Introduction




Textes saints la foi bahá'íe

Introduction à la religion bahá'íe

La foi bahá'íe est une religion indépendante révélée en 1844 ap. J.C. en Perse. Sans clergé, elle est administrée à l'échelle locale, nationale et mondiale par des conseils démocratiquement élus sans propagande électorale ni candidature, tout bahá'í majeur étant électeur et éligible. Le centre spirituel et administratif de la foi bahá'íe se trouve à Akka et sur les pentes du mont Carmel en Palestine (Israël), lieux du dernier exil et décès de son fondateur Bahá'u'lláh.

Avec près de sept millions de croyants à travers le monde, la foi bahá'íe est aujourd'hui démocratiquement représentée dans 127.000 localités réparties sur 235 pays et territoires dépendants, ce qui en fait la religion géographiquement la plus répandue (source: encyclopédie Britanica) juste après le christianisme. Elle réunit des personnes de toutes origines culturelles confessionnelles et sociales, avec plus de 2.100 groupes ethniques différents représentés dans ses institutions. Enfin ses écrits saints sont traduits dans plus de 800 langues.

La Communauté des bahá'ís de France fut établie en 1898, et en un siècle est présente dans près de 500 localités. Elle jouit aujourd'hui comme pour le christianisme de la reconnaissance indirecte de l'État quant à sa nature non sectaire à travers un statut officiel de type cultuel. La Communauté internationale bahá'íe, qui représente les bahá'ís au niveau mondial, est accréditée auprès des Nations Unies en qualité d'organisation non-gouvernementale (ONG) dès 1948. Elle bénéficie de plus d'un statut consultatif auprès du Conseil économique et social (ECOSOC) depuis 1970 et auprès de l'UNICEF depuis 1976. Officiellement associée au programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et au Service de l'Information de l'ONU, elle participe également aux travaux de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et du World Wide Fund (WWF).

Les communautés bahá'íes du monde constituent un réseau d'entre-aide porteur d'environ 1500 projets humanitaires locaux et autogérés dans des domaines aussi divers que :
l'éducation (construction d'écoles, programmes d'alphabétisation...)
la santé (dispensaires, campagnes d'hygiène et de soins primaires...)
le développement économique (promotion du micro-crédit, de l'agriculture...)
l'environnement (reboisement, agroforesterie...)
le développement social (valorisation du rôle de la femme...)

Le fondateur de cette Foi est Bahá'u'lláh, noble persan originaire de Téhéran, qui, au milieu du dix-neuvième siècle, renonça à une existence princière faite de confort et de sécurité pour vivre persécutions et le plus grand dénuement au service des autres (connu comme le "Père des pauvres"). Bahá'u'lláh prétendit n'être rien moins que le Messager envoyé par Dieu inaugurant le cycle d'accomplissement de l'unification juste du monde, le Promis attendu par toutes les religions pour bâtir les bases de l'unité dans la diversité. Sa vie, son oeuvre et son influence sont dans la droite ligne d'Abraham, Krishna, Noé, Moïse, Zoroastre, Bouddha, Christ et Muhammad qui clos le cycle prophétique:

Voici le jour où les plus précieuses faveurs ont été prodiguées aux hommes, le jour où Sa puissante grâce a imprégné toutes les choses créées." (Bahá'u'lláh)

L'unité est le thème central du message de Bahá'u'lláh. Il a enseigné qu'il n'y a qu'un seul Dieu, une seule race humaine et que toutes les religions du monde constituent les étapes successives d'un même plan de Dieu pour éduquer l'humanité, aujourd'hui sur le seuil de l'âge de sa maturité. En effet, en cohérence avec les promesses des saintes Écritures du passé, le temps de l'unification de tous les peuples en une société planétaire juste et pacifique ("âge d'or") est non seulement possible mais concrètement inéluctable:

La Terre n'est qu'un seul pays et tous les hommes en sont les citoyens." (Bahá'u'lláh)


Un regard sur les autres religions

L'unité ne signifie pas que les croyances et organisations religieuses soient les mêmes, mais affirme l'existence d'une même et unique Réalité à l'origine des révélations divines, comme un Livre-mère ou Religion universelle cohérente recueillant le Verbe et transmettant l'Alliance d'un Dieu unique en amont des multiples systèmes religieux temporels. Dans cette révélation pacifiante et unifiante de Bahá'u'lláh, les Messagers de Dieu conduit par le même Esprit saint sont en réalité des Educateurs étroitement unis, travaillant la main dans la main, révélant chacun un Chapitre complémentaire issu d'une même source, porteurs d'une mission spécifique pour l'humanité et de lois sociales différentes parfaitement adaptées à la maturité et aux besoins de leur époque.

Mais au-delà des différences utiles entre les Révélations divines sur des aspects sociaux secondaires, les lois spirituelles immuables sont les mêmes et forment un fil conducteur cohérent entre les religions, comme l'amour fraternel entre les hommes, l'amour pour le Créateur de la vie, la générosité, le respect des parents, etc. Au-delà des systèmes religieux en compétition par manque de maturité, et conformément à l'Alliance faite par Dieu avec les hommes, cette cohérence entre religions est aussi affirmée à travers l'annonce commune d'un même Promis divin de tous les temps devant unifier en une même foi juste et pacifique toute l'humanité arrivée à maturité:

Pour les Bahá'ís d'origine juive, Bahá'u'lláh est la manifestation du "Dieu des armées" (spirituelles) promis et descendu sur terre avec "des dizaines de milliers de saints". Descendant d'Abraham et aussi "rejeton de la racine de Jessé", Bahá'u'lláh est manifesté pour montrer aux nations comment "changer leurs épées en charrues" et faire la paix. Bien des aspects de l'exil involontaire de Bahá'u'lláh en terre d'Israël et autres faits historiques de sa vie sont considérés comme l'accomplissement des nombreuses prophéties contenues dans l'Ancien Testament ou Alliance.

Pour les Bahá'ís d'origine bouddhiste, Bahá'u'lláh accomplit la prophétie annonçant "un Bouddha nommé Maïtreya, le Bouddha universel" qui, conformément aux traditions bouddhistes, apporte à l'humanité la paix et la lumière. Ils voient en lui l'accomplissement de nombreuses prophéties comme par exemple que ce Maïtreya Bouddha est venu d'Occident, la Perse (Iran) étant à l'ouest de l'Inde.

Pour les Bahá'ís d'origine hindoue, Bahá'u'lláh est la nouvelle incarnation de Krishna, le "dixième avatar", "l'esprit le plus grand". Il est "Celui qui ne naît et ne meurt pas", Celui qui "lorsque la bonté vient à s'affaiblir" revient à tout âge rétablir la droiture promise dans la Bhagavad-Gîta.

Pour les Bahá'ís d'origine chrétienne, Bahá'u'lláh (qui signifie Gloire de Dieu) accomplit la promesse du retour du Christ dans la "gloire du Père" venu comme "un voleur dans la nuit" rassembler tous les peuples afin qu'il n'y ait "qu'un seul troupeau et qu'un seul pasteur". Le fait par exemple que la Foi de Bahá'u'lláh ait été fondée en 1844 correspond à de nombreuses prophéties chrétiennes, comme en Afrique centrale le dernier pays à être ouvert au Christianisme vers 1840 conformément à l'attente messianique que le Christ reviendrait après que l'Evangile ait été prêché à toutes les nations.

Pour les Bahá'ís d'origine musulmane, Bahá'u'lláh remplit les promesses faites dans le Coran pour le "Jour de Dieu" et de la "Grande révélation" quand "Dieu" descendra sur terre "dissimulé dans un amas de nuages". Ils voient dans les évènements à la naissance du Message bahá'í l'accomplissement de nombre des déclarations de Mohammad restées longtemps énigmatiques.


