mais les disciples ne savaient pas que c'était Jésus.

(21.5)
Jésus leur dit: Enfants, n'avez-vous rien à manger? Ils lui répondirent: Non.

(21.6)
Il leur dit: Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc, et ils ne pouvaient plus le retirer, à cause de la grande quantité de poissons.

(21.7)
Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre: C'est le Seigneur! Et Simon Pierre, dès qu'il eut entendu que c'était le Seigneur, mit son vêtement et sa ceinture, car il était nu, et se jeta dans la mer.

(21.8)
Les autres disciples vinrent avec la barque, tirant le filet plein de poissons, car ils n'étaient éloignés de terre que d'environ deux cents coudées.

(21.9)
Lorsqu'ils furent descendus à terre, ils virent là des charbons allumés, du poisson dessus, et du pain.

(21.10)
Jésus leur dit: Apportez des poissons que vous venez de prendre.

(21.11)
Simon Pierre monta dans la barque, et tira à terre le filet plein de cent cinquante-trois grands poissons; et quoiqu'il y en eût tant, le filet ne se rompit point.

(21.12)
Jésus leur dit: Venez, mangez. Et aucun des disciples n'osait lui demander: Qui es-tu? sachant que c'était le Seigneur.

(21.13)
Jésus s'approcha, prit le pain, et leur en donna; il fit de même du poisson.

(21.14)
C'était déjà la troisième fois que Jésus se montrait à ses disciples depuis qu'il était ressuscité des morts.

(21.15)
Après qu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu plus que ne m'aiment ceux- ci? Il lui répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: Pais mes agneaux.

(21.16)
Il lui dit une seconde fois: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu? Pierre lui répondit: Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis.

(21.17)
Il lui dit pour la troisième fois: Simon, fils de Jonas, m'aimes-tu? Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois: M'aimes-tu? Et il lui répondit: Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis.

(21.18)
En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas.

(21.19)
Il dit cela pour indiquer par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit: Suis-moi.

(21.20)
Pierre, s'étant retourné, vit venir après eux le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le souper, s'était penché sur la poitrine de Jésus, et avait dit: Seigneur, qui est celui qui te livre?

(21.21)
En le voyant, Pierre dit à Jésus: Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-t-il?

(21.22)
Jésus lui dit: Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? Toi, suis-moi.

(21.23)
Là-dessus, le bruit courut parmi les frères que ce disciple ne mourrait point. Cependant Jésus n'avait pas dit à Pierre qu'il ne mourrait point; mais: Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe?

(21.24)
C'est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai.

(21.25)
Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu'on écrirait.



Jude

1. Les faux docteurs sont déjà jugés

(1.1)
Jude, serviteur de Jésus Christ, et frère de Jacques, à ceux qui ont été appelés, qui sont aimés en Dieu le Père, et gardés pour Jésus Christ:

(1.2)
que la miséricorde, la paix et la charité vous soient multipliées!

(1.3)
Bien aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes.

(1.4)
Car il s'est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul maître et Seigneur Jésus Christ.

(1.5)
Je veux vous rappeler, à vous qui savez fort bien toutes ces choses, que le Seigneur, après avoir sauvé le peuple et l'avoir tiré du pays d'Égypte, fit ensuite périr les incrédules;

(1.6)
qu'il a réservé pour le jugement du grand jour, enchaînés éternellement par les ténèbres, les anges qui n'ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure;

(1.7)
que Sodome et Gomorrhe et les villes voisines, qui se livrèrent comme eux à l'impudicité et à des vices contre nature, sont données en exemple, subissant la peine d'un feu éternel.

(1.8)
Malgré cela, ces hommes aussi, entraînés par leurs rêveries, souillent pareillement leur chair, méprisent l'autorité et injurient les gloires.

(1.9)
Or, l'archange Michel, lorsqu'il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n'osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit: Que le Seigneur te réprime!

(1.10)
Eux, au contraire, ils parlent d'une manière injurieuse de ce qu'ils ignorent, et ils se corrompent dans ce qu'ils savent naturellement comme les brutes.

(1.11)
Malheur à eux! car ils ont suivi la voie de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans l'égarement de Balaam, ils se sont perdus par la révolte de Coré.

(1.12)
Ce sont des écueils dans vos agapes, faisant impudemment bonne chère, se repaissant eux-mêmes. Ce sont des nuées sans eau, poussées par les vents; des arbres d'automne sans fruits, deux fois morts, déracinés;

(1.13)
des vagues furieuses de la mer, rejetant l'écume de leurs impuretés; des astres errants, auxquels l'obscurité des ténèbres est réservée pour l'éternité.

(1.14)
C'est aussi pour eux qu'Énoch, le septième depuis Adam, a prophétisé en ces termes: Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades,

(1.15)
pour exercer un jugement contre tous, et pour faire rendre compte à tous les impies parmi eux de tous les actes d'impiété qu'ils ont commis et de toutes les paroles injurieuses qu'ont proférées contre lui des pécheurs impies.

(1.16)
Ce sont des gens qui murmurent, qui se plaignent de leur sort, qui marchent selon leurs convoitises, qui ont à la bouche des paroles hautaines, qui admirent les personnes par motif d'intérêt.

(1.17)
Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des choses annoncées d'avance par les apôtres de notre Seigneur Jésus Christ.

(1.18)
Ils vous disaient qu'au dernier temps il y aurait des moqueurs, marchant selon leurs convoitises impies;

(1.19)
ce sont ceux qui provoquent des divisions, hommes sensuels, n'ayant pas l'esprit.

(1.20)
Pour vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, et priant par le Saint Esprit,

(1.21)
maintenez-vous dans l'amour de Dieu, en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle.

(1.22)
Reprenez les uns, ceux qui contestent;

(1.23)
sauvez-en d'autres en les arrachant du feu; et pour d'autres encore, ayez une pitié mêlée de crainte, haïssant jusqu'à la tunique souillée par la chair.

(1.24)
Or, à celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire irrépréhensibles et dans l'allégresse,

(1.25)
à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles! Amen!



Luc

1. Naissance de Jean le Baptiste

(1.1)
Plusieurs ayant entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous,

(1.2)
suivant ce que nous ont transmis ceux qui ont été des témoins oculaires dès le commencement et sont devenus des ministres de la parole,

(1.3)
il m'a aussi semblé bon, après avoir fait des recherches exactes sur toutes ces choses depuis leur origine, de te les exposer par écrit d'une manière suivie, excellent Théophile,

(1.4)
afin que tu reconnaisses la certitude des enseignements que tu as reçus.

(1.5)
Du temps d'Hérode, roi de Judée, il y avait un sacrificateur, nommé Zacharie, de la classe d'Abia; sa femme était d'entre les filles d'Aaron, et s'appelait Élisabeth.

(1.6)
Tous deux étaient justes devant Dieu, observant d'une manière irréprochable tous les commandements et toutes les ordonnances du Seigneur.

(1.7)
Ils n'avaient point d'enfants, parce qu'Élisabeth était stérile; et ils étaient l'un et l'autre avancés en âge.

(1.8)
Or, pendant qu'il s'acquittait de ses fonctions devant Dieu, selon le tour de sa classe, il fut appelé par le sort,

(1.9)
d'après la règle du sacerdoce, à entrer dans le temple du Seigneur pour offrir le parfum.

(1.10)
Toute la multitude du peuple était dehors en prière, à l'heure du parfum.

(1.11)
Alors un ange du Seigneur apparut à Zacharie, et se tint debout à droite de l'autel des parfums.

(1.12)
Zacharie fut troublé en le voyant, et la frayeur s'empara de lui.

(1.13)
Mais l'ange lui dit: Ne crains point, Zacharie; car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t'enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean.

(1.14)
Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance.

(1.15)
Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l'Esprit Saint dès le sein de sa mère;

(1.16)
il ramènera plusieurs des fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu;

(1.17)
il marchera devant Dieu avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener les coeurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé.

(1.18)
Zacharie dit à l'ange: A quoi reconnaîtrai-je cela? Car je suis vieux, et ma femme est avancée en âge.

(1.19)
L'ange lui répondit: Je suis Gabriel, je me tiens devant Dieu; j'ai été envoyé pour te parler, et pour t'annoncer cette bonne nouvelle.

(1.20)
Et voici, tu seras muet, et tu ne pourras parler jusqu'au jour où ces choses arriveront, parce que tu n'as pas cru à mes paroles, qui s'accompliront en leur temps.

(1.21)
Cependant, le peuple attendait Zacharie, s'étonnant de ce qu'il restait si longtemps dans le temple.

(1.22)
Quand il sortit, il ne put leur parler, et ils comprirent qu'il avait eu une vision dans le temple; il leur faisait des signes, et il resta muet.

(1.23)
Lorsque ses jours de service furent écoulés, il s'en alla chez lui.

(1.24)
Quelque temps après, Élisabeth, sa femme, devint enceinte. Elle se cacha pendant cinq mois, disant:

(1.25)
C'est la grâce que le Seigneur m'a faite, quand il a jeté les yeux sur moi pour ôter mon opprobre parmi les hommes.

(1.26)
Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,

(1.27)
auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie.

(1.28)
L'ange entra chez elle, et dit: Je te salue, toi à qui une grâce a été faite; le Seigneur est avec toi.

(1.29)
Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation.

(1.30)
L'ange lui dit: Ne crains point, Marie; car tu as trouvé grâce devant Dieu.

(1.31)
Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus.

(1.32)
Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père.

(1.33)
Il règnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin.

(1.34)
Marie dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme?

(1.35)
L'ange lui répondit: Le Saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu.

(1.36)
Voici, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois.

(1.37)
Car rien n'est impossible à Dieu.

(1.38)
Marie dit: Je suis la servante du Seigneur; qu'il me soit fait selon ta parole! Et l'ange la quitta.

(1.39)
Dans ce même temps, Marie se leva, et s'en alla en hâte vers les montagnes, dans une ville de Juda.

(1.40)
Elle entra dans la maison de Zacharie, et salua Élisabeth.

(1.41)
Dès qu'Élisabeth entendit la salutation de Marie, son enfant tressaillit dans son sein, et elle fut remplie du Saint Esprit.

(1.42)
Elle s'écria d'une voix forte: Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton sein est béni.

(1.43)
Comment m'est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne auprès de moi?

(1.44)
Car voici, aussitôt que la voix de ta salutation a frappé mon oreille, l'enfant a tressailli d'allégresse dans mon sein.

(1.45)
Heureuse celle qui a cru, parce que les choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur auront leur accomplissement.

(1.46)
Et Marie dit: Mon âme exalte le Seigneur,

(1.47)
Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur,

(1.48)
Parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse,

(1.49)
Parce que le Tout Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint,

(1.50)
Et sa miséricorde s'étend d'âge en âge Sur ceux qui le craignent.

(1.51)
Il a déployé la force de son bras; Il a dispersé ceux qui avaient dans le coeur des pensées orgueilleuses.

(1.52)
Il a renversé les puissants de leurs trônes, Et il a élevé les humbles.

(1.53)
Il a rassasié de biens les affamés, Et il a renvoyé les riches à vide.

(1.54)
Il a secouru Israël, son serviteur, Et il s'est souvenu de sa miséricorde, -

(1.55)
Comme il l'avait dit à nos pères, -Envers Abraham et sa postérité pour toujours.

(1.56)
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois. Puis elle retourna chez elle.

(1.57)
Le temps où Élisabeth devait accoucher arriva, et elle enfanta un fils.

(1.58)
Ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur avait fait éclater envers elle sa miséricorde, et ils se réjouirent avec elle.

(1.59)
Le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l'enfant, et ils l'appelaient Zacharie, du nom de son père.

(1.60)
Mais sa mère prit la parole, et dit: Non, il sera appelé Jean.

(1.61)
Ils lui dirent: Il n'y a dans ta parenté personne qui soit appelé de ce nom.

(1.62)
Et ils firent des signes à son père pour savoir comment il voulait qu'on l'appelle.

(1.63)
Zacharie demanda des tablettes, et il écrivit: Jean est son nom. Et tous furent dans l'étonnement.

(1.64)
Au même instant, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia, et il parlait, bénissant Dieu.

(1.65)
La crainte s'empara de tous les habitants d'alentour, et, dans toutes les montagnes de la Judée, on s'entretenait de toutes ces choses.

(1.66)
Tous ceux qui les apprirent les gardèrent dans leur coeur, en disant: Que sera donc cet enfant? Et la main du Seigneur était avec lui.

(1.67)
Zacharie, son père, fut rempli du Saint Esprit, et il prophétisa, en ces mots:

(1.68)
Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, De ce qu'il a visité et racheté son peuple,

(1.69)
Et nous a suscité un puissant Sauveur Dans la maison de David, son serviteur,

(1.70)
Comme il l'avait annoncé par la bouche de ses saints prophètes des temps anciens, -

(1.71)
Un Sauveur qui nous délivre de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent!

(1.72)
C'est ainsi qu'il manifeste sa miséricorde envers nos pères, Et se souvient de sa sainte alliance,

(1.73)
Selon le serment par lequel il avait juré à Abraham, notre père,

(1.74)
De nous permettre, après que nous serions délivrés de la main de nos ennemis, De le servir sans crainte,

(1.75)
En marchant devant lui dans la sainteté et dans la justice tous les jours de notre vie.

(1.76)
Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très Haut; Car tu marcheras devant la face du Seigneur, pour préparer ses voies,

(1.77)
Afin de donner à son peuple la connaissance du salut Par le pardon de ses péchés,

(1.78)
Grâce aux entrailles de la miséricorde de notre Dieu, En vertu de laquelle le soleil levant nous a visités d'en haut,

(1.79)
Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, Pour diriger nos pas dans le chemin de la paix.

(1.80)
Or, l'enfant croissait, et se fortifiait en esprit. Et il demeura dans les déserts, jusqu'au jour où il se présenta devant Israël.


2. Naissance et jeunesse de Jésus

(2.1)
En ce temps-là parut un édit de César Auguste, ordonnant un recensement de toute la terre.

(2.2)
Ce premier recensement eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie.

(2.3)
Tous allaient se faire inscrire, chacun dans sa ville.

(2.4)
Joseph aussi monta de la Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en Judée, dans la ville de David, appelée Bethléhem, parce qu'il était de la maison et de la famille de David,

(2.5)
afin de se faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte.

(2.6)
Pendant qu'ils étaient là, le temps où Marie devait accoucher arriva,

(2.7)
et elle enfanta son fils premier-né. Elle l'emmaillota, et le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie.

(2.8)
Il y avait, dans cette même contrée, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux.

(2.9)
Et voici, un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d'eux. Ils furent saisis d'une grande frayeur.

(2.10)
Mais l'ange leur dit: Ne craignez point; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d'une grande joie:

(2.11)
c'est qu'aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur.

(2.12)
Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez: vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche.

(2.13)
Et soudain il se joignit à l'ange une multitude de l'armée céleste, louant Dieu et disant:

(2.14)
Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, Et paix sur la terre parmi les hommes qu'il agrée!

(2.15)
Lorsque les anges les eurent quittés pour retourner au ciel, les bergers se dirent les uns aux autres: Allons jusqu'à Bethléhem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître.

(2.16)
Ils y allèrent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et le petit enfant couché dans la crèche.

(2.17)
Après l'avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été dit au sujet de ce petit enfant.

(2.18)
Tous ceux qui les entendirent furent dans l'étonnement de ce que leur disaient les bergers.

(2.19)
Marie gardait toutes ces choses, et les repassait dans son coeur.

(2.20)
Et les bergers s'en retournèrent, glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu, et qui était conforme à ce qui leur avait été annoncé.

(2.21)
Le huitième jour, auquel l'enfant devait être circoncis, étant arrivé, on lui donna le nom de Jésus, nom qu'avait indiqué l'ange avant qu'il fût conçu dans le sein de sa mère.

(2.22)
Et, quand les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, Joseph et Marie le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, -

(2.23)
suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur: Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur, -

(2.24)
et pour offrir en sacrifice deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme cela est prescrit dans la loi du Seigneur.

(2.25)
Et voici, il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon. Cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit Saint était sur lui.

(2.26)
Il avait été divinement averti par le Saint Esprit qu'il ne mourrait point avant d'avoir vu le Christ du Seigneur.

(2.27)
Il vint au temple, poussé par l'Esprit. Et, comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qu'ordonnait la loi,

(2.28)
il le reçut dans ses bras, bénit Dieu, et dit:

(2.29)
Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur S'en aller en paix, selon ta parole.

(2.30)
Car mes yeux ont vu ton salut,

(2.31)
Salut que tu as préparé devant tous les peuples,

(2.32)
Lumière pour éclairer les nations, Et gloire d'Israël, ton peuple.

(2.33)
Son père et sa mère étaient dans l'admiration des choses qu'on disait de lui.

(2.34)
Siméon les bénit, et dit à Marie, sa mère: Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction,

(2.35)
et à toi-même une épée te transpercera l'âme, afin que les pensées de beaucoup de coeurs soient dévoilées.

(2.36)
Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser. Elle était fort avancée en âge, et elle avait vécu sept ans avec son mari depuis sa virginité.

(2.37)
Restée veuve, et âgée de quatre vingt-quatre ans, elle ne quittait pas le temple, et elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et dans la prière.

(2.38)
Étant survenue, elle aussi, à cette même heure, elle louait Dieu, et elle parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.

(2.39)
Lorsqu'ils eurent accompli tout ce qu'ordonnait la loi du Seigneur, Joseph et Marie retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville.

(2.40)
Or, l'enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

(2.41)
Les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque.

(2.42)
Lorsqu'il fut âgé de douze ans, ils y montèrent, selon la coutume de la fête.

(2.43)
Puis, quand les jours furent écoulés, et qu'ils s'en retournèrent, l'enfant Jésus resta à Jérusalem. Son père et sa mère ne s'en aperçurent pas.

(2.44)
Croyant qu'il était avec leurs compagnons de voyage, ils firent une journée de chemin, et le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances.

(2.45)
Mais, ne l'ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem pour le chercher.

(2.46)
Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant.

(2.47)
Tous ceux qui l'entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses.

(2.48)
Quand ses parents le virent, ils furent saisis d'étonnement, et sa mère lui dit: Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse.

(2.49)
Il leur dit: Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père?

(2.50)
Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait.

(2.51)
Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait toutes ces choses dans son coeur.

(2.52)
Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.


3. Baptême de Jésus

(3.1)
La quinzième année du règne de Tibère César, -lorsque Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de la Galilée, son frère Philippe tétrarque de l'Iturée et du territoire de la Trachonite, Lysanias tétrarque de l'Abilène,

(3.2)
et du temps des souverains sacrificateurs Anne et Caïphe, -la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert.

(3.3)
Et il alla dans tout le pays des environs de Jourdain, prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés,

(3.4)
selon ce qui est écrit dans le livre des paroles d'Ésaïe, le prophète: C'est la voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers.

(3.5)
Toute vallée sera comblée, Toute montagne et toute colline seront abaissées; Ce qui est tortueux sera redressé, Et les chemins raboteux seront aplanis.

(3.6)
Et toute chair verra le salut de Dieu.

(3.7)
Il disait donc à ceux qui venaient en foule pour être baptisés par lui: Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir?

(3.8)
Produisez donc des fruits dignes de la repentance, et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour père! Car je vous déclare que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants à Abraham.

(3.9)
Déjà même la cognée est mise à la racine des arbres: tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu.

(3.10)
La foule l'interrogeait, disant: Que devons-nous donc faire?

(3.11)
Il leur répondit: Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a point, et que celui qui a de quoi manger agisse de même.

(3.12)
Il vint aussi des publicains pour être baptisés, et ils lui dirent: Maître, que devons-nous faire?

(3.13)
Il leur répondit: N'exigez rien au delà de ce qui vous a été ordonné.

(3.14)
Des soldats aussi lui demandèrent: Et nous, que devons-nous faire? Il leur répondit: Ne commettez ni extorsion ni fraude envers personne, et contentez-vous de votre solde.

(3.15)
Comme le peuple était dans l'attente, et que tous se demandaient en eux-même si Jean n'était pas le Christ,

(3.16)
il leur dit à tous: Moi, je vous baptise d'eau; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint Esprit et de feu.

(3.17)
Il a son van à la main; il nettoiera son aire, et il amassera le blé dans son grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint point.

(3.18)
C'est ainsi que Jean annonçait la bonne nouvelle au peuple, en lui adressant encore beaucoup d'autres exhortations.

(3.19)
Mais Hérode le tétrarque, étant repris par Jean au sujet d'Hérodias, femme de son frère, et pour toutes les mauvaises actions qu'il avait commises,

(3.20)
ajouta encore à toutes les autres celle d'enfermer Jean dans la prison.

(3.21)
Tout le peuple se faisant baptiser, Jésus fut aussi baptisé; et, pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit,

(3.22)
et le Saint Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles: Tu es mon Fils bien-aimé; en toi j'ai mis toute mon affection.

(3.23)
Jésus avait environ trente ans lorsqu'il commença son ministère, étant, comme on le croyait, fils de Joseph, fils d'Héli,

(3.24)
fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Melchi, fils de Jannaï, fils de Joseph,

(3.25)
fils de Mattathias, fils d'Amos, fils de Nahum, fils d'Esli, fils de Naggaï,

(3.26)
fils de Maath, fils de Mattathias, fils de Sémeï, fils de Josech, fils de Joda,

(3.27)
fils de Joanan, fils de Rhésa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri,

(3.28)
fils de Melchi, fils d'Addi, fils de Kosam, fils d'Elmadam, fils D'Er,

(3.29)
fils de Jésus, fils d'Éliézer, fils de Jorim, fils de Matthat, fils de Lévi,

(3.30)
fils de Siméon, fils de Juda, fils de Joseph, fils de Jonam, fils d'Éliakim,

(3.31)
fils de Méléa, fils de Menna, fils de Mattatha, fils de Nathan, fils de David,

(3.32)
fils d'Isaï, fils de Jobed, fils de Booz, fils de Salmon, fils de Naasson,

(3.33)
fils d'Aminadab, fils d'Admin, fils d'Arni, fils d'Esrom, fils de Pharès, fils de Juda,

(3.34)
fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham, fis de Thara, fils de Nachor,

(3.35)
fils de Seruch, fils de Ragau, fils de Phalek, fils d'Éber, fils de Sala,

(3.36)
fils de Kaïnam, fils d'Arphaxad, fils de Sem, fils de Noé, fils de Lamech,

(3.37)
fils de Mathusala, fils d'Énoch, fils de Jared, fils de Maléléel, fils de Kaïnan,

(3.38)
fils d'Énos, fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu.


4. La tentation de Jésus

(4.1)
Jésus, rempli du Saint Esprit, revint du Jourdain, et il fut conduit par l'Esprit dans le désert,

(4.2)
où il fut tenté par le diable pendant quarante jours. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, après qu'ils furent écoulés, il eut faim.

(4.3)
Le diable lui dit: Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre qu'elle devienne du pain.

(4.4)
Jésus lui répondit: Il est écrit: L'Homme ne vivra pas de pain seulement.

(4.5)
Le diable, l'ayant élevé, lui montra en un instant tous les royaumes de la terre,

(4.6)
et lui dit: Je te donnerai toute cette puissance, et la gloire de ces royaumes; car elle m'a été donnée, et je la donne à qui je veux.

(4.7)
Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi.

(4.8)
Jésus lui répondit: Il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.

(4.9)
Le diable le conduisit encore à Jérusalem, le plaça sur le haut du temple, et lui dit: Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas; car il est écrit:

(4.10)
Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, Afin qu'ils te gardent;

(4.11)
et: Ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte contre une pierre.

(4.12)
Jésus lui répondit: Il es dit: Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu.

(4.13)
Après l'avoir tenté de toutes ces manières, le diable s'éloigna de lui jusqu'à un moment favorable.

(4.14)
Jésus, revêtu de la puissance de l'Esprit, retourna en Galilée, et sa renommée se répandit dans tout le pays d'alentour.

(4.15)
Il enseignait dans les synagogues, et il était glorifié par tous.

(4.16)
Il se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et, selon sa coutume, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture,

(4.17)
et on lui remit le livre du prophète Ésaïe. L'ayant déroulé, il trouva l'endroit où il était écrit:

(4.18)
L'Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé,

(4.19)
Pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés, Pour publier une année de grâce du Seigneur.

(4.20)
Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur, et s'assit. Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui.

(4.21)
Alors il commença à leur dire: Aujourd'hui cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, est accomplie.

(4.22)
Et tous lui rendaient témoignage; ils étaient étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche, et ils disaient: N'est-ce pas le fils de Joseph?

(4.23)
Jésus leur dit: Sans doute vous m'appliquerez ce proverbe: Médecin, guéris-toi toi-même; et vous me direz: Fais ici, dans ta patrie, tout ce que nous avons appris que tu as fait à Capernaüm.

(4.24)
Mais, ajouta-t-il, je vous le dis en vérité, aucun prophète n'est bien reçu dans sa patrie.

(4.25)
Je vous le dis en vérité: il y avait plusieurs veuves en Israël du temps d'Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu'il y eut une grande famine sur toute la terre;

(4.26)
et cependant Élie ne fut envoyé vers aucune d'elles, si ce n'est vers une femme veuve, à Sarepta, dans le pays de Sidon.

(4.27)
Il y avait aussi plusieurs lépreux en Israël du temps d'Élisée, le prophète; et cependant aucun d'eux ne fut purifié, si ce n'est Naaman le Syrien.

(4.28)
Ils furent tous remplis de colère dans la synagogue, lorsqu'ils entendirent ces choses.

(4.29)
Et s'étant levés, ils le chassèrent de la ville, et le menèrent jusqu'au sommet de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, afin de le précipiter en bas.

(4.30)
Mais Jésus, passant au milieu d'eux, s'en alla.

(4.31)
Il descendit à Capernaüm, ville de la Galilée; et il enseignait, le jour du sabbat.

(4.32)
On était frappé de sa doctrine; car il parlait avec autorité.

(4.33)
Il se trouva dans la synagogue un homme qui avait un esprit de démon impur, et qui s'écria d'une voix forte:

(4.34)
Ah! qu'y a-t-il entre nous et toi, Jésus de Nazareth? Tu es venu pour nous perdre. Je sais qui tu es: le Saint de Dieu.

(4.35)
Jésus le menaça, disant: Tais-toi, et sors de cet homme. Et le démon le jeta au milieu de l'assemblée, et sortit de lui, sans lui faire aucun mal.

(4.36)
Tous furent saisis de stupeur, et ils se disaient les uns aux autres: Quelle est cette parole? il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent!

(4.37)
Et sa renommée se répandit dans tous les lieux d'alentour.

(4.38)
En sortant de la synagogue, il se rendit à la maison de Simon. La belle-mère de Simon avait une violente fièvre, et ils le prièrent en sa faveur.

(4.39)
S'étant penché sur elle, il menaça la fièvre, et la fièvre la quitta. A l'instant elle se leva, et les servit.

(4.40)
Après le couché du soleil, tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses maladies les lui amenèrent. Il imposa les mains à chacun d'eux, et il les guérit.

(4.41)
Des démons aussi sortirent de beaucoup de personnes, en criant et en disant: Tu es le Fils de Dieu. Mais il les menaçait et ne leur permettait pas de parler, parce qu'ils savaient qu'il était le Christ.

(4.42)
Dès que le jour parut, il sortit et alla dans un lieu désert. Une foule de gens se mirent à sa recherche, et arrivèrent jusqu'à lui; ils voulaient le retenir, afin qu'il ne les quittât point.

(4.43)
Mais il leur dit: Il faut aussi que j'annonce aux autres villes la bonne nouvelle du royaume de Dieu; car c'est pour cela que j'ai été envoyé.

(4.44)
Et il prêchait dans les synagogues de la Galilée.


5. Pêche miraculeuse et guérisons

(5.1)
Comme Jésus se trouvait auprès du lac de Génésareth, et que la foule se pressait autour de lui pour entendre la parole de Dieu,

(5.2)
il vit au bord du lac deux barques, d'où les pêcheurs étaient descendus pour laver leurs filets.

(5.3)
Il monta dans l'une de ces barques, qui était à Simon, et il le pria de s'éloigner un peu de terre. Puis il s'assit, et de la barque il enseignait la foule.

(5.4)
Lorsqu'il eut cessé de parler, il dit à Simon: Avance en pleine eau, et jetez vos filets pour pêcher.

(5.5)
Simon lui répondit: Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre; mais, sur ta parole, je jetterai le filet.

(5.6)
L'ayant jeté, ils prirent une grande quantité de poissons, et leur filet se rompait.

(5.7)
Ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans l'autre barque de venir les aider. Ils vinrent et ils remplirent les deux barques, au point qu'elles enfonçaient.

(5.8)
Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus, et dit: Seigneur, retire-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur.

(5.9)
Car l'épouvante l'avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche qu'ils avaient faite.

(5.10)
Il en était de même de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Alors Jésus dit à Simon: Ne crains point; désormais tu seras pêcheur d'hommes.

(5.11)
Et, ayant ramené les barques à terre, ils laissèrent tout, et le suivirent.

(5.12)
Jésus était dans une des villes; et voici, un homme couvert de lèpre, l'ayant vu, tomba sur sa face, et lui fit cette prière: Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur.

(5.13)
Jésus étendit la main, le toucha, et dit: Je le veux, sois pur. Aussitôt la lèpre le quitta.

(5.14)
Puis il lui ordonna de n'en parler à personne. Mais, dit-il, va te montrer au sacrificateur, et offre pour ta purification ce que Moïse a prescrit, afin que cela leur serve de témoignage.

(5.15)
Sa renommée se répandait de plus en plus, et les gens venaient en foule pour l'entendre et pour être guéris de leurs maladies.

(5.16)
Et lui, il se retirait dans les déserts, et priait.

(5.17)
Un jour Jésus enseignait. Des pharisiens et des docteurs de la loi étaient là assis, venus de tous les villages de la Galilée, de la Judée et de Jérusalem; et la puissance du Seigneur se manifestait par des guérisons.

(5.18)
Et voici, des gens, portant sur un lit un homme qui était paralytique, cherchaient à le faire entrer et à le placer sous ses regards.

(5.19)
Comme ils ne savaient par où l'introduire, à cause de la foule, ils montèrent sur le toit, et ils le descendirent par une ouverture, avec son lit, au milieu de l'assemblée, devant Jésus.

(5.20)
Voyant leur foi, Jésus dit: Homme, tes péchés te sont pardonnés.

(5.21)
Les scribes et les pharisiens se mirent à raisonner et à dire: Qui est celui-ci, qui profère des blasphèmes? Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul?

(5.22)
Jésus, connaissant leurs pensées, prit la parole et leur dit: Quelles pensées avez-vous dans vos coeurs?

(5.23)
Lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés te sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, et marche?

(5.24)
Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Je te l'ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison.

(5.25)
Et, à l'instant, il se leva en leur présence, prit le lit sur lequel il était couché, et s'en alla dans sa maison, glorifiant Dieu.

(5.26)
Tous étaient dans l'étonnement, et glorifiaient Dieu; remplis de crainte, ils disaient: Nous avons vu aujourd'hui des choses étranges.

(5.27)
Après cela, Jésus sortit, et il vit un publicain, nommé Lévi, assis au lieu des péages. Il lui dit: Suis-moi.

(5.28)
Et, laissant tout, il se leva, et le suivit.

(5.29)
Lévi lui donna un grand festin dans sa maison, et beaucoup de publicains et d'autres personnes étaient à table avec eux.

(5.30)
Les pharisiens et les scribes murmurèrent, et dirent à ses disciples: Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les gens de mauvaise vie?

(5.31)
Jésus, prenant la parole, leur dit: Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades.

(5.32)
Je ne suis pas venu appeler à la repentance des justes, mais des pécheurs.

(5.33)
Ils lui dirent: Les disciples de Jean, comme ceux des pharisiens, jeûnent fréquemment et font des prières, tandis que les tiens mangent et boivent.

(5.34)
Il leur répondit: Pouvez-vous faire jeûner les amis de l'époux pendant que l'époux est avec eux?

(5.35)
Les jours viendront où l'époux leur sera enlevé, alors ils jeûneront en ces jours-là.

(5.36)
Il leur dit aussi une parabole: Personne ne déchire d'un habit neuf un morceau pour le mettre à un vieil habit; car, il déchire l'habit neuf, et le morceau qu'il en a pris n'est pas assorti au vieux.

(5.37)
Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, le vin nouveau fait rompre les outres, il se répand, et les outres sont perdues;

(5.38)
mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves.

(5.39)
Et personne, après avoir bu du vin vieux, ne veut du nouveau, car il dit: Le vieux est bon.


6. Choix des douze apôtres, Jésus et la foule

(6.1)
Il arriva, un jour de sabbat appelé second-premier, que Jésus traversait des champs de blé. Ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains.

(6.2)
Quelques pharisiens leur dirent: Pourquoi faites-vous ce qu'il n'est pas permis de faire pendant le sabbat?

(6.3)
Jésus leur répondit: N'avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui;

(6.4)
comment il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de proposition, en mangea, et en donna à ceux qui étaient avec lui, bien qu'il ne soit permis qu'aux sacrificateurs de les manger?

(6.5)
Et il leur dit: Le Fils de l'homme est maître même du sabbat.

(6.6)
Il arriva, un autre jour de sabbat, que Jésus entra dans la synagogue, et qu'il enseignait. Il s'y trouvait un homme dont la main droite était sèche.

(6.7)
Les scribes et les pharisiens observaient Jésus, pour voir s'il ferait une guérison le jour du sabbat: c'était afin d'avoir sujet de l'accuser.

(6.8)
Mais il connaissait leurs pensées, et il dit à l'homme qui avait la main sèche: Lève-toi, et tiens-toi là au milieu. Il se leva, et se tint debout.

(6.9)
Et Jésus leur dit: Je vous demande s'il est permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la tuer.

(6.10)
Alors, promenant ses regards sur eux tous, il dit à l'homme: Étends ta main. Il le fit, et sa main fut guérie.

(6.11)
Ils furent remplis de fureur, et ils se consultèrent pour savoir ce qu'ils feraient à Jésus.

(6.12)
En ce temps-là, Jésus se rendit sur la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu.

(6.13)
Quand le jour parut, il appela ses disciples, et il en choisit douze, auxquels il donna le nom d'apôtres:

(6.14)
Simon, qu'il nomma Pierre; André, son frère; Jacques; Jean; Philippe; Barthélemy;

(6.15)
Matthieu; Thomas; Jacques, fils d'Alphée; Simon, appelé le zélote;

(6.16)
Jude, fils de Jacques; et Judas Iscariot, qui devint traître.

(6.17)
Il descendit avec eux, et s'arrêta sur un plateau, où se trouvaient une foule de ses disciples et une multitude de peuple de toute la Judée, de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et de Sidon. Ils étaient venus pour l'entendre, et pour être guéris de leurs maladies.

(6.18)
Ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris.

(6.19)
Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous.

(6.20)
Alors Jésus, levant les yeux sur ses disciples, dit: Heureux vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous!

(6.21)
Heureux vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés! Heureux vous qui pleurez maintenant, car vous serez dans la joie!

(6.22)
Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu'on vous chassera, vous outragera, et qu'on rejettera votre nom comme infâme, à cause du Fils de l'homme!

(6.23)
Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez d'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans le ciel; car c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.

(6.24)
Mais, malheur à vous, riches, car vous avez votre consolation!

(6.25)
Malheur à vous qui êtes rassasiés, car vous aurez faim! Malheur à vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et dans les larmes!

(6.26)
Malheur, lorsque tous les hommes diront du bien de vous, car c'est ainsi qu'agissaient leurs pères à l'égard des faux prophètes!

(6.27)
Mais je vous dis, à vous qui m'écoutez: Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent,

(6.28)
bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent.

(6.29)
Si quelqu'un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l'autre. Si quelqu'un prend ton manteau, ne l'empêche pas de prendre encore ta tunique.

(6.30)
Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas ton bien à celui qui s'en empare.

(6.31)
Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux.

(6.32)
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment.

(6.33)
Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi agissent de même.

(6.34)
Et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin de recevoir la pareille.

(6.35)
Mais aimez vos ennemis, faites du bien, et prêtez sans rien espérer. Et votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les méchants.

(6.36)
Soyez donc miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux.

(6.37)
Ne jugez point, et vous ne serez point jugés; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés; absolvez, et vous serez absous.

(6.38)
Donnez, et il vous sera donné: on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis.

(6.39)
Il leur dit aussi cette parabole: Un aveugle peut-il conduire un aveugle? Ne tomberont-ils pas tous deux dans une fosse?

(6.40)
Le disciple n'est pas plus que le maître; mais tout disciple accompli sera comme son maître.

(6.41)
Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'oeil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil?

(6.42)
Ou comment peux-tu dire à ton frère: Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton oeil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l'oeil de ton frère.

(6.43)
Ce n'est pas un bon arbre qui porte du mauvais fruit, ni un mauvais arbre qui porte du bon fruit.

(6.44)
Car chaque arbre se connaît à son fruit. On ne cueille pas des figues sur des épines, et l'on ne vendange pas des raisins sur des ronces.

(6.45)
L'homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son coeur, et le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor; car c'est de l'abondance du coeur que la bouche parle.

(6.46)
Pourquoi m'appelez-vous Seigneur, Seigneur! et ne faites-vous pas ce que je dis?

(6.47)
Je vous montrerai à qui est semblable tout homme qui vient à moi, entend mes paroles, et les met en pratique.

(6.48)
Il est semblable à un homme qui, bâtissant une maison, a creusé, creusé profondément, et a posé le fondement sur le roc. Une inondation est venue, et le torrent s'est jeté contre cette maison, sans pouvoir l'ébranler, parce qu'elle était bien bâtie.

(6.49)
Mais celui qui entend, et ne met pas en pratique, est semblable à un homme qui a bâti une maison sur la terre, sans fondement. Le torrent s'est jeté contre elle: aussitôt elle est tombée, et la ruine de cette maison a été grande.


7. Jugement de Jésus sur Jean le Baptiste

(7.1)
Après avoir achevé tous ces discours devant le peuple qui l'écoutait, Jésus entra dans Capernaüm.

(7.2)
Un centenier avait un serviteur auquel il était très attaché, et qui se trouvait malade, sur le point de mourir.

(7.3)
Ayant entendu parler de Jésus, il lui envoya quelques anciens des Juifs, pour le prier de venir guérir son serviteur.

(7.4)
Ils arrivèrent auprès de Jésus, et lui adressèrent d'instantes supplications, disant: Il mérite que tu lui accordes cela;

(7.5)
car il aime notre nation, et c'est lui qui a bâti notre synagogue.

(7.6)
Jésus, étant allé avec eux, n'était guère éloigné de la maison, quand le centenier envoya des amis pour lui dire: Seigneur, ne prends pas tant de peine; car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit.

(7.7)
C'est aussi pour cela que je ne me suis pas cru digne d'aller en personne vers toi. Mais dis un mot, et mon serviteur sera guéri.

(7.8)
Car, moi qui suis soumis à des supérieurs, j'ai des soldats sous mes ordres; et je dis à l'un: Va! et il va; à l'autre: Viens! et il vient; et à mon serviteur: Fais cela! et il le fait.

(7.9)
Lorsque Jésus entendit ces paroles, il admira le centenier, et, se tournant vers la foule qui le suivait, il dit: Je vous le dis, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi.

(7.10)
De retour à la maison, les gens envoyés par le centenier trouvèrent guéri le serviteur qui avait été malade.

(7.11)
Le jour suivant, Jésus alla dans une ville appelée Naïn; ses disciples et une grande foule faisaient route avec lui.

(7.12)
Lorsqu'il fut près de la porte de la ville, voici, on portait en terre un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve; et il y avait avec elle beaucoup de gens de la ville.

(7.13)
Le Seigneur, l'ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit: Ne pleure pas!

(7.14)
Il s'approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s'arrêtèrent. Il dit: Jeune homme, je te le dis, lève-toi!

(7.15)
Et le mort s'assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère.

(7.16)
Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant: Un grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité son peuple.

(7.17)
Cette parole sur Jésus se répandit dans toute la Judée et dans tout le pays d'alentour.

(7.18)
Jean fut informé de toutes ces choses par ses disciples.

(7.19)
Il en appela deux, et les envoya vers Jésus, pour lui dire: Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?

(7.20)
Arrivés auprès de Jésus, ils dirent: Jean Baptiste nous a envoyés vers toi, pour dire: Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?

(7.21)
A l'heure même, Jésus guérit plusieurs personnes de maladies, d'infirmités, et d'esprits malins, et il rendit la vue à plusieurs aveugles.

(7.22)
Et il leur répondit: Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.

(7.23)
Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute!

(7.24)
Lorsque les envoyés de Jean furent partis, Jésus se mit à dire à la foule, au sujet de Jean: Qu'êtes-vous allés voir au désert? un roseau agité par le vent?

(7.25)
Mais, qu'êtes-vous allés voir? un homme vêtu d'habits précieux? Voici, ceux qui portent des habits magnifiques, et qui vivent dans les délices, sont dans les maisons des rois.

(7.26)
Qu'êtes-vous donc allés voir? un prophète? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète.

(7.27)
C'est celui dont il est écrit: Voici, j'envoie mon messager devant ta face, Pour préparer ton chemin devant toi.

(7.28)
Je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'y en a point de plus grand que Jean. Cependant, le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui.

(7.29)
Et tout le peuple qui l'a entendu et même les publicains ont justifié Dieu, en se faisant baptiser du baptême de Jean;

(7.30)
mais les pharisiens et les docteurs de la loi, en ne se faisant pas baptiser par lui, ont rendu nul à leur égard le dessein de Dieu.

(7.31)
A qui donc comparerai-je les hommes de cette génération, et à qui ressemblent-ils?

(7.32)
Ils ressemblent aux enfants assis dans la place publique, et qui, se parlant les uns aux autres, disent: Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé; nous vous avons chanté des complaintes, et vous n'avez pas pleuré.

(7.33)
Car Jean Baptiste est venu, ne mangeant pas de pain et ne buvant pas de vin, et vous dites: Il a un démon.

(7.34)
Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites: C'est un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des gens de mauvaise vie.

(7.35)
Mais la sagesse a été justifiée par tous ses enfants.

(7.36)
Un pharisien pria Jésus de manger avec lui. Jésus entra dans la maison du pharisien, et se mit à table.

(7.37)
Et voici, une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville, ayant su qu'il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d'albâtre plein de parfum,

(7.38)
et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait; et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les baisa, et les oignit de parfum.

(7.39)
Le pharisien qui l'avait invité, voyant cela, dit en lui-même: Si cet homme était prophète, il connaîtrait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, il connaîtrait que c'est une pécheresse.

(7.40)
Jésus prit la parole, et lui dit: Simon, j'ai quelque chose à te dire. -Maître, parle, répondit-il. -

(7.41)
Un créancier avait deux débiteurs: l'un devait cinq cents deniers, et l'autre cinquante.

(7.42)
Comme ils n'avaient pas de quoi payer, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel l'aimera le plus?

(7.43)
Simon répondit: Celui, je pense, auquel il a le plus remis. Jésus lui dit: Tu as bien jugé.

(7.44)
Puis, se tournant vers la femme, il dit à Simon: Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as point donné d'eau pour laver mes pieds; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux.

(7.45)
Tu ne m'as point donné de baiser; mais elle, depuis que je suis entré, elle n'a point cessé de me baiser les pieds.

(7.46)
Tu n'as point versé d'huile sur ma tête; mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds.

(7.47)
C'est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés: car elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui on pardonne peu aime peu.

(7.48)
Et il dit à la femme: Tes péchés sont pardonnés.

(7.49)
Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes: Qui est celui-ci, qui pardonne même les péchés?

(7.50)
Mais Jésus dit à la femme: Ta foi t'a sauvée, va en paix.


8. Parabole de la semence

(8.1)
Ensuite, Jésus allait de ville en ville et de village en village, prêchant et annonçant la bonne nouvelle du royaume de Dieu.

(8.2)
Les douze étaient avec de lui et quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits malins et de maladies: Marie, dite de Magdala, de laquelle étaient sortis sept démons,

(8.3)
Jeanne, femme de Chuza, intendant d'Hérode, Susanne, et plusieurs autres, qui l'assistaient de leurs biens.

(8.4)
Une grande foule s'étant assemblée, et des gens étant venus de diverses villes auprès de lui, il dit cette parabole:

(8.5)
Un semeur sortit pour semer sa semence. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: elle fut foulée aux pieds, et les oiseaux du ciel la mangèrent.

(8.6)
Une autre partie tomba sur le roc: quand elle fut levée, elle sécha, parce qu'elle n'avait point d'humidité.

(8.7)
Une autre partie tomba au milieu des épines: les épines crûrent avec elle, et l'étouffèrent.

(8.8)
Une autre partie tomba dans la bonne terre: quand elle fut levée, elle donna du fruit au centuple. Après avoir ainsi parlé, Jésus dit à haute voix: Que celui qui a des oreilles pour entendre entende!

(8.9)
Ses disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole.

(8.10)
Il répondit: Il vous a été donné de connaître les mystères du royaume de Dieu; mais pour les autres, cela leur est dit en paraboles, afin qu'en voyant ils ne voient point, et qu'en entendant ils ne comprennent point.

(8.11)
Voici ce que signifie cette parabole: La semence, c'est la parole de Dieu.

(8.12)
Ceux qui sont le long du chemin, ce sont ceux qui entendent; puis le diable vient, et enlève de leur coeur la parole, de peur qu'ils ne croient et soient sauvés.

(8.13)
Ceux qui sont sur le roc, ce sont ceux qui, lorsqu'ils entendent la parole, la reçoivent avec joie; mais ils n'ont point de racine, ils croient pour un temps, et ils succombent au moment de la tentation.

(8.14)
Ce qui est tombé parmi les épines, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole, s'en vont, et la laissent étouffer par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie, et ils ne portent point de fruit qui vienne à maturité.

(8.15)
Ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole avec un coeur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec persévérance.

(8.16)
Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d'un vase, ou ne la met sous un lit; mais il la met sur un chandelier, afin que ceux qui entrent voient la lumière.

(8.17)
Car il n'est rien de caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive être connu et mis au jour.

(8.18)
Prenez donc garde à la manière dont vous écoutez; car on donnera à celui qui a, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il croit avoir.

(8.19)
La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver; mais ils ne purent l'aborder, à cause de la foule.

(8.20)
On lui dit: Ta mère et tes frères sont dehors, et ils désirent te voir.

(8.21)
Mais il répondit: Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique.

(8.22)
Un jour, Jésus monta dans une barque avec ses disciples. Il leur dit: Passons de l'autre côté du lac. Et ils partirent.

(8.23)
Pendant qu'ils naviguaient, Jésus s'endormit. Un tourbillon fondit sur le lac, la barque se remplissait d'eau, et ils étaient en péril.

(8.24)
Ils s'approchèrent et le réveillèrent, en disant: Maître, maître, nous périssons! S'étant réveillé, il menaça le vent et les flots, qui s'apaisèrent, et le calme revint.

(8.25)
Puis il leur dit: Où est votre foi? Saisis de frayeur et d'étonnement, ils se dirent les uns aux autres: Quel est donc celui-ci, qui commande même au vent et à l'eau, et à qui ils obéissent?

(8.26)
Ils abordèrent dans le pays des Géraséniens, qui est vis-à-vis de la Galilée.

(8.27)
Lorsque Jésus fut descendu à terre, il vint au-devant de lui un homme de la ville, qui était possédé de plusieurs démons. Depuis longtemps il ne portait point de vêtement, et avait sa demeure non dans une maison, mais dans les sépulcres.

(8.28)
Ayant vu Jésus, il poussa un cri, se jeta à ses pieds, et dit d'une voix forte: Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très Haut? Je t'en supplie, ne me tourmente pas.

(8.29)
Car Jésus commandait à l'esprit impur de sortir de cet homme, dont il s'était emparé depuis longtemps; on le gardait lié de chaînes et les fers aux pieds, mais il rompait les liens, et il était entraîné par le démon dans les déserts.

(8.30)
Jésus lui demanda: Quel est ton nom? Légion, répondit-il. Car plusieurs démons étaient entrés en lui.

(8.31)
Et ils priaient instamment Jésus de ne pas leur ordonner d'aller dans l'abîme.

(8.32)
Il y avait là, dans la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Et les démons supplièrent Jésus de leur permettre d'entrer dans ces pourceaux. Il le leur permit.

(8.33)
Les démons sortirent de cet homme, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita des pentes escarpées dans le lac, et se noya.

(8.34)
Ceux qui les faisaient paître, voyant ce qui était arrivé, s'enfuirent, et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes.

(8.35)
Les gens allèrent voir ce qui était arrivé. Ils vinrent auprès de Jésus, et ils trouvèrent l'homme de qui étaient sortis les démons, assis à ses pieds, vêtu, et dans son bon sens; et ils furent saisis de frayeur.

(8.36)
Ceux qui avaient vu ce qui s'était passé leur racontèrent comment le démoniaque avait été guéri.

(8.37)
Tous les habitants du pays des Géraséniens prièrent Jésus de s'éloigner d'eux, car ils étaient saisis d'une grande crainte. Jésus monta dans la barque, et s'en retourna.

(8.38)
L'homme de qui étaient sortis les démons lui demandait la permission de rester avec lui. Mais Jésus le renvoya, en disant:

(8.39)
Retourne dans ta maison, et raconte tout ce que Dieu t'a fait. Il s'en alla, et publia par toute la ville tout ce que Jésus avait fait pour lui.

(8.40)
A son retour, Jésus fut reçu par la foule, car tous l'attendaient.

(8.41)
Et voici, il vint un homme, nommé Jaïrus, qui était chef de la synagogue. Il se jeta à ses pieds, et le supplia d'entrer dans sa maison,

(8.42)
parce qu'il avait une fille unique d'environ douze ans qui se mourait. Pendant que Jésus y allait, il était pressé par la foule.

(8.43)
Or, il y avait une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans, et qui avait dépensé tout son bien pour les médecins, sans qu'aucun ait pu la guérir.

(8.44)
Elle s'approcha par derrière, et toucha le bord du vêtement de Jésus. Au même instant la perte de sang s'arrêta.

(8.45)
Et Jésus dit: Qui m'a touché? Comme tous s'en défendaient, Pierre et ceux qui étaient avec lui dirent: Maître, la foule t'entoure et te presse, et tu dis: Qui m'a touché?

(8.46)
Mais Jésus répondit: Quelqu'un m'a touché, car j'ai connu qu'une force était sortie de moi.

(8.47)
La femme, se voyant découverte, vint toute tremblante se jeter à ses pieds, et déclara devant tout le peuple pourquoi elle l'avait touché, et comment elle avait été guérie à l'instant.

(8.48)
Jésus lui dit: Ma fille, ta foi t'a sauvée; va en paix.

(8.49)
Comme il parlait encore, survint de chez le chef de la synagogue quelqu'un disant: Ta fille est morte; n'importune pas le maître.

(8.50)
Mais Jésus, ayant entendu cela, dit au chef de la synagogue: Ne crains pas, crois seulement, et elle sera sauvée.

(8.51)
Lorsqu'il fut arrivé à la maison, il ne permit à personne d'entrer avec lui, si ce n'est à Pierre, à Jean et à Jacques, et au père et à la mère de l'enfant.

(8.52)
Tous pleuraient et se lamentaient sur elle. Alors Jésus dit: Ne pleurez pas; elle n'est pas morte, mais elle dort.

(8.53)
Et ils se moquaient de lui, sachant qu'elle était morte.

(8.54)
Mais il la saisit par la main, et dit d'une voix forte: Enfant, lève-toi.

(8.55)
Et son esprit revint en elle, et à l'instant elle se leva; et Jésus ordonna qu'on lui donnât à manger.

(8.56)
Les parents de la jeune fille furent dans l'étonnement, et il leur recommanda de ne dire à personne ce qui était arrivé.


9. Mission des douze, Pierre reconnaît Jésus, le gloire du Fils

(9.1)
Jésus, ayant assemblé les douze, leur donna force et pouvoir sur tous les démons, avec la puissance de guérir les maladies.

(9.2)
Il les envoya prêcher le royaume de Dieu, et guérir les malades.

(9.3)
Ne prenez rien pour le voyage, leur dit-il, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent, et n'ayez pas deux tuniques.

(9.4)
Dans quelque maison que vous entriez, restez-y; et c'est de là que vous partirez.

(9.5)
Et, si les gens ne vous reçoivent pas, sortez de cette ville, et secouez la poussière de vos pieds, en témoignage contre eux.

(9.6)
Ils partirent, et ils allèrent de village en village, annonçant la bonne nouvelle et opérant partout des guérisons.

(9.7)
Hérode le tétrarque entendit parler de tout ce qui se passait, et il ne savait que penser. Car les uns disaient que Jean était ressuscité des morts;

(9.8)
d'autres, qu'Élie était apparu; et d'autres, qu'un des anciens prophètes était ressuscité.

(9.9)
Mais Hérode disait: J'ai fait décapiter Jean; qui donc est celui-ci, dont j'entends dire de telles choses? Et il cherchait à le voir.

(9.10)
Les apôtres, étant de retour, racontèrent à Jésus tout ce qu'ils avaient fait. Il les prit avec lui, et se retira à l'écart, du côté d'une ville appelée Bethsaïda.

(9.11)
Les foules, l'ayant su, le suivirent. Jésus les accueillit, et il leur parlait du royaume de Dieu; il guérit aussi ceux qui avaient besoin d'être guéris.

(9.12)
Comme le jour commençait à baisser, les douze s'approchèrent, et lui dirent: Renvoie la foule, afin qu'elle aille dans les villages et dans les campagnes des environs, pour se loger et pour trouver des vivres; car nous sommes ici dans un lieu désert.

(9.13)
Jésus leur dit: Donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils répondirent: Nous n'avons que cinq pains et deux poissons, à moins que nous n'allions nous-mêmes acheter des vivres pour tout ce peuple.