Des repères pour une ligne de conduite

Bahá'u'lláh a énoncé entre autres les principes suivants :

- Unité de l'humanité dans le respect de sa diversité
- Egalité des droits de l'homme et de la femme
- Abandon de toutes formes de préjugés (racisme, fanatisme, sexisme...)
- Elimination des extrêmes de richesse et de pauvreté
- Recherche personnelle et indépendante de la vérité
- Accès de tous à l'éducation et à la culture
- Tolérance religieuse
- Accord entre science et religion
- Confédération mondiale dans le respect des nations
- Adoption d'une langue auxiliaire universelle

Les Bahá'ís respectent aussi le code moral des Dix Commandements :

- Ne pas tuer
- Ne pas voler
- Ne pas mentir
- Ne pas commettre l'adultère ...

Auxquels s'ajoute, pour se protéger des différentes formes d'addiction, des abstentions plus spécifiques de :

- Moeurs sexuelles dissolues
- Jeux de hasards
- Consommation d'alcools et drogues
- Médisance et calomnies

Les Bahá'ís s'efforcent enfin de vivre selon des normes morales élevées comme :

- La modération en toute circonstance
- L'honnêteté et mériter la confiance
- La chasteté en dehors du mariage
- Le dévouement et la courtoisie
- La pureté d'intentions
- La générosité et le service aux autres
- La primauté des actes sur les discours
- L'unité dans la diversité
- Le travail consciencieux élevé au rang de prière
- etc.

Sois généreux dans la prospérité, et dans l'adversité ne cesse de rendre grâces. Mérite la confiance de ton prochain, et ne lui montre jamais qu'un visage amical et souriant.
Sois le trésor du pauvre, admoneste le riche, réponds à la plainte du nécessiteux et garde la sainteté de tes promesses.
Sois équitable en ton jugement et réservé dans tes paroles. Ne sois injuste envers personne, et montre à tous une douceur parfaite.
Sois une lampe pour ceux qui marchent dans les ténèbres, une consolation pour les affligés, une mer pour ceux qui ont soif, un refuge pour ceux qui sont dans la détresse, un soutien et un défenseur des victimes de l'oppression. Que la droiture et l'intégrité marquent tous tes actes.
Sois un foyer pour l'étranger, un baume pour ceux qui souffrent, une forteresse pour les fugitifs, des yeux pour les aveugles, un phare pour les égarés.
Sois une parure pour le visage de la vérité, une couronne sur le front de la fidélité, un pilier du temple de la rectitude, un souffle de vie pour le corps de l'humanité, un drapeau des armées de la justice, un flambeau qui brille à l'horizon de la vertu, une rosée pour le sol desséché du coeur humain, une arche sur l'océan de la connaissance, un soleil dans le ciel de la bonté, une gemme au diadème de la sagesse, une lumière qui brille au firmament de ta génération, un fruit de l'arbre d'humilité." (Tablette du juste - Bahá'u'lláh)

Pour en savoir plus, la Médiathèque Bahá'íe Francophone avec plus de 400 livres, 6500 photos, bibliothèque audio et vidéo diverse pour approfondir sa connaissance.


Sites de la religion baha'ie




Textes saints de l'islam

Introduction à l'islam

Le Coran est le recueil des paroles révélées par Dieu à travers l'ange Gabriel au Prophète Muhammad. Il fut mémorisé par Muhammad, puis dicté à ses Compagnons. Pas un seul mot des 114 chapitres et sourates n'a été modifié à travers les siècles. Le Coran reste la référence dans ses moindres détails depuis 14 siècles (l'an 622 ap. J.C.) pour aujourd'hui près d'un milliard de musulmans.

Une part importante du Coran est consacrée à l'enseignement de grandes valeurs, sur lesquelles sont fondés des systèmes de justice sociale, d'économie et de législation, de droits et de lois.

Le Coran (Qur'an en arabe), en tant que Parole de Dieu révélé à l'humanité, est la source primordiale de la foi et de sa pratique pour tout Musulman. Il contient des sujets variés sur la sagesse, la doctrine, les lois, mais surtout la relation entre Allah et ses créatures. Le Coran fournit aussi des directives pour une société juste, une ligne de conduite pour le comportement humain, et même un système économique équitable. En plus du Coran, il existe une autre source sacrée, la Sunna, qui décrit les pratiques et exemples du Prophète Muhammad pour inspirer les croyants. La Sunna représente, après le Coran, la seconde autorité pour les Musulmans, dont ses hadiths sont un compte-rendu vérifié et digne de confiance de ce que le Prophète a dit, fait ou approuvé. Suivre la Sunna fait donc partie de la foi musulmane.

La religion musulmane est répartie dans tous les endroits du globe, pratiquée par toutes races et nationalités. Allah (Dieu en arabe), est consulté directement pour les prières, et le croyant musulman affirme sa foi en tous les autres envoyés de Dieu ainsi qu'à leurs Écritures.

Les cinq piliers de l'Islam :

La prière : le respect de la prière est un des piliers de l'Islam, et il est du devoir de chaque musulman de faire cinq prières par jour.

La profession de foi : témoigner que nul autre qu'Allah n'est digne d'être vénéré, et que Muhammad est son envoyé.

Le jeûne : consistant à ne pas boire ni manger de l'aube au coucher du soleil, une fois par an au mois de Ramadan, neuvième mois de l'année lunaire.

L'aumône: la Zakat est une aumône prélevée sur ses biens et redistribuée aux plus pauvres de la communauté.

Le pèlerinage : chaque musulman se doit d'effectuer au moins une fois dans sa vie le pèlerinage au tombeau du Prophète à la Mecque.


Sites de la religion musulmane




Textes saints du christianisme

Introduction au christianisme

Structure du nouveau Testament

27 livres différents par une dizaine d'auteurs
4 Evangiles
1 histoire du développement de l'Eglise (Les Actes des Apôtres)
13 lettres de Paul envoyées à des Eglises (Romains, 1 & 2 Corinthiens, etc.) ou à des amis (Philémon, 1 et 2 Timothée et Tite).
1 lettre adressée aux croyants d'origine juive (Épître aux Hébreux).
1 lettre de Jacques, demi-frère de Jésus.
2 lettres de l'apôtre Pierre.
3 lettres de l'apôtre Jean.
1 lettre de Jude, demi-frère de Jésus.
Enfin l'Apocalypse (ou "révélation"), écrite par l'apôtre Jean.

Canon biblique

Le mot grec kanôn (règlement) désigne la liste des textes bibliques reconnus officiellement comme inspirés. Les orthodoxes ont le même que les catholiques. Les protestants reconnaissent les 24 livres de la Bible hébraïque et les livres protocanoniques du Nouveau Testament : ils appellent "apocryphes" les livres deutérocanoniques qu'ils publient parfois en annexe dans leurs éditions. Le canon contient toujours l'Ancien et le Nouveau Testament, mais c'est leur composition exacte qui varie légèrement d'une confession à l'autre.
L'Ancien Testament rapportait en hébreu de "be rît" (pacte, alliance) traduit en grec par diathéké (disposition) signifiant convention et testament, et traduit du grec en latin par testamentum.
Le Canon comprend la Bible judaïque dans son édition grecque des Septante :
1ère partie : 39 livres hébraïques (formant le 1er groupe de canons) : Loi 5 ; Prophètes 17 ; Hagiographes 17 ;
2e partie : 7 livres grecs (2e groupe de canons) : Hagiographes 5 ; Histoire 2 (les Macchabées).
Ce classement est légèrement différent de celui que fait le judaïsme.
La Vulgate est la traduction latine de référence faite par St Jérôme entre 391 et 405 à partir de l'original hébreu, puis déclarée "authentique" par le concile de Trente en 1546. Le texte fut fixé par Sixte Quint en 1590, puis déclaré intouchable (ne varietur) mais amendé sous le pape Clément VIII : une nouvelle traduction a plus tard été promulguée par le pape Jean-Paul II le 25 avril 1979.
Au IIIe s. on discuta aussi des livres de l'Ancien Testament que l'on devait considérer ou pas comme canoniques.
Origène exclut les livres grecs, tandis que certains auteurs ajoutèrent des apocryphes, comme le livre d'Hénoch, l'Ascension d'Isaïe, ou le IVe livre d'Esdras.

Rôle de la bible dans la religion chrétienne

1) Autorité de Jésus attestée aux yeux des croyants par deux "témoignages" :
    a) son don des miracles (témoignage du Père) ;
    b) le témoignage de l'Écriture (3 textes invoqués : lois de Moïse, Prophètes, Psaumes); de même par le Credo chrétien, la résurrection de Jésus a eu lieu "conformément aux Écritures" (secundu scripturas).
2) Prophéties dites "messianiques"
3) Enseignement de la morale (voir Décalogue)
4) Grandes vérités des récits bibliques. Le 30 juin 1909, le pape Pie X avait affirmé le caractère "historique" des faits relatés par la Genèse. En 1948, dans une lettre au cardinal Suhard, archevêque de Paris, puis en 1950, dans l'encyclique Humani generis, le pape Pie XII a autorisé les chercheurs catholiques à prendre les récits de la Genèse, notamment celui de la création d'Adam et d'Ève, dans un sens très large pouvant se concilier avec la théorie de la multiplicité des premiers couples humains (considérée à l'époque comme la seule scientifiquement valable ; théorie de nouveau écartée).
5) Pour les chrétiens de toutes confessions:
1- la Bible est le fondement de leur foi, qui est exprimée dans les dogmes et le "credo", et qui reconnaît un seul Dieu, à la fois Père, Fils et Esprit Saint ;
2- elle est lue et commentée au sein des célébrations religieuses, et on y trouve la source première des formes diverses que le culte de Dieu a prises au cours de l'histoire des chrétiens : rites, prières, pratiques, interprétations et réflexions diverses, notamment théologiques;
3- elle constitue le fondement de la vie chrétienne, car elle révèle la Parole, le mystère et l'intervention de Dieu dans l'Histoire; aussi on la lit, l'étudie, la médite, l'intériorise comme parole de Dieu pour mieux la comprendre, l'aimer, et en faire le fondement de la vie spirituelle et de l'action, à la fois aux niveaux ecclésial et individuel.

Controverse avec le judaïsme

L'Église catholique entend (depuis St Paul) démontrer que les grands dogmes chrétiens (incarnation, venue du fils de Dieu sur Terre, salut par le baptême, etc.) sont annoncés par l'Ancien Testament : plusieurs événements et personnages préfigurent ceux des Evangiles, et Jésus incarne notamment la synthèse de deux personnages évoqués dans la Bible, le Messie (roi glorieux) et le Juste souffrant (homme de douleur) ; Marie est préfigurée par la Zéra (descendance d'Ève) ; l'Église est le Royaume restauré, etc.
Le judaïsme a toujours contesté ces interprétations. Il n'admet pas que Jésus ait réalisé les espérances juives (au contraire, Jérusalem a été détruite et le peuple hébreu dispersé 40 ans après sa mort). Actuellement, l'Église insiste sur le sens religieux des promesses de l'Ancien Testament : salut de l'âme, pardon des péchés; elle rappelle sa compréhension de la Révélation divine : "Dieu a créé l'homme en vue d'une fin bienheureuse, au-delà des misères du temps présent"; elle affirme que "cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le coeur desquels, invisiblement, agit la grâce" (Concile Oecuménique Vatican II). Elle croit que le Royaume de Dieu "n'est pas de ce monde", mais qu'il est déjà présent d'une certaine manière en ce monde dans la vie spirituelle et sacramentelle. Ainsi l'Eglise, en vertu de sa nature à la fois visible et invisible (conception partagée par les chrétiens de toutes confessions), doit croître dans tous ses membres, dans la foi, l'espérance et l'amour.
Le Nouveau Testament contient l'ensemble des textes sacrés postérieurs à la venue de Jésus au monde. Pour les Églises chrétiennes, comme pour l'islam, ils font partie de la Bible au même titre que les livres de l'Ancien Testament.
Pour le judaïsme, au contraire, ils ne sont ni inspirés, ni sacrés, ni divins.

Fixation du canon

Sont déclarés canoniques :
20 livres protocanoniques (c.-à-d. formant le 1er § du canon)
 A) les 4 Évangiles (du grec : bonne nouvelle) :
   a) par St Matthieu (apôtre) vers 80-90 ;
   b) écrit vers 65-70 par St Marc [né à Jérusalem ?], à Rome vers 60-61 avec St Paul et St Pierre, aurait fondé l'Église d'Alexandrie (Égypte) où il serait mort ; reliques honorées à Venise (dont il est le patron) depuis le IXe s.] ;
   c) par St Luc vers l'an 80 (né à Antioche, médecin, accompagne St Paul à Rome où il compose le 3ème Évangile et les Actes des Apôtres, décédé en Béotie vers 84 ans);
   d) par St Jean (apôtre) écrit vers 60 ou 90 (contient le Sermon sur la Montagne : résumé de la morale chrétienne). John Robinson souligne qu'aucun ne parle de la prise de Jérusalem ni de la ruine du Temple en 70 ; pour le Pr Carsten Thiede, Allemand spécialiste en papyrus anciens, directeur de l'Institut de recherche fondamentale épistémologique à Paderborn, le 1er Evangile de Marc serait des années 50. On a longtemps admis qu'ils avaient été écrits à l'origine en araméen (et retraduits en grec) ; or il semblerait qu'ils aient été écrits en hébreu : certains passages évangéliques (Matthieu, les 2 premiers chapitres de Luc sauf le recouvrement au Temple, Marc) se traduisent en hébreu presque au mot à mot.
B) Les Actes des apôtres
C) Les 15 Épîtres : la 1re de St Pierre, la 1re de St Jean et 13 de St Paul réparties traditionnellement en 3 groupes :
    i) Grandes épîtres dogmatiques (Romains, I et II Corinthiens, Galates)
    ii) Épîtres de la Captivité (Philémon et les 3 épîtres " christologiques " : Éphésiens, Philippiens, Colossiens)
    iii) Épîtres pastorales (I et II Timothée, Tite)
7 livres deutérocanoniques [appelés jusqu'au XVIe s. "discutés" (épithète forgée par le dominicain Sixte de Sienne)]
6 Épîtres : [hébreux (inspirée par St Paul, mais rédigée par St Barnabé, St Jude, ou Apollos d'Alexandrie) ; St Jacques ; II de St Pierre ; II et III de St Jean ; St Jude] : l'Apocalypse [révélations sur Jésus - la Jérusalem céleste, le jugement dernier et la victoire finale sur le monde et sur la bête - symbole des " 4 Cavaliers " : le 1er : la conquête, sur un cheval blanc, avec un arc et une couronne, le 2e : la guerre, cheval couleur de feu, a une grande épée, le 3e : la famine, cheval noir, tient une balance, le 4e : la mort, cheval vert jaune ; - symbole des " 4 animaux " (avec anges adorateurs se tenant autour du trône) : le 1er ressemble à un lion, le 2e à un taureau, le 3e à un homme, le 4e à un aigle].
Du IIIe s. jusqu'au décret du pape Gélase (492-496), par suite de la parution d'apocryphes et des attaques d'hérétiques comme Marcion, on hésita pour le Nouveau Testament (par exemple, sur la canonicité de l'Apocalypse).

Apocryphes (livres non canoniques)

Évangiles :
1) fragmentaires : papyrus divers (Fayoum, Egerton, Oxyrhynchos, etc.) ; Évangiles judéo-chrétiens ; des Égyptiens ; de Pierre ; des chefs de sectes (Basilide, Marcion).
2) Entiers : cycle de la parenté de Jésus (protévangile de Jacques, Dormition de la Mère de Dieu) ; cycle de l'Enfance (récits de Thomas, évangile arabe) ; cycle de Pilate.
Actes :
1) anciens : de Jean (av. 50, d'après une étude du fragment 795 des manuscrits découverts à Qumrán), de Paul, de Pierre, d'André, de Thomas.
2) Plus récents : à 2 personnages (Pierre et Paul, André et Mathias, Pierre et André, Paul et André) ; à 1 [Philippe, Barthélemy, Barnabé, Thaddée (avec la correspondance entre Jésus et Abgar)].
Épîtres :
Paul (aux Alexandrins, aux Laodicéens, IIIe aux Corinthiens) ; Lettre des Apôtres (Jérusalem, IIe s.).
Apocalypses :
Pierre, Paul, Thomas. En 1945, à Nag Hammadi (Haute-Égypte), on a découvert des apocryphes du IIIe siècle, notamment l'Évangile selon Thomas ou les "Paroles de Jésus" donnant des variantes.