(9.14)
Or, il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples: Faites-les asseoir par rangées de cinquante.

(9.15)
Ils firent ainsi, ils les firent tous asseoir.

(9.16)
Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il les bénit. Puis, il les rompit, et les donna aux disciples, afin qu'ils les distribuassent à la foule.

(9.17)
Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient.

(9.18)
Un jour que Jésus priait à l'écart, ayant avec lui ses disciples, il leur posa cette question: Qui dit-on que je suis?

(9.19)
Ils répondirent: Jean Baptiste; les autres, Élie; les autres, qu'un des anciens prophètes est ressuscité.

(9.20)
Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis? Pierre répondit: Le Christ de Dieu.

(9.21)
Jésus leur recommanda sévèrement de ne le dire à personne.

(9.22)
Il ajouta qu'il fallait que le Fils de l'homme souffrît beaucoup, qu'il fût rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât le troisième jour.

(9.23)
Puis il dit à tous: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive.

(9.24)
Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera.

(9.25)
Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il se détruisait ou se perdait lui-même?

(9.26)
Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l'homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa gloire, et dans celle du Père et des saints anges.

(9.27)
Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point qu'ils n'aient vu le royaume de Dieu.

(9.28)
Environ huit jours après qu'il eut dit ces paroles, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il monta sur la montagne pour prier.

(9.29)
Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage changea, et son vêtement devint d'une éclatante blancheur.

(9.30)
Et voici, deux hommes s'entretenaient avec lui: c'étaient Moïse et Élie,

(9.31)
qui, apparaissant dans la gloire, parlaient de son départ qu'il allait accomplir à Jérusalem.

(9.32)
Pierre et ses compagnons étaient appesantis par le sommeil; mais, s'étant tenus éveillés, ils virent la gloire de Jésus et les deux hommes qui étaient avec lui.

(9.33)
Au moment où ces hommes se séparaient de Jésus, Pierre lui dit: Maître, il est bon que nous soyons ici; dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. Il ne savait ce qu'il disait.

(9.34)
Comme il parlait ainsi, une nuée vint les couvrir; et les disciples furent saisis de frayeur en les voyant entrer dans la nuée.

(9.35)
Et de la nuée sortit une voix, qui dit: Celui-ci est mon Fils élu: écoutez-le!

(9.36)
Quand la voix se fit entendre, Jésus se trouva seul. Les disciples gardèrent le silence, et ils ne racontèrent à personne, en ce temps-là, rien de ce qu'ils avaient vu.

(9.37)
Le lendemain, lorsqu'ils furent descendus de la montagne, une grande foule vint au-devant de Jésus.

(9.38)
Et voici, du milieu de la foule un homme s'écria: Maître, je t'en prie, porte les regards sur mon fils, car c'est mon fils unique.

(9.39)
Un esprit le saisit, et aussitôt il pousse des cris; et l'esprit l'agite avec violence, le fait écumer, et a de la peine à se retirer de lui, après l'avoir tout brisé.

(9.40)
J'ai prié tes disciples de le chasser, et ils n'ont pas pu.

(9.41)
Race incrédule et perverse, répondit Jésus, jusqu'à quand serai-je avec vous, et vous supporterai-je? Amène ici ton fils.

(9.42)
Comme il approchait, le démon le jeta par terre, et l'agita avec violence. Mais Jésus menaça l'esprit impur, guérit l'enfant, et le rendit à son père.

(9.43)
Et tous furent frappés de la grandeur de Dieu. Tandis que chacun était dans l'admiration de tout ce que faisait Jésus, il dit à ses disciples:

(9.44)
Pour vous, écoutez bien ceci: Le Fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes.

(9.45)
Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole; elle était voilée pour eux, afin qu'ils n'en eussent pas le sens; et ils craignaient de l'interroger à ce sujet.

(9.46)
Or, une pensée leur vint à l'esprit, savoir lequel d'entre eux était le plus grand.

(9.47)
Jésus, voyant la pensée de leur coeur, prit un petit enfant, le plaça près de lui,

(9.48)
et leur dit: Quiconque reçoit en mon nom ce petit enfant me reçoit moi-même; et quiconque me reçoit reçoit celui qui m'a envoyé. Car celui qui est le plus petit parmi vous tous, c'est celui-là qui est grand.

(9.49)
Jean prit la parole, et dit: Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas.

(9.50)
Ne l'en empêchez pas, lui répondit Jésus; car qui n'est pas contre vous est pour vous.

(9.51)
Lorsque le temps où il devait être enlevé du monde approcha, Jésus prit la résolution de se rendre à Jérusalem.

(9.52)
Il envoya devant lui des messagers, qui se mirent en route et entrèrent dans un bourg des Samaritains, pour lui préparer un logement.

(9.53)
Mais on ne le reçut pas, parce qu'il se dirigeait sur Jérusalem.

(9.54)
Les disciples Jacques et Jean, voyant cela, dirent: Seigneur, veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume?

(9.55)
Jésus se tourna vers eux, et les réprimanda, disant: Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés.

(9.56)
Car le Fils de l'homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver. Et ils allèrent dans un autre bourg.

(9.57)
Pendant qu'ils étaient en chemin, un homme lui dit: Seigneur, je te suivrai partout où tu iras.

(9.58)
Jésus lui répondit: Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids: mais le Fils de l'homme n'a pas un lieu où il puisse reposer sa tête.

(9.59)
Il dit à un autre: Suis-moi. Et il répondit: Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père.

(9.60)
Mais Jésus lui dit: Laisse les morts ensevelir leurs morts; et toi, va annoncer le royaume de Dieu.

(9.61)
Un autre dit: Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi d'aller d'abord prendre congé de ceux de ma maison.

(9.62)
Jésus lui répondit: Quiconque met la main à la charrue, et regarde en arrière, n'est pas propre au royaume de Dieu.


10. Mission des soixante-douze disciples

(10.1)
Après cela, le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller.

(10.2)
Il leur dit: La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson.

(10.3)
Partez; voici, je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.

(10.4)
Ne portez ni bourse, ni sac, ni souliers, et ne saluez personne en chemin.

(10.5)
Dans quelque maison que vous entriez, dites d'abord: Que la paix soit sur cette maison!

(10.6)
Et s'il se trouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui; sinon, elle reviendra à vous.

(10.7)
Demeurez dans cette maison-là, mangeant et buvant ce qu'on vous donnera; car l'ouvrier mérite son salaire. N'allez pas de maison en maison.

(10.8)
Dans quelque ville que vous entriez, et où l'on vous recevra, mangez ce qui vous sera présenté,

(10.9)
guérissez les malades qui s'y trouveront, et dites-leur: Le royaume de Dieu s'est approché de vous.

(10.10)
Mais dans quelque ville que vous entriez, et où l'on ne vous recevra pas, allez dans ses rues, et dites:

(10.11)
Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville qui s'est attachée à nos pieds; sachez cependant que le royaume de Dieu s'est approché.

(10.12)
Je vous dis qu'en ce jour Sodome sera traitée moins rigoureusement que cette ville-là.

(10.13)
Malheur à toi, Chorazin! malheur à toi, Bethsaïda! car, si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu'elles se seraient repenties, en prenant le sac et la cendre.

(10.14)
C'est pourquoi, au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous.

(10.15)
Et toi, Capernaüm, qui as été élevée jusqu'au ciel, tu seras abaissée jusqu'au séjour des morts.

(10.16)
Celui qui vous écoute m'écoute, et celui qui vous rejette me rejette; et celui qui me rejette rejette celui qui m'a envoyé.

(10.17)
Les soixante-dix revinrent avec joie, disant: Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom.

(10.18)
Jésus leur dit: Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair.

(10.19)
Voici, je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi; et rien ne pourra vous nuire.

(10.20)
Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux.

(10.21)
En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint Esprit, et il dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui, Père, je te loue de ce que tu l'as voulu ainsi.

(10.22)
Toutes choses m'ont été données par mon Père, et personne ne connaît qui est le Fils, si ce n'est le Père, ni qui est le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.

(10.23)
Et, se tournant vers les disciples, il leur dit en particulier: Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez!

(10.24)
Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu.

(10.25)
Un docteur de la loi se leva, et dit à Jésus, pour l'éprouver: Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle?

(10.26)
Jésus lui dit: Qu'est-il écrit dans la loi? Qu'y lis-tu?

(10.27)
Il répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même.

(10.28)
Tu as bien répondu, lui dit Jésus; fais cela, et tu vivras.

(10.29)
Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus: Et qui est mon prochain?

(10.30)
Jésus reprit la parole, et dit: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s'en allèrent, le laissant à demi mort.

(10.31)
Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre.

(10.32)
Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l'ayant vu, passa outre.

(10.33)
Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu'il le vit.

(10.34)
Il s'approcha, et banda ses plaies, en y versant de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui.

(10.35)
Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l'hôte, et dit: Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour.

(10.36)
Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands?

(10.37)
C'est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit: Va, et toi, fais de même.

(10.38)
Comme Jésus était en chemin avec ses disciples, il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison.

(10.39)
Elle avait une soeur, nommée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.

(10.40)
Marthe, occupée à divers soins domestiques, survint et dit: Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma soeur me laisse seule pour servir? Dis-lui donc de m'aider.

(10.41)
Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses.

(10.42)
Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée.


11. La prière des disciples

(11.1)
Jésus priait un jour en un certain lieu. Lorsqu'il eut achevé, un de ses disciples lui dit: Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean l'a enseigné à ses disciples.

(11.2)
Il leur dit: Quand vous priez, dites: Père! Que ton nom soit sanctifié; que ton règne vienne.

(11.3)
Donne-nous chaque jour notre pain quotidien;

(11.4)
pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense; et ne nous induis pas en tentation.

(11.5)
Il leur dit encore: Si l'un de vous a un ami, et qu'il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire: Ami, prête-moi trois pains,

(11.6)
car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n'ai rien à lui offrir,

(11.7)
et si, de l'intérieur de sa maison, cet ami lui répond: Ne m'importune pas, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner des pains, -

(11.8)
je vous le dis, même s'il ne se levait pas pour les lui donner parce que c'est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui donnerait tout ce dont il a besoin.

(11.9)
Et moi, je vous dis: Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira.

(11.10)
Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe.

(11.11)
Quel est parmi vous le père qui donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain? Ou, s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d'un poisson?

(11.12)
Ou, s'il demande un oeuf, lui donnera-t-il un scorpion?

(11.13)
Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint Esprit à ceux qui le lui demandent.

(11.14)
Jésus chassa un démon qui était muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet parla, et la foule fut dans l'admiration.

(11.15)
Mais quelques-uns dirent: c'est par Béelzébul, le prince des démons, qu'il chasse les démons.

(11.16)
Et d'autres, pour l'éprouver, lui demandèrent un signe venant du ciel.

(11.17)
Comme Jésus connaissait leurs pensées, il leur dit: Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté, et une maison s'écroule sur une autre.

(11.18)
Si donc Satan est divisé contre lui-même, comment son royaume subsistera-t-il, puisque vous dites que je chasse les démons par Béelzébul?

(11.19)
Et si moi, je chasse les démons par Béelzébul, vos fils, par qui les chassent-ils? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges.

(11.20)
Mais, si c'est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc venu vers vous.

(11.21)
Lorsqu'un homme fort et bien armé garde sa maison, ce qu'il possède est en sûreté.

(11.22)
Mais, si un plus fort que lui survient et le dompte, il lui enlève toutes les armes dans lesquelles il se confiait, et il distribue ses dépouilles.

(11.23)
Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui n'assemble pas avec moi disperse.

(11.24)
Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il va dans des lieux arides, pour chercher du repos. N'en trouvant point, il dit: Je retournerai dans ma maison d'où je suis sorti;

(11.25)
et, quand il arrive, il la trouve balayée et ornée.

(11.26)
Alors il s'en va, et il prend sept autres esprits plus méchants que lui; ils entrent dans la maison, s'y établissent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première.

(11.27)
Tandis que Jésus parlait ainsi, une femme, élevant la voix du milieu de la foule, lui dit: Heureux le sein qui t'a porté! heureuses les mamelles qui t'ont allaité!

(11.28)
Et il répondit: Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent!

(11.29)
Comme le peuple s'amassait en foule, il se mit à dire: Cette génération est une génération méchante; elle demande un miracle; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui de Jonas.

(11.30)
Car, de même que Jonas fut un signe pour les Ninivites, de même le Fils de l'homme en sera un pour cette génération.

(11.31)
La reine du Midi se lèvera, au jour du jugement, avec les hommes de cette génération et les condamnera, parce qu'elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon; et voici, il y a ici plus que Salomon.

(11.32)
Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu'ils se repentirent à la prédication de Jonas; et voici, il y a ici plus que Jonas.

(11.33)
Personne n'allume une lampe pour la mettre dans un lieu caché ou sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, afin que ceux qui entrent voient la lumière.

(11.34)
Ton oeil est la lampe de ton corps. Lorsque ton oeil est en bon état, tout ton corps est éclairé; mais lorsque ton oeil est en mauvais état, ton corps est dans les ténèbres.

(11.35)
Prends donc garde que la lumière qui est en toi ne soit ténèbres.

(11.36)
Si donc tout ton corps est éclairé, n'ayant aucune partie dans les ténèbres, il sera entièrement éclairé, comme lorsque la lampe t'éclaire de sa lumière.

(11.37)
Pendant que Jésus parlait, un pharisien le pria de dîner chez lui. Il entra, et se mit à table.

(11.38)
Le pharisien vit avec étonnement qu'il ne s'était pas lavé avant le repas.

(11.39)
Mais le Seigneur lui dit: Vous, pharisiens, vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, et à l'intérieur vous êtes pleins de rapine et de méchanceté.

(11.40)
Insensés! celui qui a fait le dehors n'a-t-il pas fait aussi le dedans?

(11.41)
Donnez plutôt en aumônes ce qui est dedans, et voici, toutes choses seront pures pour vous.

(11.42)
Mais malheur à vous, pharisiens! parce que vous payez la dîme de la menthe, de la rue, et de toutes les herbes, et que vous négligez la justice et l'amour de Dieu: c'est là ce qu'il fallait pratiquer, sans omettre les autres choses.

(11.43)
Malheur à vous, pharisiens! parce que vous aimez les premiers sièges dans les synagogues, et les salutations dans les places publiques.

(11.44)
Malheur à vous! parce que vous êtes comme les sépulcres qui ne paraissent pas, et sur lesquels on marche sans le savoir.

(11.45)
Un des docteurs de la loi prit la parole, et lui dit: Maître, en parlant de la sorte, c'est aussi nous que tu outrages.

(11.46)
Et Jésus répondit: Malheur à vous aussi, docteurs de la loi! parce que vous chargez les hommes de fardeaux difficiles à porter, et que vous ne touchez pas vous-mêmes de l'un de vos doigts.

(11.47)
Malheur à vous! parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, que vos pères ont tués.

(11.48)
Vous rendez donc témoignage aux oeuvres de vos pères, et vous les approuvez; car eux, ils ont tué les prophètes, et vous, vous bâtissez leurs tombeaux.

(11.49)
C'est pourquoi la sagesse de Dieu a dit: Je leur enverrai des prophètes et des apôtres; ils tueront les uns et persécuteront les autres,

(11.50)
afin qu'il soit demandé compte à cette génération du sang de tous les prophètes qui a été répandu depuis la création du monde,

(11.51)
depuis le sang d'Abel jusqu'au sang de Zacharie, tué entre l'autel et le temple; oui, je vous le dis, il en sera demandé compte à cette génération.

(11.52)
Malheur à vous, docteurs de la loi! parce que vous avez enlevé la clef de la science; vous n'êtes pas entrés vous-mêmes, et vous avez empêché d'entrer ceux qui le voulaient.

(11.53)
Quand il fut sorti de là, les scribes et les pharisiens commencèrent à le presser violemment, et à le faire parler sur beaucoup de choses,

(11.54)
lui tendant des pièges, pour surprendre quelque parole sortie de sa bouche.


12. Confesser ouvertement le Fils de l'homme

(12.1)
Sur ces entrefaites, les gens s'étant rassemblés par milliers, au point de se fouler les uns les autres, Jésus se mit à dire à ses disciples: Avant tout, gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l'hypocrisie.

(12.2)
Il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu.

(12.3)
C'est pourquoi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu dans la lumière, et ce que vous aurez dit à l'oreille dans les chambres sera prêché sur les toits.

(12.4)
Je vous dis, à vous qui êtes mes amis: Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus.

(12.5)
Je vous montrerai qui vous devez craindre. Craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir de jeter dans la géhenne; oui, je vous le dis, c'est lui que vous devez craindre.

(12.6)
Ne vend-on pas cinq passereaux pour deux sous? Cependant, aucun d'eux n'est oublié devant Dieu.

(12.7)
Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc point: vous valez plus que beaucoup de passereaux.

(12.8)
Je vous le dis, quiconque me confessera devant les hommes, le Fils de l'homme le confessera aussi devant les anges de Dieu;

(12.9)
mais celui qui me reniera devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu.

(12.10)
Et quiconque parlera contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné; mais à celui qui blasphémera contre le Saint Esprit il ne sera point pardonné.

(12.11)
Quand on vous mènera devant les synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la manière dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz;

(12.12)
car le Saint Esprit vous enseignera à l'heure même ce qu'il faudra dire.

(12.13)
Quelqu'un dit à Jésus, du milieu de la foule: Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage.

(12.14)
Jésus lui répondit: O homme, qui m'a établi pour être votre juge, ou pour faire vos partages?

(12.15)
Puis il leur dit: Gardez-vous avec soin de toute avarice; car la vie d'un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l'abondance.

(12.16)
Et il leur dit cette parabole: Les terres d'un homme riche avaient beaucoup rapporté.

(12.17)
Et il raisonnait en lui-même, disant: Que ferai-je? car je n'ai pas de place pour serrer ma récolte.

(12.18)
Voici, dit-il, ce que je ferai: j'abattrai mes greniers, j'en bâtirai de plus grands, j'y amasserai toute ma récolte et tous mes biens;

(12.19)
et je dirai à mon âme: Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années; repose-toi, mange, bois, et réjouis- toi.

(12.20)
Mais Dieu lui dit: Insensé! cette nuit même ton âme te sera redemandée; et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il?

(12.21)
Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n'est pas riche pour Dieu.

(12.22)
Jésus dit ensuite à ses disciples: C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus.

(12.23)
La vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement.

(12.24)
Considérez les corbeaux: ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'ont ni cellier ni grenier; et Dieu les nourrit. Combien ne valez-vous pas plus que les oiseaux!

(12.25)
Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie?

(12.26)
Si donc vous ne pouvez pas même la moindre chose, pourquoi vous inquiétez-vous du reste?

(12.27)
Considérez comment croissent les lis: ils ne travaillent ni ne filent; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux.

(12.28)
Si Dieu revêt ainsi l'herbe qui est aujourd'hui dans les champs et qui demain sera jetée au four, à combien plus forte raison ne vous vêtira-t-il pas, gens de peu de foi?

(12.29)
Et vous, ne cherchez pas ce que vous mangerez et ce que vous boirez, et ne soyez pas inquiets.

(12.30)
Car toutes ces choses, ce sont les païens du monde qui les recherchent. Votre Père sait que vous en avez besoin.

(12.31)
Cherchez plutôt le royaume de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus.

(12.32)
Ne crains point, petit troupeau; car votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume.

(12.33)
Vendez ce que vous possédez, et donnez-le en aumônes. Faites-vous des bourses qui ne s'usent point, un trésor inépuisable dans les cieux, où le voleur n'approche point, et où la teigne ne détruit point.

(12.34)
Car là où est votre trésor, là aussi sera votre coeur.

(12.35)
Que vos reins soient ceints, et vos lampes allumées.

(12.36)
Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir dès qu'il arrivera et frappera.

(12.37)
Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant! Je vous le dis en vérité, il se ceindra, les fera mettre à table, et s'approchera pour les servir.

(12.38)
Qu'il arrive à la deuxième ou à la troisième veille, heureux ces serviteurs, s'il les trouve veillant!

(12.39)
Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison.

(12.40)
Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas.

(12.41)
Pierre lui dit: Seigneur, est-ce à nous, ou à tous, que tu adresses cette parabole?

(12.42)
Et le Seigneur dit: Quel est donc l'économe fidèle et prudent que le maître établira sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable?

(12.43)
Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi!

(12.44)
Je vous le dis en vérité, il l'établira sur tous ses biens.

(12.45)
Mais, si ce serviteur dit en lui-même: Mon maître tarde à venir; s'il se met à battre les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s'enivrer,

(12.46)
le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas, il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les infidèles.

(12.47)
Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n'a rien préparé et n'a pas agi selon sa volonté, sera battu d'un grand nombre de coups.

(12.48)
Mais celui qui, ne l'ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l'on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l'on a beaucoup confié.

(12.49)
Je suis venu jeter un feu sur la terre, et qu'ai-je à désirer, s'il est déjà allumé?

(12.50)
Il est un baptême dont je dois être baptisé, et combien il me tarde qu'il soit accompli!

(12.51)
Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre? Non, vous dis-je, mais la division.

(12.52)
Car désormais cinq dans une maison seront divisés, trois contre deux, et deux contre trois;

(12.53)
le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère.

(12.54)
Il dit encore aux foules: Quand vous voyez un nuage se lever à l'occident, vous dites aussitôt: La pluie vient. Et il arrive ainsi.

(12.55)
Et quand vous voyez souffler le vent du midi, vous dites: Il fera chaud. Et cela arrive.

(12.56)
Hypocrites! vous savez discerner l'aspect de la terre et du ciel; comment ne discernez-vous pas ce temps-ci?

(12.57)
Et pourquoi ne discernez-vous pas de vous-mêmes ce qui est juste?

(12.58)
Lorsque tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, tâche en chemin de te dégager de lui, de peur qu'il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à l'officier de justice, et que celui-ci ne te mette en prison.

(12.59)
Je te le dis, tu ne sortiras pas de là que tu n'aies payé jusqu'à dernière pite.


13. L'urgence de la conversion

(13.1)
En ce même temps, quelques personnes qui se trouvaient là racontaient à Jésus ce qui était arrivé à des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices.

(13.2)
Il leur répondit: Croyez-vous que ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu'ils ont souffert de la sorte?

(13.3)
Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également.

(13.4)
Ou bien, ces dix-huit personnes sur qui est tombée la tour de Siloé et qu'elle a tuées, croyez-vous qu'elles fussent plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem?

(13.5)
Non, je vous le dis. Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également.

(13.6)
Il dit aussi cette parabole: Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint pour y chercher du fruit, et il n'en trouva point.

(13.7)
Alors il dit au vigneron: Voilà trois ans que je viens chercher du fruit à ce figuier, et je n'en trouve point. Coupe-le: pourquoi occupe-t-il la terre inutilement?

(13.8)
Le vigneron lui répondit: Seigneur, laisse-le encore cette année; je creuserai tout autour, et j'y mettrai du fumier.

(13.9)
Peut-être à l'avenir donnera-t-il du fruit; sinon, tu le couperas.

(13.10)
Jésus enseignait dans une des synagogues, le jour du sabbat.

(13.11)
Et voici, il y avait là une femme possédée d'un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans; elle était courbée, et ne pouvait pas du tout se redresser.

(13.12)
Lorsqu'il la vit, Jésus lui adressa la parole, et lui dit: Femme, tu es délivrée de ton infirmité.

(13.13)
Et il lui imposa les mains. A l'instant elle se redressa, et glorifia Dieu.

(13.14)
Mais le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus avait opéré cette guérison un jour de sabbat, dit à la foule: Il y a six jours pour travailler; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat.

(13.15)
Hypocrites! lui répondit le Seigneur, est-ce que chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache pas de la crèche son boeuf ou son âne, pour le mener boire?

(13.16)
Et cette femme, qui est une fille d'Abraham, et que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de cette chaîne le jour du sabbat?

(13.17)
Tandis qu'il parlait ainsi, tous ses adversaires étaient confus, et la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qu'il faisait.

(13.18)
Il dit encore: A quoi le royaume de Dieu est-il semblable, et à quoi le comparerai-je?

(13.19)
Il est semblable à un grain de sénevé qu'un homme a pris et jeté dans son jardin; il pousse, devient un arbre, et les oiseaux du ciel habitent dans ses branches.

(13.20)
Il dit encore: A quoi comparerai-je le royaume de Dieu?

(13.21)
Il est semblable à du levain qu'une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, pour faire lever toute la pâte.

(13.22)
Jésus traversait les villes et les villages, enseignant, et faisant route vers Jérusalem.

(13.23)
Quelqu'un lui dit: Seigneur, n'y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés? Il leur répondit:

(13.24)
Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer, et ne le pourront pas.

(13.25)
Quand le maître de la maison se sera levé et aura fermé la porte, et que vous, étant dehors, vous commencerez à frapper à la porte, en disant: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous! il vous répondra: Je ne sais d'où vous êtes.

(13.26)
Alors vous vous mettrez à dire: Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos rues.

(13.27)
Et il répondra: Je vous le dis, je ne sais d'où vous êtes; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d'iniquité.

(13.28)
C'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes, dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors.

(13.29)
Il en viendra de l'orient et de l'occident, du nord et du midi; et ils se mettront à table dans le royaume de Dieu.

(13.30)
Et voici, il y en a des derniers qui seront les premiers, et des premiers qui seront les derniers.

(13.31)
Ce même jour, quelques pharisiens vinrent lui dire: Va-t'en, pars d'ici, car Hérode veut te tuer.

(13.32)
Il leur répondit: Allez, et dites à ce renard: Voici, je chasse les démons et je fais des guérisons aujourd'hui et demain, et le troisième jour j'aurai fini.

(13.33)
Mais il faut que je marche aujourd'hui, demain, et le jour suivant; car il ne convient pas qu'un prophète périsse hors de Jérusalem.

(13.34)
Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu!

(13.35)
Voici, votre maison vous sera laissée; mais, je vous le dis, vous ne me verrez plus, jusqu'à ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!


14. Guérison un jour de sabbat

(14.1)
Jésus étant entré, un jour de sabbat, dans la maison de l'un des chefs des pharisiens, pour prendre un repas, les pharisiens l'observaient.

(14.2)
Et voici, un homme hydropique était devant lui.

(14.3)
Jésus prit la parole, et dit aux docteurs de la loi et aux pharisiens: Est-il permis, ou non, de faire une guérison le jour du sabbat?

(14.4)
Ils gardèrent le silence. Alors Jésus avança la main sur cet homme, le guérit, et le renvoya.

(14.5)
Puis il leur dit: Lequel de vous, si son fils ou son boeuf tombe dans un puits, ne l'en retirera pas aussitôt, le jour du sabbat?

(14.6)
Et ils ne purent rien répondre à cela.

(14.7)
Il adressa ensuite une parabole aux conviés, en voyant qu'ils choisissaient les premières places; et il leur dit:

(14.8)
Lorsque tu seras invité par quelqu'un à des noces, ne te mets pas à la première place, de peur qu'il n'y ait parmi les invités une personne plus considérable que toi,

(14.9)
et que celui qui vous a invités l'un et l'autre ne vienne te dire: Cède la place à cette personne-là. Tu aurais alors la honte d'aller occuper la dernière place.

(14.10)
Mais, lorsque tu seras invité, va te mettre à la dernière place, afin que, quand celui qui t'a invité viendra, il te dise: Mon ami, monte plus haut. Alors cela te fera honneur devant tous ceux qui seront à table avec toi.

(14.11)
Car quiconque s'élève sera abaissé, et quiconque s'abaisse sera élevé.

(14.12)
Il dit aussi à celui qui l'avait invité: Lorsque tu donnes à dîner ou à souper, n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni des voisins riches, de peur qu'ils ne t'invitent à leur tour et qu'on ne te rende la pareille.

(14.13)
Mais, lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles.

(14.14)
Et tu seras heureux de ce qu'ils ne peuvent pas te rendre la pareille; car elle te sera rendue à la résurrection des justes.

(14.15)
Un de ceux qui étaient à table, après avoir entendu ces paroles, dit à Jésus: Heureux celui qui prendra son repas dans le royaume de Dieu!

(14.16)
Et Jésus lui répondit: Un homme donna un grand souper, et il invita beaucoup de gens.

(14.17)
A l'heure du souper, il envoya son serviteur dire aux conviés: Venez, car tout est déjà prêt.

(14.18)
Mais tous unanimement se mirent à s'excuser. Le premier lui dit: J'ai acheté un champ, et je suis obligé d'aller le voir; excuse-moi, je te prie.

(14.19)
Un autre dit: J'ai acheté cinq paires de boeufs, et je vais les essayer; excuse-moi, je te prie.

(14.20)
Un autre dit: Je viens de me marier, et c'est pourquoi je ne puis aller.

(14.21)
Le serviteur, de retour, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison irrité dit à son serviteur: Va promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux.

(14.22)
Le serviteur dit: Maître, ce que tu as ordonné a été fait, et il y a encore de la place.

(14.23)
Et le maître dit au serviteur: Va dans les chemins et le long des haies, et ceux que tu trouveras, contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie.

(14.24)
Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon souper.

(14.25)
De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna, et leur dit:

(14.26)
Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple.

(14.27)
Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suis pas, ne peut être mon disciple.

(14.28)
Car, lequel de vous, s'il veut bâtir une tour, ne s'assied d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi la terminer,

(14.29)
de peur qu'après avoir posé les fondements, il ne puisse l'achever, et que tous ceux qui le verront ne se mettent à le railler,

(14.30)
en disant: Cet homme a commencé à bâtir, et il n'a pu achever?

(14.31)
Ou quel roi, s'il va faire la guerre à un autre roi, ne s'assied d'abord pour examiner s'il peut, avec dix mille hommes, marcher à la rencontre de celui qui vient l'attaquer avec vingt mille?

(14.32)
S'il ne le peut, tandis que cet autre roi est encore loin, il lui envoie une ambassade pour demander la paix.

(14.33)
Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple.

(14.34)
Le sel est une bonne chose; mais si le sel perd sa saveur, avec quoi l'assaisonnera-t-on?

(14.35)
Il n'est bon ni pour la terre, ni pour le fumier; on le jette dehors. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.


15. Jésus et les pécheurs

(15.1)
Tous les publicains et les gens de mauvaise vie s'approchaient de Jésus pour l'entendre.

(15.2)
Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant: Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux.

(15.3)
Mais il leur dit cette parabole:

(15.4)
Quel homme d'entre vous, s'il a cent brebis, et qu'il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve?

(15.5)
Lorsqu'il l'a retrouvée, il la met avec joie sur ses épaules,

(15.6)
et, de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins, et leur dit: Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis qui était perdue.

(15.7)
De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance.

(15.8)
Ou quelle femme, si elle a dix drachmes, et qu'elle en perde une, n'allume une lampe, ne balaie la maison, et ne cherche avec soin, jusqu'à ce qu'elle la retrouve?

(15.9)
Lorsqu'elle l'a retrouvée, elle appelle ses amies et ses voisines, et dit: Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la drachme que j'avais perdue.

(15.10)
De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent.

(15.11)
Il dit encore: Un homme avait deux fils.

(15.12)
Le plus jeune dit à son père: Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien.

(15.13)
Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche.

(15.14)
Lorsqu'il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin.

(15.15)
Il alla se mettre au service d'un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les pourceaux.

(15.16)
Il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait.

(15.17)
Étant rentré en lui-même, il se dit: Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim!

(15.18)
Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi,

(15.19)
je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; traite-moi comme l'un de tes mercenaires.

(15.20)
Et il se leva, et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa.

(15.21)
Le fils lui dit: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils.

(15.22)
Mais le père dit à ses serviteurs: Apportez vite la plus belle robe, et l'en revêtez; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds.

(15.23)
Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous;

(15.24)
car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir.

(15.25)
Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu'il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses.

(15.26)
Il appela un des serviteurs, et lui demanda ce que c'était.

(15.27)
Ce serviteur lui dit: Ton frère est de retour, et, parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé, ton père a tué le veau gras.

(15.28)
Il se mit en colère, et ne voulut pas entrer. Son père sortit, et le pria d'entrer.

(15.29)
Mais il répondit à son père: Voici, il y a tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis.

(15.30)
Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c'est pour lui que tu as tué le veau gras!

(15.31)
Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi;

(15.32)
mais il fallait bien s'égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu'il est revenu à la vie, parce qu'il était perdu et qu'il est retrouvé.


16. La parabole du gérant habile

(16.1)
Jésus dit aussi à ses disciples: Un homme riche avait un économe, qui lui fut dénoncé comme dissipant ses biens.

(16.2)
Il l'appela, et lui dit: Qu'est-ce que j'entends dire de toi? Rends compte de ton administration, car tu ne pourras plus administrer mes biens.

(16.3)
L'économe dit en lui-même: Que ferai-je, puisque mon maître m'ôte l'administration de ses biens? Travailler à la terre? je ne le puis. Mendier? j'en ai honte.

(16.4)
Je sais ce que je ferai, pour qu'il y ait des gens qui me reçoivent dans leurs maisons quand je serai destitué de mon emploi.

(16.5)
Et, faisant venir chacun des débiteurs de son maître, il dit au premier: Combien dois-tu à mon maître?

(16.6)
Cent mesures d'huile, répondit-il. Et il lui dit: Prends ton billet, assieds-toi vite, et écris cinquante.

(16.7)
Il dit ensuite à un autre: Et toi, combien dois-tu? Cent mesures de blé, répondit-il. Et il lui dit: Prends ton billet, et écris quatre-vingts.

(16.8)
Le maître loua l'économe infidèle de ce qu'il avait agi prudemment. Car les enfants de ce siècle sont plus prudents à l'égard de leurs semblables que ne le sont les enfants de lumière.

(16.9)
Et moi, je vous dis: Faites-vous des amis avec les richesses injustes, pour qu'ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels, quand elles viendront à vous manquer.

(16.10)
Celui qui est fidèle dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes.

(16.11)
Si donc vous n'avez pas été fidèle dans les richesses injustes, qui vous confiera les véritables?

(16.12)
Et si vous n'avez pas été fidèles dans ce qui est à autrui, qui vous donnera ce qui est à vous?

(16.13)
Nul serviteur ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon.

(16.14)
Les pharisiens, qui étaient avares, écoutaient aussi tout cela, et ils se moquaient de lui.

(16.15)
Jésus leur dit: Vous, vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît vos coeurs; car ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu.

(16.16)
La loi et les prophètes ont subsisté jusqu'à Jean; depuis lors, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun use de violence pour y entrer.

(16.17)
Il est plus facile que le ciel et la terre passent, qu'il ne l'est qu'un seul trait de lettre de la loi vienne à tomber.

(16.18)
Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et quiconque épouse une femme répudiée par son mari commet un adultère.

(16.19)
Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie.

(16.20)
Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d'ulcères,

(16.21)
et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères.

(16.22)
Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d'Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli.

(16.23)
Dans le séjour des morts, il leva les yeux; et, tandis qu'il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein.

(16.24)
Il s'écria: Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme.

(16.25)
Abraham répondit: Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres.

(16.26)
D'ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire.

(16.27)
Le riche dit: Je te prie donc, père Abraham, d'envoyer Lazare dans la maison de mon père; car j'ai cinq frères.

(16.28)
C'est pour qu'il leur atteste ces choses, afin qu'ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments.

(16.29)
Abraham répondit: Ils ont Moïse et les prophètes; qu'ils les écoutent.

(16.30)
Et il dit: Non, père Abraham, mais si quelqu'un des morts va vers eux, ils se repentiront.

(16.31)
Et Abraham lui dit: S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu'un des morts ressusciterait.


17. Le jour du Fils de l'homme

(17.1)
Jésus dit à ses disciples: Il est impossible qu'il n'arrive pas des scandales; mais malheur à celui par qui ils arrivent!

(17.2)
Il vaudrait mieux pour lui qu'on mît à son cou une pierre de moulin et qu'on le jetât dans la mer, que s'il scandalisait un de ces petits.

(17.3)
Prenez garde à vous-mêmes. Si ton frère a péché, reprends-le; et, s'il se repent, pardonne-lui.

(17.4)
Et s'il a péché contre toi sept fois dans un jour et que sept fois il revienne à toi, disant: Je me repens, -tu lui pardonneras.

(17.5)
Les apôtres dirent au Seigneur: Augmente-nous la foi.

(17.6)
Et le Seigneur dit: Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à ce sycomore: Déracine-toi, et plante-toi dans la mer; et il vous obéirait.

(17.7)
Qui de vous, ayant un serviteur qui laboure ou paît les troupeaux, lui dira, quand il revient des champs: Approche vite, et mets-toi à table?

(17.8)
Ne lui dira-t-il pas au contraire: Prépare-moi à souper, ceins-toi, et sers-moi, jusqu'à ce que j'aie mangé et bu; après cela, toi, tu mangeras et boiras?

(17.9)
Doit-il de la reconnaissance à ce serviteur parce qu'il a fait ce qui lui était ordonné?

(17.10)
Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire.

(17.11)
Jésus, se rendant à Jérusalem, passait entre la Samarie et la Galilée.

(17.12)
Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Se tenant à distance, ils élevèrent la voix, et dirent:

(17.13)
Jésus, maître, aie pitié de nous!

(17.14)
Dès qu'il les eut vus, il leur dit: Allez vous montrer aux sacrificateurs. Et, pendant qu'ils y allaient, il arriva qu'ils furent guéris.

(17.15)
L'un deux, se voyant guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix.

(17.16)
Il tomba sur sa face aux pieds de Jésus, et lui rendit grâces. C'était un Samaritain.

(17.17)
Jésus, prenant la parole, dit: Les dix n'ont-ils pas été guéris? Et les neuf autres, où sont-ils?

(17.18)
Ne s'est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu?

(17.19)
Puis il lui dit: Lève-toi, va; ta foi t'a sauvé.

(17.20)
Les pharisiens demandèrent à Jésus quand viendrait le royaume de Dieu. Il leur répondit: Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards.

(17.21)
On ne dira point: Il est ici, ou: Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous.

(17.22)
Et il dit aux disciples: Des jours viendront où vous désirerez voir l'un des jours du Fils de l'homme, et vous ne le verrez point.

(17.23)
On vous dira: Il est ici, il est là. N'y allez pas, ne courez pas après.

(17.24)
Car, comme l'éclair resplendit et brille d'une extrémité du ciel à l'autre, ainsi sera le Fils de l'homme en son jour.

(17.25)
Mais il faut auparavant qu'il souffre beaucoup, et qu'il soit rejeté par cette génération.

(17.26)
Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même aux jours du Fils de l'homme.

(17.27)
Les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche; le déluge vint, et les fit tous périr.

(17.28)
Ce qui arriva du temps de Lot arrivera pareillement. Les hommes mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, bâtissaient;

(17.29)
mais le jour où Lot sortit de Sodome, une pluie de feu et de souffre tomba du ciel, et les fit tous périr.

(17.30)
Il en sera de même le jour où le Fils de l'homme paraîtra.

(17.31)
En ce jour-là, que celui qui sera sur le toit, et qui aura ses effets dans la maison, ne descende pas pour les prendre; et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas non plus en arrière.

(17.32)
Souvenez-vous de la femme de Lot.

(17.33)
Celui qui cherchera à sauver sa vie la perdra, et celui qui la perdra la retrouvera.

(17.34)
Je vous le dis, en cette nuit-là, de deux personnes qui seront dans un même lit, l'une sera prise et l'autre laissée;

(17.35)
de deux femmes qui moudront ensemble, l'une sera prise et l'autre laissée.

(17.36)
De deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé.

(17.37)
Les disciples lui dirent: Où sera-ce, Seigneur? Et il répondit: Où sera le corps, là s'assembleront les aigles.


18. Parabole du juge

(18.1)
Jésus leur adressa une parabole, pour montrer qu'il faut toujours prier, et ne point se relâcher.

(18.2)
Il dit: Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait point Dieu et qui n'avait d'égard pour personne.

(18.3)
Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire: Fais-moi justice de ma partie adverse.

(18.4)
Pendant longtemps il refusa. Mais ensuite il dit en lui-même: Quoique je ne craigne point Dieu et que je n'aie d'égard pour personne,

(18.5)
néanmoins, parce que cette veuve m'importune, je lui ferai justice, afin qu'elle ne vienne pas sans cesse me rompre la tête.

(18.6)
Le Seigneur ajouta: Entendez ce que dit le juge inique.

(18.7)
Et Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et tardera-t-il à leur égard?

(18.8)
Je vous le dis, il leur fera promptement justice. Mais, quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?

(18.9)
Il dit encore cette parabole, en vue de certaines personnes se persuadant qu'elles étaient justes, et ne faisant aucun cas des autres:

(18.10)
Deux hommes montèrent au temple pour prier; l'un était pharisien, et l'autre publicain.

(18.11)
Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain;

(18.12)
je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus.

(18.13)
Le publicain, se tenant à distance, n'osait même pas lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant: O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur.

(18.14)
Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l'autre. Car quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé.

(18.15)
On lui amena aussi les petits enfants, afin qu'il les touchât. Mais les disciples, voyant cela, reprenaient ceux qui les amenaient.

(18.16)
Et Jésus les appela, et dit: Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.

(18.17)
Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n'y entrera point.

(18.18)
Un chef interrogea Jésus, et dit: Bon maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle?

(18.19)
Jésus lui répondit: Pourquoi m'appelles-tu bon? Il n'y a de bon que Dieu seul.

(18.20)
Tu connais les commandements: Tu ne commettras point d'adultère; tu ne tueras point; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignage; honore ton père et ta mère.

(18.21)
J'ai, dit-il, observé toutes ces choses dès ma jeunesse.

(18.22)
Jésus, ayant entendu cela, lui dit: Il te manque encore une chose: vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis, viens, et suis-moi.

(18.23)
Lorsqu'il entendit ces paroles, il devint tout triste; car il était très riche.

(18.24)
Jésus, voyant qu'il était devenu tout triste, dit: Qu'il est difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu!

(18.25)
Car il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu.

(18.26)
Ceux qui l'écoutaient dirent: Et qui peut être sauvé?

(18.27)
Jésus répondit: Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.

(18.28)
Pierre dit alors: Voici, nous avons tout quitté, et nous t'avons suivi.

(18.29)
Et Jésus leur dit: Je vous le dis en vérité, il n'est personne qui, ayant quitté, à cause du royaume de Dieu, sa maison, ou sa femme, ou ses frères, ou ses parents, ou ses enfants,

(18.30)
ne reçoive beaucoup plus dans ce siècle-ci, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle.

(18.31)
Jésus prit les douze auprès de lui, et leur dit: Voici, nous montons à Jérusalem, et tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l'homme s'accomplira.

(18.32)
Car il sera livré aux païens; on se moquera de lui, on l'outragera, on crachera sur lui,

(18.33)
et, après l'avoir battu de verges, on le fera mourir; et le troisième jour il ressuscitera.

(18.34)
Mais ils ne comprirent rien à cela; c'était pour eux un langage caché, des paroles dont ils ne saisissaient pas le sens.

(18.35)
Comme Jésus approchait de Jéricho, un aveugle était assis au bord du chemin, et mendiait.

(18.36)
Entendant la foule passer, il demanda ce que c'était.

(18.37)
On lui dit: C'est Jésus de Nazareth qui passe.

(18.38)
Et il cria: Jésus, Fils de David, aie pitié de moi!

(18.39)
Ceux qui marchaient devant le reprenaient, pour le faire taire; mais il criait beaucoup plus fort: Fils de David, aie pitié de moi!

(18.40)
Jésus, s'étant arrêté, ordonna qu'on le lui amène; et, quand il se fut approché,

(18.41)
il lui demanda: Que veux-tu que je te fasse? Il répondit: Seigneur, que je recouvre la vue.

(18.42)
Et Jésus lui dit: Recouvre la vue; ta foi t'a sauvé.

(18.43)
A l'instant il recouvra la vue, et suivit Jésus, en glorifiant Dieu. Tout le peuple, voyant cela, loua Dieu.


19. Le salut d'un riche

(19.1)
Jésus, étant entré dans Jéricho, traversait la ville.

(19.2)
Et voici, un homme riche, appelé Zachée, chef des publicains, cherchait à voir qui était Jésus;

(19.3)
mais il ne pouvait y parvenir, à cause de la foule, car il était de petite taille.

(19.4)
Il courut en avant, et monta sur un sycomore pour le voir, parce qu'il devait passer par là.

(19.5)
Lorsque Jésus fut arrivé à cet endroit, il leva les yeux et lui dit: Zachée, hâte-toi de descendre; car il faut que je demeure aujourd'hui dans ta maison.

(19.6)
Zachée se hâta de descendre, et le reçut avec joie.

(19.7)
Voyant cela, tous murmuraient, et disaient: Il est allé loger chez un homme pécheur.

(19.8)
Mais Zachée, se tenant devant le Seigneur, lui dit: Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si j'ai fait tort de quelque chose à quelqu'un, je lui rends le quadruple.

(19.9)
Jésus lui dit: Le salut est entré aujourd'hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d'Abraham.

(19.10)
Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.

(19.11)
Ils écoutaient ces choses, et Jésus ajouta une parabole, parce qu'il était près de Jérusalem, et qu'on croyait qu'à l'instant le royaume de Dieu allait paraître.

(19.12)
Il dit donc: Un homme de haute naissance s'en alla dans un pays lointain, pour se faire investir de l'autorité royale, et revenir ensuite.

(19.13)
Il appela dix de ses serviteurs, leur donna dix mines, et leur dit: Faites-les valoir jusqu'à ce que je revienne.

(19.14)
Mais ses concitoyens le haïssaient, et ils envoyèrent une ambassade après lui, pour dire: Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous.

(19.15)
Lorsqu'il fut de retour, après avoir été investi de l'autorité royale, il fit appeler auprès de lui les serviteurs auxquels il avait donné l'argent, afin de connaître comment chacun l'avait fait valoir.

(19.16)
Le premier vint, et dit: Seigneur, ta mine a rapporté dix mines.

(19.17)
Il lui dit: C'est bien, bon serviteur; parce que tu as été fidèle en peu de chose, reçois le gouvernement de dix villes.

(19.18)
Le second vint, et dit: Seigneur, ta mine a produit cinq mines.

(19.19)
Il lui dit: Toi aussi, sois établi sur cinq villes.

(19.20)
Un autre vint, et dit: Seigneur, voici ta mine, que j'ai gardée dans un linge;

(19.21)
car j'avais peur de toi, parce que tu es un homme sévère; tu prends ce que tu n'as pas déposé, et tu moissonnes ce que tu n'as pas semé.

(19.22)
Il lui dit: Je te juge sur tes paroles, méchant serviteur; tu savais que je suis un homme sévère, prenant ce que je n'ai pas déposé, et moissonnant ce que je n'ai pas semé;

(19.23)
pourquoi donc n'as-tu pas mis mon argent dans une banque, afin qu'à mon retour je le retirasse avec un intérêt?

(19.24)
Puis il dit à ceux qui étaient là: Otez-lui la mine, et donnez-la à celui qui a les dix mines.

(19.25)
Ils lui dirent: Seigneur, il a dix mines. -

(19.26)
Je vous le dis, on donnera à celui qui a, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a.

(19.27)
Au reste, amenez ici mes ennemis, qui n'ont pas voulu que je régnasse sur eux, et tuez-les en ma présence.

(19.28)
Après avoir ainsi parlé, Jésus marcha devant la foule, pour monter à Jérusalem.

(19.29)
Lorsqu'il approcha de Bethphagé et de Béthanie, vers la montagne appelée montagne des Oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples,

(19.30)
en disant: Allez au village qui est en face; quand vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s'est jamais assis; détachez-le, et amenez-le.

(19.31)
Si quelqu'un vous demande: Pourquoi le détachez-vous? vous lui répondrez: Le Seigneur en a besoin.

(19.32)
Ceux qui étaient envoyés allèrent, et trouvèrent les choses comme Jésus leur avait dit.

(19.33)
Comme ils détachaient l'ânon, ses maîtres leur dirent: Pourquoi détachez-vous l'ânon?

(19.34)
Ils répondirent: Le Seigneur en a besoin.

(19.35)
Et ils amenèrent à Jésus l'ânon, sur lequel ils jetèrent leurs vêtements, et firent monter Jésus.

(19.36)
Quand il fut en marche, les gens étendirent leurs vêtements sur le chemin.

(19.37)
Et lorsque déjà il approchait de Jérusalem, vers la descente de la montagne des Oliviers, toute la multitude des disciples, saisie de joie, se mit à louer Dieu à haute voix pour tous les miracles qu'ils avaient vus.

(19.38)
Ils disaient: Béni soit le roi qui vient au nom du Seigneur! Paix dans le ciel, et gloire dans les lieux très hauts!

(19.39)
Quelques pharisiens, du milieu de la foule, dirent à Jésus: Maître, reprends tes disciples.

(19.40)
Et il répondit: Je vous le dis, s'ils se taisent, les pierres crieront!

(19.41)
Comme il approchait de la ville, Jésus, en la voyant, pleura sur elle, et dit:

(19.42)
Si toi aussi, au moins en ce jour qui t'est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix! Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux.

(19.43)
Il viendra sur toi des jours où tes ennemis t'environneront de tranchées, t'enfermeront, et te serreront de toutes parts;

(19.44)
ils te détruiront, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas connu le temps où tu as été visitée.

(19.45)
Il entra dans le temple, et il se mit à chasser ceux qui vendaient,

(19.46)
leur disant: Il est écrit: Ma maison sera une maison de prière. Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs.

(19.47)
Il enseignait tous les jours dans le temple. Et les principaux sacrificateurs, les scribes, et les principaux du peuple cherchaient à le faire périr;

(19.48)
mais ils ne savaient comment s'y prendre, car tout le peuple l'écoutait avec admiration.


20. Parabole des vignerons meurtriers

(20.1)
Un de ces jours-là, comme Jésus enseignait le peuple dans le temple et qu'il annonçait la bonne nouvelle, les principaux sacrificateurs et les scribes, avec les anciens, survinrent,

(20.2)
et lui dirent: Dis-nous, par quelle autorité fais-tu ces choses, ou qui est celui qui t'a donné cette autorité?

(20.3)
Il leur répondit: Je vous adresserai aussi une question.

(20.4)
Dites-moi, le baptême de Jean venait-il du ciel, ou des hommes?

(20.5)
Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux: Si nous répondons: Du ciel, il dira: Pourquoi n'avez-vous pas cru en lui?

(20.6)
Et si nous répondons: Des hommes, tout le peuple nous lapidera, car il est persuadé que Jean était un prophète.

(20.7)
Alors ils répondirent qu'ils ne savaient d'où il venait.

(20.8)
Et Jésus leur dit: Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses.

(20.9)
Il se mit ensuite à dire au peuple cette parabole: Un homme planta une vigne, l'afferma à des vignerons, et quitta pour longtemps le pays.

(20.10)
Au temps de la récolte, il envoya un serviteur vers les vignerons, pour qu'ils lui donnent une part du produit de la vigne. Les vignerons le battirent, et le renvoyèrent à vide.

(20.11)
Il envoya encore un autre serviteur; ils le battirent, l'outragèrent, et le renvoyèrent à vide.

(20.12)
Il en envoya encore un troisième; ils le blessèrent, et le chassèrent.

(20.13)
Le maître de la vigne dit: Que ferai-je? J'enverrai mon fils bien-aimé; peut-être auront-ils pour lui du respect.

(20.14)
Mais, quand les vignerons le virent, ils raisonnèrent entre eux, et dirent: Voici l'héritier; tuons-le, afin que l'héritage soit à nous.

(20.15)
Et ils le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent. Maintenant, que leur fera le maître de la vigne?

(20.16)
Il viendra, fera périr ces vignerons, et il donnera la vigne à d'autres. Lorsqu'ils eurent entendu cela, ils dirent: A Dieu ne plaise!

(20.17)
Mais, jetant les regards sur eux, Jésus dit: Que signifie donc ce qui est écrit: La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l'angle?

(20.18)
Quiconque tombera sur cette pierre s'y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé.

(20.19)
Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchèrent à mettre la main sur lui à l'heure même, mais ils craignirent le peuple. Ils avaient compris que c'était pour eux que Jésus avait dit cette parabole.

(20.20)
Ils se mirent à observer Jésus; et ils envoyèrent des gens qui feignaient d'être justes, pour lui tendre des pièges et saisir de lui quelque parole, afin de le livrer au magistrat et à l'autorité du gouverneur.

(20.21)
Ces gens lui posèrent cette question: Maître, nous savons que tu parles et enseignes droitement, et que tu ne regardes pas à l'apparence, mais que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité.

(20.22)
Nous est-il permis, ou non, de payer le tribut à César?

(20.23)
Jésus, apercevant leur ruse, leur répondit: Montrez-moi un denier.

(20.24)
De qui porte-t-il l'effigie et l'inscription? De César, répondirent-ils.

(20.25)
Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.

(20.26)
Ils ne purent rien reprendre dans ses paroles devant le peuple; mais, étonnés de sa réponse, ils gardèrent le silence.

(20.27)
Quelques-uns des sadducéens, qui disent qu'il n'y a point de résurrection, s'approchèrent, et posèrent à Jésus cette question:

(20.28)
Maître, voici ce que Moïse nous a prescrit: Si le frère de quelqu'un meurt, ayant une femme sans avoir d'enfants, son frère épousera la femme, et suscitera une postérité à son frère.

(20.29)
Or, il y avait sept frères. Le premier se maria, et mourut sans enfants.

(20.30)
Le second et le troisième épousèrent la veuve;

(20.31)
il en fut de même des sept, qui moururent sans laisser d'enfants.

(20.32)
Enfin, la femme mourut aussi.

(20.33)
A la résurrection, duquel d'entre eux sera-t-elle donc la femme? Car les sept l'ont eue pour femme.

(20.34)
Jésus leur répondit: Les enfants de ce siècle prennent des femmes et des maris;

(20.35)
mais ceux qui seront trouvés dignes d'avoir part au siècle à venir et à la résurrection des morts ne prendront ni femmes ni maris.

(20.36)
Car ils ne pourront plus mourir, parce qu'ils seront semblables aux anges, et qu'ils seront fils de Dieu, étant fils de la résurrection.

(20.37)
Que les morts ressuscitent, c'est ce que Moïse a fait connaître quand, à propos du buisson, il appelle le Seigneur le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob.

(20.38)
Or, Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants; car pour lui tous sont vivants.

(20.39)
Quelques-uns des scribes, prenant la parole, dirent: Maître, tu as bien parlé.

(20.40)
Et ils n'osaient plus lui faire aucune question.

(20.41)
Jésus leur dit: Comment dit-on que le Christ est fils de David?

(20.42)
David lui-même dit dans le livre des Psaumes: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite,

(20.43)
Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.

(20.44)
David donc l'appelle Seigneur; comment est-il son fils?

(20.45)
Tandis que tout le peuple l'écoutait, il dit à ses disciples:

(20.46)
Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener en robes longues, et à être salués dans les places publiques; qui recherchent les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les festins;

(20.47)
qui dévorent les maisons des veuves, et qui font pour l'apparence de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement.


21. La venue du Fils de l'homme

(21.1)
Jésus, ayant levé les yeux, vit les riches qui mettaient leurs offrandes dans le tronc.

(21.2)
Il vit aussi une pauvre veuve, qui y mettait deux petites pièces.

(21.3)
Et il dit: Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres;

(21.4)
car c'est de leur superflu que tous ceux-là ont mis des offrandes dans le tronc, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu'elle avait pour vivre.

(21.5)
Comme quelques-uns parlaient des belles pierres et des offrandes qui faisaient l'ornement du temple, Jésus dit:

(21.6)
Les jours viendront où, de ce que vous voyez, il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.

(21.7)
Ils lui demandèrent: Maître, quand donc cela arrivera-t-il, et à quel signe connaîtra-t-on que ces choses vont arriver?

(21.8)
Jésus répondit: Prenez garde que vous ne soyez séduits. Car plusieurs viendront en mon nom, disant: C'est moi, et le temps approche. Ne les suivez pas.

(21.9)
Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne soyez pas effrayés, car il faut que ces choses arrivent premièrement. Mais ce ne sera pas encore la fin.

(21.10)
Alors il leur dit: Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume;

(21.11)
il y aura de grands tremblements de terre, et, en divers lieux, des pestes et des famines; il y aura des phénomènes terribles, et de grands signes dans le ciel.

(21.12)
Mais, avant tout cela, on mettra la main sur vous, et l'on vous persécutera; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous mènera devant des rois et devant des gouverneurs, à cause de mon nom.

(21.13)
Cela vous arrivera pour que vous serviez de témoignage.

(21.14)
Mettez-vous donc dans l'esprit de ne pas préméditer votre défense;

(21.15)
car je vous donnerai une bouche et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront résister ou contredire.

(21.16)
Vous serez livrés même par vos parents, par vos frères, par vos proches et par vos amis, et ils feront mourir plusieurs d'entre vous.

(21.17)
Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom.

(21.18)
Mais il ne se perdra pas un cheveu de votre tête;

(21.19)
par votre persévérance vous sauverez vos âmes.

(21.20)
Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées, sachez alors que sa désolation est proche.

(21.21)
Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes, que ceux qui seront au milieu de Jérusalem en sortent, et que ceux qui seront dans les champs n'entrent pas dans la ville.

(21.22)
Car ce seront des jours de vengeance, pour l'accomplissement de tout ce qui est écrit.

(21.23)
Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là! Car il y aura une grande détresse dans le pays, et de la colère contre ce peuple.

(21.24)
Ils tomberont sous le tranchant de l'épée, ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplies.

(21.25)
Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, il y aura de l'angoisse chez les nations qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et des flots,

(21.26)
les hommes rendant l'âme de terreur dans l'attente de ce qui surviendra pour la terre; car les puissances des cieux seront ébranlées.

(21.27)
Alors on verra le Fils de l'homme venant sur une nuée avec puissance et une grande gloire.

(21.28)
Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et levez vos têtes, parce que votre délivrance approche.

(21.29)
Et il leur dit une comparaison: Voyez le figuier, et tous les arbres.

(21.30)
Dès qu'ils ont poussé, vous connaissez de vous-mêmes, en regardant, que déjà l'été est proche.

(21.31)
De même, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le royaume de Dieu est proche.

(21.32)
Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive.

(21.33)
Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.

(21.34)
Prenez garde à vous-mêmes, de crainte que vos coeurs ne s'appesantissent par les excès du manger et du boire, et par les soucis de la vie, et que ce jour ne vienne sur vous à l'improviste;

(21.35)
car il viendra comme un filet sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre.

(21.36)
Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d'échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l'homme.

(21.37)
Pendant le jour, Jésus enseignait dans le temple, et il allait passer la nuit à la montagne appelée montagne des Oliviers.

(21.38)
Et tout le peuple, dès le matin, se rendait vers lui dans le temple pour l'écouter.


22. La nouvelle Pâque, la prière au mont des oliviers

(22.1)
La fête des pains sans levain, appelée la Pâque, approchait.

(22.2)
Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient les moyens de faire mourir Jésus; car ils craignaient le peuple.

(22.3)
Or, Satan entra dans Judas, surnommé Iscariot, qui était du nombre des douze.

(22.4)
Et Judas alla s'entendre avec les principaux sacrificateurs et les chefs des gardes, sur la manière de le leur livrer.

(22.5)
Ils furent dans la joie, et ils convinrent de lui donner de l'argent.

(22.6)
Après s'être engagé, il cherchait une occasion favorable pour leur livrer Jésus à l'insu de la foule.

(22.7)
Le jour des pains sans levain, où l'on devait immoler la Pâque, arriva,

(22.8)
et Jésus envoya Pierre et Jean, en disant: Allez nous préparer la Pâque, afin que nous la mangions.

(22.9)
Ils lui dirent: Où veux-tu que nous la préparions?

(22.10)
Il leur répondit: Voici, quand vous serez entrés dans la ville, vous rencontrerez un homme portant une cruche d'eau; suivez-le dans la maison où il entrera,

(22.11)
et vous direz au maître de la maison: Le maître te dit: Où est le lieu où je mangerai la Pâque avec mes disciples?

(22.12)
Et il vous montrera une grande chambre haute, meublée: c'est là que vous préparerez la Pâque.

(22.13)
Ils partirent, et trouvèrent les choses comme il le leur avait dit; et ils préparèrent la Pâque.

(22.14)
L'heure étant venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui.

(22.15)
Il leur dit: J'ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir;

(22.16)
car, je vous le dis, je ne la mangerai plus, jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu.

(22.17)
Et, ayant pris une coupe et rendu grâces, il dit: Prenez cette coupe, et distribuez-la entre vous;

(22.18)
car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne, jusqu'à ce que le royaume de Dieu soit venu.

(22.19)
Ensuite il prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant: Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi.

(22.20)
Il prit de même la coupe, après le souper, et la leur donna, en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous.

(22.21)
Cependant voici, la main de celui qui me livre est avec moi à cette table.

(22.22)
Le Fils de l'homme s'en va selon ce qui est déterminé. Mais malheur à l'homme par qui il est livré!

(22.23)
Et ils commencèrent à se demander les uns aux autres qui était celui d'entre eux qui ferait cela.

(22.24)
Il s'éleva aussi parmi les apôtres une contestation: lequel d'entre eux devait être estimé le plus grand?

(22.25)
Jésus leur dit: Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs.

(22.26)
Qu'il n'en soit pas de même pour vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert.

(22.27)
Car quel est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert? N'est-ce pas celui qui est à table? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.

(22.28)
Vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes épreuves;

(22.29)
c'est pourquoi je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur,

(22.30)
afin que vous mangiez et buviez à ma table dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes, pour juger les douze tribus d'Israël.

(22.31)
Le Seigneur dit: Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment.

(22.32)
Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères.

(22.33)
Seigneur, lui dit Pierre, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort.

(22.34)
Et Jésus dit: Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd'hui que tu n'aies nié trois fois de me connaître.

(22.35)
Il leur dit encore: Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac, et sans souliers, avez-vous manqué de quelque chose? Ils répondirent: De rien.

(22.36)
Et il leur dit: Maintenant, au contraire, que celui qui a une bourse la prenne et que celui qui a un sac le prenne également, que celui qui n'a point d'épée vende son vêtement et achète une épée.

(22.37)
Car, je vous le dis, il faut que cette parole qui est écrite s'accomplisse en moi: Il a été mis au nombre des malfaiteurs. Et ce qui me concerne est sur le point d'arriver.

(22.38)
Ils dirent: Seigneur, voici deux épées. Et il leur dit: Cela suffit.

(22.39)
Après être sorti, il alla, selon sa coutume, à la montagne des Oliviers. Ses disciples le suivirent.

(22.40)
Lorsqu'il fut arrivé dans ce lieu, il leur dit: Priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation.

(22.41)
Puis il s'éloigna d'eux à la distance d'environ un jet de pierre, et, s'étant mis à genoux, il pria,

(22.42)
disant: Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne.

(22.43)
Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier.

(22.44)
Étant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre.

(22.45)
Après avoir prié, il se leva, et vint vers les disciples, qu'il trouva endormis de tristesse,

(22.46)
et il leur dit: Pourquoi dormez-vous? Levez-vous et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation.

(22.47)
Comme il parlait encore, voici, une foule arriva; et celui qui s'appelait Judas, l'un des douze, marchait devant elle. Il s'approcha de Jésus, pour le baiser.

(22.48)
Et Jésus lui dit: Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme!

(22.49)
Ceux qui étaient avec Jésus, voyant ce qui allait arriver, dirent: Seigneur, frapperons-nous de l'épée?

(22.50)
Et l'un d'eux frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l'oreille droite.

(22.51)
Mais Jésus, prenant la parole, dit: Laissez, arrêtez! Et, ayant touché l'oreille de cet homme, il le guérit.

(22.52)
Jésus dit ensuite aux principaux sacrificateurs, aux chefs des gardes du temple, et aux anciens, qui étaient venus contre lui: Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons.

(22.53)
J'étais tous les jours avec vous dans le temple, et vous n'avez pas mis la main sur moi. Mais c'est ici votre heure, et la puissance des ténèbres.

(22.54)
Après avoir saisi Jésus, ils l'emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Pierre suivait de loin.

(22.55)
Ils allumèrent du feu au milieu de la cour, et ils s'assirent. Pierre s'assit parmi eux.

(22.56)
Une servante, qui le vit assis devant le feu, fixa sur lui les regards, et dit: Cet homme était aussi avec lui.

(22.57)
Mais il le nia disant: Femme, je ne le connais pas.

(22.58)
Peu après, un autre, l'ayant vu, dit: Tu es aussi de ces gens-là. Et Pierre dit: Homme, je n'en suis pas.

(22.59)
Environ une heure plus tard, un autre insistait, disant: Certainement cet homme était aussi avec lui, car il est Galiléen.

(22.60)
Pierre répondit: Homme, je ne sais ce que tu dis. Au même instant, comme il parlait encore, le coq chanta.

(22.61)
Le Seigneur, s'étant retourné, regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite: Avant que le coq chante aujourd'hui, tu me renieras trois fois.

(22.62)
Et étant sorti, il pleura amèrement.

(22.63)
Les hommes qui tenaient Jésus se moquaient de lui, et le frappaient.

(22.64)
Ils lui voilèrent le visage, et ils l'interrogeaient, en disant: Devine qui t'a frappé.

(22.65)
Et ils proféraient contre lui beaucoup d'autres injures.

(22.66)
Quand le jour fut venu, le collège des anciens du peuple, les principaux sacrificateurs et les scribes, s'assemblèrent, et firent amener Jésus dans leur sanhédrin.

(22.67)
Ils dirent: Si tu es le Christ, dis-le nous. Jésus leur répondit: Si je vous le dis, vous ne le croirez pas;

(22.68)
et, si je vous interroge, vous ne répondrez pas.

(22.69)
Désormais le Fils de l'homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu.

(22.70)
Tous dirent: Tu es donc le Fils de Dieu? Et il leur répondit: Vous le dites, je le suis.

(22.71)
Alors ils dirent: Qu'avons-nous encore besoin de témoignage? Nous l'avons entendu nous-mêmes de sa bouche.


23. Jésus crucifié

(23.1)
Ils se levèrent tous, et ils conduisirent Jésus devant Pilate.

(23.2)
Ils se mirent à l'accuser, disant: Nous avons trouvé cet homme excitant notre nation à la révolte, empêchant de payer le tribut à César, et se disant lui-même Christ, roi.

(23.3)
Pilate l'interrogea, en ces termes: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis.

(23.4)
Pilate dit aux principaux sacrificateurs et à la foule: Je ne trouve rien de coupable en cet homme.

(23.5)
Mais ils insistèrent, et dirent: Il soulève le peuple, en enseignant par toute la Judée, depuis la Galilée, où il a commencé, jusqu'ici.

(23.6)
Quand Pilate entendit parler de la Galilée, il demanda si cet homme était Galiléen;

(23.7)
et, ayant appris qu'il était de la juridiction d'Hérode, il le renvoya à Hérode, qui se trouvait aussi à Jérusalem en ces jours-là.

(23.8)
Lorsque Hérode vit Jésus, il en eut une grande joie; car depuis longtemps, il désirait le voir, à cause de ce qu'il avait entendu dire de lui, et il espérait qu'il le verrait faire quelque miracle.

(23.9)
Il lui adressa beaucoup de questions; mais Jésus ne lui répondit rien.

(23.10)
Les principaux sacrificateurs et les scribes étaient là, et l'accusaient avec violence.

(23.11)
Hérode, avec ses gardes, le traita avec mépris; et, après s'être moqué de lui et l'avoir revêtu d'un habit éclatant, il le renvoya à Pilate.

(23.12)
Ce jour même, Pilate et Hérode devinrent amis, d'ennemis qu'ils étaient auparavant.

(23.13)
Pilate, ayant assemblé les principaux sacrificateurs, les magistrats, et le peuple, leur dit:

(23.14)
Vous m'avez amené cet homme comme excitant le peuple à la révolte. Et voici, je l'ai interrogé devant vous, et je ne l'ai trouvé coupable d'aucune des choses dont vous l'accusez;

(23.15)
Hérode non plus, car il nous l'a renvoyé, et voici, cet homme n'a rien fait qui soit digne de mort.

(23.16)
Je le relâcherai donc, après l'avoir fait battre de verges.

(23.17)
A chaque fête, il était obligé de leur relâcher un prisonnier.

(23.18)
Ils s'écrièrent tous ensemble: Fais mourir celui-ci, et relâche-nous Barabbas.

(23.19)
Cet homme avait été mis en prison pour une sédition qui avait eu lieu dans la ville, et pour un meurtre.

(23.20)
Pilate leur parla de nouveau, dans l'intention de relâcher Jésus.

(23.21)
Et ils crièrent: Crucifie, crucifie-le!

(23.22)
Pilate leur dit pour la troisième fois: Quel mal a-t-il fait? Je n'ai rien trouvé en lui qui mérite la mort. Je le relâcherai donc, après l'avoir fait battre de verges.

(23.23)
Mais ils insistèrent à grands cris, demandant qu'il fût crucifié. Et leurs cris l'emportèrent:

(23.24)
Pilate prononça que ce qu'ils demandaient serait fait.

(23.25)
Il relâcha celui qui avait été mis en prison pour sédition et pour meurtre, et qu'ils réclamaient; et il livra Jésus à leur volonté.

(23.26)
Comme ils l'emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix, pour qu'il la porte derrière Jésus.

(23.27)
Il était suivi d'une grande multitude des gens du peuple, et de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui.

(23.28)
Jésus se tourna vers elles, et dit: Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi; mais pleurez sur vous et sur vos enfants.

(23.29)
Car voici, des jours viendront où l'on dira: Heureuses les stériles, heureuses les entrailles qui n'ont point enfanté, et les mamelles qui n'ont point allaité!

(23.30)
Alors ils se mettront à dire aux montagnes: Tombez sur nous! Et aux collines: Couvrez-nous!

(23.31)
Car, si l'on fait ces choses au bois vert, qu'arrivera-t-il au bois sec?

(23.32)
On conduisait en même temps deux malfaiteurs, qui devaient être mis à mort avec Jésus.

(23.33)
Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, ainsi que les deux malfaiteurs, l'un à droite, l'autre à gauche.

(23.34)
Jésus dit: Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. Ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort.

(23.35)
Le peuple se tenait là, et regardait. Les magistrats se moquaient de Jésus, disant: Il a sauvé les autres; qu'il se sauve lui- même, s'il est le Christ, l'élu de Dieu!

(23.36)
Les soldats aussi se moquaient de lui; s'approchant et lui présentant du vinaigre,

(23.37)
ils disaient: Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même!

(23.38)
Il y avait au-dessus de lui cette inscription: Celui-ci est le roi des Juifs.

(23.39)
L'un des malfaiteurs crucifiés l'injuriait, disant: N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous!

(23.40)
Mais l'autre le reprenait, et disait: Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation?

(23.41)
Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes; mais celui-ci n'a rien fait de mal.

(23.42)
Et il dit à Jésus: Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne.

(23.43)
Jésus lui répondit: Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis.

(23.44)
Il était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure.

(23.45)
Le soleil s'obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu.

(23.46)
Jésus s'écria d'une voix forte: Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira.

(23.47)
Le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit: Certainement, cet homme était juste.

(23.48)
Et tous ceux qui assistaient en foule à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé, s'en retournèrent, se frappant la poitrine.

(23.49)
Tous ceux de la connaissance de Jésus, et les femmes qui l'avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient dans l'éloignement et regardaient ce qui se passait.

(23.50)
Il y avait un conseiller, nommé Joseph, homme bon et juste,

(23.51)
qui n'avait point participé à la décision et aux actes des autres; il était d'Arimathée, ville des Juifs, et il attendait le royaume de Dieu.

(23.52)
Cet homme se rendit vers Pilate, et demanda le corps de Jésus.

(23.53)
Il le descendit de la croix, l'enveloppa d'un linceul, et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne n'avait encore été mis.

(23.54)
C'était le jour de la préparation, et le sabbat allait commencer.

(23.55)
Les femmes qui étaient venues de la Galilée avec Jésus accompagnèrent Joseph, virent le sépulcre et la manière dont le corps de Jésus y fut déposé,

(23.56)
et, s'en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums. Puis elles se reposèrent le jour du sabbat, selon la loi.


24. Apparitions de Jésus

(24.1)
Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre de grand matin, portant les aromates qu'elles avaient préparés.

(24.2)
Elles trouvèrent que la pierre avait été roulée de devant le sépulcre;

(24.3)
et, étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus.

(24.4)
Comme elles ne savaient que penser de cela, voici, deux hommes leur apparurent, en habits resplendissants.

(24.5)
Saisies de frayeur, elles baissèrent le visage contre terre; mais ils leur dirent: Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant?

(24.6)
Il n'est point ici, mais il est ressuscité. Souvenez-vous de quelle manière il vous a parlé, lorsqu'il était encore en Galilée,

(24.7)
et qu'il disait: Il faut que le Fils de l'homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu'il soit crucifié, et qu'il ressuscite le troisième jour.

(24.8)
Et elles se ressouvinrent des paroles de Jésus.

(24.9)
A leur retour du sépulcre, elles annoncèrent toutes ces choses aux onze, et à tous les autres.

(24.10)
Celles qui dirent ces choses aux apôtres étaient Marie de Magdala, Jeanne, Marie, mère de Jacques, et les autres qui étaient avec elles.

(24.11)
Ils tinrent ces discours pour des rêveries, et ils ne crurent pas ces femmes.

(24.12)
Mais Pierre se leva, et courut au sépulcre. S'étant baissé, il ne vit que les linges qui étaient à terre; puis il s'en alla chez lui, dans l'étonnement de ce qui était arrivé.

(24.13)
Et voici, ce même jour, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades;

(24.14)
et ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé.

(24.15)
Pendant qu'ils parlaient et discutaient, Jésus s'approcha, et fit route avec eux.

(24.16)
Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.

(24.17)
Il leur dit: De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout tristes?

(24.18)
L'un d'eux, nommé Cléopas, lui répondit: Es-tu le seul qui, séjournant à Jérusalem ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours- ci? -

(24.19)
Quoi? leur dit-il. -Et ils lui répondirent: Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en oeuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple,

(24.20)
et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l'on livré pour le faire condamner à mort et l'ont crucifié.

(24.21)
Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées.

(24.22)
Il est vrai que quelques femmes d'entre nous nous ont fort étonnés; s'étant rendues de grand matin au sépulcre

(24.23)
et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leurs sont apparus et ont annoncé qu'il est vivant.

(24.24)
Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit; mais lui, ils ne l'ont point vu.

(24.25)
Alors Jésus leur dit: O hommes sans intelligence, et dont le coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes!

(24.26)
Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât dans sa gloire?

(24.27)
Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait.

(24.28)
Lorsqu'ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin.

(24.29)
Mais ils le pressèrent, en disant: Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin. Et il entra, pour rester avec eux.

(24.30)
Pendant qu'il était à table avec eux, il prit le pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna.

(24.31)
Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent; mais il disparut de devant eux.

(24.32)
Et ils se dirent l'un à l'autre: Notre coeur ne brûlait-il pas au dedans de nous, lorsqu'il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures?

(24.33)
Se levant à l'heure même, ils retournèrent à Jérusalem, et ils trouvèrent les onze, et ceux qui étaient avec eux, assemblés

(24.34)
et disant: Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon.

(24.35)
Et ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu au moment où il rompit le pain.

(24.36)
Tandis qu'ils parlaient de la sorte, lui-même se présenta au milieu d'eux, et leur dit: La paix soit avec vous!

(24.37)
Saisis de frayeur et d'épouvante, ils croyaient voir un esprit.

(24.38)
Mais il leur dit: Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi pareilles pensées s'élèvent-elles dans vos coeurs?

(24.39)
Voyez mes mains et mes pieds, c'est bien moi; touchez-moi et voyez: un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'ai.

(24.40)
Et en disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds.

(24.41)
Comme, dans leur joie, ils ne croyaient point encore, et qu'ils étaient dans l'étonnement, il leur dit: Avez-vous ici quelque chose à manger?

(24.42)
Ils lui présentèrent du poisson rôti et un rayon de miel.

(24.43)
Il en prit, et il mangea devant eux.

(24.44)
Puis il leur dit: C'est là ce que je vous disais lorsque j'étais encore avec vous, qu'il fallait que s'accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes.

(24.45)
Alors il leur ouvrit l'esprit, afin qu'ils comprissent les Écritures.

(24.46)
Et il leur dit: Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, et qu'il ressusciterait des morts le troisième jour,

(24.47)
et que la repentance et le pardon des péchés seraient prêchés en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem.

(24.48)
Vous êtes témoins de ces choses.

(24.49)
Et voici, j'enverrai sur vous ce que mon Père a promis; mais vous, restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut.

(24.50)
Il les conduisit jusque vers Béthanie, et, ayant levé les mains, il les bénit.

(24.51)
Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d'eux, et fut enlevé au ciel.

(24.52)
Pour eux, après l'avoir adoré, ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie;

(24.53)
et ils étaient continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu.



Marc

1. Jean le Baptiste

(1.1)
Commencement de l'Évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu.

(1.2)
Selon ce qui est écrit dans Ésaïe, le prophète: Voici, j'envoie devant toi mon messager, Qui préparera ton chemin;

(1.3)
C'est la voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers.

(1.4)
Jean parut, baptisant dans le désert, et prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés.

(1.5)
Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui; et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain.

(1.6)
Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.

(1.7)
Il prêchait, disant: Il vient après moi celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie de ses souliers.

(1.8)
Moi, je vous ai baptisés d'eau; lui, il vous baptisera du Saint Esprit.

(1.9)
En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.

(1.10)
Au moment où il sortait de l'eau, il vit les cieux s'ouvrir, et l'Esprit descendre sur lui comme une colombe.

(1.11)
Et une voix fit entendre des cieux ces paroles: Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j'ai mis toute mon affection.

(1.12)
Aussitôt, l'Esprit poussa Jésus dans le désert,

(1.13)
où il passa quarante jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient.

(1.14)
Après que Jean eut été livré, Jésus alla dans la Galilée, prêchant l'Évangile de Dieu.

(1.15)
Il disait: Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle.

(1.16)
Comme il passait le long de la mer de Galilée, il vit Simon et André, frère de Simon, qui jetaient un filet dans la mer; car ils étaient pêcheurs.

(1.17)
Jésus leur dit: Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes.

(1.18)
Aussitôt, ils laissèrent leurs filets, et le suivirent.

(1.19)
Étant allé un peu plus loin, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui, eux aussi, étaient dans une barque et réparaient les filets.

(1.20)
Aussitôt, il les appela; et, laissant leur père Zébédée dans la barque avec les ouvriers, ils le suivirent.

(1.21)
Ils se rendirent à Capernaüm. Et, le jour du sabbat, Jésus entra d'abord dans la synagogue, et il enseigna.

(1.22)
Ils étaient frappés de sa doctrine; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes.

(1.23)
Il se trouva dans leur synagogue un homme qui avait un esprit impur, et qui s'écria:

(1.24)
Qu'y a-t-il entre nous et toi, Jésus de Nazareth? Tu es venu pour nous perdre. Je sais qui tu es: le Saint de Dieu.

(1.25)
Jésus le menaça, disant: Tais-toi, et sors de cet homme.

(1.26)
Et l'esprit impur sortit de cet homme, en l'agitant avec violence, et en poussant un grand cri.

(1.27)
Tous furent saisis de stupéfaction, de sorte qu'il se demandaient les uns aux autres: Qu'est-ce que ceci? Une nouvelle doctrine! Il commande avec autorité même aux esprits impurs, et ils lui obéissent!

(1.28)
Et sa renommée se répandit aussitôt dans tous les lieux environnants de la Galilée.

(1.29)
En sortant de la synagogue, ils se rendirent avec Jacques et Jean à la maison de Simon et d'André.

(1.30)
La belle-mère de Simon était couchée, ayant la fièvre; et aussitôt on parla d'elle à Jésus.

(1.31)
S'étant approché, il la fit lever en lui prenant la main, et à l'instant la fièvre la quitta. Puis elle les servit.

(1.32)
Le soir, après le coucher du soleil, on lui amena tous les malades et les démoniaques.

(1.33)
Et toute la ville était rassemblée devant sa porte.

(1.34)
Il guérit beaucoup de gens qui avaient diverses maladies; il chassa aussi beaucoup de démons, et il ne permettait pas aux démons de parler, parce qu'ils le connaissaient.

(1.35)
Vers le matin, pendant qu'il faisait encore très sombre, il se leva, et sortit pour aller dans un lieu désert, où il pria.

(1.36)
Simon et ceux qui étaient avec lui se mirent à sa recherche;

(1.37)
et, quand ils l'eurent trouvé, ils lui dirent: Tous te cherchent.

(1.38)
Il leur répondit: Allons ailleurs, dans les bourgades voisines, afin que j'y prêche aussi; car c'est pour cela que je suis sorti.

(1.39)
Et il alla prêcher dans les synagogues, par toute la Galilée, et il chassa les démons.

(1.40)
Un lépreux vint à lui; et, se jetant à genoux, il lui dit d'un ton suppliant: Si tu le veux, tu peux me rendre pur.

(1.41)
Jésus, ému de compassion, étendit la main, le toucha, et dit: Je le veux, sois pur.

(1.42)
Aussitôt la lèpre le quitta, et il fut purifié.

(1.43)
Jésus le renvoya sur-le-champ, avec de sévères recommandations,

(1.44)
et lui dit: Garde-toi de rien dire à personne; mais va te montrer au sacrificateur, et offre pour ta purification ce que Moïse a prescrit, afin que cela leur serve de témoignage.

(1.45)
Mais cet homme, s'en étant allé, se mit à publier hautement la chose et à la divulguer, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer publiquement dans une ville. Il se tenait dehors, dans des lieux déserts, et l'on venait à lui de toutes parts.


2. Guérison d'un paralysé

(2.1)
Quelques jours après, Jésus revint à Capernaüm. On apprit qu'il était à la maison,

(2.2)
et il s'assembla un si grand nombre de personnes que l'espace devant la porte ne pouvait plus les contenir. Il leur annonçait la parole.

(2.3)
Des gens vinrent à lui, amenant un paralytique porté par quatre hommes.

(2.4)
Comme ils ne pouvaient l'aborder, à cause de la foule, ils découvrirent le toit de la maison où il était, et ils descendirent par cette ouverture le lit sur lequel le paralytique était couché.

(2.5)
Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique: Mon enfant, tes péchés sont pardonnés.

(2.6)
Il y avait là quelques scribes, qui étaient assis, et qui se disaient au dedans d'eux:

(2.7)
Comment cet homme parle-t-il ainsi? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul?

(2.8)
Jésus, ayant aussitôt connu par son esprit ce qu'ils pensaient au dedans d'eux, leur dit: Pourquoi avez-vous de telles pensées dans vos coeurs?

(2.9)
Lequel est le plus aisé, de dire au paralytique: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, prends ton lit, et marche?

(2.10)
Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés:

(2.11)
Je te l'ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison.

(2.12)
Et, à l'instant, il se leva, prit son lit, et sortit en présence de tout le monde, de sorte qu'ils étaient tous dans l'étonnement et glorifiaient Dieu, disant: Nous n'avons jamais rien vu de pareil.

(2.13)
Jésus sortit de nouveau du côté de la mer. Toute la foule venait à lui, et il les enseignait.

(2.14)
En passant, il vit Lévi, fils d'Alphée, assis au bureau des péages. Il lui dit: Suis-moi. Lévi se leva, et le suivit.

(2.15)
Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi, beaucoup de publicains et de gens de mauvaise vie se mirent aussi à table avec lui et avec ses disciples; car ils étaient nombreux, et l'avaient suivi.

(2.16)
Les scribes et les pharisiens, le voyant manger avec les publicains et les gens de mauvaise vie, dirent à ses disciples: Pourquoi mange-t-il et boit-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie?

(2.17)
Ce que Jésus ayant entendu, il leur dit: Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.

(2.18)
Les disciples de Jean et les pharisiens jeûnaient. Ils vinrent dire à Jésus: Pourquoi les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent-ils, tandis que tes disciples ne jeûnent point?

(2.19)
Jésus leur répondit: Les amis de l'époux peuvent-ils jeûner pendant que l'époux est avec eux? Aussi longtemps qu'ils ont avec eux l'époux, ils ne peuvent jeûner.

(2.20)
Les jours viendront où l'époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ce jour-là.

(2.21)
Personne ne coud une pièce de drap neuf à un vieil habit; autrement, la pièce de drap neuf emporterait une partie du vieux, et la déchirure serait pire.

(2.22)
Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, le vin fait rompre les outres, et le vin et les outres sont perdus; mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves.

(2.23)
Il arriva, un jour de sabbat, que Jésus traversa des champs de blé. Ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis.

(2.24)
Les pharisiens lui dirent: Voici, pourquoi font-ils ce qui n'est pas permis pendant le sabbat?

(2.25)
Jésus leur répondit: N'avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu'il fut dans la nécessité et qu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui;

(2.26)
comment il entra dans la maison de Dieu, du temps du souverain sacrificateur Abiathar, et mangea les pains de proposition, qu'il n'est permis qu'aux sacrificateurs de manger, et en donna même à ceux qui étaient avec lui!

(2.27)
Puis il leur dit: Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat,

(2.28)
de sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat.


3. Jésus et la foule

(3.1)
Jésus entra de nouveau dans la synagogue. Il s'y trouvait un homme qui avait la main sèche.

(3.2)
Ils observaient Jésus, pour voir s'il le guérirait le jour du sabbat: c'était afin de pouvoir l'accuser.

(3.3)
Et Jésus dit à l'homme qui avait la main sèche: Lève-toi, là au milieu.

(3.4)
Puis il leur dit: Est-il permis, le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une personne ou de la tuer? Mais ils gardèrent le silence.

(3.5)
Alors, promenant ses regards sur eux avec indignation, et en même temps affligé de l'endurcissement de leur coeur, il dit à l'homme: Étends ta main. Il l'étendit, et sa main fut guérie.

(3.6)
Les pharisiens sortirent, et aussitôt ils se consultèrent avec les hérodiens sur les moyens de le faire périr.

(3.7)
Jésus se retira vers la mer avec ses disciples. Une grande multitude le suivit de la Galilée;

(3.8)
et de la Judée, et de Jérusalem, et de l'Idumée, et d'au delà du Jourdain, et des environs de Tyr et de Sidon, une grande multitude, apprenant tout ce qu'il faisait, vint à lui.

(3.9)
Il chargea ses disciples de tenir toujours à sa disposition une petite barque, afin de ne pas être pressé par la foule.

(3.10)
Car, comme il guérissait beaucoup de gens, tous ceux qui avaient des maladies se jetaient sur lui pour le toucher.

(3.11)
Les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui, et s'écriaient: Tu es le Fils de Dieu.

(3.12)
Mais il leur recommandait très sévèrement de ne pas le faire connaître.

(3.13)
Il monta ensuite sur la montagne; il appela ceux qu'il voulut, et ils vinrent auprès de lui.

(3.14)
Il en établit douze, pour les avoir avec lui,

(3.15)
et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons.

(3.16)
Voici les douze qu'il établit: Simon, qu'il nomma Pierre;

(3.17)
Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le nom de Boanergès, qui signifie fils du tonnerre;

(3.18)
André; Philippe; Barthélemy; Matthieu; Thomas; Jacques, fils d'Alphée; Thaddée; Simon le Cananite;

(3.19)
et Judas Iscariot, celui qui livra Jésus.

(3.20)
Ils se rendirent à la maison, et la foule s'assembla de nouveau, en sorte qu'ils ne pouvaient pas même prendre leur repas.

(3.21)
Les parents de Jésus, ayant appris ce qui se passait, vinrent pour se saisir de lui; car ils disaient: Il est hors de sens.

(3.22)
Et les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, dirent: Il est possédé de Béelzébul; c'est par le prince des démons qu'il chasse les démons.

(3.23)
Jésus les appela, et leur dit sous forme de paraboles: Comment Satan peut-il chasser Satan?

(3.24)
Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsister;

(3.25)
et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne peut subsister.

(3.26)
Si donc Satan se révolte contre lui-même, il est divisé, et il ne peut subsister, mais c'en est fait de lui.

(3.27)
Personne ne peut entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort; alors il pillera sa maison.

(3.28)
Je vous le dis en vérité, tous les péchés seront pardonnés aux fils des hommes, et les blasphèmes qu'ils auront proférés;

(3.29)
mais quiconque blasphémera contre le Saint Esprit n'obtiendra jamais de pardon: il est coupable d'un péché éternel.

(3.30)
Jésus parla ainsi parce qu'ils disaient: Il est possédé d'un esprit impur.

(3.31)
Survinrent sa mère et ses frères, qui, se tenant dehors, l'envoyèrent appeler.

(3.32)
La foule était assise autour de lui, et on lui dit: Voici, ta mère et tes frères sont dehors et te demandent.

(3.33)
Et il répondit: Qui est ma mère, et qui sont mes frères?

(3.34)
Puis, jetant les regards sur ceux qui étaient assis tout autour de lui: Voici, dit-il, ma mère et mes frères.

(3.35)
Car, quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma soeur, et ma mère.


4. Parabole du semeur

(4.1)
Jésus se mit de nouveau à enseigner au bord de la mer. Une grande foule s'étant assemblée auprès de lui, il monta et s'assit dans une barque, sur la mer. Toute la foule était à terre sur le rivage.

(4.2)
Il leur enseigna beaucoup de choses en paraboles, et il leur dit dans son enseignement:

(4.3)
Écoutez. Un semeur sortit pour semer.

(4.4)
Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent, et la mangèrent.

(4.5)
Une autre partie tomba dans un endroit pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre; elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas un sol profond;

(4.6)
mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines.

(4.7)
Une autre partie tomba parmi les épines: les épines montèrent, et l'étouffèrent, et elle ne donna point de fruit.

(4.8)
Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit qui montait et croissait, et elle rapporta trente, soixante, et cent pour un.

(4.9)
Puis il dit: Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

(4.10)
Lorsqu'il fut en particulier, ceux qui l'entouraient avec les douze l'interrogèrent sur les paraboles.

(4.11)
Il leur dit: C'est à vous qu'a été donné le mystère du royaume de Dieu; mais pour ceux qui sont dehors tout se passe en paraboles,

(4.12)
afin qu'en voyant ils voient et n'aperçoivent point, et qu'en entendant ils entendent et ne comprennent point, de peur qu'ils ne se convertissent, et que les péchés ne leur soient pardonnés.

(4.13)
Il leur dit encore: Vous ne comprenez pas cette parabole? Comment donc comprendrez-vous toutes les paraboles?

(4.14)
Le semeur sème la parole.

(4.15)
Les uns sont le long du chemin, où la parole est semée; quand ils l'ont entendue, aussitôt Satan vient et enlève la parole qui a été semée en eux.

(4.16)
Les autres, pareillement, reçoivent la semence dans les endroits pierreux; quand ils entendent la parole, ils la reçoivent d'abord avec joie;

(4.17)
mais ils n'ont pas de racine en eux-mêmes, ils manquent de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, ils y trouvent une occasion de chute.

(4.18)
D'autres reçoivent la semence parmi les épines; ce sont ceux qui entendent la parole,

(4.19)
mais en qui les soucis du siècle, la séduction des richesses et l'invasion des autres convoitises, étouffent la parole, et la rendent infructueuse.

(4.20)
D'autres reçoivent la semence dans la bonne terre; ce sont ceux qui entendent la parole, la reçoivent, et portent du fruit, trente, soixante, et cent pour un.

(4.21)
Il leur dit encore: Apporte-t-on la lampe pour la mettre sous le boisseau, ou sous le lit? N'est-ce pas pour la mettre sur le chandelier?

(4.22)
Car il n'est rien de caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive être mis au jour.

(4.23)
Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende.

(4.24)
Il leur dit encore: Prenez garde à ce que vous entendez. On vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis, et on y ajoutera pour vous.

(4.25)
Car on donnera à celui qui a; mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a.

(4.26)
Il dit encore: Il en est du royaume de Dieu comme quand un homme jette de la semence en terre;

(4.27)
qu'il dorme ou qu'il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu'il sache comment.

(4.28)
La terre produit d'elle-même, d'abord l'herbe, puis l'épi, puis le grain tout formé dans l'épi;

(4.29)
et, dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là.

(4.30)
Il dit encore: A quoi comparerons-nous le royaume de Dieu, ou par quelle parabole le représenterons-nous?

(4.31)
Il est semblable à un grain de sénevé, qui, lorsqu'on le sème en terre, est la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre;

(4.32)
mais, lorsqu'il a été semé, il monte, devient plus grand que tous les légumes, et pousse de grandes branches, en sorte que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre.

(4.33)
C'est par beaucoup de paraboles de ce genre qu'il leur annonçait la parole, selon qu'ils étaient capables de l'entendre.

(4.34)
Il ne leur parlait point sans parabole; mais, en particulier, il expliquait tout à ses disciples.

(4.35)
Ce même jour, sur le soir, Jésus leur dit: Passons à l'autre bord.

(4.36)
Après avoir renvoyé la foule, ils l'emmenèrent dans la barque où il se trouvait; il y avait aussi d'autres barques avec lui.

(4.37)
Il s'éleva un grand tourbillon, et les flots se jetaient dans la barque, au point qu'elle se remplissait déjà.

(4.38)
Et lui, il dormait à la poupe sur le coussin. Ils le réveillèrent, et lui dirent: Maître, ne t'inquiètes-tu pas de ce que nous périssons?

(4.39)
S'étant réveillé, il menaça le vent, et dit à la mer: Silence! tais-toi! Et le vent cessa, et il y eut un grand calme.

(4.40)
Puis il leur dit: Pourquoi avez-vous ainsi peur? Comment n'avez-vous point de foi?

(4.41)
Ils furent saisis d'une grande frayeur, et ils se dirent les uns aux autres: Quel est donc celui-ci, à qui obéissent même le vent et la mer?


5. Guérisons

(5.1)
Ils arrivèrent à l'autre bord de la mer, dans le pays des Gadaréniens.

(5.2)
Aussitôt que Jésus fut hors de la barque, il vint au-devant de lui un homme, sortant des sépulcres, et possédé d'un esprit impur.

(5.3)
Cet homme avait sa demeure dans les sépulcres, et personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne.

(5.4)
Car souvent il avait eu les fers aux pieds et avait été lié de chaînes, mais il avait rompu les chaînes et brisé les fers, et personne n'avait la force de le dompter.

(5.5)
Il était sans cesse, nuit et jour, dans les sépulcres et sur les montagnes, criant, et se meurtrissant avec des pierres.

(5.6)
Ayant vu Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui,

(5.7)
et s'écria d'une voix forte: Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très Haut? Je t'en conjure au nom de Dieu, ne me tourmente pas.

(5.8)
Car Jésus lui disait: Sors de cet homme, esprit impur!

(5.9)
Et, il lui demanda: Quel est ton nom? Légion est mon nom, lui répondit-il, car nous sommes plusieurs.

(5.10)
Et il le priait instamment de ne pas les envoyer hors du pays.

(5.11)
Il y avait là, vers la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient.

(5.12)
Et les démons le prièrent, disant: Envoie-nous dans ces pourceaux, afin que nous entrions en eux.

(5.13)
Il le leur permit. Et les esprits impurs sortirent, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer: il y en avait environ deux mille, et ils se noyèrent dans la mer.

(5.14)
Ceux qui les faisaient paître s'enfuirent, et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes. Les gens allèrent voir ce qui était arrivé.

(5.15)
Ils vinrent auprès de Jésus, et ils virent le démoniaque, celui qui avait eu la légion, assis, vêtu, et dans son bon sens; et ils furent saisis de frayeur.

(5.16)
Ceux qui avaient vu ce qui s'était passé leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et aux pourceaux.

(5.17)
Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire.

(5.18)
Comme il montait dans la barque, celui qui avait été démoniaque lui demanda la permission de rester avec lui.

(5.19)
Jésus ne le lui permit pas, mais il lui dit: Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur t'a fait, et comment il a eu pitié de toi.

(5.20)
Il s'en alla, et se mit à publier dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui. Et tous furent dans l'étonnement.

(5.21)
Jésus dans la barque regagna l'autre rive, où une grande foule s'assembla près de lui. Il était au bord de la mer.

(5.22)
Alors vint un des chefs de la synagogue, nommé Jaïrus, qui, l'ayant aperçu, se jeta à ses pieds,

(5.23)
et lui adressa cette instante prière: Ma petite fille est à l'extrémité, viens, impose-lui les mains, afin qu'elle soit sauvée et qu'elle vive.

(5.24)
Jésus s'en alla avec lui. Et une grande foule le suivait et le pressait.

(5.25)
Or, il y avait une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans.

(5.26)
Elle avait beaucoup souffert entre les mains de plusieurs médecins, elle avait dépensé tout ce qu'elle possédait, et elle n'avait éprouvé aucun soulagement, mais était allée plutôt en empirant.

(5.27)
Ayant entendu parler de Jésus, elle vint dans la foule par derrière, et toucha son vêtement.

(5.28)
Car elle disait: Si je puis seulement toucher ses vêtements, je serai guérie.

(5.29)
Au même instant la perte de sang s'arrêta, et elle sentit dans son corps qu'elle était guérie de son mal.

(5.30)
Jésus connut aussitôt en lui-même qu'une force était sortie de lui; et, se retournant au milieu de la foule, il dit: Qui a touché mes vêtements?

(5.31)
Ses disciples lui dirent: Tu vois la foule qui te presse, et tu dis: Qui m'a touché?

(5.32)
Et il regardait autour de lui, pour voir celle qui avait fait cela.

(5.33)
La femme, effrayée et tremblante, sachant ce qui s'était passé en elle, vint se jeter à ses pieds, et lui dit toute la vérité.

(5.34)
Mais Jésus lui dit: Ma fille, ta foi t'a sauvée; va en paix, et sois guérie de ton mal.

(5.35)
Comme il parlait encore, survinrent de chez le chef de la synagogue des gens qui dirent: Ta fille est morte; pourquoi importuner davantage le maître?

(5.36)
Mais Jésus, sans tenir compte de ces paroles, dit au chef de la synagogue: Ne crains pas, crois seulement.

(5.37)
Et il ne permit à personne de l'accompagner, si ce n'est à Pierre, à Jacques, et à Jean, frère de Jacques.

(5.38)
Ils arrivèrent à la maison du chef de la synagogue, où Jésus vit une foule bruyante et des gens qui pleuraient et poussaient de grands cris.

(5.39)
Il entra, et leur dit: Pourquoi faites-vous du bruit, et pourquoi pleurez-vous? L'enfant n'est pas morte, mais elle dort.

(5.40)
Et ils se moquaient de lui. Alors, ayant fait sortir tout le monde, il prit avec lui le père et la mère de l'enfant, et ceux qui l'avaient accompagné, et il entra là où était l'enfant.

(5.41)
Il la saisit par la main, et lui dit: Talitha koumi, ce qui signifie: Jeune fille, lève-toi, je te le dis.

(5.42)
Aussitôt la jeune fille se leva, et se mit à marcher; car elle avait douze ans. Et ils furent dans un grand étonnement.

(5.43)
Jésus leur adressa de fortes recommandations, pour que personne ne sût la chose; et il dit qu'on donnât à manger à la jeune fille.


6. Mission des douze, mort de jean le Baptiste

(6.1)
Jésus partit de là, et se rendit dans sa patrie. Ses disciples le suivirent.

(6.2)
Quand le sabbat fut venu, il se mit à enseigner dans la synagogue. Beaucoup de gens qui l'entendirent étaient étonnés et disaient: D'où lui viennent ces choses? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et comment de tels miracles se font-ils par ses mains?

(6.3)
N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joses, de Jude et de Simon? et ses soeurs ne sont-elles pas ici parmi nous? Et il était pour eux une occasion de chute.

(6.4)
Mais Jésus leur dit: Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie, parmi ses parents, et dans sa maison.

(6.5)
Il ne put faire là aucun miracle, si ce n'est qu'il imposa les mains à quelques malades et les guérit.

(6.6)
Et il s'étonnait de leur incrédulité. Jésus parcourait les villages d'alentour, en enseignant.

(6.7)
Alors il appela les douze, et il commença à les envoyer deux à deux, en leur donnant pouvoir sur les esprits impurs.

(6.8)
Il leur prescrivit de ne rien prendre pour le voyage, si ce n'est un bâton; de n'avoir ni pain, ni sac, ni monnaie dans la ceinture;

(6.9)
de chausser des sandales, et de ne pas revêtir deux tuniques.

(6.10)
Puis il leur dit: Dans quelque maison que vous entriez, restez-y jusqu'à ce que vous partiez de ce lieu.

(6.11)
Et, s'il y a quelque part des gens qui ne vous reçoivent ni ne vous écoutent, retirez-vous de là, et secouez la poussière de vos pieds, afin que cela leur serve de témoignage.

(6.12)
Ils partirent, et ils prêchèrent la repentance.

(6.13)
Ils chassaient beaucoup de démons, et ils oignaient d'huile beaucoup de malades et les guérissaient.

(6.14)
Le roi Hérode entendit parler de Jésus, dont le nom était devenu célèbre, et il dit: Jean Baptiste est ressuscité des morts, et c'est pour cela qu'il se fait par lui des miracles.

(6.15)
D'autres disaient: C'est Élie. Et d'autres disaient: C'est un prophète comme l'un des prophètes.

(6.16)
Mais Hérode, en apprenant cela, disait: Ce Jean que j'ai fait décapiter, c'est lui qui est ressuscité.

(6.17)
Car Hérode lui-même avait fait arrêter Jean, et l'avait fait lier en prison, à cause d'Hérodias, femme de Philippe, son frère, parce qu'il l'avait épousée,

(6.18)
et que Jean lui disait: Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère.

(6.19)
Hérodias était irritée contre Jean, et voulait le faire mourir.

(6.20)
Mais elle ne le pouvait; car Hérode craignait Jean, le connaissant pour un homme juste et saint; il le protégeait, et, après l'avoir entendu, il était souvent perplexe, et l'écoutait avec plaisir.

(6.21)
Cependant, un jour propice arriva, lorsque Hérode, à l'anniversaire de sa naissance, donna un festin à ses grands, aux chefs militaires et aux principaux de la Galilée.

(6.22)
La fille d'Hérodias entra dans la salle; elle dansa, et plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille: Demande-moi ce que tu voudras, et je te le donnerai.

(6.23)
Il ajouta avec serment: Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume.

(6.24)
Étant sortie, elle dit à sa mère: Que demanderais-je? Et sa mère répondit: La tête de Jean Baptiste.

(6.25)
Elle s'empressa de rentrer aussitôt vers le roi, et lui fit cette demande: Je veux que tu me donnes à l'instant, sur un plat, la tête de Jean Baptiste.

(6.26)
Le roi fut attristé; mais, à cause de ses serments et des convives, il ne voulut pas lui faire un refus.

(6.27)
Il envoya sur-le-champ un garde, avec ordre d'apporter la tête de Jean Baptiste.

(6.28)
Le garde alla décapiter Jean dans la prison, et apporta la tête sur un plat. Il la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère.

(6.29)
Les disciples de Jean, ayant appris cela, vinrent prendre son corps, et le mirent dans un sépulcre.

(6.30)
Les apôtres, s'étant rassemblés auprès de Jésus, lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné.

(6.31)
Jésus leur dit: Venez à l'écart dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. Car il y avait beaucoup d'allants et de venants, et ils n'avaient même pas le temps de manger.

(6.32)
Ils partirent donc dans une barque, pour aller à l'écart dans un lieu désert.

(6.33)
Beaucoup de gens les virent s'en aller et les reconnurent, et de toutes les villes on accourut à pied et on les devança au lieu où ils se rendaient.

(6.34)
Quand il sortit de la barque, Jésus vit une grande foule, et fut ému de compassion pour eux, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont point de berger; et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses.

(6.35)
Comme l'heure était déjà avancée, ses disciples s'approchèrent de lui, et dirent: Ce lieu est désert, et l'heure est déjà avancée;

(6.36)
renvoie-les, afin qu'ils aillent dans les campagnes et dans les villages des environs, pour s'acheter de quoi manger.

(6.37)
Jésus leur répondit: Donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils lui dirent: Irions-nous acheter des pains pour deux cents deniers, et leur donnerions-nous à manger?

(6.38)
Et il leur dit: Combien avez-vous de pains? Allez voir. Ils s'en assurèrent, et répondirent: Cinq, et deux poissons.

(6.39)
Alors il leur commanda de les faire tous asseoir par groupes sur l'herbe verte,

(6.40)
et ils s'assirent par rangées de cent et de cinquante.

(6.41)
Il prit les cinq pains et les deux poissons et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il rompit les pains, et les donna aux disciples, afin qu'ils les distribuassent à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre tous.

(6.42)
Tous mangèrent et furent rassasiés,

(6.43)
et l'on emporta douze paniers pleins de morceaux de pain et de ce qui restait des poissons.

(6.44)
Ceux qui avaient mangé les pains étaient cinq mille hommes.

(6.45)
Aussitôt après, il obligea ses disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l'autre côté, vers Bethsaïda, pendant que lui-même renverrait la foule.

(6.46)
Quand il l'eut renvoyée, il s'en alla sur la montagne, pour prier.

(6.47)
Le soir étant venu, la barque était au milieu de la mer, et Jésus était seul à terre.

(6.48)
Il vit qu'ils avaient beaucoup de peine à ramer; car le vent leur était contraire. A la quatrième veille de la nuit environ, il alla vers eux, marchant sur la mer, et il voulait les dépasser.

(6.49)
Quand ils le virent marcher sur la mer, ils crurent que c'étaient un fantôme, et ils poussèrent des cris;

(6.50)
car ils le voyaient tous, et ils étaient troublés. Aussitôt Jésus leur parla, et leur dit: Rassurez-vous, c'est moi, n'ayez pas peur!

(6.51)
Puis il monta vers eux dans la barque, et le vent cessa. Ils furent en eux-même tout stupéfaits et remplis d'étonnement;

(6.52)
car ils n'avaient pas compris le miracle des pains, parce que leur coeur était endurci.

(6.53)
Après avoir traversé la mer, ils vinrent dans le pays de Génésareth, et ils abordèrent.

(6.54)
Quand ils furent sortis de la barque, les gens, ayant aussitôt reconnu Jésus,

(6.55)
parcoururent tous les environs, et l'on se mit à apporter les malades sur des lits, partout où l'on apprenait qu'il était.

(6.56)
En quelque lieu qu'il arrivât, dans les villages, dans les villes ou dans les campagnes, on mettait les malades sur les places publiques, et on le priait de leur permettre seulement de toucher le bord de son vêtement. Et tous ceux qui le touchaient étaient guéris.


7. Discussion avec les Pharisiens sur les traditions

(7.1)
Les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, s'assemblèrent auprès de Jésus.

(7.2)
Ils virent quelques-uns de ses disciples prendre leurs repas avec des mains impures, c'est-à-dire, non lavées.

(7.3)
Or, les pharisiens et tous les Juifs ne mangent pas sans s'être lavé soigneusement les mains, conformément à la tradition des anciens;

(7.4)
et, quand ils reviennent de la place publique, ils ne mangent qu'après s'être purifiés. Ils ont encore beaucoup d'autres observances traditionnelles, comme le lavage des coupes, des cruches et des vases d'airain.

(7.5)
Et les pharisiens et les scribes lui demandèrent: Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens, mais prennent-ils leurs repas avec des mains impures?

(7.6)
Jésus leur répondit: Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, ainsi qu'il est écrit: Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son coeur est éloigné de moi.