Les versions de la Bible

Versions allemandes de la Bible
1510-22 : Luther : traduction, condamnée en 1523 pour 1 400 erreurs de traduction et d'interprétation. La plus notable (corrigée dans les versions modernes) introduit un adjectif dans l'Épître aux Romains (III, 28) : " L'homme est justifié sans les oeuvres par la foi (seule). " 1735 : J.L. Schmidt : " rationaliste ", inachevée, expliquait de façon naturelle tous les passages contenant du " merveilleux biblique ".
Versions françaises de la Bible
1523 : Jacques Lefèvre d'Etaples (Fr., vers 1450-1536) : mise à l'index à cause de notes d'inspiration luthérienne. 1535 : Pierre Olivetan (Fr., vers 1506-38) : correction de la version de Lefèvre d'Étaples. 1555 : Sébastien Castalion (Fr., 1515-63) : adaptation familière et souvent triviale ; condamnée par protestants et catholiques. 1672-84 : Isaac Le Maistre de Sacy (Fr., 1613-84) : avec l'explication du sens littéral. 1894 : Louis Segond (1810-85, pasteur genevois) : 1re version protestante autorisée canoniquement par l'Église catholique. Éditions récentes : La Bible du Centenaire (protestante), 4 volumes, Paris 1928-47 ; Le Nouveau Testament (1949), par le chanoine Émile Osty (1887-1981) ; La Ste Bible (catholique), sous la direction de l'École biblique de Jérusalem, Paris 1956 ; La Bible, l'Ancien Testament, E. Dhorme, La Pléiade, Paris 1956-59 ; La Bible par les membres du rabbinat français (israélite), Paris 1966 ; Traduction oecuménique, La Pléiade, Paris 1987.
Versions provençales de la Bible
1) 5 chapitres de St Jean, copiés à Limoges au XIIe s. (au British Museum).
2) Vers 1250-80 : le Nouveau Testament, traduit à l'usage des Cathares, dans l'Aude (Musée de Lyon, édité par Léon Clédat, 1888).
3) Un raccourci de ce texte (l'Évangile de St Mathieu manque) à l'usage des Vaudois (XIVe siècle ; édité par Wollemberg (1868).
4) Le manuscrit de Jean de Chastel, évêque de Carcassonne († 1475), traduit sur la Vulgate.
Versions anglaises de la Bible
Bible de Matthew (1537) : proscrite par le Parlement, imprimée clandestinement à Paris en 1538, où elle est saisie sur ordre de la Sorbonne ; ses imprimeurs transportent les plombs à Londres où elle reçoit l'approbation anglicane. Bible de Reims (1609-10) : catholique, mal écrite, ne peut s'imposer. Bible du Roi (1611) : officielle anglicane, langue très pure ; non contestée par les catholiques.


Sites de la religion chrétienne




Textes saints des religions orientales

Introduction aux religions orientales et africaines


* Les religions orientales:

La Chine est depuis plusieurs milliers d'années régie par un système de pensée complet formé du confucianisme, du taoïsme et du bouddhisme, le confucianisme exerçant la plus grande influence.

L'influence de Confucius en Asie orientale est telle qu'on peut la comparer à celles de Platon et Jésus en Occident. Il n'est pas le fondateur d'une religion, mais a créé avec ses disciples, sur la base de la pensée de son époque, un système rituel achevé et une doctrine à la fois morale et sociale, capable de remédier selon lui à la décadence spirituelle de la Chine de l'époque.

Le Taoïsme (enseignement de la Voie) est une philosophie et une religion chinoise, se fondant sur le principe qui est à l'origine de toute chose : le Tao. Le Taoïsme peut se définir par la recherche d'une harmonie entre l'Homme et la nature : le monde est conçu comme le fruit de deux moitiés complémentaires : le Yin et le Yang.

Le jaïnisme est une religion apparue vers le Xe siècle ou IXe siècle avant notre ère. Le but de la vie pour les jaïns est le même que pour l'hindouisme, le bouddhisme et le sikhisme : le croyant doit atteindre l'illumination appelée moksha ou nirvana. L'humain doit sortir du flux perpétuel des réincarnations : le samsara, par des choix de vie appelés vœux dont le premier, qui mène tous les autres, est celui de l'universelle non-violence nommée ahimsâ ; la méditation et le jeûne sont aussi des pratiques jaïnes. Les Maîtres éveillés, guides spirituels de cette religion dénommés les Tirthankaras (en sanskrit « les faiseurs de gué ») ont enseigné avant notre ère les principes du jaïnisme. Le terme de chemin de purification est utilisé de nos jours pour décrire la route que doit suivre le pèlerin afin d'atteindre cette illumination.

Le sikhisme est une religion monothéiste fondée dans le nord de l'Inde au XVe siècle par le Gurû Nanak. La doctrine du sikhisme se fonde sur les enseignements spirituels des Dix gurûs, recueillis dans le Sri Guru Granth Sahib.

* Les religions africaines:

Le sentiment religieux africain pourrait être définit comme un «système de relations entre le monde visible des hommes et le monde invisible régi par un Créateur et des puissances qui, sous des noms divers et tout en étant des manifestations de ce Dieu unique, sont spécialisées dans des fonctions de toutes sortes.» (ethnologue Marcel Griaule)

Les religions africaines reposent sur la croyance en un seul Dieu que l’histoire des religions définit comme l’Être suprême. Après avoir créé le monde, ce dieu-créateur se retire et intervient rarement dans les affaires humaines. Il est le garant de l’ordre établi des choses. A la mort, le corps reste sur terre, tandis que l'âme rejoint le monde invisible. Selon le degré de bonnes ou mauvaises actions qu'il a accompli sur terre, il pourra soit se réincarner pour se parfaire toujours plus, jusqu'à rejoindre les ancêtres vivant au sein de Dieu, quand son âme sera jugée suffisamment pure pour cela, soit subir une seconde mort, où l'âme, trop souillée par les péchés, est envoyé dans le magma des mauvaises âmes détruites. L’Être suprême est rarement l’objet d’une vénération ou d’un culte, mais il représente la figure la plus importante de toute une série d’êtres spirituels qui agissent en tant que médiateurs entre l’Être suprême et les humains.

Les divers esprits sont très importants, car Dieu est perçu comme trop lointain. C’est vers ces esprits que les croyants se tournent pour formuler leurs demandes. Il existe deux sortes d’esprits : ceux qui ne sont pas d’origine humaine et ceux qui, après avoir été des humains, sont devenus des «esprits ancestraux». Les esprits d’origine non humaine sont souvent en rapport avec des lieux naturels. Par exemple, les esprits des bois ou les esprits de la mer. Les esprits ne sont que hypostase, c'est à dire représentant les multiples facettes de la création de Dieu, à la fois unique mais pluriel par ses actions, la diversité de sa création etc. Les ancêtres représentent le lien le plus immédiat entre les vivants et le monde spirituel.

Les religions africaines forment une synthèse de cultes et de rites agraires où l'ensemble des actions de l'homme (cueillette, garde des troupeaux, etc...) sont vivifiées et exaltées. Car pour la religion africaine tout est lié à la spiritualité, dans la vie quotidienne, par rapport aux saisons, les événements de la vie (naissance, puberté, mariage, vieillesse, mort). La frontière entre le profane et le sacré n'existe pas.

Voici quelques croyances de la religion africaine :
«Tout est lié. Tout est vivant. Tout est interdépendant», «L'esprit est la force, la vie qui se trouve en toute chose», «Le bien, c'est tout ce qui favorise, augmente la force vitale ; le mal c'est tout ce qui la contrarie, la diminue», «Ceux qui sont morts ne sont pas morts... les morts ne sont pas sous la terre. Ils sont dans l'ombre qui frémit. Ils sont dans l'eau qui coule», «Si la branche veut fleurir, qu'elle honore ses racines», «Tout ce qui vit a une âme», «Toute naissance est la renaissance d'un ancêtre», «L'être humain a la maîtrise de la parole, c'est donc à lui qu'incombe de diriger la force vitale», «Quand je me relie aux ancêtres totémiques et légendaires, je crée une harmonie des êtres entre le monde animal et végétal»...


Sites des religions orientales




Textes saints du bouddhisme

Introduction au bouddhisme

La voie du HINAYANA (école du Petit véhicule)

C'est la voie de l'école du THERAVADA (ou école des paroles anciennes).
Elle pratique l'observation stricte des préceptes traditionnels, c'est à dire une religion exotérique, plus classique, prônant une pratique plus éthique (morale). Il faut cependant tempérer cette affirmation, car l'école du Theravada a elle aussi été marquée en son temps par le mysticisme tantrique. On retrouve encore aujourd'hui les traces de ce mysticisme tantrique sur les grands temples des civilisations indo-bouddhistes d'extrême orient.
Les pays d'élection de l'école THERAVADA sont l'île de Ceylan, la Birmanie, la Thaïlande, le Cambodge.
Elle a comme fondement trois éléments : le Bouddha, le Dharma (écritures), le Sangha (la communauté)
L'ARHAT est son idéal spirituel, c'est à dire : le saint, le sage, le yogin, le totalement libéré.

La voie du MAHAYANA (Grand Véhicule)

En plus des 3 corbeilles (écrits bouddhistes classiques), elle a comme fondement le PRAJNAPARAMITA SUTRA (ou sermons sur la perfection de la sagesse) qui consiste en des enseignements bouddhistes plus spécifiques et plus ésotériques (mystiques), en plus du TRIKAYA (doctrine des trois corps Divins du Bouddha). Les écoles adhérant à cette voie pratiquent donc une religion plus ésotérique, plus mystique, cherchant à obtenir plus rapidement (dès cette vie ou en quelques vies) l'état de libéré parfait des mondes de contingences dont la terre fait partie.
Le BODDHISATTVA est son idéal spirituel : ce libéré vivant doit (par différence avec l'ARHAT) s'engager à se réincarner jusqu'à ce que l'humanité entière soit entrée en Nirvana. Cette notion de boddhisattva repose et insiste donc sur la conception de la compassion et de la fraternité universelle, par différence à la notion d'arhat qui elle est plus individualiste.

Les pays d'élection du MAHAYANA sont le Tibet, la Mongolie, le Népal, le Buthan, la Chine, et le japon:
Au Tibet
Au Tibet, cette voie est représentée par 3 grands ordres monastiques :
        a) L'ordre des Bonnets Jaunes du DALAI LAMA représente 90% du monachisme tibétain.
        b) L'ordre des Bonnets Rouges (contemplatifs).
        c) L'ordre des Bonnets Noires (chamanisme, occultisme, magie...).
En Chine
En Chine, cette voie est représentée par le TCHAN (école subitiste de la voie de l'éveil instantané).
Au Japon
Au Japon, cette voie est représentée par les écoles :
      a) ZEN du RINZAI (méditation assise avec élucidation des KOANS ou anecdotes énigmatiques).
      b) SOTO (méditation assise).
      c) NEMBUTSU (invoque et psalmodie le nom de Bouddha).
En Mongolie
En Mongolie, cette voie est représentée par l'ordre des Bonnets Jaunes (récitations de textes, jeûnes, études scolastiques, pratiques ésotériques).
Notons que dans le MAHAYANA (plusieurs écoles reconnaissent une réalité au DEITES (YIDDAMS = déités masculines et DAKINIS = déités féminines).


Sites de la religion bouddhiste




Textes saints du zoroastrisme

Introduction au zoroastrisme

Le zoroastrisme ne compte plus aujourd'hui que quelques 200 000 adeptes dans le monde, mais le rôle important qu'il a joué dans l'histoire de la civilisation persane (Iran), les multiples influences qu'il a exercées sur d'autres religions comme le judaïsme, le christianisme et l'islam ainsi que ses rapports avec les autres religions indo-européennes rendent intéressante à plus d'un titre l'étude de ce qui reste aujourd'hui l'une des religions les plus ignorées du monde.

Qui était Zarathoustra ?

C'est vers l'an -650 de notre ère que naquit, dans une famille sacerdotale de la région de Hérat aux confins de l'Afghanistan, le prophète perse Zarathoustra, anciennement appelé ZOROASTRE. Il fut considéré comme un réformateur de l'ancienne religion perse composée essentiellement de familles aristocratiques guerrières. Les arguments de justice et de conscience personnelle heurtèrent profondément les coutumes et les mentalités de ces vieilles familles.

Un des rares textes parvenus jusqu'à nous pourrait être les Gathas, hymnes dans une langue iranienne archaïque vieille d'entre 2500 et 3000 ans, se rattachent à la vieille tradition de poésie sacrée indo-européenne dont on trouve d'autres exemples dans les textes védiques indiens. Il s'agit de chants attribués à la personne même de Zarathoustra, révélant des détails biographiques intéressants. Par ailleurs, la tradition rapporte aussi un récit épique de la vie de Zarathoustra, scénario exemplaire de la vie du Sauveur, rempli d'événements surnaturels et de miracles.

Né sous le signe de la lumière surnaturelle, Zarathoustra devient d'abord prêtre de la religion traditionnelle aryenne alors régnante en Iran et qui comportait entre autres de nombreux rites sacrificiels. Puis il reconnaît en une série de visions le Seigneur Saint Ahura Mazda, et commence alors sa prédication exclamative et passionnée, dont les Gathas nous donnent un magnifique aperçu.

Zarathoustra prêche et annonce "la venue du Royaume de Justice, la coopération à l'oeuvre de Dieu (Ahura Mazda), sous peine de châtiment total". Il élève le dieu Ahura Mazda au rang de Dieu suprême, reléguant les autres divinités de l'ancienne religion aryenne traditionnelle à un rang secondaire - à tel point que le zoroastrisme est souvent appelé mazdéisme. Zarathoustra critique les pratiques de la religion traditionnelle comme le sacrifice, ce qui lui attire les foudres des prêtres. Il fuit alors pour sauver sa vie et, après plusieurs années d'exil au cours desquelles il a des entretiens mystiques avec Ahura Mazda, Zarathoustra gagne le soutien du souverain local appelé Vishtasp qu'il rallie à sa foi à travers un parcours initiatique exemplaire pour surmonter les nombreux obstacles qui jalonneront sa mission. C'est désormais l'étape du succès : la foi de Zarathoustra se répand au rythme des victoires remportées sur les souverains "méchants" et finit par se répandre dans "tous les royaumes".

Le message spirituel de Zoroastre

L'exemple donné par Zarathoustra est celui d'une expérience mystique, résultat d'une pratique rituelle illuminée par un espoir eschatologique, celui de l'avènement du Royaume de Justice. Au travers du récit de sa vie ressort constamment l'omniprésence de la "lumière surnaturelle", signe de l'espoir eschatologique qui le soutient dans son combat permanent contre les démons (tentations, égo, tyrans...). Là où le destin de Jésus tourne à une tragédie qui n'est consolée que par une promesse de résurrection, celui de Zarathoustra se termine sur une réussite et avec une note d'optimisme qui a fasciné certains penseurs occidentaux, dont Nietzsche, à l'époque où les orientalistes venaient de découvrir cette religion antique à travers ses textes.