(7.7)
C'est en vain qu'ils m'honorent, En donnant des préceptes qui sont des commandements d'hommes.

(7.8)
Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes.

(7.9)
Il leur dit encore: Vous anéantissez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition.

(7.10)
Car Moïse a dit: Honore ton père et ta mère; et: Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort.

(7.11)
Mais vous, vous dites: Si un homme dit à son père ou à sa mère: Ce dont j'aurais pu t'assister est corban, c'est-à-dire, une offrande à Dieu,

(7.12)
vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère,

(7.13)
annulant ainsi la parole de Dieu par votre tradition, que vous avez établie. Et vous faites beaucoup d'autres choses semblables.

(7.14)
Ensuite, ayant de nouveau appelé la foule à lui, il lui dit: Écoutez-moi tous, et comprenez.

(7.15)
Il n'est hors de l'homme rien qui, entrant en lui, puisse le souiller; mais ce qui sort de l'homme, c'est ce qui le souille.

(7.16)
Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende.

(7.17)
Lorsqu'il fut entré dans la maison, loin de la foule, ses disciples l'interrogèrent sur cette parabole.

(7.18)
Il leur dit: Vous aussi, êtes-vous donc sans intelligence? Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui du dehors entre dans l'homme ne peut le souiller?

(7.19)
Car cela n'entre pas dans son coeur, mais dans son ventre, puis s'en va dans les lieux secrets, qui purifient tous les aliments.

(7.20)
Il dit encore: Ce qui sort de l'homme, c'est ce qui souille l'homme.

(7.21)
Car c'est du dedans, c'est du coeur des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les impudicités, les meurtres,

(7.22)
les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie.

(7.23)
Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l'homme.

(7.24)
Jésus, étant parti de là, s'en alla dans le territoire de Tyr et de Sidon. Il entra dans une maison, désirant que personne ne le sût; mais il ne put rester caché.

(7.25)
Car une femme, dont la fille était possédée d'un esprit impur, entendit parler de lui, et vint se jeter à ses pieds.

(7.26)
Cette femme était grecque, syro-phénicienne d'origine. Elle le pria de chasser le démon hors de sa fille. Jésus lui dit:

(7.27)
Laisse d'abord les enfants se rassasier; car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens.

(7.28)
Oui, Seigneur, lui répondit-elle, mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des enfants.

(7.29)
Alors il lui dit: à cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille.

(7.30)
Et, quand elle rentra dans sa maison, elle trouva l'enfant couchée sur le lit, le démon étant sorti.

(7.31)
Jésus quitta le territoire de Tyr, et revint par Sidon vers la mer de Galilée, en traversant le pays de la Décapole.

(7.32)
On lui amena un sourd, qui avait de la difficulté à parler, et on le pria de lui imposer les mains.

(7.33)
Il le prit à part loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et lui toucha la langue avec sa propre salive;

(7.34)
puis, levant les yeux au ciel, il soupira, et dit: Éphphatha, c'est-à-dire, ouvre-toi.

(7.35)
Aussitôt ses oreilles s'ouvrirent, sa langue se délia, et il parla très bien.

(7.36)
Jésus leur recommanda de n'en parler à personne; mais plus il le leur recommanda, plus ils le publièrent.

(7.37)
Ils étaient dans le plus grand étonnement, et disaient: Il fait tout à merveille; même il fait entendre les sourds, et parler les muets.


8. Guérisons, Pierre reconnaît Jésus

(8.1)
En ces jours-là, une foule nombreuse s'étant de nouveau réunie et n'ayant pas de quoi manger, Jésus appela les disciples, et leur dit:

(8.2)
Je suis ému de compassion pour cette foule; car voilà trois jours qu'ils sont près de moi, et ils n'ont rien à manger.

(8.3)
Si je les renvoie chez eux à jeun, les forces leur manqueront en chemin; car quelques-uns d'entre eux sont venus de loin.

(8.4)
Ses disciples lui répondirent: Comment pourrait-on les rassasier de pains, ici, dans un lieu désert?

(8.5)
Jésus leur demanda: Combien avez-vous de pains? Sept, répondirent-ils.

(8.6)
Alors il fit asseoir la foule par terre, prit les sept pains, et, après avoir rendu grâces, il les rompit, et les donna à ses disciples pour les distribuer; et ils les distribuèrent à la foule.

(8.7)
Ils avaient encore quelques petits poissons, et Jésus, ayant rendu grâces, les fit aussi distribuer.

(8.8)
Ils mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta sept corbeilles pleines des morceaux qui restaient.

(8.9)
Ils étaient environ quatre mille. Ensuite Jésus les renvoya.

(8.10)
Aussitôt il monta dans la barque avec ses disciples, et se rendit dans la contrée de Dalmanutha.

(8.11)
Les pharisiens survinrent, se mirent à discuter avec Jésus, et, pour l'éprouver, lui demandèrent un signe venant du ciel.

(8.12)
Jésus, soupirant profondément en son esprit, dit: Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe? Je vous le dis en vérité, il ne sera point donné de signe à cette génération.

(8.13)
Puis il les quitta, et remonta dans la barque, pour passer sur l'autre bord.

(8.14)
Les disciples avaient oublié de prendre des pains; ils n'en avaient qu'un seul avec eux dans la barque.

(8.15)
Jésus leur fit cette recommandation: Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et du levain d'Hérode.

(8.16)
Les disciples raisonnaient entre eux, et disaient: C'est parce que nous n'avons pas de pains.

(8.17)
Jésus, l'ayant connu, leur dit: Pourquoi raisonnez-vous sur ce que vous n'avez pas de pains? Etes-vous encore sans intelligence, et ne comprenez-vous pas?

(8.18)
Avez-vous le coeur endurci? Ayant des yeux, ne voyez-vous pas? Ayant des oreilles, n'entendez-vous pas? Et n'avez-vous point de mémoire?

(8.19)
Quand j'ai rompu les cinq pains pour les cinq mille hommes, combien de paniers pleins de morceaux avez-vous emportés? Douze, lui répondirent-ils.

(8.20)
Et quand j'ai rompu les sept pains pour les quatre mille hommes, combien de corbeilles pleines de morceaux avez-vous emportées? Sept, répondirent-ils.

(8.21)
Et il leur dit: Ne comprenez-vous pas encore?

(8.22)
Ils se rendirent à Bethsaïda; et on amena vers Jésus un aveugle, qu'on le pria de toucher.

(8.23)
Il prit l'aveugle par la main, et le conduisit hors du village; puis il lui mit de la salive sur les yeux, lui imposa les mains, et lui demanda s'il voyait quelque chose.

(8.24)
Il regarda, et dit: J'aperçois les hommes, mais j'en vois comme des arbres, et qui marchent.

(8.25)
Jésus lui mit de nouveau les mains sur les yeux; et, quand l'aveugle regarda fixement, il fut guéri, et vit tout distinctement.

(8.26)
Alors Jésus le renvoya dans sa maison, en disant: N'entre pas au village.

(8.27)
Jésus s'en alla, avec ses disciples, dans les villages de Césarée de Philippe, et il leur posa en chemin cette question: Qui dit-on que je suis?

(8.28)
Ils répondirent: Jean Baptiste; les autres, Élie, les autres, l'un des prophètes.

(8.29)
Et vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis? Pierre lui répondit: Tu es le Christ.

(8.30)
Jésus leur recommanda sévèrement de ne dire cela de lui à personne.

(8.31)
Alors il commença à leur apprendre qu'il fallait que le Fils de l'homme souffrît beaucoup, qu'il fût rejeté par les anciens, par les principaux sacrificateurs et par les scribes, qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât trois jours après.

(8.32)
Il leur disait ces choses ouvertement. Et Pierre, l'ayant pris à part, se mit à le reprendre.

(8.33)
Mais Jésus, se retournant et regardant ses disciples, réprimanda Pierre, et dit: Arrière de moi, Satan! car tu ne conçois pas les choses de Dieu, tu n'as que des pensées humaines.

(8.34)
Puis, ayant appelé la foule avec ses disciples, il leur dit: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive.

(8.35)
Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera.

(8.36)
Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme?

(8.37)
Que donnerait un homme en échange de son âme?

(8.38)
Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aura aussi honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges.


9. La transfiguration, dialogue d'Elie

(9.1)
Il leur dit encore: Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point, qu'ils n'aient vu le royaume de Dieu venir avec puissance.

(9.2)
Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les conduisit seuls à l'écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux;

(9.3)
ses vêtements devinrent resplendissants, et d'une telle blancheur qu'il n'est pas de foulon sur la terre qui puisse blanchir ainsi.

(9.4)
Élie et Moïse leur apparurent, s'entretenant avec Jésus.

(9.5)
Pierre, prenant la parole, dit à Jésus: Rabbi, il est bon que nous soyons ici; dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie.

(9.6)
Car il ne savait que dire, l'effroi les ayant saisis.

(9.7)
Une nuée vint les couvrir, et de la nuée sortit une voix: Celui-ci est mon Fils bien-aimé: écoutez-le!

(9.8)
Aussitôt les disciples regardèrent tout autour, et ils ne virent que Jésus seul avec eux.

(9.9)
Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur recommanda de ne dire à personne ce qu'ils avaient vu, jusqu'à ce que le Fils de l'homme fût ressuscité des morts.

(9.10)
Ils retinrent cette parole, se demandant entre eux ce que c'est que ressusciter des morts.

(9.11)
Les disciples lui firent cette question: Pourquoi les scribes disent-ils qu'il faut qu'Élie vienne premièrement?

(9.12)
Il leur répondit: Élie viendra premièrement, et rétablira toutes choses. Et pourquoi est-il écrit du Fils de l'homme qu'il doit souffrir beaucoup et être méprisé?

(9.13)
Mais je vous dis qu'Élie est venu, et qu'ils l'ont traité comme ils ont voulu, selon qu'il est écrit de lui.

(9.14)
Lorsqu'ils furent arrivés près des disciples, ils virent autour d'eux une grande foule, et des scribes qui discutaient avec eux.

(9.15)
Dès que la foule vit Jésus, elle fut surprise, et accourut pour le saluer.

(9.16)
Il leur demanda: Sur quoi discutez-vous avec eux?

(9.17)
Et un homme de la foule lui répondit: Maître, j'ai amené auprès de toi mon fils, qui est possédé d'un esprit muet.

(9.18)
En quelque lieu qu'il le saisisse, il le jette par terre; l'enfant écume, grince des dents, et devient tout raide. J'ai prié tes disciples de chasser l'esprit, et ils n'ont pas pu.

(9.19)
Race incrédule, leur dit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous? jusques à quand vous supporterai-je? Amenez-le-moi. On le lui amena.

(9.20)
Et aussitôt que l'enfant vit Jésus, l'esprit l'agita avec violence; il tomba par terre, et se roulait en écumant.

(9.21)
Jésus demanda au père: Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive? Depuis son enfance, répondit-il.

(9.22)
Et souvent l'esprit l'a jeté dans le feu et dans l'eau pour le faire périr. Mais, si tu peux quelque chose, viens à notre secours, aie compassion de nous.

(9.23)
Jésus lui dit: Si tu peux!... Tout est possible à celui qui croit.

(9.24)
Aussitôt le père de l'enfant s'écria: Je crois! viens au secours de mon incrédulité!

(9.25)
Jésus, voyant accourir la foule, menaça l'esprit impur, et lui dit: Esprit muet et sourd, je te l'ordonne, sors de cet enfant, et n'y rentre plus.

(9.26)
Et il sortit, en poussant des cris, et en l'agitant avec une grande violence. L'enfant devint comme mort, de sorte que plusieurs disaient qu'il était mort.

(9.27)
Mais Jésus, l'ayant pris par la main, le fit lever. Et il se tint debout.

(9.28)
Quand Jésus fut entré dans la maison, ses disciples lui demandèrent en particulier: Pourquoi n'avons-nous pu chasser cet esprit?

(9.29)
Il leur dit: Cette espèce-là ne peut sortir que par la prière.

(9.30)
Ils partirent de là, et traversèrent la Galilée. Jésus ne voulait pas qu'on le sût.

(9.31)
Car il enseignait ses disciples, et il leur dit: Le Fils de l'homme sera livré entre les mains des hommes; ils le feront mourir, et, trois jours après qu'il aura été mis à mort, il ressuscitera.

(9.32)
Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, et ils craignaient de l'interroger.

(9.33)
Ils arrivèrent à Capernaüm. Lorsqu'il fut dans la maison, Jésus leur demanda: De quoi discutiez-vous en chemin?

(9.34)
Mais ils gardèrent le silence, car en chemin ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.

(9.35)
Alors il s'assit, appela les douze, et leur dit: Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous.

(9.36)
Et il prit un petit enfant, le plaça au milieu d'eux, et l'ayant pris dans ses bras, il leur dit:

(9.37)
Quiconque reçoit en mon nom un de ces petits enfants me reçoit moi-même; et quiconque me reçoit, reçoit non pas moi, mais celui qui m'a envoyé.

(9.38)
Jean lui dit: Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas.

(9.39)
Ne l'en empêchez pas, répondit Jésus, car il n'est personne qui, faisant un miracle en mon nom, puisse aussitôt après parler mal de moi.

(9.40)
Qui n'est pas contre nous est pour nous.

(9.41)
Et quiconque vous donnera à boire un verre d'eau en mon nom, parce que vous appartenez à Christ, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense.

(9.42)
Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui mît au cou une grosse meule de moulin, et qu'on le jetât dans la mer.

(9.43)
Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie,

(9.44)
que d'avoir les deux mains et d'aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point.

(9.45)
Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le; mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie,

(9.46)
que d'avoir les deux pieds et d'être jeté dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point.

(9.47)
Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n'ayant qu'un oeil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne,

(9.48)
où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point.

(9.49)
Car tout homme sera salé de feu.

(9.50)
Le sel est une bonne chose; mais si le sel devient sans saveur, avec quoi l'assaisonnerez-vous? (9:51) Ayez du sel en vous- mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres.


10. Mariage et divorce, la demande de Jacques et de Jean

(10.1)
Jésus, étant parti de là, se rendit dans le territoire de la Judée au delà du Jourdain. La foule s'assembla de nouveau près de lui, et selon sa coutume, il se mit encore à l'enseigner.

(10.2)
Les pharisiens l'abordèrent; et, pour l'éprouver, ils lui demandèrent s'il est permis à un homme de répudiée sa femme.

(10.3)
Il leur répondit: Que vous a prescrit Moïse?

(10.4)
Moïse, dirent-ils, a permis d'écrire une lettre de divorce et de répudier.

(10.5)
Et Jésus leur dit: C'est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a donné ce précepte.

(10.6)
Mais au commencement de la création, Dieu fit l'homme et la femme;

(10.7)
c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme,

(10.8)
et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair.

(10.9)
Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint.

(10.10)
Lorsqu'ils furent dans la maison, les disciples l'interrogèrent encore là-dessus.

(10.11)
Il leur dit: Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard;

(10.12)
et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère.

(10.13)
On lui amena des petits enfants, afin qu'il les touchât. Mais les disciples reprirent ceux qui les amenaient.

(10.14)
Jésus, voyant cela, fut indigné, et leur dit: Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les en empêchez pas; car le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent.

(10.15)
Je vous le dis en vérité, quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n'y entrera point.

(10.16)
Puis il les prit dans ses bras, et les bénit, en leur imposant les mains.

(10.17)
Comme Jésus se mettait en chemin, un homme accourut, et se jetant à genoux devant lui: Bon maître, lui demanda-t-il, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle?

(10.18)
Jésus lui dit: Pourquoi m'appelles-tu bon? Il n'y a de bon que Dieu seul.

(10.19)
Tu connais les commandements: Tu ne commettras point d'adultère; tu ne tueras point; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignage; tu ne feras tort à personne; honore ton père et ta mère.

(10.20)
Il lui répondit: Maître, j'ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse.

(10.21)
Jésus, l'ayant regardé, l'aima, et lui dit: Il te manque une chose; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi.

(10.22)
Mais, affligé de cette parole, cet homme s'en alla tout triste; car il avait de grands biens.

(10.23)
Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples: Qu'il sera difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu!

(10.24)
Les disciples furent étonnés de ce que Jésus parlait ainsi. Et, reprenant, il leur dit: Mes enfants, qu'il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses d'entrer dans le royaume de Dieu!

(10.25)
Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu.

(10.26)
Les disciples furent encore plus étonnés, et ils se dirent les uns aux autres; Et qui peut être sauvé?

(10.27)
Jésus les regarda, et dit: Cela est impossible aux hommes, mais non à Dieu: car tout est possible à Dieu.

(10.28)
Pierre se mit à lui dire; Voici, nous avons tout quitté, et nous t'avons suivi.

(10.29)
Jésus répondit: Je vous le dis en vérité, il n'est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses soeurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres,

(10.30)
ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des soeurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle.

(10.31)
Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers.

(10.32)
Ils étaient en chemin pour monter à Jérusalem, et Jésus allait devant eux. Les disciples étaient troublés, et le suivaient avec crainte. Et Jésus prit de nouveau les douze auprès de lui, et commença à leur dire ce qui devait lui arriver:

(10.33)
Voici, nous montons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux païens,

(10.34)
qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le battront de verges, et le feront mourir; et, trois jours après, il ressuscitera.

(10.35)
Les fils de Zébédée, Jacques et Jean, s'approchèrent de Jésus, et lui dirent: Maître, nous voudrions que tu fisses pour nous ce que nous te demanderons.

(10.36)
Il leur dit: Que voulez-vous que je fasse pour vous?

(10.37)
Accorde-nous, lui dirent-ils, d'être assis l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, quand tu seras dans ta gloire.

(10.38)
Jésus leur répondit: Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire, ou être baptisés du baptême dont je dois être baptisé? Nous le pouvons, dirent-ils.

(10.39)
Et Jésus leur répondit: Il est vrai que vous boirez la coupe que je dois boire, et que vous serez baptisés du baptême dont je dois être baptisé;

(10.40)
mais pour ce qui est d'être assis à ma droite ou à ma gauche, cela ne dépend pas de moi, et ne sera donné qu'à ceux à qui cela est réservé.

(10.41)
Les dix, ayant entendu cela, commencèrent à s'indigner contre Jacques et Jean.

(10.42)
Jésus les appela, et leur dit: Vous savez que ceux qu'on regarde comme les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les dominent.

(10.43)
Il n'en est pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur;

(10.44)
et quiconque veut être le premier parmi vous, qu'il soit l'esclave de tous.

(10.45)
Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs.

(10.46)
Ils arrivèrent à Jéricho. Et, lorsque Jésus en sortit, avec ses disciples et une assez grande foule, le fils de Timée, Bartimée, mendiant aveugle, était assis au bord du chemin.

(10.47)
Il entendit que c'était Jésus de Nazareth, et il se mit à crier; Fils de David, Jésus aie pitié de moi!

(10.48)
Plusieurs le reprenaient, pour le faire taire; mais il criait beaucoup plus fort; Fils de David, aie pitié de moi!

(10.49)
Jésus s'arrêta, et dit: Appelez-le. Ils appelèrent l'aveugle, en lui disant: Prends courage, lève-toi, il t'appelle.

(10.50)
L'aveugle jeta son manteau, et, se levant d'un bond, vint vers Jésus.

(10.51)
Jésus, prenant la parole, lui dit: Que veux-tu que je te fasse? Rabbouni, lui répondit l'aveugle, que je recouvre la vue.

(10.52)
Et Jésus lui dit: Va, ta foi t'a sauvé. (10:53) Aussitôt il recouvra la vue, et suivit Jésus dans le chemin.


11. L'entrée triomphale à Jérusalem

(11.1)
Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, et qu'ils furent près de Bethphagé et de Béthanie, vers la montagne des oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples,

(11.2)
en leur disant: Allez au village qui est devant vous; dès que vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s'est encore assis; détachez-le, et amenez-le.

(11.3)
Si quelqu'un vous dit: Pourquoi faites-vous cela? répondez: Le Seigneur en a besoin. Et à l'instant il le laissera venir ici.

(11.4)
les disciples, étant allés, trouvèrent l'ânon attaché dehors près d'une porte, au contour du chemin, et ils le détachèrent.

(11.5)
Quelques-uns de ceux qui étaient là leur dirent: Que faites-vous? pourquoi détachez-vous cet ânon?

(11.6)
Ils répondirent comme Jésus l'avait dit. Et on les laissa aller.

(11.7)
Ils amenèrent à Jésus l'ânon, sur lequel ils jetèrent leurs vêtements, et Jésus s'assit dessus.

(11.8)
Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur le chemin, et d'autres des branches qu'ils coupèrent dans les champs.

(11.9)
Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient: Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!

(11.10)
Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre père! Hosanna dans les lieux très hauts!

(11.11)
Jésus entra à Jérusalem, dans le temple. Quand il eut tout considéré, comme il était déjà tard, il s'en alla à Béthanie avec les douze.

(11.12)
Le lendemain, après qu'ils furent sortis de Béthanie, Jésus eut faim.

(11.13)
Apercevant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s'il y trouverait quelque chose; et, s'en étant approché, il ne trouva que des feuilles, car ce n'était pas la saison des figues.

(11.14)
Prenant alors la parole, il lui dit: Que jamais personne ne mange de ton fruit! Et ses disciples l'entendirent.

(11.15)
Ils arrivèrent à Jérusalem, et Jésus entra dans le temple. Il se mit à chasser ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons;

(11.16)
et il ne laissait personne transporter aucun objet à travers le temple.

(11.17)
Et il enseignait et disait: N'est-il pas écrit: Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations? Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs.

(11.18)
Les principaux sacrificateurs et les scribes, l'ayant entendu, cherchèrent les moyens de le faire périr; car ils le craignaient, parce que toute la foule était frappée de sa doctrine.

(11.19)
Quand le soir fut venu, Jésus sortit de la ville.

(11.20)
Le matin, en passant, les disciples virent le figuier séché jusqu'aux racines.

(11.21)
Pierre, se rappelant ce qui s'était passé, dit à Jésus: Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit a séché.

(11.22)
Jésus prit la parole, et leur dit: Ayez foi en Dieu.

(11.23)
Je vous le dis en vérité, si quelqu'un dit à cette montagne: Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, et s'il ne doute point en son coeur, mais croit que ce qu'il dit arrive, il le verra s'accomplir.

(11.24)
C'est pourquoi je vous dis: Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et vous le verrez s'accomplir.

(11.25)
Et, lorsque vous êtes debout faisant votre prière, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos offenses.

(11.26)
Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera pas non plus vos offenses.

(11.27)
Ils se rendirent de nouveau à Jérusalem, et, pendant que Jésus se promenait dans le temple, les principaux sacrificateurs, les scribes et les anciens, vinrent à lui,

(11.28)
et lui dirent: Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t'a donné l'autorité de les faire?

(11.29)
Jésus leur répondit: Je vous adresserai aussi une question; répondez-moi, et je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses.

(11.30)
Le baptême de Jean venait-il du ciel, ou des hommes? Répondez-moi.

(11.31)
Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux: Si nous répondons: Du ciel, il dira: Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui?

(11.32)
Et si nous répondons: Des hommes... Ils craignaient le peuple, car tous tenaient réellement Jean pour un prophète.

(11.33)
Alors ils répondirent à Jésus: Nous ne savons. Et Jésus leur dit: Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses.


12. Parabole des vignerons meurtriers, le Messie de David

(12.1)
Jésus se mit ensuite à leur parler en paraboles. Un homme planta une vigne. Il l'entoura d'une haie, creusa un pressoir, et bâtit une tour; puis il l'afferma à des vignerons, et quitta le pays.

(12.2)
Au temps de la récolte, il envoya un serviteur vers les vignerons, pour recevoir d'eux une part du produit de la vigne.

(12.3)
S'étant saisis de lui, ils le battirent, et le renvoyèrent à vide.

(12.4)
Il envoya de nouveau vers eux un autre serviteur; ils le frappèrent à la tête, et l'outragèrent.

(12.5)
Il en envoya un troisième, qu'ils tuèrent; puis plusieurs autres, qu'ils battirent ou tuèrent.

(12.6)
Il avait encore un fils bien-aimé; il l'envoya vers eux le dernier, en disant: Ils auront du respect pour mon fils.

(12.7)
Mais ces vignerons dirent entre eux: Voici l'héritier; venez, tuons-le, et l'héritage sera à nous.

(12.8)
Et ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne.

(12.9)
Maintenant, que fera le maître de la vigne? Il viendra, fera périr les vignerons, et il donnera la vigne à d'autres.

(12.10)
N'avez-vous pas lu cette parole de l'Écriture: La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l'angle;

(12.11)
C'est par la volonté du Seigneur qu'elle l'est devenue, Et c'est un prodige à nos yeux?

(12.12)
Ils cherchaient à se saisir de lui, mais ils craignaient la foule. Ils avaient compris que c'était pour eux que Jésus avait dit cette parabole. Et ils le quittèrent, et s'en allèrent.

(12.13)
Ils envoyèrent auprès de Jésus quelques-uns des pharisiens et des hérodiens, afin de le surprendre par ses propres paroles.

(12.14)
Et ils vinrent lui dire: Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu ne t'inquiètes de personne; car tu ne regardes pas à l'apparence des hommes, et tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité. Est-il permis, ou non, de payer le tribut à César? Devons-nous payer, ou ne pas payer?

(12.15)
Jésus, connaissant leur hypocrisie, leur répondit: Pourquoi me tentez-vous? Apportez-moi un denier, afin que je le voie.

(12.16)
Ils en apportèrent un; et Jésus leur demanda: De qui sont cette effigie et cette inscription? De César, lui répondirent-ils.

(12.17)
Alors il leur dit: Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Et ils furent à son égard dans l'étonnement.

(12.18)
Les sadducéens, qui disent qu'il n'y a point de résurrection, vinrent auprès de Jésus, et lui firent cette question:

(12.19)
Maître, voici ce que Moïse nous a prescrit: Si le frère de quelqu'un meurt, et laisse une femme, sans avoir d'enfants, son frère épousera sa veuve, et suscitera une postérité à son frère.

(12.20)
Or, il y avait sept frères. Le premier se maria, et mourut sans laisser de postérité.

(12.21)
Le second prit la veuve pour femme, et mourut sans laisser de postérité. Il en fut de même du troisième,

(12.22)
et aucun des sept ne laissa de postérité. Après eux tous, la femme mourut aussi.

(12.23)
A la résurrection, duquel d'entre eux sera-t-elle la femme? Car les sept l'ont eue pour femme.

(12.24)
Jésus leur répondit: N'êtes-vous pas dans l'erreur, parce que vous ne comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu?

(12.25)
Car, à la résurrection des morts, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges dans les cieux.

(12.26)
Pour ce qui est de la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu, dans le livre de Moïse, ce que Dieu lui dit, à propos du buisson: Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob?

(12.27)
Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants. Vous êtes grandement dans l'erreur.

(12.28)
Un des scribes, qui les avait entendus discuter, sachant que Jésus avait bien répondu aux sadducéens, s'approcha, et lui demanda: Quel est le premier de tous les commandements?

(12.29)
Jésus répondit: Voici le premier: Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l'unique Seigneur;

(12.30)
et: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force.

(12.31)
Voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là.

(12.32)
Le scribe lui dit: Bien, maître; tu as dit avec vérité que Dieu est unique, et qu'il n'y en a point d'autre que lui,

(12.33)
et que l'aimer de tout son coeur, de toute sa pensée, de toute son âme et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi- même, c'est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices.

(12.34)
Jésus, voyant qu'il avait répondu avec intelligence, lui dit: Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n'osa plus lui proposer des questions.

(12.35)
Jésus, continuant à enseigner dans le temple, dit: Comment les scribes disent-ils que le Christ est fils de David?

(12.36)
David lui-même, animé par l'Esprit Saint, a dit: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.

(12.37)
David lui-même l'appelle Seigneur; comment donc est-il son fils? Et une grande foule l'écoutait avec plaisir.

(12.38)
Il leur disait dans son enseignement: Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener en robes longues, et à être salués dans les places publiques;

(12.39)
qui recherchent les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les festins;

(12.40)
qui dévorent les maisons des veuves, et qui font pour l'apparence de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement.

(12.41)
Jésus, s'étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment la foule y mettait de l'argent. Plusieurs riches mettaient beaucoup.

(12.42)
Il vint aussi une pauvre veuve, elle y mit deux petites pièces, faisant un quart de sou.

(12.43)
Alors Jésus, ayant appelé ses disciples, leur dit: Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus qu'aucun de ceux qui ont mis dans le tronc;

(12.44)
car tous ont mis de leur superflu, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre.


13. La venue du Fils de l'homme

(13.1)
Lorsque Jésus sortit du temple, un de ses disciples lui dit: Maître, regarde quelles pierres, et quelles constructions!

(13.2)
Jésus lui répondit: Vois-tu ces grandes constructions? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.

(13.3)
Il s'assit sur la montagne des oliviers, en face du temple. Et Pierre, Jacques, Jean et André lui firent en particulier cette question:

(13.4)
Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et à quel signe connaîtra-t-on que toutes ces choses vont s'accomplir?

(13.5)
Jésus se mit alors à leur dire: Prenez garde que personne ne vous séduise.

(13.6)
Car plusieurs viendront sous mon nom, disant; C'est moi. Et ils séduiront beaucoup de gens.

(13.7)
Quand vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres, ne soyez pas troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin.

(13.8)
Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume; il y aura des tremblements de terre en divers lieux, il y aura des famines. Ce ne sera que le commencement des douleurs.

(13.9)
Prenez garde à vous-mêmes. On vous livrera aux tribunaux, et vous serez battus de verges dans les synagogues; vous comparaîtrez devant des gouverneurs et devant des rois, à cause de moi, pour leur servir de témoignage.

(13.10)
Il faut premièrement que la bonne nouvelle soit prêchée à toutes les nations.

(13.11)
Quand on vous emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d'avance de ce que vous aurez à dire, mais dites ce qui vous sera donné à l'heure même; car ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit Saint.

(13.12)
Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; les enfants se soulèveront contre leurs parents, et les feront mourir.

(13.13)
Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom, mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé.

(13.14)
Lorsque vous verrez l'abomination de la désolation établie là où elle ne doit pas être, -que celui qui lit fasse attention, -alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes;

(13.15)
que celui qui sera sur le toit ne descende pas et n'entre pas pour prendre quelque chose dans sa maison;

(13.16)
et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau.

(13.17)
Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là!

(13.18)
Priez pour que ces choses n'arrivent pas en hiver.

(13.19)
Car la détresse, en ces jours, sera telle qu'il n'y en a point eu de semblable depuis le commencement du monde que Dieu a créé jusqu'à présent, et qu'il n'y en aura jamais.

(13.20)
Et, si le Seigneur n'avait abrégé ces jours, personne ne serait sauvé; mais il les a abrégés, à cause des élus qu'il a choisis.

(13.21)
Si quelqu'un vous dit alors: "Le Christ est ici", ou: "Il est là", ne le croyez pas.

(13.22)
Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront des prodiges et des miracles pour séduire les élus, s'il était possible.

(13.23)
Soyez sur vos gardes: je vous ai tout annoncé d'avance.

(13.24)
Mais dans ces jours, après cette détresse, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière,

(13.25)
les étoiles tomberont du ciel, et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées.

(13.26)
Alors on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées avec une grande puissance et avec gloire.

(13.27)
Alors il enverra les anges, et il rassemblera les élus des quatre vents, de l'extrémité de la terre jusqu'à l'extrémité du ciel.

(13.28)
Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l'été est proche.

(13.29)
De même, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le Fils de l'homme est proche, à la porte.

(13.30)
Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive.

(13.31)
Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.

(13.32)
Pour ce qui est du jour ou de l'heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul.

(13.33)
Prenez garde, veillez et priez; car vous ne savez quand ce temps viendra.

(13.34)
Il en sera comme d'un homme qui, partant pour un voyage, laisse sa maison, remet l'autorité à ses serviteurs, indique à chacun sa tâche, et ordonne au portier de veiller.

(13.35)
Veillez donc, car vous ne savez quand viendra le maître de la maison, ou le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin;

(13.36)
craignez qu'il ne vous trouve endormis, à son arrivée soudaine.

(13.37)
Ce que je vous dis, je le dis à tous: Veillez.


14. Trahison de Judas, reniement de Pierre

(14.1)
La fête de Pâque et des pains sans levain devait avoir lieu deux jours après. Les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient les moyens d'arrêter Jésus par ruse, et de le faire mourir.

(14.2)
Car ils disaient: Que ce ne soit pas pendant la fête, afin qu'il n'y ait pas de tumulte parmi le peuple.

(14.3)
Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme entra, pendant qu'il se trouvait à table. Elle tenait un vase d'albâtre, qui renfermait un parfum de nard pur de grand prix; et, ayant rompu le vase, elle répandit le parfum sur la tête de Jésus.

(14.4)
Quelques-uns exprimèrent entre eux leur indignation: A quoi bon perdre ce parfum?

(14.5)
On aurait pu le vendre plus de trois cents deniers, et les donner aux pauvres. Et ils s'irritaient contre cette femme.

(14.6)
Mais Jésus dit: Laissez-la. Pourquoi lui faites-vous de la peine? Elle a fait une bonne action à mon égard;

(14.7)
car vous avez toujours les pauvres avec vous, et vous pouvez leur faire du bien quand vous voulez, mais vous ne m'avez pas toujours.

(14.8)
Elle a fait ce qu'elle a pu; elle a d'avance embaumé mon corps pour la sépulture.

(14.9)
Je vous le dis en vérité, partout où la bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu'elle a fait.

(14.10)
Judas Iscariot, l'un des douze, alla vers les principaux sacrificateurs, afin de leur livrer Jésus.

(14.11)
Après l'avoir entendu, ils furent dans la joie, et promirent de lui donner de l'argent. Et Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.

(14.12)
Le premier jour des pains sans levain, où l'on immolait la Pâque, les disciples de Jésus lui dirent: Où veux-tu que nous allions te préparer la Pâque?

(14.13)
Et il envoya deux de ses disciples, et leur dit: Allez à la ville; vous rencontrerez un homme portant une cruche d'eau, suivez- le.

(14.14)
Quelque part qu'il entre, dites au maître de la maison: Le maître dit: Où est le lieu où je mangerai la Pâque avec mes disciples?

(14.15)
Et il vous montrera une grande chambre haute, meublée et toute prête: c'est là que vous nous préparerez la Pâque.

(14.16)
Les disciples partirent, arrivèrent à la ville, et trouvèrent les choses comme il le leur avait dit; et ils préparèrent la Pâque.

(14.17)
Le soir étant venu, il arriva avec les douze.

(14.18)
Pendant qu'ils étaient à table et qu'ils mangeaient, Jésus dit: Je vous le dis en vérité, l'un de vous, qui mange avec moi, me livrera.

(14.19)
Ils commencèrent à s'attrister, et à lui dire, l'un après l'autre: Est-ce moi?

(14.20)
Il leur répondit: C'est l'un des douze, qui met avec moi la main dans le plat.

(14.21)
Le Fils de l'homme s'en va selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est livré! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne fût pas né.

(14.22)
Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant: Prenez, ceci est mon corps.

(14.23)
Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, et ils en burent tous.

(14.24)
Et il leur dit: Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs.

(14.25)
Je vous le dis en vérité, je ne boirai plus jamais du fruit de la vigne, jusqu'au jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu.

(14.26)
Après avoir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des oliviers.

(14.27)
Jésus leur dit: Vous serez tous scandalisés; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées.

(14.28)
Mais, après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée.

(14.29)
Pierre lui dit: Quand tous seraient scandalisés, je ne serai pas scandalisé.

(14.30)
Et Jésus lui dit: Je te le dis en vérité, toi, aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois.

(14.31)
Mais Pierre reprit plus fortement: Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous dirent la même chose.

(14.32)
Ils allèrent ensuite dans un lieu appelé Gethsémané, et Jésus dit à ses disciples: Asseyez-vous ici, pendant que je prierai.

(14.33)
Il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à éprouver de la frayeur et des angoisses.

(14.34)
Il leur dit: Mon âme est triste jusqu'à la mort; restez ici, et veillez.

(14.35)
Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta contre terre, et pria que, s'il était possible, cette heure s'éloignât de lui.

(14.36)
Il disait: Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.

(14.37)
Et il vint vers les disciples, qu'il trouva endormis, et il dit à Pierre: Simon, tu dors! Tu n'as pu veiller une heure!

(14.38)
Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation; l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible.

(14.39)
Il s'éloigna de nouveau, et fit la même prière.

(14.40)
Il revint, et les trouva encore endormis; car leurs yeux étaient appesantis. Ils ne surent que lui répondre.

(14.41)
Il revint pour la troisième fois, et leur dit: Dormez maintenant, et reposez-vous! C'est assez! L'heure est venue; voici, le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs.

(14.42)
Levez-vous, allons; voici, celui qui me livre s'approche.

(14.43)
Et aussitôt, comme il parlait encore, arriva Judas l'un des douze, et avec lui une foule armée d'épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs, par les scribes et par les anciens.

(14.44)
Celui qui le livrait leur avait donné ce signe: Celui que je baiserai, c'est lui; saisissez-le, et emmenez-le sûrement.

(14.45)
Dès qu'il fut arrivé, il s'approcha de Jésus, disant: Rabbi! Et il le baisa.

(14.46)
Alors ces gens mirent la main sur Jésus, et le saisirent.

(14.47)
Un de ceux qui étaient là, tirant l'épée, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l'oreille.

(14.48)
Jésus, prenant la parole, leur dit: Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi.

(14.49)
J'étais tous les jours parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m'avez pas saisi. Mais c'est afin que les Écritures soient accomplies.

(14.50)
Alors tous l'abandonnèrent, et prirent la fuite.

(14.51)
Un jeune homme le suivait, n'ayant sur le corps qu'un drap. On se saisit de lui;

(14.52)
mais il lâcha son vêtement, et se sauva tout nu.

(14.53)
Ils emmenèrent Jésus chez le souverain sacrificateur, où s'assemblèrent tous les principaux sacrificateurs, les anciens et les scribes.

(14.54)
Pierre le suivit de loin jusque dans l'intérieur de la cour du souverain sacrificateur; il s'assit avec les serviteurs, et il se chauffait près du feu.

(14.55)
Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus, pour le faire mourir, et ils n'en trouvaient point;

(14.56)
car plusieurs rendaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne s'accordaient pas.

(14.57)
Quelques-uns se levèrent, et portèrent un faux témoignage contre lui, disant:

(14.58)
Nous l'avons entendu dire: Je détruirai ce temple fait de main d'homme, et en trois jours j'en bâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d'homme.

(14.59)
Même sur ce point-là leur témoignage ne s'accordait pas.

(14.60)
Alors le souverain sacrificateur, se levant au milieu de l'assemblée, interrogea Jésus, et dit: Ne réponds-tu rien? Qu'est-ce que ces gens déposent contre toi?

(14.61)
Jésus garda le silence, et ne répondit rien. Le souverain sacrificateur l'interrogea de nouveau, et lui dit: Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni?

(14.62)
Jésus répondit: Je le suis. Et vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.

(14.63)
Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, et dit: Qu'avons-nous encore besoin de témoins?

(14.64)
Vous avez entendu le blasphème. Que vous en semble? Tous le condamnèrent comme méritant la mort.

(14.65)
Et quelques-uns se mirent à cracher sur lui, à lui voiler le visage et à le frapper à coups de poing, en lui disant: Devine! Et les serviteurs le reçurent en lui donnant des soufflets.

(14.66)
Pendant que Pierre était en bas dans la cour, il vint une des servantes du souverain sacrificateur.

(14.67)
Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarda, et lui dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth.

(14.68)
Il le nia, disant: Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire. Puis il sortit pour aller dans le vestibule. Et le coq chanta.

(14.69)
La servante, l'ayant vu, se mit de nouveau à dire à ceux qui étaient présents: Celui-ci est de ces gens-là. Et il le nia de nouveau.

(14.70)
Peu après, ceux qui étaient présents dirent encore à Pierre: Certainement tu es de ces gens-là, car tu es Galiléen.

(14.71)
Alors il commença à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme dont vous parlez.

(14.72)
Aussitôt, pour la seconde fois, le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite: Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et en y réfléchissant, il pleurait.


15. Crucifixion de Jésus

(15.1)
Dès le matin, les principaux sacrificateurs tinrent conseil avec les anciens et les scribes, et tout le sanhédrin. Après avoir lié Jésus, ils l'emmenèrent, et le livrèrent à Pilate.

(15.2)
Pilate l'interrogea: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis.

(15.3)
Les principaux sacrificateurs portaient contre lui plusieurs accusations.

(15.4)
Pilate l'interrogea de nouveau: Ne réponds-tu rien? Vois de combien de choses ils t'accusent.

(15.5)
Et Jésus ne fit plus aucune réponse, ce qui étonna Pilate.

(15.6)
A chaque fête, il relâchait un prisonnier, celui que demandait la foule.

(15.7)
Il y avait en prison un nommé Barabbas avec ses complices, pour un meurtre qu'ils avaient commis dans une sédition.

(15.8)
La foule, étant montée, se mit à demander ce qu'il avait coutume de leur accorder.

(15.9)
Pilate leur répondit: Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juif?

(15.10)
Car il savait que c'était par envie que les principaux sacrificateurs l'avaient livré.

(15.11)
Mais les chefs des sacrificateurs excitèrent la foule, afin que Pilate leur relâchât plutôt Barabbas.

(15.12)
Pilate, reprenant la parole, leur dit: Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs?

(15.13)
Ils crièrent de nouveau: Crucifie-le!

(15.14)
Pilate leur dit: Quel mal a-t-il fait? Et ils crièrent encore plus fort: Crucifie-le!

(15.15)
Pilate, voulant satisfaire la foule, leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié.

(15.16)
Les soldats conduisirent Jésus dans l'intérieur de la cour, c'est-à-dire, dans le prétoire, et ils assemblèrent toute la cohorte.

(15.17)
Ils le revêtirent de pourpre, et posèrent sur sa tête une couronne d'épines, qu'ils avaient tressée.

(15.18)
Puis ils se mirent à le saluer: Salut, roi des Juifs!

(15.19)
Et ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui, et, fléchissant les genoux, ils se prosternaient devant lui.

(15.20)
Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent la pourpre, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier.

(15.21)
Ils forcèrent à porter la croix de Jésus un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, père d'Alexandre et de Rufus;

(15.22)
et ils conduisirent Jésus au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne.

(15.23)
Ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de myrrhe, mais il ne le prit pas.

(15.24)
Ils le crucifièrent, et se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir ce que chacun aurait.

(15.25)
C'était la troisième heure, quand ils le crucifièrent.

(15.26)
L'inscription indiquant le sujet de sa condamnation portait ces mots: Le roi des Juifs.

(15.27)
Ils crucifièrent avec lui deux brigands, l'un à sa droite, et l'autre à sa gauche.

(15.28)
Ainsi fut accompli ce que dit l'Écriture: Il a été mis au nombre des malfaiteurs.

(15.29)
Les passants l'injuriaient, et secouaient la tête, en disant: Hé! toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours,

(15.30)
sauve-toi toi-même, en descendant de la croix!

(15.31)
Les principaux sacrificateurs aussi, avec les scribes, se moquaient entre eux, et disaient: Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même!

(15.32)
Que le Christ, le roi d'Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions! Ceux qui étaient crucifiés avec lui l'insultaient aussi.

(15.33)
La sixième heure étant venue, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure.

(15.34)
Et à la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Éloï, Éloï, lama sabachthani? ce qui signifie: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

(15.35)
Quelques-uns de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, dirent: Voici, il appelle Élie.

(15.36)
Et l'un d'eux courut remplir une éponge de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire, en disant: Laissez, voyons si Élie viendra le descendre.

(15.37)
Mais Jésus, ayant poussé un grand cri, expira.

(15.38)
Le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas.

(15.39)
Le centenier, qui était en face de Jésus, voyant qu'il avait expiré de la sorte, dit: Assurément, cet homme était Fils de Dieu.

(15.40)
Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques le mineur et de Joses, et Salomé,

(15.41)
qui le suivaient et le servaient lorsqu'il était en Galilée, et plusieurs autres qui étaient montées avec lui à Jérusalem.

(15.42)
Le soir étant venu, comme c'était la préparation, c'est-à-dire, la veille du sabbat, -

(15.43)
arriva Joseph d'Arimathée, conseiller de distinction, qui lui-même attendait aussi le royaume de Dieu. Il osa se rendre vers Pilate, pour demander le corps de Jésus.

(15.44)
Pilate s'étonna qu'il fût mort si tôt; fit venir le centenier et lui demanda s'il était mort depuis longtemps.

(15.45)
S'en étant assuré par le centenier, il donna le corps à Joseph.

(15.46)
Et Joseph, ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la croix, l'enveloppa du linceul, et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc. Puis il roula une pierre à l'entrée du sépulcre.

(15.47)
Marie de Magdala, et Marie, mère de Joses, regardaient où on le mettait.


16. Apparitions de Jésus ressuscité

(16.1)
Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d'aller embaumer Jésus.

(16.2)
Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de se lever.

(16.3)
Elles disaient entre elles: Qui nous roulera la pierre loin de l'entrée du sépulcre?

(16.4)
Et, levant les yeux, elles aperçurent que la pierre, qui était très grande, avait été roulée.

(16.5)
Elles entrèrent dans le sépulcre, virent un jeune homme assis à droite vêtu d'une robe blanche, et elles furent épouvantées.

(16.6)
Il leur dit: Ne vous épouvantez pas; vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a été crucifié; il est ressuscité, il n'est point ici; voici le lieu où on l'avait mis.

(16.7)
Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu'il vous précède en Galilée: c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit.

(16.8)
Elles sortirent du sépulcre et s'enfuirent. La peur et le trouble les avaient saisies; et elles ne dirent rien à personne, à cause de leur effroi.

(16.9)
Jésus, étant ressuscité le matin du premier jour de la semaine, apparut d'abord à Marie de Magdala, de laquelle il avait chassé sept démons.

(16.10)
Elle alla en porter la nouvelle à ceux qui avaient été avec lui, et qui s'affligeaient et pleuraient.

(16.11)
Quand ils entendirent qu'il vivait, et qu'elle l'avait vu, ils ne le crurent point.

(16.12)
Après cela, il apparut, sous une autre forme, à deux d'entre eux qui étaient en chemin pour aller à la campagne.

(16.13)
Ils revinrent l'annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus.

(16.14)
Enfin, il apparut aux onze, pendant qu'ils étaient à table; et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur coeur, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité.

(16.15)
Puis il leur dit: Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création.

(16.16)
Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné.

(16.17)
Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues;

(16.18)
ils saisiront des serpents; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur feront point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris.

(16.19)
Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu.

(16.20)
Et ils s'en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient.



Matthieu

1. Généalogie de Jésus Christ, annonce de Joseph

(1.1)
Généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham.

(1.2)
Abraham engendra Isaac; Isaac engendra Jacob; Jacob engendra Juda et ses frères;

(1.3)
Juda engendra de Thamar Pharès et Zara; Pharès engendra Esrom; Esrom engendra Aram;

(1.4)
Aram engendra Aminadab; Aminadab engendra Naasson; Naasson engendra Salmon;

(1.5)
Salmon engendra Boaz de Rahab; Boaz engendra Obed de Ruth;

(1.6)
Obed engendra Isaï; Isaï engendra David. Le roi David engendra Salomon de la femme d'Urie;

(1.7)
Salomon engendra Roboam; Roboam engendra Abia; Abia engendra Asa;

(1.8)
Asa engendra Josaphat; Josaphat engendra Joram; Joram engendra Ozias;

(1.9)
Ozias engendra Joatham; Joatham engendra Achaz; Achaz engendra Ézéchias;

(1.10)
Ézéchias engendra Manassé; Manassé engendra Amon; Amon engendra Josias;

(1.11)
Josias engendra Jéchonias et ses frères, au temps de la déportation à Babylone.

(1.12)
Après la déportation à Babylone, Jéchonias engendra Salathiel; Salathiel engendra Zorobabel;

(1.13)
Zorobabel engendra Abiud; Abiud engendra Éliakim; Éliakim engendra Azor;

(1.14)
Azor engendra Sadok; Sadok engendra Achim; Achim engendra Éliud;

(1.15)
Éliud engendra Éléazar; Éléazar engendra Matthan; Matthan engendra Jacob;

(1.16)
Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ.

(1.17)
Il y a donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu'à David, quatorze générations depuis David jusqu'à la déportation à Babylone, et quatorze générations depuis la déportation à Babylone jusqu'au Christ.

(1.18)
Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus Christ. Marie, sa mère, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte, par la vertu du Saint Esprit, avant qu'ils eussent habité ensemble.

(1.19)
Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle.

(1.20)
Comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit: Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient du Saint Esprit;

(1.21)
elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus; c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.

(1.22)
Tout cela arriva afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète:

(1.23)
Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d'Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous.

(1.24)
Joseph s'étant réveillé fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme avec lui.

(1.25)
Mais il ne la connut point jusqu'à ce qu'elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus.


2. Visite des mages, fuite en Egypte et retour à Nazareth

(2.1)
Jésus étant né à Bethléhem en Judée, au temps du roi Hérode, voici des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem,

(2.2)
et dirent: Où est le roi des Juifs qui vient de naître? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus pour l'adorer.

(2.3)
Le roi Hérode, ayant appris cela, fut troublé, et tout Jérusalem avec lui.

(2.4)
Il assembla tous les principaux sacrificateurs et les scribes du peuple, et il s'informa auprès d'eux où devait naître le Christ.

(2.5)
Ils lui dirent: A Bethléhem en Judée; car voici ce qui a été écrit par le prophète:

(2.6)
Et toi, Bethléhem, terre de Juda, Tu n'es certes pas la moindre entre les principales villes de Juda, Car de toi sortira un chef Qui paîtra Israël, mon peuple.

(2.7)
Alors Hérode fit appeler en secret les mages, et s'enquit soigneusement auprès d'eux depuis combien de temps l'étoile brillait.

(2.8)
Puis il les envoya à Bethléhem, en disant: Allez, et prenez des informations exactes sur le petit enfant; quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j'aille aussi moi-même l'adorer.

(2.9)
Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici, l'étoile qu'ils avaient vue en Orient marchait devant eux jusqu'à ce qu'étant arrivée au-dessus du lieu où était le petit enfant, elle s'arrêta.

(2.10)
Quand ils aperçurent l'étoile, ils furent saisis d'une très grande joie.

(2.11)
Ils entrèrent dans la maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et l'adorèrent; ils ouvrirent ensuite leurs trésors, et lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe.

(2.12)
Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

(2.13)
Lorsqu'ils furent partis, voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, et dit: Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, fuis en Égypte, et restes-y jusqu'à ce que je te parle; car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire périr.

(2.14)
Joseph se leva, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se retira en Égypte.

(2.15)
Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode, afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète: J'ai appelé mon fils hors d'Égypte.

(2.16)
Alors Hérode, voyant qu'il avait été joué par les mages, se mit dans une grande colère, et il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléhem et dans tout son territoire, selon la date dont il s'était soigneusement enquis auprès des mages.

(2.17)
Alors s'accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète:

(2.18)
On a entendu des cris à Rama, Des pleurs et de grandes lamentations: Rachel pleure ses enfants, Et n'a pas voulu être consolée, Parce qu'ils ne sont plus.

(2.19)
Quand Hérode fut mort, voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, en Égypte,

(2.20)
et dit: Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et va dans le pays d'Israël, car ceux qui en voulaient à la vie du petit enfant sont morts.

(2.21)
Joseph se leva, prit le petit enfant et sa mère, et alla dans le pays d'Israël.

(2.22)
Mais, ayant appris qu'Archélaüs régnait sur la Judée à la place d'Hérode, son père, il craignit de s'y rendre; et, divinement averti en songe, il se retira dans le territoire de la Galilée,

(2.23)
et vint demeurer dans une ville appelée Nazareth, afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par les prophètes: Il sera appelé Nazaréen.


3. Jean Baptiste: appel à la conversion, Baptême de Jésus

(3.1)
En ce temps-là parut Jean Baptiste, prêchant dans le désert de Judée.

(3.2)
Il disait: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche.

(3.3)
Jean est celui qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète, lorsqu'il dit: C'est ici la voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers.

(3.4)
Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage.

(3.5)
Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de tout le pays des environs du Jourdain, se rendaient auprès de lui;

(3.6)
et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain.

(3.7)
Mais, voyant venir à son baptême beaucoup de pharisiens et de sadducéens, il leur dit: Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir?

(3.8)
Produisez donc du fruit digne de la repentance,

(3.9)
et ne prétendez pas dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour père! Car je vous déclare que de ces pierres-ci Dieu peut susciter des enfants à Abraham.

(3.10)
Déjà la cognée est mise à la racine des arbres: tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu.

(3.11)
Moi, je vous baptise d'eau, pour vous amener à la repentance; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint Esprit et de feu.

(3.12)
Il a son van à la main; il nettoiera son aire, et il amassera son blé dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint point.

(3.13)
Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui.

(3.14)
Mais Jean s'y opposait, en disant: C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens à moi!

(3.15)
Jésus lui répondit: Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Et Jean ne lui résista plus.

(3.16)
Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l'eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui.

(3.17)
Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection.


4. La tentation de Jésus, appel des premiers disciples

(4.1)
Alors Jésus fut emmené par l'Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable.

(4.2)
Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim.

(4.3)
Le tentateur, s'étant approché, lui dit: Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains.

(4.4)
Jésus répondit: Il est écrit: L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.

(4.5)
Le diable le transporta dans la ville sainte, le plaça sur le haut du temple,

(4.6)
et lui dit: Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas; car il est écrit: Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet; Et ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte contre une pierre.

(4.7)
Jésus lui dit: Il est aussi écrit: Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu.

(4.8)
Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire,

(4.9)
et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m'adores.

(4.10)
Jésus lui dit: Retire-toi, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.