Dans la cosmogonie zoroastrienne, l'Esprit Saint - Ahura Mazda - occupe la place centrale. Il crée le monde par la pensée, mais ceci ne constitue pas, comme dans les religions abrahamiques où Dieu est tout-puissant, l'acte fondateur de son statut divin. Il est entouré de plusieurs êtres divins (qui ont d'ailleurs donné leur nom aux mois du calendrier iranien) et le père de plusieurs entités dont notamment les Esprits jumeaux Spenta Mainyu (Esprit Bienfaisant) et Angra Mainyu ou Ahriman (Esprit Destructeur). A l'origine, raconte un gâthâ célèbre, le premier a choisi le bien et la vie, l'autre le mal et la mort : leur différence vient non de leur nature mais d'un choix. De cette façon Ahura Mazda n'est pas à l'origine du Mal, qui provient du libre choix d'Ahriman. Zarathoustra invite alors les fidèles à imiter l'acte primordial d'Ahura Mazda : le choix du Bien. Les hommes ne sont donc pas les serviteurs ou les esclaves de Dieu comme se reconnaissent par exemple les fidèles de Yahvé, de Varuna ou d'Allah, mais libre dans le choix de suivre Ahura Mazda ou non.

Le zoroastrisme est bien un monothéisme. Certains ont vu dans le zoroastrisme un dualisme, ce que récusent à la fois les zoroastriens et ceux qui connaissent le zoroastrisme. En effet, Dieu n'y est pas confronté à un anti-Dieu comme c'est le cas dans les dualismes tels que le manichéisme : le conflit se situe entre l'Esprit Bienfaisant et l'Esprit Destructeur (Ahriman). Dieu était conscient de ce conflit au moment où il a engendré les deux Esprits mais il ne l'a pas empêché, ce qui peut signifier soit qu'il transcende toutes les contradictions soit que l'existence du Mal est la condition préalable de la liberté humaine.

Zarathoustra le réformateur

La réforme la plus importante de Zarathoustra est sa transformation de la religion traditionnelle basée sur les sacrifices rituels d'animaux en un monothéisme axé sur des préoccupations éthiques. Il ne refuse pas complètement la religion traditionnelle mais reprend de nombreuses idées de cette dernière en leur donnant une nouvelle dimension morale. Il reprend notamment le thème de la résurrection cyclique du monde, présent dans les traditions associées au Nouvel An, pour introduire l'idée audacieuse de la Résurrection, associée de l'avènement du Saoshyant, le Sauveur.

Mais le message zoroastrien n'avait pas seulement une portée métaphysique ou théologique : Zarathoustra critique à maintes reprises les sacrifices animaux ainsi que d'autres traditions de sa société. Il appelle par exemple au respect du boeuf (élément que l'on retrouve en Inde), autrefois sacrifié en masse et causant des famines. Il fait l'éloge de la vie sédentaire et agricole par opposition à celui des nomades chasseurs. La propagation de l'agriculture est constamment mise en valeur dans les textes zoroastriens, qui mettent l'accent sur le respect de la vie animale et humaine.

L'Avesta, livre sacré des zoroastriens

Les zoroastriens ont aussi leur livre sacré : l'Avesta. Du texte initial, seul un quart est arrivé jusqu'à nous : les manuscrits ont été perdus ou détruits une première fois lors de l'invasion d'Alexandre qui fit brûler la bibliothèque de Persépolis et une seconde fois lors de l'invasion arabe au 7ème siècle. Ce quart fait toutefois mille pages en traduction française. Certaines parties de l'Avesta datent d'il y a à peu près trois mille ans, mais l'Avesta que nous connaissons aujourd'hui est une compilation qui a été effectuée au 3ème siècle après J.C., à l'époque de la dynastie sassanide, soit à peu près neuf siècles après la prédication de Zarathoustra. Les parties les plus anciennes sont écrites dans une vieille langue iranienne dite avestique, tandis que le reste est en pahlevi littéraire, langue de l'Empire Perse à l'époque sassanide (226-651).

Zoroastrisme et judaïsme

Un autre thème important du zoroastrisme est sa promesse d'une vie après la mort, où les âmes seront départagées lors de la traversée du Pont de Chinvat, pour finir soit au Paradis, soit en Enfer, soit au Purgatoire. De plus la Résurrection, attendue à la fin des temps avec l'avènement du promis divin Saoshyant, rétablira la justice par une régénération du monde.

On retrouve tous ces thèmes sous une forme semblable dans le judaïsme, le christianisme et même l'Islam. Toutefois, bien que présents dans les plus vieilles parties de l'Avesta, ces thèmes ne furent rapportés dans les écrits judaïques que postérieurement à la Captivité de Babylone (597-538 av. J.C.), période pendant laquelle les élites judéennes, en exil à Babylone, entrèrent en contact avec la Perse et les religions iraniennes. C'est d'ailleurs l'empereur perse Cyrus qui met fin à cet exil en libérant Jérusalem de la domination babylonienne (Isaïe 45 : 1-14), en rendant la liberté de culte aux juifs et en ordonnant la reconstruction du Temple de Salomon à Jérusalem (Esdras 1 : 1-5). La plupart des textes judaïques traitant de la vie après la mort apparaissent durant cette période de domination perse en Palestine, ce qui laisse penser à une influence zoroastrienne. De nombreux travaux ont été faits dans cette direction dont les ouvrages [2] et [3] donnent un aperçu (voir ci-dessous la bibliographie).

La cosmogonie zoroastrienne a également influencé de nombreux penseurs musulmans tels Sohravardi (1155-1191), initiateur du courant des Ishraqiyoun, qui fit un syncrétisme philosophique de cette cosmogonie avec la pensée islamique. De même plusieurs auteurs musulmans ont tenté d'intégrer Zarathoustra à la lignée prophétique abrahamique.

Destin du mazdéisme

Peu après la prédication de Zarathoustra, sa religion se répandit en Iran et finit par rallier les empereurs de la Perse : les inscriptions sur le tombeau de l'empereur achéménide Darius (4ème siècle av. J.C.) font explicitement mention du dieu zoroastrien Ahura Mazda, et le zoroastrisme fut également à l'honneur chez les Parthes qui dominèrent en Iran entre 123 et 226 ap. J.C. Mais c'est sous la dynastie Sassanide (226-651) que le zoroastrisme devint religion officielle de l'Empire perse et fut doté d'une véritable institution ecclésiastique - la caste des mobads - ayant une grande influence dans les affaires de l'État. L'avènement de l'Islam au 7ème siècle puis l'invasion arabe provoquèrent la chute des Sassanides, et avec elle la fuite d'un groupe de zoroastriens vers l'Inde où ils fondèrent une communauté appelée Parsis (les persans) qui subsiste encore aujourd'hui. La majorité des iraniens se convertirent graduellement à l'Islam par la suite mais il subsiste encore aujourd'hui une communauté zoroastrienne en Iran (environ 40 000 fidèles) et qui se considère la gardienne de la tradition trois fois millénaire de Zarathoustra. Par ailleurs de nombreuses traditions iraniennes ainsi que le calendrier iranien ont des origines zoroastriennes.

Aujourd'hui il reste environ 200 000 zoroastriens dans le monde, essentiellement en Inde, en Iran et dans les diasporas aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Citons à titre anecdotique quelques zoroastriens contemporains célèbres, comme le chef d'orchestre Zubin Mehta ou le chanteur rock Freddie Mercury. Même si le zoroastrisme a pratiquement disparu en tant que religion, il reste cependant un élément important de la civilisation iranienne, et a joué un rôle important dans l'histoire politique et religieuse du Proche-Orient pendant plus d'un millénaire, faisant partie intégrante du patrimoine culturel et historique de l'humanité. Le zoroastrisme mérite donc d'être mieux connu.