(4.11)
Alors le diable le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de Jésus, et le servaient.

(4.12)
Jésus, ayant appris que Jean avait été livré, se retira dans la Galilée.

(4.13)
Il quitta Nazareth, et vint demeurer à Capernaüm, située près de la mer, dans le territoire de Zabulon et de Nephthali,

(4.14)
afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète:

(4.15)
Le peuple de Zabulon et de Nephthali, De la contrée voisine de la mer, du pays au delà du Jourdain, Et de la Galilée des Gentils,

(4.16)
Ce peuple, assis dans les ténèbres, A vu une grande lumière; Et sur ceux qui étaient assis dans la région et l'ombre de la mort La lumière s'est levée.

(4.17)
Dès ce moment Jésus commença à prêcher, et à dire: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche.

(4.18)
Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer; car ils étaient pêcheurs.

(4.19)
Il leur dit: Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes.

(4.20)
Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent.

(4.21)
De là étant allé plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui étaient dans une barque avec Zébédée, leur père, et qui réparaient leurs filets.

(4.22)
Il les appela, et aussitôt ils laissèrent la barque et leur père, et le suivirent.

(4.23)
Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple.

(4.24)
Sa renommée se répandit dans toute la Syrie, et on lui amenait tous ceux qui souffraient de maladies et de douleurs de divers genres, des démoniaques, des lunatiques, des paralytiques; et il les guérissait.

(4.25)
Une grande foule le suivit, de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée, et d'au delà du Jourdain.


5. Le sermon sur la montagne 1

(5.1)
Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne; et, après qu'il se fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui.

(5.2)
Puis, ayant ouvert la bouche, il les enseigna, et dit:

(5.3)
Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux!

(5.4)
Heureux les affligés, car ils seront consolés!

(5.5)
Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre!

(5.6)
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés!

(5.7)
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde!

(5.8)
Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu!

(5.9)
Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu!

(5.10)
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux!

(5.11)
Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi.

(5.12)
Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous.

(5.13)
Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes.

(5.14)
Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée;

(5.15)
et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.

(5.16)
Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.

(5.17)
Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir.

(5.18)
Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé.

(5.19)
Celui donc qui supprimera l'un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux.

(5.20)
Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.

(5.21)
Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens: Tu ne tueras point; celui qui tuera mérite d'être puni par les juges.

(5.22)
Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d'être puni par les juges; que celui qui dira à son frère: Raca! mérite d'être puni par le sanhédrin; et que celui qui lui dira: Insensé! mérite d'être puni par le feu de la géhenne.

(5.23)
Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi,

(5.24)
laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande.

(5.25)
Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu'il ne te livre au juge, que le juge ne te livre à l'officier de justice, et que tu ne sois mis en prison.

(5.26)
Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là que tu n'aies payé le dernier quadrant.

(5.27)
Vous avez appris qu'il a été dit: Tu ne commettras point d'adultère.

(5.28)
Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son coeur.

(5.29)
Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne.

(5.30)
Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n'aille pas dans la géhenne.

(5.31)
Il a été dit: Que celui qui répudie sa femme lui donne une lettre de divorce.

(5.32)
Mais moi, je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d'infidélité, l'expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère.

(5.33)
Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens: Tu ne te parjureras point, mais tu t'acquitteras envers le Seigneur de ce que tu as déclaré par serment.

(5.34)
Mais moi, je vous dis de ne jurer aucunement, ni par le ciel, parce que c'est le trône de Dieu;

(5.35)
ni par la terre, parce que c'est son marchepied; ni par Jérusalem, parce que c'est la ville du grand roi.

(5.36)
Ne jure pas non plus par ta tête, car tu ne peux rendre blanc ou noir un seul cheveu.

(5.37)
Que votre parole soit oui, oui, non, non; ce qu'on y ajoute vient du malin.

(5.38)
Vous avez appris qu'il a été dit: oeil pour oeil, et dent pour dent.

(5.39)
Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre.

(5.40)
Si quelqu'un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.

(5.41)
Si quelqu'un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui.

(5.42)
Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi.

(5.43)
Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi.

(5.44)
Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent,

(5.45)
afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.

(5.46)
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains aussi n'agissent-ils pas de même?

(5.47)
Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d'extraordinaire? Les païens aussi n'agissent-ils pas de même?

(5.48)
Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.


6. Le sermon sur la montagne 2

(6.1)
Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour en être vus; autrement, vous n'aurez point de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux.

(6.2)
Lors donc que tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifiés par les hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense.

(6.3)
Mais quand tu fais l'aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite,

(6.4)
afin que ton aumône se fasse en secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

(6.5)
Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense.

(6.6)
Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

(6.7)
En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés.

(6.8)
Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez.

(6.9)
Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié;

(6.10)
que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

(6.11)
Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien;

(6.12)
pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés;

(6.13)
ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen!

(6.14)
Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi;

(6.15)
mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses.

(6.16)
Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air triste, comme les hypocrites, qui se rendent le visage tout défait, pour montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense.

(6.17)
Mais quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage,

(6.18)
afin de ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

(6.19)
Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs percent et dérobent;

(6.20)
mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent.

(6.21)
Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur.

(6.22)
L'oeil est la lampe du corps. Si ton oeil est en bon état, tout ton corps sera éclairé;

(6.23)
mais si ton oeil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres!

(6.24)
Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon.

(6.25)
C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement?

(6.26)
Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux?

(6.27)
Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie?

(6.28)
Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement? Considérez comment croissent les lis des champs: ils ne travaillent ni ne filent;

(6.29)
cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux.

(6.30)
Si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui existe aujourd'hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi?

(6.31)
Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas: Que mangerons-nous? que boirons-nous? de quoi serons-nous vêtus?

(6.32)
Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin.

(6.33)
Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus.

(6.34)
Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine.


7. La paille et la poutre, les faux prophètes, bâtir sur le roc

(7.1)
Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés.

(7.2)
Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l'on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez.

(7.3)
Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'oeil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil?

(7.4)
Ou comment peux-tu dire à ton frère: Laisse-moi ôter une paille de ton oeil, toi qui as une poutre dans le tien?

(7.5)
Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille de l'oeil de ton frère.

(7.6)
Ne donnez pas les choses saintes aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu'ils ne les foulent aux pieds, ne se retournent et ne vous déchirent.

(7.7)
Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira.

(7.8)
Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe.

(7.9)
Lequel de vous donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain?

(7.10)
Ou, s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent?

(7.11)
Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent.

(7.12)
Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes.

(7.13)
Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là.

(7.14)
Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent.

(7.15)
Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtement de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs.

(7.16)
Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons?

(7.17)
Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits.

(7.18)
Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits.

(7.19)
Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu.

(7.20)
C'est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.

(7.21)
Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.

(7.22)
Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom? n'avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom?

(7.23)
Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité.

(7.24)
C'est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc.

(7.25)
La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont jetés contre cette maison: elle n'est point tombée, parce qu'elle était fondée sur le roc.

(7.26)
Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les met pas en pratique, sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable.

(7.27)
La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison: elle est tombée, et sa ruine a été grande.

(7.28)
Après que Jésus eut achevé ces discours, la foule fut frappée de sa doctrine;

(7.29)
car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes.


8. Les guérisons 2

(8.1)
Lorsque Jésus fut descendu de la montagne, une grande foule le suivit.

(8.2)
Et voici, un lépreux s'étant approché se prosterna devant lui, et dit: Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur.

(8.3)
Jésus étendit la main, le toucha, et dit: Je le veux, sois pur. Aussitôt il fut purifié de sa lèpre.

(8.4)
Puis Jésus lui dit: Garde-toi d'en parler à personne; mais va te montrer au sacrificateur, et présente l'offrande que Moïse a prescrite, afin que cela leur serve de témoignage.

(8.5)
Comme Jésus entrait dans Capernaüm, un centenier l'aborda,

(8.6)
le priant et disant: Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, atteint de paralysie et souffrant beaucoup.

(8.7)
Jésus lui dit: J'irai, et je le guérirai.

(8.8)
Le centenier répondit: Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit; mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri.

(8.9)
Car, moi qui suis soumis à des supérieurs, j'ai des soldats sous mes ordres; et je dis à l'un: Va! et il va; à l'autre: Viens! et il vient; et à mon serviteur: Fais cela! et il le fait.

(8.10)
Après l'avoir entendu, Jésus fut dans l'étonnement, et il dit à ceux qui le suivaient: Je vous le dis en vérité, même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi.

(8.11)
Or, je vous déclare que plusieurs viendront de l'orient et de l'occident, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux.

(8.12)
Mais les fils du royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.

(8.13)
Puis Jésus dit au centenier: Va, qu'il te soit fait selon ta foi. Et à l'heure même le serviteur fut guéri.

(8.14)
Jésus se rendit ensuite à la maison de Pierre, dont il vit la belle-mère couchée et ayant la fièvre.

(8.15)
Il toucha sa main, et la fièvre la quitta; puis elle se leva, et le servit.

(8.16)
Le soir, on amena auprès de Jésus plusieurs démoniaques. Il chassa les esprits par sa parole, et il guérit tous les malades,

(8.17)
afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète: Il a pris nos infirmités, et il s'est chargé de nos maladies.

(8.18)
Jésus, voyant une grande foule autour de lui, donna l'ordre de passer à l'autre bord.

(8.19)
Un scribe s'approcha, et lui dit: Maître, je te suivrai partout où tu iras.

(8.20)
Jésus lui répondit: Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête.

(8.21)
Un autre, d'entre les disciples, lui dit: Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père.

(8.22)
Mais Jésus lui répondit: Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts.

(8.23)
Il monta dans la barque, et ses disciples le suivirent.

(8.24)
Et voici, il s'éleva sur la mer une si grande tempête que la barque était couverte par les flots. Et lui, il dormait.

(8.25)
Les disciples s'étant approchés le réveillèrent, et dirent: Seigneur, sauve-nous, nous périssons!

(8.26)
Il leur dit: Pourquoi avez-vous peur, gens de peu de foi? Alors il se leva, menaça les vents et la mer, et il y eut un grand calme.

(8.27)
Ces hommes furent saisis d'étonnement: Quel est celui-ci, disaient-ils, à qui obéissent même les vents et la mer?

(8.28)
Lorsqu'il fut à l'autre bord, dans le pays des Gadaréniens, deux démoniaques, sortant des sépulcres, vinrent au-devant de lui. Ils étaient si furieux que personne n'osait passer par là.

(8.29)
Et voici, ils s'écrièrent: Qu'y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps?

(8.30)
Il y avait loin d'eux un grand troupeau de pourceaux qui paissaient.

(8.31)
Les démons priaient Jésus, disant: Si tu nous chasses, envoie-nous dans ce troupeau de pourceaux.

(8.32)
Il leur dit: Allez! Ils sortirent, et entrèrent dans les pourceaux. Et voici, tout le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer, et ils périrent dans les eaux.

(8.33)
Ceux qui les faisaient paître s'enfuirent, et allèrent dans la ville raconter tout ce qui s'était passé et ce qui était arrivé aux démoniaques.

(8.34)
Alors toute la ville sortit à la rencontre de Jésus; et, dès qu'ils le virent, ils le supplièrent de quitter leur territoire.


9. Les guérisons 2

(9.1)
Jésus, étant monté dans une barque, traversa la mer, et alla dans sa ville.

(9.2)
Et voici, on lui amena un paralytique couché sur un lit. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique: Prends courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés.

(9.3)
Sur quoi, quelques scribes dirent au dedans d'eux: Cet homme blasphème.

(9.4)
Et Jésus, connaissant leurs pensées, dit: Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos coeurs?

(9.5)
Car, lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, et marche?

(9.6)
Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Lève-toi, dit-il au paralytique, prends ton lit, et va dans ta maison.

(9.7)
Et il se leva, et s'en alla dans sa maison.

(9.8)
Quand la foule vit cela, elle fut saisie de crainte, et elle glorifia Dieu, qui a donné aux hommes un tel pouvoir.

(9.9)
De là étant allé plus loin, Jésus vit un homme assis au lieu des péages, et qui s'appelait Matthieu. Il lui dit: Suis-moi. Cet homme se leva, et le suivit.

(9.10)
Comme Jésus était à table dans la maison, voici, beaucoup de publicains et de gens de mauvaise vie vinrent se mettre à table avec lui et avec ses disciples.

(9.11)
Les pharisiens virent cela, et ils dirent à ses disciples: Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie?

(9.12)
Ce que Jésus ayant entendu, il dit: Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades.

(9.13)
Allez, et apprenez ce que signifie: Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.

(9.14)
Alors les disciples de Jean vinrent auprès de Jésus, et dirent: Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent point?

(9.15)
Jésus leur répondit: Les amis de l'époux peuvent-ils s'affliger pendant que l'époux est avec eux? Les jours viendront où l'époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront.

(9.16)
Personne ne met une pièce de drap neuf à un vieil habit; car elle emporterait une partie de l'habit, et la déchirure serait pire.

(9.17)
On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement, les outres se rompent, le vin se répand, et les outres sont perdues; mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et le vin et les outres se conservent.

(9.18)
Tandis qu'il leur adressait ces paroles, voici, un chef arriva, se prosterna devant lui, et dit: Ma fille est morte il y a un instant; mais viens, impose-lui les mains, et elle vivra.

(9.19)
Jésus se leva, et le suivit avec ses disciples.

(9.20)
Et voici, une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans s'approcha par derrière, et toucha le bord de son vêtement.

(9.21)
Car elle disait en elle-même: Si je puis seulement toucher son vêtement, je serai guérie.

(9.22)
Jésus se retourna, et dit, en la voyant: Prends courage, ma fille, ta foi t'a guérie. Et cette femme fut guérie à l'heure même.

(9.23)
Lorsque Jésus fut arrivé à la maison du chef, et qu'il vit les joueurs de flûte et la foule bruyante,

(9.24)
il leur dit: Retirez-vous; car la jeune fille n'est pas morte, mais elle dort. Et ils se moquaient de lui.

(9.25)
Quand la foule eut été renvoyée, il entra, prit la main de la jeune fille, et la jeune fille se leva.

(9.26)
Le bruit s'en répandit dans toute la contrée.

(9.27)
Étant parti de là, Jésus fut suivi par deux aveugles, qui criaient: Aie pitié de nous, Fils de David!

(9.28)
Lorsqu'il fut arrivé à la maison, les aveugles s'approchèrent de lui, et Jésus leur dit: Croyez-vous que je puisse faire cela? Oui, Seigneur, lui répondirent-ils.

(9.29)
Alors il leur toucha leurs yeux, en disant: Qu'il vous soit fait selon votre foi.

(9.30)
Et leurs yeux s'ouvrirent. Jésus leur fit cette recommandation sévère: Prenez garde que personne ne le sache.

(9.31)
Mais, dès qu'ils furent sortis, ils répandirent sa renommée dans tout le pays.

(9.32)
Comme ils s'en allaient, voici, on amena à Jésus un démoniaque muet.

(9.33)
Le démon ayant été chassé, le muet parla. Et la foule étonnée disait: Jamais pareille chose ne s'est vue en Israël.

(9.34)
Mais les pharisiens dirent: C'est par le prince des démons qu'il chasse les démons.

(9.35)
Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité.

(9.36)
Voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle, parce qu'elle était languissante et abattue, comme des brebis qui n'ont point de berger.

(9.37)
Alors il dit à ses disciples: La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers.

(9.38)
Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson.


10. Missions des douze, Jésus venu pour le glaive

(10.1)
Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité.

(10.2)
Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon appelé Pierre, et André, son frère; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère;

(10.3)
Philippe, et Barthélemy; Thomas, et Matthieu, le publicain; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée;

(10.4)
Simon le Cananite, et Judas l'Iscariot, celui qui livra Jésus.

(10.5)
Tels sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les instructions suivantes: N'allez pas vers les païens, et n'entrez pas dans les villes des Samaritains;

(10.6)
allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël.

(10.7)
Allez, prêchez, et dites: Le royaume des cieux est proche.

(10.8)
Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.

(10.9)
Ne prenez ni or, ni argent, ni monnaie, dans vos ceintures;

(10.10)
ni sac pour le voyage, ni deux tuniques, ni souliers, ni bâton; car l'ouvrier mérite sa nourriture.

(10.11)
Dans quelque ville ou village que vous entriez, informez-vous s'il s'y trouve quelque homme digne de vous recevoir; et demeurez chez lui jusqu'à ce que vous partiez.

(10.12)
En entrant dans la maison, saluez-la;

(10.13)
et, si la maison en est digne, que votre paix vienne sur elle; mais si elle n'en est pas digne, que votre paix retourne à vous.

(10.14)
Lorsqu'on ne vous recevra pas et qu'on n'écoutera pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la poussière de vos pieds.

(10.15)
Je vous le dis en vérité: au jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins rigoureusement que cette ville-là.

(10.16)
Voici, je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents, et simples comme les colombes.

(10.17)
Mettez-vous en garde contre les hommes; car ils vous livreront aux tribunaux, et ils vous battront de verges dans leurs synagogues;

(10.18)
vous serez menés, à cause de moi, devant des gouverneurs et devant des rois, pour servir de témoignage à eux et aux païens.

(10.19)
Mais, quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz: ce que vous aurez à dire vous sera donné à l'heure même;

(10.20)
car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous.

(10.21)
Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; les enfants se soulèveront contre leurs parents, et les feront mourir.

(10.22)
Vous serez haïs de tous, à cause de mon nom; mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé.

(10.23)
Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Je vous le dis en vérité, vous n'aurez pas achevé de parcourir les villes d'Israël que le Fils de l'homme sera venu.

(10.24)
Le disciple n'est pas plus que le maître, ni le serviteur plus que son seigneur.

(10.25)
Il suffit au disciple d'être traité comme son maître, et au serviteur comme son seigneur. S'ils ont appelé le maître de la maison Béelzébul, à combien plus forte raison appelleront-ils ainsi les gens de sa maison!

(10.26)
Ne les craignez donc point; car il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu.

(10.27)
Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour; et ce qui vous est dit à l'oreille, prêchez-le sur les toits.

(10.28)
Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne.

(10.29)
Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou? Cependant, il n'en tombe pas un à terre sans la volonté de votre Père.

(10.30)
Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés.

(10.31)
Ne craignez donc point: vous valez plus que beaucoup de passereaux.

(10.32)
C'est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux;

(10.33)
mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux.

(10.34)
Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée.

(10.35)
Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère;

(10.36)
et l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison.

(10.37)
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi;

(10.38)
celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n'est pas digne de moi.

(10.39)
Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera.

(10.40)
Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé.

(10.41)
Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète, et celui qui reçoit un juste en qualité de juste recevra une récompense de juste.

(10.42)
Et quiconque donnera seulement un verre d'eau froide à l'un de ces petits parce qu'il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense.


11. Questions de Jean

(11.1)
Lorsque Jésus eut achevé de donner ses instructions à ses douze disciples, il partit de là, pour enseigner et prêcher dans les villes du pays.

(11.2)
Jean, ayant entendu parler dans sa prison des oeuvres du Christ, lui fit dire par ses disciples:

(11.3)
Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?

(11.4)
Jésus leur répondit: Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez:

(11.5)
les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres.

(11.6)
Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute!

(11.7)
Comme ils s'en allaient, Jésus se mit à dire à la foule, au sujet de Jean: Qu'êtes-vous allés voir au désert? un roseau agité par le vent?

(11.8)
Mais, qu'êtes-vous allés voir? un homme vêtu d'habits précieux? Voici, ceux qui portent des habits précieux sont dans les maisons des rois.

(11.9)
Qu'êtes-vous donc allés voir? un prophète? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète.

(11.10)
Car c'est celui dont il est écrit: Voici, j'envoie mon messager devant ta face, Pour préparer ton chemin devant toi.

(11.11)
Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'en a point paru de plus grand que Jean Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui.

(11.12)
Depuis le temps de Jean Baptiste jusqu'à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s'en s'emparent.

(11.13)
Car tous les prophètes et la loi ont prophétisé jusqu'à Jean;

(11.14)
et, si vous voulez le comprendre, c'est lui qui est l'Élie qui devait venir.

(11.15)
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

(11.16)
A qui comparerai-je cette génération? Elle ressemble à des enfants assis dans des places publiques, et qui, s'adressant à d'autres enfants,

(11.17)
disent: Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé; nous avons chanté des complaintes, et vous ne vous êtes pas lamentés.

(11.18)
Car Jean est venu, ne mangeant ni ne buvant, et ils disent: Il a un démon.

(11.19)
Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant, et ils disent: C'est un mangeur et un buveur, un ami des publicains et des gens de mauvaise vie. Mais la sagesse a été justifiée par ses oeuvres.

(11.20)
Alors il se mit à faire des reproches aux villes dans lesquelles avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu'elles ne s'étaient pas repenties.

(11.21)
Malheur à toi, Chorazin! malheur à toi, Bethsaïda! car, si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu'elles se seraient repenties, en prenant le sac et la cendre.

(11.22)
C'est pourquoi je vous le dis: au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous.

(11.23)
Et toi, Capernaüm, seras-tu élevée jusqu'au ciel? Non. Tu seras abaissée jusqu'au séjour des morts; car, si les miracles qui ont été faits au milieu de toi avaient été faits dans Sodome, elle subsisterait encore aujourd'hui.

(11.24)
C'est pourquoi je vous le dis: au jour du jugement, le pays de Sodome sera traité moins rigoureusement que toi.

(11.25)
En ce temps-là, Jésus prit la parole, et dit: Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants.

(11.26)
Oui, Père, je te loue de ce que tu l'as voulu ainsi.

(11.27)
Toutes choses m'ont été données par mon Père, et personne ne connaît le Fils, si ce n'est le Père; personne non plus ne connaît le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.

(11.28)
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.

(11.29)
Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur; et vous trouverez du repos pour vos âmes.

(11.30)
Car mon joug est doux, et mon fardeau léger.


12. Les épis arrachés, Jésus le serviteur de Dieu

(12.1)
En ce temps-là, Jésus traversa des champs de blé un jour de sabbat. Ses disciples, qui avaient faim, se mirent à arracher des épis et à manger.

(12.2)
Les pharisiens, voyant cela, lui dirent: Voici, tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire pendant le sabbat.

(12.3)
Mais Jésus leur répondit: N'avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui;

(12.4)
comment il entra dans la maison de Dieu, et mangea les pains de proposition, qu'il ne lui était pas permis de manger, non plus qu'à ceux qui étaient avec lui, et qui étaient réservés aux sacrificateurs seuls?

(12.5)
Ou, n'avez-vous pas lu dans la loi que, les jours de sabbat, les sacrificateurs violent le sabbat dans le temple, sans se rendre coupables?

(12.6)
Or, je vous le dis, il y a ici quelque chose de plus grand que le temple.

(12.7)
Si vous saviez ce que signifie: Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices, vous n'auriez pas condamné des innocents.

(12.8)
Car le Fils de l'homme est maître du sabbat.

(12.9)
Étant parti de là, Jésus entra dans la synagogue.

(12.10)
Et voici, il s'y trouvait un homme qui avait la main sèche. Ils demandèrent à Jésus: Est-il permis de faire une guérison les jours de sabbat? C'était afin de pouvoir l'accuser.

(12.11)
Il leur répondit: Lequel d'entre vous, s'il n'a qu'une brebis et qu'elle tombe dans une fosse le jour du sabbat, ne la saisira pour l'en retirer?

(12.12)
Combien un homme ne vaut-il pas plus qu'une brebis! Il est donc permis de faire du bien les jours de sabbat.

(12.13)
Alors il dit à l'homme: Étends ta main. Il l'étendit, et elle devint saine comme l'autre.

(12.14)
Les pharisiens sortirent, et ils se consultèrent sur les moyens de le faire périr.

(12.15)
Mais Jésus, l'ayant su, s'éloigna de ce lieu. Une grande foule le suivit. Il guérit tous les malades,

(12.16)
et il leur recommanda sévèrement de ne pas le faire connaître,

(12.17)
afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète:

(12.18)
Voici mon serviteur que j'ai choisi, Mon bien-aimé en qui mon âme a pris plaisir. Je mettrai mon Esprit sur lui, Et il annoncera la justice aux nations.

(12.19)
Il ne contestera point, il ne criera point, Et personne n'entendra sa voix dans les rues.

(12.20)
Il ne brisera point le roseau cassé, Et il n'éteindra point le lumignon qui fume, Jusqu'à ce qu'il ait fait triompher la justice.

(12.21)
Et les nations espéreront en son nom.

(12.22)
Alors on lui amena un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit, de sorte que le muet parlait et voyait.

(12.23)
Toute la foule étonnée disait: N'est-ce point là le Fils de David?

(12.24)
Les pharisiens, ayant entendu cela, dirent: Cet homme ne chasse les démons que par Béelzébul, prince des démons.

(12.25)
Comme Jésus connaissait leurs pensées, il leur dit: Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté, et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne peut subsister.

(12.26)
Si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même; comment donc son royaume subsistera-t-il?

(12.27)
Et si moi, je chasse les démons par Béelzébul, vos fils, par qui les chassent-ils? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges.

(12.28)
Mais, si c'est par l'Esprit de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu est donc venu vers vous.

(12.29)
Ou, comment quelqu'un peut-il entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort? Alors seulement il pillera sa maison.

(12.30)
Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui n'assemble pas avec moi disperse.

(12.31)
C'est pourquoi je vous dis: Tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l'Esprit ne sera point pardonné.

(12.32)
Quiconque parlera contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné; mais quiconque parlera contre le Saint Esprit, il ne lui sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir.

(12.33)
Ou dites que l'arbre est bon et que son fruit est bon, ou dites que l'arbre est mauvais et que son fruit est mauvais; car on connaît l'arbre par le fruit.

(12.34)
Races de vipères, comment pourriez-vous dire de bonnes choses, méchants comme vous l'êtes? Car c'est de l'abondance du coeur que la bouche parle.

(12.35)
L'homme bon tire de bonnes choses de son bon trésor, et l'homme méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor.

(12.36)
Je vous le dis: au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu'ils auront proférée.

(12.37)
Car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné.

(12.38)
Alors quelques-uns des scribes et des pharisiens prirent la parole, et dirent: Maître, nous voudrions te voir faire un miracle.

(12.39)
Il leur répondit: Une génération méchante et adultère demande un miracle; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui du prophète Jonas.

(12.40)
Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d'un grand poisson, de même le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre.

(12.41)
Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu'ils se repentirent à la prédication de Jonas; et voici, il y a ici plus que Jonas.

(12.42)
La reine du Midi se lèvera, au jour du jugement, avec cette génération et la condamnera, parce qu'elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici, il y a ici plus que Salomon.

(12.43)
Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos, et il n'en trouve point.

(12.44)
Alors il dit: Je retournerai dans ma maison d'où je suis sorti; et, quand il arrive, il la trouve vide, balayée et ornée.

(12.45)
Il s'en va, et il prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui; ils entrent dans la maison, s'y établissent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première. Il en sera de même pour cette génération méchante.

(12.46)
Comme Jésus s'adressait encore à la foule, voici, sa mère et ses frères, qui étaient dehors, cherchèrent à lui parler.

(12.47)
Quelqu'un lui dit: Voici, ta mère et tes frères sont dehors, et ils cherchent à te parler.

(12.48)
Mais Jésus répondit à celui qui le lui disait: Qui est ma mère, et qui sont mes frères?

(12.49)
Puis, étendant la main sur ses disciples, il dit: Voici ma mère et mes frères.

(12.50)
Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma soeur, et ma mère.


13. Les paraboles du royaume

(13.1)
Ce même jour, Jésus sortit de la maison, et s'assit au bord de la mer.

(13.2)
Une grande foule s'étant assemblée auprès de lui, il monta dans une barque, et il s'assit. Toute la foule se tenait sur le rivage.

(13.3)
Il leur parla en paraboles sur beaucoup de choses, et il dit:

(13.4)
Un semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent, et la mangèrent.

(13.5)
Une autre partie tomba dans les endroits pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre: elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas un sol profond;

(13.6)
mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines.

(13.7)
Une autre partie tomba parmi les épines: les épines montèrent, et l'étouffèrent.

(13.8)
Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante, un autre trente.

(13.9)
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

(13.10)
Les disciples s'approchèrent, et lui dirent: Pourquoi leur parles-tu en paraboles?

(13.11)
Jésus leur répondit: Parce qu'il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur a pas été donné.

(13.12)
Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a.

(13.13)
C'est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu'en voyant ils ne voient point, et qu'en entendant ils n'entendent ni ne comprennent.

(13.14)
Et pour eux s'accomplit cette prophétie d'Ésaïe: Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point; Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point.

(13.15)
Car le coeur de ce peuple est devenu insensible; Ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, De peur qu'ils ne voient de leurs yeux, qu'ils n'entendent de leurs oreilles, Qu'ils ne comprennent de leur coeur, Qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse.

(13.16)
Mais heureux sont vos yeux, parce qu'ils voient, et vos oreilles, parce qu'elles entendent!

(13.17)
Je vous le dis en vérité, beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu.

(13.18)
Vous donc, écoutez ce que signifie la parabole du semeur.

(13.19)
Lorsqu'un homme écoute la parole du royaume et ne la comprend pas, le malin vient et enlève ce qui a été semé dans son coeur: cet homme est celui qui a reçu la semence le long du chemin.

(13.20)
Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c'est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie;

(13.21)
mais il n'a pas de racines en lui-même, il manque de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute.

(13.22)
Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c'est celui qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole, et la rendent infructueuse.

(13.23)
Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est celui qui entend la parole et la comprend; il porte du fruit, et un grain en donne cent, un autre soixante, un autre trente.

(13.24)
Il leur proposa une autre parabole, et il dit: Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ.

(13.25)
Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l'ivraie parmi le blé, et s'en alla.

(13.26)
Lorsque l'herbe eut poussé et donné du fruit, l'ivraie parut aussi.

(13.27)
Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire: Seigneur, n'as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie?

(13.28)
Il leur répondit: C'est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent: Veux-tu que nous allions l'arracher?

(13.29)
Non, dit-il, de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé.

(13.30)
Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Arrachez d'abord l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier.

(13.31)
Il leur proposa une autre parabole, et il dit: Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé qu'un homme a pris et semé dans son champ.

(13.32)
C'est la plus petite de toutes les semences; mais, quand il a poussé, il est plus grand que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches.

(13.33)
Il leur dit cette autre parabole: Le royaume des cieux est semblable à du levain qu'une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que la pâte soit toute levée.

(13.34)
Jésus dit à la foule toutes ces choses en paraboles, et il ne lui parlait point sans parabole,

(13.35)
afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète: J'ouvrirai ma bouche en paraboles, Je publierai des choses cachées depuis la création du monde.

(13.36)
Alors il renvoya la foule, et entra dans la maison. Ses disciples s'approchèrent de lui, et dirent: Explique-nous la parabole de l'ivraie du champ.

(13.37)
Il répondit: Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme;

(13.38)
le champ, c'est le monde; la bonne semence, ce sont les fils du royaume; l'ivraie, ce sont les fils du malin;

(13.39)
l'ennemi qui l'a semée, c'est le diable; la moisson, c'est la fin du monde; les moissonneurs, ce sont les anges.

(13.40)
Or, comme on arrache l'ivraie et qu'on la jette au feu, il en sera de même à la fin du monde.

(13.41)
Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité:

(13.42)
et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.

(13.43)
Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.

(13.44)
Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a, et achète ce champ.

(13.45)
Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles.

(13.46)
Il a trouvé une perle de grand prix; et il est allé vendre tout ce qu'il avait, et l'a achetée.

(13.47)
Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer et ramassant des poissons de toute espèce.

(13.48)
Quand il est rempli, les pêcheurs le tirent; et, après s'être assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon, et ils jettent ce qui est mauvais.

(13.49)
Il en sera de même à la fin du monde. Les anges viendront séparer les méchants d'avec les justes,

(13.50)
et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.

(13.51)
Avez-vous compris toutes ces choses? -Oui, répondirent-ils.

(13.52)
Et il leur dit: C'est pourquoi, tout scribe instruit de ce qui regarde le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes.

(13.53)
Lorsque Jésus eut achevé ces paraboles, il partit de là.

(13.54)
S'étant rendu dans sa patrie, il enseignait dans la synagogue, de sorte que ceux qui l'entendirent étaient étonnés et disaient: D'où lui viennent cette sagesse et ces miracles?

(13.55)
N'est-ce pas le fils du charpentier? n'est-ce pas Marie qui est sa mère? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères?

(13.56)
et ses soeurs ne sont-elles pas toutes parmi nous? D'où lui viennent donc toutes ces choses?

(13.57)
Et il était pour eux une occasion de chute. Mais Jésus leur dit: Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison.

(13.58)
Et il ne fit pas beaucoup de miracles dans ce lieu, à cause de leur incrédulité.


14. La mort de Jean Baptiste, Jésus marche sur la mer

(14.1)
En ce temps-là, Hérode le tétrarque, ayant entendu parler de Jésus, dit à ses serviteurs: C'est Jean Baptiste!

(14.2)
Il est ressuscité des morts, et c'est pour cela qu'il se fait par lui des miracles.

(14.3)
Car Hérode, qui avait fait arrêter Jean, l'avait lié et mis en prison, à cause d'Hérodias, femme de Philippe, son frère,

(14.4)
parce que Jean lui disait: Il ne t'est pas permis de l'avoir pour femme.

(14.5)
Il voulait le faire mourir, mais il craignait la foule, parce qu'elle regardait Jean comme un prophète.

(14.6)
Or, lorsqu'on célébra l'anniversaire de la naissance d'Hérode, la fille d'Hérodias dansa au milieu des convives, et plut à Hérode,

(14.7)
de sorte qu'il promit avec serment de lui donner ce qu'elle demanderait.

(14.8)
A l'instigation de sa mère, elle dit: Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean Baptiste.

(14.9)
Le roi fut attristé; mais, à cause de ses serments et des convives, il commanda qu'on la lui donne,

(14.10)
et il envoya décapiter Jean dans la prison.

(14.11)
Sa tête fut apportée sur un plat, et donnée à la jeune fille, qui la porta à sa mère.

(14.12)
Les disciples de Jean vinrent prendre son corps, et l'ensevelirent. Et ils allèrent l'annoncer à Jésus.

(14.13)
A cette nouvelle, Jésus partit de là dans une barque, pour se retirer à l'écart dans un lieu désert; et la foule, l'ayant su, sortit des villes et le suivit à pied.

(14.14)
Quand il sortit de la barque, il vit une grande foule, et fut ému de compassion pour elle, et il guérit les malades.

(14.15)
Le soir étant venu, les disciples s'approchèrent de lui, et dirent: Ce lieu est désert, et l'heure est déjà avancée; renvoie la foule, afin qu'elle aille dans les villages, pour s'acheter des vivres.

(14.16)
Jésus leur répondit: Ils n'ont pas besoin de s'en aller; donnez-leur vous-mêmes à manger.

(14.17)
Mais ils lui dirent: Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons.

(14.18)
Et il dit: Apportez-les-moi.

(14.19)
Il fit asseoir la foule sur l'herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il rompit les pains et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la foule.

(14.20)
Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient.

(14.21)
Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants.

(14.22)
Aussitôt après, il obligea les disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l'autre côté, pendant qu'il renverrait la foule.

(14.23)
Quand il l'eut renvoyée, il monta sur la montagne, pour prier à l'écart; et, comme le soir était venu, il était là seul.

(14.24)
La barque, déjà au milieu de la mer, était battue par les flots; car le vent était contraire.

(14.25)
A la quatrième veille de la nuit, Jésus alla vers eux, marchant sur la mer.

(14.26)
Quand les disciples le virent marcher sur la mer, ils furent troublés, et dirent: C'est un fantôme! Et, dans leur frayeur, ils poussèrent des cris.

(14.27)
Jésus leur dit aussitôt: Rassurez-vous, c'est moi; n'ayez pas peur!

(14.28)
Pierre lui répondit: Seigneur, si c'est toi, ordonne que j'aille vers toi sur les eaux.

(14.29)
Et il dit: Viens! Pierre sortit de la barque, et marcha sur les eaux, pour aller vers Jésus.

(14.30)
Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur; et, comme il commençait à enfoncer, il s'écria: Seigneur, sauve-moi!

(14.31)
Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit: Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté?

(14.32)
Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa.

(14.33)
Ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant Jésus, et dirent: Tu es véritablement le Fils de Dieu.

(14.34)
Après avoir traversé la mer, ils vinrent dans le pays de Génésareth.

(14.35)
Les gens de ce lieu, ayant reconnu Jésus, envoyèrent des messagers dans tous les environs, et on lui amena tous les malades.

(14.36)
Ils le prièrent de leur permettre seulement de toucher le bord de son vêtement. Et tous ceux qui le touchèrent furent guéris.


15. Controverse sur la tradition

(15.1)
Alors des pharisiens et des scribes vinrent de Jérusalem auprès de Jésus, et dirent:

(15.2)
Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens? Car ils ne se lavent pas les mains, quand ils prennent leurs repas.

(15.3)
Il leur répondit: Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition?

(15.4)
Car Dieu a dit: Honore ton père et ta mère; et: Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort.

(15.5)
Mais vous, vous dites: Celui qui dira à son père ou à sa mère: Ce dont j'aurais pu t'assister est une offrande à Dieu, n'est pas tenu d'honorer son père ou sa mère.

(15.6)
Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition.

(15.7)
Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit:

(15.8)
Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son coeur est éloigné de moi.

(15.9)
C'est en vain qu'ils m'honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d'hommes.

(15.10)
Ayant appelé à lui la foule, il lui dit: Écoutez, et comprenez.

(15.11)
Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme; mais ce qui sort de la bouche, c'est ce qui souille l'homme.

(15.12)
Alors ses disciples s'approchèrent, et lui dirent: Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés des paroles qu'ils ont entendues?

(15.13)
Il répondit: Toute plante que n'a pas plantée mon Père céleste sera déracinée.

(15.14)
Laissez-les: ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles; si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse.

(15.15)
Pierre, prenant la parole, lui dit: Explique-nous cette parabole.

(15.16)
Et Jésus dit: Vous aussi, êtes-vous encore sans intelligence?

(15.17)
Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, puis est jeté dans les lieux secrets?

(15.18)
Mais ce qui sort de la bouche vient du coeur, et c'est ce qui souille l'homme.

(15.19)
Car c'est du coeur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies.

(15.20)
Voilà les choses qui souillent l'homme; mais manger sans s'être lavé les mains, cela ne souille point l'homme.

(15.21)
Jésus, étant parti de là, se retira dans le territoire de Tyr et de Sidon.

(15.22)
Et voici, une femme cananéenne, qui venait de ces contrées, lui cria: Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David! Ma fille est cruellement tourmentée par le démon.

(15.23)
Il ne lui répondit pas un mot, et ses disciples s'approchèrent, et lui dirent avec insistance: Renvoie-la, car elle crie derrière nous.

(15.24)
Il répondit: Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël.

(15.25)
Mais elle vint se prosterner devant lui, disant: Seigneur, secours-moi!

(15.26)
Il répondit: Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens.

(15.27)
Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres.

(15.28)
Alors Jésus lui dit: Femme, ta foi est grande; qu'il te soit fait comme tu veux. Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.

(15.29)
Jésus quitta ces lieux, et vint près de la mer de Galilée. Étant monté sur la montagne, il s'y assit.

(15.30)
Alors s'approcha de lui une grande foule, ayant avec elle des boiteux, des aveugles, des muets, des estropiés, et beaucoup d'autres malades. On les mit à ses pieds, et il les guérit;

(15.31)
en sorte que la foule était dans l'admiration de voir que les muets parlaient, que les estropiés étaient guéris, que les boiteux marchaient, que les aveugles voyaient; et elle glorifiait le Dieu d'Israël.

(15.32)
Jésus, ayant appelé ses disciples, dit: Je suis ému de compassion pour cette foule; car voilà trois jours qu'ils sont près de moi, et ils n'ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur que les forces ne leur manquent en chemin.

(15.33)
Les disciples lui dirent: Comment nous procurer dans ce lieu désert assez de pains pour rassasier une si grande foule?

(15.34)
Jésus leur demanda: Combien avez-vous de pains? Sept, répondirent-ils, et quelques petits poissons.

(15.35)
Alors il fit asseoir la foule par terre,

(15.36)
prit les sept pains et les poissons, et, après avoir rendu grâces, il les rompit et les donna à ses disciples, qui les distribuèrent à la foule.

(15.37)
Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta sept corbeilles pleines des morceaux qui restaient.

(15.38)
Ceux qui avaient mangé étaient quatre mille hommes, sans les femmes et les enfants.

(15.39)
Ensuite, il renvoya la foule, monta dans la barque, et se rendit dans la contrée de Magadan.


16. Les signes des temps, Pierre reconnaît Jésus

(16.1)
Les pharisiens et les sadducéens abordèrent Jésus et, pour l'éprouver, lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel.

(16.2)
Jésus leur répondit: Le soir, vous dites: Il fera beau, car le ciel est rouge; et le matin:

(16.3)
Il y aura de l'orage aujourd'hui, car le ciel est d'un rouge sombre. Vous savez discerner l'aspect du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps.

(16.4)
Une génération méchante et adultère demande un miracle; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui de Jonas. Puis il les quitta, et s'en alla.

(16.5)
Les disciples, en passant à l'autre bord, avaient oublié de prendre des pains.

(16.6)
Jésus leur dit: Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens.

(16.7)
Les disciples raisonnaient en eux-mêmes, et disaient: C'est parce que nous n'avons pas pris de pains.

(16.8)
Jésus, l'ayant connu, dit: Pourquoi raisonnez-vous en vous-mêmes, gens de peu de foi, sur ce que vous n'avez pas pris de pains?

(16.9)
Etes-vous encore sans intelligence, et ne vous rappelez-vous plus les cinq pains des cinq mille hommes et combien de paniers vous avez emportés,

(16.10)
ni les sept pains des quatre mille hommes et combien de corbeilles vous avez emportées?

(16.11)
Comment ne comprenez-vous pas que ce n'est pas au sujet de pains que je vous ai parlé? Gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens.

(16.12)
Alors ils comprirent que ce n'était pas du levain du pain qu'il avait dit de se garder, mais de l'enseignement des pharisiens et des sadducéens.

(16.13)
Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples: Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l'homme?

(16.14)
Ils répondirent: Les uns disent que tu es Jean Baptiste; les autres, Élie; les autres, Jérémie, ou l'un des prophètes.

(16.15)
Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis?

(16.16)
Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.

(16.17)
Jésus, reprenant la parole, lui dit: Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux.

(16.18)
Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.

(16.19)
Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.

(16.20)
Alors il recommanda aux disciples de ne dire à personne qu'il était le Christ.

(16.21)
Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu'il fallait qu'il allât à Jérusalem, qu'il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât le troisième jour.

(16.22)
Pierre, l'ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit: A Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t'arrivera pas.

(16.23)
Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre: Arrière de moi, Satan! tu m'es en scandale; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes.

(16.24)
Alors Jésus dit à ses disciples: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive.

(16.25)
Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera.

(16.26)
Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perdait son âme? ou, que donnerait un homme en échange de son âme?

(16.27)
Car le Fils de l'homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges; et alors il rendra à chacun selon ses oeuvres.

(16.28)
Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point, qu'ils n'aient vu le Fils de l'homme venir dans son règne.


17. Jésus transfiguré, dialogue sur Elie

(17.1)
Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et Jean, son frère, et il les conduisit à l'écart sur une haute montagne.

(17.2)
Il fut transfiguré devant eux; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière.

(17.3)
Et voici, Moïse et Élie leur apparurent, s'entretenant avec lui.

(17.4)
Pierre, prenant la parole, dit à Jésus: Seigneur, il est bon que nous soyons ici; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie.

(17.5)
Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit. Et voici, une voix fit entendre de la nuée ces paroles: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection: écoutez-le!

(17.6)
Lorsqu'ils entendirent cette voix, les disciples tombèrent sur leur face, et furent saisis d'une grande frayeur.

(17.7)
Mais Jésus, s'approchant, les toucha, et dit: Levez-vous, n'ayez pas peur!

(17.8)
Ils levèrent les yeux, et ne virent que Jésus seul.

(17.9)
Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre: Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité des morts.

(17.10)
Les disciples lui firent cette question: Pourquoi donc les scribes disent-ils qu'Élie doit venir premièrement?

(17.11)
Il répondit: Il est vrai qu'Élie doit venir, et rétablir toutes choses.

(17.12)
Mais je vous dis qu'Élie est déjà venu, qu'ils ne l'ont pas reconnu, et qu'ils l'ont traité comme ils ont voulu. De même le Fils de l'homme souffrira de leur part.

(17.13)
Les disciples comprirent alors qu'il leur parlait de Jean Baptiste.

(17.14)
Lorsqu'ils furent arrivés près de la foule, un homme vint se jeter à genoux devant Jésus, et dit:

(17.15)
Seigneur, aie pitié de mon fils, qui est lunatique, et qui souffre cruellement; il tombe souvent dans le feu, et souvent dans l'eau.

(17.16)
Je l'ai amené à tes disciples, et ils n'ont pas pu le guérir.

(17.17)
Race incrédule et perverse, répondit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous? jusques à quand vous supporterai-je? Amenez- le-moi ici.

(17.18)
Jésus parla sévèrement au démon, qui sortit de lui, et l'enfant fut guéri à l'heure même.

(17.19)
Alors les disciples s'approchèrent de Jésus, et lui dirent en particulier: Pourquoi n'avons-nous pu chasser ce démon?

(17.20)
C'est à cause de votre incrédulité, leur dit Jésus. Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne: Transporte-toi d'ici là, et elle se transporterait; rien ne vous serait impossible.

(17.21)
Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne.

(17.22)
Pendant qu'ils parcouraient la Galilée, Jésus leur dit: Le Fils de l'homme doit être livré entre les mains des hommes;

(17.23)
ils le feront mourir, et le troisième jour il ressuscitera. Ils furent profondément attristés.

(17.24)
Lorsqu'ils arrivèrent à Capernaüm, ceux qui percevaient les deux drachmes s'adressèrent à Pierre, et lui dirent: Votre maître ne paie-t-il pas les deux drachmes?

(17.25)
Oui, dit-il. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, et dit: Que t'en semble, Simon? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils des tributs ou des impôts? de leurs fils, ou des étrangers?

(17.26)
Il lui dit: Des étrangers. Et Jésus lui répondit: Les fils en sont donc exempts.

(17.27)
Mais, pour ne pas les scandaliser, va à la mer, jette l'hameçon, et tire le premier poisson qui viendra; ouvre-lui la bouche, et tu trouveras un statère. Prends-le, et donne-le-leur pour moi et pour toi.


18. Le plus grand dans le royaume, la brebis égarée

(18.1)
En ce moment, les disciples s'approchèrent de Jésus, et dirent: Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux?

(18.2)
Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d'eux,

(18.3)
et dit: Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux.

(18.4)
C'est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux.

(18.5)
Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même.

(18.6)
Mais, si quelqu'un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on suspendît à son cou une meule de moulin, et qu'on le jetât au fond de la mer.

(18.7)
Malheur au monde à cause des scandales! Car il est nécessaire qu'il arrive des scandales; mais malheur à l'homme par qui le scandale arrive!

(18.8)
Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux ou manchot, que d'avoir deux pieds ou deux mains et d'être jeté dans le feu éternel.

(18.9)
Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n'ayant qu'un oeil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans le feu de la géhenne.

(18.10)
Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits; car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux.

(18.11)
Car le Fils de l'homme est venu sauver ce qui était perdu.

(18.12)
Que vous en semble? Si un homme a cent brebis, et que l'une d'elles s'égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres sur les montagnes, pour aller chercher celle qui s'est égarée?

(18.13)
Et, s'il la trouve, je vous le dis en vérité, elle lui cause plus de joie que les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées.

(18.14)
De même, ce n'est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu'il se perde un seul de ces petits.

(18.15)
Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère.

(18.16)
Mais, s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins.

(18.17)
S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église; et s'il refuse aussi d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain.

(18.18)
Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.

(18.19)
Je vous dis encore que, si deux d'entre vous s'accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux.

(18.20)
Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux.

(18.21)
Alors Pierre s'approcha de lui, et dit: Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi? Sera-ce jusqu'à sept fois?

(18.22)
Jésus lui dit: Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois.

(18.23)
C'est pourquoi, le royaume des cieux est semblable à un roi qui voulut faire rendre compte à ses serviteurs.

(18.24)
Quand il se mit à compter, on lui en amena un qui devait dix mille talents.

(18.25)
Comme il n'avait pas de quoi payer, son maître ordonna qu'il fût vendu, lui, sa femme, ses enfants, et tout ce qu'il avait, et que la dette fût acquittée.

(18.26)
Le serviteur, se jetant à terre, se prosterna devant lui, et dit: Seigneur, aie patience envers moi, et je te paierai tout.

(18.27)
Ému de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller, et lui remit la dette.

(18.28)
Après qu'il fut sorti, ce serviteur rencontra un de ses compagnons qui lui devait cent deniers. Il le saisit et l'étranglait, en disant: Paie ce que tu me dois.

(18.29)
Son compagnon, se jetant à terre, le suppliait, disant: Aie patience envers moi, et je te paierai.

(18.30)
Mais l'autre ne voulut pas, et il alla le jeter en prison, jusqu'à ce qu'il eût payé ce qu'il devait.

(18.31)
Ses compagnons, ayant vu ce qui était arrivé, furent profondément attristés, et ils allèrent raconter à leur maître tout ce qui s'était passé.

(18.32)
Alors le maître fit appeler ce serviteur, et lui dit: Méchant serviteur, je t'avais remis en entier ta dette, parce que tu m'en avais supplié;

(18.33)
ne devais-tu pas aussi avoir pitié de ton compagnon, comme j'ai eu pitié de toi?

(18.34)
Et son maître, irrité, le livra aux bourreaux, jusqu'à ce qu'il eût payé tout ce qu'il devait.

(18.35)
C'est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne à son frère de tout son coeur.


19. Contre la répudiation, mariage et célibat

(19.1)
Lorsque Jésus eut achevé ces discours, il quitta la Galilée, et alla dans le territoire de la Judée, au delà du Jourdain.

(19.2)
Une grande foule le suivit, et là il guérit les malades.

(19.3)
Les pharisiens l'abordèrent, et dirent, pour l'éprouver: Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque?

(19.4)
Il répondit: N'avez-vous pas lu que le créateur, au commencement, fit l'homme et la femme

(19.5)
et qu'il dit: C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair?

(19.6)
Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint.

(19.7)
Pourquoi donc, lui dirent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner à la femme une lettre de divorce et de la répudier?

(19.8)
Il leur répondit: C'est à cause de la dureté de votre coeur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; au commencement, il n'en était pas ainsi.

(19.9)
Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour infidélité, et qui en épouse une autre, commet un adultère.

(19.10)
Ses disciples lui dirent: Si telle est la condition de l'homme à l'égard de la femme, il n'est pas avantageux de se marier.

(19.11)
Il leur répondit: Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné.

(19.12)
Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère; il y en a qui le sont devenus par les hommes; et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne.

(19.13)
Alors on lui amena des petits enfants, afin qu'il leur imposât les mains et priât pour eux. Mais les disciples les repoussèrent.

(19.14)
Et Jésus dit: Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent.

(19.15)
Il leur imposa les mains, et il partit de là.

(19.16)
Et voici, un homme s'approcha, et dit à Jésus: Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle?

(19.17)
Il lui répondit: Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon? Un seul est le bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Lesquels? lui dit-il.

(19.18)
Et Jésus répondit: Tu ne tueras point; tu ne commettras point d'adultère; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignage; honore ton père et ta mère;

(19.19)
et: tu aimeras ton prochain comme toi-même.

(19.20)
Le jeune homme lui dit: J'ai observé toutes ces choses; que me manque-t-il encore?

(19.21)
Jésus lui dit: Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi.

(19.22)
Après avoir entendu ces paroles, le jeune homme s'en alla tout triste; car il avait de grands biens.

(19.23)
Jésus dit à ses disciples: Je vous le dis en vérité, un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux.

(19.24)
Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu.

(19.25)
Les disciples, ayant entendu cela, furent très étonnés, et dirent: Qui peut donc être sauvé?

(19.26)
Jésus les regarda, et leur dit: Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible.

(19.27)
Pierre, prenant alors la parole, lui dit: Voici, nous avons tout quitté, et nous t'avons suivi; qu'en sera-t-il pour nous?

(19.28)
Jésus leur répondit: Je vous le dis en vérité, quand le Fils de l'homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur le trône de sa gloire, vous qui m'avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d'Israël.

(19.29)
Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses soeurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle.

(19.30)
Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers.


20. Les ouvriers de la onzième heure

(20.1)
Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le matin, afin de louer des ouvriers pour sa vigne.

(20.2)
Il convint avec eux d'un denier par jour, et il les envoya à sa vigne.

(20.3)
Il sortit vers la troisième heure, et il en vit d'autres qui étaient sur la place sans rien faire.

(20.4)
Il leur dit: Allez aussi à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera raisonnable.

(20.5)
Et ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers la sixième heure et vers la neuvième, et il fit de même.

(20.6)
Étant sorti vers la onzième heure, il en trouva d'autres qui étaient sur la place, et il leur dit: Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire?

(20.7)
Ils lui répondirent: C'est que personne ne nous a loués. Allez aussi à ma vigne, leur dit-il.

(20.8)
Quand le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant: Appelle les ouvriers, et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux premiers.

(20.9)
Ceux de la onzième heure vinrent, et reçurent chacun un denier.

(20.10)
Les premiers vinrent ensuite, croyant recevoir davantage; mais ils reçurent aussi chacun un denier.

(20.11)
En le recevant, ils murmurèrent contre le maître de la maison,

(20.12)
et dirent: Ces derniers n'ont travaillé qu'une heure, et tu les traites à l'égal de nous, qui avons supporté la fatigue du jour et la chaleur.

(20.13)
Il répondit à l'un d'eux: Mon ami, je ne te fais pas tort; n'es-tu pas convenu avec moi d'un denier?

(20.14)
Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi.

(20.15)
Ne m'est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux? Ou vois-tu de mauvais oeil que je sois bon? -

(20.16)
Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.

(20.17)
Pendant que Jésus montait à Jérusalem, il prit à part les douze disciples, et il leur dit en chemin:

(20.18)
Voici, nous montons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort,

(20.19)
et ils le livreront aux païens, pour qu'ils se moquent de lui, le battent de verges, et le crucifient; et le troisième jour il ressuscitera.

(20.20)
Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de Jésus avec ses fils, et se prosterna, pour lui faire une demande.

(20.21)
Il lui dit: Que veux-tu? Ordonne, lui dit-elle, que mes deux fils, que voici, soient assis, dans ton royaume, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche.

(20.22)
Jésus répondit: Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire? Nous le pouvons, dirent- ils.

(20.23)
Et il leur répondit: Il est vrai que vous boirez ma coupe; mais pour ce qui est d'être assis à ma droite et à ma gauche, cela ne dépend pas de moi, et ne sera donné qu'à ceux à qui mon Père l'a réservé.

(20.24)
Les dix, ayant entendu cela, furent indignés contre les deux frères.

(20.25)
Jésus les appela, et dit: Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les asservissent.

(20.26)
Il n'en sera pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur;

(20.27)
et quiconque veut être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave.

(20.28)
C'est ainsi que le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs.

(20.29)
Lorsqu'ils sortirent de Jéricho, une grande foule suivit Jésus.

(20.30)
Et voici, deux aveugles, assis au bord du chemin, entendirent que Jésus passait, et crièrent: Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David!

(20.31)
La foule les reprenait, pour les faire taire; mais ils crièrent plus fort: Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David!

(20.32)
Jésus s'arrêta, les appela, et dit: Que voulez-vous que je vous fasse?

(20.33)
Ils lui dirent: Seigneur, que nos yeux s'ouvrent.

(20.34)
Ému de compassion, Jésus toucha leurs yeux; et aussitôt ils recouvrèrent la vue, et le suivirent.


21. Entrée messianique à Jérusalem

(21.1)
Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem, et qu'ils furent arrivés à Bethphagé, vers la montagne des Oliviers, Jésus envoya deux disciples,

(21.2)
en leur disant: Allez au village qui est devant vous; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle; détachez-les, et amenez-les-moi.

(21.3)
Si, quelqu'un vous dit quelque chose, vous répondrez: Le Seigneur en a besoin. Et à l'instant il les laissera aller.

(21.4)
Or, ceci arriva afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète:

(21.5)
Dites à la fille de Sion: Voici, ton roi vient à toi, Plein de douceur, et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d'une ânesse.

(21.6)
Les disciples allèrent, et firent ce que Jésus leur avait ordonné.

(21.7)
Ils amenèrent l'ânesse et l'ânon, mirent sur eux leurs vêtements, et le firent asseoir dessus.

(21.8)
La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin; d'autres coupèrent des branches d'arbres, et en jonchèrent la route.

(21.9)
Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient: Hosanna au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts!

(21.10)
Lorsqu'il entra dans Jérusalem, toute la ville fut émue, et l'on disait: Qui est celui-ci?

(21.11)
La foule répondait: C'est Jésus, le prophète, de Nazareth en Galilée.

(21.12)
Jésus entra dans le temple de Dieu. Il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons.

(21.13)
Et il leur dit: Il est écrit: Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous, vous en faites une caverne de voleurs.

(21.14)
Des aveugles et des boiteux s'approchèrent de lui dans le temple. Et il les guérit.

(21.15)
Mais les principaux sacrificateurs et les scribes furent indignés, à la vue des choses merveilleuses qu'il avait faites, et des enfants qui criaient dans le temple: Hosanna au Fils de David!

(21.16)
Ils lui dirent: Entends-tu ce qu'ils disent? Oui, leur répondit Jésus. N'avez-vous jamais lu ces paroles: Tu as tiré des louanges de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle?

(21.17)
Et, les ayant laissés, il sortit de la ville pour aller à Béthanie, où il passa la nuit.

(21.18)
Le matin, en retournant à la ville, il eut faim.

(21.19)
Voyant un figuier sur le chemin, il s'en approcha; mais il n'y trouva que des feuilles, et il lui dit: Que jamais fruit ne naisse de toi! Et à l'instant le figuier sécha.

(21.20)
Les disciples, qui virent cela, furent étonnés, et dirent: Comment ce figuier est-il devenu sec en un instant?

(21.21)
Jésus leur répondit: Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi et que vous ne doutiez point, non seulement vous feriez ce qui a été fait à ce figuier, mais quand vous diriez à cette montagne: Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait.

(21.22)
Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez.

(21.23)
Jésus se rendit dans le temple, et, pendant qu'il enseignait, les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple vinrent lui dire: Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t'a donné cette autorité?

(21.24)
Jésus leur répondit: Je vous adresserai aussi une question; et, si vous m'y répondez, je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses.

(21.25)
Le baptême de Jean, d'où venait-il? du ciel, ou des hommes? Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux; Si nous répondons: Du ciel, il nous dira: Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui?

(21.26)
Et si nous répondons: Des hommes, nous avons à craindre la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète.

(21.27)
Alors ils répondirent à Jésus: Nous ne savons. Et il leur dit à son tour: Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses.

(21.28)
Que vous en semble? Un homme avait deux fils; et, s'adressant au premier, il dit: Mon enfant, va travailler aujourd'hui dans ma vigne.

(21.29)
Il répondit: Je ne veux pas. Ensuite, il se repentit, et il alla.

(21.30)
S'adressant à l'autre, il dit la même chose. Et ce fils répondit: Je veux bien, seigneur. Et il n'alla pas.

(21.31)
Lequel des deux a fait la volonté du père? Ils répondirent: Le premier. Et Jésus leur dit: Je vous le dis en vérité, les publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu.

(21.32)
Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous n'avez pas cru en lui. Mais les publicains et les prostituées ont cru en lui; et vous, qui avez vu cela, vous ne vous êtes pas ensuite repentis pour croire en lui.

(21.33)
Écoutez une autre parabole. Il y avait un homme, maître de maison, qui planta une vigne. Il l'entoura d'une haie, y creusa un pressoir, et bâtit une tour; puis il l'afferma à des vignerons, et quitta le pays.

(21.34)
Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses serviteurs vers les vignerons, pour recevoir le produit de sa vigne.

(21.35)
Les vignerons, s'étant saisis de ses serviteurs, battirent l'un, tuèrent l'autre, et lapidèrent le troisième.

(21.36)
Il envoya encore d'autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers; et les vignerons les traitèrent de la même manière.

(21.37)
Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant: Ils auront du respect pour mon fils.

(21.38)
Mais, quand les vignerons virent le fils, ils dirent entre eux: Voici l'héritier; venez, tuons-le, et emparons-nous de son héritage.

(21.39)
Et ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent.

(21.40)
Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons?

(21.41)
Ils lui répondirent: Il fera périr misérablement ces misérables, et il affermera la vigne à d'autres vignerons, qui lui en donneront le produit au temps de la récolte.

(21.42)
Jésus leur dit: N'avez-vous jamais lu dans les Écritures: La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l'angle; C'est du Seigneur que cela est venu, Et c'est un prodige à nos yeux?

(21.43)
C'est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits.

(21.44)
Celui qui tombera sur cette pierre s'y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé.

(21.45)
Après avoir entendu ses paraboles, les principaux sacrificateurs et les pharisiens comprirent que c'était d'eux que Jésus parlait,

(21.46)
et ils cherchaient à se saisir de lui; mais ils craignaient la foule, parce qu'elle le tenait pour un prophète.


22. Le festin nuptial, le fils de David et son Seigneur

(22.1)
Jésus, prenant la parole, leur parla de nouveau en parabole, et il dit:

(22.2)
Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils.

(22.3)
Il envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux noces; mais ils ne voulurent pas venir.

(22.4)
Il envoya encore d'autres serviteurs, en disant: Dites aux conviés: Voici, j'ai préparé mon festin; mes boeufs et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt, venez aux noces.

(22.5)
Mais, sans s'inquiéter de l'invitation, ils s'en allèrent, celui-ci à son champ, celui-là à son trafic;

(22.6)
et les autres se saisirent des serviteurs, les outragèrent et les tuèrent.

(22.7)
Le roi fut irrité; il envoya ses troupes, fit périr ces meurtriers, et brûla leur ville.

(22.8)
Alors il dit à ses serviteurs: Les noces sont prêtes; mais les conviés n'en étaient pas dignes.

(22.9)
Allez donc dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux que vous trouverez.

(22.10)
Ces serviteurs allèrent dans les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut pleine de convives.

(22.11)
Le roi entra pour voir ceux qui étaient à table, et il aperçut là un homme qui n'avait pas revêtu un habit de noces.

(22.12)
Il lui dit: Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces? Cet homme eut la bouche fermée.

(22.13)
Alors le roi dit aux serviteurs: Liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.

(22.14)
Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus.

(22.15)
Alors les pharisiens allèrent se consulter sur les moyens de surprendre Jésus par ses propres paroles.

(22.16)
Ils envoyèrent auprès de lui leurs disciples avec les hérodiens, qui dirent: Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité, sans t'inquiéter de personne, car tu ne regardes pas à l'apparence des hommes.

(22.17)
Dis-nous donc ce qu'il t'en semble: est-il permis, ou non, de payer le tribut à César?

(22.18)
Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit: Pourquoi me tentez-vous, hypocrites?

(22.19)
Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie le tribut. Et ils lui présentèrent un denier.

(22.20)
Il leur demanda: De qui sont cette effigie et cette inscription?

(22.21)
De César, lui répondirent-ils. Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.

(22.22)
Étonnés de ce qu'ils entendaient, ils le quittèrent, et s'en allèrent.

(22.23)
Le même jour, les sadducéens, qui disent qu'il n'y a point de résurrection, vinrent auprès de Jésus, et lui firent cette question:

(22.24)
Maître, Moïse a dit: Si quelqu'un meurt sans enfants, son frère épousera sa veuve, et suscitera une postérité à son frère.

(22.25)
Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier se maria, et mourut; et, comme il n'avait pas d'enfants, il laissa sa femme à son frère.

(22.26)
Il en fut de même du second, puis du troisième, jusqu'au septième.

(22.27)
Après eux tous, la femme mourut aussi.

(22.28)
A la résurrection, duquel des sept sera-t-elle donc la femme? Car tous l'ont eue.

(22.29)
Jésus leur répondit: Vous êtes dans l'erreur, parce que vous ne comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu.

(22.30)
Car, à la résurrection, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel.

(22.31)
Pour ce qui est de la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit:

(22.32)
Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob? Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants.

(22.33)
La foule, qui écoutait, fut frappée de l'enseignement de Jésus.

(22.34)
Les pharisiens, ayant appris qu'il avait réduit au silence les sadducéens, se rassemblèrent,

(22.35)
et l'un d'eux, docteur de la loi, lui fit cette question, pour l'éprouver:

(22.36)
Maître, quel est le plus grand commandement de la loi?

(22.37)
Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée.

(22.38)
C'est le premier et le plus grand commandement.

(22.39)
Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

(22.40)
De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.

(22.41)
Comme les pharisiens étaient assemblés, Jésus les interrogea,

(22.42)
en disant: Que pensez-vous du Christ? De qui est-il fils? Ils lui répondirent: De David.

(22.43)
Et Jésus leur dit: Comment donc David, animé par l'Esprit, l'appelle-t-il Seigneur, lorsqu'il dit:

(22.44)
Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied?

(22.45)
Si donc David l'appelle Seigneur, comment est-il son fils?

(22.46)
Nul ne put lui répondre un mot. Et, depuis ce jour, personne n'osa plus lui proposer des questions.


23. Invectives contre les pharisiens

(23.1)
Alors Jésus, parlant à la foule et à ses disciples, dit:

(23.2)
Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse.

(23.3)
Faites donc et observez tout ce qu'ils vous disent; mais n'agissez pas selon leurs oeuvres. Car ils disent, et ne font pas.

(23.4)
Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt.

(23.5)
Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges phylactères, et ils ont de longues franges à leurs vêtements;

(23.6)
ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues;

(23.7)
ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes Rabbi, Rabbi.

(23.8)
Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères.

(23.9)
Et n'appelez personne sur la terre votre père; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux.

(23.10)
Ne vous faites pas appeler directeurs; car un seul est votre Directeur, le Christ.

(23.11)
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.

(23.12)
Quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera élevé.

(23.13)
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux; vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous n'y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer.

(23.14)
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous dévorez les maisons des veuves, et que vous faites pour l'apparence de longues prières; à cause de cela, vous serez jugés plus sévèrement.

(23.15)
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte; et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois plus que vous.

(23.16)
Malheur à vous, conducteurs aveugles! qui dites: Si quelqu'un jure par le temple, ce n'est rien; mais, si quelqu'un jure par l'or du temple, il est engagé.

(23.17)
Insensés et aveugles! lequel est le plus grand, l'or, ou le temple qui sanctifie l'or?

(23.18)
Si quelqu'un, dites-vous encore, jure par l'autel, ce n'est rien; mais, si quelqu'un jure par l'offrande qui est sur l'autel, il est engagé.

(23.19)
Aveugles! lequel est le plus grand, l'offrande, ou l'autel qui sanctifie l'offrande?

(23.20)
Celui qui jure par l'autel jure par l'autel et par tout ce qui est dessus;

(23.21)
celui qui jure par le temple jure par le temple et par celui qui l'habite;

(23.22)
et celui qui jure par le ciel jure par le trône de Dieu et par celui qui y est assis.

(23.23)
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité: c'est là ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses.

(23.24)
Conducteurs aveugles! qui coulez le moucheron, et qui avalez le chameau.

(23.25)
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, et qu'au dedans ils sont pleins de rapine et d'intempérance.

(23.26)
Pharisien aveugle! nettoie premièrement l'intérieur de la coupe et du plat, afin que l'extérieur aussi devienne net.

(23.27)
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au dehors, et qui, au dedans, sont pleins d'ossements de morts et de toute espèce d'impuretés.

(23.28)
Vous de même, au dehors, vous paraissez justes aux hommes, mais, au dedans, vous êtes pleins d'hypocrisie et d'iniquité.

(23.29)
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes et ornez les sépulcres des justes,

(23.30)
et que vous dites: Si nous avions vécu du temps de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour répandre le sang des prophètes.

(23.31)
Vous témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes.

(23.32)
Comblez donc la mesure de vos pères.

(23.33)
Serpents, race de vipères! comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne?

(23.34)
C'est pourquoi, voici, je vous envoie des prophètes, des sages et des scribes. Vous tuerez et crucifierez les uns, vous battrez de verges les autres dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville,

(23.35)
afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang d'Abel le juste jusqu'au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l'autel.

(23.36)
Je vous le dis en vérité, tout cela retombera sur cette génération.

(23.37)
Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu!

(23.38)
Voici, votre maison vous sera laissée déserte;

(23.39)
car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu'à ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!


24. L'avènement du Fils de l'homme

(24.1)
Comme Jésus s'en allait, au sortir du temple, ses disciples s'approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions.

(24.2)
Mais il leur dit: Voyez-vous tout cela? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée.

(24.3)
Il s'assit sur la montagne des oliviers. Et les disciples vinrent en particulier lui faire cette question: Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde?

(24.4)
Jésus leur répondit: Prenez garde que personne ne vous séduise.

(24.5)
Car plusieurs viendront sous mon nom, disant: C'est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens.

(24.6)
Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres: gardez-vous d'être troublés, car il faut que ces choses arrivent. Mais ce ne sera pas encore la fin.

(24.7)
Une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura, en divers lieux, des famines et des tremblements de terre.

(24.8)
Tout cela ne sera que le commencement des douleurs.

(24.9)
Alors on vous livrera aux tourments, et l'on vous fera mourir; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom.

(24.10)
Alors aussi plusieurs succomberont, et ils se trahiront, se haïront les uns les autres.

(24.11)
Plusieurs faux prophètes s'élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens.

(24.12)
Et, parce que l'iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira.

(24.13)
Mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé.

(24.14)
Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin.

(24.15)
C'est pourquoi, lorsque vous verrez l'abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, -que celui qui lit fasse attention! -

(24.16)
alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes;

(24.17)
que celui qui sera sur le toit ne descende pas pour prendre ce qui est dans sa maison;

(24.18)
et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau.

(24.19)
Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là!

(24.20)
Priez pour que votre fuite n'arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat.

(24.21)
Car alors, la détresse sera si grande qu'il n'y en a point eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu'à présent, et qu'il n'y en aura jamais.

(24.22)
Et, si ces jours n'étaient abrégés, personne ne serait sauvé; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés.

(24.23)
Si quelqu'un vous dit alors: Le Christ est ici, ou: Il est là, ne le croyez pas.

(24.24)
Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles, au point de séduire, s'il était possible, même les élus.

(24.25)
Voici, je vous l'ai annoncé d'avance.

(24.26)
Si donc on vous dit: Voici, il est dans le désert, n'y allez pas; voici, il est dans les chambres, ne le croyez pas.

(24.27)
Car, comme l'éclair part de l'orient et se montre jusqu'en occident, ainsi sera l'avènement du Fils de l'homme.

(24.28)
En quelque lieu que soit le cadavre, là s'assembleront les aigles.

(24.29)
Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées.

(24.30)
Alors le signe du Fils de l'homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire.

(24.31)
Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre.

(24.32)
Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l'été est proche.

(24.33)
De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l'homme est proche, à la porte.

(24.34)
Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive.

(24.35)
Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.

(24.36)
Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul.

(24.37)
Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l'avènement du Fils de l'homme.

(24.38)
Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche;

(24.39)
et ils ne se doutèrent de rien, jusqu'à ce que le déluge vînt et les emportât tous: il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme.

(24.40)
Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera pris et l'autre laissé;

(24.41)
de deux femmes qui moudront à la meule, l'une sera prise et l'autre laissée.

(24.42)
Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra.

(24.43)
Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison.

(24.44)
C'est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas.

(24.45)
Quel est donc le serviteur fidèle et prudent, que son maître a établi sur ses gens, pour leur donner la nourriture au temps convenable?

(24.46)
Heureux ce serviteur, que son maître, à son arrivée, trouvera faisant ainsi!

(24.47)
Je vous le dis en vérité, il l'établira sur tous ses biens.

(24.48)
Mais, si c'est un méchant serviteur, qui dise en lui-même: Mon maître tarde à venir,

(24.49)
s'il se met à battre ses compagnons, s'il mange et boit avec les ivrognes,

(24.50)
le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas,

(24.51)
il le mettra en pièces, et lui donnera sa part avec les hypocrites: c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents.


25. Les dix vierges

(25.1)
Alors le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent à la rencontre de l'époux.

(25.2)
Cinq d'entre elles étaient folles, et cinq sages.

(25.3)
Les folles, en prenant leurs lampes, ne prirent point d'huile avec elles;

(25.4)
mais les sages prirent, avec leurs lampes, de l'huile dans des vases.

(25.5)
Comme l'époux tardait, toutes s'assoupirent et s'endormirent.

(25.6)
Au milieu de la nuit, on cria: Voici l'époux, allez à sa rencontre!

(25.7)
Alors toutes ces vierges se réveillèrent, et préparèrent leurs lampes.

(25.8)
Les folles dirent aux sages: Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent.

(25.9)
Les sages répondirent: Non; il n'y en aurait pas assez pour nous et pour vous; allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous.

(25.10)
Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée.

(25.11)
Plus tard, les autres vierges vinrent, et dirent: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous.

(25.12)
Mais il répondit: Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas.

(25.13)
Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour, ni l'heure.

(25.14)
Il en sera comme d'un homme qui, partant pour un voyage, appela ses serviteurs, et leur remit ses biens.

(25.15)
Il donna cinq talents à l'un, deux à l'autre, et un au troisième, à chacun selon sa capacité, et il partit.

(25.16)
Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents.

(25.17)
De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres.

(25.18)
Celui qui n'en avait reçu qu'un alla faire un creux dans la terre, et cacha l'argent de son maître.

(25.19)
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint, et leur fit rendre compte.

(25.20)
Celui qui avait reçu les cinq talents s'approcha, en apportant cinq autres talents, et il dit: Seigneur, tu m'as remis cinq talents; voici, j'en ai gagné cinq autres.

(25.21)
Son maître lui dit: C'est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître.

(25.22)
Celui qui avait reçu les deux talents s'approcha aussi, et il dit: Seigneur, tu m'as remis deux talents; voici, j'en ai gagné deux autres.

(25.23)
Son maître lui dit: C'est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître.

(25.24)
Celui qui n'avait reçu qu'un talent s'approcha ensuite, et il dit: Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n'as pas semé, et qui amasses où tu n'as pas vanné;

(25.25)
j'ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre; voici, prends ce qui est à toi.

(25.26)
Son maître lui répondit: Serviteur méchant et paresseux, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que j'amasse où je n'ai pas vanné;

(25.27)
il te fallait donc remettre mon argent aux banquiers, et, à mon retour, j'aurais retiré ce qui est à moi avec un intérêt.

(25.28)
Otez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents.

(25.29)
Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a.

(25.30)
Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.

(25.31)
Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur le trône de sa gloire.

(25.32)
Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs;

(25.33)
et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche.

(25.34)
Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde.

(25.35)
Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli;

(25.36)
j'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi.

(25.37)
Les justes lui répondront: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger; ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire?

(25.38)
Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli; ou nu, et t'avons-nous vêtu?

(25.39)
Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous allés vers toi?

(25.40)
Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites.

(25.41)
Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche: Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges.

(25.42)
Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire;

(25.43)
j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; j'étais nu, et vous ne m'avez pas vêtu; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.

(25.44)
Ils répondront aussi: Seigneur, quand t'avons-nous vu ayant faim, ou ayant soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, et ne t'avons-nous pas assisté?

(25.45)
Et il leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n'avez pas fait ces choses à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne les avez pas faites.

(25.46)
Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle.


26. Trahisons de Judas, reniement de Pierre

(26.1)
Lorsque Jésus eut achevé tous ces discours, il dit à ses disciples:

(26.2)
Vous savez que la Pâque a lieu dans deux jours, et que le Fils de l'homme sera livré pour être crucifié.

(26.3)
Alors les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple se réunirent dans la cour du souverain sacrificateur, appelé Caïphe;

(26.4)
et ils délibérèrent sur les moyens d'arrêter Jésus par ruse, et de le faire mourir.

(26.5)
Mais ils dirent: Que ce ne soit pas pendant la fête, afin qu'il n'y ait pas de tumulte parmi le peuple.

(26.6)
Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux,

(26.7)
une femme s'approcha de lui, tenant un vase d'albâtre, qui renfermait un parfum de grand prix; et, pendant qu'il était à table, elle répandit le parfum sur sa tête.

(26.8)
Les disciples, voyant cela, s'indignèrent, et dirent: A quoi bon cette perte?

(26.9)
On aurait pu vendre ce parfum très cher, et en donner le prix aux pauvres.

(26.10)
Jésus, s'en étant aperçu, leur dit: Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme? Elle a fait une bonne action à mon égard;

(26.11)
car vous avez toujours des pauvres avec vous, mais vous ne m'avez pas toujours.

(26.12)
En répandant ce parfum sur mon corps, elle l'a fait pour ma sépulture.

(26.13)
Je vous le dis en vérité, partout où cette bonne nouvelle sera prêchée, dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu'elle a fait.

(26.14)
Alors l'un des douze, appelé Judas Iscariot, alla vers les principaux sacrificateurs,

(26.15)
et dit: Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai? Et ils lui payèrent trente pièces d'argent.

(26.16)
Depuis ce moment, il cherchait une occasion favorable pour livrer Jésus.

(26.17)
Le premier jour des pains sans levain, les disciples s'adressèrent à Jésus, pour lui dire: Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque?

(26.18)
Il répondit: Allez à la ville chez un tel, et vous lui direz: Le maître dit: Mon temps est proche; je ferai chez toi la Pâque avec mes disciples.

(26.19)
Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné, et ils préparèrent la Pâque.

(26.20)
Le soir étant venu, il se mit à table avec les douze.

(26.21)
Pendant qu'ils mangeaient, il dit: Je vous le dis en vérité, l'un de vous me livrera.

(26.22)
Ils furent profondément attristés, et chacun se mit à lui dire: Est-ce moi, Seigneur?

(26.23)
Il répondit: Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c'est celui qui me livrera.

(26.24)
Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est livré! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne fût pas né.

(26.25)
Judas, qui le livrait, prit la parole et dit: Est-ce moi, Rabbi? Jésus lui répondit: Tu l'as dit.

(26.26)
Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant: Prenez, mangez, ceci est mon corps.

(26.27)
Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant: Buvez-en tous;

(26.28)
car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés.

(26.29)
Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.

(26.30)
Après voir chanté les cantiques, ils se rendirent à la montagne des oliviers.

(26.31)
Alors Jésus leur dit: Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées.

(26.32)
Mais, après que je serai ressuscité, je vous précèderai en Galilée.

(26.33)
Pierre, prenant la parole, lui dit: Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi.

(26.34)
Jésus lui dit: Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois.

(26.35)
Pierre lui répondit: Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas. Et tous les disciples dirent la même chose.

(26.36)
Là-dessus, Jésus alla avec eux dans un lieu appelé Gethsémané, et il dit aux disciples: Asseyez-vous ici, pendant que je m'éloignerai pour prier.

(26.37)
Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, et il commença à éprouver de la tristesse et des angoisses.

(26.38)
Il leur dit alors: Mon âme est triste jusqu'à la mort; restez ici, et veillez avec moi.

(26.39)
Puis, ayant fait quelques pas en avant, il se jeta sur sa face, et pria ainsi: Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.

(26.40)
Et il vint vers les disciples, qu'il trouva endormis, et il dit à Pierre: Vous n'avez donc pu veiller une heure avec moi!

(26.41)
Veillez et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation; l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible.

(26.42)
Il s'éloigna une seconde fois, et pria ainsi: Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe s'éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite!

(26.43)
Il revint, et les trouva encore endormis; car leurs yeux étaient appesantis.

(26.44)
Il les quitta, et, s'éloignant, il pria pour la troisième fois, répétant les mêmes paroles.

(26.45)
Puis il alla vers ses disciples, et leur dit: Vous dormez maintenant, et vous vous reposez! Voici, l'heure est proche, et le Fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs.

(26.46)
Levez-vous, allons; voici, celui qui me livre s'approche.

(26.47)
Comme il parlait encore, voici, Judas, l'un des douze, arriva, et avec lui une foule nombreuse armée d'épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs et par les anciens du peuple.

(26.48)
Celui qui le livrait leur avait donné ce signe: Celui que je baiserai, c'est lui; saisissez-le.

(26.49)
Aussitôt, s'approchant de Jésus, il dit: Salut, Rabbi! Et il le baisa.

(26.50)
Jésus lui dit: Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le. Alors ces gens s'avancèrent, mirent la main sur Jésus, et le saisirent.

(26.51)
Et voici, un de ceux qui étaient avec Jésus étendit la main, et tira son épée; il frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l'oreille.

(26.52)
Alors Jésus lui dit: Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée.

(26.53)
Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l'instant plus de douze légions d'anges?

(26.54)
Comment donc s'accompliraient les Écritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi?

(26.55)
En ce moment, Jésus dit à la foule: Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour vous emparer de moi. J'étais tous les jours assis parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m'avez pas saisi.

(26.56)
Mais tout cela est arrivé afin que les écrits des prophètes fussent accomplis. Alors tous les disciples l'abandonnèrent, et prirent la fuite.

(26.57)
Ceux qui avaient saisi Jésus l'emmenèrent chez le souverain sacrificateur Caïphe, où les scribes et les anciens étaient assemblés.

(26.58)
Pierre le suivit de loin jusqu'à la cour du souverain sacrificateur, y entra, et s'assit avec les serviteurs, pour voir comment cela finirait.

(26.59)
Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient quelque faux témoignage contre Jésus, suffisant pour le faire mourir.

(26.60)
Mais ils n'en trouvèrent point, quoique plusieurs faux témoins se fussent présentés. Enfin, il en vint deux, qui dirent:

(26.61)
Celui-ci a dit: Je puis détruire le temple de Dieu, et le rebâtir en trois jours.

(26.62)
Le souverain sacrificateur se leva, et lui dit: Ne réponds-tu rien? Qu'est-ce que ces hommes déposent contre toi?

(26.63)
Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, prenant la parole, lui dit: Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu.

(26.64)
Jésus lui répondit: Tu l'as dit. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.

(26.65)
Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant: Il a blasphémé! Qu'avons-nous encore besoin de témoins? Voici, vous venez d'entendre son blasphème. Que vous en semble?

(26.66)
Ils répondirent: Il mérite la mort.

(26.67)
Là-dessus, ils lui crachèrent au visage, et lui donnèrent des coups de poing et des soufflets en disant:

(26.68)
Christ, prophétise; dis-nous qui t'a frappé.

(26.69)
Cependant, Pierre était assis dehors dans la cour. Une servante s'approcha de lui, et dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen.

(26.70)
Mais il le nia devant tous, disant: Je ne sais ce que tu veux dire.

(26.71)
Comme il se dirigeait vers la porte, une autre servante le vit, et dit à ceux qui se trouvaient là; Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth.

(26.72)
Il le nia de nouveau, avec serment: Je ne connais pas cet homme.

(26.73)
Peu après, ceux qui étaient là, s'étant approchés, dirent à Pierre: Certainement tu es aussi de ces gens-là, car ton langage te fait reconnaître.

(26.74)
Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme. Aussitôt le coq chanta.

(26.75)
Et Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement.


27. Mort de Judas, crucifixion de Jésus

(27.1)
Dès que le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le faire mourir.

(27.2)
Après l'avoir lié, ils l'emmenèrent, et le livrèrent à Ponce Pilate, le gouverneur.

(27.3)
Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens,

(27.4)
en disant: J'ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent: Que nous importe? Cela te regarde.

(27.5)
Judas jeta les pièces d'argent dans le temple, se retira, et alla se pendre.

(27.6)
Les principaux sacrificateurs les ramassèrent, et dirent: Il n'est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, puisque c'est le prix du sang.

(27.7)
Et, après en avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers.

(27.8)
C'est pourquoi ce champ a été appelé champ du sang, jusqu'à ce jour.

(27.9)
Alors s'accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète: Ils ont pris les trente pièces d'argent, la valeur de celui qui a été estimé, qu'on a estimé de la part des enfants d'Israël;

(27.10)
et il les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné.

(27.11)
Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur l'interrogea, en ces termes: Es-tu le roi des Juifs? Jésus lui répondit: Tu le dis.

(27.12)
Mais il ne répondit rien aux accusations des principaux sacrificateurs et des anciens.

(27.13)
Alors Pilate lui dit: N'entends-tu pas de combien de choses ils t'accusent?

(27.14)
Et Jésus ne lui donna de réponse sur aucune parole, ce qui étonna beaucoup le gouverneur.

(27.15)
A chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que demandait la foule.

(27.16)
Ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas.

(27.17)
Comme ils étaient assemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus, qu'on appelle Christ?

(27.18)
Car il savait que c'était par envie qu'ils avaient livré Jésus.

(27.19)
Pendant qu'il était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire: Qu'il n'y ait rien entre toi et ce juste; car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui.

(27.20)
Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et de faire périr Jésus.

(27.21)
Le gouverneur prenant la parole, leur dit: Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche? Ils répondirent: Barabbas.

(27.22)
Pilate leur dit: Que ferai-je donc de Jésus, qu'on appelle Christ? Tous répondirent: Qu'il soit crucifié!

(27.23)
Le gouverneur dit: Mais quel mal a-t-il fait? Et ils crièrent encore plus fort: Qu'il soit crucifié!

(27.24)
Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit: Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde.

(27.25)
Et tout le peuple répondit: Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants!

(27.26)
Alors Pilate leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié.

(27.27)
Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte.

(27.28)
Ils lui ôtèrent ses vêtements, et le couvrirent d'un manteau écarlate.

(27.29)
Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis, s'agenouillant devant lui, ils le raillaient, en disant: Salut, roi des Juifs!

(27.30)
Et ils crachaient contre lui, prenaient le roseau, et frappaient sur sa tête.

(27.31)
Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier.

(27.32)
Lorsqu'ils sortirent, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, appelé Simon, et ils le forcèrent à porter la croix de Jésus.

(27.33)
Arrivés au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne,

(27.34)
ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel; mais, quand il l'eut goûté, il ne voulut pas boire.

(27.35)
Après l'avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort, afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète: Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique.

(27.36)
Puis ils s'assirent, et le gardèrent.

(27.37)
Pour indiquer le sujet de sa condamnation, on écrivit au-dessus de sa tête: Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs.

(27.38)
Avec lui furent crucifiés deux brigands, l'un à sa droite, et l'autre à sa gauche.

(27.39)
Les passants l'injuriaient, et secouaient la tête,

(27.40)
en disant: Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même! Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix!

(27.41)
Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui, et disaient:

(27.42)
Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même! S'il est roi d'Israël, qu'il descende de la croix, et nous croirons en lui.

(27.43)
Il s'est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime. Car il a dit: Je suis Fils de Dieu.

(27.44)
Les brigands, crucifiés avec lui, l'insultaient de la même manière.

(27.45)
Depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre.

(27.46)
Et vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Éli, Éli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

(27.47)
Quelques-un de ceux qui étaient là, l'ayant entendu, dirent: Il appelle Élie.

(27.48)
Et aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge, qu'il remplit de vinaigre, et, l'ayant fixée à un roseau, il lui donna à boire.

(27.49)
Mais les autres disaient: Laisse, voyons si Élie viendra le sauver.

(27.50)
Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l'esprit.

(27.51)
Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent,

(27.52)
les sépulcres s'ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent.

(27.53)
Étant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes.

(27.54)
Le centenier et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d'arriver, furent saisis d'une grande frayeur, et dirent: Assurément, cet homme était Fils de Dieu.

(27.55)
Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin; qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée, pour le servir.

(27.56)
Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.

(27.57)
Le soir étant venu, arriva un homme riche d'Arimathée, nommé Joseph, lequel était aussi disciple de Jésus.

(27.58)
Il se rendit vers Pilate, et demanda le corps de Jésus. Et Pilate ordonna de le remettre.

(27.59)
Joseph prit le corps, l'enveloppa d'un linceul blanc,

(27.60)
et le déposa dans un sépulcre neuf, qu'il s'était fait tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l'entrée du sépulcre, et il s'en alla.

(27.61)
Marie de Magdala et l'autre Marie étaient là, assises vis-à-vis du sépulcre.

(27.62)
Le lendemain, qui était le jour après la préparation, les principaux sacrificateurs et les pharisiens allèrent ensemble auprès de Pilate,

(27.63)
et dirent: Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore: Après trois jours je ressusciterai.

(27.64)
Ordonne donc que le sépulcre soit gardé jusqu'au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps, et dire au peuple: Il est ressuscité des morts. Cette dernière imposture serait pire que la première.

(27.65)
Pilate leur dit: Vous avez une garde; allez, gardez-le comme vous l'entendrez.

(27.66)
Ils s'en allèrent, et s'assurèrent du sépulcre au moyen de la garde, après avoir scellé la pierre.


28. Résurrection de Jésus, départ de ses disciples en mission

(28.1)
Après le sabbat, à l'aube du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l'autre Marie allèrent voir le sépulcre.

(28.2)
Et voici, il y eut un grand tremblement de terre; car un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre, et s'assit dessus.

(28.3)
Son aspect était comme l'éclair, et son vêtement blanc comme la neige.

(28.4)
Les gardes tremblèrent de peur, et devinrent comme morts.

(28.5)
Mais l'ange prit la parole, et dit aux femmes: Pour vous, ne craignez pas; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié.

(28.6)
Il n'est point ici; il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez, voyez le lieu où il était couché,

(28.7)
et allez promptement dire à ses disciples qu'il est ressuscité des morts. Et voici, il vous précède en Galilée: c'est là que vous le verrez. Voici, je vous l'ai dit.

(28.8)
Elles s'éloignèrent promptement du sépulcre, avec crainte et avec une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples.

(28.9)
Et voici, Jésus vint à leur rencontre, et dit: Je vous salue. Elles s'approchèrent pour saisir ses pieds, et elles se prosternèrent devant lui.

(28.10)
Alors Jésus leur dit: Ne craignez pas; allez dire à mes frères de se rendre en Galilée: c'est là qu'ils me verront.

(28.11)
Pendant qu'elles étaient en chemin, quelques hommes de la garde entrèrent dans la ville, et annoncèrent aux principaux sacrificateurs tout ce qui était arrivé.

(28.12)
Ceux-ci, après s'être assemblés avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme d'argent,

(28.13)
en disant: Dites: Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant que nous dormions.

(28.14)
Et si le gouverneur l'apprend, nous l'apaiserons, et nous vous tirerons de peine.

(28.15)
Les soldats prirent l'argent, et suivirent les instructions qui leur furent données. Et ce bruit s'est répandu parmi les Juifs, jusqu'à ce jour.

(28.16)
Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée.

(28.17)
Quand ils le virent, ils se prosternèrent devant lui. Mais quelques-uns eurent des doutes.

(28.18)
Jésus, s'étant approché, leur parla ainsi: Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre.

(28.19)
Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit,

(28.20)
et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.



Philémon

1. Paul, prisonnier de Jésus Christ

(1.1)
Paul, prisonnier de Jésus Christ, et le frère Timothée, à Philémon, notre bien-aimé et notre compagnon d'oeuvre,

(1.2)
à la soeur Apphia, à Archippe, notre compagnon de combat, et à l'Église qui est dans ta maison:

(1.3)
que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ!

(1.4)
Je rends continuellement grâces à mon Dieu, faisant mention de toi dans mes prières,

(1.5)
parce que je suis informé de la foi que tu as au Seigneur Jésus et de ta charité pour tous les saints.

(1.6)
Je lui demande que ta participation à la foi soit efficace pour la cause de Christ, en faisant reconnaître en nous toute espèce de bien.

(1.7)
J'ai, en effet, éprouvé beaucoup de joie et de consolation au sujet de ta charité; car par toi, frère, le coeur des saints a été tranquillisé.

(1.8)
C'est pourquoi, bien que j'aie en Christ toute liberté de te prescrire ce qui est convenable,

(1.9)
c'est de préférence au nom de la charité que je t'adresse une prière, étant ce que je suis, Paul, vieillard, et de plus maintenant prisonnier de Jésus Christ.

(1.10)
Je te prie pour mon enfant, que j'ai engendré étant dans les chaînes, Onésime,

(1.11)
qui autrefois t'a été inutile, mais qui maintenant est utile, et à toi et à moi.

(1.12)
Je te le renvoie lui, mes propres entrailles.

(1.13)
J'aurais désiré le retenir auprès de moi, pour qu'il me servît à ta place, pendant que je suis dans les chaînes pour l'Évangile.

(1.14)
Toutefois, je n'ai rien voulu faire sans ton avis, afin que ton bienfait ne soit pas comme forcé, mais qu'il soit volontaire.

(1.15)
Peut-être a-t-il été séparé de toi pour un temps, afin que tu le recouvres pour l'éternité,

(1.16)
non plus comme un esclave, mais comme supérieur à un esclave, comme un frère bien-aimé, de moi particulièrement, et de toi à plus forte raison, soit dans la chair, soit dans le Seigneur.

(1.17)
Si donc tu me tiens pour ton ami, reçois-le comme moi-même.

(1.18)
Et s'il t'a fait quelque tort, ou s'il te doit quelque chose, mets-le sur mon compte.

(1.19)
Moi Paul, je l'écris de ma propre main, -je paierai, pour ne pas te dire que tu te dois toi-même à moi.

(1.20)
Oui, frère, que j'obtienne de toi cet avantage, dans le Seigneur; tranquillise mon coeur en Christ.

(1.21)
C'est en comptant sur ton obéissance que je t'écris, sachant que tu feras même au delà de ce que je dis.

(1.22)
En même temps, prépare-moi un logement, car j'espère vous être rendu, grâce à vos prières.

(1.23)
Épaphras, mon compagnon de captivité en Jésus Christ,

(1.24)
te salue, ainsi que Marc, Aristarque, Démas, Luc, mes compagnons d'oeuvre.

(1.25)
Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit!



Philippiens

1. La captivité de Paul et le progrès de l'Evangile

(1.1)
Paul et Timothée, serviteurs de Jésus Christ, à tous les saints en Jésus Christ qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres:

(1.2)
que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ!

(1.3)
Je rends grâces à mon Dieu de tout le souvenir que je garde de vous,

(1.4)
ne cessant, dans toutes mes prières pour vous tous,

(1.5)
de manifester ma joie au sujet de la part que vous prenez à l'Évangile, depuis le premier jour jusqu'à maintenant.

(1.6)
Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus Christ.

(1.7)
Il est juste que je pense ainsi de vous tous, parce que je vous porte dans mon coeur, soit dans mes liens, soit dans la défense et la confirmation de l'Évangile, vous qui tous participez à la même grâce que moi.

(1.8)
Car Dieu m'est témoin que je vous chéris tous avec la tendresse de Jésus Christ.

(1.9)
Et ce que je demande dans mes prières, c'est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence

(1.10)
pour le discernement des choses les meilleures, afin que vous soyez purs et irréprochables pour le jour de Christ,

(1.11)
remplis du fruit de justice qui est par Jésus Christ, à la gloire et à la louange de Dieu.

(1.12)
Je veux que vous sachiez, frères, que ce qui m'est arrivé a plutôt contribué aux progrès de l'Évangile.

(1.13)
En effet, dans tout le prétoire et partout ailleurs, nul n'ignore que c'est pour Christ que je suis dans les liens,

(1.14)
et la plupart des frères dans le Seigneur, encouragés par mes liens, ont plus d'assurance pour annoncer sans crainte la parole.

(1.15)
Quelques-uns, il est vrai, prêchent Christ par envie et par esprit de dispute; mais d'autres le prêchent avec des dispositions bienveillantes.

(1.16)
Ceux-ci agissent par amour, sachant que je suis établi pour la défense de l'Évangile,

(1.17)
tandis que ceux-là, animés d'un esprit de dispute, annoncent Christ par des motifs qui ne sont pas purs et avec la pensée de me susciter quelque tribulation dans mes liens.

(1.18)
Qu'importe? De toute manière, que ce soit pour l'apparence, que ce soit sincèrement, Christ n'est pas moins annoncé: je m'en réjouis, et je m'en réjouirai encore.

(1.19)
Car je sais que cela tournera à mon salut, grâce à vos prières et à l'assistance de l'Esprit de Jésus Christ,

(1.20)
selon ma ferme attente et mon espérance que je n'aurai honte de rien, mais que, maintenant comme toujours, Christ sera glorifié dans mon corps avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit par ma mort;

(1.21)
car Christ est ma vie, et la mort m'est un gain.

(1.22)
Mais s'il est utile pour mon oeuvre que je vive dans la chair, je ne saurais dire ce que je dois préférer.

(1.23)
Je suis pressé des deux côtés: j'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur;

(1.24)
mais à cause de vous il est plus nécessaire que je demeure dans la chair.

(1.25)
Et je suis persuadé, je sais que je demeurerai et que je resterai avec vous tous, pour votre avancement et pour votre joie dans la foi,

(1.26)
afin que, par mon retour auprès de vous, vous ayez en moi un abondant sujet de vous glorifier en Jésus Christ.

(1.27)
Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de l'Évangile de Christ, afin que, soit que je vienne vous voir, soit que je reste absent, j'entende dire de vous que vous demeurez fermes dans un même esprit, combattant d'une même âme pour la foi de l'Évangile,

(1.28)
sans vous laisser aucunement effrayer par les adversaires, ce qui est pour eux une preuve de perdition, mais pour vous de salut;

(1.29)
et cela de la part de Dieu, car il vous a été fait la grâce, par rapport à Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui,

(1.30)
en soutenant le même combat que vous m'avez vu soutenir, et que vous apprenez maintenant que je soutiens.


2. Concorde et humilité, la tâche des chrétiens

(2.1)
Si donc il y a quelque consolation en Christ, s'il y a quelque soulagement dans la charité, s'il y a quelque union d'esprit, s'il y a quelque compassion et quelque miséricorde,

(2.2)
rendez ma joie parfaite, ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée.

(2.3)
Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes.

(2.4)
Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres.

(2.5)
Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ,

(2.6)
lequel, existant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu,

(2.7)
mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme,

(2.8)
il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix.

(2.9)
C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom,

(2.10)
afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre,

(2.11)
et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.

(2.12)
Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non seulement comme en ma présence, mais bien plus encore maintenant que je suis absent;

(2.13)
car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir.

(2.14)
Faites toutes choses sans murmures ni hésitations,

(2.15)
afin que vous soyez irréprochables et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d'une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde,

(2.16)
portant la parole de vie; et je pourrai me glorifier, au jour de Christ, de n'avoir pas couru en vain ni travaillé en vain.

(2.17)
Et même si je sers de libation pour le sacrifice et pour le service de votre foi, je m'en réjouis, et je me réjouis avec vous tous.

(2.18)
Vous aussi, réjouissez-vous de même, et réjouissez-vous avec moi.

(2.19)
J'espère dans le Seigneur Jésus vous envoyer bientôt Timothée, afin d'être encouragé moi-même en apprenant ce qui vous concerne.

(2.20)
Car je n'ai personne ici qui partage mes sentiments, pour prendre sincèrement à coeur votre situation;

(2.21)
tous, en effet, cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus Christ.

(2.22)
Vous savez qu'il a été mis à l'épreuve, en se consacrant au service de l'Évangile avec moi, comme un enfant avec son père.

(2.23)
J'espère donc vous l'envoyer dès que j'apercevrai l'issue de l'état où je suis;

(2.24)
et j'ai cette confiance dans le Seigneur que moi-même aussi j'irai bientôt.

(2.25)
J'ai estimé nécessaire de vous envoyer mon frère Épaphrodite, mon compagnon d'oeuvre et de combat, par qui vous m'avez fait parvenir de quoi pourvoir à mes besoins.

(2.26)
Car il désirait vous voir tous, et il était fort en peine de ce que vous aviez appris sa maladie.

(2.27)
Il a été malade, en effet, et tout près de la mort; mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n'eusse pas tristesse sur tristesse.

(2.28)
Je l'ai donc envoyé avec d'autant plus d'empressement, afin que vous vous réjouissiez de le revoir, et que je sois moi-même moins triste.

(2.29)
Recevez-le donc dans le Seigneur avec une joie entière, et honorez de tels hommes.

(2.30)
Car c'est pour l'oeuvre de Christ qu'il a été près de la mort, ayant exposé sa vie afin de suppléer à votre absence dans le service que vous me rendiez.


3. La vraie justice et l'élan vers le Christ

(3.1)
Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur. Je ne me lasse point de vous écrire les mêmes choses, et pour vous cela est salutaire.

(3.2)
Prenez garde aux chiens, prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde aux faux circoncis.

(3.3)
Car les circoncis, c'est nous, qui rendons à Dieu notre culte par l'Esprit de Dieu, qui nous glorifions en Jésus Christ, et qui ne mettons point notre confiance en la chair.

(3.4)
Moi aussi, cependant, j'aurais sujet de mettre ma confiance en la chair. Si quelque autre croit pouvoir se confier en la chair, je le puis bien davantage,

(3.5)
moi, circoncis le huitième jour, de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d'Hébreux; quant à la loi, pharisien;

(3.6)
quant au zèle, persécuteur de l'Église; irréprochable, à l'égard de la justice de la loi.

(3.7)
Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ.

(3.8)
Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus Christ mon Seigneur, pour lequel j'ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ,

(3.9)
et d'être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi,

(3.10)
Afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort, pour parvenir,

(3.11)
si je puis, à la résurrection d'entre les morts.

(3.12)
Ce n'est pas que j'aie déjà remporté le prix, ou que j'aie déjà atteint la perfection; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j'ai été saisi par Jésus Christ.

(3.13)
Frères, je ne pense pas l'avoir saisi; mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant,

(3.14)
je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus Christ.

(3.15)
Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée; et si vous êtes en quelque point d'un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus.

(3.16)
Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d'un même pas.

(3.17)
Soyez tous mes imitateurs, frères, et portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous.

(3.18)
Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j'en parle maintenant encore en pleurant.

(3.19)
Leur fin sera la perdition; ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu'aux choses de la terre.

(3.20)
Mais notre cité à nous est dans les cieux, d'où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus Christ,

(3.21)
qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu'il a de s'assujettir toutes choses.


4. Concorde, joie, paix

(4.1)
C'est pourquoi, mes bien-aimés, et très chers frères, vous qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés!

(4.2)
J'exhorte Évodie et j'exhorte Syntyche à être d'un même sentiment dans le Seigneur.

(4.3)
Et toi aussi, fidèle collègue, oui, je te prie de les aider, elles qui ont combattu pour l'Évangile avec moi, et avec Clément et mes autres compagnons d'oeuvre, dont les noms sont dans le livre de vie.

(4.4)
Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur; je le répète, réjouissez-vous.

(4.5)
Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche.

(4.6)
Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces.

(4.7)
Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées en Jésus Christ.

(4.8)
Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l'approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l'objet de vos pensées.

(4.9)
Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi, et ce que vous avez vu en moi, pratiquez-le. Et le Dieu de paix sera avec vous.

(4.10)
J'ai éprouvé une grande joie dans le Seigneur de ce que vous avez pu enfin renouveler l'expression de vos sentiments pour moi; vous y pensiez bien, mais l'occasion vous manquait.

(4.11)
Ce n'est pas en vue de mes besoins que je dis cela, car j'ai appris à être content de l'état où je me trouve.

(4.12)
Je sais vivre dans l'humiliation, et je sais vivre dans l'abondance. En tout et partout j'ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l'abondance et à être dans la disette.

(4.13)
Je puis tout par celui qui me fortifie.

(4.14)
Cependant vous avez bien fait de prendre part à ma détresse.

(4.15)
Vous le savez vous-mêmes, Philippiens, au commencement de la prédication de l'Évangile, lorsque je partis de la Macédoine, aucune Église n'entra en compte avec moi pour ce qu'elle donnait et recevait;

(4.16)
vous fûtes les seuls à le faire, car vous m'envoyâtes déjà à Thessalonique, et à deux reprises, de quoi pourvoir à mes besoins.

(4.17)
Ce n'est pas que je recherche les dons; mais je recherche le fruit qui abonde pour votre compte.

(4.18)
J'ai tout reçu, et je suis dans l'abondance; j'ai été comblé de biens, en recevant par Épaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte, et qui lui est agréable.

(4.19)
Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus Christ.

(4.20)
A notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles! Amen!

(4.21)
Saluez tous les saints en Jésus Christ. Les frères qui sont avec moi vous saluent.

(4.22)
Tous les saints vous saluent, et principalement ceux de la maison de César.

(4.23)
Que la grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit!



Pierre 1

1. Vivre en enfant de Dieu dans la charité et la simplicité

(1.1)
Pierre, apôtre de Jésus Christ, à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la Bithynie,

(1.2)
et qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l'Esprit, afin qu'ils deviennent obéissants, et qu'ils participent à l'aspersion du sang de Jésus Christ: que la grâce et la paix vous soient multipliées!

(1.3)
Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus Christ d'entre les morts,

(1.4)
pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux,

(1.5)
à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps!

(1.6)
C'est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par divers épreuves,

(1.7)
afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus Christ apparaîtra,

(1.8)
lui que vous aimez sans l'avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d'une joie ineffable et glorieuse,

(1.9)
parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi.

(1.10)
Les prophètes, qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs investigations,

(1.11)
voulant sonder l'époque et les circonstances marquées par l'Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d'avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies.

(1.12)
Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l'Évangile par le Saint Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards.

(1.13)
C'est pourquoi, ceignez les reins de votre entendement, soyez sobres, et ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée, lorsque Jésus Christ apparaîtra.

(1.14)
Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux convoitises que vous aviez autrefois, quand vous étiez dans l'ignorance.

(1.15)
Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu'il est écrit:

(1.16)
Vous serez saints, car je suis saint.

(1.17)
Et si vous invoquez comme Père celui qui juge selon l'oeuvre de chacun, sans acception de personnes, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre pèlerinage,

(1.18)
sachant que ce n'est pas par des choses périssables, par de l'argent ou de l'or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous avez héritée de vos pères,

(1.19)
mais par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache,

(1.20)
prédestiné avant la fondation du monde, et manifesté à la fin des temps, à cause de vous,

(1.21)
qui par lui croyez en Dieu, lequel l'a ressuscité des morts et lui a donné la gloire, en sorte que votre foi et votre espérance reposent sur Dieu.

(1.22)
Ayant purifié vos âmes en obéissant à la vérité pour avoir un amour fraternel sincère, aimez-vous ardemment les uns les autres, de tout votre coeur,

(1.23)
puisque vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu.

(1.24)
Car Toute chair est comme l'herbe, Et toute sa gloire comme la fleur de l'herbe. L'herbe sèche, et la fleur tombe;

(1.25)
Mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Et cette parole est celle qui vous a été annoncée par l'Évangile.


2. Le fondement et la mission de l'Eglise

(2.1)
Rejetant donc toute malice et toute ruse, la dissimulation, l'envie, et toute médisance,

(2.2)
désirez, comme des enfants nouveau-nés, le lait spirituel et pur, afin que par lui vous croissiez pour le salut,

(2.3)
si vous avez goûté que le Seigneur est bon.

(2.4)
Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu;

(2.5)
et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d'offrir des victimes spirituelles, agréables à Dieu par Jésus Christ.

(2.6)
Car il est dit dans l'Écriture: Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse; Et celui qui croit en elle ne sera point confus.

(2.7)
L'honneur est donc pour vous, qui croyez. Mais, pour les incrédules, La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l'angle, Et une pierre d'achoppement Et un rocher de scandale;

(2.8)
ils s'y heurtent pour n'avoir pas cru à la parole, et c'est à cela qu'ils sont destinés.