Sites de la religion zoroastrienne




Textes saints de l'hindouisme

Introduction à l'hindouisme

L'Hindouisme est fondé sur un ensemble considérable de textes dont la composition s'étale sur plus ou moins deux millénaires. Ces textes résultent d'une découverte de la vérité et des intuitions fondamentales de sages mystiques qui ont déposé leurs savoirs dans des Livres Sacrés, dont les plus anciens sont les Védas (1500 à 1000 avant Jésus Christ). A ses débuts et durant une période indéterminée, les valeurs de l'hindouisme se sont essentiellement transmises de génération en génération, par la voie orale. La codification et la révélation officielle de ses valeurs dans des Textes écrits ne se fit que beaucoup plus tardivement.
Les Védas sont les premiers textes connus à la base de la révélation de l'Hindouisme .Des Védas découlent les Brahamanas et les Upanishads qui en constituent un commentaire subtil et dépouillé. On compte plus de 400 Upanishads dont 20 sont dites majeurs.

Le socle des traditions
A la révélation originelle s'ajoute la diversité des traditions :
a) Les codes : comme les lois de Manu.
b) Les Puranas : récits mythologiques et légendaires.
c) Les grandes épopées : Ramayana et Mahabharata, incluant la célèbre Bhagavad Gîta qui est le livre sacré unanimement vénéré en Inde par les Hindous.
d) Les Agamas : régissant des aspects plus religieux de l'hindouisme, tels le Shaktisme , le Vishnouisme et le Shivaisme auquel se rattache le Tantrisme cachemirien.
e) Les textes plus récents : dont émanent les six Darshanas (points de vue orthodoxes) que sont Nyaya, Vaisheshika, Samkhya, Yoga, Mimansa, Vedanta (qui signifie fin du Véda au sens d'achèvement et d'aboutissement).
d) Le Yoga vasishta : récit épique et mythologique représentant une synthèse des grands courants non dualistes du Védanta et du tantrisme (branche de l'Hindouisme).

Une religion évolutive
L'hindouisme se présente donc comme une religion évolutive, se renouvelant et se régénérant périodiquement par l'apport de vérités découvertes par de grands sages mystiques.
L'Hindouisme de tous les temps reconnaît le monothéisme et l'admet, mais il admet aussi le Monisme qu'il place au-dessus et le polythéisme qu'il place en dessous.

Structure globale du panthéon hindouiste

1er niveau: le Divin absolu sans son univers propre
En haut, il y a le Divin Absolu (BRAHMAN), le Dieu Un qui n'a pas de second, l'ineffable, celui dont rien ne peut être dit car tout est en lui et tout est lui.

2ème niveau: le Divin dans sa création
Le Divin dans l'univers de la multiplicité. L'ishvara, c'est Brahman sous son aspect de Créateur universel, Seigneur des mondes:
a) De Brahman émane l'Ishvara : symbole de l'aspect dynamique et personnalisé du Divin.
b) De Brahman émane l'âme humaine : divinité pure limitée dans un individu.
c) De Brahman émane les Mondes : la création.
d) Les Dieux éternels mineurs et à Karma.

L'Ishvara est Généralement représente sous un triple aspect :
1. Sous son aspect de créateur : c'est Brahma.
2. Sous son aspect de préservateur : c'est Vishnou.
3. Sous son aspect de destructeur : c'est Shiva (ou çiva).

Cette trinité est un dynamisme global vu sous trois angles complémentaires. Brahma, Vishnou et Shiva sont trois Dieux éternels majeurs qui existent l'un par l'autre, proviennent l'un de l'autre et se fondent l'un dans l'autre de par leur nature même. Cette trinité régit le rythme ternaire du monde : toutes choses naissent, vivent et se maintiennent un temps, puis disparaissent.
De cette trinité, opérant dans le monde de la pluralité, naissent les hommes, la nature, les Dieux et les démons. Les Dieux étant des expressions changeantes, secondaires ou limitées du Divin unique.
Du Divin émane aussi ses manifestions personnelles, les Avatars (Dieu incarné en hommes) comme par exemple les prophètes (tel Krishna) qui viennent aider les hommes à se libérer ici-bas en les éduquant.
L'Avatar est donc l'aspect manifesté ou personnalisé du Purushotoma (le Divin absolu Brahman dans sa création).

Schéma exemplatif du panthéon Hindou

1er niveau : le divin dans son univers propre et personnel
BRAHMAN : le divin absolu, l'âme et la conscience de l'univers qui engendra la vie et dans laquelle il s'incarna.

2ème niveau: le divin dans sa manifestation

a) Ses manifestations dans les mondes créés
ISHVARA : aspect créateur et dynamique du divin Brahman, Seigneur des Mondes.

b) Les 3 aspects de Ishvara
Brahma (le Créateur) représente sa puissance créatrice dans les mondes.
Vishnou (le Préservateur) représente sa puissance de maintien et de développement dans les mondes.
Shiva (le Destructeur) représente sa puissance de retour au 1er niveau.

c) Les dieux éternels
* Les Dieux éternels majeurs, comme par exemple :
- Agni : la volonté divine
- Surya : l'illuminateur divin
- Vach : le verbe divin
* Les Dieux éternel mineurs, comme par exemple :
- Ganesha : la force spirituelle
- Skanda : force matérielle
- Narada : la force d'individuation
* Les Dieux à Karma, comme par exemple :
- Indra : la force mentale
- Vayu : la force du principe de vie
- Vasu : la force du principe de matière
- le Divin manifesté : les Avatars, tel Krishna en tant que descente personnalisée de Brahman dans sa Manifestation.

d) Les autres aspects du divin
* L'homme : être physique, vital et mental, doté d'une âme humaine dont l'évolution spirituelle aboutit au retour au Créateur.
* Les êtres démoniaques :
   - Rakshasas : puissances des ténèbres, symboles des pulsions et passions violentes.
   - Pishachas : êtres de perversité, symboles des désirs les plus bas et obscurs.
   - Asuras : êtres d'égoïsme ignorants, symboles des pensées et volontés basées sur l'ignorance et mue par elle.
* La nature terrestre : un des mondes créés par l'Ishvara (confer le cosmos).
Au final chaque aspect du divin à sa Shakti propre, représenté sous la forme d'une déesse, avec son rayonnement, sa puissance de travail ou de manifestation.


Sites de la religion hindouiste




Textes saints du judaisme

Introduction au judaïsme

Le peuple juif représente le peuple du Livre, la Bible hébraïque dont la Torah est la pierre angulaire. La Bible fut promulguée comme constitution de la vie religieuse des juifs par Esdras le scribe. A l'origine existait un peuple et surtout un législateur, le prophète Moïse. Les Écrits postérieurs et la tradition juive lui attribuent l'essentiel, le coeur, le fondement de la religion juive. Moïse est "l'Interlocuteur" de Dieu, le dépositaire de l'Alliance de Yahvé pour le peuple élu.

Les dix commandements

Dictés à Moïse par Dieu sur le mont Sinaï, les dix commandements (Exode 20.1-17) constituent les prescriptions essentielles sur lesquelles repose l'Alliance entre Dieu et son peuple. Ce décalogue est le fondement de la loi hébraïque:
1) Je suis l'éternel ton Dieu qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte.
2) Tu n'auras pas d'autre Dieu que moi. Tu ne feras point d'idole.
3) Tu n'invoqueras point le nom de l'éternel en vain.
4) Souviens toi du Sabbat pour le sanctifier. Pendant six jours tu travailleras, mais le septième tu te reposeras.
5) Honore ton père et ta mère.
6) Tu ne tueras pas.
7) Tu ne commettras pas d'adultère.
8) Tu ne voleras pas.
9) Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
10) Tu ne convoiteras pas le bien d'autrui.