(2.9)
Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière,

(2.10)
vous qui autrefois n'étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n'aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde.

(2.11)
Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l'âme.

(2.12)
Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes oeuvres, et glorifient Dieu, au jour où il les visitera.

(2.13)
Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute autorité établie parmi les hommes, soit au roi comme souverain,

(2.14)
soit aux gouverneurs comme envoyés par lui pour punir les malfaiteurs et pour approuver les gens de bien.

(2.15)
Car c'est la volonté de Dieu qu'en pratiquant le bien vous réduisiez au silence les hommes ignorants et insensés,

(2.16)
étant libres, sans faire de la liberté un voile qui couvre la méchanceté, mais agissant comme des serviteurs de Dieu.

(2.17)
Honorez tout le monde; aimez les frères; craignez Dieu; honorez le roi.

(2.18)
Serviteurs, soyez soumis en toute crainte à vos maîtres, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais aussi à ceux qui sont d'un caractère difficile.

(2.19)
Car c'est une grâce que de supporter des afflictions par motif de conscience envers Dieu, quand on souffre injustement.

(2.20)
En effet, quelle gloire y a-t-il à supporter de mauvais traitements pour avoir commis des fautes? Mais si vous supportez la souffrance lorsque vous faites ce qui est bien, c'est une grâce devant Dieu.

(2.21)
Et c'est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces,

(2.22)
Lui qui n'a point commis de péché, Et dans la bouche duquel il ne s'est point trouvé de fraude;

(2.23)
lui qui, injurié, ne rendait point d'injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s'en remettait à celui qui juge justement;

(2.24)
lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris.

(2.25)
Car vous étiez comme des brebis errantes. Mais maintenant vous êtes retournés vers le pasteur et le gardien de vos âmes.


3. La vie conjugale, la confiance face à la persécution

(3.1)
Femmes, soyez de mêmes soumises à vos maris, afin que, si quelques-uns n'obéissent point à la parole, ils soient gagnés sans parole par la conduite de leurs femmes,

(3.2)
en voyant votre manière de vivre chaste et réservée.

(3.3)
Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d'or, ou les habits qu'on revêt,

(3.4)
mais la parure intérieure et cachée dans le coeur, la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible, qui est d'un grand prix devant Dieu.

(3.5)
Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leurs maris,

(3.6)
comme Sara, qui obéissait à Abraham et l'appelait son seigneur. C'est d'elle que vous êtes devenues les filles, en faisant ce qui est bien, sans vous laisser troubler par aucune crainte.

(3.7)
Maris, montrer à votre tour de la sagesse dans vos rapports avec vos femmes, comme avec un sexe plus faible; honorez-les, comme devant aussi hériter avec vous de la grâce de la vie. Qu'il en soit ainsi, afin que rien ne vienne faire obstacle à vos prières.

(3.8)
Enfin, soyez tous animés des mêmes pensées et des mêmes sentiments, pleins d'amour fraternel, de compassion, d'humilité.

(3.9)
Ne rendez point mal pour mal, ou injure pour injure; bénissez, au contraire, car c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter la bénédiction.

(3.10)
Si quelqu'un, en effet, veut aimer la vie Et voir des jours heureux, Qu'il préserve sa langue du mal Et ses lèvres des paroles trompeuses,

(3.11)
Qu'il s'éloigne du mal et fasse le bien, Qu'il recherche la paix et la poursuive;

(3.12)
Car les yeux du Seigneur sont sur les justes Et ses oreilles sont attentives à leur prière, Mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal.

(3.13)
Et qui vous maltraitera, si vous êtes zélés pour le bien?

(3.14)
D'ailleurs, quand vous souffririez pour la justice, vous seriez heureux. N'ayez d'eux aucune crainte, et ne soyez pas troublés;

(3.15)
Mais sanctifiez dans vos coeurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous,

(3.16)
et ayant une bonne conscience, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ceux qui décrient votre bonne conduite en Christ soient couverts de confusion.

(3.17)
Car il vaut mieux souffrir, si telle est la volonté de Dieu, en faisant le bien qu'en faisant le mal.

(3.18)
Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l'Esprit,

(3.19)
dans lequel aussi il est allé prêcher aux esprits en prison,

(3.20)
qui autrefois avaient été incrédules, lorsque la patience de Dieu se prolongeait, aux jours de Noé, pendant la construction de l'arche, dans laquelle un petit nombre de personnes, c'est-à-dire huit, furent sauvées à travers l'eau.

(3.21)
Cette eau était une figure du baptême, qui n'est pas la purification des souillures du corps, mais l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu, et qui maintenant vous sauve, vous aussi, par la résurrection de Jésus Christ,

(3.22)
qui est à la droite de Dieu, depuis qu'il est allé au ciel, et que les anges, les autorités et les puissances, lui ont été soumis.


4. La rupture avec le péché

(4.1)
Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée. Car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché,

(4.2)
afin de vivre, non plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu, pendant le temps qui lui reste à vivre dans la chair.

(4.3)
C'est assez, en effet, d'avoir dans le temps passé accompli la volonté des païens, en marchant dans la dissolution, les convoitises, l'ivrognerie, les excès du manger et du boire, et les idolâtries criminelles.

(4.4)
Aussi trouvent-ils étrange que vous ne vous précipitiez pas avec eux dans le même débordement de débauche, et ils vous calomnient.

(4.5)
Ils rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts.

(4.6)
Car l'Évangile a été aussi annoncé aux morts, afin que, après avoir été jugés comme les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l'Esprit.

(4.7)
La fin de toutes choses est proche. Soyez donc sages et sobres, pour vaquer à la prière.

(4.8)
Avant tout, ayez les uns pour les autres une ardente charité, car La charité couvre une multitude de péchés.

(4.9)
Exercez l'hospitalité les uns envers les autres, sans murmures.

(4.10)
Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu'il a reçu,

(4.11)
Si quelqu'un parle, que ce soit comme annonçant les oracles de Dieu; si quelqu'un remplit un ministère, qu'il le remplisse selon la force que Dieu communique, afin qu'en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance, aux siècles des siècles. Amen!

(4.12)
Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d'une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver.

(4.13)
Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l'allégresse lorsque sa gloire apparaîtra.

(4.14)
Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu, repose sur vous.

(4.15)
Que nul de vous, en effet, ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s'ingérant dans les affaires d'autrui.

(4.16)
Mais si quelqu'un souffre comme chrétien, qu'il n'en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom.

(4.17)
Car c'est le moment où le jugement va commencer par la maison de Dieu. Or, si c'est par nous qu'il commence, quelle sera la fin de ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de Dieu?

(4.18)
Et si le juste se sauve avec peine, que deviendront l'impie et le pécheur?

(4.19)
Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien.


5. Humilité et fermeté dans la foi

(5.1)
Voici les exhortations que j'adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée:

(5.2)
Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu; non pour un gain sordide, mais avec dévouement;

(5.3)
non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau.

(5.4)
Et lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire.

(5.5)
De mêmes, vous qui êtes jeunes, soyez soumis aux anciens. Et tous, dans vos rapports mutuels, revêtez-vous d'humilité; car Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles.

(5.6)
Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève au temps convenable;

(5.7)
et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous.

(5.8)
Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera.

(5.9)
Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde.

(5.10)
Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Jésus Christ à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables.

(5.11)
A lui soit la puissance aux siècles des siècles! Amen!

(5.12)
C'est par Silvain, qui est à mes yeux un frère fidèle, que je vous écris ce peu de mots, pour vous exhorter et pour vous attester que la grâce de Dieu à laquelle vous êtes attachés est la véritable.

(5.13)
L'Église des élus qui est à Babylone vous salue, ainsi que Marc, mon fils.

(5.14)
Saluez-vous les uns les autres par un baiser d'affection. Que la paix soit avec vous tous qui êtes en Christ!



Pierre 2

1. La vocation chrétienne

(1.1)
Simon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi du même prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus Christ:

(1.2)
que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur!

(1.3)
Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu,

(1.4)
lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise,

(1.5)
à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science,

(1.6)
à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété,

(1.7)
à la piété l'amour fraternel, à l'amour fraternel la charité.

(1.8)
Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ.

(1.9)
Mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés.

(1.10)
C'est pourquoi, frères, appliquez-vous d'autant plus à affermir votre vocation et votre élection; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais.

(1.11)
C'est ainsi, en effet, que l'entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ vous sera pleinement accordée.

(1.12)
Voilà pourquoi je prendrai soin de vous rappeler ces choses, bien que vous les sachiez et que vous soyez affermis dans la vérité présente.

(1.13)
Et je regarde comme un devoir, aussi longtemps que je suis dans cette tente, de vous tenir en éveil par des avertissements,

(1.14)
car je sais que je la quitterai subitement, ainsi que notre Seigneur Jésus Christ me l'a fait connaître.

(1.15)
Mais j'aurai soin qu'après mon départ vous puissiez toujours vous souvenir de ces choses.

(1.16)
Ce n'est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues, que nous vous avons fait connaître la puissance et l'avènement de notre Seigneur Jésus Christ, mais c'est comme ayant vu sa majesté de nos propres yeux.

(1.17)
Car il a reçu de Dieu le Père honneur et gloire, quand la gloire magnifique lui fit entendre une voix qui disait: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection.

(1.18)
Et nous avons entendu cette voix venant du ciel, lorsque nous étions avec lui sur la sainte montagne.

(1.19)
Et nous tenons pour d'autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour vienne à paraître et que l'étoile du matin se lève dans vos coeurs;

(1.20)
sachant tout d'abord vous-mêmes qu'aucune prophétie de l'Écriture ne peut être un objet d'interprétation particulière,

(1.21)
car ce n'est pas par une volonté d'homme qu'une prophétie a jamais été apportée, mais c'est poussés par le Saint Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu.


2. Contre les faux docteurs

(2.1)
Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine.

(2.2)
Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d'eux.

(2.3)
Par cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses, eux que menace depuis longtemps la condamnation, et dont la ruine ne sommeille point.

(2.4)
Car, si Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché, mais s'il les a précipités dans les abîmes de ténèbres et les réserve pour le jugement;

(2.5)
s'il n'a pas épargné l'ancien monde, mais s'il a sauvé Noé, lui huitième, ce prédicateur de la justice, lorsqu'il fit venir le déluge sur un monde d'impies;

(2.6)
s'il a condamné à la destruction et réduit en cendres les villes de Sodome et de Gomorrhe, les donnant comme exemple aux impies à venir,

(2.7)
et s'il a délivré le juste Lot, profondément attristé de la conduite de ces hommes sans frein dans leur dissolution

(2.8)
(car ce juste, qui habitait au milieu d'eux, tourmentait journellement son âme juste à cause de ce qu'il voyait et entendait de leurs oeuvres criminelles);

(2.9)
le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les hommes pieux, et réserver les injustes pour êtres punis au jour du jugement,

(2.10)
ceux surtout qui vont après la chair dans un désir d'impureté et qui méprisent l'autorité. Audacieux et arrogants, ils ne craignent pas d'injurier les gloires,

(2.11)
tandis que les anges, supérieurs en force et en puissance, ne portent pas contre elles de jugement injurieux devant le Seigneur.

(2.12)
Mais eux, semblables à des brutes qui s'abandonnent à leurs penchants naturels et qui sont nées pour êtres prises et détruites, ils parlent d'une manière injurieuse de ce qu'ils ignorent, et ils périront par leur propre corruption,

(2.13)
recevant ainsi le salaire de leur iniquité. Ils trouvent leurs délices à se livrer au plaisir en plein jour; hommes tarés et souillés, ils se délectent dans leurs tromperies, en faisant bonne chère avec vous.

(2.14)
Ils ont les yeux pleins d'adultère et insatiables de péché; ils amorcent les âmes mal affermies; ils ont le coeur exercé à la cupidité; ce sont des enfants de malédiction.

(2.15)
Après avoir quitté le droit chemin, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam, fils de Bosor, qui aima le salaire de l'iniquité,

(2.16)
mais qui fut repris pour sa transgression: une ânesse muette, faisant entendre une voix d'homme, arrêta la démence du prophète.

(2.17)
Ces gens-là sont des fontaines sans eau, des nuées que chasse un tourbillon: l'obscurité des ténèbres leur est réservée.

(2.18)
Avec des discours enflés de vanité, ils amorcent par les convoitises de la chair, par les dissolutions, ceux qui viennent à peine d'échapper aux hommes qui vivent dans l'égarement;

(2.19)
ils leur promettent la liberté, quand ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui.

(2.20)
En effet, si, après s'être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, ils s'y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première.

(2.21)
Car mieux valait pour eux n'avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l'avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné.

(2.22)
Il leur est arrivé ce que dit un proverbe vrai: Le chien est retourné à ce qu'il avait vomi, et la truie lavée s'est vautrée dans le bourbier.


3. Le jour du Seigneur tarde, mais il viendra

(3.1)
Voici déjà, bien-aimés, la seconde lettre que je vous écris. Dans l'une et dans l'autre je cherche à éveiller par des avertissements votre saine intelligence,

(3.2)
afin que vous vous souveniez des choses annoncées d'avance par les saints prophètes, et du commandement du Seigneur et Sauveur,

(3.3)
enseigné par vos apôtres, sachant avant tout que, dans les derniers jours, il viendra des moqueurs avec leurs railleries, marchant selon leurs propres convoitises,

(3.4)
et disant: Où est la promesse de son avènement? Car, depuis que les pères sont morts, tout demeure comme dès le commencement de la création.

(3.5)
Ils veulent ignorer, en effet, que des cieux existèrent autrefois par la parole de Dieu, de même qu'une terre tirée de l'eau et formée au moyen de l'eau,

(3.6)
et que par ces choses le monde d'alors périt, submergé par l'eau,

(3.7)
tandis que, par la même parole, les cieux et la terre d'à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies.

(3.8)
Mais il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c'est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour.

(3.9)
Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance.

(3.10)
Le jour du Seigneur viendra comme un voleur; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les oeuvres qu'elle renferme sera consumée.

(3.11)
Puisque donc toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et votre piété,

(3.12)
tandis que vous attendez et hâtez l'avènement du jour de Dieu, à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront!

(3.13)
Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera.

(3.14)
C'est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, appliquez-vous à être trouvés par lui sans tache et irrépréhensibles dans la paix.

(3.15)
Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l'a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée.

(3.16)
C'est ce qu'il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine.

(3.17)
Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis, mettez-vous sur vos gardes, de peur qu'entraînés par l'égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté.

(3.18)
Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. A lui soit la gloire, maintenant et pour l'éternité! Amen!



Romains

1. Paul et les chrétiens de Rome

(1.1)
Paul, serviteur de Jésus Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l'Évangile de Dieu, -

(1.2)
qui avait été promis auparavant de la part de Dieu par ses prophètes dans les saintes Écritures,

(1.3)
et qui concerne son Fils (né de la postérité de David, selon la chair,

(1.4)
et déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l'Esprit de sainteté, par sa résurrection d'entre les morts), Jésus Christ notre Seigneur,

(1.5)
par qui nous avons reçu la grâce et l'apostolat, pour amener en son nom à l'obéissance de la foi tous les païens,

(1.6)
parmi lesquels vous êtes aussi, vous qui avez été appelés par Jésus Christ-

(1.7)
à tous ceux qui, à Rome, sont bien-aimés de Dieu, appelés à être saints: que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ!

(1.8)
Je rends d'abord grâces à mon Dieu par Jésus Christ, au sujet de vous tous, de ce que votre foi est renommée dans le monde entier.

(1.9)
Dieu, que je sers en mon esprit dans l'Évangile de son Fils, m'est témoin que je fais sans cesse mention de vous,

(1.10)
demandant continuellement dans mes prières d'avoir enfin, par sa volonté, le bonheur d'aller vers vous.

(1.11)
Car je désire vous voir, pour vous communiquer quelque don spirituel, afin que vous soyez affermis,

(1.12)
ou plutôt, afin que nous soyons encouragés ensemble au milieu de vous par la foi qui nous est commune, à vous et à moi.

(1.13)
Je ne veux pas vous laisser ignorer, frères, que j'ai souvent formé le projet d'aller vous voir, afin de recueillir quelque fruit parmi vous, comme parmi les autres nations; mais j'en ai été empêché jusqu'ici.

(1.14)
Je me dois aux Grecs et aux barbares, aux savants et aux ignorants.

(1.15)
Ainsi j'ai un vif désir de vous annoncer aussi l'Évangile, à vous qui êtes à Rome.

(1.16)
Car je n'ai point honte de l'Évangile: c'est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec,

(1.17)
parce qu'en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi, selon qu'il est écrit: Le juste vivra par la foi.

(1.18)
La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive,

(1.19)
car ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître.

(1.20)
En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l'oeil, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables,

(1.21)
puisque ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres.

(1.22)
Se vantant d'être sages, ils sont devenus fous;

(1.23)
et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l'homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles.

(1.24)
C'est pourquoi Dieu les a livrés à l'impureté, selon les convoitises de leurs coeurs; en sorte qu'ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps;

(1.25)
eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen!

(1.26)
C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes: car leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature;

(1.27)
et de même les hommes, abandonnant l'usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement.

(1.28)
Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes,

(1.29)
étant remplis de toute espèce d'injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice; pleins d'envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité;

(1.30)
rapporteurs, médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, dépourvus d'intelligence,

(1.31)
de loyauté, d'affection naturelle, de miséricorde.

(1.32)
Et, bien qu'ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais ils approuvent ceux qui les font.


2. Le jugement de Dieu, la désobéissance d'Israël

(2.1)
O homme, qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable; car, en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses.

(2.2)
Nous savons, en effet, que le jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses est selon la vérité.

(2.3)
Et penses-tu, ô homme, qui juges ceux qui commettent de telles choses, et qui les fais, que tu échapperas au jugement de Dieu?

(2.4)
Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance?

(2.5)
Mais, par ton endurcissement et par ton coeur impénitent, tu t'amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu,

(2.6)
qui rendra à chacun selon ses oeuvres;

(2.7)
réservant la vie éternelle à ceux qui, par la persévérance à bien faire, cherchent l'honneur, la gloire et l'immortalité;

(2.8)
mais l'irritation et la colère à ceux qui, par esprit de dispute, sont rebelles à la vérité et obéissent à l'injustice.

(2.9)
Tribulation et angoisse sur toute âme d'homme qui fait le mal, sur le Juif premièrement, puis sur le Grec!

(2.10)
Gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien, pour le Juif premièrement, puis pour le Grec!

(2.11)
Car devant Dieu il n'y a point d'acception de personnes.

(2.12)
Tous ceux qui ont péché sans la loi périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché avec la loi seront jugés par la loi.

(2.13)
Ce ne sont pas, en effet, ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés.

(2.14)
Quand les païens, qui n'ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n'ont point la loi, une loi pour eux-mêmes;

(2.15)
ils montrent que l'oeuvre de la loi est écrite dans leurs coeurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s'accusant ou se défendant tour à tour.

(2.16)
C'est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus Christ les actions secrètes des hommes.

(2.17)
Toi qui te donnes le nom de Juif, qui te reposes sur la loi, qui te glorifies de Dieu,

(2.18)
qui connais sa volonté, qui apprécies la différence des choses, étant instruit par la loi;

(2.19)
toi qui te flattes d'être le conducteur des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres,

(2.20)
le docteur des insensés, le maître des ignorants, parce que tu as dans la loi la règle de la science et de la vérité;

(2.21)
toi donc, qui enseignes les autres, tu ne t'enseignes pas toi-même! Toi qui prêches de ne pas dérober, tu dérobes!

(2.22)
Toi qui dis de ne pas commettre d'adultère, tu commets l'adultère! Toi qui as en abomination les idoles, tu commets des sacrilèges!

(2.23)
Toi qui te fais une gloire de la loi, tu déshonores Dieu par la transgression de la loi!

(2.24)
Car le nom de Dieu est à cause de vous blasphémé parmi les païens, comme cela est écrit.

(2.25)
La circoncision est utile, si tu mets en pratique la loi; mais si tu transgresses la loi, ta circoncision devient incirconcision.

(2.26)
Si donc l'incirconcis observe les ordonnances de la loi, son incirconcision ne sera-t-elle pas tenue pour circoncision?

(2.27)
L'incirconcis de nature, qui accomplit la loi, ne te condamnera-t-il pas, toi qui la transgresses, tout en ayant la lettre de la loi et la circoncision?

(2.28)
Le Juif, ce n'est pas celui qui en a les dehors; et la circoncision, ce n'est pas celle qui est visible dans la chair.

(2.29)
Mais le Juif, c'est celui qui l'est intérieurement; et la circoncision, c'est celle du coeur, selon l'esprit et non selon la lettre. La louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu.


3. L'universalité de la désobéissance

(3.1)
Quel est donc l'avantage des Juifs, ou quelle est l'utilité de la circoncision?

(3.2)
Il est grand de toute manière, et tout d'abord en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiés.

(3.3)
Eh quoi! si quelques-uns n'ont pas cru, leur incrédulité anéantira-t-elle la fidélité de Dieu?

(3.4)
Loin de là! Que Dieu, au contraire, soit reconnu pour vrai, et tout homme pour menteur, selon qu'il est écrit: Afin que tu sois trouvé juste dans tes paroles, Et que tu triomphes lorsqu'on te juge.

(3.5)
Mais si notre injustice établit la justice de Dieu, que dirons-nous? Dieu est-il injuste quand il déchaîne sa colère? (Je parle à la manière des hommes.)

(3.6)
Loin de là! Autrement, comment Dieu jugerait-il le monde?

(3.7)
Et si, par mon mensonge, la vérité de Dieu éclate davantage pour sa gloire, pourquoi suis-je moi-même encore jugé comme pécheur?

(3.8)
Et pourquoi ne ferions-nous pas le mal afin qu'il en arrive du bien, comme quelques-uns, qui nous calomnient, prétendent que nous le disons? La condamnation de ces gens est juste.

(3.9)
Quoi donc! sommes-nous plus excellents? Nullement. Car nous avons déjà prouvé que tous, Juifs et Grecs, sont sous l'empire du péché,

(3.10)
selon qu'il est écrit: Il n'y a point de juste, Pas même un seul;

(3.11)
Nul n'est intelligent, Nul ne cherche Dieu; Tous sont égarés, tous sont pervertis;

(3.12)
Il n'en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul;

(3.13)
Leur gosier est un sépulcre ouvert; Ils se servent de leurs langues pour tromper; Ils ont sous leurs lèvres un venin d'aspic;

(3.14)
Leur bouche est pleine de malédiction et d'amertume;

(3.15)
Ils ont les pieds légers pour répandre le sang;

(3.16)
La destruction et le malheur sont sur leur route;

(3.17)
Ils ne connaissent pas le chemin de la paix;

(3.18)
La crainte de Dieu n'est pas devant leurs yeux.

(3.19)
Or, nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu.

(3.20)
Car nul ne sera justifié devant lui par les oeuvres de la loi, puisque c'est par la loi que vient la connaissance du péché.

(3.21)
Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu, à laquelle rendent témoignage la loi et les prophètes,

(3.22)
justice de Dieu par la foi en Jésus Christ pour tous ceux qui croient. Il n'y a point de distinction.

(3.23)
Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu;

(3.24)
et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus Christ.

(3.25)
C'est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, afin, dis-je,

(3.26)
de montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus.

(3.27)
Où donc est le sujet de se glorifier? Il est exclu. Par quelle loi? Par la loi des oeuvres? Non, mais par la loi de la foi.

(3.28)
Car nous pensons que l'homme est justifié par la foi, sans les oeuvres de la loi.

(3.29)
Ou bien Dieu est-il seulement le Dieu des Juifs? Ne l'est-il pas aussi des païens? Oui, il l'est aussi des païens,

(3.30)
puisqu'il y a un seul Dieu, qui justifiera par la foi les circoncis, et par la foi les incirconcis.

(3.31)
Anéantissons-nous donc la loi par la foi? Loin de là! Au contraire, nous confirmons la loi.


4. Abraham le croyant

(4.1)
Que dirons-nous donc qu'Abraham, notre père, a obtenu selon la chair?

(4.2)
Si Abraham a été justifié par les oeuvres, il a sujet de se glorifier, mais non devant Dieu.

(4.3)
Car que dit l'Écriture? Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice.

(4.4)
Or, à celui qui fait une oeuvre, le salaire est imputé, non comme une grâce, mais comme une chose due;

(4.5)
et à celui qui ne fait point d'oeuvre, mais qui croit en celui qui justifie l'impie, sa foi lui est imputée à justice.

(4.6)
De même David exprime le bonheur de l'homme à qui Dieu impute la justice sans les oeuvres:

(4.7)
Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, Et dont les péchés sont couverts!

(4.8)
Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas son péché!

(4.9)
Ce bonheur n'est-il que pour les circoncis, ou est-il également pour les incirconcis? Car nous disons que la foi fut imputée à justice à Abraham.

(4.10)
Comment donc lui fut-elle imputée? Était-ce après, ou avant sa circoncision? Il n'était pas encore circoncis, il était incirconcis.

(4.11)
Et il reçut le signe de la circoncision, comme sceau de la justice qu'il avait obtenue par la foi quand il était incirconcis, afin d'être le père de tous les incirconcis qui croient, pour que la justice leur fût aussi imputée,

(4.12)
et le père des circoncis, qui ne sont pas seulement circoncis, mais encore qui marchent sur les traces de la foi de notre père Abraham quand il était incirconcis.

(4.13)
En effet, ce n'est pas par la loi que l'héritage du monde a été promis à Abraham ou à sa postérité, c'est par la justice de la foi.

(4.14)
Car, si les héritiers le sont par la loi, la foi est vaine, et la promesse est anéantie,

(4.15)
parce que la loi produit la colère, et que là où il n'y a point de loi il n'y a point non plus de transgression.

(4.16)
C'est pourquoi les héritiers le sont par la foi, pour que ce soit par grâce, afin que la promesse soit assurée à toute la postérité, non seulement à celle qui est sous la loi, mais aussi à celle qui a la foi d'Abraham, notre père à tous, selon qu'il est écrit:

(4.17)
Je t'ai établi père d'un grand nombre de nations. Il est notre père devant celui auquel il a cru, Dieu, qui donne la vie aux morts, et qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient.

(4.18)
Espérant contre toute espérance, il crut, en sorte qu'il devint père d'un grand nombre de nations, selon ce qui lui avait été dit: Telle sera ta postérité.

(4.19)
Et, sans faiblir dans la foi, il ne considéra point que son corps était déjà usé, puisqu'il avait près de cent ans, et que Sara n'était plus en état d'avoir des enfants.

(4.20)
Il ne douta point, par incrédulité, au sujet de la promesse de Dieu; mais il fut fortifié par la foi, donnant gloire à Dieu,

(4.21)
et ayant la pleine conviction que ce qu'il promet il peut aussi l'accomplir.

(4.22)
C'est pourquoi cela lui fut imputé à justice.

(4.23)
Mais ce n'est pas à cause de lui seul qu'il est écrit que cela lui fut imputé;

(4.24)
c'est encore à cause de nous, à qui cela sera imputé, à nous qui croyons en celui qui a ressuscité des morts Jésus notre Seigneur,

(4.25)
lequel a été livré pour nos offenses, et est ressuscité pour notre justification.


5. L'homme réconcilié et sauvé, Adam et Jésus Christ

(5.1)
Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ,

(5.2)
à qui nous devons d'avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu.

(5.3)
Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l'affliction produit la persévérance,

(5.4)
la persévérance la victoire dans l'épreuve, et cette victoire l'espérance.

(5.5)
Or, l'espérance ne trompe point, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint Esprit qui nous a été donné.

(5.6)
Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies.

(5.7)
A peine mourrait-on pour un juste; quelqu'un peut-être mourrait-il pour un homme de bien.

(5.8)
Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous.

(5.9)
A plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère.

(5.10)
Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie.

(5.11)
Et non seulement cela, mais encore nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation.

(5.12)
C'est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort s'est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché,...

(5.13)
car jusqu'à la loi le péché était dans le monde. Or, le péché n'est pas imputé, quand il n'y a point de loi.

(5.14)
Cependant la mort a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, même sur ceux qui n'avaient pas péché par une transgression semblable à celle d'Adam, lequel est la figure de celui qui devait venir.

(5.15)
Mais il n'en est pas du don gratuit comme de l'offense; car, si par l'offense d'un seul il en est beaucoup qui sont morts, à plus forte raison la grâce de Dieu et le don de la grâce venant d'un seul homme, Jésus Christ, ont-ils été abondamment répandus sur beaucoup.

(5.16)
Et il n'en est pas du don comme de ce qui est arrivé par un seul qui a péché; car c'est après une seule offense que le jugement est devenu condamnation, tandis que le don gratuit devient justification après plusieurs offenses.

(5.17)
Si par l'offense d'un seul la mort a régné par lui seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par Jésus Christ lui seul.

(5.18)
Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes.

(5.19)
Car, comme par la désobéissance d'un seul homme beaucoup ont été rendus pécheurs, de même par l'obéissance d'un seul beaucoup seront rendus justes.

(5.20)
Or, la loi est intervenue pour que l'offense abondât, mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé,

(5.21)
afin que, comme le péché a régné par la mort, ainsi la grâce régnât par la justice pour la vie éternelle, par Jésus Christ notre Seigneur.


6. Mort et vie avec Jésus Christ

(6.1)
Que dirons-nous donc? Demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde?

(6.2)
Loin de là! Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché?

(6.3)
Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus Christ, c'est en sa mort que nous avons été baptisés?

(6.4)
Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie.

(6.5)
En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection,

(6.6)
sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché;

(6.7)
car celui qui est mort est libre du péché.

(6.8)
Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui,

(6.9)
sachant que Christ ressuscité des morts ne meurt plus; la mort n'a plus de pouvoir sur lui.

(6.10)
Car il est mort, et c'est pour le péché qu'il est mort une fois pour toutes; il est revenu à la vie, et c'est pour Dieu qu'il vit.

(6.11)
Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus Christ.

(6.12)
Que le péché ne règne donc point dans votre corps mortel, et n'obéissez pas à ses convoitises.

(6.13)
Ne livrez pas vos membres au péché, comme des instruments d'iniquité; mais donnez-vous vous-mêmes à Dieu, comme étant vivants de morts que vous étiez, et offrez à Dieu vos membres, comme des instruments de justice.

(6.14)
Car le péché n'aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce.

(6.15)
Quoi donc! Pécherions-nous, parce que nous sommes, non sous la loi, mais sous la grâce? Loin de là!

(6.16)
Ne savez-vous pas qu'en vous livrant à quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l'obéissance qui conduit à la justice?

(6.17)
Mais grâces soient rendues à Dieu de ce que, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de coeur à la règle de doctrine dans laquelle vous avez été instruits.

(6.18)
Ayant été affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. -

(6.19)
Je parle à la manière des hommes, à cause de la faiblesse de votre chair. -De même donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice, pour arriver à la sainteté.

(6.20)
Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.

(6.21)
Quels fruits portiez-vous alors? Des fruits dont vous rougissez aujourd'hui. Car la fin de ces choses, c'est la mort.

(6.22)
Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.

(6.23)
Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus Christ notre Seigneur.


7. Le chrétien libéré de la loi

(7.1)
Ignorez-vous, frères, -car je parle à des gens qui connaissent la loi, -que la loi exerce son pouvoir sur l'homme aussi longtemps qu'il vit?

(7.2)
Ainsi, une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu'il est vivant; mais si le mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mari.

(7.3)
Si donc, du vivant de son mari, elle devient la femme d'un autre homme, elle sera appelée adultère; mais si le mari meurt, elle est affranchie de la loi, de sorte qu'elle n'est point adultère en devenant la femme d'un autre.

(7.4)
De même, mes frères, vous aussi vous avez été, par le corps de Christ, mis à mort en ce qui concerne la loi, pour que vous apparteniez à un autre, à celui qui est ressuscité des morts, afin que nous portions des fruits pour Dieu.

(7.5)
Car, lorsque nous étions dans la chair, les passions des péchés provoquées par la loi agissaient dans nos membres, de sorte que nous portions des fruits pour la mort.

(7.6)
Mais maintenant, nous avons été dégagés de la loi, étant morts à cette loi sous laquelle nous étions retenus, de sorte que nous servons dans un esprit nouveau, et non selon la lettre qui a vieilli.

(7.7)
Que dirons-nous donc? La loi est-elle péché? Loin de là! Mais je n'ai connu le péché que par la loi. Car je n'aurais pas connu la convoitise, si la loi n'eût dit: Tu ne convoiteras point.

(7.8)
Et le péché, saisissant l'occasion, produisit en moi par le commandement toutes sortes de convoitises; car sans loi le péché est mort.

(7.9)
Pour moi, étant autrefois sans loi, je vivais; mais quand le commandement vint, le péché reprit vie, et moi je mourus.

(7.10)
Ainsi, le commandement qui conduit à la vie se trouva pour moi conduire à la mort.

(7.11)
Car le péché saisissant l'occasion, me séduisit par le commandement, et par lui me fit mourir.

(7.12)
La loi donc est sainte, et le commandement est saint, juste et bon.

(7.13)
Ce qui est bon a-t-il donc été pour moi une cause de mort? Loin de là! Mais c'est le péché, afin qu'il se manifestât comme péché en me donnant la mort par ce qui est bon, et que, par le commandement, il devînt condamnable au plus haut point.

(7.14)
Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle; mais moi, je suis charnel, vendu au péché.

(7.15)
Car je ne sais pas ce que je fais: je ne fais point ce que je veux, et je fais ce que je hais.

(7.16)
Or, si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par là que la loi est bonne.

(7.17)
Et maintenant ce n'est plus moi qui le fais, mais c'est le péché qui habite en moi.

(7.18)
Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair: j'ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien.

(7.19)
Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas.

(7.20)
Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, c'est le péché qui habite en moi.

(7.21)
Je trouve donc en moi cette loi: quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi.

(7.22)
Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l'homme intérieur;

(7.23)
mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans mes membres.

(7.24)
Misérable que je suis! Qui me délivrera du corps de cette mort?...

(7.25)
Grâces soient rendues à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur!... Ainsi donc, moi-même, je suis par l'entendement esclave de la loi de Dieu, et je suis par la chair esclave de la loi du péché.


8. La libération par l'Esprit, la gloire à venir

(8.1)
Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ.

(8.2)
En effet, la loi de l'esprit de vie en Jésus Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort.

(8.3)
Car-chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force, -Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché,

(8.4)
et cela afin que la justice de la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l'esprit.

(8.5)
Ceux, en effet, qui vivent selon la chair, s'affectionnent aux choses de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l'esprit s'affectionnent aux choses de l'esprit.

(8.6)
Et l'affection de la chair, c'est la mort, tandis que l'affection de l'esprit, c'est la vie et la paix;

(8.7)
car l'affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu'elle ne le peut même pas.

(8.8)
Or ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu.

(8.9)
Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l'esprit, si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il ne lui appartient pas.

(8.10)
Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l'esprit est vie à cause de la justice.

(8.11)
Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Christ d'entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.

(8.12)
Ainsi donc, frères, nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la chair.

(8.13)
Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l'Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez,

(8.14)
car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu.

(8.15)
Et vous n'avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions: Abba! Père!

(8.16)
L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.

(8.17)
Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d'être glorifiés avec lui.

(8.18)
J'estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous.

(8.19)
Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu.

(8.20)
Car la création a été soumise à la vanité, -non de son gré, mais à cause de celui qui l'y a soumise, -

(8.21)
avec l'espérance qu'elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu.

(8.22)
Or, nous savons que, jusqu'à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l'enfantement.

(8.23)
Et ce n'est pas elle seulement; mais nous aussi, qui avons les prémices de l'Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l'adoption, la rédemption de notre corps.

(8.24)
Car c'est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l'espérance qu'on voit n'est plus espérance: ce qu'on voit, peut-on l'espérer encore?

(8.25)
Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l'attendons avec persévérance.

(8.26)
De même aussi l'Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il nous convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables;

(8.27)
et celui qui sonde les coeurs connaît quelle est la pensée de l'Esprit, parce que c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints.

(8.28)
Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein.

(8.29)
Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères.

(8.30)
Et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés.

(8.31)
Que dirons-nous donc à l'égard de ces choses? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?

(8.32)
Lui, qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui?

(8.33)
Qui accusera les élus de Dieu? C'est Dieu qui justifie!

(8.34)
Qui les condamnera? Christ est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous!

(8.35)
Qui nous séparera de l'amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée?

(8.36)
selon qu'il est écrit: C'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le jour, Qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.

(8.37)
Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés.

(8.38)
Car j'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir,

(8.39)
ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur.


9. Election et péché d'Israël

(9.1)
Je dis la vérité en Christ, je ne mens point, ma conscience m'en rend témoignage par le Saint Esprit:

(9.2)
J'éprouve une grande tristesse, et j'ai dans le coeur un chagrin continuel.

(9.3)
Car je voudrais moi-même être anathème et séparé de Christ pour mes frères, mes parents selon la chair,

(9.4)
qui sont Israélites, à qui appartiennent l'adoption, et la gloire, et les alliances, et la loi, et le culte,

(9.5)
et les promesses, et les patriarches, et de qui est issu, selon la chair, le Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement. Amen!

(9.6)
Ce n'est point à dire que la parole de Dieu soit restée sans effet. Car tous ceux qui descendent d'Israël ne sont pas Israël,

(9.7)
et, pour être la postérité d'Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants; mais il est dit: En Isaac sera nommée pour toi une postérité,

(9.8)
c'est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité.

(9.9)
Voici, en effet, la parole de la promesse: Je reviendrai à cette même époque, et Sara aura un fils.

(9.10)
Et, de plus, il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut du seul Isaac notre père;

(9.11)
car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et ils n'eussent fait ni bien ni mal, -afin que le dessein d'élection de Dieu subsistât, sans dépendre des oeuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle, -

(9.12)
il fut dit à Rébecca: L'aîné sera assujetti au plus jeune; selon qu'il est écrit:

(9.13)
J'ai aimé Jacob Et j'ai haï Ésaü.

(9.14)
Que dirons-nous donc? Y a-t-il en Dieu de l'injustice? Loin de là!

(9.15)
Car il dit à Moïse: Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j'aurai compassion de qui j'ai compassion.

(9.16)
Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde.

(9.17)
Car l'Écriture dit à Pharaon: Je t'ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance, et afin que mon nom soit publié par toute la terre.

(9.18)
Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut.

(9.19)
Tu me diras: Pourquoi blâme-t-il encore? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté?

(9.20)
O homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu? Le vase d'argile dira-t-il à celui qui l'a formé: Pourquoi m'as-tu fait ainsi?

(9.21)
Le potier n'est-il pas maître de l'argile, pour faire avec la même masse un vase d'honneur et un vase d'un usage vil?

(9.22)
Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition,

(9.23)
et s'il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu'il a d'avance préparés pour la gloire?

(9.24)
Ainsi nous a-t-il appelés, non seulement d'entre les Juifs, mais encore d'entre les païens,

(9.25)
selon qu'il le dit dans Osée: J'appellerai mon peuple celui qui n'était pas mon peuple, et bien-aimée celle qui n'était pas la bien-aimée;

(9.26)
et là où on leur disait: Vous n'êtes pas mon peuple! ils seront appelés fils du Dieu vivant.

(9.27)
Ésaïe, de son côté, s'écrie au sujet d'Israël: Quand le nombre des fils d'Israël serait comme le sable de la mer, Un reste seulement sera sauvé.

(9.28)
Car le Seigneur exécutera pleinement et promptement sur la terre ce qu'il a résolu.

(9.29)
Et, comme Ésaïe l'avait dit auparavant: Si le Seigneur des armées Ne nous eût laissé une postérité, Nous serions devenus comme Sodome, Nous aurions été semblables à Gomorrhe.

(9.30)
Que dirons-nous donc? Les païens, qui ne cherchaient pas la justice, ont obtenu la justice, la justice qui vient de la foi,

(9.31)
tandis qu'Israël, qui cherchait une loi de justice, n'est pas parvenu à cette loi.

(9.32)
Pourquoi? Parce qu'Israël l'a cherchée, non par la foi, mais comme provenant des oeuvres. Ils se sont heurtés contre la pierre d'achoppement,

(9.33)
selon qu'il est écrit: Voici, je mets en Sion une pierre d'achoppement Et un rocher de scandale, Et celui qui croit en lui ne sera point confus.


10. Juifs et païens ont le même Seigneur

(10.1)
Frères, le voeu de mon coeur et ma prière à Dieu pour eux, c'est qu'ils soient sauvés.

(10.2)
Je leur rends le témoignage qu'ils ont du zèle pour Dieu, mais sans intelligence:

(10.3)
ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu;

(10.4)
car Christ est la fin de la loi, pour la justification de tous ceux qui croient.

(10.5)
En effet, Moïse définit ainsi la justice qui vient de la loi: L'homme qui mettra ces choses en pratique vivra par elles.

(10.6)
Mais voici comment parle la justice qui vient de la foi: Ne dis pas en ton coeur: Qui montera au ciel? c'est en faire descendre Christ;

(10.7)
ou: Qui descendra dans l'abîme? c'est faire remonter Christ d'entre les morts.

(10.8)
Que dit-elle donc? La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton coeur. Or, c'est la parole de la foi, que nous prêchons.

(10.9)
Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé.

(10.10)
Car c'est en croyant du coeur qu'on parvient à la justice, et c'est en confessant de la bouche qu'on parvient au salut, selon ce que dit l'Écriture:

(10.11)
Quiconque croit en lui ne sera point confus.

(10.12)
Il n'y a aucune différence, en effet, entre le Juif et le Grec, puisqu'ils ont tous un même Seigneur, qui est riche pour tous ceux qui l'invoquent.

(10.13)
Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.

(10.14)
Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru? Et comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler? Et comment en entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche?

(10.15)
Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont pas envoyés? selon qu'il est écrit: Qu'ils sont beaux Les pieds de ceux qui annoncent la paix, De ceux qui annoncent de bonnes nouvelles!

(10.16)
Mais tous n'ont pas obéi à la bonne nouvelle. Aussi Ésaïe dit-il: Seigneur, Qui a cru à notre prédication?

(10.17)
Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ.

(10.18)
Mais je dis: N'ont-ils pas entendu? Au contraire! Leur voix est allée par toute la terre, Et leurs paroles jusqu'aux extrémités du monde.

(10.19)
Mais je dis: Israël ne l'a-t-il pas su? Moïse le premier dit: J'exciterai votre jalousie par ce qui n'est point une nation, je provoquerai votre colère par une nation sans intelligence.

(10.20)
Et Ésaïe pousse la hardiesse jusqu'à dire: J'ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas, Je me suis manifesté à ceux qui ne me demandaient pas.

(10.21)
Mais au sujet d'Israël, il dit: J'ai tendu mes mains tout le jour vers un peuple rebelle Et contredisant.


11. Le salut d'Israël

(11.1)
Je dis donc: Dieu a-t-il rejeté son peuple? Loin de là! Car moi aussi je suis Israélite, de la postérité d'Abraham, de la tribu de Benjamin.

(11.2)
Dieu n'a point rejeté son peuple, qu'il a connu d'avance. Ne savez-vous pas ce que l'Écriture rapporte d'Élie, comment il adresse à Dieu cette plainte contre Israël:

(11.3)
Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont renversé tes autels; je suis resté moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie?

(11.4)
Mais quelle réponse Dieu lui fait-il? Je me suis réservé sept mille hommes, qui n'ont point fléchi le genou devant Baal.

(11.5)
De même aussi dans le temps présent il y un reste, selon l'élection de la grâce.

(11.6)
Or, si c'est par grâce, ce n'est plus par les oeuvres; autrement la grâce n'est plus une grâce. Et si c'est par les oeuvres, ce n'est plus une grâce; autrement l'oeuvre n'est plus une oeuvre.

(11.7)
Quoi donc? Ce qu'Israël cherche, il ne l'a pas obtenu, mais l'élection l'a obtenu, tandis que les autres ont été endurcis,

(11.8)
selon qu'il est écrit: Dieu leur a donné un esprit d'assoupissement, Des yeux pour ne point voir, Et des oreilles pour ne point entendre, Jusqu'à ce jour. Et David dit:

(11.9)
Que leur table soit pour eux un piège, Un filet, une occasion de chute, et une rétribution!

(11.10)
Que leurs yeux soient obscurcis pour ne point voir, Et tiens leur dos continuellement courbé!

(11.11)
Je dis donc: Est-ce pour tomber qu'ils ont bronché? Loin de là! Mais, par leur chute, le salut est devenu accessible aux païens, afin qu'ils fussent excités à la jalousie.

(11.12)
Or, si leur chute a été la richesse du monde, et leur amoindrissement la richesse des païens, combien plus en sera-t-il ainsi quand ils se convertiront tous.

(11.13)
Je vous le dis à vous, païens: en tant que je suis apôtre des païens, je glorifie mon ministère,

(11.14)
afin, s'il est possible, d'exciter la jalousie de ceux de ma race, et d'en sauver quelques-uns.

(11.15)
Car si leur rejet a été la réconciliation du monde, que sera leur réintégration, sinon une vie d'entre les morts?

(11.16)
Or, si les prémices sont saintes, la masse l'est aussi; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi.

(11.17)
Mais si quelques-unes des branches ont été retranchées, et si toi, qui était un olivier sauvage, tu as été enté à leur place, et rendu participant de la racine et de la graisse de l'olivier,

(11.18)
ne te glorifie pas aux dépens de ces branches. Si tu te glorifies, sache que ce n'est pas toi qui portes la racine, mais que c'est la racine qui te porte.

(11.19)
Tu diras donc: Les branches ont été retranchées, afin que moi je fusse enté.

(11.20)
Cela est vrai; elles ont été retranchées pour cause d'incrédulité, et toi, tu subsistes par la foi. Ne t'abandonne pas à l'orgueil, mais crains;

(11.21)
car si Dieu n'a pas épargné les branches naturelles, il ne t'épargnera pas non plus.

(11.22)
Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu: sévérité envers ceux qui sont tombés, et bonté de Dieu envers toi, si tu demeures ferme dans cette bonté; autrement, tu seras aussi retranché.

(11.23)
Eux de même, s'ils ne persistent pas dans l'incrédulité, ils seront entés; car Dieu est puissant pour les enter de nouveau.

(11.24)
Si toi, tu as été coupé de l'olivier naturellement sauvage, et enté contrairement à ta nature sur l'olivier franc, à plus forte raison eux seront-ils entés selon leur nature sur leur propre olivier.

(11.25)
Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous regardiez point comme sages, c'est qu'une partie d'Israël est tombée dans l'endurcissement, jusqu'à ce que la totalité des païens soit entrée.

(11.26)
Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit: Le libérateur viendra de Sion, Et il détournera de Jacob les impiétés;

(11.27)
Et ce sera mon alliance avec eux, Lorsque j'ôterai leurs péchés.

(11.28)
En ce qui concerne l'Évangile, ils sont ennemis à cause de vous; mais en ce qui concerne l'élection, ils sont aimés à cause de leurs pères.

(11.29)
Car Dieu ne se repent pas de ses dons et de son appel.

(11.30)
De même que vous avez autrefois désobéi à Dieu et que par leur désobéissance vous avez maintenant obtenu miséricorde,

(11.31)
de même ils ont maintenant désobéi, afin que, par la miséricorde qui vous a été faite, ils obtiennent aussi miséricorde.

(11.32)
Car Dieu a renfermé tous les hommes dans la désobéissance, pour faire miséricorde à tous.

(11.33)
O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses jugements sont insondables, et ses voies incompréhensibles! Car

(11.34)
Qui a connu la pensée du Seigneur, Ou qui a été son conseiller?

(11.35)
Qui lui a donné le premier, pour qu'il ait à recevoir en retour?

(11.36)
C'est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles! Amen!


12. Le culte spirituel: la vie nouvelle

(12.1)
Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable.

(12.2)
Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.

(12.3)
Par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun de vous de n'avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun.

(12.4)
Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n'ont pas la même fonction,

(12.5)
ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres.

(12.6)
Puisque nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée, que celui qui a le don de prophétie l'exerce selon l'analogie de la foi;

(12.7)
que celui qui est appelé au ministère s'attache à son ministère; que celui qui enseigne s'attache à son enseignement,

(12.8)
et celui qui exhorte à l'exhortation. Que celui qui donne le fasse avec libéralité; que celui qui préside le fasse avec zèle; que celui qui pratique la miséricorde le fasse avec joie.

(12.9)
Que la charité soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur; attachez-vous fortement au bien.

(12.10)
Par amour fraternel, soyez pleins d'affection les uns pour les autres; par honneur, usez de prévenances réciproques.

(12.11)
Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d'esprit. Servez le Seigneur.

(12.12)
Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l'affliction. Persévérez dans la prière.

(12.13)
Pourvoyez aux besoins des saints. Exercez l'hospitalité.

(12.14)
Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas.

(12.15)
Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent; pleurez avec ceux qui pleurent.

(12.16)
Ayez les mêmes sentiments les uns envers les autres. N'aspirez pas à ce qui est élevé, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne soyez point sages à vos propres yeux.

(12.17)
Ne rendez à personne le mal pour le mal. Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes.

(12.18)
S'il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes.

(12.19)
Ne vous vengez point vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère; car il est écrit: A moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur.

(12.20)
Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s'il a soif, donne-lui à boire; car en agissant ainsi, ce sont des charbons ardents que tu amasseras sur sa tête.

(12.21)
Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien.


13. Instruction sur les autorités

(13.1)
Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures; car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu.

(13.2)
C'est pourquoi celui qui s'oppose à l'autorité résiste à l'ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes.

(13.3)
Ce n'est pas pour une bonne action, c'est pour une mauvaise, que les magistrats sont à redouter. Veux-tu ne pas craindre l'autorité? Fais-le bien, et tu auras son approbation.

(13.4)
Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains; car ce n'est pas en vain qu'il porte l'épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal.

(13.5)
Il est donc nécessaire d'être soumis, non seulement par crainte de la punition, mais encore par motif de conscience.

(13.6)
C'est aussi pour cela que vous payez les impôts. Car les magistrats sont des ministres de Dieu entièrement appliqués à cette fonction.

(13.7)
Rendez à tous ce qui leur est dû: l'impôt à qui vous devez l'impôt, le tribut à qui vous devez le tribut, la crainte à qui vous devez la crainte, l'honneur à qui vous devez l'honneur.

(13.8)
Ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer les uns les autres; car celui qui aime les autres a accompli la loi.

(13.9)
En effet, les commandements: Tu ne commettras point d'adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu'il peut encore y avoir, se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

(13.10)
L'amour ne fait point de mal au prochain: l'amour est donc l'accomplissement de la loi.

(13.11)
Cela importe d'autant plus que vous savez en quel temps nous sommes: c'est l'heure de vous réveiller enfin du sommeil, car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons cru.

(13.12)
La nuit est avancée, le jour approche. Dépouillons-nous donc des oeuvres des ténèbres, et revêtons les armes de la lumière.

(13.13)
Marchons honnêtement, comme en plein jour, loin des excès et de l'ivrognerie, de la luxure et de l'impudicité, des querelles et des jalousies.

(13.14)
Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ, et n'ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises.


14. Les forts et les faibles

(14.1)
Faites accueil à celui qui est faible dans la foi, et ne discutez pas sur les opinions.

(14.2)
Tel croit pouvoir manger de tout: tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes.

(14.3)
Que celui qui mange ne méprise point celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge point celui qui mange, car Dieu l'a accueilli.

(14.4)
Qui es-tu, toi qui juges un serviteur d'autrui? S'il se tient debout, ou s'il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l'affermir.

(14.5)
Tel fait une distinction entre les jours; tel autre les estime tous égaux. Que chacun ait en son esprit une pleine conviction.

(14.6)
Celui qui distingue entre les jours agit ainsi pour le Seigneur. Celui qui mange, c'est pour le Seigneur qu'il mange, car il rend grâces à Dieu; celui qui ne mange pas, c'est pour le Seigneur qu'il ne mange pas, et il rend grâces à Dieu.

(14.7)
En effet, nul de nous ne vit pour lui-même, et nul ne meurt pour lui-même.

(14.8)
Car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur.

(14.9)
Car Christ est mort et il a vécu, afin de dominer sur les morts et sur les vivants.

(14.10)
Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère? ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère? puisque nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu.

(14.11)
Car il est écrit: Je suis vivant, dit le Seigneur, Tout genou fléchira devant moi, Et toute langue donnera gloire à Dieu.

(14.12)
Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même.

(14.13)
Ne nous jugeons donc plus les uns les autres; mais pensez plutôt à ne rien faire qui soit pour votre frère une pierre d'achoppement ou une occasion de chute.

(14.14)
Je sais et je suis persuadé par le Seigneur Jésus que rien n'est impur en soi, et qu'une chose n'est impure que pour celui qui la croit impure.

(14.15)
Mais si, pour un aliment, ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l'amour: ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour lequel Christ est mort.

(14.16)
Que votre privilège ne soit pas un sujet de calomnie.

(14.17)
Car le royaume de Dieu, ce n'est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint Esprit.

(14.18)
Celui qui sert Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des hommes.

(14.19)
Ainsi donc, recherchons ce qui contribue à la paix et à l'édification mutuelle.

(14.20)
Pour un aliment, ne détruis pas l'oeuvre de Dieu. A la vérité toutes choses sont pures; mais il est mal à l'homme, quand il mange, de devenir une pierre d'achoppement.

(14.21)
Il est bien de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, et de s'abstenir de ce qui peut être pour ton frère une occasion de chute, de scandale ou de faiblesse.

(14.22)
Cette foi que tu as, garde-la pour toi devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même dans ce qu'il approuve!

(14.23)
Mais celui qui a des doutes au sujet de ce qu'il mange est condamné, parce qu'il n'agit pas par conviction. Tout ce qui n'est pas le produit d'une conviction est péché.