Le canon judaïque

Au fil du temps, les textes sacrés du judaïsme ont été regroupés en 3 sections qui constituent le canon des écritures:

I. La Torah
La Torah (loi) est composée des 5 livres de Moïse ou Pentateuque :
1) La Genèse : premier livre fondateur du peuple d'Israël, la Genèse raconte la préhistoire du peuple hébreu depuis la création du monde jusqu'à la mort de Joseph et la prophétie du retour en terre promise.
2) L'Exode : épisodes qui concernent à la fois Israël et l'Egypte, avec deux événements marquant qui sont la libération de l'esclavage en Egypte et la conclusion de l'Alliance de Yahvé avec Moïse sur le mont Sinaï. L'Exode est le livre qui contient la plus grande variété de genres, narrations d'événements, contes, poésies, généalogies, textes législatifs, rites culturels et préceptes moraux.
3) Le Lévitique : nommé ainsi puisque Lévi est la tribu des prêtres chargés de la religion et que ce livre rassemble des collections variées de coutumes anciennes et récentes concernant le culte, le sacerdoce et les lois religieuses.
4) Les Nombres : ce livre comporte dans ses premières pages le dénombrement de toute la communauté des enfants d'Israël, puis l'histoire de la transformation du peuple d'Israël en une communauté sainte.
5) Le Deutéronome (seconde loi) : réédition de la loi mosaïque et discours d'adieu de Moïse à son peuple, se terminant par le cantique de Moïse.
Dans la tradition rabbinique, la Torah est "un instrument de purification" offert aux hommes.

II. Les Neviîm
Les livres Neviîm (prophètes) sont composés de textes purement prophétiques et historiques, les livres de Josué, des juges, de Samuel et des Rois rangés sous l'appellation de "premiers prophètes" pour les distinguer des "prophètes postérieurs", Isaïe, Jérémie et Ezéchiel (les trois grands prophètes) et Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habakuk, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie (les douze petits prophètes).

III. Les Kétouvim
Les livres Kétouvim (hagiographes) sont composés des Psaumes, Proverbes, livre de Job, de Ruth, les Lamentations, L'ecclésiaste, Daniel, Esdras, Néhémie, les Chroniques, ainsi que le Cantique des cantiques auquel s'ajoute le livre d'Esther. Mais certains livres sont exclus du canon, comme Les Maccabées, le livre de Tobie, Judith, ou la sagesse de Ben Sirach, qui étaient des écrits trop tardifs pour acquérir un statut sacré et reçurent donc le nom d'apocryphes (cachés).
Plus tard vers 100 avant J.C. les Pharisiens firent des interprétations orales de la Torah qui furent misent par écrit à la fin du IIème siècle et constituent la Mishna (enseignement). Vers la même période des commentaires littéraires, allégoriques et philosophiques de la Torah effectués par les rabbins donna naissance au Midrash. A la fin du Vème siècle en raison du danger des persécutions romaines, les enseignements furent réunis dans une compilation nommée Gemara (complément). La Mishna et la Gemara forment ensemble l'énorme recueil qu'on appelle le Talmud qui est la mémoire et la spécificité du Judaïsme.


Sites de la religion juive





Textes de l'humanisme

Introduction à l'humanisme


L’humanisme est porteur de valeurs universelles. Il s’oppose, en particulier, au relativisme moral. Pour un humaniste, il existe des principes moraux qui aident l’humanité à survivre et à prospérer et qui font avancer la civilisation. Ces principes moraux humanistes remontent aux philosophes des Lumières (XVIIe et XVIIIe siècle), mais l’humanisme était au départ un courant culturel européen trouvant ses origines en Italie à la Renaissance. Renouant avec la civilisation gréco-romaine (elle-même fortement influencée par le judaïsme), l’humanisme voit en l’Homme des capacités intellectuelles potentiellement illimitées, considérant la quête du savoir et la maîtrise des diverses disciplines comme nécessaires au bon usage de ces facultés. L’humanisme prônent la vulgarisation de tous les savoirs, dont religieux ; la parole divine devant être accessible à toute personne, quelles que soient ses origines ou sa langue (traduction de la Bible en latin par Érasme en 1516). Les thèmes essentiels à l'humanisme sont le retour à la culture antique et le goût des idées, la foi en l'Homme avec la confiance en la nature humaine et la volonté de rendre l'humanité meilleure, une nouvelle pédagogie fondée sur la diversification des enseignements, la réflexion politique et le pacifisme, le débat religieux et le renouveau spirituel… Ainsi, correctement instruit, l’individu reste libre et pleinement responsable de ses actes dans la croyance de son choix. Les notions de liberté ou libre arbitre, de tolérance, d’indépendance, d’ouverture et de curiosité sont, de ce fait, indissociables de la théorie humaniste classique. On retrouve donc dans les organisations humanistes des athées, des agnostiques, des libre penseurs, des sceptiques ainsi que des croyants, qui affirment que l'éthique peut et doit exister sans qu'intervienne le fait religieux (justice immanente et Jugement Dernier).

Bien que les formes dominantes d'humanismes soient agnostiques (et typiquement rejettent l'existence du surnaturel), toutes les formes d'humanisme ne sont pas dans ce cas. Par exemple, le cartésianisme (philosophie de Descartes), non seulement ne nie pas l'existence de Dieu, mais prétend en énoncer la démonstration (Méditations métaphysiques III et V). D'un autre côté dans les pays anglo-saxons, ce terme est souvent associé au rejet de croyances basées uniquement sur des « révélations » et intuitions, sur la mystique ou le surnaturel. Pour certains humanistes modernes, l'humanisme dont le but est l'accomplissement de l'homme, aurait des racines profondes non seulement dans le monde antique de l'Occident mais également en Asie, notamment avec le confucianisme n'introduisant pas le divin dans sa recherche d'harmonie sociale ou le bouddhisme comprenant la notion d'âme sans mettre l'accent sur un Créateur...

A un autre extrême si « le premier humanisme a été l’affirmation de l’individu arraché à ses chaines d’appartenances sociale et religieuses, l’humanisme de demain (posthumanisme) sera peut-être celui de l’ouverture aux réseaux d’échanges et aux chaînes de solidarité, ainsi qu’une plus grande communion avec ce qui n’est pas humain au sein de la nature, de même qu'un jour peut-être au sein du monde de l’artificiel » (Paul Baquiast). L’hyperhumanisme (selon Hervé Fisher) pourrait même aller jusqu'à assumer les risques de la technoscience sur l'Homme.

Par extension, l’humanisme désigne toute pensée qui met au premier plan de ses préoccupations le développement des qualités essentielles de l'être humain. Une vaste catégorie de philosophies portant sur l'éthique affirme la dignité et la valeur de tous les individus, fondée sur la capacité de déterminer le bien et le mal par le recours à des qualités humaines universelles. L'humanisme implique un engagement à la recherche de la vérité et de la moralité par l'intermédiaire des moyens humains, en particulier les sciences, en solidarité avec l'humanité. Les humanistes développent une morale universelle fondée sur la communauté de la condition humaine. L'humanisme est aussi une composante d'une variété de systèmes philosophiques plus spécifiques et de plusieurs écoles de pensée religieuse. L'humanisme accorde à l’homme une dignité absolue, qui ne saurait être dépassée, ni par Dieu ni par l’État.

L'humanisme moral ou pratique consiste à s'imposer, vis-à-vis de tout être humain, des devoirs et des interdits éthiques : ne pas tuer, ne pas torturer, ne pas opprimer, ne pas asservir, ne pas violer, ne pas voler, ne pas humilier… Fondé sur le respect et la justice, cet humanisme-là revient donc à respecter les droits fondamentaux de l'être-humain dont la genèse remonte aux dix commandements de la Bible.

En ce sens, hormis l'acceptation d'une transcendance, l'humanisme n'est pas très éloigné de la démarche spirituelle libre et indépendante à la naissance de chaque nouvelle religion (durement persécutée par les pouvoirs établis), une démarche ouverte en quête de sens incluant la recherche libre et personnelle de la vérité, l'acceptation de nouvelles lois éthiques pour le mieux vivre ensemble (sans tomber dans le piège du présentisme consistant à juger des lois anciennes à l'aune de notre époque différente), la responsabilité de nos actes et surtout la croyance en l'Homme vu comme une mine riche en gemmes (qualités) d'une inestimable valeur que seule l'éducation peut révéler.


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