15. L'accueil fraternel, le ministère de Paul

(15.1)
Nous qui sommes forts, nous devons supporter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas, et ne pas nous complaire en nous- mêmes.

(15.2)
Que chacun de nous complaise au prochain pour ce qui est bien en vue de l'édification.

(15.3)
Car Christ ne s'est point complu en lui-même, mais, selon qu'il est écrit: Les outrages de ceux qui t'insultent sont tombés sur moi.

(15.4)
Or, tout ce qui a été écrit d'avance l'a été pour notre instruction, afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l'espérance.

(15.5)
Que le Dieu de la persévérance et de la consolation vous donne d'avoir les mêmes sentiments les uns envers les autres selon Jésus Christ,

(15.6)
afin que tous ensemble, d'une seule bouche, vous glorifiiez le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ.

(15.7)
Accueillez-vous donc les uns les autres, comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu.

(15.8)
Je dis, en effet, que Christ a été serviteur des circoncis, pour prouver la véracité de Dieu en confirmant les promesses faites aux pères,

(15.9)
tandis que les païens glorifient Dieu à cause de sa miséricorde, selon qu'il est écrit: C'est pourquoi je te louerai parmi les nations, Et je chanterai à la gloire de ton nom. Il est dit encore:

(15.10)
Nations, réjouissez-vous avec son peuple!

(15.11)
Et encore: Louez le Seigneur, vous toutes les nations, Célébrez-le, vous tous les peuples!

(15.12)
Ésaïe dit aussi: Il sortira d'Isaï un rejeton, Qui se lèvera pour régner sur les nations; Les nations espéreront en lui.

(15.13)
Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint Esprit!

(15.14)
Pour ce qui vous concerne, mes frères, je suis moi-même persuadé que vous êtes pleins de bonnes dispositions, remplis de toute connaissance, et capables de vous exhorter les uns les autres.

(15.15)
Cependant, à certains égards, je vous ai écrit avec une sorte de hardiesse, comme pour réveiller vos souvenirs, à cause de la grâce que Dieu m'a faite

(15.16)
d'être ministre de Jésus Christ parmi les païens, m'acquittant du divin service de l'Évangile de Dieu, afin que les païens lui soient une offrande agréable, étant sanctifiée par l'Esprit Saint.

(15.17)
J'ai donc sujet de me glorifier en Jésus Christ, pour ce qui regarde les choses de Dieu.

(15.18)
Car je n'oserais mentionner aucune chose que Christ n'ait pas faite par moi pour amener les païens à l'obéissance, par la parole et par les actes,

(15.19)
par la puissance des miracles et des prodiges, par la puissance de l'Esprit de Dieu, en sorte que, depuis Jérusalem et les pays voisins jusqu'en Illyrie, j'ai abondamment répandu l'Évangile de Christ.

(15.20)
Et je me suis fait honneur d'annoncer l'Évangile là où Christ n'avait point été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement d'autrui, selon qu'il est écrit:

(15.21)
Ceux à qui il n'avait point été annoncé verront, Et ceux qui n'en avaient point entendu parler comprendront.

(15.22)
C'est ce qui m'a souvent empêché d'aller vers vous.

(15.23)
Mais maintenant, n'ayant plus rien qui me retienne dans ces contrées, et ayant depuis plusieurs années le désir d'aller vers vous,

(15.24)
j'espère vous voir en passant, quand je me rendrai en Espagne, et y être accompagné par vous, après que j'aurai satisfait en partie mon désir de me trouver chez vous.

(15.25)
Présentement je vais à Jérusalem, pour le service des saints.

(15.26)
Car la Macédoine et l'Achaïe ont bien voulu s'imposer une contribution en faveur des pauvres parmi les saints de Jérusalem.

(15.27)
Elles l'ont bien voulu, et elles le leur devaient; car si les païens ont eu part à leurs avantages spirituels, ils doivent aussi les assister dans les choses temporelles.

(15.28)
Dès que j'aurai terminé cette affaire et que je leur aurai remis ces dons, je partirai pour l'Espagne et passerai chez vous.

(15.29)
Je sais qu'en allant vers vous, c'est avec une pleine bénédiction de Christ que j'irai.

(15.30)
Je vous exhorte, frères, par notre Seigneur Jésus Christ et par l'amour de l'Esprit, à combattre avec moi, en adressant à Dieu des prières en ma faveur,

(15.31)
afin que je sois délivré des incrédules de la Judée, et que les dons que je porte à Jérusalem soient agréés des saints,

(15.32)
en sorte que j'arrive chez vous avec joie, si c'est la volonté de Dieu, et que je jouisse au milieu de vous de quelque repos.

(15.33)
Que le Dieu de paix soit avec vous tous! Amen!


16. Salutation personnelle

(16.1)
Je vous recommande Phoebé, notre soeur, qui est diaconesse de l'Église de Cenchrées,

(16.2)
afin que vous la receviez en notre Seigneur d'une manière digne des saints, et que vous l'assistiez dans les choses où elle aurait besoin de vous, car elle en a donné aide à plusieurs et à moi-même.

(16.3)
Saluez Prisca et Aquilas, mes compagnons d'oeuvre en Jésus Christ,

(16.4)
qui ont exposé leur tête pour sauver ma vie; ce n'est pas moi seul qui leur rends grâces, ce sont encore toutes les Églises des païens.

(16.5)
Saluez aussi l'Église qui est dans leur maison. Saluez Épaïnète, mon bien-aimé, qui a été pour Christ les prémices de l'Asie.

(16.6)
Saluez Marie, qui a pris beaucoup de peine pour vous.

(16.7)
Saluez Andronicus et Junias, mes parents et mes compagnons de captivité, qui jouissent d'une grande considération parmi les apôtres, et qui même ont été en Christ avant moi.

(16.8)
Saluez Amplias, mon bien-aimé dans le Seigneur.

(16.9)
Saluez Urbain, notre compagnon d'oeuvre en Christ, et Stachys, mon bien-aimé.

(16.10)
Saluez Apellès, qui est éprouvé en Christ. Saluez ceux de la maison d'Aristobule.

(16.11)
Saluez Hérodion, mon parent. Saluez ceux de la maison de Narcisse qui sont dans le Seigneur.

(16.12)
Saluez Tryphène et Tryphose, qui travaillent pour le Seigneur. Saluez Perside, la bien-aimée, qui a beaucoup travaillé pour le Seigneur.

(16.13)
Saluez Rufus, l'élu du Seigneur, et sa mère, qui est aussi la mienne.

(16.14)
Saluez Asyncrite, Phlégon, Hermès, Patrobas, Hermas, et les frères qui sont avec eux.

(16.15)
Saluez Philologue et Julie, Nérée et sa soeur, et Olympe, et tous les saints qui sont avec eux.

(16.16)
Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Toutes les Églises de Christ vous saluent.

(16.17)
Je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales, au préjudice de l'enseignement que vous avez reçu. Éloignez-vous d'eux.

(16.18)
Car de tels hommes ne servent point Christ notre Seigneur, mais leur propre ventre; et, par des paroles douces et flatteuses, ils séduisent les coeurs des simples.

(16.19)
Pour vous, votre obéissance est connue de tous; je me réjouis donc à votre sujet, et je désire que vous soyez sages en ce qui concerne le bien et purs en ce qui concerne le mal.

(16.20)
Le Dieu de paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous!

(16.21)
Timothée, mon compagnon d'oeuvre, vous salue, ainsi que Lucius, Jason et Sosipater, mes parents.

(16.22)
Je vous salue dans le Seigneur, moi Tertius, qui ai écrit cette lettre.

(16.23)
Gaïus, mon hôte et celui de toute l'Église, vous salue. Éraste, le trésorier de la ville, vous salue, ainsi que le frère Quartus.

(16.24)
Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous tous! Amen!

(16.25)
A celui qui peut vous affermir selon mon Évangile et la prédication de Jésus Christ, conformément à la révélation du mystère caché pendant des siècles,

(16.26)
mais manifesté maintenant par les écrits des prophètes, d'après l'ordre du Dieu éternel, et porté à la connaissance de toutes les nations, afin qu'elles obéissent à la foi,

(16.27)
à Dieu, seul sage, soit la gloire aux siècles des siècles, par Jésus Christ! Amen!



Thessalonicien 1

1. La foi des Thessaloniciens en l'Evangile

(1.1)
Paul, et Silvain, et Timothée, à l'Église des Thessaloniciens, qui est en Dieu le Père et en Jésus Christ le Seigneur: que la grâce et la paix vous soient données!

(1.2)
Nous rendons continuellement grâces à Dieu pour vous tous, faisant mention de vous dans nos prières,

(1.3)
nous rappelant sans cesse l'oeuvre de votre foi, le travail de votre charité, et la fermeté de votre espérance en notre Seigneur Jésus Christ, devant Dieu notre Père.

(1.4)
Nous savons, frères bien-aimés de Dieu, que vous avez été élus,

(1.5)
notre Évangile ne vous ayant pas été prêché en paroles seulement, mais avec puissance, avec l'Esprit Saint, et avec une pleine persuasion; car vous n'ignorez pas que nous nous sommes montrés ainsi parmi vous, à cause de vous.

(1.6)
Et vous-mêmes, vous avez été mes imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie du Saint Esprit,

(1.7)
en sorte que vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de la Macédoine et de l'Achaïe.

(1.8)
Non seulement, en effet, la parole du Seigneur a retenti de chez vous dans la Macédoine et dans l'Achaïe, mais votre foi en Dieu s'est fait connaître en tout lieu, de telle manière que nous n'avons pas besoin d'en parler.

(1.9)
Car on raconte, à notre sujet, quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis à Dieu, en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai,

(1.10)
et pour attendre des cieux son Fils, qu'il a ressuscité des morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir.


2. L'activité missionnaire de Paul

(2.1)
Vous savez vous-mêmes, frères, que notre arrivée chez vous n'a pas été sans résultat.

(2.2)
Après avoir souffert et reçu des outrages à Philippes, comme vous le savez, nous prîmes de l'assurance en notre Dieu, pour vous annoncer l'Évangile de Dieu, au milieu de bien des combats.

(2.3)
Car notre prédication ne repose ni sur l'erreur, ni sur des motifs impurs, ni sur la fraude;

(2.4)
mais, selon que Dieu nous a jugés dignes de nous confier l'Évangile, ainsi nous parlons, non comme pour plaire à des hommes, mais pour plaire à Dieu, qui sonde nos coeurs.

(2.5)
Jamais, en effet, nous n'avons usé de paroles flatteuse, comme vous le savez; jamais nous n'avons eu la cupidité pour mobile, Dieu en est témoin.

(2.6)
Nous n'avons point cherché la gloire qui vient des hommes, ni de vous ni des autres; nous aurions pu nous produire avec autorité comme apôtres de Christ,

(2.7)
mais nous avons été pleins de douceur au milieu de vous. De même qu'une nourrice prend un tendre soin de ses enfants,

(2.8)
nous aurions voulu, dans notre vive affection pour vous, non seulement vous donner l'Évangile de Dieu, mais encore nos propres vies, tant vous nous étiez devenus chers.

(2.9)
Vous vous rappelez, frères, notre travail et notre peine: nuit et jour à l'oeuvre, pour n'être à charge à aucun de vous, nous vous avons prêché l'Évangile de Dieu.

(2.10)
Vous êtes témoins, et Dieu l'est aussi, que nous avons eu envers vous qui croyez une conduite sainte, juste et irréprochable.

(2.11)
Vous savez aussi que nous avons été pour chacun de vous ce qu'un père est pour ses enfants,

(2.12)
vous exhortant, vous consolant, vous conjurant de marcher d'une manière digne de Dieu, qui vous appelle à son royaume et à sa gloire.

(2.13)
C'est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu'en recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l'avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu'elle l'est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez.

(2.14)
Car vous, frères, vous êtes devenus les imitateurs des Églises de Dieu qui sont en Jésus Christ dans la Judée, parce que vous aussi, vous avez souffert de la part de vos propres compatriotes les mêmes maux qu'elles ont soufferts de la part des Juifs.

(2.15)
Ce sont ces Juifs qui ont fait mourir le Seigneur Jésus et les prophètes, qui nous ont persécutés, qui ne plaisent point à Dieu, et qui sont ennemis de tous les hommes,

(2.16)
nous empêchant de parler aux païens pour qu'ils soient sauvés, en sorte qu'ils ne cessent de mettre le comble à leurs péchés. Mais la colère a fini par les atteindre.

(2.17)
Pour nous, frères, après avoir été quelque temps séparés de vous, de corps mais non de coeur, nous avons eu d'autant plus ardemment le vif désir de vous voir.

(2.18)
Aussi voulions-nous aller vers vous, du moins moi Paul, une et même deux fois; mais Satan nous en a empêchés.

(2.19)
Qui est, en effet, notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne de gloire? N'est-ce pas vous aussi, devant notre Seigneur Jésus, lors de son avènement?

(2.20)
Oui, vous êtes notre gloire et notre joie.


3. Mission de Timothée

(3.1)
C'est pourquoi, impatients que nous étions, et nous décidant à rester seuls à Athènes,

(3.2)
nous envoyâmes Timothée, notre frère, ministre de Dieu dans l'Évangile de Christ, pour vous affermir et vous exhorter au sujet de votre foi,

(3.3)
afin que personne ne fût ébranlé au milieu des tribulations présentes; car vous savez vous-mêmes que nous sommes destinés à cela.

(3.4)
Et lorsque nous étions auprès de vous, nous vous annoncions d'avance que nous serions exposés à des tribulations, comme cela est arrivé, et comme vous le savez.

(3.5)
Ainsi, dans mon impatience, j'envoyai m'informer de votre foi, dans la crainte que le tentateur ne vous eût tentés, et que nous n'eussions travaillé en vain.

(3.6)
Mais Timothée, récemment arrivé ici de chez vous, nous a donné de bonnes nouvelles de votre foi et de votre charité, et nous a dit que vous avez toujours de nous un bon souvenir, désirant nous voir comme nous désirons aussi vous voir.

(3.7)
En conséquence, frères, au milieu de toutes nos calamités et de nos tribulations, nous avons été consolés à votre sujet, à cause de votre foi.

(3.8)
Car maintenant nous vivons, puisque vous demeurez fermes dans le Seigneur.

(3.9)
Quelles actions de grâces, en effet, nous pouvons rendre à Dieu à votre sujet, pour toute la joie que nous éprouvons à cause de vous, devant notre Dieu!

(3.10)
Nuit et jour, nous le prions avec une extrême ardeur de nous permettre de vous voir, et de compléter ce qui manque à votre foi.

(3.11)
Que Dieu lui-même, notre Père, et notre Seigneur Jésus, aplanissent notre route pour que nous allions à vous!

(3.12)
Que le Seigneur augmente de plus en plus parmi vous, et à l'égard de tous, cette charité que nous avons nous-mêmes pour vous,

(3.13)
afin d'affermir vos coeurs pour qu'ils soient irréprochables dans la sainteté devant Dieu notre Père, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints!


4. La vie qui plaît à Dieu: pureté, amour fraternel

(4.1)
Au reste, frères, puisque vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire et plaire à Dieu, et que c'est là ce que vous faites, nous vous prions et nous vous conjurons au nom du Seigneur Jésus de marcher à cet égard de progrès en progrès.

(4.2)
Vous savez, en effet, quels préceptes nous vous avons donnés de la part du Seigneur Jésus.

(4.3)
Ce que Dieu veut, c'est votre sanctification; c'est que vous vous absteniez de l'impudicité;

(4.4)
c'est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l'honnêteté,

(4.5)
sans vous livrer à une convoitise passionnée, comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu;

(4.6)
c'est que personne n'use envers son frère de fraude et de cupidité dans les affaires, parce que le Seigneur tire vengeance de toutes ces choses, comme nous vous l'avons déjà dit et attesté.

(4.7)
Car Dieu ne nous a pas appelés à l'impureté, mais à la sanctification.

(4.8)
Celui donc qui rejette ces préceptes ne rejette pas un homme, mais Dieu, qui vous a aussi donné son Saint Esprit.

(4.9)
Pour ce qui est de l'amour fraternel, vous n'avez pas besoin qu'on vous en écrive; car vous avez vous-mêmes appris de Dieu à vous aimer les uns les autres,

(4.10)
et c'est aussi ce que vous faites envers tous les frères dans la Macédoine entière. Mais nous vous exhortons, frères, à abonder toujours plus dans cet amour,

(4.11)
et à mettre votre honneur à vivre tranquilles, à vous occuper de vos propres affaires, et à travailler de vos mains, comme nous vous l'avons recommandé,

(4.12)
en sorte que vous vous conduisiez honnêtement envers ceux du dehors, et que vous n'ayez besoin de personne.

(4.13)
Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n'ont point d'espérance.

(4.14)
Car, si nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts.

(4.15)
Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d'après la parole du Seigneur: nous les vivants, restés pour l'avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts.

(4.16)
Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement.

(4.17)
Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.

(4.18)
Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles.


5. La résurrection des morts, le Jour du Seigneur

(5.1)
Pour ce qui est des temps et des moments, vous n'avez pas besoin, frères, qu'on vous en écrive.

(5.2)
Car vous savez bien vous-mêmes que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit.

(5.3)
Quand les hommes diront: Paix et sûreté! alors une ruine soudaine les surprendra, comme les douleurs de l'enfantement surprennent la femme enceinte, et ils n'échapperont point.

(5.4)
Mais vous, frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur;

(5.5)
vous êtes tous des enfants de la lumière et des enfants du jour. Nous ne sommes point de la nuit ni des ténèbres.

(5.6)
Ne dormons donc point comme les autres, mais veillons et soyons sobres.

(5.7)
Car ceux qui dorment dorment la nuit, et ceux qui s'enivrent s'enivrent la nuit.

(5.8)
Mais nous qui sommes du jour, soyons sobres, ayant revêtu la cuirasse de la foi et de la charité, et ayant pour casque l'espérance du salut.

(5.9)
Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l'acquisition du salut par notre Seigneur Jésus Christ,

(5.10)
qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillons, soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec lui.

(5.11)
C'est pourquoi exhortez-vous réciproquement, et édifiez-vous les uns les autres, comme en réalité vous le faites.

(5.12)
Nous vous prions, frères, d'avoir de la considération pour ceux qui travaillent parmi vous, qui vous dirigent dans le Seigneur, et qui vous exhortent.

(5.13)
Ayez pour eux beaucoup d'affection, à cause de leur oeuvre. Soyez en paix entre vous.

(5.14)
Nous vous prions aussi, frères, avertissez ceux qui vivent dans le désordre, consolez ceux qui sont abattus, supportez les faibles, usez de patience envers tous.

(5.15)
Prenez garde que personne ne rende à autrui le mal pour le mal; mais poursuivez toujours le bien, soit entre vous, soit envers tous.

(5.16)
Soyez toujours joyeux.

(5.17)
Priez sans cesse.

(5.18)
Rendez grâces en toutes choses, car c'est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus Christ.

(5.19)
N'éteignez pas l'Esprit.

(5.20)
Ne méprisez pas les prophéties.

(5.21)
Mais examinez toutes choses; retenez ce qui est bon;

(5.22)
abstenez-vous de toute espèce de mal.

(5.23)
Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus Christ!

(5.24)
Celui qui vous a appelés est fidèle, et c'est lui qui le fera.

(5.25)
Frères, priez pour nous.

(5.26)
Saluez tous les frères par un saint baiser.

(5.27)
Je vous en conjure par le Seigneur, que cette lettre soit lue à tous les frères.

(5.28)
Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous!



Thessalonicien 2

1. La foi au milieu des persécutions: le jugement

(1.1)
Paul, et Silvain, et Timothée, à l'Église des Thessaloniciens, qui est en Dieu notre Père et en Jésus Christ le Seigneur:

(1.2)
que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ!

(1.3)
Nous devons à votre sujet, frères, rendre continuellement grâces à Dieu, comme cela est juste, parce que votre foi fait de grands progrès, et que la charité de chacun de vous tous à l'égard des autres augmente de plus en plus.

(1.4)
Aussi nous glorifions-nous de vous dans les Églises de Dieu, à cause de votre persévérance et de votre foi au milieu de toutes vos persécutions et des tribulations que vous avez à supporter.

(1.5)
C'est une preuve du juste jugement de Dieu, pour que vous soyez jugés dignes du royaume de Dieu, pour lequel vous souffrez.

(1.6)
Car il est de la justice de Dieu de rendre l'affliction à ceux qui vous affligent,

(1.7)
et de vous donner, à vous qui êtes affligés, du repos avec nous, lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance,

(1.8)
au milieu d'une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de notre Seigneur Jésus.

(1.9)
Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force,

(1.10)
lorsqu'il viendra pour être, en ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru, car notre témoignage auprès de vous a été cru.

(1.11)
C'est pourquoi aussi nous prions continuellement pour vous, afin que notre Dieu vous juge dignes de la vocation, et qu'il accomplisse par sa puissance tous les dessins bienveillants de sa bonté, et l'oeuvre de votre foi,

(1.12)
pour que le nom de notre Seigneur Jésus soit glorifié en vous, et que vous soyez glorifiés en lui, selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus Christ.


2. Ce qui précédera la venue du Seigneur

(2.1)
Pour ce qui concerne l'avènement de notre Seigneur Jésus Christ et notre réunion avec lui, nous vous prions, frères,

(2.2)
de ne pas vous laisser facilement ébranler dans votre bon sens, et de ne pas vous laisser troubler, soit par quelque inspiration, soit par quelque parole, ou par quelque lettre qu'on dirait venir de nous, comme si le jour du Seigneur était déjà là.

(2.3)
Que personne ne vous séduise d'aucune manière; car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition,

(2.4)
l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu.

(2.5)
Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses, lorsque j'étais encore chez vous?

(2.6)
Et maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu'il ne paraisse qu'en son temps.

(2.7)
Car le mystère de l'iniquité agit déjà; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu.

(2.8)
Et alors paraîtra l'impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par l'éclat de son avènement.

(2.9)
L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers,

(2.10)
et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés.

(2.11)
Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge,

(2.12)
afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés.

(2.13)
Pour nous, frères bien-aimés du Seigneur, nous devons à votre sujet rendre continuellement grâces à Dieu, parce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, par la sanctification de l'Esprit et par la foi en la vérité.

(2.14)
C'est à quoi il vous a appelés par notre Évangile, pour que vous possédiez la gloire de notre Seigneur Jésus Christ.

(2.15)
Ainsi donc, frères, demeurez fermes, et retenez les instructions que vous avez reçues, soit par notre parole, soit par notre lettre.

(2.16)
Que notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et Dieu notre Père, qui nous a aimés, et qui nous a donné par sa grâce une consolation éternelle et une bonne espérance,

(2.17)

consolent vos coeurs, et vous affermissent en toute bonne oeuvre et en toute bonne parole!

3. Exhortation à la prière et au travail

(3.1)
Au reste, frères, priez pour nous, afin que la parole du Seigneur se répande et soit glorifiée comme elle l'est chez-vous,

(3.2)
et afin que nous soyons délivrés des hommes méchants et pervers; car tous n'ont pas la foi.

(3.3)
Le Seigneur est fidèle, il vous affermira et vous préservera du malin.

(3.4)
Nous avons à votre égard cette confiance dans le Seigneur que vous faites et que vous ferez les choses que nous recommandons.

(3.5)
Que le Seigneur dirige vos coeurs vers l'amour de Dieu et vers la patience de Christ!

(3.6)
nous vous recommandons, frères, au nom de notre Seigneur Jésus Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit dans le désordre, et non selon les instructions que vous avez reçues de nous.

(3.7)
Vous savez vous-mêmes comment il faut nous imiter, car nous n'avons pas vécu parmi vous dans le désordre.

(3.8)
Nous n'avons mangé gratuitement le pain de personne; mais, dans le travail et dans la peine, nous avons été nuit et jour à l'oeuvre, pour n'être à charge à aucun de vous.

(3.9)
Ce n'est pas que nous n'en eussions le droit, mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter.

(3.10)
Car, lorsque nous étions chez vous, nous vous disions expressément: Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus.

(3.11)
Nous apprenons, cependant, qu'il y en a parmi vous quelques-uns qui vivent dans le désordre, qui ne travaillent pas, mais qui s'occupent de futilités.

(3.12)
Nous invitons ces gens-là, et nous les exhortons par le Seigneur Jésus Christ, à manger leur propre pain, en travaillant paisiblement.

(3.13)
Pour vous, frères, ne vous lassez pas de faire le bien.

(3.14)
Et si quelqu'un n'obéit pas à ce que nous disons par cette lettre, notez-le, et n'ayez point de communication avec lui, afin qu'il éprouve de la honte.

(3.15)
Ne le regardez pas comme un ennemi, mais avertissez-le comme un frère.

(3.16)
Que le Seigneur de la paix vous donne lui-même le paix en tout temps, de toute manière! Que le Seigneur soit avec vous tous!

(3.17)
Je vous salue, moi Paul, de ma propre main. C'est là ma signature dans toutes mes lettres; c'est ainsi que j'écris.

(3.18)
Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous tous!



Timothée 1

1. Les faux docteurs, louange du Christ

(1.1)
Paul, apôtre de Jésus Christ, par ordre de Dieu notre Sauveur et de Jésus Christ notre espérance,

(1.2)
à Timothée, mon enfant légitime en la foi: que la grâce, la miséricorde et la paix, te soient données de la part de Dieu le Père et de Jésus Christ notre Seigneur!

(1.3)
Je te rappelle l'exhortation que je te fis, à mon départ pour la Macédoine, lorsque je t'engageai à rester à Éphèse, afin de recommander à certaines personnes de ne pas enseigner d'autres doctrines,

(1.4)
et de ne pas s'attacher à des fables et à des généalogies sans fin, qui produisent des discussions plutôt qu'elles n'avancent l'oeuvre de Dieu dans la foi.

(1.5)
Le but du commandement, c'est une charité venant d'un coeur pur, d'une bonne conscience, et d'une foi sincère.

(1.6)
Quelques-uns, s'étant détournés de ces choses, se sont égarés dans de vains discours;

(1.7)
ils veulent être docteurs de la loi, et ils ne comprennent ni ce qu'ils disent, ni ce qu'ils affirment.

(1.8)
Nous n'ignorons pas que la loi est bonne, pourvu qu'on en fasse un usage légitime,

(1.9)
sachant bien que la loi n'est pas faite pour le juste, mais pour les méchants et les rebelles, les impies et les pécheurs, les irréligieux et les profanes, les parricides, les meurtriers,

(1.10)
les impudiques, les infâmes, les voleurs d'hommes, les menteurs, les parjures, et tout ce qui est contraire à la saine doctrine, -

(1.11)
conformément à l'Évangile de la gloire du Dieu bienheureux, Évangile qui m'a été confié.

(1.12)
Je rends grâces à celui qui m'a fortifié, à Jésus Christ notre Seigneur, de ce qu'il m'a jugé fidèle,

(1.13)
en m'établissant dans le ministère, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Mais j'ai obtenu miséricorde, parce que j'agissais par ignorance, dans l'incrédulité;

(1.14)
et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et la charité qui est en Jésus Christ.

(1.15)
C'est une parole certaine et entièrement digne d'être reçue, que Jésus Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier.

(1.16)
Mais j'ai obtenu miséricorde, afin que Jésus Christ fît voir en moi le premier toute sa longanimité, pour que je servisse d'exemple à ceux qui croiraient en lui pour la vie éternelle.

(1.17)
Au roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, soient honneur et gloire, aux siècles des siècles! Amen!

(1.18)
Le commandement que je t'adresse, Timothée, mon enfant, selon les prophéties faites précédemment à ton sujet, c'est que, d'après elles, tu combattes le bon combat,

(1.19)
en gardant la foi et une bonne conscience. Cette conscience, quelques-uns l'ont perdue, et ils ont fait naufrage par rapport à la foi.

(1.20)
De ce nombre son Hyménée et Alexandre, que j'ai livrés à Satan, afin qu'ils apprennent à ne pas blasphémer.


2. Hommes et femmes dans l'assemblée cultuelle

(2.1)
J'exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces, pour tous les hommes,

(2.2)
pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté.

(2.3)
Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur,

(2.4)
qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité.

(2.5)
Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus Christ homme,

(2.6)
qui s'est donné lui-même en rançon pour tous. C'est là le témoignage rendu en son propre temps,

(2.7)
et pour lequel j'ai été établi prédicateur et apôtre, -je dis la vérité, je ne mens pas, -chargé d'instruire les païens dans la foi et la vérité.

(2.8)
Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, en élevant des mains pures, sans colère ni mauvaises pensées.

(2.9)
Je veux aussi que les femmes, vêtues d'une manière décente, avec pudeur et modestie, ne se parent ni de tresses, ni d'or, ni de perles, ni d'habits somptueux,

(2.10)
mais qu'elles se parent de bonnes oeuvres, comme il convient à des femmes qui font profession de servir Dieu.

(2.11)
Que la femme écoute l'instruction en silence, avec une entière soumission.

(2.12)
Je ne permets pas à la femme d'enseigner, ni de prendre de l'autorité sur l'homme; mais elle doit demeurer dans le silence.

(2.13)
Car Adam a été formé le premier, Eve ensuite;

(2.14)
et ce n'est pas Adam qui a été séduit, c'est la femme qui, séduite, s'est rendue coupable de transgression.

(2.15)
Elle sera néanmoins sauvée en devenant mère, si elle persévère avec modestie dans la foi, dans la charité, et dans la sainteté.


3. Les épiscopes, les diacres, le mystère de la piété

(3.1)
Cette parole est certaine: Si quelqu'un aspire à la charge d'évêque, il désire une oeuvre excellente.

(3.2)
Il faut donc que l'évêque soit irréprochable, mari d'une seul femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l'enseignement.

(3.3)
Il faut qu'il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais indulgent, pacifique, désintéressé.

(3.4)
Il faut qu'il dirige bien sa propre maison, et qu'il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté;

(3.5)
car si quelqu'un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l'Église de Dieu?

(3.6)
Il ne faut pas qu'il soit un nouveau converti, de peur qu'enflé d'orgueil il ne tombe sous le jugement du diable.

(3.7)
Il faut aussi qu'il reçoive un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans l'opprobre et dans les pièges du diable.

(3.8)
Les diacres aussi doivent être honnêtes, éloignés de la duplicité, des excès du vin, d'un gain sordide,

(3.9)
conservant le mystère de la foi dans une conscience pure.

(3.10)
Qu'on les éprouve d'abord, et qu'ils exercent ensuite leur ministère, s'ils sont sans reproche.

(3.11)
Les femmes, de même, doivent être honnêtes, non médisantes, sobres, fidèles en toutes choses.

(3.12)
Les diacres doivent être maris d'une seule femme, et diriger bien leurs enfants et leurs propres maisons;

(3.13)
car ceux qui remplissent convenablement leur ministère s'acquièrent un rang honorable, et une grande assurance dans la foi en Jésus Christ.

(3.14)
Je t'écris ces choses, avec l'espérance d'aller bientôt vers toi,

(3.15)
mais afin que tu saches, si je tarde, comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Église du Dieu vivant, la colonne et l'appui de la vérité.

(3.16)
Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand: celui qui a été manifesté en chair, justifié par l'Esprit, vu des anges, prêché aux Gentils, cru dans le monde, élevé dans la gloire.


4. Tout ce que Dieu a créé est bon

(4.1)
Mais l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons,

(4.2)
par l'hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience,

(4.3)
prescrivant de ne pas se marier, et de s'abstenir d'aliments que Dieu a créés pour qu'ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont fidèles et qui ont connu la vérité.

(4.4)
Car tout ce que Dieu a créé est bon, et rien ne doit être rejeté, pourvu qu'on le prenne avec actions de grâces,

(4.5)
parce que tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière.

(4.6)
En exposant ces choses au frères, tu seras un bon ministre de Jésus Christ, nourri des paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as exactement suivie.

(4.7)
Repousse les contes profanes et absurdes.

(4.8)
Exerce-toi à la piété; car l'exercice corporel est utile à peu de chose, tandis que la piété est utile à tout, ayant la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir.

(4.9)
C'est là une parole certaine et entièrement digne d'être reçue.

(4.10)
Nous travaillons, en effet, et nous combattons, parce que nous mettons notre espérance dans le Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les hommes, principalement des croyants.

(4.11)
Déclare ces choses, et enseigne-les.

(4.12)
Que personne ne méprise ta jeunesse; mais sois un modèle pour les fidèles, en parole, en conduite, en charité, en foi, en pureté.

(4.13)
Jusqu'à ce que je vienne, applique-toi à la lecture, à l'exhortation, à l'enseignement.

(4.14)
Ne néglige pas le don qui est en toi, et qui t'a été donné par prophétie avec l'imposition des mains de l'assemblée des anciens.

(4.15)
Occupe-toi de ces choses, donne-toi tout entier à elles, afin que tes progrès soient évidents pour tous.

(4.16)
Veille sur toi-même et sur ton enseignement; persévère dans ces choses, car, en agissant ainsi, tu te sauveras toi-même, et tu sauveras ceux qui t'écoutent.


5. Les diverses catégories de fidèles

(5.1)
Ne réprimande pas rudement le vieillard, mais exhorte-le comme un père; exhorte les jeunes gens comme des frères,

(5.2)
les femmes âgées comme des mères, celles qui sont jeunes comme des soeurs, en toute pureté.

(5.3)
Honore les veuves qui sont véritablement veuves.

(5.4)
Si une veuve a des enfants ou des petits-enfants, qu'ils apprennent avant tout à exercer la piété envers leur propre famille, et à rendre à leurs parents ce qu'ils ont reçu d'eux; car cela est agréable à Dieu.

(5.5)
Celle qui est véritablement veuve, et qui est demeurée dans l'isolement, met son espérance en Dieu et persévère nuit et jour dans les supplications et les prières.

(5.6)
Mais celle qui vit dans les plaisirs est morte, quoique vivante.

(5.7)
Déclare-leur ces choses, afin qu'elles soient irréprochables.

(5.8)
Si quelqu'un n'a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu'un infidèle.

(5.9)
Qu'une veuve, pour être inscrite sur le rôle, n'ait pas moins de soixante ans, qu'elle ait été femme d'un seul mari,

(5.10)
qu'elle soit recommandable par de bonnes oeuvres, ayant élevé des enfants, exercé l'hospitalité, lavé les pieds des saints, secouru les malheureux, pratiqué toute espèce de bonne oeuvre.

(5.11)
Mais refuse les jeunes veuves; car, lorsque la volupté les détache du Christ, elles veulent se marier,

(5.12)
et se rendent coupables en ce qu'elles violent leur premier engagement.

(5.13)
Avec cela, étant oisives, elles apprennent à aller de maison en maison; et non seulement elles sont oisives, mais encore causeuses et intrigantes, disant ce qu'il ne faut pas dire.

(5.14)
Je veux donc que les jeunes se marient, qu'elles aient des enfants, qu'elles dirigent leur maison, qu'elles ne donnent à l'adversaire aucune occasion de médire;

(5.15)
car déjà quelques-unes se sont détournées pour suivre Satan.

(5.16)
Si quelque fidèle, homme ou femme, a des veuves, qu'il les assiste, et que l'Église n'en soit point chargée, afin qu'elle puisse assister celles qui sont véritablement veuves.

(5.17)
Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d'un double honneur, surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l'enseignement.

(5.18)
Car l'Écriture dit: Tu n'emmuselleras point le boeuf quand il foule le grain. Et l'ouvrier mérite son salaire.

(5.19)
Ne reçois point d'accusation contre un ancien, si ce n'est sur la déposition de deux ou trois témoins.

(5.20)
Ceux qui pèchent, reprends-les devant tous, afin que les autres aussi éprouvent de la crainte.

(5.21)
Je te conjure devant Dieu, devant Jésus Christ, et devant les anges élus, d'observer ces choses sans prévention, et de ne rien faire par faveur.

(5.22)
N'impose les mains à personne avec précipitation, et ne participe pas aux péchés d'autrui; toi-même, conserve-toi pur.

(5.23)
Ne continue pas à ne boire que de l'eau; mais fais usage d'un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions.

(5.24)
Les péchés de certains hommes sont manifestes, même avant qu'on les juge, tandis que chez d'autres, ils ne se découvrent que dans la suite.

(5.25)
De même, les bonnes oeuvres sont manifestes, et celles qui ne le sont pas ne peuvent rester cachées.


6. Les esclaves, la vraie piété

(6.1)
Que tous ceux qui sont sous le joug de la servitude regardent leurs maîtres comme dignes de tout honneur, afin que le nom de Dieu et la doctrine ne soient pas blasphémés.

(6.2)
Et que ceux qui ont des fidèles pour maîtres ne les méprisent pas, sous prétexte qu'ils sont frères; mais qu'ils les servent d'autant mieux que ce sont des fidèles et des bien-aimés qui s'attachent à leur faire du bien. Enseigne ces choses et recommande-les.

(6.3)
Si quelqu'un enseigne de fausses doctrines, et ne s'attache pas aux saines paroles de notre Seigneur Jésus Christ et à la doctrine qui est selon la piété,

(6.4)
il est enflé d'orgueil, il ne sait rien, et il a la maladie des questions oiseuses et des disputes de mots, d'où naissent l'envie, les querelles, les calomnies, les mauvais soupçons,

(6.5)
les vaines discussions d'hommes corrompus d'entendement, privés de la vérité, et croyant que la piété est une source de gain.

(6.6)
C'est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le contentement;

(6.7)
car nous n'avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n'en pouvons rien emporter;

(6.8)
si donc nous avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira.

(6.9)
Mais ceux qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation, dans le piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition.

(6.10)
Car l'amour de l'argent est une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.

(6.11)
Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur.

(6.12)
Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d'un grand nombre de témoins.

(6.13)
Je te recommande, devant Dieu qui donne la vie à toutes choses, et devant Jésus Christ, qui fit une belle confession devant Ponce Pilate, de garder le commandement,

(6.14)
et de vivre sans tache, sans reproche, jusqu'à l'apparition de notre Seigneur Jésus Christ,

(6.15)
que manifestera en son temps le bienheureux et seul souverain, le roi des rois, et le Seigneur des seigneurs,

(6.16)
qui seul possède l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n'a vu ni ne peut voir, à qui appartiennent l'honneur et la puissance éternelle. Amen!

(6.17)
Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux, et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu, qui nous donne avec abondance toutes choses pour que nous en jouissions.

(6.18)
Recommande-leur de faire du bien, d'être riches en bonnes oeuvres, d'avoir de la libéralité, de la générosité,

(6.19)
et de s'amasser ainsi pour l'avenir un trésor placé sur un fondement solide, afin de saisir la vie véritable.

(6.20)
O Timothée, garde le dépôt, en évitant les discours vains et profanes,

(6.21)
et les disputes de la fausse science dont font profession quelques-uns, qui se sont ainsi détournés de la foi. Que la grâce soit avec vous!



Timothée 2

1. Exhortation à lutter fidèlement pour l'Evangile

(1.1)
Paul, apôtre de Jésus Christ, par la volonté de Dieu, pour annoncer la promesse de la vie qui est en Jésus Christ,

(1.2)
à Timothée, mon enfant bien-aimé: que la grâce, la miséricorde et la paix te soient données de la part de Dieu le Père et de Jésus Christ notre Seigneur!

(1.3)
Je rends grâces à Dieu, que mes ancêtres ont servi, et que je sers avec une conscience pure, de ce que nuit et jour je me souviens continuellement de toi dans mes prières,

(1.4)
me rappelant tes larmes, et désirant te voir afin d'être rempli de joie,

(1.5)
gardant le souvenir de la foi sincère qui est en toi, qui habita d'abord dans ton aïeule Loïs et dans ta mère Eunice, et qui, j'en suis persuadé, habite aussi en toi.

(1.6)
C'est pourquoi je t'exhorte à ranimer le don de Dieu que tu as reçu par l'imposition de mes mains.

(1.7)
Car ce n'est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de sagesse.

(1.8)
N'aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi son prisonnier. Mais souffre avec moi pour l'Évangile,

(1.9)
par la puissance de Dieu qui nous a sauvés, et nous a adressé une sainte vocation, non à cause de nos oeuvres, mais selon son propre dessein, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus Christ avant les temps éternels,

(1.10)
et qui a été manifestée maintenant par l'apparition de notre Sauveur Jésus Christ, qui a détruit la mort et a mis en évidence la vie et l'immortalité par l'Évangile.

(1.11)
C'est pour cet Évangile que j'ai été établi prédicateur et apôtre, chargé d'instruire les païens.

(1.12)
Et c'est à cause de cela que je souffre ces choses; mais j'en ai point honte, car je sais en qui j'ai cru, et je suis persuadé qu'il a la puissance de garder mon dépôt jusqu'à ce jour-là.

(1.13)
Retiens dans la foi et dans la charité qui est en Jésus Christ le modèle des saines paroles que tu as reçues de moi.

(1.14)
Garde le bon dépôt, par le Saint Esprit qui habite en nous.

(1.15)
Tu sais que tous ceux qui sont en Asie m'ont abandonné, entre autres Phygelle et Hermogène.

(1.16)
Que le Seigneur répande sa miséricorde sur la maison d'Onésiphore, car il m'a souvent consolé, et il n'a pas eu honte de mes chaînes;

(1.17)
au contraire, lorsqu'il est venu à Rome, il m'a cherché avec beaucoup d'empressement, et il m'a trouvé.

(1.18)
Que le Seigneur lui donne d'obtenir miséricorde auprès du Seigneur en ce jour-là. Tu sais mieux que personne combien de services il m'a rendus à Éphèse.


2. "Souviens-toi" de Jésus ressuscité

(2.1)
Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus Christ.

(2.2)
Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l'enseigner aussi à d'autres.

(2.3)
Souffre avec moi, comme un bon soldat de Jésus Christ.

(2.4)
Il n'est pas de soldat qui s'embarrasse des affaires de la vie, s'il veut plaire à celui qui l'a enrôlé;

(2.5)
et l'athlète n'est pas couronné, s'il n'a combattu suivant les règles.

(2.6)
Il faut que le laboureur travaille avant de recueillir les fruits.

(2.7)
Comprends ce que je dis, car le Seigneur te donnera de l'intelligence en toutes choses.

(2.8)
Souviens-toi de Jésus Christ, issu de la postérité de David, ressuscité des morts, selon mon Évangile,

(2.9)
pour lequel je souffre jusqu'à être lié comme un malfaiteur. Mais la parole de Dieu n'est pas liée.

(2.10)
C'est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu'eux aussi obtiennent le salut qui est en Jésus Christ, avec la gloire éternelle.

(2.11)
Cette parole est certaine: Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui;

(2.12)
si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui; si nous le renions, lui aussi nous reniera;

(2.13)
si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même.

(2.14)
Rappelle ces choses, en conjurant devant Dieu qu'on évite les disputes de mots, qui ne servent qu'à la ruine de ceux qui écoutent.

(2.15)
Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n'a point à rougir, qui dispense droitement la parole de la vérité.

(2.16)
Évite les discours vains et profanes; car ceux qui les tiennent avanceront toujours plus dans l'impiété, et leur parole rongera comme la gangrène.

(2.17)
De ce nombre sont Hyménée et Philète,

(2.18)
qui se sont détournés de la vérité, disant que la résurrection est déjà arrivée, et qui renversent le foi de quelques uns.

(2.19)
Néanmoins, le solide fondement de Dieu reste debout, avec ces paroles qui lui servent de sceau: Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent; et: Quiconque prononce le nom du Seigneur, qu'il s'éloigne de l'iniquité.

(2.20)
Dans une grande maison, il n'y a pas seulement des vases d'or et d'argent, mais il y en a aussi de bois et de terre; les uns sont des vases d'honneur, et les autres sont d'un usage vil.

(2.21)
Si donc quelqu'un se conserve pur, en s'abstenant de ces choses, il sera un vase d'honneur, sanctifié, utile à son maître, propre à toute bonne oeuvre.

(2.22)
Fuis les passions de la jeunesse, et recherche la justice, la foi, la charité, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un coeur pur.

(2.23)
Repousse les discussions folles et inutiles, sachant qu'elles font naître des querelles.

(2.24)
Or, il ne faut pas qu'un serviteur du Seigneur ait des querelles; il doit, au contraire, avoir de la condescendance pour tous, être propre à enseigner, doué de patience;

(2.25)
il doit redresser avec douceur les adversaires, dans l'espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité,

(2.26)
et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable, qui s'est emparé d'eux pour les soumettre à sa volonté.


3. Les impies des derniers temps

(3.1)
Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles.

(3.2)
Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux,

(3.3)
insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien,

(3.4)
traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu,

(3.5)
ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là.

(3.6)
Il en est parmi eux qui s'introduisent dans les maisons, et qui captivent des femmes d'un esprit faible et borné, chargées de péchés, agitées par des passions de toute espèce,

(3.7)
apprenant toujours et ne pouvant jamais arriver à la connaissance de la vérité.

(3.8)
De même que Jannès et Jambrès s'opposèrent à Moïse, de même ces hommes s'opposent à la vérité, étant corrompus d'entendement, réprouvés en ce qui concerne la foi.

(3.9)
Mais ils ne feront pas de plus grands progrès; car leur folie sera manifeste pour tous, comme le fut celle de ces deux hommes.

(3.10)
Pour toi, tu as suivi de près mon enseignement, ma conduite, mes résolutions, ma foi, ma douceur, ma charité, ma constance,

(3.11)
mes persécutions, mes souffrances. A quelles souffrances n'ai-je pas été exposé à Antioche, à Icone, à Lystre? Quelles persécutions n'ai-je pas supportées? Et le Seigneur m'a délivré de toutes.

(3.12)
Or, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus Christ seront persécutés.

(3.13)
Mais les hommes méchants et imposteurs avanceront toujours plus dans le mal, égarants les autres et égarés eux-mêmes.

(3.14)
Toi, demeure dans les choses que tu as apprises, et reconnues certaines, sachant de qui tu les as apprises;

(3.15)
dès ton enfance, tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus Christ.

(3.16)
Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice,

(3.17)
afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne oeuvre.


4. Proclame la parole

(4.1)
Je t'en conjure devant Dieu et devant Jésus Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume,

(4.2)
prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant.

(4.3)
Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine; mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désires,

(4.4)
détourneront l'oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables.

(4.5)
Mais toi, sois sobre en toutes choses, supporte les souffrances, fais l'oeuvre d'un évangéliste, remplis bien ton ministère.

(4.6)
Car pour moi, je sers déjà de libation, et le moment de mon départ approche.

(4.7)
J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi.

(4.8)
Désormais la couronne de justice m'est réservée; le Seigneur, le juste juge, me le donnera dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement.

(4.9)
Viens au plus tôt vers moi;

(4.10)
car Démas m'a abandonné, par amour pour le siècle présent, et il est parti pour Thessalonique; Crescens est allé en Galatie, Tite en Dalmatie.

(4.11)
Luc seul est avec moi. Prends Marc, et amène-le avec toi, car il m'est utile pour le ministère.

(4.12)
J'ai envoyé Tychique à Éphèse.

(4.13)
Quand tu viendras, apporte le manteau que j'ai laissé à Troas chez Carpus, et les livres, surtout les parchemins.

(4.14)
Alexandre, le forgeron, m'a fait beaucoup de mal. Le Seigneur lui rendra selon ses oeuvres.

(4.15)
Garde-toi aussi de lui, car il s'est fortement opposé à nos paroles.

(4.16)
Dans ma première défense, personne ne m'a assisté, mais tous m'ont abandonné. Que cela ne leur soit point imputé!

(4.17)
C'est le Seigneur qui m'a assisté et qui m'a fortifié, afin que la prédication fût accomplie par moi et que tous les païens l'entendissent. Et j'ai été délivré de la gueule du lion.

(4.18)
Le Seigneur me délivrera de toute oeuvre mauvaise, et il me sauvera pour me faire entrer dans son royaume céleste. A lui soit la gloire aux siècles des siècles! Amen!

(4.19)
Salue Prisca et Aquilas, et la famille d'Onésiphore.

(4.20)
Éraste est resté à Corinthe, et j'ai laissé Trophime malade à Milet.

(4.21)
Tâche de venir avant l'hiver. Eubulus, Pudens, Linus, Claudia, et tous les frères te saluent.

(4.22)
Que le Seigneur soit avec ton esprit! Que la grâce soit avec vous!



Tite

1. L'Eglise de Crète, les faux docteurs

(1.1)
Paul, serviteur de Dieu, et apôtre de Jésus Christ pour la foi des élus de Dieu et la connaissance de la vérité qui est selon la piété, -

(1.2)
lesquelles reposent sur l'espérance de la vie éternelle, promise dès les plus anciens temps par le Dieu qui ne ment point,

(1.3)
et qui a manifesté sa parole en son temps par la prédication qui m'a été confiée d'après l'ordre de Dieu notre Sauveur, -

(1.4)
à Tite, mon enfant légitime en notre commune foi: que la grâce et la paix te soient données de la part de Dieu le Père et de Jésus Christ notre Sauveur!

(1.5)
Je t'ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville,

(1.6)
s'il s'y trouve quelque homme irréprochable, mari d'une seul femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni rebelles.

(1.7)
Car il faut que l'évêque soit irréprochable, comme économe de Dieu; qu'il ne soit ni arrogant, ni colère, ni adonné au vin, ni violent, ni porté à un gain déshonnête;

(1.8)
mais qu'il soit hospitalier, ami des gens de bien, modéré, juste, saint, tempérant,

(1.9)
attaché à la vraie parole telle qu'elle a été enseignée, afin d'être capable d'exhorter selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs.

(1.10)
Il y a, en effet, surtout parmi les circoncis, beaucoup de gens rebelles, de vains discoureurs et de séducteurs,

(1.11)
auxquels il faut fermer la bouche. Ils bouleversent des familles entières, enseignant pour un gain honteux ce qu'on ne doit pas enseigner.

(1.12)
L'un d'entre eux, leur propre prophète, a dit: Crétois toujours menteurs, méchantes bêtes, ventres paresseux.

(1.13)
Ce témoignage est vrai. C'est pourquoi reprends-les sévèrement, afin qu'ils aient une foi saine,

(1.14)
et qu'ils ne s'attachent pas à des fables judaïques et à des commandements d'hommes qui se détournent de la vérité.

(1.15)
Tout est pur pour ceux qui sont purs; mais rien n'est pur pour ceux qui sont souillées et incrédules, leur intelligence et leur conscience sont souillés.

(1.16)
Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs oeuvres, étant abominables, rebelles, et incapables d'aucune bonne oeuvre.


2. Les vieillards, les jeunes et les esclaves

(2.1)
Pour toi, dis les choses qui sont conformes à la saine doctrine.

(2.2)
Dis que les vieillards doivent être sobres, honnêtes, modérés, sains dans la foi, dans la charité, dans la patience.

(2.3)
Dis que les femmes âgées doivent aussi avoir l'extérieur qui convient à la sainteté, n'être ni médisantes, ni adonnées au vin; qu'elles doivent donner de bonnes instructions,

(2.4)
dans le but d'apprendre aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants,

(2.5)
à être retenues, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises à leurs maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée.

(2.6)
Exhorte de même les jeunes gens à être modérés,

(2.7)
te montrant toi-même à tous égards un modèle de bonnes oeuvres, et donnant un enseignement pur, digne,

(2.8)
une parole saine, irréprochable, afin que l'adversaire soit confus, n'ayant aucun mal à dire de nous.

(2.9)
Exhorte les serviteurs à être soumis à leurs maîtres, à leur plaire en toutes choses, à n'être point contredisants,

(2.10)
à ne rien dérober, mais à montrer toujours une parfaite fidélité, afin de faire honorer en tout la doctrine de Dieu notre Sauveur.

(2.11)
Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée.

(2.12)
Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété,

(2.13)
en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus Christ,

(2.14)
qui s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes oeuvres.

(2.15)
Dis ces choses, exhorte, et reprends, avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise.


3. Devoir des fidèles

(3.1)
Rappelle-leur d'être soumis aux magistrats et aux autorités, d'obéir, d'être prêts à toute bonne oeuvre,

(3.2)
de ne médire de personne, d'être pacifiques, modérés, pleins de douceur envers tous les hommes.

(3.3)
Car nous aussi, nous étions autrefois insensés, désobéissants, égarés, asservis à toute espèce de convoitises et de voluptés, vivant dans la méchanceté et dans l'envie, dignes d'être haïs, et nous haïssant les uns les autres.

(3.4)
Mais, lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés,

(3.5)
il nous a sauvés, non à cause des oeuvres de justice que nous aurions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint Esprit,

(3.6)
qu'il a répandu sur nous avec abondance par Jésus Christ notre Sauveur,

(3.7)
afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle.

(3.8)
Cette parole est certaine, et je veux que tu affirmes ces choses, afin que ceux qui ont cru en Dieu s'appliquent à pratiquer de bonnes oeuvres.

(3.9)
Voilà ce qui est bon et utile aux hommes. Mais évite les discussions folles, les généalogies, les querelles, les disputes relatives à la loi; car elles sont inutiles et vaines.

(3.10)
Éloigne de toi, après un premier et un second avertissement, celui qui provoque des divisions,

(3.11)
sachant qu'un homme de cette espèce est perverti, et qu'il pèche, en se condamnant lui-même.

(3.12)
Lorsque je t'enverrai Artémas ou Tychique, hâte-toi de venir me rejoindre à Nicopolis; car c'est là que j'ai résolu de passer l'hiver.

(3.13)
Aie soin de pourvoir au voyage de Zénas, le docteur de la loi, et d'Apollos, en sorte que rien ne leur manque.

(3.14)
Il faut que les nôtres aussi apprennent à pratiquer de bonnes oeuvres pour subvenir aux besoins pressants, afin qu'ils ne soient pas sans produire des fruits.

(3.15)
Tous ceux qui sont avec moi te saluent. Salue ceux qui nous aiment dans la foi. Que la grâce soit avec vous tous!



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